1949.12.00.De Roger Mennevée.Les Documents de l'AIII.Article

Publication externe

Le PDF est consultable à la fin du texte. 

Les Documents de l'Agence indépendante d'informations internationales

Décembre 1949

La Banque Worms et Cie
Histoire générale (1)
3ème partie
Filiales et participations
Chapitre 3
De 1925 à 1940 (suite)

En janvier 1937, la banque Worms et Cie participait à la création du :

Comptoir financier des matières premières

fondé par acte du 22 janvier, avec, comme objet social, toutes opérations de banque et généralement toutes opérations financières, commerciales ou industrielles, mobilières ou immobilières se rattachant directement ou indirectement audit objet, et, plus particulièrement, de financement, ouvertures de crédits, escomptes, opérations de warrantage, et vente de tous produits, en France et en tous pays.
La durée de la société était fixée à 99 ans et le siège social 19, boulevard Haussmann à Paris, dans l'immeuble de la Banque transatlantique, fondatrice.
Le capital social était fixé à 1.500.000 F en 3.000 actions de 500 F qui furent souscrites comme il suit :

Comptoir financier et d'administration à Luxembourg

1.000 actions

Banque transatlantique, à Paris

660 actions

Banque Raymond Weill

220 actions

M. Philippe Cotnareanu

10 actions

M. Louis Cadol, secrétaire général de la Banque transatlantique

10 actions

(ces quatre derniers souscripteurs représentant le groupe Banque transatlantique)

M. René Tatur, représentant le groupe luxembourgeois

200 actions

Worms et Cie

880 actions

M. Gabriel Le Roy Ladurie, directeur des services bancaires de Worms et Cie

10 actions

M. Henry Bayle, fondé de pouvoirs de Worms et Cie

10 actions

La société était administrée par un conseil de 3 à 9 membres, possesseurs de 10 actions et nommés pour 6 ans ; les premiers administrateurs furent M. René Tatur, président, M. Philippe Cotnareanu, M. Henry Bayle et M. Louis Cadol (statuts : Petites Affiches du 10 février 1937), le conseil se compléta par la nomination de M. Guy Brocard appartenant au groupe Worms. Précisons, en outre, que les commissaires aux comptes étaient M. Georges Stevens Murray, de nationalité anglaise, 93, boul. Haussmann à Paris, et la Société fiduciaire maritime et commerciale 7 et 9, boul. Haussmann dans l'immeuble de la Société immobilière du boulevard Haussmann dont nous avons parlé précédemment.
M. Henry Bayle est décédé le 1er mai 1938 et M. Guy Brocard a donné sa démission le 1er janvier 1940. Depuis cette époque la banque Worms et Cie s'est désintéressée de l'affaire, qui est actuellement sous le contrôle de la société Pétrofrance.
Également au début de 1937, la banque Worms et Cie, intéressée à la société d'assurances

La Réunion française et compagnie d'assurances universelles réunies

entre au conseil d'administration en la personne de M. Hypolite Worms, qui y remplace M. Frédéric Bemberg, démissionnaire, administrateur depuis 1932.
Cette société avait été constituée en 1899 (Petites Affiches du 12 juillet 1899) sous le titre La Réunion française, au capital de 2 millions. En 1929, elle absorba la Compagnie d'assurances universelles fondée en 1913, et le capital fut porté à 5 millions, puis au début de 1937, à 7 millions. C'est alors que la banque Worms et Cie s'y est intéressée. En septembre 1937 le capital fut porté à 10 millions.
Le conseil d'administration comprenait :
M. Georges Schwob d'Héricourt, président,
M. Alexis Baptifaut, vice-président,
M. Hugues Citroën,
M. Alfred Montprofit, à Genève
M. André Meyer,
M. Ernest Barbier,
M. René Sibilat, administrateur directeur.
Le directeur adjoint était M. Michel Stourm qui démissionna dans le premier semestre de 1938 et fut remplacé par M. Émile Cheneaux de Leyritz, né le 16 octobre 1901, à Saint-Pierre de Martinique et M. Joseph Goedert était directeur de la branche transports.
Par décision du conseil d'administration du 26 juin 1938, le général Victor Denain, ancien ministre de l'Air, fut appelé au conseil d'administration, comme représentant de la banque Daniel Dreyfus et Cie.
M. Hugues Citroën dont les pouvoirs d'administrateur venaient à expiration, à l'assemblée générale du 12 mai 1938 ne s'était pas représenté.
Au début de 1940, M. Stourm fut rappelé à la direction, et M. René Sibilat, fut, pour se conformer à la loi de 1940, nommé président directeur général, M. Schwob d'Héricourt restant administrateur. A la même époque, M. René Michel, né le 15 août 1887 à Caen fut désigné comme secrétaire général.
En janvier 1941, M. Ernest Barbier abandonna ses fonctions d'administrateur et M. Cheneaux de Leyritz celles de directeur adjoint. Peu après, M. Schwob d'Héricourt démissionnait à son tour et MM. André Meyer et Alfred Monpropit furent dessaisis de leurs fonctions d'administrateurs par l'assemblée générale du 9 juillet 1941, qui réélit, d'autre part, M. Baptifaut comme vice-président.
En octobre 1941, M. Pierre de Saboulin-Bolléna, né le 1er janvier 1881 à Aix-en-Provence, directeur général des Messageries maritimes fut nommé administrateur.
Puis l'assemblée générale du 15 juin 1944 ratifia les nominations comme administrateurs de MM. Edmond fournier, né le 31 mars 1893 à Dunkerque et Jean Vinson, né le 6 mai 1898 à Villeneuve-sur-Lot.
En même temps, le capital était porté à 13.280.000 F par prélèvement de 3.280.000 F sur les réservée et transformés en actions remises aux porteurs des 32.800 parts bénéficiaires par annulation de ces dernières.
M. Alexis Baptifaut est décédé le 10 décembre 1946, et M. René Sibilat le 18 mai 1947.
MM. Francis Fabre, président directeur général des Chargeurs réunis fut nommé administrateur et M. Hypolite Worms réélu ; leurs nominations furent ratifiées par l'assemblée du 10 octobre 1947 qui, par ailleurs, désigna M. Fournier Edmond comme président directeur général et M. Jean Vinson comme vice-président et directeur général.
Le capital fut porté, le 5 novembre 1948, à 26.560.000 francs.
A partir de 1937, on trouve la banque Worms et Cie comme assesseur - c'est-à-dire l'un des deux plus forts actionnaires présents ou représentés - aux assemblées générales de la :

Société française des distilleries de l'Indochine

Aux assemblées de mai et d'octobre 1937, Worms et Cie était représenté par M. Henry Bayle, puis, à celle du 21 février 1938, par M. Guex, tous deux fondés de pouvoirs de Worms et Cie. En 1939, c'était M. Roland de Leusse.
Et, en 1938, M. Hypolite Worms fut appelé au conseil d'administration de la société en remplacement de M. Fernand Chapsal décédé.
À l'assemblée générale du 20 avril 1939, qui devait ratifier cette nomination, M. Georges Schwob d'Héricourt - déjà cité précédemment - présenta la candidature de H. Worms en ces termes :
« Votre conseil a décidé de vous proposer la nomination comme administrateur de M. Hypolite Worms dont la désignation nous a paru particulièrement opportune en raison de sa grande compétence commerciale et financière et de l'intérêt qu'il porte depuis de nombreuses années à nos affaires. »
En effet, la banque Worms et Cie s'était intéressée à la société au cours de ses relations avec la Banque de l'Indochine.
La Société française des distilleries de l'Indochine avait été créée en 1901 pour prendre la suite de la société en commandite A.R. Fontaine et Cie - au capital de 2 millions de francs. Elle avait comme objet l'exploitation des distilleries de riz en Indochine, la fabrication et le commerce de l'alcool. En 1903, elle devenait concessionnaire (à concurrence de 72%) du monopole de la fabrication de l'alcool en Indochine, dont le gouvernement général de la colonie s'était réservé la vente. La société a alors connu de ce fait une grande prospérité. Mais ce monopole, qui avait pris fin avant la guerre de 1914 pour les provinces du sud de l'Indochine, a cessé en 1933 pour le Tonkin et le nord de l'Annam. On en était ainsi venu, partout dans toute la colonie, au régime de la liberté. La société avait dû s'adapter à la situation nouvelle, mais elle gardait néanmoins une place tout à fait prépondérante dans la colonie, ce qui ne l'empêcha pas d'ailleurs d'avoir été gravement touchée par la crise de 1931 à 1934.
C'est au moment où la société est redevenue affaire purement privée que la banque Worms et Cie s'y est particulièrement intéressée.
Au moment de la nomination de M. Hypolite Worms comme administrateur, la Société française des distilleries de l'Indochine était au capital de 75 millions et le conseil d'administration comprenait :
M. Georges Schwob d'Héricourt, président,
M. Raymond Piot, administrateur directeur,
MM. Louis Boyaval, Paul Baudouin, Marcel Borduge, Pierre Guesde, Maurice Le Gallon, Maurice Monguillot, Édouard Samson et René Thion de la Chaume.
MM. Baudouin, Borduge, Pierre Guesde et Thion de la Chaume appartenaient au groupe de la Banque de l'Indochine ; Maurice Le Gallon représentait la Banque franco-chinoise.
M. Thion de la Chaume était décédé le 3 janvier 1940 et M. Marcel Borduge donna sa démission d'administrateur le 12 janvier, le premier fut remplacé par M. Jean Schwob d'Héricourt.
Au début de cette même année 1940, le capital fut porté à 100 millions, mais chose curieuse, la Banque Worms et Cie ne figurait pas parmi les établissements chargés de recevoir les souscriptions, alors que la banque Lazard Frères et Cie y participait.
A la suite des événements et de la législation de 1940, M. Marcel Borduge devint président directeur général, et le conseil comprit, en outre, MM. Boyaval, Baudouin, Guesde, Monguillot, Samson et Worms.
Par décision de l'assemblée du 19 mai 1941, la durée de la société fut prorogée de 50 ans pour expirer le 1er mai 2050.
Après la libération, le conseil fut à nouveau modifié : MM. Jean Schwob d'Héricourt et René Piot y reprirent leurs places.
M. Maurice Monguillot et M. Raymond Piot décédèrent au début de 1946, le premier fut remplacé par M. Jean Laurent (de la Banque de l'Indochine) né le 2 septembre 1900 à Chaumont (Hte-Marne). M. Piot ne fut pas remplacé.
Par délibération du conseil d'administration en date du 29 avril 1946, le capital fut porté de 100 millions à 104.500.000 F pour règlement de l'impôt de solidarité, mais une partie de ces titres ayant été rachetée à l'État, le capital fut ramené à 100.260.900 F à fin décembre 1947.
M. Hypolite Worms a été réélu administrateur pour 6 ans par l'assemblée générale du 5 juillet 1949, à laquelle la banque Worms et Cie était premier scrutateur et représentée par M. Tailliandier, l'un de ses fondés de pouvoirs.
En 1938, la compagnie d'assurances contre les accidents :

La Préservatrice

fut, à la suite d'une gestion peu heureuse dans son éclectisme, à la veille d'un krak formidable.
Sur les instances du gouvernement, et étant entendu que les autres compagnies d'assurances y apportèrent un important concours (on les avait menacées de nationaliser, en cas de refus, les assurances contre les accidents) la banque Worms et Cie dirigea la réorganisation de cette compagnie.
Voici comment le nouveau conseil d'administration de La Préservatrice présentait à l'assemblée générale du 15 novembre 1938, les grandes lignes de l'intervention de Worms et Cie en la circonstance.
« Au regard du passif - encore indéterminé - il convient de faire état de la valeur vénale de nos exploitations directes étrangères. Certains indices nous permettent de penser qu'il n'eût pas été impossible, dans certains cas particuliers, de les compenser l'un par l'autre. Toutefois, nous avons estimé que la cession de nos intérêts à l'étranger, sous la pression de nécessités comptables, imposerait à la compagnie un sacrifice peut-être inutile. Nous avons donc préféré une solution d'attente qui ne prive pas prématurément votre compagnie de l'avantage des positions qu'elle a acquises hors de nos frontières au prix d'une longue persévérance.
A cette fin, il a été ouvert un compte intérieur intitulé compte de compensation des réassurances et gestions étrangères. Ce compte a été débité du résultat des réassurances acceptées. Il sera amorti au moyen du prix des cessions ultérieures éventuelles de notre portefeuille d'assurance à l'étranger, et, en tous cas, au moyen du revenu des gestions étrangères de la compagnie, lequel cessera par suite, d'entrer autrement que pour ordre dans le compte de profits et pertes de la compagnie, jusqu'à nivellement complet du compte de compensation. Ces écritures trouveront donc leur justification dans la valeur de nos exploitations étrangères non comptabilisées qu'un accord avec nos banquiers, MM. Worms et Cie, nous permet de mobiliser dans certaines conditions.
Aux termes de cet accord, nous affectons à MM. Worms et Cie une partie des produits de notre portefeuille d'assurances à l'étranger.
Les recettes correspondantes seront portées par la banque au crédit d'un compte courant qui, en retour, prendra en charge l'amortissement du compte de compensation ouvert dans nos livres, en assurant au moins partiellement le règlement de nos engagements étrangers. Ceux-ci s'échelonnent sur plusieurs années ; il n'est pas impossible que la compensation s'opère normalement à l'intérieur du compte courant. Dans le cas contraire, la différence entre les dépenses et les recettes pourra être financée par la banque, à concurrence d'un montant fixé d'un commun accord. Si le découvert ainsi créé n'est pas résorbé au début de 1940, la banque pourra en demander le remboursement, mais - et c'est là le point capital de l'arrangement -, la banque garantit dès maintenant la souscription de l'augmentation de capital nécessaire, le cas échéant, pour la rembourser et qui restera, bien entendu, ouverte à tous les actionnaires. »
Après avoir donné d'autres détails sur les opérations qui s'en suivaient alors, le même rapport ajoutait :
« L'intérêt pour votre compagnie, de ces opérations ne vous échappera pas et vous vous joindrez certainement à nous pour remercier MM. Worms et Cie de la confiance qu'ils témoignent à votre société, et qui est, pour elle, un encouragement précieux.(2) »
Le capital avait dû être réduit de 20 millions à 5 millions, puis porté à 56.790.750 F, opération au cours de laquelle la banque Worms et Cie ne souscrivit que 1.673 actions nouvelles de 125 F dites de priorité, mais elle garantit la nouvelle augmentation du capital qui suivit, en novembre 1938, une seconde réduction du capital de 56.790.750 F à 9.465.125 francs conformément aux décisions des assemblées générales signalées plus haut.
Entre temps, un nouveau conseil d'administration avait, dès le 21 avril 1938, prit la gestion de la compagnie au nom du groupe Worms et de ses associés. Il comprenait :
M. Jacques Guérard, né à Paris (XII°) le 4 novembre 1897, président,
M. Louis de Beauvoir, né à Chatillon-sur-Seine, le 21 juin 1881,
M. Louis Alfred Auguste Lefrancois, né à Amélie-les-Bains, le 27 mars 1893,
M. Louis de Maublanc, né à Nantes, le 4 août 1870,
M. Pierre de Villemejane, né à rochefort, le 3 février 1896.
M. de Maublanc décédé le 25 octobre 1938 fut remplacé le 12 janvier 1939 par M. Jean Le Bourdais des Touches, né à Lodève (Hérault) le 4 avril 1874.
La nouvelle direction comprenait :
M. Marcel François Henry, né à Paris (9°) le 29 janvier 1900, et M. Philippe Goisson, né à la Sauve Majeure (Gironde) le 8 juin 1889. Le secrétaire général était M. Jean Vinson, né le 6 mars 1898, à Villeneuve-sur-Lot.
Puis, le 28 août 1939, le conseil d'administration appelait comme administrateur délégué M. Robert Cousin, né le 6 avril 1889 à Paris (8°).
Après la démission de M. Jacques Guérard, M. Robert Cousin devint président directeur général de la société.
On remarquera qu'aucune de ces personnes n'appartenait officiellement à la maison Worms et Cie, ni comme associé, ni comme fondé de pouvoirs.
Nous nous trouvons là, en effet, devant la manifestation officielle d'une nouvelle formule d'activité de la banque Worms et Cie utilisant dorénavant ce que nous appellerons, non pas des "hommes de paille", en raison du caractère péjoratif donné vulgairement à cette expression, mais plutôt des "fidéi-commis". Nous consacrerons ultérieurement un chapitre spécial à ces personnalités.
Il faudra attendre juin 1943 pour voir entrer au conseil un représentant officiel de Worms et Cie, en l'espèce M. Raymond Meynial.
Au mois de mars 1940, La Préservatrice procédait à une augmentation de capital de 14.197.500 F par l'émission à 135 F de 113.850 actions nouvelles ordinaires de 125 F sur lesquelles la banque Worms et Cie, qui avait été chargée de recevoir les souscriptions, souscrivit personnellement 44.864 actions.
En 1944, M. Pierre Marie Aymard Dartiguenave, né à Rabastens (Htes-Pyrénées) le 11 novembre 1878, avait été nommé administrateur de La Préservatrice, poste qu'il occupa jusqu'au 15 novembre 1946, date de son décès. Ii fut remplacé comme administrateur par M. Jean Marie Ricour, né à Lille le 19 mai 1899.
Entre temps, M. Jacques Guérard qui avait été nommé par le gouvernement Pétain président du Comité d'organisation des sociétés d'assurances et de capitalisation avait abandonné la présidence de la compagnie ; et l'assemblée du 31 octobre 1940 l'avait nommé président honoraire, puis lorsqu'il fut appelé au conseil du gouvernement, quitta définitivement ses fonctions d'administrateur. C'est alors qu'il fut remplacé, à ce titre, par M. Raymond Meynial, directeur de Worms & Cie, dont la nomination fut ratifiée par l'assemblée du 28 juillet 1943.
En 1946, M. Lefrancois cessait ces fonctions d'administrateur, et M. Le bourdais des Touches décédait le 5 février 1948.
Le conseil se compléta alors par les nominations comme administrateurs, de MM. :
Cheheaux de Leyritz Louis Joseph Marie Gabriel, né le 25 mai 1899 à Saint-Pierre-de-Martinique,
Gache Louis Pierre, né le 25 juin 1900 à Gap ; administrateur de la Séquanaise (vie et capitalisation),
et Taittinger Guy, né le 17 août 1918 à Saintes (groupe Worms).
A l'assemblée générale du 12 juillet 1949, qui a ratifié ces nominations, la banque Worms et Cie, représentée par M. Ragaine, était premier scrutateur avec 87.164 actions.
Bien entendu, l'intervention de la banque Worms et Cie dans La Préservatrice Accidents et tous risques lui avait ouvert les conseils de La Préservatrice Vie et du Lloyd de France-Vie, filiales de la première.
C'est également par l'intermédiaire de La Préservatrice tous risques-accidents que Worms et Cie, a été indirectement intéressée dans les affaires du groupe Saint-Didier, c'est-à-dire dans 

Saint-Didier Automobiles
Saint-Didier-Tourisme
et Saint-Didier-Accessoires

cette dernière fondée le 1er mars 1939.
Nous ne croyons pas utile de nous étendre sur ces sociétés qui, en 1942, passèrent sous le contrôle du groupe Peugeot.
En octobre 1938, la banque Worms et Cie participa à la création de la :

Société privée d'études et de banque

fondée par M. Pierre Rosenstock, directeur de la banque Seligman et Cie, avec siège social 41, boulevard Haussmann à Paris, et au capital d'un million de francs, en 2.000 actions de 500 F qui furent souscrites comme il suit :

M. Rosenstock

1.001 actions

banque Seligman et Cie

380 actions

Worms et Cie

380 actions

M. Jacques Guérard

100 actions

M. Pierre de Villemejane

50 actions

M. Fernand Lacroix

46 actions

M. Marcel Reybel

20 actions

M. André Dalsace

20 actions

Melle Alice Rousseau

2 actions

M. Gaston Pelissier

1 action

La société était administrée par un conseil de 3 à 6 membres, élus pour six ans.
Le premier conseil comprenait :
M. Pierre Rosenstock, né le 10 juillet 1901 à Paris (8°), administrateur-délégué,
M. Jacques Guérard, né le 4 novembre 1897 à Paris (12°),
M. Pierre de Villemejane, né le 3 février 1895 à Rochefort.
Au début de 1939, M. Jacques Guérard ayant donné sa démission, a été remplacé par M. Guillaume de Tarde, né le 19 novembre 1885 à Sarlat (Dordogne) de la banque Lazard Frères, nommé administrateur et désigné comme président du conseil d'administration.
Le 5 février 1940, M. Pierre Pucheu, né le 27 juin 1899 à Beaumont-sur-Oise, alors directeur général des Établissements Japy Frères, passés, depuis l'année précédente, sous le contrôle de Worms et Cie - était, à son tour, nommé administrateur, fonctions qu'il occupa peu de temps, ayant démissionné au début de 1941, lorsqu'il fut appelé au gouvernement. Il fut remplacé par M. Martial Pitavino, né le 26 juin 1897 à Paris (9°).
M. Rosenstock, israëlite, ayant démissionné en septembre 1940, ne fut pas remplacé au conseil d'administration. Par contre, M. Guillaume de Tarde, démissionnaire le 20 décembre 1940, fut remplacé par M. Desoubry Maurice Benoit Paul, né le 28 février 1897 à Paris (18°), fondé de pouvoirs de Worms et Cie, si bien que, dès le milieu de 1941, le conseil d'administration était composé de :
MM. Maurice Desoubry, président directeur général ; Pierre de Villemejane et Martial Pitavino, appartenant tous trois au groupe Worms et Cie.
Par décision de l'assemblée générale du 10 janvier 1942, le titre fut - en raison des nouvelles dispositions légales - modifié en celui de :

Société d'études privées

Au début de mars 1943, M. Jean Vinson, secrétaire général de La Préservatrice était nommé administrateur et président du conseil d'administration en remplacement - à ce dernier titre - de M. Desoubry qui restait administrateur. Puis, en février 1944, le capital fut porté de 1 à 4 millions par l'émission de 6.000 actions nouvelles de 500 F ; première tranche d'une augmentation de capital de 9 millions autorisée par l'assemblée extraordinaire du 27 novembre 1943.
M. Kilian Hennessy fut ensuite nommé administrateur, après la libération. M. Pierre Rosenstock reprit ses fonctions d'administrateur-délégué et le conseil comprit alors M. Jean Vinson, président, M. Pierre Rosenstock, administrateur délégué, et MM. Jean Cantacuzène, Georges Lauret, Roger Paringaux, Maurice Desoubry, Pierre de Villemajane, Martial Pitavino, M. Killian Hennessy ayant donné sa démission dans le milieu de 1945.
Par délibération du 14 septembre 1945, M. Vinson, qui avait donné sa démission d'administrateur - était remplacé à la présidence du conseil par M. Pierre Rosenstock devenant ainsi président et directeur général.
En novembre 1945, la Société privée d'études créait la société France Estrellas - en association avec divers et particulièrement Worms & Cie (voir nos fascicules de février, mars et juin 1947) - puis, au début de 1947, s'intéressait à la constitution de la Société de financement de théâtres et de la Société de financement de la distribution de films cinématographiques (Sofidi).
Par délibération de l'assemblée extraordinaire du 18 avril 1947, le capital était porté de 4 à 6 millions par l'émission de 4.000 actions nouvelles de 500 F sur lesquelles 3.505 furent souscrites par M. Rosenstock et 484 par Worms et Cie.
A la fin de la même année, la Société privée d'études prêtait ses guichets à l'augmentation de capital de 4.950.000 F de la société anonyme Gazex, alors au capital de 3.300.000 F, avec siège social 38, boul. Magenta à Paris et siège administratif 6, rue Ferrère à Bordeaux.
L'assemblée extraordinaire du 27 décembre 1948 décida que le capital serait porté de 6 à 9 millions par incorporation de réserves, avec élévation du nominal des actions de 500 à 1.000 F et que l'autorisation d'augmentation du capital donnée par l'assemblée de novembre 1943 serait épuisée par l'émission de 1.000 actions nouvelles de 1.000 F, à souscrire en espèces et devant porter ainsi le capital à 10 millions.
Les 1.000 actions nouvelles furent souscrites à raison de :

M. Raymond Bloch, directeur à la Société d'études privées

492

Worms et Cie

488

Roger Paringaux

15

Pierre de Villemejane

4

L'assemblée générale du 1er avril 1949 qui a ratifié cette augmentation de capital était présidée par M. Rosenstock et les deux scrutateurs étaient M. Desoubry, représentant Worms et Cie et Raymond Bloch.
Plus récemment, le 24 juin dernier, M. Fernand Lacroix, banquier, né à Rueil (S.&.O.) le 8 février 1891, l'un des souscripteurs d'origine, était nommé administrateur.
Le 19 septembre 1938, à la demande de l'État français, et avec son concours, et celui d'un groupe d'affaires, Worms et Cie constituait la :

Société française de transports pétroliers

Son objet était d'acquérir, d'armer et d'exploiter des navires citernes pétroliers, en vue de développer le tonnage français en unités de cette catégorie.
Par décret du 17 juin, le gouvernement avait autorisé l'Office national des combustibles liquides à apporter son concours financier sous forme d'une participation au capital et de garantie de prêt.
Cette participation s'est élévée à 9 millions dans le capital d'origine de 30 millions, et il avait été prévu que l'Office participerait dans cette proportion de 30% aux augmentations de capital réalisées ulttérieurement par la société. L'État français avait reçu 12.000 parts bénéficiaires à charge par lui d'en rétrocéder 6.000 à l'Office national des combustibles liquides en rémunération de la garantie accordée par celui-ci à la société.
Le capital était donc de 30 millions, souscrits à raison de 30% par l'ONCL et de 70% par un groupe comprenant : Worms et Cie, Louis-Dreyfus et Cie, Desmarais Frères, la Compagnie navale des pétroles, la Compagnie auxiliaire de navigation et Saint Gobain.
Le conseil d'administration comprenait :
M. Hypolite Worms, président,
M. Jacques Barnaud (Worms et Cie),
M. Robert Cayrol (Desmarais Frères),
M. Pierre Louis Dreyfus (Louis-Dreyfus et Cie),
M. Yves Desprez (Compagnie auxiliaire de navigation),
M. Roger Gasquet (Compagnie navale des pétroles),
le baron Hély d'Oissel (Saint Gobain),
M. Louis Pineau (Office national des combustibles liquides),
M. Henri Zaffreya, commissaire du gouvernement,
M. Jean Marie, directeur de la flotte de commerce et du travail maritime au ministère de la Marine marchande,
M. Pierre Douillard, directeur central de l'intendance maritime,
ces trois derniers représentant l'État français.
Le directeur général était M. Victor Duret né le 17 novembre 1893 à Grenoble, ancien directeur de Worms et Cie à Dunkerque.
Les actions étaient et devaient rester nominatives et soumises au contrôle de l'État.
Dès le début de 1939, la Société française de transports pétroliers émettait un emprunt obligataire 5 ½% de 200 millions de francs, pour réaliser son objet social.
Après l'avènement du maréchal Pétain, deux représentants de l'État au conseil d'administration de la Société française de transports pétroliers furent remplacés : M. Douillard par M. Cagin, commissaire général de la Marine, et M. Marie, par M. Letourmy, administrateur en chef de 1ère classe de l'inscription maritime (décret du 14 février 1941 inséré au Journal officiel du 15 février). Ces nominations furent entérinées par l'assemblée du 5 mai 1941. M. Jean Régnier avait été, de son côté, désigné comme commissaire du gouvernement.
Le 24 juillet 1941, M. Pierre Louis Dreyfus, frappé par les lois antijuives donnait sa démission et le 1er septembre 1941, M. Barnaud quittait également le conseil en raison de ses fonctions dans les conseils du gouvernement.
Le 1er avril 1942, M. Jean Fraisnais de Coutard, directeur des carburants au secrétariat d'État de la production industrielle, remplaçait M. Régnier comme commissaire du gouvernement.
Puis, en juillet 1942, se conformant à la politique d'argent à bon marché instaurée par le gouvernement, la société procédait à une émission de 200 millions d'obligations 4% destinées à rembourser l'emprunt 5 ½ de 1939.
Après la libération de nouvelles modifications survinrent au sein du conseil d'administration de la Société française de transports pétroliers : MM. Diethelm, contrôleur d'État, fut nommé commissaire du gouvernement ainsi que M. P. Guillaumat, directeur des carburants. M. H. Borius, commissaire général de la Marine et M. Ch. Lecerf, administrateur en chef de l'inscription maritime entrèrent au conseil comme représentants de l'État.
La Compagnie navale des pétroles a remplacé au conseil son directeur, M. Gasquet, et M. Robert Labbé, associé-gérant de Worms et Cie, fut nommé administrateur en remplacement de M. Barnaud, et ces nominations furent ratifiées par l'assemblée du 2 juillet 1945.
D'après les derniers annuaires financiers, le conseil actuel de la Société française de transports pétroliers serait composé de :
M. Hypolite Worms, président,
M. Eugène Angot, président directeur général de la Compagnie des produits chimiques et raffineries de Berre (groupe Saint-Goban),
M. Robert Cayrol (ancien groupe Desmarais Frères),
M. Yves Desprez (Compagnie auxiliaire de navigation),
M. Robert Labbé (Worms et Cie),
La Compagnie navale des pétroles,
MM. Borius et Lecerf, représentant l'État, et MM. Guïllaumat et Dietheim sont commissaires du gouvernement.
Il ressort de ces indications que les dernières modifications, survenues dans la société, n'ont pas encore été signalées au registre du commerce.
Le siège social a été transféré dans le courant de cette année du 41, boul. Haussmann au 46, avenue de Villiers.
Il n'est pas sans intérêt, croyons-nous, de reproduire, à propos de la Société française de transports pétroliers, ce que nous avions été amenés à écrire dans notre n° de février dernier, dans lequel nous avons donné une longue notice biographique de M. Hypolite Worms.
Nous nous exprimions alors en ces termes :
« Pour contrôler la présence actuelle de M. Hypolite Worms au conseil d'administration de la Société française des transports pétroliers, nous avions fait demander à cette société un exemplaire du dernier rapport de son conseil d'administration. Le secrétaire général de la SFTP a refusé la remise de ce document en déclarant que le public n'a rien à voir avec les affaires de cette société, oubliant que la SFTP est une société d'économie mixte puisque, si le gouvernement n'est pas actionnaire, il possède des parts de fondateur et a, en outre, donné sa garantie à la société particulièrement en ce qui concerne les appels de capitaux éventuels, et, d'autre part, que la SFTP a fait appel à l'épargne publique pour ses obligations, et sans que cette épargne ait eu spécialement à s'en féliciter.
Nous pouvons déjà demander les raisons d'une telle discrétion. Nous n'oublions pas, en effet, que dès les premiers mois de la création, certaines méthodes d'activité de la SFTP soulevèrent les protestations à peu près unanimes de la presse - de l'Action française au Peuple (syndicaliste) en passant par Nouvel Âge, Messidor (socialiste) et même la presse technique (voir l'Usine), et les explications fournies par le ministre de la Marine - M. de Chappedelaine - en réponse à l'intervention de M. Henri Nader qui s'était fait l'écho de ces protestations à la tribune de la Chambre (19 décembre 1938) étaient d'autant moins convaincantes que le même ministre, invité, comme nous l'avons dit, à la cérémonie d'arrivée au Havre des navires achetés par la SFTP à l'étranger (c'était cet achat qui avait surtout soulevé les protestations) avait excipé des "engagements antérieurs" pour laisser M. de Monzie, ministre des Travaux publics et ami personnel de M. Worms, aller seul accueillir la "flotte" de la SFTP.
Doit-on croire que cette société n'est pas sans craindre de soulever quelque nouvelle ire ? Car, si elle n'avait rien à dissimuler pourquoi ferait-elle preuve d'une telle discrétion, qui, quoiqu'on en puisse penser boulevard Haussmann n'est compatible ni avec le fait de bénéficier d'une garantie de l'État français, ni, et, encore moins, avec celui d'avoir fait appel à l'épargne publique.
Aussi, M. Hypolite Worms, président de la Société française des transports pétroliers, nous permettra-t-il de lui suggérer d'inviter le haut personnel administratif de la SFTP à faire moins preuve d'un tel esprit de "clandestinité" qui n'est certainement plus de saison. »
En octobre 1938, la banque Worms et Cie participa à la création de la :

Société des alliages, métaux et matières premières

fondée par acte du 26 octobre, avec, comme objet social, le commerce de tous minerais, métaux et matières premières utilisés dans l'industrie métallurgique.
Le siège social était à Paris, 33, rue de Mogador, et le capital était fixé à 200.000 francs en 400 actions de 500 F souscrites en espèces.
La société était administrée soit par un administrateur unique, soit par un conseil de 2 à 7 membres, propriétaires d'au moins cinq actions et élus pour 6 ans. Le premier conseil d'administration comprenait :
M. Edmond Pierre Rialan, ingénieur du génie maritime, né à Saint-Brévin (Loire inférieure) le 13 août 1893, alors fondé de pouvoirs chez Worms et Cie,
M. Robert André Desplats-Pilter, né à Ksarty (Tunisie) le 27 septembre 1904.
Après les événements de 1940, MM. Rialan et Desplats-Pilter donnèrent leurs démissions qui furent ratifiées par l'assemblée ordinaire du 17 décembre 1940, et qui nomma en leur remplacement :
M. Robert Fouillet, né le 24 juin 1917, à Guer (Morbihan),
M. André Louis Rieder, né le 27 janvier 1912 à Colmar (Ht-Rhin).
Depuis cette époque, Worms et Cie s'est désintéressée de l'affaire.
Par acte du 3 mai 1939, M. Hypolite Worms et M. Jacques Barnaud, agissant au nom et comme associés-gérants de Worms et Cie, fondèrent la :

Société centrale des achats pour le nord de l'Europe

avec pour objet toutes opérations industrielles, commerciales et financières ayant pour but de faciliter soit directement, soit indirectement, les relations commerciales de la France, des colonies françaises, des pays de protectorat, et, éventuellement, de tous autres pays avec l'Europe du Nord (Suède, Norvège, Danemark, Islande, Finlande, États baltes), notamment pour l'exportation et la réexportation, le transport et le transit de toutes matières premières ou de tous produits d'origine française, coloniale ou étrangère, etc.
Le siège était à Paris, 47, boulevard Haussmann, dans l'immeuble de Worms et Cie.
Le capital était d'un million de francs, en 1.000 actions de 1.000 francs sur lesquelles Worms et Cie souscrivit 390 actions.
La société était administrée par un conseil de 3 à 7 membres, possesseurs d'au moins une action.
Le premier conseil comprenait les représentants des affaires souscriptrices du capital :
M. Henri Geoffray, ingénieur d'artillerie navale de réserve, né à Mâcon, le 30 septembre 1897, administrateur délégué,
M. Rolf Nordling, né le 12 octobre 1893 à Neuilly-sur-Seine,
M. Émile Pautrot, né le 15 mars 1886 à Clermont-Ferrand,
M. Charles Roditi, né le 11 juin 1895 à New York,
M. Lucien Guérin, né le 1er septembre 1909 à Cambrai,
M. Paul Genain, né le 22 octobre 1887 à Bailleul, (P. de C.).
M. Guérin était fondé de pouvoirs de Worms et Cie.
Quelques mois après (octobre 1939), MM. Geoffray, Nordling et Guérin étaient démissionnaires à la suite des événements de septembre. M. Pautrot était devenu président.
MM. Albert Vienney, fondé de pouvoirs de Worms et Cie et Gabriel Le Roy Ladurie furent nommés administrateurs ; le dernier, directeur de Worms et Cie, remplaçant M. Guérin comme représentant de la banque. Il démissionnait, à son tour, au début de 1940.
M. Roditi, citoyen américain, ayant rejoint les États-Unis, et ne pouvant assurer ses fonctions d'administrateur, en fut relevé par l'assemblée du 9 mars 1941, par contre, MM. Geoffray et Nordling reprirent en décembre 1940 leurs places au conseil, dont la présidence fut assurée par M. Paul Genain, en même temps directeur général. M. Vienney avait dû, conformément aux nouvelles dispositions légales, donner sa démission d'administrateur ; il resta directeur en zone occupée.
Le siège social a été successivement transféré 43, boul. Haussmann (décembre 1940), puis 12, rue Tronchet (1943) mais, en réalité, ces adresses concernent le même immeuble.
L'assemblée générale du 20 janvier 1944 décida de porter le capital social de 1 à 3 millions par l'émission de 2.000 actions nouvelles de 1.000 F à souscrire en numéraire, et sur lesquelles Worms et Cie souscrivit 1.174 actions. En même temps, la souscription de 200 autres actions de 1.000 F était réservée à la Compagnie française des produits agricoles et horticoles, société anonyme dont le siège social était au Château de Ris-Orangis (S.&.O.) et le capital se trouvait ainsi élevé à 3.200.000 F.
M. Henry Homann, Hollandais, entra alors au conseil et sa nomination fut ratifiée par l'assemblée du 6 juillet 1944, qui réalisait, en même temps comme administrateurs MM. Paul Genain, Henri Geoffray, Émile Pautrot et Rolf Nordling.
Après la libération, M. Albert Vienney reprit ses fonctions de directeur général ; il fut, en outre, nommé administrateur.
Par décision du conseil d'administration du 25 avril 1946, le siège social fut transféré 1, rue Caumartin à Paris.
En même temps, le 2 avril 1946, MM. Genain, Geoffray, Homan, Pautrot et Nordling ayant donné leur démission d'administrateur étaient remplacés par M. Jean Brieule, né à Nice le 10 février 1893, M. René Taillandier, né à Rillieux (Ain) le 9 mai 1917 ; M. André Guex, né à Bordeaux le 12 décembre 1889, tous directeurs ou fondés de pouvoirs de Worms et Cie. Ces démissions et nominations furent ratifiées par l'assemblée du 5 novembre 1947.
C'est également en 1939 que la banque Worms et Cie apporta son concours financier aux :

Établissements Japy Frères

de Beaucourt (Doubs) et réalisa leur réorganisation financière par l'augmentation de capital de 8 millions cent francs en une émission de 53.334 actions nouvelles de priorité de 150 F sur lesquelles la banque Worms et Cie souscrivit personnellement 17.679 actions.
En même temps, M. Jacques Guérard - président de La Préservatrice - entrait au conseil d'administration de la société, pendant que M. Pierre Pucheu, né à Beaumont-sur-Oise le 27 juin 1899, devenait directeur général.
A cette époque, le conseil d'administration des Établissements Japy Frères comprenait :
M. Edgar Japy, président,
M. Georges Bureau, représentant les Aciéries et Laminoirs de Beautor (filiale de Japy Frères),
M. Édouard du Chayla, représentant le groupe de Lubersac et Cie,
M. Jacques Guérard,
MM. Albert, Édouard et Frédéric Japy,
M. René van Muyden,
M. Pierre Pucheu,
M. Louis Warnery.
En octobre 1939, M. Guérard, mobilisé, donnait sa démission d'administrateur et était remplacé par M. Jean Vinson, secrétaire général de La Préservatrice, représentant des intérêts Worms et Cie.
M. Pucheu était devenu président (en remplacement de M. Edgar Japy) et directeur général en novembre 1940, conformément aux nouvelles dispositions légales, mais en déléguant ses fonctions de directeur général à M. Albert Japy, en même temps, M. Guérard reprenait sa place au conseil d'administration.
M. Pucheu appelé au gouvernement donna sa démission tant de président que d'administrateur. Il a été remplacé en ces deux fonctions par M. Albert Japy par décision du conseil d'administration du 15 mars 1941, en même temps que celui-ci appelait au conseil M. Gérard Bardet.
La désignation de M. Gérard Bardet, qui fut l'un des animateurs de la synarchie polytechnicienne du groupe Coutrot, est ici particulièrement significative, puisqu'elle manifeste officiellement la liaison entre les éléments synarchiques Coutrot et ceux qualifiés - par erreur d'ailleurs - Worms et Cie. Nous reviendrons sur ce sujet lorsque nous étudierons ultérieurement les relations de la synarchie avec la banque Worms.
Il n'est pas sans intérêt de noter à cet égard qu'au lendemain de l'intervention de Worms et Cie dans les Établissements Japy Frères. M. Roger Paringaux avait été nommé secrétaire-général ; M. Edmond Le Roy Ladurie, directeur des services d'achats, et que l'on y trouvait encore M. Raymond Jean Labeyrie, ingénieur en chef, directeur des services techniques des usines.
On verra que ces noms ne sont pas non plus sans liens avec la synarchie.
Dans sa séance du 1er avril 1942 le conseil d'administration des Établissements Japy Frères, prenant acte de la démission d'administrateur de M. Albert Japy appelait au conseil M. Georges Albert Marin-Darbel, né à Fontainebleau le 12 novembre 1898, personnalité importante du groupe de l'Union d'électricité, et le nommait président du conseil d'administration de la société, M. Albert Japy étant nommé directeur général.
Cette nomination a été ratifiée par l'assemblée générale du 15 juin 1942 qui a, en même temps, réélu pour 6 ans, M. René van Muyden, administrateur dont les pouvoirs venaient à expiration.
Le 15 juin suivant, en remplacement de M. Edgar Japy décédé, le conseil cooptait M. Jean Aimé Streichenberger, né le 31 août 1907 à Lyon (2°), appelé vers la même époque au conseil d'administration des Aciéries et Laminoirs de Beautor et que nous retrouverons ultérieurement faisant la liaison entre Worms et Cie et la banque de Rothschild.
Cette nomination a été ratifiée par l'assemblée générale du 3 mars 1943 qui a, en même temps, entériné la démission de M. Jacques Guérard - en raison de ses fonctions officielles - et la nomination, en son remplacement, comme administrateur de M. Édouard Vernes, né à Neuilly-sur-Seine le 13 août 1904, appartenant à la grande banque protestante privée Vernes et Cie, dont les liens d'affaires avec Worms et Cie s'avéreront par la suite de plus en plus étroits.
A la même époque, M. Jean Frédéric Carlet de la Rozière, né à Paris (16°) le 19 avril 1902 était nommé administrateur ; on le trouvera, dès lors, dans diverses affaires relevant de Worms et Cie.
En 1946, M. René Rouille, directeur général de la Société minière et électrique des Landes dans laquelle Worms et Cie avait pris un important intérêt, fut nommé administrateur des Établissements Japy Frères. Il était né le 2 février 1895 à Zelle-sur-Belle (Deux-Sèvres).
Compte tenu de ces diverses modifications, le conseil d'administration des Établissements Japy Frères serait composé - d'après les derniers annuaires financiers - de M. Georges Marin-Darbel président, et de MM. Louis Warnery, Édouard Japy, René van Muyden, Georges Bureau, Édouard Blanquet du Chayla, Jean Vinson, Frédéric Japy, Jean Streichenberger, Édouard Vernes et René Rouille. M. Albert Japy est directeur général et M. Bernard Hardy, secrétaire du conseil.
Bien entendu, depuis l'intervention de Worms et Cie dans les Établissements Japy Frères, c'est la banque Worms qui a présidé à toutes les opérations financières de la société.
Nous avons vu qu'en août 1939, le capital avait été porté de 12 millions à 20.000.100 F. Au début de 1940, il fut doublé par l'émission au pair de 133.364 actions nouvelles de priorité de 150 F chacune, sur lesquelles la banque Worms et Cie souscrivit 107.138 actions, La Préservatrice 7.000, et les Machines automatiques Bardet - société passée sous le contrôle de Worms et Cie - 16.670 actions.
En juillet 1943, le capital a été porté à 92.640.300 F par l'émission à 175 F de 350.934 actions nouvelles de 150 F dont Worms et Cie a souscrit 146.717 actions, puis en novembre 1943 à 105 millions par prélèvement de 12.350.700 F sur les réservée remis aux porteurs de parts - en annulation de celles-ci - sous forme de 82.398 actions de 150 F à raison de 6 actions nouvelles par part.
En octobre 1946, le capital a été élevé de 105 à 131.250.000 F par prélèvement de 26.250.000 F sur la réserve de réévaluation, et réalisé par la création de 175.000 actions nouvelles de 150 F remises gratuitement aux actionnaires à raison d'une action nouvelle pour 4 anciennes, et, en même temps, à 210 millions par l'émission en espèces à 200 F de 525.000 actions nouvelles de 150 F dont Worms et Cie souscrivirent 69.586 titres. En décembre suivant, diverses opérations destinées à sauvegarder les droits des actionnaires empêchés de participer aux opérations précédentes portèrent le capital à 213 millions.
Par délibération de l'assemblée générale du 9 décembre 1947, le capital fut porté à 355 millions par incorporation d'une somme de 142 millions prélevée sur le compte de réserve spéciale de réévaluation et réalisé par l'augmentation du nominal des actions de 150 à 250 F.
Puis, par délibération de l'assemblée du 19 juillet 1949, un nouveau prélèvement de 355 millions fut effectué sur la même réserve et incorporé au capital sous forme de répartition d'actions gratuites, en même temps que les actions de 250 F étaient regroupées en titres de 1.000 F.
Enfin, usant de la faculté qui lui avait été conférée par la même assemblée du 19 juillet 1949, le conseil d'administration des Établissements Japy Frères a décidé dans sa séance du 15 septembre 1949 de porter le capital de 710 à 950 millions par l'émission au pair, en espèces, de 240.000 actions nouvelles de 1.000 F. Après réalisation de cette opération, le capital sera de 950 millions en 950.000 actions de 1.000 francs.
Entre temps, les Établissements Japy Frères avaient procédé, en avril 1943, à un emprunt obligataire de 40 millions de francs 4 ¼% destiné à rembourser les obligations émises antérieurement, et en octobre 1945 à un nouvel emprunt de 40 millions 4%.
Ils avaient, en outre, contracté en 1942, auprès du Crédit national, un emprunt de 25 millions remboursable en dix ans.
Toutes les opérations ayant touché le public ont été réalisées sous les auspices de la banque Worms et Cie.
C'est en 1939 que l'on voit M. Hypolite Worms figurer au conseil d'administration de la :

Compagnie nantaise des chargeurs de l'Ouest

société d'armement maritime et de construction, location de navires.
Le siège social est à Nantes.
Le capital était à l'époque de 5.991.300 F en 59.913 actions de 100 F dont 50.000 étaient amorties (actions de jouissance) et 9.913 entièrement libérées attribuées à la Compagnie nantaise de navigation à vapeur en représentation de l'apport de son actif effectué à titre de fusion en décembre 1938.
Le conseil d'administration comprenait :
M. Gabriel Guillet, président directeur général,
M. Hector Petin, vice-président,
MM. Jean Drilhon, Léon Jamin, Henri le Cour Grandmaison, le comte Anne Jules de Noailles, M. Jean Petin et M. Hypolite Worms.
Le capital fut, après la libération - 1946 - porté à 29.956.500 francs par prélèvement sur les réserves et par élévation du nominal des actions de 100 à 500 F, et constitué, de ce fait, par 59.913 actions de 500 F dont 50.000 amorties de 100 francs.
M. Hector Petin décédé fut remplacé par M. Jean Petin comme vice-président, et MM. Anatole Bucquet (directeur général de la Nouvelle Compagnie havraise péninsulaire de navigation - contrôlée par Worms et Cie) et Albert François-Poncet (administrateur directeur général des Forges de Carnaud et de Basse-Indre, groupe Petin) furent nommés administrateurs.
Puis, en mai 1948, le capital fut porté à 33 millions par l'émission de 5.087 actions nouvelles de 500 F et le nouveau capital est donc composé de 66.000 actions de 500 F dont 50.000 amorties de 100 francs.
En mars 1940, la banque Worms et Cie fondait avec la banque Vernes et Cie, la :

Société privée de réescompte

se destinant aux diverses opérations de banque, d'escompte, de crédit, etc, avec siège social 2, rue des Italiens à Paris.
Les fondateurs étaient M. Philippe Vernes, de la banque Vernes et Cie et Michel Goudchaux, associé gérant de Worms et Cie.
Le capital était fixé à 15 millions en 30.000 actions de 500 F souscrites par onze personnes et libérées de moitié à la souscription.
La société était administrée par un conseil de 3 à 7 membres possédant au moins 50 actions et élus pour 6 ans.
Les premiers administrateurs étaient :
M. Robert Cousin, né le 6 avril 1889 à Paris (16°), président, que nous avons déjà trouvé à La Préservatrice (Worms et Cie),
M. Marcel Reybel, né le 25 septembre 1836, à Strasbourg - déjà à la Société privée d'études et de banque, administrateur directeur général.
M. Joseph Marie Charles Koehl, né le 19 mai 1877 à Pierreffitte (S.&.O.) directeur général de la Banque des pays du Nord,
M. Édouard Vernes, né le 13 août 1904 à Neuilly-sur-Seine.
Par délibération du 17 avril 1941, l'assemblée générale des actionnaires décida d'augmenter le capital de 5 millions de francs par l'émission au pair de 10.000 actions nouvelles de 500 francs qui furent souscrites à raison de :

Worms et Cie

2.700

M. Jacques Barnaud (de Worms et Cie)

300

Banque des pays du Nord

3.000

et différents membres de la famille Vernes

4.000

Au cours de l'exercice 1943, M. Guy Brocard, fondé de pouvoirs de Worms et Cie, fut nommé administrateur et sa nomination ratifiée par l'assemblée du 9 mai 1944 ; puis, M. Édouard Vernes, dont le mandat expirait à l'assemblée du 15 mai 1946 n'en ayant pas demandé le renouvellement fut remplacé par M. Jean Marc Vernes, né le 3 juillet 1922 à Paris (16°), en même temps que la même assemblée ratifiait la nomination de M. Guy [Depez], né à Londres la 2 juin 1915 (Anglais) représentant l'organe bancaire Banque française commerciale et financière qu'on trouvera par la suite lié avec Worms et Cie.
En juin 1946, le capital fut porté de 20 à 25 millions par une nouvelle émission de 10.000 actions de 500 F qui furent souscrites par entre autres :

Banque française commerciale et financière (ex-banque Burmans et Cie et qui, comme on le verra, prit par la suite le nom d'Union métropolitaine et coloniale)

2.000

Union européenne, industrielle et financière (holding financière du groupe Schneider-Le Creusot qui avait absorbé la Banque des pays du Nord)

2.250

les membres de la famille Vernes

1.734

Worms et Cie

3.750

M. Joseph Koehl ayant donné sa démission d'administrateur fut remplacé, par la suite, par M. Robert Jacques Gaulis, de nationalité suisse, né le 15 mai 1889 à Vufflens-le-Château (Suisse) et par ailleurs, premier directeur adjoint de l'Union européenne industrielle et financière. Société privée de réescompte Cette nomination fut ratifiée par l'assemblée générale du 4 mai 1948, en même temps que celle de M. Michel Lefébure, né le 28 mai 1910 à Paris (18°) en remplacement de M. Guy Brocard, démissionnaire, M. Lefébure étant fondé de pouvoirs de Worms et Cie.
M. Robert Gaulis est, également, administrateur de diverses sociétés parmi lesquelles nous citerons spécialement la Compagnie industrielle de mécanique horlogère.

(A suivre.)

R. Mennevée

 

(1) Voir l'année 1948 et nos fascicules de février, mars, mai, juin, juillet et novembre 1949.

(2) On lira avec intérêt le compte rendu in-extenso des assemblées ordinaire et extraordinaire du 15 novembre 1938 dans la Vie financière du 17 novembre.

 
 

Back to archives from 1949