1945.12.04.De Hypolite Worms.A Robert Labbé.Original

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4.12.45

Mon cher Robert,
J'ai bien reçu votre lettre du 28 novembre et ai lu avec un certain amusement votre relation de l'une des dernières séances du bureau du Comité central. Je dois dire qu'à certains égards, je partage un peu le sentiment de Fraissinet. Nicol est-il simplement fonctionnaire ou bien président du Comité ? Je voudrais connaître les résultats matériels qu'il a obtenus pour notre pays dans le premier de ses rôles. Par ailleurs, il me semble inadmissible que le président du Comité ne soit jamais à Paris. En réalité, je présume qu'il se trouve très bien en uniforme de général et qu'il préfère de beaucoup être éloigné de Paris où des questions gênantes pourraient lui être posées.
Quant à la question "nationalisation" et à l'attitude "armement libre versus contractuels", je veux bien qu'on ne parte pas en guerre et qu'on attaque pas les Messageries dans les circonstances actuelles mais j'espère que le moment venu la politique du Comité ne sera pas de faire bloc et celle de l'armement libre de suivre le sort des grandes compagnies car je suis bien convaincu que l'État fera quelque chose sur les contractuels et je trouve inutile que l'armement libre sombre en même temps par solidarité alors qu'avec un peu d'habileté, il me semble évident que la nationalisation n'ira pas au-delà des services contractuels.
Möller
À propos du bananier, cela m'amène à vous demander si l'incident avec Möller au sujet du paiement du premier acompte a été réglé d'une façon satisfaisante.
Distribution de fin d'année
Je suis tout prêt à accepter votre proposition. Du reste, Meynial et vous, seuls, connaissant les chiffres (aussi bien de 1944 que de 1945) je m'en rapporte à votre sagesse. Si je comprends bien votre formule, il s'agirait de faire pour 1944 une distribution prise sur les bénéfices déjà acquis de l'exercice 1945. Puis verser éventuellement fin 1946 une somme prise sur les bénéfices accumulés de Port-Saïd et qui formeraient ainsi une répartition extraordinaire, les bénéfices réels de 1946, s'il y en a, étant alors normalement répartis à fin 1947.
S'il en était ainsi, je suggère qu'en écrivant, à la fin du mois, les lettres habituelles, vous précisiez bien que l'exercice 1944 a été considérablement déficitaire et que vous qualifiez la répartition que vous ferez, néanmoins, d'acompte pris sur les résultats 1945 et qui normalement n'auraient dû être versés qu'en 1946.
Affectueusement

HW


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