1945.00.00.Recueil des informations de janvier à décembre

Ce recueil recense chronologiquement les données collectées sur l'année citée en référence, dans :

  • les copies de lettres à la presse1,
  • la correspondance, les notes, rapports, circulaires, accords, traités... (originaux ou duplicatas) émanant de la direction générale de la Maison, des départements maritimes et combustibles, des chantiers de constructions navales du Trait, ainsi que des succursales françaises et étrangères. Les dossiers d'où proviennent ces pièces ont été classés "tels quels" par les services qui les ont produits. Répertoriés par objet et non par date, ils couvrent – ensemble – une période allant de la fin du 19ème siècle au début des années 1960. Une notice située à la fin du présent article, reproduit le descriptif qui est fait des archives les plus significatives sur les bordereaux d'inventaire,
  • les synthèses réalisées par la Maison et notamment :
    • "Historique de la succursale de Newcastle (1848-1948)", classé en 1948
    • "Historique de la succursale de Port-Saïd, relations avec l'Égypte (1869-1948)", daté du 16 juin 1948.

A ces informations s'ajoutent celles recueillies :

  • auprès des services administratifs : état civil, tribunal de commerce...
  • dans les annuaires et les minutes notariales...
  • dans la presse, les revues professionnelles et les ouvrages d'histoire...

Du fait de la nationalisation de la Banque Worms en 1982, les témoignages relatifs au département bancaire proviennent essentiellement du secrétariat général et de la direction de Worms & Cie, d'une part, et d'autre part, d'extraits de publications externes ou d'études conduites par la Maison Worms. Ainsi :

Les documents d'où sont extraits les renseignements rassemblés dans ce recueil sont consultables à partir de ce fichier en cliquant sur leur intitulé (en bleu + soulignement).

1 : Ce corpus n'a pas fait l'objet d'un dépouillement exhaustif comme cela a été le cas pour les chronos de correspondance datant du 19ème siècle.

 

Inventaire chronologique des archives numérisées
et des renseignements ou extraits collectés dans les copies de lettres et les dossiers

[Documents pluriannuels]
1923-1947
Tableau [non daté, classé en 1947] : Tonnages annuels du cabotage national et international (entre la France et les Pays Baltes, Pologne, Allemagne, Belgique, Angleterre, Espagne, Danemark, Finlande, Irlande, Norvège, Suède, côtes occidentales d'Afrique).
1938-1945
[Extrait d'une note classée en 1945.] Situation charbonnière en France de 1938-1939 à 1945 (inclus).

[Informations sans dates précises]
L'État fonde le Bureau de recherches des pétroles (BRP) afin de se créer un domaine pétrolifère.
De Jacques Marchegay : [Extrait d'une note adressée à Robert Labbé le 2 août 1948.] Comité central des armateurs de France. « Je suis contemporain de toute la période où Hypolite Worms a été trésorier du Comité [trésorier-adjoint de Léon Bousquet entre 1917 et 1925, puis trésorier] et je n'exagère pas en disant - sans vouloir et d'ailleurs sans pouvoir faire de comparaison avec son prédécesseur - qu'il a joué au Comité un rôle de premier plan, et qu'en particulier il a été pour les secrétaires généraux du Comité par le fait de son indépendance, de son caractère et de sa très belle intelligence un guide et un appui d'une valeur exceptionnelle pendant les bons et pendant les mauvais jours. » Hypolite Worms cède sa place à Robert Labbé.
De Jacques Barnaud : Note [non datée, classée en 1945 dans la mesure où l'auteur se situe après la période d'occupation. Les renseignements ont été extraits de ce document et répartis dans les recueils annuels, aux dates correspondantes.]
De Raymond Meynial : Note [non datée, classée en 1945 en raison de la référence faite à la période d'après-guerre, indication la plus récente donnée dans le texte.] Historique sur la Maison Worms depuis 1914 et plus particulièrement sur les Services bancaires entre 1928 et l'après-guerre. [Les renseignements ont été extraits de ce document et répartis dans les recueils annuels, aux dates correspondantes.]
De la direction générale des Services charbons : Note [non datée, classée en 1945, dans la mesure où les informations les plus récentes données dans le texte se rapportent à l'exercice clos le 31 décembre 1944.] Activité du département depuis 1941. [Les renseignements ont été extraits de ce document et répartis dans les recueils annuels, aux dates correspondantes.]
[Extrait du livre "Un Centenaire 1848-1948", paru le 21 octobre 1949.] « A partir de 1945, la suppression complète des exportations britanniques, le ralentissement de celles de l'Europe centrale, le nouveau développement du chauffage au mazout, et la politique des nationalisations, ont fortement retenti sur la physionomie du département charbonnier. L'État se chargeant désormais de l'achat du charbon, la Maison ne peut plus exercer son métier traditionnel d'importateur. Mais ses installations dans les ports lui permettent de recevoir, de stocker, et de vendre le charbon acheté, notamment pour les services publics. Cette activité des succursales de la Maison donne au département charbonnier un caractère industriel plus marqué, en raison des nombreux travaux de manutention qu'elle exige. Sur le plan commercial, c'est comme négociant intérieur et non plus comme importateur que le plus ancien service de la Maison continue à se développer. Le problème des combustibles liquides retient également son attention et dépend de lui. »
De Worms Compagnie maritime et charbonnière : Extrait d'une fiche sur la Compagnie charbonnière de Provence - CCP, classée en 1957.] Achat de 80 actions pour un montant de 80.800 F et cession de 20 actions pour un montant de 20.000 F.
De Worms Compagnie maritime et charbonnière : [Extrait d'une fiche sur les Établissements Trautmann, classée au 31 décembre 1961.] Achat de 1.010 actions pour un prix de revient de 1.010.000 F. [Voir également un tableau intitulé "Participations au 31 décembre 1961" :] Entrée de Worms & Cie [et de l'Unife] au capital des Établissements Trautmann, située à Strasbourg et spécialisée dans le négoce de charbon et de fuel.
De Worms Compagnie maritime et charbonnière : [Extrait d'un tableau intitulé "Participations au 31 décembre 1961".] Entrée de Worms & Cie au capital de la SA Société parisienne de réception de combustibles - Paréco, spécialisée dans la réception et la manutention de charbon transporté par trains complets. [Voir 1949.]
A M. Godefroy : Note [sans date, ni émetteur, classée en 1945, dans la mesure où les informations les plus récentes données dans le texte se rapportent à l'exercice 1944,] intitulée "Services maritimes de la Maison Worms & Cie". [Les renseignements ont été extraits de ce document et répartis dans les recueils annuels, aux dates correspondantes.]
De Pierre Darredeau : [Extrait d'une note datée du 21 octobre 1977.] Services maritimes. « À partir de 1945, le cabotage national dut être complètement abandonné et nous avons créé de nouvelles lignes en Méditerranée : de Marseille, Nice et Sète sur Tunis, Sousse et Sfax ; de Marseille, Nice sur Bône et Philippeville ; de Marseille sur Alger, Djidjelli et Bougie ; de Marseille et Port-Saint-Louis-du-Rhône sur Oran et Mostaganem... Nous avions repris après la guerre, l'exploitation de nos lignes sur le cabotage international nord, vers l'Allemagne, l'Angleterre, Anvers, Rotterdam et les avions même étendues à l'Irlande, mais en abandonnant peu à peu les navires nous appartenant, pour les remplacer par des affrétés hollandais (dont les équipages et donc le prix de revient, étaient bien moins coûteux que les nôtres)... Nous avions fait une tentative de ligne sur la Suède et la Norvège dans les années qui ont suivi la guerre, mais sans beaucoup de succès. »
De Robert Labbé : [Extrait d'un entretien accordé le 2 août 1948.] Depuis 1945, la Banque Worms se situe sur le plan des grandes banques de Paris. En 1945-46, elle participe à la création de Cofica (développement de la vente à crédit du matériel industriel) avec la Banque de Paris, Vernes, Société générale, Crédit Escompte, Crédit lyonnais. Robert Labbé est l'un des deux vice-présidents.
De Roger Mennevée : [Extrait de l'article intitulé "La Banque Worms - Histoire générale - Troisième partie - Filiales et participations - Chapitre 3. De 1925 à 1940 (suite)", paru dans Les Documents de l'agence indépendante d'informations internationales en novembre 1949.] Jacques Barnaud reste administrateur d'Air France, après la nationalisation de cette compagnie.
Traité de Potsdam (Allemagne). M. Gada devient adjoint au titre de la Marine marchande pour suivre les questions navales en zone soviétique : les Soviétiques ne voulant pas de représentants étrangers dans leur zone, arrivée à Berlin.

Janvier 1945
De "Life Magazine" : Article intitulé "The Future of liberated France". « If some little fish escape, that can be overlooked, but if the real artisans of defeat and humiliation, like Charles Maurras, Paul Baudouin, Georges Bonnet, Hypolite Worms, Le Roy Ladurie, Pierre Etienne Flandin, Anatole de Monzie and, of course, Petain and Laval, are not brought to justice with their aides and accomplices, there will be trouble in France for generations. »
Du personnel de Worms & Cie Paris et Worms & Cie Marseille, à Hypolite Worms : Témoignage de soutien et de fidélité.
De Roger Mennevée : [Extrait d'un article intitulé "La Banque Worms - Histoire générale - Suite - Ses opérations pendant l'occupation de 1940 à 1944 (suite)", paru dans Les Documents de l'agence indépendante d'informations internationales, en avril 1952.] Entreprises de grands travaux hydrauliques. Le capital fut porté à 60 millions en janvier 1945.

1er janvier 1945
De Worms & Cie : Circulaire. Liste mise à jour des signatures autorisées aux Services bancaires de la Maison. La gérance se compose d'Hypolite Worms - associé gérant -, de Robert Labbé - associé gérant - et de Raymond Meynial - gérant statutaire. Guy Brocard, détenteur d'une procuration générale, est directeur des Services bancaires.

2 janvier 1945
De Worms & Cie : Note. « Hypolite Worms et Gabriel Le Roy Ladurie ont été arrêtés par l'autorité administrative le 7 septembre 1944... Après deux mois d'enquêtes, le juge d'instruction estima que les premières investigations approfondies lui permettaient de déclarer que l'accusation était non fondée et qu'il y avait lieu de prendre vis-à-vis des inculpés une mesure de mise en liberté provisoire... Le juge d'instruction transmit sa demande au parquet le 7 novembre ; il lui fut répondu que des révélations venaient d'être faites sur l'activité de la Maison Worms par un administrateur judiciaire qui se trouvait à Alger au Service du blocus [Le Molybdène.] Après nouvelle enquête, le juge acquit la conviction que cette accusation était également sans fondement... Il décida donc, le 18 novembre, de proposer une seconde fois la mise en liberté provisoire. Il lui fut répondu que... [internement administratif en cas de mise en liberté provisoire]. Afin de déférer aux désirs de la Commission de justice du CNR, le juge d'instruction résolut d'élargir son enquête aux principales filiales et participations de la Maison, et c'est ainsi que... Il est, dès maintenant, possible de dire que [ces enquêtes] n'apporteront qu'une confirmation supplémentaire de l'entière innocence de Messieurs Worms et Le Roy Ladurie. II serait profondément injuste et inacceptable qu'à la suite de ces nouvelles enquêtes l'autorité administrative s'opposât à nouveau à ce que la justice suivît son cours normal, et l'on ne comprendrait pas qu'une mise en liberté provisoire décidée par l'autorité judiciaire fût mise en échec par une mesure d'internement administratif. »

3 janvier 1945
De Worms & Cie : Note. Le Molybdène : « La direction des Mines au ministère de la Production industrielle - d'après des renseignements recueillis à titre confidentiel - vient de soumettre à la signature du ministre un rapport destiné aux services du Blocus dégageant complètement la société Le Molybdène des responsabilités qui lui étaient imputées. L'annulation de l'arrêté du 23 novembre 1943 concernant la Maison Worms devrait ainsi s'en suivre automatiquement. Or, d'après certaines indications provenant du ministère des Finances, il semblerait que, bien loin d'envisager un tel retrait, les autorités compétentes songeraient à étendre les pouvoirs du commissaire surveillant. »
De Jean Nelson-Pautier, administrateur de la Société tunisienne des hyperphosphates Réno, au juge Georges Thirion : Déposition. Réponse aux accusations portées contre lui et contre la Maison Worms par Eugène van Cabeke. [Les renseignements ont été extraits de ce document et répartis dans les recueils annuels, aux dates correspondantes.]

4 janvier 1945
De Gabriel Le Roy Ladurie et Hypolite Worms, au juge Georges Thirion : Interrogatoire. Société tunisienne des hyperphosphates Réno et Compagnie sétoise des produits chimiques : Récusation des accusations d'Eugène van Cabeke.
De Jean Durand, directeur général de la Société tunisienne des hyperphosphates Réno, au juge Georges Thirion : Déposition.
Au juge Georges Thirion : Dossier sur la Société tunisienne des hyperphosphates Réno et la Compagnie sétoise des produits chimiques.

4 janvier 1945-13 février 1945
Au juge Georges Thirion : Exécution de la commission rogatoire (en date du 2 décembre 1944) concernant la société Puzenat et son attitude à l'égard des Allemands. Dépositions de divers membres du personnel, dont Claudien Puzenat (4 janvier 1945) et Bernard Verdier (8 janvier 1945). Celui-ci cite à l'appui de sa déposition la lettre de dénonciation de Jean Loup, datée de Bourbon-Lancy le 11 janvier 1943.]

4 janvier 1945-24 juillet 1945
Entre les différents départements de Worms & Cie, le Comité central des armateurs de France et l'administration : Ordonnances sur la répression des rapports avec l'ennemi et les profits illicites. Échange de correspondance en vue de définir les termes et les champs d'application de ces textes.

5 janvier 1945
De Ch. Ronsac, du journal "Franc-tireur" : Article intitulé "Va-t-on faire la lumière sur le complot d'Alger, Lemaigre-Dubreuil, ancien conseiller intime de Darlan, et Rigaud, ex-commissaire à l'Intérieur d'Alger, ont été arrêtés". « Il manquait à cette brochette un certain Jacques Le Roy Ladurie. Les "chemises vertes" de Dorgères, le parti fasciste paysan cela ne vous dit rien, Eh bien ! C'était lui. Il était aussi à Alger avec ses amis, un peu plus dans la coulisse, mais n'est-ce pas aussi dans la coulisse que Le Roy Ladurie se trouvait lorsque, à Wiesbaden, durant l'été de 1939, il s'entretenait avec le général junker von Bock ? Il faudra bien que la justice, sans trop tarder, ouvre tout grand le dossier de ces troublantes affaires... Sans trop tarder, car on n'a que trop attendu pour examiner et juger le cas du trop célèbre banquier Hippolyte Worms, financier de la Kollaboration, qui était l'agent français des intérêts de la banque allemande du baron von Schroeder, de Cologne, elle-même étroitement liée avec le grand trust allemand de l'industrie chimique I. G. Farbenindustrie ; de ce Worms, arrêté il y a quelques mois et dont on commence à se demander s'il est toujours en prison... Si nous parlons de Worms, c'est parce que ce grand financier était de ceux qui tiraient Ies ficelles des combinaisons de Lemaigre-Dubreuil-Rigaud-Peyrouton-Flandin... et Pucheu. Pucheu était lui-même membre de la banque Worms - comme, d'ailleurs Le Roy Ladurie, - chef du Comptoir sidérurgique franco-allemand et, à ce titre, participa avec feu Bichelonne à la mise en tutelle de l'industrie française. On se rappelle que la première grande opération faite par ce groupe collaborationniste fut la fusion de l'industrie chimique française dans la société Francolor, dont la majorité des actions fut cédée à I. G. Farbenindustrie. A présent que Lemaigre-Dubreull et Rigaud sont allés rejoindre en prison leurs complices Worms, Flandin et Peyrouton, le pays va pouvoir être éclairé pleinement sur les véritables mobiles de cette politique de trahison menée par les fausses élites de la "technocratie" sous le couvert du "double jeu", et dont le grand maître, celui par qui tout commence et par qui tout finit, n'est autre que Pétain. »
Du journal "Action" : [Extrait d'un article intitulé "Un autre truc" et paru le 27 janvier 1945.] « Les délégués des succursales [de Worms & Cie] ont été invités à diffuser dans le personnel le texte suivant qu'ils devront réexpédier "par retour du courrier" une fois que les employés y auront "librement" apposé leurs signatures : « 5 janvier 1945. Péniblement déçu dans l'attente de vous voir libre avec la nouvelle année, votre personnel vient exprimer ici à son chef vénéré et aimé les sentiments qu'il a contenus pendant quatre longs mois. Les signatures apposées plus loin sont plus qu'une ardente et unanime protestation de fidélité et de dévouement envers votre personne. Vous y verrez battre le coeur de votre maison si durement frappée dans des chefs unis dans son affection comme ils sont unis dans l'épreuve. Nous n'oublions pas qu'en venant, à l'heure des responsabilités, reprendre votre place à notre tête face à l'ennemi, vous avez choisi d'être notre défenseur et notre rempart. A la reconnaissance de vos employés s'ajoute celle de leurs familles qui, par milliers, vous doivent d'avoir pu conserver une assise matérielle et morale sans laquelle, pendant les longues ténèbres de l'occupation, toute espérance eût été vaine. Cette espérance, nous la gardons intacte pour croire à la fin très proche de votre épreuve qui, en vous libérant, nous libérera aussi. »
De Worms & Cie, [au juge Georges Thirion] : Demande de mise en liberté provisoire d'Hypolite Worms et de Gabriel Le Roy Ladurie. Démonstration de l'inanité des charges portées contre eux.

6 janvier 1945
Ordonnance sur la confiscation des profits illicites.
D'Hypolite Worms, [au juge Georges Thirion] : « Les résultats de votre information ayant établi d'une manière incontestable l'irréalité de tous les griefs formulés à mon encontre, j'ai l'honneur de solliciter de votre justice ma mise en liberté provisoire. »

8 janvier 1945
Commission rogatoire sur le département minier. Procès-verbaux de dépositions de divers employés de la Société des mines de Charrier. [Voir la suite du rapport au 6 février 1945.]

9 janvier 1945
D'Hypolite Worms : [Extrait d'une note datée du 18 janvier 1945.] « Convaincu de notre innocence, Monsieur Thirion signa, le 9 janvier 1945, notre mise en liberté provisoire [à Gabriel Le Roy Ladurie et à lui] qui fut le jour même déposée au Parquet. »
Des Services bancaires : Tableaux intitulés "État au 31 août 1944 des cautions fournies par MM. Worms & Cie envers des administrations ou des sociétés allemandes", "État des cautions sur marchés allemands extournées sur nos livres depuis le 31 août 1944" et "État au 1er janvier 1945 des cautions fournies par MM. Worms & Cie envers des administrations ou des sociétés allemandes". [Informations données : nom du débiteur par caution, montant de la caution, organisme allemand bénéficiaire, observations.]

11 janvier 1945
De Worms & Cie : Note intitulée "Annexe 3 - Position générale de la Maison après l'armistice". [Voir la note du 6 décembre 1944, identique à celle-ci.]
De Worms & Cie : Note intitulée "Annexe 4 - Rapport sur les activités bancaires de la Maison Worms". [Voir la note du 16 décembre 1944, identique à celle-ci.]
Des Services bancaires : Découverts Dammron et Ade Werk.

12 janvier 1945
Du journal "Franc-tireur" : Article intitulé "Nouvelles révélations sur le "complot d'Alger" - Lemaigre-Dubreuil croyait pouvoir "avec l'aide de troupes coloniales" s'emparer du pouvoir à Paris et réduire la Résistance !" « En novembre 1942, au moment du débarquement en Afrique du Nord... on fut surpris de constater que le comité de Londres paraissait n'avoir pas été mis au courant. Et l'on chuchotait que quelque chose se tramait dans la coulisse avec certains hommes de Vichy : Darlan qui se trouvait comme par hasard à Alger et Pucheu alors à Lisbonne, en route pour l'Afrique du Nord. La preuve fut faite plus tard que ces deux hommes avaient été informés de l'imminence de l'expédition africaine. La surprise fut grande dans les milieux libéraux américains. Darlan y était considéré depuis deux ans comme le valet des trusts franco-allemands qui avait préparé l'armistice de 1940 et la création du régime de Vichy pour faciliter leurs combinaisons. On se rappelait notamment certaines déclarations faites le 7 mars 1931 par Darlan, préconisant ouvertement un nouveau système économique de collaboration avec l'Allemagne : augmentation forcée du capital de sociétés et remise des nouveaux paquets d'actions à des groupes franco-allemands. Quant à Pucheu, on le savait homme des accords sidérurgiques franco-allemands et membre du conseil d'administration de la banque collaborationniste Worms, cette banque dont la presse de la Résistance avait écrit que Vichy était sa succursale. Ainsi, en contribuant à la réussite du débarquement, ces trusts entendaient gagner par d'habiles manoeuvres la confiance des Anglo-Américains et s'assurer que, en cas de victoire alliée, leurs hommes de paille s'octroieraient le pouvoir en France et protégeraient leurs intérêts. Le général de Gaulle était un obstacle au succès de ces plans : il fallait donc le discréditer aux yeux des Alliés... On apprit que Lemaigre-Dubreuil était devenu, en 1941, l'associé secret de Worms. D'autre part, on se demanda comment il avait pu obtenir des Allemands l'autorisation de transférer en Afrique du Nord ses usines Huile Lesieur de Dunkerque. Enfin, on chercha à savoir quel était le véritable objet de la mission que Lemaigre-Dubreuil avait reçue de Jacques Barnaud - autre membre de la banque Worms, l'homme du Comité des rapports économiques franco-allemands - pour organiser l'importation des produits alimentaires d'Afrique. L'instruction du procès de notre héros devra faire toute la lumière sur ces intéressantes activités... Tels sont les principaux épisodes de la prodigieuse carrière de Lemaigre-Dubreuil et de Rigaud. Tout y est : coresponsabilité de la défaite et de la misère, trahison et intelligences avec l'ennemi, complot contre la sûreté de l'État. Le procès de ces deux aventuriers qui, espérons-le, s'ouvrira bientôt, illustrera de la manière la plus éclatante, à la fois la politique de "collaboration" et du "double jeu", chère à leur patron Hippolyte Worms... et à leur maître. »
Des Services bancaires : Note intitulée "Cautions allemandes".
De Bernard Verdier, Établissements Puzenat : Témoignage. Instructions formelles données à la société Puzenat par la Maison Worms de se dérober aux commandes allemandes. [Ce document reprend un grand nombre d'informations déjà fournies dans des notes précédentes.]

13 janvier 1945
De Worms & Cie : Note. Déclaration provisoire des créances sur le Reich. [Voir en page 2 le tableau sur les navires réquisitionnés par les autorités allemandes et coulés ou supposés tels.] La Maison est sans nouvelle du "Mérignac", cargo de ligne à 2 ponts, de 860 tonnes, acquis en 1929, réquisitionné par les autorités allemandes le 17 mars 1941. [Les renseignements ont été extraits de ce document et répartis dans les recueils annuels, aux dates correspondantes.]
A l'Association professionnelle des banques, Paris : Note. « Par lettre en date du 16 décembre, vous nous avez indiqué que Monsieur le ministre des Finances vous avait invités à demander aux banques de lui faire parvenir par votre intermédiaire, un rapport circonstancié sur les opérations qu'elles ont pu traiter depuis le mois de juin 1940, avec ou pour le compte des Allemands... » [Voir 19 février 1945.]

14-15 janvier 1945
Du journal "L'Humanité" : Entrefilet intitulé "Les banquiers sont libres !". « On dit au Palais que le banquier Hypolite Worms a été mis en liberté provisoire. Pendant l'occupation, la banque Worms était devenue la principale banque d'affaires française. Les affaires faites avec l'ennemi par ses filiales se chiffrent par milliards. Et c'est pur hasard si Pucheu, Le Roy Ladurie, Lehideux, Barnaud, le délégué général aux relations économiques franco-allemandes, etc., ont tous été des employés supérieurs de la banque Worms. Au fait, pourquoi Worms moisirait-il à Fresnes quand des fonctionnaires placés par lui aux postes de commande restent en place ? »

16-17 et 25 janvier 1945
Au juge Georges Thirion : Exécution de la commission rogatoire (en date du 30 novembre 1944) aux fins d'enquête sur l'attitude générale des Établissements Japy Frères pendant l'occupation. Audition de divers membres du personnel.

18 janvier 1945
D'Hypolite Worms : Note sur les conditions de son arrestation et de son incarcération. [Les renseignements ont été extraits de ce document et répartis dans les recueils annuels, aux dates correspondantes.]

19 janvier 1945-28 mai 1945
Entre Worms & Cie Bayonne, les groupements corporatifs et le Syndicat professionnel des employés charbonniers : procès-verbaux de réunions, échange de correspondance.

20 janvier 1945
D'Hypolite Worms : Note. « Au moment de signer ma demande de liberté provisoire, je voudrais préciser certains faits. » Liens personnels et historiques de la Maison avec l'Angleterre, services rendus à la cause alliée dans le cadre de sa mission à Londres en 1939-1940, attitude lors de l'armistice et raisons de son retour en France, prétendu rôle politique de la Maison et de son chef dans le gouvernement de Vichy.

21 janvier 1945
De l'économe de la prison de Fresnes, à Hypolite Worms : Certifie qu'Hypolite Worms n'a pas perçu de tickets d'isolés civils.
Du ministère de la Justice, maison d'arrêt de Fresnes, à Hypolite Worms : Billet de sortie. « Écroué le 14.09.44. Libéré le 21.01.45. »
Hypolite Worms et Gabriel Le Roy Ladurie sont assignés en résidence surveillée.
De Renaud de Rochebrune et Jean-Claude Hazera : [Extrait de l'ouvrage paru en 1995 et intitulé "Les Patrons sous l'occupation", tome II, p. 230.] « Blessé sans doute, comme Jacques Barnaud, par le fait qu'on ait pu soupçonner son patriotisme, il [Gabriel Le Roy Ladurie] alla s'engager à quarante-sept ans comme maréchal des logis au 3ème spahi marocain de la division Leclerc ! Cette initiative peu commune dans un tel milieu résume tout le panache d'un personnage qui - avant de mourir prématurément quelques mois plus tard d'une maladie incurable - a dû beaucoup dérouter ses contemporains. »
De M. [Révoil], à Hypolite Worms, Paris : Témoignage d'amitié.

[Après le 21 janvier 1945]
D'Hypolite Worms : Note [non datée] sur les "accords Worms" du 4 juillet 1940.
De Worms & Cie : [Note en anglais, non signée et non datée, attribuée à la Maison en raison de la formule « Worms & Co. would like to add a few personal remarks » et de la conformité des informations avec l'ensemble des documents de même nature ; le classement de cette note après le 21 janvier 1945 se justifie par le fait que l'événement le plus récent mentionné dans le texte est la mise en liberté provisoire d'Hypolite Worms.] Présentation de la Maison et de l'activité de ses départements pendant la guerre.
D'Hypolite Worms : Note [non datée et sans destinataire, classée après le 21 janvier 1945 dans la mesure où H. Worms précise qu'il est en résidence à Bourbon Lancy et qu'il y a été placé à cette date.] « Je déclare n'avoir aucun souvenir d'avoir même rencontré le nommé Perrin Michel, alias Pezzine, dont il est question dans la commission rogatoire envoyée par M. [Krainick], juge d'instruction près de la Cour de justice. »

22 janvier 1945
De Georges Foulonneau, à Hypolite Worms, Paris : Témoignage d'amitié.

23 janvier 1945
De Jacques Barnaud, à Hypolite Worms : Note originale. « Mon voeu le plus cher est accompli maintenant... Je suis heureux qu'Air France m'ait au moins donné la possibilité de vous apercevoir de temps à autre pendant quelques semaines... Je sais que chacun du haut en bas de l'échelle sera si heureux et si fier de savoir que vous êtes à nouveau là. »
[Extrait d'une note sans émetteur, datée du 4 février 1947 :] « A la suite de nombreux interrogatoires, le juge d'instruction et le Parquet ont décidé de mettre [Gabriel Le Roy Ladurie] en liberté provisoire le 23 janvier 1945. »

24 janvier 1945
D'Hypolite Worms : Note. [Informations reprises des notes des 18 et 20 janvier 1945, complétées par des extraits des conclusions de l'expertise sur les rapports avec l'ennemi des différents départements et filiales de la Maison.]

27 janvier 1945
Du journal "Action" : Article intitulé "Un autre truc". « C'est celui employé par la maison Worms et Cie dont les participations et les filiales sont innombrables : banque, compagnie de navigation, négoce du charbon, assurance, machines à écrire Japy, Brandt, etc. Hippolyte Worms est interné pour commerce avec l'ennemi, J. Barnaud, ministre de Vichy des relations économiques franco-allemandes, est actuellement en fuite, Pucheu était un commis de Worms et le directeur de la banque Worms était le frère de Le Roy Ladurie. Tout ce joli monde ne tient pas du tout à ce qu'un comité d'entreprise vienne mettre son nez dans les affaires... La direction actuelle du trust Worms, parmi laquelle se trouve d'ailleurs un inspecteur des Finances, parent d'Hippolyte, a pressenti les employés pour que soit reconstitué le syndicat professionnel maison créé en 1936 sur l'initiative de M. Barnaud. Le syndicat va constituer un livret de caisse d'épargne aux prisonniers membres du personnel... »

29 janvier 1945
De Worms & Cie : Note intitulée "Crin végétal" et extrait du bulletin de la Chambre de commerce d'Alger du 15 janvier 1945.

Février 1945
[Extrait de la notice biographique sur Jeanne Loviton, publiée sur le site http://www.thyssens.com/05proces/creanciers/loviton_j.php :] « Vers février 1945, à la demande de M. Maximilien Vox, administrateur provisoire des Éditions Denoël, nous nous sommes rendus, M. Denoël et moi [Jeanne Loviton], chez M. Streichenberger, conseiller juridique, rue Saint-Lazare. Assistaient à cette entrevue M. Maximilien Vox, M. Pouvrot [sic pour Pouvreau], secrétaire général des Éditions Denoël, un représentant de la Banque Worms, M. Denoël et moi... Mme Loviton lui [pour R. Denoël] apportait l'appui de la Banque Worms - banque des 'Cours de Droit' - appui que la Banque Worms d'ailleurs, ne consentait qu'intuitu personae, ce qui incluait la nécessité, pour Mme Loviton, représentant les Éditions Domat-Montchrestien, d'avoir ès-qualité, le contrôle de la Société des Éditions Denoël... »

2 février 1945
Du journal "Rouge-Midi" : Article intitulé "Dans la bataille économique que doit gagner la France, les armateurs traîtres à la patrie n'ont rien à voir. M. Worms voudrait qu'on oublie cette impérieuse nécessité". « M. Worms est armateur parmi tant d'autres, qui se classe au gré de ses intérêts, compagnie de navigation, consignataire de navires, transitaire ou marchand de charbon. Le classement interchangeable est nécessaire pour, d'une part, percevoir les indemnités qui pourraient être versées à l'une ou l'autre des catégories, d'autre part, payer au personnel le salaire le plus bas. M Worms, interné près de Paris, vient d'envoyer à son ancien personnel des docks de Marseille, un modèle de lettre-pétition destiné à le "blanchir" et à lui permettre de revenir occuper sa place "d'armateur patriote". Certes, M. Worms, Israélite, est resté 24 heures dans un camp de concentration, il a dû vivre en résidence forcée dans son château pendant un certain temps. Mais n'a-t-il pas reconquis une parfaite indépendance en livrant aux Allemands un des deux sous-marins destinés à la marine française, n'a-t-il pas effectué des travaux pour le compte de la Kriegsmarine et réalisé de ce fait certains bénéfices ? Des accès de collaboration moins caractérisés sont sanctionnés chaque jour par les cours de justice. M. Worms voudrait que les 24 heures qu'il a passées dans un camp l'emportent dans la balance des faits, et judicieusement innocenté, il pense ainsi reprendre sa place dans la "bataille" économique qui se jouerait une fois de plus entre quelques individus. »
Note [sans émetteur ni destinataire ; certaines informations dans leur teneur et leur présentation évoquent le rapport d'enquête sur le groupe Worms, daté de mai 1944] : « Cette première note examinera surtout l'historique de la création du groupe Worms ainsi que sa situation actuelle sur le plan juridique. » Associés-gérants : Hypolite Worms, Robert Labbé. Gérant : Raymond Meynial. Secrétaire général : Philippe Simoni. Directeurs : Services charbons - Louis Vignet ; Services maritimes - Lucien Émo ; Le Trait - Henri Nitot ; Services bancaires - Guy Brocard.

4-11 février 1945
Conférence de Yalta.

6 février 1945
Commission rogatoire sur le département minier. Note de M. Charasse, en date du 22 décembre 1944, et procès-verbaux de dépositions de divers employés de la Société des mines de Montmins et de la Société des mines du Charrier. [Voir les procès-verbaux du 8 janvier 1945.]

8 février 1945
De Raymond Meynial, à Hypolite Worms : Courrier original. « C'est parce qu'à tout moment vous avez eu une vision claire de votre devoir dans une période où il était particulièrement difficile à discerner, et parce que vous n'avez jamais transigé avec lui que je vous ai admiré et permettez-moi le mot, aimé... » [Voir 19 juillet 1940.]

8-11 février 1945
De Jean Jourde, inspecteur de police, Rouen : Exécution de la commission rogatoire (en date du 26 octobre 1944, subdéléguée le 22 janvier 1945) à l'effet de faire procéder à une enquête sur l'activité, pendant l'occupation, des Chantiers et Ateliers de la Seine-Maritime, au Trait. Audition de membres du personnel.

10 février 1945
De Jean Jourde, inspecteur de police, Rouen, au commissaire de police, chef de la 3ème brigade nationale de police judiciaire, Rouen : Exécution de la commission rogatoire (en date du 26 octobre 1944, subdéléguée le 22 janvier 1945) à l'effet de faire procéder à une enquête sur l'activité, pendant l'occupation, des Chantiers et Ateliers de la Seine-Maritime, au Trait. Conclusions.
De la Société anonyme des ateliers et chantiers de la Seine-Maritime : [Extrait d'un discours daté du 7 décembre 1946.] « Après que les premiers déblaiements et réfections sommaires leur permirent de retrouver quelques moyens, nos Chantiers entreprirent de redresser et de remettre sur cale "L'Africaine", (pétaradé en plusieurs endroits, éventré, bouleversé à l'intérieur, chaviré sur son flanc tribord à 45° de la verticale). Soigneusement préparée en accord avec les services de la Marine et exécutée avec précaution, cette opération peu courante fut réalisée avec plein succès le 10 février 1945 ; la remise en état et l'achèvement du sous-marin "L'Africaine" furent entrepris ensuite conformément aux instructions de la Marine nationale. »
De Robert Labbé : [Extrait d'un entretien accordé le 29 juillet 1948.] Ateliers et Chantiers de la Seine-Maritime : « Problème de la reconstruction. Robert Labbé envoie Abbat visiter tous les chantiers étrangers (Anglais, Américains, Scandinaves). Il obtient pour ces Chantiers plus de constructions que les autres n'en ont reçues. Nécessité de faire une société à part pour reconstruire (financement). »

14 février 1945
De Worms & Cie : Note. Évolution du compte de la Commerzbank et des opérations bancaires dépendant d'elle auprès de la banque Worms.

15 février 1945
De Louis Vignet, Services charbons : Procurations, à Paris, pour Gérard Grédy et Maurice Lecreux, en qualité de fondés de pouvoirs ; pour André Delmotte, nommé directeur de la succursale de Nantes.

19 février 1945
De Georges Thirion, tribunal de première instance de la Seine, à Hypolite Worms, Paris : Convocation le 27 février 1945 « pour être entendu sur les faits qui lui sont imputés » [Au verso, l'adresse indiquée est Worms Hippolyte chez M. Bernard Verdier, Bourbon-Lancy, Seine-et-Loire.]
Des Services bancaires : Note [jointe à celle du 13 janvier 1945.] "Opérations que nous avons été dans l'obligation de traiter avec ou pour le compte des Allemands" et "Acquisition de biens israélites".

20 février 1945
Du Journal des débats de l'assemblée consultative provisoire : « Le jeune Roger Comte, coupable d'avoir reçu une paire de draps, un pyjama et une paire de chaussures pris chez un collaborateur pendant l'insurrection, est en prison, malgré sa mauvaise santé, sous mandat du juge d'instruction Devise, fils de cet autre Déviée qui fit guillotiner les premiers patriotes français. Worms, le banquier qui a subventionné le PPF et fait de quatre de ses employés, dont Pucheu, des ministres de Pétain, a été mis en liberté provisoire. Le dossier serait insuffisant ! Mais quatre FFI sont au Cherche-Midi depuis quatre mois pour avoir exécuté, en pleine insurrection, le maire de Tessancourt qui avait dénoncé et fait fusiller son compatriote, M. Botelle. [...] On n'arrête ni Prouvost, le magnat du sucre, le pourrisseur de la presse, ni de Carbuccia, le patron de Béraud, bien que l'on dise, dans les milieux de police, que leurs cachettes seraient des secrets de Polichinelle. [...] Et de Peyrecave, le fondé de pouvoir de Renault, qui avait, lui aussi, bénéficié d'une mise en liberté provisoire pour certains faits, a fini par s'évader sans plus donner signe de vie. »

22 février 1945
Du journal "Combat" : Article intitulé "M. Pineau se défend et attaque". « A propos du vin, il se déclare partisan de la nationalisation des wagons-citernes et dénonce les négociations menées "négligemment par un ancien collaborateur de l'amiral Darlan !", chargé d'acheter des bateaux en Amérique. - Le nom ! Le nom ! - Le Roy Ladurie, lance M. Pineau. »

23 février 1945
Note [non signée] intitulée "Services charbons" [le ton de ce document ainsi que l'emploi de la notion de "groupe" Worms laissent supposer que son rédacteur n'appartient pas à la Maison] : Présentation de ce département. [Reprise des informations données dans une note du 14 juin 1941 et la déposition de Louis Vignet au juge Georges Thirion en date du 6 décembre 1944.]

24 février 1945
Note [non signée] intitulée "Modifications dans le fonctionnement de la Maison Worms & Cie" : Historique des changements intervenus entre le 1er septembre 1939 et le 13 septembre 1944. [Les renseignements ont été répartis selon leurs dates dans les différents recueils d'informations concernés.]

6 mars 1945
D'[Hypolite Worms] : Note [sans signature ni destinataire, provenant d'un dossier contenant la correspondance d'Hypolite Worms avec Robert Labbé et Raymond Meynial.] Sur l'affaire Prout, c'est-à-dire le détachement d'un fondé de pouvoirs de la Maison (M. Saudubray), à la demande du préfet de l'Orne, pour diriger une exploitation forestière dans ce département. « Y a-t-il intérêt pour notre Maison à se lancer définitivement dans [cette] branche après la guerre ? Après l'Armistice, nous avons laissé le département "charbons" prendre des activités connexes [afin] de conserver et utiliser une grande partie de notre personnel [et], en même temps, de payer les frais généraux et même de faire des bénéfices qui auraient remplacé ceux de notre activité charbonnière normale. Or, par suite des circonstances et un peu par insuffisance d'organisation, les résultats de ces activités ont été désastreux... Faut-il transformer notre département "charbons" en un département "bois et charbons". Franchement, je ne le crois pas. Très vite, lorsque les transports reprendront, il y aura trop de bois en France ; les prix s'effondreront. Le charbon de bois disparaîtra aussi vite : les Américains seront trop contents de nous vendre leur essence et on ne verra plus de gazogène, deux ans après la fin des hostilités... Les affaires de bois avaient gagné beaucoup d'argent entre 1914 et 1918. II n'y a guère eu de reprise entre 1920 et 1938... Je me demande si Vignet n'a pas tendance à nous pousser dans de nouvelles activités dans la crainte de voir une diminution de l'importance de son département par rapport aux autres branches de notre Maison, qui continuent à prospérer ou à retrouver leur activité passée... Après avoir perdu 40 millions pendant la guerre en pratiquant cette politique, je trouve inutile de risquer une continuation de l'hémorragie. Le département "charbons" est le plus ancien et a pendant longtemps été le plus important parmi les activités de notre Maison ; il faut peut-être se faire à l'idée que, dans l'avenir, son activité devra être réduite ou limitée par le fait des circonstances qui sont indépendantes de notre volonté. Vouloir lui maintenir à tout prix une importance aussi grande que dans le passé serait un luxe coûteux. »

[Après le 6 mars 1945]
De [Robert Labbé], à [Hypolite Worms] : Note [non datée, sans signature ni destinataire, provenant d'un dossier contenant la correspondance d'Hypolite Worms avec Robert Labbé et Raymond Meynial ; cette note est la réponse à celle du 6 mars 1945.] « La mise en pension de Saudubray à Alençon se fera dans des conditions qui n'engagent en rien la Maison... Les exploitations forestières gérées sur un plan quasi artisanal avec un minimum de frais généraux ne présentent guère de risques... Nous ne sommes pas qualifiés pour nous engager dans des exploitations forestières ou de bois de genre industriel... Saudubray, qui n'était pas indispensable en Dordogne, sera amené à reprendre en mains le service forestier de Bordeaux... Affaires forestières : nous avons eu des succès extrêmement appréciables, malgré les temps difficiles de 1944, là où la formule artisanale avait été appliquée complètement - le service de Dufour à Paris (Yonne, poteaux de mines) laisse un bénéfice d'environ 880.000 F. Les affaires de bois traitées par la succursale d'Angoulême ont, de leur côté, rapporté 250.000 F... Département charbons : A Marseille où nous entretenons un service de détail pléthorique pour une activité très faible, j'envisage une mise en veilleuse complète de ce service, de manière à réduire les frais, en laissant auprès de Doucet les collaborateurs indispensables pour suivre les affaires générales, ce qui devrait nécessiter un effectif limité... Le relèvement des salaires s'avère indispensable : Marseille prend une fois de plus la tête du mouvement... L'affaire des cargos Cockerill de 2.100 tonnes semble évoluer assez rapidement. On parle (?) de 20 à 25 millions de francs français contre 55 à 60 pour les prototypes Méditerranée. Nous avons dans le programme de dépannage deux "Château" qui paraissent indispensables, notamment pour reprendre les lignes Marseille - ports du Nord qui retrouveront une activité certaine devant les difficultés des transports intérieurs et la pénurie de navires long-courriers conduisant vraisemblablement ceux en provenance d'Extrême-Orient à s'arrêter à Marseille plutôt que de poursuivre sur les ports du Nord des voyages à demi pleins. Les 2.109 tonnes Cockerill correspondraient plutôt à nos besoins Bordeaux - Hambourg ou sur l'Angleterre, étant donné leur vitesse un peu moindre. Nous pourrions en prendre trois, sous réserve d'en ajouter un quatrième au cas ou le relèvement du "Lussac" qui est imminent révélerait une situation irréparable... La reconstitution d'ensemble de notre flotte serait complétée par les trois 1.150 tonnes du Trait, toujours en suspens au titre d'arbitrage interministériel, et une gamme de 850 tonnes destinée à la desserte des petites lignes nationales... En ce qui concerne les bateaux américains, les discussions sont avancées et on a décidé d'envoyer plusieurs représentants de l'armement en USA [dont Perrachon, Bucquet et Abbat.].. »

7 mars 1945
De Worms & Cie : Note sur le Rüstungkontor et tableau indiquant le solde mensuel du compte (octobre 1943-décembre 1944). « Sur l'obligation qui nous en a été faite par notre commissaire allemand, nous avons dû ouvrir au Rüstungkontor un compte sur nos livres alimenté par des versements du clearing franco-allemand, le donneur d'ordre étant la Deutsche Verrechnungskasse. »

19 mars 1945
De R. Mazière, à Ed. Le Roy - Worms & Cie Bayonne : Demande de certificat de travail. Historique des postes occupés depuis juin 1940.

21 mars 1945
D'Hypolite Worms, à Robert Labbé : Note originale. « Je veux vous renouveler toutes mes chaleureuses félicitations. Dollie m'a dit que vous aviez eu la gentillesse de lui présenter votre fiancée et je puis vous dire qu'elle a fait sa conquête d'emblée. J'espère être de retour pour faire la connaissance de Melle Taffanel avant qu'elle ne soit la femme de mon associé. »

22 mars 1945
De A. Amiaud, professeur de la faculté de droit, Paris : Note. « J'ai étudié, comme vous me l'avez demandé, les conditions auxquelles peut être réalisé le transfert de l'exploitation de vos chantiers du Trait à une société indépendante, qui ne devrait pas en acquérir la propriété conservée pour l'instant par votre maison. Un pareil transfert me parait devoir être réalisé pour les chantiers eux-mêmes, comprenant les constructions, terrains, maisons ouvrières et matériel immobilisé, par le moyen d'un bail qui serait consenti par votre maison à la société qui serait créée pour en assurer désormais l'exploitation... »
Au commissaire du gouvernement près la Banque Worms : Lettre anonyme au sujet d'un scandale concernant l'épuration dans la société Simmons, « affaire qu'on dit être contrôlée par la Banque Worms » et soupçonnée d'avoir « trafiqué avec les occupants ».

23 mars 1945
D'[Hypolite Worms] : Note n°1 [sans signature ni destinataire, provenant d'un dossier contenant la correspondance d'Hypolite Worms avec Robert Labbé et Raymond Meynial.] « Voyage de Bucquet à Anvers : Le rapport de Bucquet est remarquable. » Folie de la formule du "pool" des états-majors et équipages, créée à Londres et étendue à la métropole par le décret du 22 janvier 1945. Même remarque pour la question des effectifs : augmentation numérique du personnel embarqué, par rapport à 1939, alors qu'à ce moment-là les effectifs étaient déjà plus nombreux à bord des bateaux français que des bateaux étrangers. De sorte qu'en réalité, au lieu de s'améliorer, la situation s'aggrave si on la compare avec celle d'avant-guerre... Ligne de l'océan Indien : Il serait bon que la Havraise élève une protestation auprès de la Marine marchande contre le fait que seules les Messageries (contractuelles et libres) exploitent actuellement le trafic de Madagascar et de la Réunion, avec l'aide accessoire des Chargeurs réunis dont le bateau géré par eux le "Méonia" a également navigué dans l'océan Indien, alors qu'avant la guerre la Havraise péninsulaire représentait plus de 50% du trafic qui appartenait à l'armement français... Gardanez d'abord, Anduze Faris ensuite ont certainement essayé de se faire pardonner qu'ils sortaient de la Havraise... Sakoa : Je reste convaincu que ce sera une faillite certaine et que le charbon de Madagascar ne pourra jamais concurrencer celui de l'Afrique du Sud. La Havraise a intérêt à suivre les choses de près car si le projet de mise en valeur du gisement était poursuivi, elle y trouverait des éléments de fret... »
D'[Hypolite Worms] : Note n°2 [sans signature ni destinataire, provenant d'un dossier contenant la correspondance d'Hypolite Worms avec Robert Labbé et Raymond Meynial.] « Aviation : Sur le "White paper" du gouvernement anglais sur l'organisation de l'aviation civile. Nous avons jusqu'ici joué la carte Air France et la carte Chargeurs réunis. C'est M. Barnaud et moi-même qui avons, il y a un an, fait la liaison entre les deux et, en quelque sorte, présidé au "gentlemen agreement" conclu entre ces deux sociétés. Si Air France disparaît, ou si le gouvernement provisoire lui enlève toute activité ou toute initiative, cet accord tombe naturellement, les Chargeurs réunis vont voler de leurs propres ailes sur le domaine africain et on assistera à la foire d'empoigne pour tout ce qui concerne l'Europe, la Méditerranée et l'Extrême-Orient. Pour l'Europe, la SNCF et la Saga étaient candidates au service de Londres et les compagnies de navigation à celui du trafic nord-africain, en concurrence éventuelle avec Air France. Or, nous ne pouvons pas rester en dehors des lignes d'aviation sur certains secteurs de l'Europe, de l'Afrique du Nord et de Madagascar (Havraise)... Angleterre : Pierre Grédy est-il revenu ? J'attends son rapport... Trafic pour la Suisse : La formule Toulon ne peut pas durer, on s'apercevra très vite qu'il faut trouver autre chose... Mais en attendant le trafic suisse restera en France la guerre finie. Il faut donc que les Services maritimes prennent contact avec leurs amis transitaires suisses pour participer à cette nouvelle activité... Consignation des navires britanniques à Rouen : Je ne vois pas pourquoi cette succursale abandonnerait à Taconet la consignation coque des navires britanniques... Il n'y a pas lieu d'aider [les courtiers maritimes] à faire la concurrence aux consignataires, ce contre quoi je me suis élevé depuis 30 ans... Syndicat des capitaines au long cours de la Manche... Charbons d'importation : Il faut à tout prix renforcer notre position du côté des charbons de la Sarre, Ruhr, Hollande et Belgique... Je suis convaincu que... ce sera l'Angleterre qui vendra le charbon de la Ruhr ou qui en contrôlera la distribution et que, par conséquent, ce seront les exportateurs anglais qui l'exporteront... puisqu'ils ne pourront exporter du charbon anglais qu'en quantités tout à fait réduites... II faut donc rester en contact avec les Anglais... Compensation coke-poteaux de mines avec la Hollande : Nous avons beaucoup plus d'intérêt à faire travailler Bayonne, où nous avons notre propre succursale et où nous faisons nous-mêmes les manutentions (et ce trafic amènera une double manutention)... Si nous avions le trafic en mains par Bayonne, il serait toujours possible, plus tard, de le faire passer par Bordeaux lorsque ce port sera nettoyé... Salaires - Marseille : J'estime que l'activité principale de cette succursale est l'armement et la consignation. C'est donc le régime des salaires des compagnies de navigation - ou, à la rigueur des maisons de consignations - qui doit être appliqué indistinctement à tout le personnel de Marseille, charbons compris... [A] Bayonne où l'activité principale est le charbon, le personnel employé à l'armement ou à la consignation devrait être aligné sur le personnel charbons... Rouen : Il n'est pas possible d'abandonner la manutention des bateaux américains dont la consignation nous est apportée par les Chargeurs réunis... Il n'est pas possible non plus de refuser la manutention des bateaux de la General Steam qui nous est donnée en même temps que la consignation au Havre et à Rouen, opérations d'autant plus intéressantes que nous ferons certainement, après la guerre, des accords de fret - cabotage avec la General Steam... Il faut tout faire pour conserver à nos succursales la manutention des bateaux dont ils sont consignataires. »
De Roger Mennevée : [Extrait de l'article intitulé "La Banque Worms - Histoire générale - Troisième partie - Filiales et participations - Chapitre 3. De 1925 à 1940 (suite)", paru dans Les Documents de l'agence indépendante d'informations internationales en novembre 1949.] Cession par Worms et Cie de ses intérêts dans la Société immobilière du boulevard Haussmann dont le conseil d'administration démissionnaire est remplacé par les représentants de nouveaux actionnaires. Les services financiers de cette société continuent cependant à être assurés par la banque Worms et Cie.

[Après le 23 mars 1945]
De [Robert Labbé], à [Hypolite Worms] : Note [non datée, sans signature ni destinataire, provenant d'un dossier contenant la correspondance d'Hypolite Worms avec Robert Labbé et Raymond Meynial ; cette note est la réponse à celles du 23 mars 1945.] « Havraise péninsulaire : Tout s'arrange pour le trafic de Madagascar. "Ville-de-Majunga" doit prendre en charge pour l'Île fin avril. "Madagascar" doit également être affecté sur ce trafic... Le "Capo-Olmo", que nous avions eu en gérance technique en juin 1940, avait été, en novembre 1942, confié en gérance à Schiaffino. Celui-ci vient de le remettre à la disposition de la Marine marchande [qui en a confié la gérance, via le Comité central à] Maison Worms... Incontestablement, la Havraise aurait été bien mieux qualifiée que nous pour s'occuper de ce navire... Ceci étant, nous serions sur le trafic de Madagascar avec trois navires, ce qui constituerait un redressement appréciable... Aviation : J'ai fait une démarche officielle auprès de Boyau pour lui préciser notre intention d'avoir notre part dans le trafic aérien France-Angleterre et que nous étions prêts, à cet égard, à examiner toute formule avec la SNCF... Trafic pour la Suisse. Consignation navires à Rouen : D'après mes derniers renseignements, le MOWT remettrait en marche des lignes entre l'Angleterre et la France dans lesquelles la part du pavillon français et notamment celle de la Maison Worms est réservée, les départs devant être assurés soit par nos propres navires, soit par des substituts, nos droits étant ainsi sauvegardés... Charbons : Berguignat vient d'être désigné par l'Atic comme son délégué général pour le sud-ouest... Vignet se mettra d'accord avec [Auberger] à son retour de Bordeaux pour que nous ayons notre place dans l'organisme qui va assurer la gestion des charbons allemands destinés à la France... Je désire en plus que notre organisation de succursales maritimes - Rotterdam - Anvers - Gand - soit désignée pour assurer toutes les opérations maritimes à la fin du transport rhénan ou fluvial... Port-Saïd : Grédy est bien rentré d'Angleterre... Je vous amènerai l'exemplaire du long rapport en anglais d'Acfield sur l'histoire de Port-Saïd depuis 1940... Je partirai en Angleterre au début de mai... Je crois indispensable que je prenne contact avec P. D. à Londres pour renouer avec les éléments anglais le contact que nous avons maintenu ici avec les éléments français, tant sur le plan de l'exploitation anglaise que sur celui de la distribution des charbons allemands. »

24 mars 1945
De René Moreux, Journal de la marine marchande, à Hypolite Worms : Témoignage d'amitié.

29 mars 1945
Ordonnance sur la répression du commerce avec l'ennemi.
Du journal "Servir" : Article intitulé "Disons-le tout haut !". « Les révélations qui sont faites depuis un an sur l'activité de la synarchie française, dont l'état-major se recrutait à la Banque Worms, à Paris, sont des plus instructives. Elles dévoilent un complot de grands affairistes qu'on découvre déjà dans les coulisses des principaux événements de l'avant-guerre et qui surgissent tout à coup sur les dépouilles de la France vaincue, au tout premier plan, dans le ministère Pétain, où les synarques sont aux principaux leviers de commande, avec les Barnaud, Lehideux, Pucheu, Le Roy Ladurie et Terray. Ceci jusqu'en novembre 1942, date à laquelle les synarques s'égrènent, se dispersent, ce qui ne veut d'ailleurs pas dire que le mouvement lui-même ait vécu pour toujours. »

Avril 1945
De Worms & Cie : Actions SFTP ex-Dreyfus. Ordonnance n°45-770 du 21 avril 1945 portant 2° application de l'ordonnance du 12 novembre 1943 sur la nullité des actes de spoliation accomplis par l'ennemi ou sous son contrôle et édictant la restitution aux victimes de ces actes de ceux de leurs biens qui ont fait l'objet d'actes de disposition. Conditions du transfert à Worms & Cie, en septembre 1941, des 1.702 actions SFTP provenant de la société Louis Dreyfus & Cie et des 50 actions provenant de Pierre Dreyfus dont 37 ont été rétrocédées à divers en 1943. « Nous sommes ainsi dans le champ d'application du titre II de l'ordonnance visant les acquisitions faites avec le consentement des intéressés. Si la cession est annulée, Monsieur Pierre Dreyfus devra nous rembourser... »
De Worms & Cie : Actions SFTP ex-Dreyfus et cessions des titres de Michel Goudchaux. « Robert Labbé avait offert à M. Dreyfus de lui rendre ses actions SFTP, se portant fort de lui obtenir même restitution des autres "détenteurs". M. Dreyfus a répondu qu'il voulait attendre et réfléchir. Le mieux serait que cette restitution intervienne avant un mois, pour en faire état dans notre déclaration. Il n'est pas question de déclaration pour les cessions de Monsieur Michel Goudchaux dont les biens n'ont pas fait l'objet de mesures de séquestre, d'administration provisoire, etc. »
[Extrait d'une note datée du 20 avril 1955] : Société des transports maritimes pétroliers. Mise en service du pétrolier "Prairial".

10 avril 1945
[Extrait d'une note datée du 30 avril 1945.] « Le maréchal des logis Gabriel Le Roy Ladurie, du 3ème Spahis marocains, a eu, le 10 avril, en première ligne, une fracture double au tiers inférieur de la jambe droite. »
[Extrait d'une note sans émetteur, datée du 4 février 1947 :] « Le Roy Ladurie qui estimait avoir, durant l'occupation, pleinement rempli son devoir de français, et estimant que son honneur était en jeu a demandé à l'un de ses amis de la Résistance, le général Navarre - qui à ce moment était colonel et commandait le 3ème Régiment de Spahis marocains de lui permettre de s'engager et de prendre part à la campagne d'Allemagne. C'est ainsi que Le Roy Ladurie, à l'âge de 47 ans, s'est engagé comme simple maréchal des Logis et durant trois mois s'est battu avec un tel courage qu'il a obtenu la citation suivante : à l'ordre du Régiment : "Réserviste engagé volontaire pour la durée de la guerre bien qu'ayant dépassé l'âge d'être mobilisé, a montré au cours des opérations en Allemagne un magnifique esprit d'abnégation et une grande bravoure. A été blessé près de Langenals le 10 avril 1945 au cours d'un violent bombardement par 88. La présente citation comporte l'attribution de la Croix de Guerre avec étoile de bronze." II a été obligé de rentrer dans ses foyers à la suite de l'accident de guerre qui lui est arrivé à Langenals et au cours duquel il a eu la cheville cassée. »

11 avril 1945
D'Hypolite Worms, à Raymond Meynial : Note originale. « Ne croyez-vous pas utile d'alerter le ministère, peut-être R. P. lui-même, pour le cas où la menace en ce qui concerne la nomination d'un séquestre serait réelle... A votre retour de Marseille, j'ai oublié de vous reparler de l'affaire Bourgeois Amiot :.. C'est la banque Lazard qui a monté et financé l'usine d'aviation Amiot (et il y aura beaucoup à dire un jour sur cette affaire-là)... Nous ne devons à aucun prix toucher à une de ses affaires. Nous ne l'avons pas fait de 1940 à 1944. Ce n'est pas le moment de commencer. »
Note [sans émetteur ni destinataire] sur Roland Gada. Sa carrière militaire et professionnelle de 1914 à 1939.

12 avril 1945
De Roger Mennevée : [Extrait de l'article intitulé "La Banque Worms - Histoire générale - Depuis la Libération", paru dans Les Documents de l'agence indépendante d'informations internationales en août 1948.] Modifications au registre du commerce en date du 12 avril 1945. 1°) Succursales ou agences : a) supprimer : Pau (fermée le 31 mars 1943) ; b) ajouter : Agen, 22, avenue de Bordeaux, (fondée le 15 octobre 1942) ; Angers, 10, rue Béclard (fondée le 15 octobre 1941) ; Tours, rue de la Traction (fondée le 15 septembre 1941). 2°) Fondés de pouvoirs : a) Siège social - Fondés de pouvoirs pouvant agir séparément : Philippe Simoni, secrétaire général, 84, rue Bonaparte, à Paris (6°), né le 5 mai 1895 à Sorio di Tenda (Corse), Français ; Robert Malingre, 47, avenue Bosquet à Paris (7°), né le 11 février 1898 à Bayon (Meurthe-et-Moselle), Français ; Jean Borie, 27, rue des Batignolles à Paris (XVII°), né le 28 juillet 1879 à Ussel (Corrèze), Français. b) Direction générale des Services maritimes : 1°- Fondés de pouvoirs pouvant agir séparément : Lucien Émo, directeur général, 61, rue Scheffer à Paris (16°), né le 17 octobre 1888 au Havre (Seine inférieure), Français ; Henri Bouteloup, directeur général adjoint, 33/35, rue de La Tour, à Paris (16°), né le 11 juin 1892 à Vaiges (Mayenne), Français ; Louis Péquignot, directeur commercial, 5, rue Crevaux, à Paris, né le 27 juillet 1894 à Conflans (Haute-Saône), Français. 2°- Fondés de pouvoirs agissant conjointement : Louis Vauclin, 22 bis, rue de la Renaissance à Bois-Colombes (Seine), né le 1er avril 1903 au Havre (Seine inférieure), Français ; Henri Villecourt, 27, rue Vauquelin à Paris, né le 12 juillet 1906 à Paray-le-Monial (Saône et Loire), Français. Direction générale des Services charbons et combustibles liquides : 1°- Fondés de pouvoirs pouvant agir séparément : Louis Vignet, directeur général, 157, avenue Malakoff, à Paris, né le 14 juin 1892, à Lyon (Rhône), Français ; Michel Leroy, directeur adjoint, 18, rue Spontini à Paris, né le 26 novembre 1891 à Paris (16°), Français ; Paul Dufour, 7, rue Armengaud à Saint-Cloud (Seine-et-Oise), né le 24 octobre 1900 à Marans (Charente maritime), Français ; Gérard Grédy, 24, rue des Marronniers à Paris (16°), né le 19 janvier 1905 à Bordeaux (Gironde), Français ; Maurice Lecreux, 16, boulevard Soult à Paris, né le 14 février 1893 à Sainte-Foy d'Argentière (Rhône), Français. 2°- Fondés de pouvoirs agissant conjointement : Gérard Nobel, 132, boulevard Pereire à Paris (17°), né le 28 octobre 1904 à Paris (17°), Français. Services bancaires : 1°- Fondés de pouvoirs pouvant agir séparément : Guy Brocard, directeur, 46, rue de Tocqueville à Paris (17°), né le 25 mai 1904 à Saint-Laurent de La Pré (Charente maritime), Français ; Jean Brieule, 45, boulevard Haussmann à Paris, né le 10 février 1893 à Nice (Alpes maritimes), Français ; Lucien Guérin, 45, boulevard Haussmann à Paris, né le 1er septembre 1901 à Cambrai (Nord), Français ; Robert Dubost, 25, avenue du maréchal Lyautey à Paris, né le 11 septembre 1908 à Lyon (6°) (Rhône), Français. 2°- Fondés de pouvoirs pouvant agir conjointement (deux signatures de premier rang, ou deux signatures l'une de premier rang et l'autre de 2ème rang sont nécessaires. Les acquits et endos de chèques ou d'effets de commerce peuvent être donnés par une seule signature de 1er rang). Signatures de 1er rang : Georges Baudenon, 67, boulevard Maurice Berteaux à Franconville (Seine-et-Oise), né le 29 avril 1888 à Cocquilleroy (Loiret), Français ; André Bellanger, 15, rue de la Renaissance à Bois-Colombes (Seine), né le 17 mars 1894 au Havre (Seine inférieure), Français ; Auguste Darrassons, 64, rue Nollet à Paris (XVII°), né le 4 juillet 1895 à Fort de France (Martinique), Français ; Maurice Desoubry, 49, rue La Fontaine à Paris (16°), né le 28 février 1907 à Paris (18°), Français ; Joseph Ducoulombier, 8, square du Champs-de-Mars à Paris (7°), né le 30 janvier 1913 à Neuilly-sur-Seine), Français ; Élie Enquebec, 2, rue Édouard Sylvestre à Sevran (Seine-et-Oise), né le 23 juillet 1892 à Louvroil (Nord), Français ; Michel Lefebure, 39, rue Galilée à Paris (16°), né le 28 mai 1910 à Paris (8°), Français ; Jean Ragaine, 49, rue Belgrand à Paris, né le 7 mars 1883 à Poitiers (Vienne), Français ; Victor Verdier, 132, boulevard Malesherbes à Paris, né le 18 février 1882 à Paris (17°), Français ; Albert Viennay, 26, avenue du Président Wilson à Paris (16°) né le 27 février 1898 à Paris (16°), Français. Signatures de 2e rang : Ernest Rameix, 9, rue Georges Saché à Paris, né le 7 avril 1909 à Bussières-Danoise (Creuse), Français ; Edmond Sansot, 68, route de Calais à Sarcelles (Seine-et-Oise), né le 20 juillet 1897 à Sainte-Lanne (Hautes-Pyrénées), Français. e) Direction générale des Ateliers et Chantiers de la Seine-Maritime : 1°- Fondés de pouvoirs pouvant agir séparément : Henri Nitot, directeur général, 11, quai d'Orsay à Paris (7°), né le 16 novembre 1894 à Château-Thierry (Aisne), Français.
D'Hypolite Worms, Paris : Note sur les manutentions à Boulogne, au Havre et à Rouen. Extraits d'une conversation du 4 avril 1945.

13 avril 1945
De la direction générale des Services maritimes - contrôle financier : Visite à la SFTP et aux Chargeurs réunis le 13 avril 1945. « Navires libres perdus sous réquisition allemande. La SFTP pas plus que les Chargeurs réunis ne sont intéressés par le régime sous lequel doivent être placés les navires restés à la disposition des armateurs réquisitionnés par les autorités allemandes et qui ont été perdus. Les pétroliers et les vapeurs des Chargeurs réunis étaient tous affrétés TM. » Rectifications d'indemnités.

16 avril 1945
D'Hypolite Worms, à Robert Labbé : Note originale. « Je m'aperçois que James Burness & Sons sont devenus James Burness & Sons Ltd, c'est-à-dire que de maison privée, ils se sont transformés en société anonyme. Étiez-vous au courant ? »

17 avril 1945
D'Hypolite Worms, à Raymond Meynial : Note originale. Au sujet de l'avènement de R. P. [?] au ministère de l'Économie nationale. « Étant donné l'accueil qu'il vous avait réservé, il y a près de trois mois, à mon sujet, ne croyez-vous pas... qu'il trouverait le moyen de m'utiliser. Il sait le rôle que j'ai joué à Londres et il pensera peut-être que le moment est venu pour moi de défendre les intérêts du pays dans cette branche [les transports maritimes.] » Conférence d'une certaine Sonia qu'H. Worms désapprouve.

18 avril 1945
D'Hypolite Worms, à Robert Labbé et Raymond Meynial : Note originale. « Je vois dans les journaux que le ministre de l'Air a annoncé la création de la société nationale d'Air France. Est-ce la transformation de l'ancienne société ou sa nationalisation ?... En dehors de l'intérêt général de cette affaire d'aviation, il y a un intérêt particulier : nous avons plusieurs millions en actions d'Air France. Quelqu'un parmi l'ancien groupe s'en occupe-t-il ? »
De [Robert Labbé], à Hypolite Worms : Note [sans signature ni destinataire, provenant d'un dossier contenant la correspondance d'Hypolite Worms avec Robert Labbé et Raymond Meynial.] Comité central des armateurs de France : Entretien avec Marchegay sur la composition d'un bureau pouvant "parler au nom de l'armement" et la candidature officieuse de Fraissinet à la vice-présidence. La position de celui-ci « est évidemment très différente de la vôtre. Il n'a jamais été qu'en résidence surveillée. Il s'y trouve d'ailleurs toujours, mais bénéficie d'une très grande souplesse quant à des déplacements possibles. Il n'a jamais été inculpé de quoi que ce soit et n'est pas en instance devant une cour de justice. Le non-lieu qui le concerne n'a pas le caractère d'un non-lieu judiciaire comme dans votre hypothèse, mais d'un non-lieu relatif à un internement administratif... Nous sommes, Meynial et moi, extrêmement nets dans le sens que vous mainteniez la position... de rester temporairement en dehors du bureau, étant entendu que dès votre retour, je quitte automatiquement la place réservée à la Maison et tenue par moi pendant le délai considéré... Canada : La visite de M. Doye, de Sorel Industries Ltd, s'est révélée comme une prise de contact extrêmement intéressante [construction navale]... La Sorel Industries... semble une affaire considérable [création, au début de la guerre, d'une usine de construction de pièces d'artillerie en liaison avec Schneider]... Doye est, d'après ses dires, l'un des plus grands dragueurs et constructeurs de matériel de dragage d'Amérique. Il aurait pris lien avec Schneider pour la reconstruction du port du Havre... Caoutchoutiers : visite de Barratte, ancien collaborateur de Pétavy, qui a mené une grande partie des négociations relatives aux caoutchoutiers. « Le contrôleur financier de la Caisse de compensation des caoutchoucs a émis la possibilité de faire prendre par l'État ou un organisme analogue 51% du capital de la société. Je lui ai indiqué que la Maison ne marcherait jamais sur une formule de cet ordre... Je balance personnellement, comme Meynial, entre présidence caoutchoutiers ou présidence Worms... Nantes : Difficultés psychologiques avec la Nantaise lors du dernier voyage de Bucquet. La SNCG est citée pour les profits illicites. Il y en a eus évidemment beaucoup (dans les derniers temps creusement de tranchées). [La Nantaise déclare :] « Nous ne voulons pas nous mêler de la question, car la SNCG est présidée par Worms et c'est vous qui irez en prison si nécessaire ». [Alors qu'il a été] entendu entre les deux maisons que la politique et la gestion de la SNCG étaient entre les mains des gens de Nantes... Affaire immobilière à Nantes. Accord Möller : nouvelle proposition pour la mise à disposition d'un pétrolier. « Je ne suis pas très chaud pour réclamer le premier pétrolier pour nous. La SFTP conserve un bon nombre de navires. Poulain recevra son "Floréal" n°91. Alors qu'au contraire, nous sommes à la Havraise dans une situation tragique. Je préférerais opérer une vaste négociation sur les trois termes suivants... » En ce qui concerne les navires Worms, la situation paraît s'éclaircir. Nous avons deux "Château" dans le programme de démarrage à Graville et l'on vient de nous offrir des 1.300 tonnes dont la construction serait effectuée en Angleterre. Si ces derniers types correspondent à nos besoins, je préférerais abandonner les petits cargos allemands du Trait... »

21-22 avril 1945
D'Hypolite Worms, à Robert Labbé : Note originale. « Je vous ai déjà dit de ne pas m'appeler "Monsieur"... Comité central : L'importance de la Maison justifierait la présence de son représentant au bureau comme vice-président. Pendant quinze ans, j'ai refusé la vice-présidence car j'estimais que la fonction de trésorier (on tenait les cordons de la caisse) valait mieux qu'une vice-présidence (il y en avait cinq)... Jean Fraissinet n'est peut-être qu'en résidence surveillée et, pas inculpé, mais... il a été et est toujours propriétaire d'un journal important qui a paru pendant toute l'occupation ; il a en outre été pendant quatre ans conseiller national. À ce titre et conformément à la loi, il n'est pas éligible aux fonctions municipales, je crois même qu'il ne peut pas être électeur... Quels vont être les 5 vice-présidents puisqu'en dehors du cas Fraissinet, il faut remplacer Paul Cyprien Fabre, le père Vieljeux et probablement le représentant des [pêches] qui lui était non seulement conseiller national mais commissaire du pouvoir sous le régime Pétain. Présidence du groupement des caoutchoutiers : Il ne serait pas prudent que nous la réclamions, et ce, pour beaucoup de raisons d'ordre psychologique et d'ordre politique. N'avait-il pas été décidé que c'est le groupement qui aurait la majorité de la société, la direction technique et commerciale nous étant confiée contractuellement... Il y a une difficulté qui n'a jamais été réglée : celle des Chargeurs réunis. Je suis opposé à une combinaison mixte donnant 51% à l'État. C'était très bien pour une flotte de pétroliers comme la SFTP. Mais inadmissible pour une compagnie de navigation qui n'aura peut-être jamais qu'un ou deux bateaux qui ne transporteront que de marchandises diverses et qui la plupart du temps seront incorporés dans l'exportation des lignes régulières, ou naviguant en tramping. Nantes :... Bucquet savait-il même que la SNCG avait fait les travaux de tranchées dont vous me parlez ?... Je n'ai guère confiance dans l'autorité du père Guillet vis-à-vis de ses collaborateurs... La succession de Guillet se complique [par la mort] du vice-président de la Nantaise des chargeurs de l'Ouest... Accord de Möller : Möller, sans donner son accord formel sur les termes du contrat, se contente de vous offrir comme début d'un contrat, un pétrolier qui doit être mis sur cale, dans la deuxième moitié de 1945... D'après nos accords avec la Marine marchande, nous avons le droit à recevoir un bateau sur deux en exécution de l'article 11, en commençant par le numéro 1, par conséquent, nous avions droit à 1, 3, 5, 7, etc... Si le n°1 doit être le pétrolier offert par Möller, je suis d'accord pour l'abandonner mais alors il faudrait que la marine marchande nous attribue 2, 3, 5, 7 au lieu de 1, 3, 5, 7... Si l'offre de Möller étant acceptée on verse 2.600.000 couronnes immédiatement en compte joint à la banque suédoise, non seulement cette somme ne pourra être libérée qu'à la fin des hostilités au profit de Möller, mais devra être reprise par nous (c'est-à-dire à l'État français)... Le risque total, y compris le risque de guerre, sur le moteur actuellement terminé et les approvisionnements, appartient à Möller seul. Si ce moteur ou ces approvisionnements disparaissent, Möller devra les remplacer, sans paiement supplémentaire et dans le délai prévu au contrat... Nous avons, d'accord avec l'État, exigé de ramener la durée de 10 à 7 ans. Il n'y a pas à revenir là-dessus... Schiaffino : A-t-on pensé à [lui] offrir une place dans le nouveau bureau ? Par l'importance de sa flotte, par le fait qu'il représente seul l'Afrique du Nord, par les services qu'il a rendus depuis 1942, par la qualité de sa personnalité, il a droit à un poste de vice-président... »

22 avril 1945
D'Hypolite Worms, à Raymond Meynial : Note originale. « Je viens d'écrire à Simone T. une lettre sévère à propos de Gabriel car je sens qu'on va recommencer à faire des bêtises. Comme il va s'ennuyer pendant deux mois à Belfort, on va le faire venir près de Paris. C'est couru, et son lit de douleur à l'hôpital deviendra le salon où tout Paris se précipitera pour le distraire. Il fera de nouveau figure de vedette. Je compte absolument sur vous pour empêcher cette catastrophe. Si vous n'y parvenez pas, je demanderais alors à me désolidariser de lui, car je ne peux tout de même pas - et la Maison non plus - continuer éternellement à subir ma punition, parce que Gabriel recommencera à faire parler de lui... [Par ailleurs] quels événements ou incidents vous ont amené à retarder les démarches prévues pour le non-lieu et pour la levée de la résidence surveillée ?... [Est-ce en rapport avec] l'enquête que les Anglais semblent avoir demandé sur moi. Ne croyez-vous pas qu'il y aurait intérêt à ce que vous vous fassiez mettre en contact directement vous-même avec ce fonctionnaire du ministère de l'Intérieur pour être sûr que le rapport qui sera remis aux Anglais sera en tous points favorable... Le point de vue des Anglais me semble capital non seulement pour moi mais pour la Maison... J'ai été frappé par le fait que dans le rapport d'avril 1942 de la direction du Blocus, il y a un paragraphe indiquant que la Maison Worms est complètement liée à la Shell - Royal Dutch et avec la Banque Samuel de Londres. Cette même insinuation se trouve dans la note déposée par van Cabeke et qui transcrit le rapport fourni à la même date d'avril 1942 au comité national de Résistance. Or j'ai le souvenir qu'on trouve la même accusation au début de la campagne de presse de Paris-Soir en octobre 1940. De même, ce sont ces mêmes liens (Shell - Royal Dutch - Samuel - Worms) qui étaient la principale préoccupation de la Treuen Gesellschaft lorsqu'elle est venue enquêter au bureau en 1941 ou 1942, puisqu'elle est même allée jusqu'à examiner les comptes Royal Dutch dans nos livres et qu'on a camouflé un compte Lady Bearsted, qu'on a passé à mon débit personnel pour éviter qu'ils ne le voient. »

23 avril 1945
D'Hypolite Worms, à Raymond Meynial : Note originale. « J'ai vu longuement Grédy hier. Il m'a raconté son voyage à Londres. Je voudrais qu'avant votre départ pour la capitale britannique, vous trouviez le temps de lui parler... Des indications ou bruits semblent montrer que certains armateurs [anglais] attendent de voir ce qui va se passer [en France dans le procès contre la Maison]... Rapport de l'Intelligence Service où il était question d'Égypte et de concurrents jaloux... Bruits sur l'enquête que les Anglais semblent faire actuellement sur moi et sur la Maison et sur le rapport qui a été demandé au ministère de l'Intérieur. Enfin, Grédy qui est très intime avec Spitzer de la banque suisse, vous racontera qu'en parlant de la campagne contre la Maison, Spitzer lui a dit qu'il se demandait si cette campagne n'était pas plutôt d'origine maritime que d'origine bancaire... Georges Savon est déchaîné contre nous... Je me demande donc si pression n'est pas faite sur le ministry of Shipping et celui-ci fait une vaste enquête ou bien pour blanchir [la Maison] ou pour la faire mettre sur la liste noire, sinon officiellement, en tous cas en la faisant boycotter par tous les armateurs anglais sous le prétexte qu'elle est indésirable... Enfin Grédy a entendu dire que [Palewski] nous en voulait à mort, à moi (?) et à la Maison, ce qui éclairerait beaucoup de choses, parce que, bien qu'on dise qu'il n'a pas l'air de mener la danse contre nous, il le fait peut-être dans la coulisse, et, comme je l'ai souvent pensé, c'est peut-être lui l'âme du complot qui se sert de tous les éléments déchaînés les uns après les autres, bancaires d'abord, maritimes ensuite, tous nos concurrents lui servant de complices. »
D'Hypolite Worms, à Robert Labbé : Note originale. Mutation d'Anatole Bucquet à la Nantaise. « Bucquet est avec Émo notre meilleur élément maritime. Nous avons trois flottes à gérer et je ne peux pas envisager de le distraire de nos cadres au profit d'une société amie [la Nantaise] dans laquelle nous n'avons que des intérêts minimes. Bucquet a admirablement réussi à la Havraise [qui] est après la flotte Worms notre actif maritime le plus important. Nous n'aurons jamais le contrôle de la SNCO à moins que les de Wendel nous demandent de reprendre leur paquet... De plus, maintenant qu'Hector Pétin est mort, il faut voir qui va, par le truchement de Basse-Indre, contrôler la SNCO. » Mutation de Simoni à Alger. « N'avez-vous pas songé à lui pour la Nantaise ? Quant à Grédy, le poste de secrétaire général est insuffisant. Il faudrait transformer le secrétariat général en une grande direction des services de secrétariat et services annexes. »

26 avril 1945
D'Hypolite Worms, à Raymond Meynial : Note originale. Appréciations sur le rapport de l'expert Bernard sur Japy et Puzenat, les commissions rogatoires Puzenat et Japy, le dossier Scane et UEFEM, le département minier Cantacuzène, la déposition Latourette (c'est l'oeuvre d'un fou), la commission rogatoire du Trait, le rapport de la direction du Blocus au ministère des Finances et les dépositions van Cabeke : « van Cabeke a remis deux notes, l'une supposée révéler les agissements de la maison Worms contre lui, l'autre étant celle qui aurait été adressée en avril 1942 au Conseil national de la résistance par une personne dont il n'est pas autorisé à dire le nom ! Or, la juxtaposition de ces deux notes reproduit exactement mot à mot, sans l'omission d'une seule virgule, le rapport contre la maison détenu par la direction du blocus au ministère des Finances et que cette dernière a envoyé par une lettre du 22 janvier 1945 à M. Thirion. Tous ces documents (rapport du blocus, ou note adressée au CNR) sont datés avril 1942, et, chose curieuse, en l'envoyant au juge trois ans plus tard, la direction du blocus ne semble pas avoir jugé nécessaire de mettre son dossier à jour. Par conséquent, de deux choses l'une : ou bien c'est van Cabeke qui a servi d'indicateur, c'est lui qui a fait le rapport de la direction du blocus dont il a envoyé copie, sous forme de note au Conseil national de la résistance en avril 1942, rapport qu'il s'est contenté de copier pour ses fins personnelles et de déposer sur le bureau de M. Thirion lorsqu'il a su que nous étions, Gabriel et moi, inculpés. Ou bien alors un fonctionnaire du blocus, mal intentionné, ayant fait un rapport contre la maison Worms en a donné copie à van Cabeke en même temps qu'il le remettait au Conseil national de la résistance et tout le monde s'est servi de ce papier omnibus pour les besoins de sa cause. C'est effarant de machiavélisme. »

27 avril 1945
Hypolite Worms est en liberté (ou en résidence) surveillée à la campagne. Gabriel Le Roy Ladurie est de retour du front.
D'Hypolite Worms, à Raymond Meynial : Note originale. « Craignant de voir Gabriel traîner à Paris dans l'espoir d'y terminer petit à petit sa convalescence, j'ai pensé lui écrire une lettre qui peut-être le fera réfléchir et aura quelque influence sur lui. »
D'Hypolite Worms, à Gabriel Le Roy Ladurie : Note originale. « J'espère que vous pourrez reprendre votre vie militaire active... Très franchement, mon cher Gabriel, je suis inquiet de vous savoir à Paris... Il est certain que cette présence fera tiquer tous les esprits malintentionnés et ils sont nombreux - qui nous poursuivent de leur haine, de leur rancune ou simplement de leur jalousie... Raymond pourra vous dire que le règlement favorable de notre affaire, qu'on espérait imminent il y a quelques semaines, semble retardé "sine die"... L'arrivée du maréchal à Paris, avec sa suite,... n'est certainement pas de nature à amener l'apaisement dans les esprits. C'est pourquoi, si vous êtes encore à Paris, je vous demande instamment d'en partir... »
De [Robert Labbé], à [Hypolite Worms] : Note [sans signature ni destinataire, provenant d'un dossier contenant la correspondance d'Hypolite Worms avec Robert Labbé et Raymond Meynial.] « Comité central : Le bureau se trouve constitué de Nicole - président ; Pilliard - vice-président ; Fraissinet - vice-président ; Fabre - secrétaire ; Labbé - trésorier. Votre place est ainsi gardée à la bonne température... Nous allons faire une démarche officielle auprès du ministre la semaine prochaine... La Marine marchande nous [a demandé] de désigner des armateurs chefs de maison pour participer aux conférences de trafics qui auront lieu sous l'égide de l'UMA... La question de l'article 11 est la plus cruciale... L'idée... serait d'arbitrer une valeur effective des navires au 1er septembre 1939, en fonction de leur spécification, de leur âge et des prix du marché international... D'après les études préliminaires que j'ai entreprises, la modification envisagée ne tournerait pas pour nous à une catastrophe étant donné la politique de valeur agréée que nous avons suivie... Nationalisation : Les idées les plus saugrenues se font jour... Nous sommes tous d'accord pour admettre la création d'une espèce de comité mixte de l'armement, qui permettrait aux pouvoirs publics d'orienter notre politique pendant les années à venir dans le sens le plus large, mais sans que les pouvoirs de cet organisme puissent aller jusqu'à pénétrer de près ou de loin dans la gestion même des entreprises... Caoutchoucs : Aucun engagement en ce qui concerne la gestion technique et commerciale qui doit rester entièrement entre nos mains... Möller : La Marine marchande est d'accord pour accepter que le contrat commence par le pétrolier 98... Il s'agît de notre contrat d'origine, qui était de 10 ans et qui, à la suite de votre demande, a été ramené à 7 ans, non pas comme durée fixe mais à titre d'option... En réalité, toutes les discussions depuis décembre tournent autour de la clause de résiliation... Je ne partage pas votre sentiment sur la question financière à mettre au point... Havraise : Les Victory commencent à être mis en doute et la Marine ne pense qu'à commander des navires pour le trafic colonial (Afrique du Nord ou AOF)... Nécessité de reprendre le plus rapidement possible les lignes où la concurrence étrangère, comme Madagascar, n'est pas un leurre, et où seuls les 9.000 tonnes peuvent tenir le coup... Nantes : Je crois que Simoni, qui n'a pas grand chose à faire au secrétariat général, s'adapterait très facilement à un poste de succursale. Je pensais que Grédy au poste que j'envisageais pour lui continuerait à être grand maître de Port-Saïd et des consignations étrangères... J'ai reçu la visite du Père Guillet... J'ai mis au point la question de la Nantaise de consignation et de gérance pour laquelle tout est arrangé et les responsabilités nettement délimitées. Puis je lui ai demandé ce qu'il allait advenir des Chargeurs de l'ouest à la suite du décès de Pétin... Aucun changement chez Carnaud, les Wendel, en raison de la situation actuelle de la grosse métallurgie, ne désirant pas se mettre en flèche. Carnaud désire que les affaires des Chargeurs de l'ouest continuent comme par le passé. Ils ont manifesté leur intention de voir la politique de rapprochement avec la Maison être non seulement maintenue, mais développée pour un certain nombre de raisons, mais ils préféreraient que ce resserrement de liens ne prenne pas une forme trop apparente, notamment pour ménager les transactions. Le Père Guillet... voudrait avoir quelqu'un qui puisse ici parler au nom de la société et l'engager sans avoir besoin de communiquer avec Nantes. Il envisagerait que la Maison soit invitée à désigner un deuxième représentant au sein du conseil qui serait Bucquet, désigné comme vice-président en résidence à Paris... Cette désignation qui améliorerait l'activité de notre Maison aux Chargeurs de l'ouest s'accompagnerait d'un accord avec Carnaud précisant les conditions dans lesquelles nous prendrions cette responsabilité. Une telle décision présente de très gros avantages que si elle était assortie d'un accord financier avec Carnaud nous permettant d'accroître notre participation de manière à nous permettre d'occuper un tout premier rang comme actionnaire. Pour votre gouverne, sur environ 56.000 titres, Carnaud en a 10.000, la CGT 4.500 et nous 3.500. »

30 avril 1945
Note [sans émetteur ni destinataire] : Suite de la fracture de la jambe (10 avril 1945) du maréchal des logis Gabriel Le Roy Ladurie. « Quelles sont les démarches à faire pour obtenir du service de santé la prolongation de la convalescence qui expire le 6 mai ? »

2 mai 1945-28 décembre 1945
Entre Worms & Cie, les Ateliers et Chantiers de la Seine-Maritime, l'administration, Me Rivière, M. Amiaud, professeur de la faculté de droit... : Échange de notes et de correspondance en vue de la constitution de la Société anonyme des Ateliers et Chantiers de la Seine-Maritime. [Les principaux actes ont été extraits de ce dossier et classés selon leurs dates respectives. Sur les motivations de la transformation de ce département en société anonyme, voir la "note sur l'historique de la Société anonyme des ateliers et chantiers de la Seine-Maritime", datée du 12 août 1946.]

7 mai 1945
De Worms & Cie : "Note sur la Maison Worms & Cie en Égypte" [document reprenant en les développant et en les actualisant les informations données dans une note datée du 25 septembre 1944.] « Son directeur actuel est S. Acfield, de nationalité britannique, qui est en même temps consul des Pays-Bas et consul de Belgique à Port-Saïd. » Activités. « Au cours des 75 dernières années, elle a fourni de 35 à 40% environ du tonnage total des charbons livrés aux navires transitant le Canal. » Installations. Conduite des succursales depuis l'armistice et pendant l'occupation : témoignages de satisfaction des administrations anglaises et américaines.

8 mai 1945
Capitulation de l'Allemagne.

15-18 mai 1945
De [Robert Labbé], à [Hypolite Worms] : Note [sans signature ni destinataire, provenant d'un dossier contenant la correspondance d'Hypolite Worms avec Robert Labbé et Raymond Meynial.] « Comité central. Après la constitution du bureau..., le ministre... ne nous a pas caché qu'il avait l'intention de discuter ferme sur les deux points bien connus : article 11 (détermination du quantum de financement que les compagnies devront réaliser par elles-mêmes) et nationalisation (CGT - Messageries maritimes - Fraissinet Corse - Sud Atlantique, sans aller jusqu'à la nationalisation systématique de toutes les lignes de paquebots). À côté du secteur nationalisé, il y aurait un secteur contrôlé et un secteur libre... La mise au point d'un organisme bipartite, genre conférence, qui, prenant un caractère officiel et départageant la zone d'action des différents armements sur un secteur déterminé, empêcherait au cas de non-réussite d'un armement d'État que celui-ci puisse invoquer des entourloupettes faites par un armement privé... Lignes Worms : Je continue à m'efforcer de convaincre la Marine marchande de l'utilité de reprendre nos lignes d'Angleterre (reprise de contact avec la General Steam)... Notre avenir du côté des lignes anglaises réside dans la suite de la politique entreprise avant guerre, d'accord avec les lignes britanniques... L'organisation de la Marine marchande n'est pas adéquate au trafic du cabotage... Il faudrait imiter ce qui a été fait en 1939 où la DTM nous avait donné de larges pouvoirs de coordination sur le trafic français notamment :... Création d'une conférence cabotage national dont nous serions les leaders et qui organiserait tout le trafic côtier, même avec des petits bateaux, et superviserait les chargements sur les liners qui toucheraient plusieurs ports à leur arrivée ou à leur retour d'outre-mer. Je voudrais nous voir être à la clef du trafic anglais... Charbon... compte reprendre nos bateaux des Anglais (Meynial me le confirme)... Nochap : la conférence Madagascar est acquise... En cas de nationalisation... nous nous retrouverons soit en face des contractuels, soit en face des libres, soit en face d'une seule compagnie qui absorberait les deux Messageries... SFTP : Actions Dreyfus... Je ne pense pas, étant donné la participation de l'État à l'opération, qu'il y ait de pépin de ce côté. Quant à Pierre L.D., je ne bouge bien entendu pas à son égard... Estimez-vous souhaitable que, votre séjour se prolongeant au-delà de ce que nous pensions il y a deux mois, il soit satisfaisant que la Maison n'ait pas de représentant au conseil ?... En ce qui concerne les actions d'administrateur de M. Barnaud dont le quitus a dû être fourni, peut-être serait-il aussi opportun que nous les lui rachetions, étant donné l'aléa qui peut se produire. »

16 mai 1945
De Worms & Cie : Note intitulée "Registre du commerce de la Seine - État de notre inscription au 16 mai 1945". Raison sociale. Associés. Objet de la société. Adresse du siège social. Succursales ou agences, en France et à l'étranger. Fondés de pouvoirs. Montant du capital social. Montant des sommes ou valeurs fournies ou à fournir par les commanditaires. Nature de la société. Époque où elle a commencé. Époque où elle doit finir. Marques de fabrique ou de commerce déposées employées : W, WH, Anthraboulets, Flamboulets, Carbextra. Journaux d'annonces légales : Le dernier mentionné est celui du 6 octobre 1944.
Des Ateliers et Chantiers de la Seine-Maritime, Le Trait : Résultats des bilans et comptes de pertes et profits des exercices du 1er décembre 1938 au 31 décembre 1944. Analyse des commandes passées par les autorités allemandes dans différents postes des bilans. « On peut donc affirmer, compte tenu de ces divers éléments que l'ensemble des travaux exécutés pour compte allemand et dont les comptes pertes et profits établis jusqu'au 31 décembre 1944 font état, nous laisse très largement en perte. »
Des Ateliers et Chantiers de la Seine-Maritime, Le Trait : [Note non datée, reprenant en les développant ou en les infirmant, les informations et les chiffres communiqués dans la note du 16 mai 1945 et, pour cette raison, classée à cette date.]

17 mai 1945
De [Robert Labbé], Paris, à M. Smith : Original en anglais. Transmission de documents au sujet d'Hypolite Worms pour que le destinataire apprenne la vérité. Retour de R. Meynial de Londres.

18 mai 1945
De Roger Mennevée : [Extrait de l'article intitulé "La Banque Worms - Histoire générale - Depuis la Libération", paru dans Les Documents de l'agence indépendante d'informations internationales en août 1948.] Modifications au registre du commerce en date du 18 mai 1945. Ajouter aux succursales : Tunis - 8, rue d'Alger (fondée le 1er juillet 1943) ; Sfax - Grand Boulevard de Ri-Ville (fondée le 1er juillet 1943) ; et ajouter aux fondés de pouvoirs : William Mannings, 77 bis, rue Legendre à Paris (17°), né le 10 juin 1895 à Londres (Anglais) (mais sans autre précision sur la qualité de ses pouvoirs ni sur le service auquel il est attaché - avant la guerre il appartenait à la direction des charbons et combustibles liquides).

19 mai 1945
D'Hypolite Worms, à Robert Labbé et Raymond Meynial : Note originale. « Questions, les plus urgentes, qui se posent à la suite du voyage de Raymond à Londres. Rachat par Worms de la société maritime de Burness : Cette opération n'est désirable que si les navires qu'on achèterait pour faire revivre cette société pouvaient être utilisés par Worms sur ses propres lignes de navigation, et à son profit. Or, je ne le crois pas possible pour les raisons suivantes... » Webster. Remplacement de la succursale de Newcastle par une société « dont nous ne saurions que les minoritaires [ce] serait une déchéance que je ne pourrais envisager qu'à la dernière extrémité. Et qu'apporterait la Humber Coal et Pease & Partners à cette nouvelle société ? A la rigueur, s'il s'agissait de fermer Hull et Grimsby, l'inconvénient serait moindre car nos succursales de l'Humber ne sont plus viables depuis 1918. Mais Newcastle, c'est un trop gros morceau. »
D'Hypolite Worms, à Robert Labbé : Note originale. « Il me semble difficile d'espérer que les démarches faites auprès de Thirion aboutiront suffisamment vite pour me permettre d'être à Paris le 25 mai. »

22 mai 1945
De [Robert Labbé], à [Hypolite Worms] : Note [sans émetteur ni destinataire, provenant d'un dossier contenant la correspondance d'Hypolite Worms avec Robert Labbé et Raymond Meynial.] « Saboulin projette de venir vous voir à B[ourbon] L[ancy]..., d'accord avec les Chargeurs, pour vous entretenir... des mesures de nationalisation... Les contractuels seront nationalisés... Mais le problème des Messageries libres n'est pas sans poser de redoutables inconnues... Francis F. m'a dit qu'ils essaieraient par tous leurs moyens d'obtenir que Madagascar reste l'apanage des libres et la nationalisation des seuls contractuels dans leur objet... Chardon et Diethelm ne m'ont pas caché que la nationalisation des deux compagnies s'imposait. Question des agences. Si les deux sociétés n'étaient pas nationalisées, il faudrait que les contractuels rachètent le réseau d'agences des libres, notamment en Indochine, Chine, etc. dont la valeur est horriblement difficile à fixer... Comme l'a dit le ministre, il n'est pas question de nationaliser du déficit. Dans le cas de la CGT, il peut paraître plus opportun de nationaliser du cargo rentable à côté de paquebots non rentables... Nous n'avons rien à voir dans cette bagarre [sauf à] faire triompher [nos pensées] dans l'hypothèse d'un partage entre l'armement libre et l'armement nationalisé, et, dans les secteurs où les deux armements seront en compétition, d'aboutir à une formule soit d'entente, soit de pool, soit de conférence... Ce qu'il nous faut sur Madagascar, c'est être en présence soit d'une compagnie d'État, soit d'une compagnie libre... Tous ceux que j'ai vus place Fontenoy m'ont précisé qu'il ne saurait être question de créer pour les lignes d'État des monopoles, tout au moins en ce qui concerne les cargos... Question des lignes d'Égypte : Nous aurions évidemment intérêt à essayer de monter quelque chose en commun avec des Messageries libres... Reste alors une des questions les plus importantes, celle des agences des Messageries ; Madagascar et Égypte... II est certain que dans le cas d'une nationalisation totale, la solution du problème Madagascar sera vraisemblablement rendue plus délicate et celle de la reprise par nous des agences Égypte probablement rendue impossible... Trafic Angleterre, Norvège, Danemark ou Allemagne : Nous pourrions nous orienter vers la formule du tramp, sous les réserves que vous exprimez... Question charbonnière : Les élections générales permettront de voir plus clair quant à la nationalisation des mines. »

23 mai 1945
Au ministre des Finances : Déclarations en application des ordonnances du 21 avril 1945 et du 12 novembre 1943 sur la nullité des actes de spoliation accomplis par l'ennemi ou sous son contrôle et édictant la restitution aux victimes. Actions SFTP ayant appartenu à Pierre Louis Dreyfus et à Louis Dreyfus & Cie et qui ont été prises en charge par Worms & Cie (transfert du 17 septembre 1941 et du 11 octobre 1941). « En vue d'éviter la mainmise par les Allemands sur la participation de la société L. Dreyfus & Cie dans la SFTP et en vue de sauvegarder les intérêts du propriétaire, menacé de spoliation, il a été décidé en accord avec les commissaires du gouvernement... Ont été transférées à Worms & Cie : 13 actions SFTP sur 50 ayant appartenu à Pierre Louis Dreyfus, et 1702 actions SFTP ayant appartenu à la société Louis Dreyfus & Cie. »

24 mai 1945
De Worms & Cie : [Extrait d'une note du 5 décembre 1951.] Modifications de l'acte social non déposées au greffe du tribunal de commerce de la Seine.

28 mai 1945
De Georges Thirion, tribunal de première instance de la Seine, à Hypolite Worms, Paris : Convocation le 31 mai 1945 « pour affaire le concernant ».

30 mai 1945
Compagnie nantaise des chargeurs de l'Ouest - CNCO : Situation de sa filiale, la Morbihannaise de navigation.

31 mai 1945
Du journal "Servir" : Premier d'une série de trois articles intitulés "Le complot de la synarchie française". « C'est un fait qu'avec l'arrivée de Pétain aux affaires surgirent tout à coup dans les premiers rôles toute une équipe de techniciens, les Barnaud, Lehideux, Pucheu, Le Roy Ladurie, Terray, tous membres influents de la synarchie qui crurent l'heure venue de passer à l'action ouverte et se ruèrent sur les leviers de commande de l'État français... »

Mai 1945-12 septembre 1945
Dossier sur Louis Laborde, compagnon de cellule d'Hypolite Worms. Suivi de son procès.

Après le 4 juin 1945
De Worms & Cie : Réponse aux questionnaires du 31 mai et du 4 juin 1945. Présentation de la société et des activités des ses départements durant l'occupation.

7 juin 1945
Du journal "Servir" : Deuxième d'une série de trois articles intitulés "Le complot de la synarchie française". « Dans ces groupes d'amis, il n'y avait parfois qu'un ou deux authentiques synarques... c'est ce qui explique la présence de quelques "égarés" dans les listes qu'on connaît des membres de la synarchie française... On retrouve de ces "égarés" et de ces naïvetés dans la revue mensuelle "Les Nouveaux Cahiers", qui a paru du 15 mars 1937 à mai 1940 à Paris et que M. Philippe Magné - un autre de nos guides - donne comme un des pôles d'attraction de la synarchie dans les années troubles qui ont précédé la défaite française. On voit figurer effectivement, aux sommaires de cette revue, plusieurs des signataires du plan du 9 juillet. On y trouve encore, dans le numéro du 1er janvier 1940, un article de Jean Coutrot qui, dès la seconde ligne, écrit (la France est alors en guerre contre l'Allemagne, ne l'oublions pas) : « Sur le terrain psychologique, c'est Staline qui est dangereux, non Hitler. » On y découvre surtout Jacques Barnaud, fondateur et animateur des "Nouveaux Cahiers", et ce nom seul établit une indiscutable filiation entre le mouvement synarchique de 1934-37 et le grand complot de 1940 sous le gouvernement de Vichy. Les vrais chefs de la Synarchie en 40. Jacques Barnaud, c'est la banque Worms, boulevard Haussmann 43, et la "cellule" Worms, comme dit M. Ph. Magné, est précisément le moteur du complot de la synarchie à Vichy. Un autre administrateur de cette banque, son éminence grise plutôt, Gabriel Le Roy Ladurie, tire les ficelles dans l'ombre. De ce personnage, grand gaillard au masque sombre, mais d'humeur intrigante qui, avant la guerre, ne quitte guère pendant trois ans les antichambres ministérielles, M. Magné dira qu'« il est le chef ténébreux mais véritable de la bande ». II faut lui adjoindre Gérard Bardet, ami intime de Coutrot, qui fait partie de toutes les organisations que celui-ci a créées avant guerre et qui multiplie les organisations synarchistes sous le gouvernement vichyssois. Il devient secrétaire général du Conseil supérieur d'économie industrielle et commerciale le 27 avril 1942, et vice-président de ce même conseil le 23 mars 1944. Et il faut parler ici encore de Pucheu, qui sera ministre de la Production industrielle puis de l'Intérieur, avant de connaître les prisons de Marrakech et de finir ses jours devant le peloton d'exécution de Hussein Dey. Avec ces trois personnages, Gabriel Le Roy Ladurie, Gérard Bardet et Pucheu, on est au coeur du complot. Il y a, bien entendu, d'autres synarques et quelques-uns sont au premier plan, comme Jacques Barnaud, Lehideux, Terray, Benoist-Méchin, Paul Marion. Mais ceux-là du trio dont nous venons de parler sont, après Coutrot (suicidé ou assassiné en mai 1940), les véritables chefs de la synarchie. »

10 juin 1945
De Pierre Poulain : [Extrait d'un témoignage recueilli le 20 avril 1977.] « Ce qui a distingué, en particulier, la gestion de M. Poulain [à la Compagnie nationale de navigation et à la Société de transports maritimes pétroliers] c'est d'avoir réussi, au moment où les armateurs s'arrachaient les cales des chantiers de construction navale, à passer un contrat, le 10 juin 1945, avec les Chantiers d'Odense (Danemark) qui réservait 1/3 des programmes à la France, dont la moitié pour le groupe Worms. »

14 juin 1945
Du journal "Servir" : Dernier d'une série de trois articles intitulés "Le complot de la synarchie française". « Le 22 février 1941, plusieurs hauts dignitaires de la synarchie pénètrent dans les conseils du gouvernement de Vichy. Ce sont Jacques Barnaud, François Lehideux et Pierre Pucheu, qui entrent au conseil des ministres respectivement comme délégué général du gouvernement pour les relations économiques franco-allemandes, délégué général à l'Équipement national et ministre de la Production industrielle. Ce sont aussi, mais à un échelon inférieur, deux publicistes, Paul Marion et Jacques Benoist-Méchin - autres synarques - qui deviennent secrétaires généraux adjoints à la vice-présidence du conseil. Ceci se passe donc après le fameux 13 décembre, qui a chassé Laval pour quelques mois de la scène vichyssoise. C'est l'amiral Darlan qui est maintenant aux affaires. Jacques Barnaud, fondateur des "Nouveaux Cahiers", administrateur de la Banque Worms, est l'introducteur auprès de Darlan de cette équipe de "techniciens", mais derrière Barnaud, il y a un inspirateur que nous avons déjà vu : Gabriel Le Roy Ladurie. A vrai dire, M. D.-J. David nous montre la synarchie à l'oeuvre à Vichy dès juillet 1940. Il parle de l'épuration qui est faite au lendemain de la défaite et qui "consiste, dit-il, à chasser les hauts fonctionnaires républicains, tandis que les membres du Mouvement synarchique d'Empire déjà en place recevaient avancements et prébendes"... Il parle plus loin des synarques qui, dès après le 10 juillet, "sont placés à la tête des principaux comités d'organisation et sections de répartition". "On en garnit peu à peu, ajoute-t-il, les ministères d'administration politique (Intérieur, Justice) et culturels (Jeunesse, Information, Propagande, etc.)." Et la synarchie crée, en 1941, un établissement d'enseignement supérieur : l'École supérieure d'organisation professionnelle (ESOP) du Centre d'information interprofessionnel (CIT), centre qui est le rouage supérieur des comités d'organisation... Nous pourrions en citer d'autres, ceux notamment de la "cellule" Worms : Robert Gibrat, Henri Dhavernas, Robert Havard, Jacques Guérard. Ce dernier fut le secrétaire général de Laval. Avec Pucheu et Bardet, il était au conseil d'administration des Établissements Japy, dont la Banque Worms est restée le principal actionnaire... Il nous montre les cinq "équipiers" du ministère Darlan manifester un esprit d'étroite solidarité, faire bloc au conseil des ministres sur presque fous les grands problèmes, Benoist-Méchin (l'instigateur secret de Montoire, courtisan gourmé d'Abetz) et Marion donner à la "collaboration politique" un caractère de franche détermination, de rapide foulée, cependant que Pucheu, Lehideux et Barnaud se partagent avec plus de pondération le secteur économique et n'opposent à leurs interlocuteurs allemands de l'Hôtel Majestic que de trop frêles contre-sapes au démantèlement du patrimoine français. "Ils apparaîtront, qu'ils l'aient ou non voulu, dit M. Magné, comme les artisans d'une politique de non-résistance, comme les complices d'une sorte de collaboration, sourde, hésitante, voilée, mais payante pour l'Allemagne... Mais voici Alfred Fabre-Luce et son "Journal de la France", n°3 (mai 1942 à mai 1943)... "C'est le problème que s'est posé objectivement le petit groupe d'esprits froids qui, de 1940 à 1942, a tenu en mains les leviers de commande de la politique française. Ces hommes, tous nés autour de 1900 et liés antérieurement par des collaborations d'affaires, ont monopolisé par une cooptation discrète les postes essentiels du nouvel État. Barnaud aux relations économiques franco-allemandes, Pucheu à l'intérieur, Lehideux à la production, Le Roy Ladurie à l'agriculture, Terray au travail : telle est la liste des synarques qui circule dans le public." Mais pour rester dans la coulisse, d'autres n'ont pas joué un rôle moins important... La Banque Worms, qui passait pour être le centre français de ce complot, avait été seulement le lieu d'une rencontre d'hommes. Les synarques s'étaient mutuellement choisis par affinité d'intelligence. Quand ils se sont égrenés en 1942... la collaboration pourra encore relever de la foi ou de la résignation ; elle ne relèvera plus du froid calcul politique... Et puis l'amiral Darlan disparut de la scène de Vichy. Il disparut chassé par les intrigues de ces ministres qu'il avait si légèrement et si libéralement accueillis. La synarchie redécouvrit Laval, et par la voie de Gabriel Le Roy Ladurie, chef ténébreux mais véritable de la bande, réclama le retour de l'ancien président du Conseil. Mais Laval, qui connaissait les hommes, n'était pas d'humeur à s'embarrasser longtemps d'aussi présomptueux alliés ». Il jeta par-dessus bord ceux qui n'avaient pas déjà démissionné. Des cinq ministres, seul Marion surnagea jusqu'en 1944 dans un poste officiel, non plus à la propagande, mais à la présidence des "Waffen SS" françaises. »

20 juin 1945
D'Hypolite Worms, à Robert Labbé et Raymond Meynial : Note originale. « J'ai l'impression d'avoir complètement oublié, lorsque je suis allé voir Cayrol, de lui confirmer la décision que nous avions prise de faire nommer Robert [Labbé] au conseil de la SFTP, en remplacement de Jacques Barnaud. »

29 juin 1945
De Roger Mennevée : [Extrait de l'article intitulé "La Banque Worms - Histoire générale - Troisième partie - Filiales et participations - Chapitre 4. Fidei-commissaires et agents", paru dans Les Documents de l'agence indépendante d'informations internationales en octobre 1950.] Notice sur Jean Vinson (1898-1950). « Lors de l'assemblée générale des Établissements Japy Frères, tenue le 29 juin 1945, le premier scrutateur appelé au bureau fut M. Vinson, représentant Worms & Cie. »

Juillet 1945
De Roger Mennevée : [Extrait de l'article intitulé "La Banque Worms - Histoire générale - Depuis la Libération", paru dans Les Documents de l'agence indépendante d'informations internationales en août 1948.] « Les Ateliers et Chantiers de la Seine-Maritime antérieurement "département" de la société Worms et Cie ont été transformés en société anonyme indépendante en juillet 1945, et, par conséquent, les fondés de pouvoirs de ce "département" étant devenus administrateurs ou directeurs de la nouvelle société n'ont plus rien à voir, à ce titre tout au moins, avec la société Worms et Cie. »
De Roger Mennevée : [Extrait d'un article intitulé "La banque Worms en 1951 et les appels aux capitaux de son groupe d'affaires", paru dans Les Documents de l'agence indépendante d'informations internationales, en janvier 1952.] Société anonyme des ateliers et chantiers de la Seine-maritime. « Constituée en juillet 1945 par la transformation en société particulière du "département" spécial de constructions navales de la maison Worms et Cie, ainsi que l'indiquait d'ailleurs l'article des statuts des ACSM relatif à l'objet de la société et qui était ainsi conçu : "La Société a pour objet directement ou indirectement en France, dans les colonies, pays de protectorat ou sous mandat français et à l'étranger : La reprise et l'exploitation de l'entreprise de construction et de réparation de navires que MM. Worms et Cie... possèdent au Trait (Seine-Inférieure), et à cet effet : L'acquisition par voie d'apport ou autrement, la prise à bail, avec ou sans promesse de vente, du nom commercial des marchés en cours, de la clientèle et l'achalandage des Chantiers du Trait, de leur outillage non immeuble par destination et des objets de nature mobilière servant à l'exploitation, des stocks de matières premières et d'approvisionnement, des éléments immobiliers, constructions, maisons, ouvriers et gros outillage ; la modernisation et le développement éventuel de ces chantiers du Trait, plus généralement, la construction et la réparation de navires, bateaux, pontons ou gabarres , en tous lieux que la société avisera et par tous moyens qu'elle jugera convenables, etc." Le capital était fixé à 10 millions de francs, en 10.000 actions de 1.000 F dont la majeure partie a été souscrite par Worms et Cie.

Juillet 1945
[Extrait d'une note sans émetteur, datée du 4 février 1947 :] « Depuis le mois de juillet 1945, Le Roy Ladurie s'est soigné, il souffre aujourd'hui d'une maladie extrêmement grave dont on ne peut savoir si elle est ou non la conséquence des efforts physiques qu'il a été amené à faire au cours de sa campagne. »

2 juillet 1945
De Roger Mennevée : [Extrait de l'article intitulé "La Banque Worms - Histoire générale - Troisième partie - Filiales et participations - Chapitre 3. De 1925 à 1940 (suite)", paru dans Les Documents de l'agence indépendante d'informations internationales en décembre 1949.] Société française de transports pétroliers. « La Compagnie navale des pétroles a remplacé au conseil son directeur, M. Gasquet, et Robert Labbé, associé-gérant de Worms et Cie, fut nommé administrateur en remplacement de M. Barnaud, et ces nominations furent ratifiées par l'assemblée du 2 juillet 1945. »

17 juillet-2 août 1945
Conférence de Potsdam.

20 juillet 1945
Des Services bancaires : Tableau intitulé "Opérations directes - cautions données pour compte de personnes allemandes" (1941-1944).

21 juillet 1945
De [Robert Labbé], à [Hypolite Worms] : Note [sans émetteur ni destinataire, provenant d'un dossier contenant la correspondance d'Hypolite Worms avec Robert Labbé et Raymond Meynial]. « Je compte passer à la création de la société pour les chantiers du Trait. Il convient de ne négliger aucune des formules susceptibles de renforcer notre trésorerie. Je pense que vous serez d'accord sur le chiffre du capital de 10 millions qui, étant donné qu'il s'agit d'une simple société d'exploitation, n'a qu'une valeur indicative, [et] sur la composition du conseil d'administration : vous-même, Meynial et moi (président). Nous nommerions deux directeurs généraux, l'un chargé de l'exploitation des chantiers, l'autre chargé de l'administration à Paris... La Maison détiendra la quasi-totalité [du capital], mais comme il faut un minimum de sept actionnaires... »

23 juillet 1945
Des Services bancaires : Tableau intitulé "Opérations par intermédiaires - comptes allemands" (1941-1944).
Des Services bancaires : Tableau intitulé "Opérations directes - comptes allemands" (1941-1944).

24 juillet 1945
De Worms & Cie : Circulaire. André Vallaux, précédemment attaché à la direction de Marseille, est nommé directeur de la succursale de Caen en remplacement de Christian Rognerud qui s'est vu confier le service central des manutentions à la direction générale des Services maritimes, depuis novembre 1944. Jean Gosselin, qui a assuré par intérim la direction de la succursale de Caen, après le départ de M. Rognerud, prendra le 1er septembre prochain les fonctions de fondé de pouvoirs de la succursale de Rouen.
De l'Union immobilière pour la France et l'Étranger, Paris : Extrait de la délibération du conseil d'administration. « Le conseil décide à titre de remploi, d'affecter une somme de 4.700.000 F à la souscription de 4.700 actions de 1.000 F chacune de la Société anonyme des ateliers & chantiers de la Seine-Maritime (en formation). » Bulletin de souscription et pouvoirs (projet).

25 juillet 1945
De Roger Mennevée : [Extrait de l'article intitulé "La Banque Worms - Histoire générale - Suite - Chapitre spécial - Les récentes modifications de Worms et Cie", paru dans Les Documents de l'agence indépendante d'informations internationales en mars 1950.] « Par acte du 25 juillet 1945, [le département constructions et réparations navales] a été constitué en société particulière sous le titre "Société anonyme des Ateliers et Chantiers de la Seine-Maritime" avec, précisément, comme objet : "La reprise et l'exploitation de l'entreprise de construction et de réparation de navires que MM. Worms et Cie possèdent au Trait (Seine inférieure) et à cet effet, l'acquisition par voie d'apport ou autrement, ou la prise à bail avec ou sans promesse de vente du nom commercial, des marchés en cours, de la clientèle, de l'achalandage des chantiers du Trait, de leur outillage non immeuble par destination et des objets de nature mobilière servant à l'exploitation, des stocks de matières premières et d'approvisionnements, des éléments immobiliers, terrains, constructions, maisons ouvrières et gros outillage..." Ainsi, il ne s'agissait pas simplement de l'exploitation des Chantiers du Trait, mais encore, et d'abord, d'après l'art. 2 des statuts, de leur reprise, avec acquisition éventuelle "des éléments immobiliers, terrains, constructions, maisons ouvrières outillage". »

26 juillet 1945
De [Robert Labbé], à [Hypolite Worms] : Note [sans émetteur ni destinataire, provenant d'un dossier contenant la correspondance d'Hypolite Worms avec Robert Labbé et Raymond Meynial.] « Contrat Möller : J'ai samedi après-midi passé près de trois heures avec Courau pour mettre bien au point tous les termes du contrat. Il a en outre été procédé à la signature du contrat pour le 98, contrat qui est identique à celui du 91, s'agissant d'un sister-ship... Les perspectives sont les suivantes : Premier navire n°98, livrable janvier 1947. Second navire sur la petite cale. Il s'agit d'un bananier qui intéresse la Marine marchande... Troisième navire livrable février 1948 pour notre compte. J'ai indiqué que nous désirions un 9.000 tonnes moteur pour la Havraise... Je pars à la fin de l'autre semaine avec Emo passer 10 jours en Angleterre, à Cardiff et Newcastle où le trafic d'exportation repart très légèrement, et mettre au point à Londres et à Hull nos affaires de cabotage. 7 de nos navires sont maintenant sur la ligne. Nous avons reçu un mandat général de la Marine marchande en vue de la reprise de ce trafic. J'essaie... de glisser peut-être un bateau sur le trafic scandinave ; un pion sur notre ancienne ligne de Baltique. Je fonde au début de la semaine la société du Trait... La place Fontenoy est d'accord sur le plan des trois cargos de 1.100 tonnes... Les questions de trésorerie sont épineuses, le retard apporté par l'État à payer ce qu'il doit (chantiers, manutentions, indemnité d'affrètement) est incommensurable... Le premier navire ira à Poulain, le second à la Havraise. Quant aux 5 suivants, puisqu'il s'agit d'un contrat de 7 ans, à 2 navires par an dont un pour nous, il n'y a, je crois, étant donné la position résiduelle Havraise et SFTP, aucun doute que nous pourrons les absorber dans le cadre de la charte-partie, sans difficulté, sauf pour le dernier, mais comme à ce moment-là il faudra pourvoir au remplacement du "Touraine", il me semble en définitive n'y avoir aucune porte ouverte à une spéculation technique de notre part. »
De la Société anonyme des ateliers et chantiers de la Seine-Maritime, Paris : Statuts déposés chez Me Rivière. [Voir les extraits publiés au Journal spécial des sociétés par actions, le 28 août 1945. Voir également le traité d'apport et les assemblées portant augmentation du capital, en date du 4-5 janvier 1960.] « Ladite société originairement au capital social de dix millions de francs, constituée pour une durée de quatre-vingt-dix-neuf années à compter du trente juillet mil neuf cent-quarante-cinq, aux termes d'un acte sous signatures privées, en date à Paris, du vingt-six juillet mil neuf cent-quarante-cinq, enregistré à Paris, quatorzième notaires, le sept août mil neuf cent-quarante-cinq, volume 126 A, folio 62, case 6, dont l'un des originaux a été annexé à l'acte de déclaration de souscription et de versement reçu par Me Rivière, notaire susnommé, le trente juillet mil neuf cent-quarante-cinq, constituée définitivement ainsi qu'il résulte de l'assemblée générale constitutive du même jour, dont une copie a été déposée au rang des minutes dudit Me Rivière, suivant acte reçu par lui le trente juillet mil neuf cent-quarante-cinq, et régulièrement publiée ainsi qu'il résulte de diverses pièces déposées au rang des minutes dudit Me Rivière, le quatorze mars mil neuf cent-quarante-six. »

27 juillet 1945
De Robert Malingre, à Guy Brocard : Note. « Nous allons procéder à la constitution de la Société anonyme des ateliers & chantiers de la Seine-Maritime, capital 10.000.000 en 10.000 actions de 1.000 F chacune. » Souscripteurs : Worms & Cie, Hypolite Worms, Robert Labbé, Raymond Meynial, Léon Labbé, Michel Leroy, Mmes Fauchier-Magnan et Blanchy, Union immobilière France Étranger.
De Worms & Cie, Hypolite Worms, Robert Labbé, Raymond Meynial, Léon Labbé : Pouvoirs et bulletins de souscription [projets] aux actions de la Société anonyme des ateliers & chantiers de la Seine-Maritime.

29 juillet 1945
D'Hypolite Worms, à Simone Tournier, Paris : « À son dernier passage ici, j'avais remis à Raymond la lettre que j'avais reçue d'un nommé Léon Eyral, ancien rédacteur à L'Oeuvre, ami d'Albertini, qui a été relâché après 6 mois à Fresnes et qui me demandait de l'aider à trouver un emploi. »

30 juillet 1945
De Me Rivière : Reçu. Souscription de Worms & Cie au capital des Ateliers & Chantiers de la Seine-Maritime.
De la Société anonyme des ateliers & chantiers de la Seine-Maritime, Paris : Assemblée générale constitutive. Société anonyme au capital de 10.000.000 de francs. Siège social à Paris, boulevard Haussmann, n°45. Le capital est divisé en 10.000 actions de 1.000 F chacune à souscrire en numéraire et à libérer intégralement à la souscription. « Robert Labbé est nommé président. Raymond Meynial et Michel Leroy, les deux plus forts actionnaires, tant par eux-mêmes que comme mandataires, présents et acceptant au début de la réunion, sont appelés à remplir les fonctions scrutateurs. Robert Malingre est désigné comme secrétaire par le bureau ainsi composé... Robert Labbé, au nom de Monsieur Worms, déclare accepter les fonctions qui viennent d'être conférées à ce dernier. » Élection des commissaires aux comptes, fixation de leurs émoluments. Approbation des statuts et constatation de la constitution définitive de la société. »
De la Société anonyme des ateliers et chantiers de la Seine-Maritime, Paris : Dépôt des statuts.
De Robert Malingre, Paris, à Jean Roy, secrétaire général des Ateliers et Chantiers de la Seine-Maritime, Le Trait : « Maintenant qu'est constituée la Société anonyme des ateliers & chantiers de la Seine-Maritime, Monsieur Robert Labbé tient à réaliser au plus vite l'application pratique. La formule qui sera retenue paraît être soit celle du contrat de gérance, soit celle d'une location pour le fonds de commerce, le matériel, les immeubles et, éventuellement, une association en participation pour la liquidation des stocks. »
De M. Gardanez, Saint-Germain-en-Laye, à Hypolite Worms : Note. « Me référant aux conversations que nous avons eues à Vichy et à Paris, je viens vous exprimer le désir de rentrer à La Havraise à la rentrée de l'hiver... Mon activité chez Ratier se trouve réduite... Toutefois, si vous étiez d'accord je garderais un pied dans cette affaire : elle prend de plus en plus une extension telle que la nécessité d'un appui bancaire intéressant ne va pas tarder à s'imposer. J'ai créé un centre de vente et de réparation à Casablanca, la création d'un autre à Madagascar est en cours et nous envisageons de constituer une société suisse avec les Charmilles en vue d'exploiter nos brevets à l'étranger. Tout en étant à vos côtés à la Havraise, je pourrais suivre ces questions d'ordre général et servir de trait d'union avec votre Maison. »

31 juillet 1945
D'Hypolite Worms : [Extrait du procès-verbal du conseil d'administration de la Société anonyme des ateliers et chantiers de la Seine-Maritime, en date du 2 août 1945.] Lettre. « Je, soussigné, Worms Hypolite, en ma qualité d'administrateur de la Société anonyme des ateliers et chantiers de la Seine-Maritime, informe le conseil d'administration de la société que je désire nommer président-directeur général Robert Labbé. »
Du Crédit foncier d'Algérie et de Tunisie, aux Ateliers et Chantiers de la Seine-Maritime, Paris : Acceptation par M. [nom illisible] des fonctions de commissaire aux comptes.

Août 1945
De la Chambre de compensation des banquiers de Paris : Mouvement général.
Des Services maritimes : Le service Trafic reprend le démarchage de la clientèle pour les lignes de cabotage. Des courriers sont échangés dans cette optique entre la Maison et la SNCG. On note que la mention de la banque, qui figurait sur les en-têtes (en 1934 par exemple) disparaît.
Du Comité central des armateurs de France : Note sur l'aide à l'armement britannique.

2 août 1945
De la Société anonyme des ateliers & chantiers de la Seine-Maritime, Paris : Conseil d'administration. Référence à la lettre d'Hypolite Worms du 31 juillet 1945. « Le conseil procède à la composition de son bureau. II nomme à l'unanimité comme président Robert Labbé et comme secrétaire Henri Nitot pour une durée devant expirer avec l'assemblée générale ordinaire qui approuvera les comptes du premier exercice. » Enregistrement et registre du commerce.

6 août 1945
Bombardement atomique américain de Hiroshima.

7 août 1945
Note [sans émetteur] sur la Maison Worms & Cie : [Le nom de l'émetteur n'est pas indiqué dans ce document que l'auteur qualifie également de rapport ; cependant le ton général et la référence aux dépositions des ingénieurs de la Marine au sujet des Chantiers du Trait, laissent à penser qu'il peut s'agir de Gaston Bernard.] Historique. Présentation des quatre départements. Organisation. Capital social. Intervention des autorités ennemies. Activité des départements de la Maison pendant l'occupation. [Les informations, données dans des documents antérieurs, ont été réparties dans les recueils annuels concernés.]
Note [sans émetteur] sur les Services bancaires : Variante de la précédente. [Une note manuscrite indique :] « Établi pour être incorporé à la note de M. Meynial à l'expert Bernard (14.8.45) ».
D'Olivier de Sèze, [au juge Georges Thirion] : Témoignage. [Les informations contenues dans ce document ont été réparties dans les recueils annuels concernés.]
D'Olivier de Sèze au juge Georges Thirion : Déposition. [Extrait de la note de Jacques Barraduc à Hypolite Worms en date du 5 mars 1947.] Recoupement des conclusions de l'enquête sur l'absence de collaboration économique des chantiers du Trait et des services bancaires avec l'occupant.

9 août 1945
Bombardement atomique américain de Nagasaki.

10 août 1945
De [Guy Brocard] Worms & Cie : Note. Opérations pour compte de l'occupant directes (dépôts de fonds, location de coffres, transferts de fonds, crédits et avances, cautions) et par intermédiaires (avances et ouvertures de crédits, crédits documentaires, liquidation de bien juifs - voir les titres Rothschild dans Minela et les actions Louis Dreyfus & Cie dans la Société française de transports pétroliers -, créances irrécouvrables...).
Des Services bancaires : Tableaux (1941-1944) intitulés "Cautions", "Cautions en faveur de sociétés allemandes pour compte de sociétés françaises - commissions perçues", "Fournisseurs français" (soldes débiteurs, soldes créditeurs), "Comptes allemands" (soldes débiteurs, soldes créditeurs).

16 août 1945
Du journal Le Monde : Extrait d'un article intitulé "La dernière audience du procès Pétain" -"La seconde plaidoirie du bâtonnier Payen". Accords Worms. « Le bâtonnier Payen montre que le maréchal était au courant du plan de l'organisation de la résistance de l'armée et qu'il l'approuvait ; qu'il a cherché des occasions de se rapprocher de l'Angleterre, comme le prouvent les accords Worms, aux termes desquels nos bateaux devaient être, lors de l'armistice, transférés à l'Angleterre ; que le bénéfice de nos contrats d'armement avec les États-Unis a été, à la même époque, transmis à la Grande-Bretagne, tandis que les plans et maquettes de nos chars étaient envoyés en Amérique et que notre succursale du 2e bureau à Lisbonne recevait l'ordre d'organiser une Maison avec les services anglais. »

20 août 1945
D'Hypolite Worms, à Robert Labbé et Raymond Meynial : Note originale. « A Vichy, lorsque Gardanez a été nommé directeur des Transports maritimes, je lui ai demandé sa démission d'administrateur délégué de la Havraise, situation incompatible avec ses fonctions officielles. J'estimais - et il l'a compris - que tant qu'il n'était que fonctionnaire bénévole (il avait précédemment le titre de conseiller technique de la Marine marchande comme commissaire de réserve, de l'inscription maritime) il pouvait conserver son poste dans une compagnie privée de navigation, mais que les choses changeaient à partir du moment où il était officiellement fonctionnarisé comme directeur des Transports maritimes... Sa situation était donc réglée définitivement et elle l'a été, accompagnée d'un chèque compensateur. Plus tard, en 1943 si j'ai bonne mémoire, et après son départ de la Marine marchande, j'ai dit à Gardanez que lorsqu'il le désirerait, j'étais disposé à le faire rentrer au conseil de la Havraise. Mais dans mon esprit, comme dans mes paroles, il ne pouvait être question de lui rendre la délégation qu'il avait précédemment eue, mais seulement de lui donner une satisfaction d'amour-propre, celle de le faire nommer purement et simplement administrateur de la compagnie, comme il y en a dix autres... En réalité, ce que Gardanez a dans l'idée, ce n'est pas tant de reprendre sa place d'administrateur délégué, mais d'y jouer un rôle d'administrateur à cabinet, ou d'administrateur conseil pour pouvoir, une fois par an ou tous les deux ans, faire un voyage à Madagascar, parler au nom de la Havraise et se promener avec une décoration officielle de la Compagnie sur sa poitrine. »

22 août 1945
De [Robert Labbé], à [Hypolite Worms] : Note [sans émetteur ni destinataire, provenant d'un dossier contenant la correspondance d'Hypolite Worms avec Robert Labbé et Raymond Meynial.] « Je suis rentré de Londres à la fin de la matinée... Cabotage : C'était le but principal de mon voyage et de celui d'Émo,... à savoir, la reprise par les armements respectifs des routes sur lesquelles ils travaillaient avant la guerre, en respectant le nombre de départs et l'importance des navires à mettre en ligne par rapport à l'avant-guerre... Notre proposition a été, dès le départ, agréée en principe par le MOWT, ce qui a permis aux négociations avec la General Steam de se développer rapidement... Je suis satisfait d'avoir pu, comme je l'avais indiqué à la Marine marchande, montrer que les armateurs privés pouvaient conduire d'une manière satisfaisante pour l'État, une négociation internationale. J'ai également été heureux pour notre Maison de recueillir, soit auprès des différents hauts fonctionnaires du MOWT que j'ai rencontrés, soit auprès des différents armateurs à qui j'ai eu l'occasion de rendre visite une approbation complète sur l'initiative que nous avions ainsi prise. C'est, en effet, la première conférence que l'on remet sur pied ; l'initiative en revient à la France, et, en France, à notre Maison... Émo reste en Angleterre huit jours de plus, de manière à mettre au point notre dispositif d'agences. Le plus grand nombre sont celles d'avant-guerre, d'autres peuvent être à modifier, notamment dans le Bristol Channel où la Maison de Cardiff s'est placée pour avoir notre plaque non seulement à Swansea, comme il en a été depuis 1940, mais également à Newport... Worms & Co. Ltd : Newcastle - d'accord avec Thompson et Stoneham, Tomlinson a été désigné comme directeur. Cardiff - la question de la situation de Lewis Morgan se pose toujours... Les exportations commencent à reprendre un peu. D'ailleurs Cardiff ayant beaucoup développé sa branche maritime, l'exercice Worms & Co. Ltd se terminant en juillet 1945 se soldera vraisemblablement sans bénéfice ni perte... Port-Saïd : Les séquestres égyptiens et anglais sont à la veille d'être levés, s'ils ne le sont déjà. La situation de nos affaires égyptiennes me préoccupe en raison des chevauchements politiques et financiers entre les différents pays intéressés... Suède :... Je pensais à une éventualité pour nous d'ouvrir une ligne sur la Suède... Nous sommes probablement avec nos relations bancaires dans ce pays, mieux placés que quiconque pour la monter. »

25 août 1945
D'Hypolite Worms : [Extrait du procès-verbal du conseil d'administration de la Société anonyme des ateliers et chantiers de la Seine-Maritime en date du 28 août 1945.] « Lettre dans laquelle Hypolite Worms, en sa qualité d'administrateur de la Société anonyme des ateliers et chantiers de la Seine-Maritime, apprécie l'urgence de passer avec Worms & Cie les traités et conventions qui permettront à la société d'entrer en activité conformément à son objet. A cet effet, H. Worms déclare être d'accord pour conférer à Robert Labbé les pouvoirs les plus larges pour... H. Worms précise qu'il délègue à Robert Labbé "tous pouvoirs pour passer avec Worms & Cie les baux et conventions qu'il jugera nécessaires, en engageant valablement la Société anonyme des ateliers et chantiers de la Seine-Maritime, aux prix, durée, charges et conditions qu'il croira devoir fixer ou accepter. En particulier je donne à Robert Labbé tous pouvoirs pour..." »

27 août 1945
D'Hypolite Worms, à Robert Labbé : Note originale. « Une ligne Worms sur la Suède serait d'autant plus intéressante qu'elle remplacerait, en partie, celles que nous avions sur la Baltique et que nous ne reprendrons vraisemblablement pas de longtemps sans parler des lignes de Hambourg qui me semblent quelque peu compromises, pour quelques années en tout cas. Mais, naturellement, il faudra éventuellement s'entendre avec les lignes suédoises qui, avant la guerre, desservaient la France... Je vois à propos du Havre que la SNCF nous a désignés comme transitaires, mais que, faute de personnel, Mahuzier ne peut assurer concurremment la marche de l'usine et le déchargement des navires. Ne peut-on pas faire appel au service manutentions de la DGSM pour empêcher le débarquement des charbons au Havre, d'autant plus que ses opérations de marchandises diverses semblent ralenties. »

28 août 1945
Du Journal spécial des sociétés françaises par actions : Statuts de la Société anonyme des ateliers et chantiers de la Seine-Maritime. Articles 1 à 6, 8, 9, 16 à 18, 20 à 23, 29 (partiellement).
De la Société anonyme des ateliers et chantiers de la Seine-Maritime, Paris : Conseil d'administration. « Robert Labbé expose que pour assurer à la société la reprise et l'exploitation de l'entreprise de construction et de réparations de navires que Worms & Cie possède au Trait, conformément à l'objet social défini à l'article deux des statuts, le moyen le plus simple et le plus rapide consiste dans la prise à bail du fonds de commerce et des diverses installations. Le conseil adopte cette solution et décide en conséquence de déléguer à Robert Labbé les pouvoirs les plus étendus pour... » Réf. à la lettre d'Hypolite Worms en date du 25 août 1945.

29 août 1945
De [Robert Labbé], à [Hypolite Worms] : Note [sans émetteur ni destinataire, provenant d'un dossier contenant la correspondance d'Hypolite Worms avec Robert Labbé et Raymond Meynial.] « Le conseil de la Havraise ne peut au maximum comprendre que 12 membres, à l'heure actuelle, il comprend dix membres. Deux places sont vacantes, celle de M. Barnaud, qui appartient à la Maison Worms, et celle de M. Anduze Faris, qui appartient à la famille Grosos... On ne saurait préjuger de la place de M. Barnaud [et] combler la vacance Anduze Faris... Il y aurait une solution consistant, si vous voulez être aimable vis-à-vis de Gardanez, à demander à Dumard de rendre son siège qui ne lui rapporte rien, en lui accordant en contrepartie une majoration de la pension qui lui est allouée par la Havraise. »
Aux Ateliers et Chantiers de la Seine-Maritime, Paris : Acceptation par M. [nom illisible] des fonctions de commissaire aux comptes suppléant.

31 août 1945
Note [sans émetteur ni destinataire] : Ateliers et Chantiers de la Seine-Maritime. « Les différents chantiers des Nations unies ont connu au cours des dernières années une activité considérable qui leur a permis de couvrir dans une large part les dépenses relatives à l'introduction de techniques nouvelles, et de procéder sur une échelle considérable au renouvellement de leurs moyens normaux de production. Les chantiers français ont été par contre eux depuis 1940, à la suite de l'attitude de résistance qu'ils ont constamment maintenue à l'égard de la puissance occupante, dans l'impossibilité financière et matérielle d'amorcer les programmes de modernisation qui s'avèrent nécessaires ; leurs installations ont, en outre, subi du fait de la guerre des dommages considérables. Les départements de la Marine et des Travaux publics et des Transports ont mis à l'étude, de concert avec la Chambre syndicale des constructeurs de navires, un programme industriel et financier destiné à rétablir l'industrie des constructions navales française sur un plan de compétition internationale possible. La présente note vise le cas de Worms & Cie, dont I'activité englobe un important chantier et qui désireraient confier l'exploitation de cette branche à une société anonyme nouvelle, dont la personnalité morale serait distincte et les conditions d'exploitation et de vie semblables à celles des autres chantiers de constructions navales de notre pays. Les dispositions fiscales en vigueur rendant pratiquement impossible une telle opération, il est fait exposé ci-après des solutions que l'administration des Finances pourrait équitablement envisager en vue d'en permettre la réalisation, dans le cadre du programme de rationalisation industrielle et commerciale prévu par les départements techniques intéressés. La séparation des chantiers du Trait des autres entreprises exploitées par Worms & Cie, ne peut être obtenue de façon satisfaisante, complète et définitive que par le transfert avec tous ses éléments de la branche actuelle constructions navales de leur activité sociale à la nouvelle société anonyme. » Étude des différentes modalités.
Note [non datée, sans émetteur ni destinataire] : Ateliers et Chantiers de la Seine-Maritime. [Ce document traite du même sujet que le précédent avec lequel il était joint, c'est pourquoi il est classé ici.] Étude sur les moyens à donner à la nouvelle société (capital, loyer...) pour la rendre le mieux à même d'atteindre ses objectifs.
[Extrait d'un historique transmis en 1948 par Worms & Co. Ltd, Newcastle :] Départ en retraite de Robert Chambers, directeur de la succursale de Newcastle depuis 1933 ; il est remplacé par Lucien Charles Tomlinson (toujours en poste en 1948).

2 septembre 1945
Armistice entre les USA et le Japon.

3 septembre 1945
D'Hypolite Worms, à Robert Labbé : Note originale. « Conseil de la Havraise : Il ne peut être question de disposer du siège d'Anduze Faris qui appartient à la famille Grosos, ni du reste de celui de Barnaud. Je vois avec plaisir dans les journaux que les séquestres des affaires françaises en Angleterre, comme en Égypte, sont levés. »

5 septembre 1945
De [Robert Labbé], à [Hypolite Worms] : Note [sans émetteur ni destinataire, provenant d'un dossier contenant la correspondance d'Hypolite Worms avec Robert Labbé et Raymond Meynial]. « Avant mon départ pour l'Angleterre, j'ai reçu la visite de Peyrecave qui, en tant que gérant de la Sita, s'occupe des charbons allemands, en liaison avec les armements sur le Rhin. Il venait de recueillir d'une source sûre que les Anglais avaient l'intention de s'assurer le monopole du trafic des charbons allemands exportés par voie maritime (Gand, Anvers, Rotterdam, le cas échéant, Hambourg)... A mon arrivée à Londres, je m'en suis ouvert... à Harrisson, président de la British Coal Exporting Federation... Les marchands anglais estiment qu'ils ont subi de lourds dommages de guerre par la diminution considérable de leur production, partant de leur capacité d'exportation. Ils estiment, dans ces conditions, que leur droit à réparation ne saurait être mieux concrétisé que par un avantage à leur reconnaître en ce qui concerne la disposition des produits allemands. Leur plan, très simple, remis au gouvernement, consiste à se désintéresser de tout ce qui est exportation par voie ferrée ou par voie fluviale par le Rhin amont (notamment sur la Suisse) qui serait laissée aux Français, eux-mêmes prenant en mains tout ce qui a trait à l'exportation des charbons allemands par voie maritime. Il s'agit non seulement de la vente, mais de tout ce qui y a trait, manutentions aux ports d'embarquement, et automatiquement, on ne saurait en douter, large contrôle sur les affrètements et les ventes de soutes... »

6 septembre 1945
De la direction des Exploitations, Casablanca, à la société Le Molybdène, Paris : « Par lettre en date du 1er septembre 1945, le BRPM agissant en tant que commissaire-surveillant de la société, vient de nous confirmer que nous étions autorisés à reprendre les relations avec le siège social. »

10 septembre 1945
D'Hypolite Worms, à Robert Labbé et Raymond Meynial : Note originale. « La Marine marchande serait désireuse de voir la Havraise péninsulaire créer une ligne de navigation entre la France et l'Iran avec escale possible en Égypte. La ligne serait exploitée sous pavillon iranien, la Marine marchande fournissant les bateaux qu'elle donnerait en gérance à une nouvelle société à créer par la Havraise en association avec Comaf (c'est-à-dire l'affaire maritime montée récemment par Georges Savon, [Gaudaire] et Cie dont Grédy m'avait parlé lors de sa dernière visite). Je trouve extraordinaire et abracadabrant que la France qui n'a plus guère qu'un million de tonnes de navires, soit un tiers de ses besoins, s'amuse à mettre des bateaux sous pavillon iranien au lieu de les transférer au pavillon français au fur et à mesure où elle peut sur les procurer à l'étranger... Georges savon est un faux frère ; ma vieille expérience d'avant-guerre me fait dire qu'il est même plus que cela, un faux témoin, et je ne veux sous aucun prétexte, soit directement en tant que Worms, soit par l'intermédiaire de la Havraise, avoir une association quelconque avec cet individu. »

14 septembre 1945
De Roger Mennevée : [Extrait d'un article intitulé "La Banque Worms - Histoire générale - Suite - Ses opérations pendant l'occupation de 1940 à 1944 (suite)", paru dans Les Documents de l'agence indépendante d'informations internationales, en décembre 1952.] Société chimique des Bouches du Rhône. Reproduction d'un article paru dans l'Écho de la finance du 14 septembre 1945 critiquant la garantie de l'ex-État français apporté à l'emprunt lancé par cette société (Balo du 3 juillet 1944). « Les obligations 4% de la Société chimique des Bouches du Rhône furent introduites au Marché de Paris au début d'octobre 1945. L'insertion préalable avait été faite au Bulletin des annonces légales du 14 septembre 1945. »

23 septembre 1945
D'Hypolite Worms, à Robert Labbé : Note originale. Problème de direction de la succursale de Cardiff. « Quelle n'a pas été ma stupeur en apprenant indirectement, hier, que [Thomson], dès son retour à Londres et sans tenir aucun compte de ce qui avait été convenu entre nous, et du désir que j'avais exprimé de régler la question moi-même, il avait écrit à mon beau-frère pour lui intimer au nom de Worms & Co. Ltd qu'il était mis à la retraite. Je ne sais pas si Thompson a agi de sa propre initiative ou si, à son passage à Paris, après Bourbon Lancy, et avant de retourner à Londres, vous lui aviez donné des instructions contraires. Toujours est-il que cette façon d'agir est tout simplement inadmissible. Toute question sentimentale ou familiale mise à part, jamais la maison Worms, que ce soit sous le régime de mon grand-père, du vôtre, où pendant les 30 ans que je la dirige, n'a traité un serviteur de 30 ans avec une telle brutalité. »

24 septembre 1945
D'Hypolite Worms, à [Robert Labbé et/ou Raymond Meynial] : Note originale [sans destinataire]. « Je vais examiner les deux affaires qui sont complètement distinctes : a. Seriac et ligne de cabotage Méditerranée - Égypte - Syrie - Palestine - Grèce et Turquie. b. lignes de navigation sous pavillon iranien, tant au long cours qu'au cabotage (en mer Rouge). »
De Worms & Cie : Dossier [non daté] consacré au Molybdène et intitulé "Tome 1", [dans lequel sont rassemblés les doubles des interrogatoires, dépositions, notes, correspondance... qui ont été intégrés, selon leurs dates respectives, aux recueils annuels concernés].
De Worms & Cie : Dossier [non daté] intitulé "Tome 2", [dans lequel sont regroupées une note non datée sur les sociétés Falta et Metalla dont le texte recoupe celui d'une note non datée, classée au 26 novembre 1945, et la note n°3 sur Le Molybdène, adressée par Gaston Bernard au juge Thirion, le 20 novembre 1944].

27 septembre 1945
De [Robert Labbé], à [Hypolite Worms] : Note [sans émetteur ni destinataire, provenant d'un dossier contenant la correspondance d'Hypolite Worms avec Robert Labbé et Raymond Meynial]. « Lors de ma prise de contact à Londres, en janvier, avec Mac Ewen, celui-ci m'avait [dit qu'] il n'envisageait pas de travailler avec votre beau-frère. Je m'en étais ouvert à Thompson qui m'avait confirmé la position de santé incertaine dans laquelle se trouvait Morgan. J'avais précisé que ce serait vous seul qui prendriez les décisions nécessaires... Avec Thompson, le seul point que j'aie abordé était la question de savoir, dans l'hypothèse où votre beau-frère se retirerait, comment on le remplacerait au board de la Compagnie, une discussion ayant eu lieu entre lui et moi sur l'opportunité ou non que le directeur de la succursale soit en même temps administrateur... Quand Thompson est arrivé ici, il y a environ trois semaines, avant qu'il parte pour chez vous, nous avions noté un certain nombre de points sur lesquels il avait à vous consulter : question du régime juridique de Port-Saïd, celle du bonus d'Acfield, et celle de votre beau-frère. J'avais d'ailleurs précisé que la question de Cardiff relevait uniquement de vous. Lorsque Thompson est revenu le lundi, il m'a simplement indiqué votre position en ce qui concerne Port-Saïd et Acfleld, et qu'au sujet de Morgan, on allait s'arranger pour prendre prétexte de sa santé... Y a-t-il eu dans l'esprit de Thompson une incompréhension de ce que vous lui aviez indiqué ? Y a-t-il eu... une manifestation sinon d'autorité, au moins de volonté, dont cinq années de coupure avec nous l'ont rendu familier ? Je n'ai pas voulu vous ennuyer avec de petits détails manifestant son interprétation de représentant de Worms comme étant à l'origine d'un pouvoir absolu. J'ai eu toutes les difficultés du monde à faire rentrer complètement nos bateaux sous notre contrôle. Il a commis des erreurs dans le choix de certains de nos agents dans les ports anglais... Coré n'est tenu en rien au courant des déplacements ou des congés de ses collaborateurs spécialisés maritimes... En conclusion, il y a tout un climat, sinon Burness, du moins Thompson, et j'incline à penser que l'acte de Thompson dérive de ce climat, en ajoutant qu'il a toujours été plus que rat avec notre personnel pendant la guerre, ce à quoi j'ai mis bon ordre au mois d'août, et que par ailleurs, il n'a jamais eu pour votre beau-frère qu'une sympathie assez limitée. »

29 septembre 1945
D'Hypolite Worms, à [Robert Labbé et/ou Raymond Meynial] : Note originale. « Il y a deux questions bien distinctes : d'une part, Seriac, société d'économie mixte déjà créée, et, d'autre part, une société maritime destinée à faire du cabotage en Méditerranée et en mer Rouge et qu'on voudrait nous voir contribuer à créer, d'accord avec Somarf (Savon) et je présume (?) sous l'égide et avec la participation de Seriac, Comarf ou Savon étant déjà intéressés à cette dernière. En ce qui concerne Seriac, vous avez déjà pris une part d'un million. Je pense que vous l'avez fait un peu contraint et forcé pour des raisons politiques ou psychologiques car je ne vois pas l'intérêt qu'il y a pour notre Maison à avoir une participation dans une affaire de ce genre... J'en viens maintenant au projet d'une société de cabotage et, mettant de côté toutes questions de sentiment, je pose le problème tel qu'il se présente : la maison Worms a-t-elle intérêt à faire du cabotage en Méditerranée ? »

30 septembre 1945
D'Hypolite Worms, à [Robert Labbé et/ou Raymond Meynial] : Note originale [sans destinataire]. Uma. « Je ne peux pas concevoir la flotte française restant seule réquisitionnée devant toutes les flottes mondiales redevenues libres, ce serait la disparition rapide du pavillon français des trafics non protégés par le privilège de pavillon. »
D'Hypolite Worms, à [Robert Labbé et/ou Raymond Meynial] : Note originale [sans destinataire]. « C'était une erreur d'annoncer dès maintenant aux Messageries maritimes notre décision de faire nous-mêmes du cabotage à Madagascar, en même temps que nous leur retirions les agences à la colonie. Il était certain que, devant l'importance que les Messageries maritimes y attachaient, car c'est probablement pour elles une source réelle de profit, elles appelleraient les Chargeurs à leur secours et il était non moins certain que les Chargeurs en feraient une affaire personnelle Worms - Chargeurs avec toutes les menaces que ces derniers pouvaient utiliser et avec toutes les conséquences que cela peut avoir dans nos relations communes. »

Octobre 1945
Des Services bancaires : Note. « Correspondance avec notre succursale d'Alger au sujet de la reprise par notre Maison des participations :- Coudiat-Tagma- Sidi-Kamberdont. La Setem avait été débitée. Voir sous-dossier Setem "comptes débiteurs à Alger". »
De Roger Mennevée : [Extrait de l'article intitulé "La Banque Worms - Histoire générale - Troisième partie - Filiales et participations - Chapitre 3. De 1925 à 1940 (suite)", paru dans Les Documents de l'agence indépendante d'informations internationales en décembre 1949.] Les Établissements Japy Frères procédèrent à un nouvel emprunt de 40 millions 4%.

Octobre 1945-15 juillet 1947
Entre les Services bancaires, le ministère de la Justice et Auguste Darrasson : Échange de correspondance au sujet de ce dernier, employé chez Worms & Cie depuis 1930 et comme sous-directeur fondé de pouvoirs de la succursale de Marseille, en 1945, arrêté le 20 octobre 1945 et incarcéré à la prison de Chambéry.

1er octobre 1945
De Worms & Cie : Note. « Au moment de l'arrestation de Monsieur Le Roy Ladurie par la Gestapo en mars 1944... » [Voir (7) mars 1944.]

8 octobre 1945
Des Services bancaires : Tableau intitulé "Bénéfices sur affaires illicites" (1941-1944).

8 et 23 octobre 1945
De [Guy Brocard], Worms & Cie, à l'expert-comptable, Gaston Bernard : Dossier. [Les informations contenues dans ce dossier recoupent les renseignements fournis par des documents antérieurs, renseignements qui ont été répartis dans les recueils annuels, aux dates indiquées.] Compléments et annexes : Compte Profits et Pertes, tableau du chiffre d'affaires (1941-1944) « qui peut être considéré comme réalisé du fait de l'occupation », tableau du bénéfice net "occupation" (1941-1944), note sur l'obligation faite par M. Falkenhausen, ami de M. Bahonyi, directeur financier du Rüstungkontor à Paris, d'ouvrir à cet organisme un compte, note sur la Commerzbank et autres banques, liste des noms des ressortissants ennemis et des fournisseurs français de la Kriegsmarine, note sur Struever & Cie et sur Baumann & Cie, lettres du Pariser Vertretung des Commerzbank à Worms & Cie, note sur les renseignements demandés à maintes reprises par la Commerzbank sur des société françaises, bénéfice net d'occupation, détermination du chiffre du crédit de Profits et Pertes total (1941-1944).

16 octobre 1945
Entre Worms & Cie et les Ateliers et Chantiers de la Seine-Maritime, Paris : Bail (projet) du fonds de commerce, du mobilier, du petit outillage et du matériel et outillage non immeuble par destination, pour une durée de 9 années qui commenceront à courir le 1er janvier 1946 pour finir le 31 décembre 1954. Réf. à la délibération du conseil d'administration des ACSM en date du 28 août 1945. Loyer fixé au taux annuel de F 50.000.
Entre Worms & Cie et les Ateliers et Chantiers de la Seine-Maritime, Paris : Bail (projet) d'un ensemble de terrains, dont ceux sur lesquels s'étendent les différents ateliers et les chantiers de constructions, l'ensemble inscrit au cadastre de la commune du Trait sous les numéros... [ainsi que] l'ensemble des constructions industrielles édifiées sur les terrains ci-dessus désignés et comprenant notamment... Réf. à la délibération du conseil d'administration des ACSM en date du 28 août 1945. L'entrée en jouissance est fixée au 1er janvier 1946 pour une durée devant se terminer le 31 décembre 1954, mais avec faculté pour le preneur seul de faire cesser la location le 31 décembre de chacune des années 1948 et 1951. Le loyer est fixé au taux annuel de F 500.000.
Entre Worms & Cie et les Ateliers et Chantiers de la Seine-Maritime, Paris : Bail (projet) d'un ensemble de maisons et terrains non industriels dépendant des chantiers du Trait inscrits au cadastre dans la commune du Trait sous Ies numéros suivants... Réf. à la délibération du conseil d'administration des ACSM en date du 28 août 1945. L'entrée en jouissance est fixée au 1er janvier 1946 pour une durée devant se terminer le 31 décembre 1954, mais avec faculté pour le preneur seul de faire cesser la location le 31 décembre de chacune des années 1948 et 1951. Le loyer est fixé au taux annuel de F 400.000.
[Au sujet des 3 baux ci-dessus, voir la "note sur l'historique de la Société anonyme des ateliers et chantiers de la Seine-Maritime", datée du 12 août 1946.]
De la Société anonyme des ateliers et chantiers de la Seine-Maritime, Paris : Composition du capital. « Le capital de l'Unife, composé de 5.000 actions de 1.000 francs chacune, est lui-même entre les mains suivantes :... »

18 octobre 1945
De la direction de l'enregistrement de Paris : Déclaration d'existence de la Société anonyme des ateliers et chantiers de la Seine-Maritime.

19 octobre 1945
De la direction générale de l'enregistrement, des domaines et du timbre : Situation des titres de la Société anonyme des ateliers et chantiers de la Seine-Maritime au dernier jour du 3ème trimestre 1945.

22 octobre 1945
Du journal "Franc-Tireur" : Article intitulé "Au coeur de la collaboration". « On vient enfin de découvrir et d'arrêter le baron Kurt von Schroeder, un des magnats de I'industrie allemande, ancien président de l'Association des banques du Reich. C'est la grande banque Schroeder, de Cologne, étroitement liée avec le trust I. G. Farbenindustrie, qui, avec la complicité des Pucheu, Bichelonne, Barnaud, avait présidé à la nazification de l'industrie chimique française (Francolor) et aux louches tractations du Comptoir sidérurgique franco-allemand. L'interrogatoire de Schroeder devrait donc permettre de faire la lumière sur les agissements des "collaborateurs" de l'industrie et de la finance françaises. Mais voudra-t-on aller jusqu'au bout... alors qu'on a déjà libéré le banquier Hippolyte Worms, principal agent de Schroeder en France, et ses petits camarades : Lemaigre-Dubreuil (des Huiles Lesieur), Rigaud et Cie ? »

23 octobre 1945
Des Services bancaires : Tableaux intitulés "Organismes allemands auprès desquels nous nous sommes portés caution" et "Accréditifs documentaires" (1942-1944).

29 octobre 1945
D'Henri Nitot, Ateliers et Chantiers de la Seine-Maritime : Note. Brevets. « Nous avons recherché dans nos dossiers quels étaient les brevets et licences dont il devrait éventuellement être fait état dans le bail à passer avec la Société anonyme des ateliers et chantiers de la Seine-Maritime en ce qui concerne le fonds de commerce et voici quelle est la situation à ce sujet [informations reportées dans les recueils annuels concernés]... Nous sommes toujours titulaires de la licence d'exploitation de deux brevets d'appareillage électrique, dont nous vous remettons ci-joint un exemplaire, qui nous a été concédée par Maurice Delépine, demeurant 13bis, rue Lemeignan, à Bihorel-les-Rouen. Nous sommes actuellement en conversation avec le cabinet d'ingénieurs-conseils, G. Beau de Lomenie et André Armengaud, en vue d'un dépôt de brevet concernant un découpeur, de grandes tôles suivant des lignes à grand rayon de courbure par chariot oxycoupeur et nous allons également, probablement par l'intermédiaire au même cabinet, déposer une demande pour un autre brevet concernant un matériel d'accrochage pour matériaux destinés à être assemblés par soudure à l'arc. »
Des Ateliers et Chantiers de la Seine-Maritime : Notice [non datée, jointe à la note d'Henri Nitot, du 29 octobre 1945, et pour cette raison, classée à cette date.] Brevet. « Presse-étoupe à haute étanchéité "Clyp" pour câbles électriques ».

30 octobre 1945
De Raymond Meynial, à Gaston Bernard, expert-comptable, Paris : « Le séquestre qui avait été nommé [contre la société Le Molybdène] a été levé et le conseil d'administration s'est vu rendre ses pouvoirs de gestion. Cette décision a été prise à la suite de l'intervention du service du Blocus du ministère des Finances et après étude par ce service de l'activité de la société "Le Molybdène" au cours des années 1940 et 1942. Ceci prouve donc que le ministère des Finances, après les diverses enquêtes effectuées tant à la direction des Mines du Maroc qu'à celle d'Algérie et qu'auprès du ministère de la Production industrielle en France, a jugé que rien ne pouvait être retenu contre la société ni contre ses administrateurs. »
De ECM : Eastern Provinces - Misc. « Following receipt of Colonel Boyd's note last week suggesting inquiry as to whether or not Worms & Co. were on some "black list", as General Doriot had heard or read that it was. »

Novembre 1945
De Roger Mennevée : [Extrait de l'article intitulé "La Banque Worms - Histoire générale - Troisième partie - Filiales et participations - Chapitre 3. De 1925 à 1940 (suite)", paru dans Les Documents de l'agence indépendante d'informations internationales en décembre 1949.] Société d'études privées. En novembre 1945, la Société privée d'études, présidée par Pierre Rosenstock depuis la démission de M. Vinson, le 14 septembre 1945, créait la société France Estrellas - en association avec Worms & Cie.

3 novembre 1945
De René Pleven, ministre des Finances, Paris : Informe la Maison de sa décision de transmettre à la Commission interprofessionnelle d'épuration les dossiers de MM. Hypolite Worms, Jacques Barnaud et Le Roy Ladurie. [Voir 23 novembre 1945.]

[Après le 3 novembre 1945]
D'Hypolite Worms : Note originale [sans date, ni destinataire, classée après le 3 novembre 1945, dans la mesure où l'indication la plus récente donnée dans le texte est l'information transmise à H. Worms de sa comparution devant la Commission interprofessionnelle d'épuration, laquelle s'est produite à cette date.] « M. Hypolite Worms devant, à la requête du ministre des Finances, comparaître devant la Commission nationale d'épuration interprofessionnelle, juge utile de faire un certain nombre de notes, soit relatant les faits, utiles à sa défense, et qui n'ont pas été connus, ou ont été seulement effleurés au cours de l'instruction de son inculpation pour atteinte à la sûreté extérieure de l'État, soit montrant ses sentiments et cela dès avant la signature de l'armistice. »

16 novembre 1945
De Pierre Hervé, du journal "Action" : Article intitulé "La révolution invisible en ordre dispersé - Ceux qui dirigent la synarchie". « Les grands dirigeants de la synarchie sont, pour la plupart, des catholiques - sans, bien entendu, que ce soit exclusif, puisqu'on y trouve Hyppolite Worms, dont on ne saurait nier les origines juives... Parmi les affaires qui méritent attention, il y a les mines d'Aniche, une des grandes sociétés houillères, où le baron Jacques de Nervo se rencontre avec Édouard Blanquet du Chayla, des Établissements Japy Frères. Or, nul n'ignore plus, semble-t-il, que Japy Frères est rattaché au groupe Hippolyte Worms et que Pierre Pucheu en a été l'un des plus beaux ornements avant d'être ministre de l'Intérieur du gouvernement de Vichy, mais alors qu'il apportait son aide secourable à Doriot, et à bien d'autres, avec les fonds secrets de l'industrie lourde ! Pucheu est celui-là même qui a demandé à la Gestapo d'arrêter la campagne de "L'Appel" !... Il y a des juifs dans l'aventure synarchique. Hippolyte Worms est devenu presque une célébrité. Son ascension, à la veille de la guerre, avec la bénédiction de l'honorable M. Anatole de Monzie - qui l'a envoyé à Londres représenter la France - est une de ces opérations qui rendent un peu rêveur... Gérard Bardet est aussi un polytechnicien, sorti en 1922, ingénieur. Il était administrateur des Machines automatiques Bardet. En 1941, il devient administrateur des Établissements Japy Frères, juste au moment où Pierre Pucheu démissionne pour devenir membre du gouvernement... Les Établissements Japy Frères ont été une des pépinières de la synarchie. On a mis là en jauge un certain nombre de personnes. La société paraît s'être rattachée au groupe Hippolyte Worms vers 1939, où entrent Jean Vinson et Pierre Pucheu, ce dernier administrateur délégué. En 1940, Pierre Pucheu devient président et Jacques Guérard entre au conseil. Puis, au départ de Pucheu, entre Gérard Bardet. En 1942, Jacques Guérard s'en va pour devenir délégué général auprès du chef du gouvernement. En 1942, la situation des Établissements Japy Frères est fort curieuse. On a, comme affiliés à la synarchie, au moins les personnes suivantes : Jacques Guérard, Jean Vinson, Gérard Bardet ; tous trois administrateurs ; Roger Paringaux, secrétaire général, et Edmond Le Roy Ladurie, directeur... En 1944, avant la Libération, les Établissements Japy Frères ont comme nouvel administrateur Édouard Vernes, un des gérants de la maison Vernes et Cie, banquiers à Paris. Les Vernes sont des banquiers protestants, très liés, comme famille et comme affaires, avec les Mirabaud... Il y a aussi Hippolyte Worms, très connu, celui-là ; trop connu, car on a tendance à ne plus y regarder de bien près. Pendant l'occupation, on représentait la maison Worms et Cie comme le pivot de la synarchie ; son fondé de pouvoirs, Gabriel Le Roy Ladurie, comme le chef de la synarchie, et Jacques Barnaud, gérant avec Worms, et l'un des fondateurs, comme une des lumières. Juif ou pas juif ? Juif, bien sûr ; nul n'en doute dans les milieux financiers qui le connaissent, et cela ne manque pas de saveur quand on sait son attitude vis-à-vis du groupe Goering ! Dès 1920, Hippolyte Worms est trésorier adjoint du Comité des armateurs... Les armateurs sont sûrement parmi les soutiens actifs de la synarchie. Au groupe Hippolyte Worms se rattache la Compagnie française Klöckner-Humboldt-Deutz, filiale de la Klöckner-Werke AG allemande. Hippolyte Worms a été arrêté en septembre 1944, après la libération. On n'en a plus entendu parler, de même que d'un certain nombre d'autres gros financiers qu'on semble tenir à l'ombre pour que le public ne pense pas trop à eux et à la corde de pendu ! Jacques Barnaud est aussi un polytechnicien, inspecteur des Finances, directeur adjoint du Mouvement général des fonds, entré au service de Worms & Cie en 1927. II a été arrêté en octobre 1944, et sur lui s'est refermé le bienfaisant silence. Gabriel Le Roy Ladurie est parent de Du Roy de Cantel, le fameux héros de Maupassant ; c'est-à-dire que l'on est en face d'un très simple Leroy. Fait important, car on a un Paul Leroy marié à une Worms, laquelle était commanditaire de la maison Worms et Cie et parente de Hippolyte Worms. Ainsi, affirmer que Gabriel Le Roy Ladurie est le chef de la synarchie revient à peu près à dire que la synarchie a sa tête sous le bonnet de Hyppolite Worms, surtout si l'on songe que Gabriel Le Roy Ladurie fait partie de la maison. »
De Roger Mennevée : [Extrait d'un article intitulé "La banque Worms en 1951 et les appels aux capitaux de son groupe d'affaires", paru dans Les Documents de l'agence indépendante d'informations internationales, en janvier 1952.] « Gérard Bardet avait quitté le conseil d'administration des Établissements Japy Frères en 1945, et il y fut remplacé - sans davantage d'explications qu'au moment de sa nomination - par René Rouille que nous avons déjà trouvé à la Société technique d'études industrielles et commerciales, par ailleurs directeur général de la Société minière et électrique des Landes contrôlée par Worms et Cie. »

16-28 novembre 1945
Du ministère de la Marine, Paris : Transfert des marchés de construction navale en cours à la Société anonyme des ateliers & chantiers de la Seine-Maritime.
De la Société anonyme des ateliers et chantiers de la Seine-Maritime : [Extrait du procès-verbal du conseil d'administration du 20 décembre 1945.] Sur le transfert à la société des marchés de construction de navires actuellement en cours d'exécution pour le compte de la Marine marchande, le secrétaire général de la Marine marchande a donné son accord par une lettre du 28 novembre [stipulant] que la Société anonyme des ateliers et chantiers de la Seine-Maritime prendra en charge, sans aucune restriction ni réserve, toutes les obligations afférentes aux dits marchés. La lettre administrative en question, qui sera soumise à la formalité de l'enregistrement, tiendra lieu de modificatif aux lettres de commande constituant les marchés transférés. De même le ministère de la Marine s'est déclaré d'accord sur le transfert à la société des marchés de construction navale que son département a passés avec Worms & Cie : il a exprimé cet accord par une lettre, sous le timbre de la direction centrale des constructions et armes navales et portant le numéro 7.678 - Can/Ad et la date du 16 novembre 1945. A la suite de cette lettre, le service de la surveillance a demandé le 26 novembre que lui soit soumis un projet d'acte additionnel de changement de raison sociale aux contrats en cause. »
Entre Worms & Cie et la Société anonyme des ateliers et chantiers de la Seine-Maritime : Note [non datée, classée au 16 novembre 1945, date la plus récente mentionnée dans le texte.] Projet d'acte additionnel au marché n°6.881-B du 30 septembre 1939. cession du marché de gré à gré pour la fourniture au port de Cherbourg de deux transports pétroliers de 4.510 tonnes de port en lourd utile, "La Charente" et "La Mayenne", en construction.
[Au sujet des transferts de marchés ci-dessus, voir la "note sur l'historique de la Société anonyme des ateliers et chantiers de la Seine-Maritime", datée du 12 août 1946.]

22 novembre 1945
D'Hypolite Worms, à Robert Labbé : Note originale. « Il ne faut, à aucun prix, entrer personnellement dans la bagarre de la nationalisation dans laquelle il n'y aura que des coups à recevoir. Nous avons des égards à avoir pour les compagnies visées : Transat et Messagerie parce que gros clients bancaires, Chargeurs pour mille raisons. »

23 novembre 1945
De Gilbert Mury, du journal "Action" : Extrait d'un article intitulé "La révolution invisible en ordre dispersé - Le complot international". « [Les] intérêts de [Mercier] sont liés à ceux de M. Detoeuf, et par lui, à la banque américaine Morgan et aux groupes Lazard et Worms... A l'avant-garde synarchique, nous trouverions plutôt deux trusts de combat : la Banque d'Indochine, contrôlée par Beaudouin, naguère ministre des Affaires étrangères sous le régime Pétain, et le groupe Worms, fournisseur gratuit des officiers de trahison. Associés dans cette basse besogne à la maison Michelin, ils ont ravitaillé largement tous les requins de la défaite, des terroristes de Deloncle aux journalistes de Luchaire ou Varilla, en passant, bien entendu, par le Parti populaire français. Jacques Barnaud, délégué général de Vichy aux relations économiques avec l'Allemagne, est associé de la Banque Worms et Cie. Il rassemble - avant la guerre - Laurat, Leroy-Baulieu, Georges Picot, du Moulin de la Barthète (parent du distingué M. François Lehideux qui livra aux Allemands notre industrie automobile). Avec Pierre Pucheu, il monte aux "Nouveaux Cahiers" et ailleurs, les futures équipes de collaboration. Leurs hommes sont au ministère, avant même 1939, ils encadrent notamment les services de la Défense nationale. Ils sont responsables de ces énormes commandes d'un matériel périmé qui ont pesé si lourdement sur l'avenir de la France. Car, d'une part, les intérêts des "marchands de canons" étaient sauvegardés, de l'autre, l'avant-garde de la démocratie, comme disait Paul Reynaud, était démunie des armes nécessaires. Bien mieux, dès 1936, de Monzie se rend à Berlin, au su de tous, pour y traiter avec la Deutsche Bank et Ies magnats hitlériens au nom du patronat français. Il signe notamment les accords qui permettaient à l'ennemi d'emporter, à nos dépens, du fer et du caoutchouc. Pendant toute la durée de la guerre jusqu'à la catastrophe de 1940 inclusivement, Daladier a su que les secrets des conseils de cabinet étaient acheminés vers Berlin. Il n'a pu ignorer non plus que de Monzie se rendait presque chaque jour à l'ambassade d'Italie jusqu'à la déclaration de guerre de Mussolini. Daladier a cependant conservé près de lui le synarque de Monzie dans son équipe ministérielle, comme Reynaud a appelé le synarque Beaudouin. »
Au [ministre des Finances] : Accuse réception du courrier du 3 novembre 1945. « Votre lettre nous a fait connaître que vous aviez décidé de transmettre à la Commission nationale interprofessionnelle d'épuration les dossiers de MM. Hypolite Worms, Jacques Barnaud, Gabriel Le Roy Ladurie. »

26 novembre 1945
De Worms & Cie, à l'expert Gaston Bernard : Billet sur lequel est indiqué « Notes envoyées à l'expert Bernard pour compléter son rapport. » Ces documents sont les suivants :
- Note [non datée] sur Entrepôts maritimes de la Manche, [voir décembre 1943.] « Depuis la Libération, l'entrepôt de Henneville a été utilisé de façon intense par les autorités américaines auxquelles il a rendu des services considérables ; il était notamment la tête de ligne d'un pipe-line. Nous avons, en 1944, désigné Pierre de Dalmas comme président, et Frédéric Rieder nous représente au conseil » ;
- Note [non datée] sur la Société privée de réescompte, [voir 1940] ;
- Note [non datée] sur les Entrepôts souterrains d'hydrocarbures, [voir octobre 1943] ;
- Note [non datée] sur les Conserveries de Bordeaux, [voir 1943] ;
- Note [non datée] sur les Entreprises de grands travaux hydrauliques, [voir 1936] ;
- Note [non datée] sur Métalla et Falta, [voir 1939 et 1940],
- Note [non datée] sur les Ateliers Moisant Laurent Savey, [voir avril 1943.]

27 novembre 1945
Note [sans émetteur ni destinataire] : "Transfert à une société anonyme des chantiers navals de Worms & Cie". « Les difficultés en cause ne concernent nullement le taux ou l'assiette du droit d'apport que percevra l'administration de l'enregistrement. MM. Worms & Cie ne contestent pas que le droit d'apport soit calculé sur la valeur actuelle réelle des chantiers. La question relève exclusivement de l'administration des contributions directes : la réalisation de l'apport dégagera une forte plus-value sur la valeur comptable présente des immobilisations, et la taxation immédiate de cette plus-value ne pourrait régulièrement être évitée que sous condition de procéder à des réinvestissements considérables et, à divers égards, injustifiés... »

28 novembre 1945
De [Robert Labbé], à [Hypolite Worms] : Note [sans émetteur ni destinataire, provenant d'un dossier contenant la correspondance d'Hypolite Worms avec Robert Labbé et Raymond Meynial]. « Nationalisations : Fraissinet a été extrêmement violent en ce qui concerne certaines compagnies subventionnées, notamment les Messageries maritimes, déclarant que tout le mal venait de leur gestion passée et, en outre, de leur connexion bien connue avec les Chargeurs... Je suis intervenu pour préciser qu'à mon sens, dans un problème de cet ordre, il n'y avait pas à faire de catégories dans l'armement, étant donné la multiplicité des problèmes communs qui se posent à nous... Autre violente attaque de Fraissinet à l'égard de Nicol, déclarant qu'il n'était jamais là et, qu'en outre, il était dans une position fausse de non indépendance, étant donné son ex-appartenance aux Chargeurs... Distribution de fin d'année : Notre exercice 1944 s'est clôturé par une perte comptable légèrement supérieure à 32 millions... Nous ne pouvons envisager de mettre en distribution une somme quelconque au titre de cet exercice... Cependant, comme vous l'avez toujours estimé désirable pendant le cours des hostilités, il serait satisfaisant que nous puissions mettre à la disposition des uns et des autres une somme indispensable pour certains. Exceptionnellement, nous mettrons en distribution au 31 décembre 1945, la part de bénéfices correspondant audit exercice 1945 [qui] se clôturera par un résultat permettant de couvrir notre déficit antérieur et, compte tenu des résultats bénéficiaires des deux succursales d'Alger, d'avoir à notre disposition la somme nécessaire pour réaliser une distribution analogue à celle de l'année dernière, soit 6.100.000. En 1946, comme nous serons certainement obligés de rapatrier les bénéfices réalisés depuis 1940 en Égypte, à l'heure actuelle déposés entre les mains du séquestre égyptien et dont le gouvernement français négocie le dégel, nous aurons les sommes nécessaires pour faire une distribution équivalente à une distribution annuelle intérimaire entre celle afférente aux résultats de 1945 qui aura été faite un an trop tôt et celle afférente - soyons optimistes - à l'exercice 1946 qui reprendrait sa date normale à fin 1947. »

29 novembre 1945
Du journal "L'Humanité" : Extrait d'un article intitulé "Châtiments des Traitres ! Les convives des déjeuners de la Table ronde et 18.000 collaborateurs démasqués". Découverte en Allemagne du Nord des archives du ministère de l'Intérieur nazi, du 2ème bureau, de l'hôtel Majestic et de l'ambassade d'Allemagne à Paris. Parmi les participants aux déjeuners de la Table ronde sont cités : « Jacques Barnaud, inspecteur des finances, membre de l'équipe des "Nouveaux Cahiers", employé de la Banque Worms, centre de la synarchie et de la trahison. C'est le délégué aux relations économiques franco-allemandes. Un autre assistant, appartenant aussi au groupe Worms, c'est Jacques Guérard, ancien président de La Préservatrice, administrateur de Japy (autrefois présidée par Pucheu) et de la Banque de l'Algérie. Ce secrétaire de Laval était devenu président du comité d'organisation des assurances... et trafiquait sur des livraisons de sucre au profit des patrons. »

30 novembre 1945
De Pierre Hervé, du journal "Action" : Article intitulé "La révolution invisible en ordre dispersé - En guise de conclusion". « En France, le type du manager était particulièrement cultivé par les grosses banques qui attiraient à elles les polytechniciens, normaliens et saint-cyriens bien doués et les formaient. Dans ce pays où tant d'idéologies sont nées, celle du manager s'est formée sous le nom de synarchie. Pucheu, ministre de l'Intérieur à Vichy, Baudouin, ministre sous Reynaud, puis sous Pétain, étaient de tels synarchistes... » Citation de plusieurs extraits de l'article de Philippe Magné, paru dans "Curieux" le 25 mai 1944. « Je n'ai jamais dit que tous les hommes des banques et des consortiums industriels étaient syndiqués dans une association secrète... mais il est vraisemblable que, derrière la synarchie, il n'y a pas que la Banque Worms... »
A Ralph Boyd, Boston : « Nous avons été avisés, au cours de ces derniers mois, que notre Maison avait été placée par le Trésor américain, sur une "confidential list" qui restreint notre activité en ce qui concerne les opérations que nous pouvons faire avec les États-Unis... Il semble que la décision du Trésor américain, qui concerne une demi-douzaine de banques françaises, a été prise à la suite d'allégations fallacieuses sur l'activité de notre Maison, au cours des années 1940/1944. »
Des Services bancaires : Situation certifiée conforme.

1er décembre 1945
D'Henri Nitot, Ateliers et Chantiers de la Seine-Maritime : Suivi de la correspondance avec le ministère de la Marine et transmission de la liste des « marchés en cours qui paraissent devoir être transférés à la nouvelle société ».

4 décembre 1945
De René Courtin, du journal "Le Monde" : Article intitulé "La première décision de l'assemblée constituante - La direction du crédit et la nationalisation des banques". « Il n'est pas équitable d'accuser les banquiers de s'être tous jetés après juin 1940 dans une politique de collaboration. Si certaines fautes individuelles ont été commises, si, notamment, le nom d'un groupe, qu'il n'a du reste jamais été question de nationaliser, est fâcheusement lié aux agissements de la 5ème Colonne, la majorité des banques a su conserver, vis-à-vis de l'occupant une parfaite dignité. »
D'Hypolite Worms, à Robert Labbé : Note originale. Comité central des armateurs de France. « Quant à la question "nationalisation" et à l'attitude "armement libre versus contractuels", je veux bien qu'on ne parte pas en guerre et qu'on attaque pas les Messageries dans les circonstances actuelles mais j'espère que le moment venu la politique du Comité ne sera pas de faire bloc et celle de l'armement libre de suivre le sort des grandes compagnies car je suis bien convaincu que l'État fera quelque chose sur les contractuels et je trouve inutile que l'armement libre sombre en même temps par solidarité alors qu'avec un peu d'habileté, il me semble évident que la nationalisation n'ira pas au-delà des services contractuels. » Möller. Distribution de fin d'année.

7 décembre 1945
De Raymond Meynial, au juge Georges Thirion : Note sur Fininvest [voir 1936.]

8 décembre 1945
De Worms & Cie : Note sur la société Noël Ernault [voir mars 1943.]

11 décembre 1945
De Worms & Cie : Note sur les Ateliers de constructions mécaniques et d'outillages - Acmo [voir Noël Ernault mars 1943.]

17 décembre 1945
De Guy Brocard, à la Société d'études et d'exploitations minières : Souscription d'actions et pouvoir.

17 décembre et 26 décembre 1945
De Worms & Cie : Note et tableaux. Compte d'Hypolite Worms et de Jacques Barnaud : Évolution entre le 31 août 1939 et le 26 décembre 1944. Part de capital social, portefeuille titres.

18 décembre 1945
D'Henri Nitot, Ateliers et Chantiers de la Seine-Maritime : Note. Désignation des brevets dont il devrait être fait référence dans les baux.

19 décembre 1945
De Worms & Cie : Notes. « On a souvent en parlant de la Maison Worms & Cie et plus particulièrement dans les campagnes de presse dont elle a été la victime depuis 5 ans, employé à son égard, l'expression de "trust". Il semble donc intéressant de déterminer quelle est la part de la Maison Worms dans les différentes branches d'activités auxquelles elle appartient... » Armement maritime, importation de charbons étrangers, constructions maritimes, services bancaires. [Les informations ont été reportées dans les recueils des deux années de référence : 1938 et 1943. A comparer avec les chiffres portés sur les tableaux du 21 janvier 1942.]

20 décembre 1945
De la Société anonyme des ateliers et chantiers de la Seine-Maritime : Procès-verbal du conseil d'administration. Les négociations poursuivies avec Worms & Cie, en exécution du mandat confié par le conseil à Robert Labbé, dans sa délibération du 28 août, « viennent d'aboutir à une série d'accords qui seront constatés notamment par trois baux : - l'un pour la location du fonds de commerce des Ateliers et Chantiers de la Seine-Maritime, du mobilier, du petit outillage et du matériel et outillage non immeuble par destination, - le second pour les immeubles à usage industriel, terrains, constructions, installations, matériels et outillages ayant le caractère d'immeubles par destination, - et le troisième pour les maisons et terrains non industriels dépendant des mêmes ateliers et chantiers. Pour assurer à la société la disposition des stocks existants disponibles au Trait, il sera constitué entre la société et Worms & Cie une association en participation. » Accord de la Marine marchande, par lettre du 28 novembre, sur le transfert à la société des marchés de construction de navires actuellement en cours d'exécution, et par lettre du 16 novembre 1945, sur le transfert à la société des marchés de construction navale que son département a passés avec Worms & Cie (demande le 26 novembre d'un projet d'acte additionnel de changement de raison sociale aux contrats en cause). Ces dispositions doivent permettre à la société d'entrer en pleine activité, conformément à l'objet social, le 1er janvier 1946. Pouvoirs de Robert Labbé, président-directeur général. « Concernant son projet de faire choix d'un adjoint avec le titre de directeur général, Robert Labbé ajoute qu'il a l'intention de proposer, au cours de la prochaine séance, à l'agrément du conseil, pour remplir ces fonctions, Henri Nitot. »

27 décembre 1945
Entre Worms & Cie et les Ateliers et Chantiers de la Seine-Maritime : Association en participation « ayant pour objet la réalisation des stocks de matières premières, produits en cours de fabrication et produits finis existant disponibles à la date au 1er janvier 1946 et non incorporés dans les comptes de commandes, dans les ateliers et chantiers possédés au Trait par la société Worms & Cie, et dont un inventaire, arrêté d'un commun accord, a été dressé... La présente association expirera, de plein droit, lorsque les stocks de matières premières et de marchandises appartenant à la société Worms & Cie seront complètement épuisés et au plus tard le 31 décembre 1950. »
De la Société anonyme des ateliers et chantiers de la Seine-Maritime, Paris : Extrait du procès-verbal du conseil d'administration. « Sur la proposition de Robert Labbé, le conseil nomme Pierre Alexandre Venan Abbat, demeurant au Trait (Seine-Inférieure), directeur des Ateliers et Chantiers de la Seine-Maritime, Marcel Émile André Lamoureux, demeurant au Trait (Seine-Inférieure), sous-directeur, et Jean Roy, demeurant également au Trait, secrétaire général. Le conseil décide en conséquence de [leur] déléguer les pouvoirs suivants pour en faire usage conjointement ou séparément... » Pouvoirs délégués à Henri Nitot. [Sur un brouillon, il est indiqué : « Les trois baux authentiques pour location du fonds de commerce des Ateliers et Chantiers de la Seine-Maritime, pour les immeubles et installations à usage industriel, et pour les maisons et terrains non industriels, ayant été signés ce jour même, en fin de matinée, il y a lieu de requérir l'immatriculation de la société au registre du commerce, et de faire exécuter à Rouen les publications nécessaires. »]

31 décembre 1945
De Gaston Bernard, expert-comptable près la Cour d'appel de Paris et le Tribunal de première instance de la Seine, à Georges Thirion, juge d'instruction à la Cour de justice de la Seine : Affaire ministère public contre Hypolite Worms et Gabriel Le Roy Ladurie. Rapport d'expertise. Table des matières. [Ce document très volumineux (plus de 700 pages) a été numérisé en 8 parties ; la table des matières permet de naviguer de l'une à l'autre.]
De Gaston Bernard, expert-comptable près la Cour d'appel de Paris et le Tribunal de première instance de la Seine, à Georges Thirion, juge d'instruction à la Cour de justice de la Seine : Affaire ministère public contre Hypolite Worms et Gabriel Le Roy Ladurie. Rapport d'expertise. Conclusions.
De Jacques Barnaud : [Extrait de son audition par le président Dhers en date du 2 mai 1950.] Citations du rapport de Gaston Bernard en réponse aux questions posées sur les opérations bancaires ou autres des entreprises Worms pendant l'occupation avec la Deutsche Bank. « En ce qui concerne les ouvertures de crédits et avances sur factures allemandes, c'est-à-dire l'escompte de factures allemandes, le montant des découverts consentis à des ressortissants ou entreprises allemandes sur injonction du commerce allemand était, d'après le rapport d'expertise, de 1 million en janvier 1941. Il s'est élevé à un maximum de 7 millions en février 1941 et a alors décru pour disparaître complètement à partir du mois de février 1942. En ce qui concerne les avances consenties aux fournisseurs français de la Kriegsmarine sous forme d'escompte de factures, l'expert écrit : "Le commissaire allemand donna l'ordre à la banque Worms, en 1941, d'ouvrir à ses fournisseurs des comptes d'avances aux factures. Afin de déterminer le montant de ces opérations, il a été procédé à un dépouillement des comptes des fournisseurs français de la Kriegsmarine chez la banque Worms. Ces comptes sont au nombre de 36. Le dépouillement des comptes de ces diverses personnes ou organismes a abouti à un relevé mensuel des sommes". Le tableau dressé par l'expert montre que le découvert était d'environ 8 millions à la fin de 1941, 6 millions à la fin de 1942 et 1.800.000 francs à la fin de 1943. L'expert ajoute : "La majorité de ces créances est considérée comme irrécouvrable et constitue une perte pour la banque". En ce qui concerne les accréditifs simples et les accréditifs documentaires, l'expert analyse longuement ces opérations qui furent faites principalement avec la Commerzbank et avec la Deutsche Bank - dans une moindre mesure - dont dépendait le second commissaire allemand, von Falkenhausen. L'expert écrit : "Il ressort du tableau qui précède que les accréditifs totaux ouverts aux banques allemandes ont atteint, pour 1941, 1942, 1943 et 1944, un montant total de 161 millions, sur lequel environ 80% ont été payés pour la Commerzbank et 20% pour la Deutsch Bank". Il ajoute : "D'une note versée au dossier de l'expertise se référant aux indications publiées par la Banque de France, il résulte que l'ensemble des transferts de fonds effectués par le clearing franco-allemand pendant l'occupation s'est élevé, à l'exportation, à la somme de 196.480 millions. Le chiffre des transferts passés par la banque Worms, soit 161 millions environ, n'en représente qu'un pourcentage infime... D'ailleurs le pourcentage des opérations qu'a traitées la banque Worms avec le clearing allemand n'a représenté que 1,47% de l'ensemble des opérations traitées avec le même clearing par les autres banques de la place (pourcentage déterminé grâce aux chiffres passés au compte de compensation de la Reichskreditkasse de Paris), alors que l'activité de la banque Worms est considérée à la Chambre de compensation des banquiers de Paris comme représentant environ 3% de l'activité bancaire totale de la place de Paris. Cela revient à dire que si la banque Worms avait effectué avec les Allemands des opérations d'accréditifs pour un volume proportionnel à son importance sur la place de Paris, elle aurait été amenée à faire de telles opérations pour un total sensiblement double de celui qu'elle a traité en réalité. Dans l'ensemble, les autres banques de la place de Paris ont eu une activité proportionnellement plus grande qu'elle en matière d'accréditifs allemands". En conclusion de cette étude, l'expert écrit : "D'une façon générale, les opérations effectuées par la banque Worms dans le secteur allemand ont représenté un coefficient d'activité de 9,8% par rapport à l'ensemble des opérations traitées ; mais compte tenu des pertes subies, dans le secteur allemand, le bénéfice net pour l'ensemble de la période d'occupation se trouve ramené à 941.000 francs, soit 3,8% seulement du bénéfice net total du département bancaire pendant la même période".
De Gaston Bernard, expert-comptable près la Cour d'appel de Paris et le Tribunal de première instance de la Seine, à Georges Thirion, juge d'instruction à la Cour de justice de la Seine : Affaire ministère public contre Hypolite Worms et Gabriel Le Roy Ladurie. Rapport d'expertise. Annexes (pièces 51 à 80).
Des Services bancaires : Bilan certifié conforme.

[Fin 1945]
Note [sans date, ni émetteur ni destinataire] : Situation charbonnière en France depuis 1938-39 jusqu'en 1945 (inclus).

Conteneur

B-A

Informations portées sur les bordereaux d'archivage
(B-A = boîte archives)

W/164

814

Services maritimes - Opérations de transport
Alors que le trafic maritime a connu une augmentation tendancielle avant-guerre, il cesse dans de nombreux domaines après le conflit, ainsi, dans le cas des vins entre Bordeaux et Paris et entre Bordeaux et Hambourg ; dans le cas du bois entre la Baltique et Rouen ; de la pâte à papier entre Hambourg et Rouen ; de la caséine entre La Palisse et Hambourg...

W/186

923

Armement - Offres d'achat et vente de navires (1920-1952)

W/187

932

Armement : Loi Tasso. Notes diverses
[Voir août 1945.]

W/189

939

Compagnie nantaise des chargeurs de l'Ouest - CNCO (1937-1957)
Collection des assemblées d'actionnaires (1941-1957).
[Voir 30 mai 1945.]

W/189

940

Messageries maritimes - MM (1929-1946) ; Société nantaise de consignation et de gérance - SNCG ; Compagnie nantaise de navigation à vapeur - CNNV
[Voir août 1945.]

W/209

1038

Position de la flotte Worms depuis l'Armistice (1939-1945)
Situation de la flotte française : liste des navires rentrant ou non encore remis en gardiennage.
Position de la flotte de la NCHP.

W/209

1039

Armement - Demandes d'embarquement (1929-1949)
Matelots, timoniers, lieutenants, mécaniciens, officiers, élèves officiers, pilotins...

W/210

1045

Société française des transports pétroliers (SFTP) - Divers (1938-1962) - Position de la flotte [Dossiers désordonnés]
Personnel navigant. Demandes d'embarquement, d'emploi à bord des pétroliers. Certains postulants sont des anciens de la Compagnie générale transatlantique.

W/222

1104

Services charbons - Divers (1924-1957)
Jusqu'en 1945 : charbons de bois, dépôt à Port Vendres, frais d'escale à Rotterdam, offres d'achat, opérations de charbons, renseignements.

 

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