1945.08.29.De Robert Labbé.A Hypolite Worms.Note (sans signature)

Copie

Paris, le 29 août 1945

J'ai bien reçu votre lettre du 20 août, relative à Gardanez, accompagnée de sa lettre, dont j'ai fait prendre copie, et que je vous retourne ci-inclus. Comme vous m'y invitiez, je l'ai fait lire par Bucquet qui ne l'a pas commentée d'une manière particulière, mais laisse seulement entendre que "les méthodes de travail" de Gardanez ne coïncideraient probablement pas d'une manière satisfaisante avec les siennes, même si son activité devait se borner à des visites à Madagascar, où son caractère vaniteux pourrait se donner libre cours.
Je connais votre opinion à ce sujet, que je partage entièrement, et ne pense donc pas qu'il y ait matière à discussion. En ce qui concerne le fond même de la lettre, à savoir, la nomination de Gardanez comme administrateur, il y a un élément qui vous aura probablement échappé et qui rend, à mes yeux, si vous êtes d'accord sur mon interprétation, indispensable de recourir à la première solution, lettre de votre part, mais sans, je le crois, mon intervention.
En effet, le conseil de la Havraise ne peut au maximum comprendre que 12 membres, à l'heure actuelle, il comprend dix membres. Deux places sont vacantes, celle de M. Barnaud, qui appartient à la Maison Worms, et celle de M. Anduze Faris, qui appartient à la famille Grosos. Vous estimerez, comme moi, que l'on ne saurait, d'une part, préjuger de la place de M. Barnaud, d'autre part, combler la vacance Anduze Faris. Il y a là, à mes yeux, une impossibilité matérielle dont je ne vois pas comment l'on peut sortir.
Les 12 places d'origine étaient toutes occupées et Le Besnerais a été, en réalité, nommé à la place vacante par suite du départ de Gardanez qui n'y représentant aucun groupe d'actionnaires, n'avait pas à voir sa place rester disponible pour lui-même ou un successeur éventuel.
Je pense qu'il serait préférable que vous écriviez vous-même à Gardanez, ce qui serait plus aimable à son égard, en lui précisant, le cas échéant, la situation visée ci-dessus, réservant à un entretien que vous auriez avec lui, à votre prochaîn passage à Paris, un examen plus approfondi de la question.
Il y aurait, en effet, une solution consistant, si vous voulez être aimable vis-à-vis de Gardanez, à demander à Dumard de rendre son siège qui ne lui rapporte rien, en lui accordant en contrepartie une majoration de la pension qui lui est allouée par la Havraise, mais ceci ne peut se faire, à mon sens, que par vous-même, tant avec l'un qu'avec l'autre intéressé.
Bien entendu, si vous désirez que je commente à Gardanez votre missive, je le ferai bien volontiers. Je crains toujours néanmoins des interprétations tendancieuses au sujet de problèmes simples au départ.


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