1941.00.00.Recueil des informations de janvier à décembre

Ce recueil recense chronologiquement les données collectées sur l'année citée en référence, dans :

  • les copies de lettres à la presse1,
  • les doubles des courriers reçus par le siège, à Paris, entre 1936 et 19412,
  • la correspondance, les notes, rapports, circulaires, accords, traités... (originaux ou duplicatas) émanant de la direction générale de la Maison, des départements maritimes et combustibles, des chantiers de constructions navales du Trait, ainsi que des succursales françaises et étrangères. Les dossiers d'où proviennent ces pièces ont été classés "tels quels" par les services qui les ont produits. Répertoriés par objet et non par date, ils couvrent – ensemble – une période allant de la fin du 19ème siècle au début des années 1960. Une notice située à la fin du présent article, reproduit le descriptif qui est fait des archives les plus significatives sur les bordereaux d'inventaire,
  • les synthèses réalisées par la Maison et notamment :
    • "Historique de la succursale de Newcastle (1848-1948)", classé en 1948
    • "Historique de la succursale de Port-Saïd, relations avec l'Égypte (1869-1948)", daté du 16 juin 1948.

A ces informations s'ajoutent celles recueillies :

  • auprès des services administratifs : état civil, tribunal de commerce...
  • dans les annuaires et les minutes notariales...
  • dans la presse, les revues professionnelles et les ouvrages d'histoire...

Du fait de la nationalisation de la Banque Worms en 1982, les témoignages relatifs au département bancaire proviennent essentiellement du secrétariat général et de la direction de Worms & Cie, d'une part, et d'autre part, d'extraits de publications externes ou d'études conduites par la Maison Worms. Ainsi :

Les documents d'où sont extraits les renseignements rassemblés dans ce recueil sont consultables à partir de ce fichier en cliquant sur leur intitulé (en bleu + soulignement).

1+2 : Ces corpus n'ont pas fait l'objet d'un dépouillement exhaustif comme cela a été le cas pour les chronos de correspondance datant du 19ème siècle.

 

Inventaire chronologique des archives numérisées
et des renseignements ou extraits collectés dans les copies de lettres et les dossiers

[Documents pluriannuels]
1911-1943
De Worms & Cie Le Havre : Charbons. Amortissements (dont usine d'agglomération de Graville). Relevés annuels et correspondance échangée avec Paris sur le suivi des écritures comptables.
1923-1947
Tableau [non daté, classé en 1947] : Tonnages annuels du cabotage national et international (entre la France et les Pays Baltes, Pologne, Allemagne, Belgique, Angleterre, Espagne, Danemark, Finlande, Irlande, Norvège, Suède, côtes occidentales d'Afrique).
1930-1941
De Worms & Cie : [Extrait d'une note datée du 21 janvier 1942.] Pourcentage des Services bancaires par rapport aux quatre grandes banques de la place (1938-1940) - au 31 mars 1941 - dépôts : 0.81%. [Voir 11 juin 1941.]
1937-1941
Des Services charbons : Amortissements. Tableaux annuels depuis 1937 concernant Bayonne, Bordeaux, Dieppe, Le Havre, Marseille, Nantes, Rouen et Huilcombus.
1938-1941
Des Services bancaires : Bilans 1938-1941. De la branche assurances : Bilan 1941. De Japy Frères : Bilan 1941. De Marret, Bonnin, Lebel & Guieu : Bilan 1941. De C. Puzenat : Bilan 1941.
1938-1943
De Guy Brocard : [Extrait d'une note datée du 7 novembre 1944.] Bénéfice d'exploitation des Services bancaires.
1938-1944
Des Ateliers et Chantiers de la Seine-Maritime : [Extrait d'une note datée du 16 mai 1945.] Compte des pertes et profits, analyse des déficits imputables à l'occupation allemande, résultats du 1er janvier 1938 au 31 décembre 1944. [Voir également une note non datée, classée en 1945.]
1938/1939-1944
De Worms & Cie : [Extrait d'une note et de tableaux en date des 17 et 26 décembre 1945.] Comptes d'Hypolite Worms et rémunérations de Jacques Barnaud ; achats et ventes de titres (1940-1944).
1938-1945
[Extrait d'une note classée en 1945.] Situation charbonnière en France de 1938-1939 à 1945 (inclus).
1er janvier 1939-31 décembre 1943
Des Services maritimes : [Extrait d'un brouillon en date du 7 décembre 1944.] Tableau intitulé "Soldes des pertes et profits". Exercices clos entre le 1er janvier 1939 et le 31 décembre 1943.
1er janvier 1939-26 décembre 1944
Des Services charbons : [Extrait d'un brouillon, en date du 26 décembre 1944.] Tableaux intitulés "Provisions constituées sur les bénéfices des exercices clos entre le 1er janvier 1939 et le 26 décembre 1944".
31 août 1939-31 décembre 1943
De Worms & Cie : [Extraits d'une note manuscrite classée au 31 décembre 1943, d'une note datée de septembre 1944 et intitulée "Observations au sujet de la comparaison des bilans de la société Worms & Cie" et d'une note des Services charbons datée du 22 septembre 1944 et intitulée "Étude comparative des bilans France 1939/1943".] Comparaison des bilans du 31 août 1939 et du 31 décembre 1943.
1er septembre 1939-31 décembre 1943
Des Services charbons et maritimes : [Extrait d'une note du 6 décembre 1944.] Tableaux indiquant année par année les résultats de ces deux départements du 1er septembre 1939 au 31 décembre 1943. Résultats des succursales charbons (Paris, Bayonne, Bordeaux, Dieppe, Le Havre, Marseille, Nantes et Rouen) du 1er septembre 1939 au 30 septembre 1940 et du 1er octobre 1940 au 30 septembre 1941.
1939-1944
Des Services maritimes : [Extrait d'une note du 22 septembre 1944.] "Récapitulation des dommages résultant des faits de guerre".
1941-1944
De Worms & Cie : [Extrait de tableaux datés du 13 octobre 1944.] Situation mensuelle des comptes ouverts à des fournisseurs de la Kriegsmarine.

[Informations sans dates précises]
L'État crée la Société nouvelle des pétroles d'Aquitaine (SNPA).
[Extraits de la déposition de Louis Vignet au juge Thirion en date du 6 décembre 1944, et d'une note de la direction générale des Services charbons, non datée et classée en 1945.] Services charbons. « En 1941, le département "Charbons" de la Maison Worms entreprit un certain nombre d'exploitations forestières, notamment dans l'Orne, l'Yonne et les Landes, dans le but de ravitailler la population en bois de chauffage et les véhicules à gazogène en charbon de bois. Pour la fabrication de ce dernier combustible et des sous-produits dérivés, fut rachetée une petite et ancienne usine de carbonisation au Haut-Mauco (Landes) qui demandait toutefois à être entièrement rénovée avant d'assurer une production normale. A cette époque les autorités occupantes ne s'intéressaient pas au charbon de bois, les véhicules militaires fonctionnant tous à l'essence ou au gas-oil et les Allemands poussant à fond pour le secteur civil l'équipement avec leurs gazogènes à bois Imbert. » [Voir 30 septembre 1941.]
De Gaston Bernard : [Extrait de son rapport d'expertise comptable, au juge Thirion, en date du 31 décembre 1945. Ce document très volumineux (plus de 700 pages) a été numérisé en 8 parties ; la table des matières permet de naviguer de l'une à l'autre.] Les seuls charbons qu'il était possible d'importer en France, étaient les charbons belges et allemands que les Autorités d'occupation ont fait attribuer à un groupement composé de filiales et agents d'exportateurs allemands. La Maison Worms n'était pas qualifiée pour faire partie de ce groupement et ne fut même pas sollicitée. Son activité sur le plan charbonnier fut donc réduite aux seuls tonnages livrés par les mines françaises sur attributions de l'Office de répartition du charbon. Elle a vendu, en 1941, 170 000 tonnes de charbon, soit 9% du total vendu en 1938. La direction générale des Services charbons, afin d'augmenter ses ressources, intéressa les Services bancaires à la prise de contrôle des sociétés minières du Sarladais et de Saint Lon qui exploitaient un gisement de lignites, la première en Dordogne et la seconde dans les Landes. La réduction considérable de ses résultats commerciaux était de nature à la contraindre à licencier en masse le personnel. Pour éviter ces mesures extrêmes, maintenir le personnel et fournir à la clientèle des combustibles de remplacement, Worms s'intéressa dès 1941 à un certain nombre d'activités, notamment : exploitation de tourbières en Bretagne (Brennilis et Tremaouezan), en Maine-et-Loire (Beaugeois) et en Charente (Chantemerle). La plus importante était située en Brière, à Crossac. Dirigée par Édouard Borotra, elle employait 250 ouvriers [un article de presse situe en juillet 1941 le début de l'exploitation de cette tourbière, voir 16 octobre 1941] ; exploitations forestières et chantiers de carbonisation dans l'Orne, l'Yonne, la Gironde, les Landes, les Basses-Pyrénées, la Charente et la Loire-Inférieure ; achat et modernisation d'une usine de carbonisation à Haut Mauco (Landes) ; participation dans la construction d'une usine de carbonisation à Chateauvillain (Haute-Marne) ; achat de scieries à Tours (sinistrée) et à Chemillé sur Dôme.
De Worms CMC : [Extrait d'une fiche sur la Société d'approvisionnement pour le chauffage central, 31 décembre 1961.] Souscription par les Services charbons à l'augmentation de capital à hauteur de 4.720 actions pour un montant total de 2.360.000 F (apport de créance de 4.320 actions + 400 actions en numéraires) ; vente de 10 actions pour un montant de 5.000 F.
De Worms & Cie : [Extrait d'une note datée du 7 mai 1945.] « Désignée par le gouvernement hollandais comme déléguée pour le Moyen-Orient du Netherland Shipping & Trading Committee, notre succursale de Port-Saïd a eu, depuis 1941, sous son contrôle, toute la flotte commerciale hollandaise naviguant entre Benghazi et Aden. Elle s'est vue confier également depuis cette même année l'agence dans les ports égyptiens de tous les navires turcs ainsi que le contrôle du mouvement des marchandises échangées entre les puissances alliées et la Turquie. »
Des Services bancaires : Participation dans la Société générale des Terres grasses.
De Roger Mennevée : [Extrait de l'article intitulé "La Banque Worms - Histoire générale - Troisième partie - Filiales et participations - Chapitre 4. Fidei-commissaires et agents", paru dans Les Documents de l'agence indépendante d'informations internationales en octobre 1950.] « Sous les auspices de la banque Worms, la Société française des peintures et vernis fut absorbée en 1941, par les Établissements LHC [ou LCH] (Société industrielle de vernis, peintures et enduits) fondée en 1899, dont le titre primitif était Établissements Georges Hartog-Vernis par les procédés Georges Hartog Robert Ingham Clark et Co., qui, dès 1919, avait absorbé la branche industrielle et commerciale de la société des encres Ch. Lorilleux et Cie, consacrée à la fabrication et la vente des peintures, vernis et enduits, connue sous le nom de Bengaline, mais qui, par contre, avait cédé en 1929 au groupe Gillet de Lyon, par l'intermédiaire de la Société résinés et vernis artificiels, son fonds de fabrication et de vente de gommes, vernis et produits chimiques à base de résinés synthétiques exploité sous le nom de Progilite (d'où le nom de Progil donné, par la suite, à la filiale Gillet). La société des Établissements LCH prit à la suite de l'absorption de la Société française des peintures et Vernis, le nom de Établissements Lory-Société française de peintures et vernis et M. Pierre de Villemejane en fut le président directeur général. »

NB : Les extraits d'articles de journaux cités ci-après proviennent d'un recueil de coupures de presse daté du 17 octobre 1940 au 21 décembre 1941.

Début 1941
De Roger Mennevée : [Extrait de l'article intitulé "La Banque Worms - Histoire générale - De 1927 à la Libération", paru dans Les Documents de l'agence indépendante d'informations internationales en mars 1951.] « Au début de 1941, M. Pitavino était appelé au conseil d'administration de la Société privée d'études et de banque, créée, on l'a vu, en association par les banques Worms et Seligman. M. Pitavino y remplaçait M. Pucheu appelé dans les conseils du gouvernement. La société devint par la suite Société privée d'études. D'après les documents officiels connus, M. Pitavino en serait toujours administrateur. »

Janvier 1941
[Extrait d'un rapport sur le groupe Worms établi en mai 1944.] Ateliers et Chantiers de la Seine-Maritime. « En janvier 1941, près de 1.100 personnes étaient employés sur le Chantier. »

1er janvier 1941
Des Services charbons : [Extrait d'une note datée du 18 octobre 1941.] Ouverture d'une succursale à Pau - 37, Palais de Pyrénées - (Basses-Pyrénées) dépendant de la succursale de Bayonne.

8 janvier 1941
Du journal "La France au Travail" : Extrait d'un article intitulé "Faites payer les riches !" « Qu'attendez-vous pour confisquer les biens de tous ces financiers véreux, de tous ces banquiers juifs qui se sont enrichis de nos dépouilles ? "Il y a rien que chez les grands juifs plus de 350 milliards à récupérer", nous écrit M. F., ouvrier d'usine. Les Rothschild, les Dreyfus, les Lazard, les David Weill, les Finaly, les Worms, les Bader etc., sont arrivés pauvres dans notre pays riche et ils sont maintenant les seuls riches dans un pays appauvri. Ils possèdent les plus grands immeubles, les plus beaux hôtels dans Paris : les châteaux historiques sont leur propriété. Ils ont, sans doute, mis une partie de leurs fonds en Amérique mais la majeure partie de leurs biens est ici. N'attendons pas qu'ils l'aient liquidée pour mettre le grappin dessus. »
De Pierre Assouline : [Extrait de Jean Jardin, 1904-1976, Une Éminence grise, Balland, 1986, pp. 75-83.] « Autant, sinon plus qu'à Vichy, la capitale est la ville de toutes les rumeurs, de tous les complots... Moins l'opinion publique comprend les événements que lui assène chaque jour une presse filtrée par la censure, plus elle a tendance à s'en remettre à des explications simplistes où les "causes cachées" et les "raisons secrètes" de l'histoire en train de se faire prennent le pas sur toute autre logique. Il y a là une idée chère à certaine droite et récurrente dans tous ses thèmes. Avant cet événement charnière que fut la Révolution française, le roi était la représentation absolue du pouvoir absolu et sacré. Après on verra surgir et s'imposer dans cet univers un autre type d'explication : le mythe de la main invisible derrière les événements décisifs, l'accréditation de la mythologie collective d'un gouvernement occulte doublant l'autorité théorique d'une collectivité d'hommes dont certains sont nécessairement dans l'ombre. Donc, ils complotent [cf. les témoignages à l'auteur de Filippi et d'André Guénier]. Un terreau aussi fécond ne peut que favoriser la rumeur la plus folle d'une époque déjà passablement déboussolée. Son autopsie, quarante ans après, cristallise bien les symptômes et les causes d'une fièvre obsidionale très caractéristique. Pour bien comprendre cette affaire complexe, il convient d'avoir à l'esprit un nom, celui de la Maison Worms et Cie (banque, courtage, négoce, armement des navires...) et un mot peu usité, tiré du grec, celui de "synarchie" (autorité exercée par plusieurs personnes ou plusieurs gouvernements à la fois, au sens strict). Mercredi 8 janvier 1941. Marcel Déat rédige son journal d'Occupation. Il tape sur sa machine : « Husson me remet un document curieux et époustouflant sur une sorte de société secrète polytechnicienne qui tend à la révolution synarchique par l'élite. Les promoteurs seraient en somme au pouvoir. » [Marcel Déat, Journal, janvier 1941, microfilm n°1, p.226. Archives nationales F 7 15 342.] [Voir 9-10 février 1941.]

8 janvier-23 décembre 1941
Collection des ordonnances arrêtées par le Militärbefelshabers in Frankreich et publiées au Journal officiel. Textes en français et en allemand.

9 janvier 1941
De Joé Nordmann : [Extrait d'un courrier daté du 27 octobre 1944.] En vertu d'une ordonnance allemande, en date du 9 janvier 1941, les commandes allemandes d'un montant supérieur à 10.000 francs, sont exemptes d'impôts en France. Seule la marine paie par virement bancaire par l'entremise de la banque Worms.

10 janvier 1941
De Diogène, du journal "La France au Travail" : Article intitulé "Qu'on n'oublie pas Rio à Riom". « Un groupement coopératif d'affrètement maritime et de vente de navires fut constitué aussitôt la guerre déclarée. Le juif Edmond Salles, de la Maison Barry-Rogliano-Salles, est à l'origine de ce groupement qui, d'accord avec le ministre de la Marine marchande, le sieur Rio, avait le monopole des affrètements et achats de navires. Le président du conseil d'administration était le juif L. Bigard et les administrateurs MM. J. Nelson-Pautier (Worms) et Ed. Salles (Juif). Parmi les membres du groupement, 60% de juifs. Cet organisme ouvrait, aussitôt constitué, un bureau à Londres 28 St. Mary Axe qui avait le monopole des affrètements de la mission française, présidée - comme par hasard - par le juif Hypolite Worms. Pour être agréable à ces combinards, M. Rio, ministre de la Marine marchande prit un décret interdisant l'affrètement particulier et sanctionnant les infractions à cette décision (J.O. 16 février 1940). Or, malgré ces lois récentes, ce décret est toujours en vigueur. II doit être abrogé. »
De J. Marques-Rivière, du journal "Au Pilori" : Article intitulé "Worms partout". « M. Marcel Maceron a démissionné, bien entendu, du poste de président du Syndicat central des importateurs de charbons en France : on l'a remplacé, avec de grands trémolos dans la voix, par son excellent ami M. Vignet, qui est, comme par hasard, de chez Hypolite Worms. Si les Français savaient se soutenir comme ces canailles entre elles... »

11 janvier 1941
Du journal "L'Atelier" : Extrait d'un article intitulé "Trusts, Réaction et Collaboration". « MM. Worms et David-Weill sont toujours à Vichy où ils font toujours la loi et les prophètes au nom des trusts de la Banque et de la Bourse. Collaborer représente pour ces conservateurs de gros sous et de tantièmes un avenir extrêmement dangereux. On comprend donc que leurs intérêts particuliers les incitent à circonvenir le gouvernement de Vichy pour le faire renoncer à la politique de collaboration. »

17 janvier 1941
Du journal "Au Pilori" : Article intitulé "Worms, Vichy, Aller et Retour". « Si nous ne nous trompons pas, Worms & Cie, 45, boulevard Haussmann, sont nantis d'un commissaire contrôleur, nommé par le gouvernement de Vichy. Or, M. Jacques Barnaud occupe à Vichy un poste qui fait de lui presque un ministre. D'où il résulte que, par lui-même ou par son chef immédiat, M. Jacques Barnaud a connu et approuvé la nomination de ce contrôleur. Mais il reste, en même temps, associé de M. Worms & Cie. M. Jacques Barnaud se contrôle lui-même ! C'est beaucoup moins dangereux. »
De Renaud de Rochebrune et Jean-Claude Hazera : [Extrait du livre "Les Patrons sous l'Occupation. II", éditions Odile Jacob, 1995, coll. Opus 1997.] « On doit noter que, le 17 janvier 1941, Hypolite Worms avait rencontré l'amiral Dartan à qui il avait annoncé à la fois, d'après ce dernier, qu'il était "dédouané par les Autorités occupantes au point de vue aryen" et que les Allemands lui avaient "demandé d'être le banquier de leur marine de guerre" [cf. Lettres et notes de l'amiral Darlan, Economica, 1992].

18 janvier 1941
De Worms & Cie : [Extrait d'une note datée du 24 octobre 1944.] « Sous le prétexte d'effectuer une modification de la chaudière neuve du "Le-Trait", on obtint la déréquisition de ce navire par les autorités allemandes le 18 janvier 1941. » [Voir 2 avril 1941.]
De Pierre Thoreux, Compagnie générale transatlantique, Le Havre : « Faisant partie de la commission des récompenses de guerre de la Marine marchande, présidée par le vice-amiral Oddend'hal, j'ai appris, à mon dernier passage à Vichy, que vous avez demandé que certains membres des états-majors de "Margaux" et de "Bidassoa" soient distingués pour leur conduite lors de voyages particulièrement difficiles. L'amiral Oddend'hal, président de la commission, désirerait que ces propositions soient appuyées par une autorité maritime officielle de la région dans laquelle ont opéré ces navires. Je vous serais reconnaissant de bien vouloir vous procurer ce document et me l'envoyer à l'adresse ci-dessous : 89, boulevard de Strasbourg, Le Havre. »

22 janvier 1941
A la direction générale des Services maritimes, Nantes : Note sur le départ éventuel pour Casablanca des navires immobilisés à Bordeaux. « Nous avons appris avec plaisir que "Le-Trait" était déréquisitionné ; nous savons que les Transports maritimes s'occupent du cas de "Pontet-Canet". Quant à "Lussac" nous avons bien noté que son état ne lui permettait pas de prendre la mer. » [Voir une note de Worms & Cie datée du 24 octobre 1944.]

24 janvier 1941
Du journal "Au Pilori" : Article consacré à Henry du Moulin de Labarthète et intitulé "Le dernier Maire du Palais". « Comme administrateur au "Crédit colonial", il avait au "Comité des prêts" l'associé et "l'enfant chéri" de la Banque Hypolite Worms, Jacques Barnaud, dont les titres de gloire sont bien connus de nos lecteurs : ancien membre actif du Comité consultatif de l'organisation du blocus contre l'Allemagne, chef de cabinet du ministre de la Production industrielle et du Travail, protecteur près de Vichy des valets de la finance juive ou de la finance internationale "tout court" ! Ces inspecteurs des finances qui tiennent en mains depuis 20 ans tous les leviers de commande de la vie française n'ont jamais réussi qu'à conduire notre pauvre pays, comme ils ont conduit leurs propres officines, qu'à la ruine totale... »

31 janvier 1941
Du journal "Au Pilori" : Article intitulé "Worms-Barnaud". « Est-il possible que le déjà trop célèbre Jacques Barnaud, associé de la Banque judéo-anglaise Hypolite Worms et Cie, chef du cabinet du ministre de la Production, ait songé à faire nommer son complice Hypolite Worms directeur du cabotage à la direction des Transports ? Si oui, destitution et arrestation immédiate de M. Jacques Barnaud. »

1er février 1941
[Extraits d'une note de Raymond Meynial datée du 13 novembre 1944 et de l'interrogatoire de Gabriel Le Roy Ladurie par le juge Georges Thirion en date du 16 novembre 1944.] Société Le Molybdène. A la suite des pressions exercées par M. Acker en vue d'acheter du minerai de molybdénite, que la société et la Maison Worms tentent de juguler en jouant de l'inertie administrative, pour retarder au maximum et diminuer dans la plus grande mesure les livraisons exigées, Worms & Cie saisit, à la requête de M. Acker, M. Blondel, directeur au Comité d'organisation, du fait que Le Molybdène n'est pas maître de sa production et confirme la chose à M. Acker (référence à la réquisition dont la société est l'objet). [Les courrier à Karl Acker et à M. Blondel, président du Comité d'organisation des mines et minerais, tous deux datés du 1er février 1941, constituent les annexes n°1 et n°2 de la note de Raymond Meynial datée du 13 novembre 1944 - s'y reporter pour en consulter la reproduction. Voir 15 mars 1941.]

3 février 1941
De Diogène, du journal "La France au Travail" : Article intitulé "Un Comble". « Que les agents de la haute finance aient réussi à s'introduire dans le gouvernement de Vichy, nous en avons - hélas ! - la preuve. Ils y retrouvent leurs éternels complices, les francs-maçons. Donc - et ce n'est plus un secret pour quiconque suit la politique vichyssoise de près - les agents du capitalisme ont noyauté les hautes sphères gouvernementales et administratives. Comme au bon vieux temps ! Les trusts sont toujours les maîtres de l'économie française, nous écrit un ancien ingénieur d'usine métallurgique. C'est Lehideux, le banquier, qui dirige le Comité d'organisation de l'automobile et du cycle, qui administre la section du pétrole et l'Office central de répartition des produits industriels. Il est aussi - et c'est un comble - commissaire au chômage. Un autre agent des 200 familles, Jacques Barnaud, (du Crédit colonial, d'Air-France, de la Lyonnaise des eaux), acolyte du banquier H. Worms, est au cabinet de Belin. Concluez ! La conclusion est facile ! Comme autrefois, sous Daladier-Raynaud, la France est dominée par la haute finance. A quand la Révolution libératrice ? »

6 février 1941
D'Eugène van Cabeke : [Extrait d'un dossier adressé au juge Georges Thirion le 18 décembre 1944.] Création de la SARL Société de courtage maritime et d'études, Socomet, située 20 et 22, rue de l'Arcade et présidée par Jean Nelson-Pautier. La Socomet est présentée comme une recréation de la Société de courtage et d'affrètement pétrolier, Socap, dissoute en octobre 1940, dont elle a acquis le fond de commerce. [Voir 4 juin 1941 et le témoignage de Guy Brocard du 9 février 1977.]
De Roger Mennevée : [Extrait d'un article intitulé "La Banque Worms - Histoire générale - Suite - Ses opérations pendant l'occupation de 1940 à 1944", paru dans Les Documents de l'agence indépendante d'informations internationales, en avril 1952.] « Presque au début de 1941, la Banque Worms et Cie reprit une activité financière importante. Au début de février, elle créa la Société de courtage maritime et d'études, qui reprenait, en fait, la suite de la Société de courtage et d'affrètements pétroliers, qui avait dû être dissoute en fin 1940 en raison des intérêts anglais qui y étaient associés. Fondée par acte du 6 février, sous la forme à responsabilité limitée, la Société de courtage maritime et d'études avait pour objet : l'achat, l'importation, la vente directe ou à la commission des huiles minérales de pétrole et dérivés ainsi que tous combustibles en France, dans les colonies, les pays de protectorat français et pays sur lesquels la France exerce ou exercera un contrôle ou mandat politique, ainsi que dans tous les pays étrangers, toutes opérations de transit, de consignation, d'affrètement de navires et généralement toutes affaires s'y rapportant ou pouvant favoriser le développement de la société. Le siège social était 22, rue de l'Arcade à Paris, dans les locaux de la Société de courtage et d'affrètements pétroliers dont elle avait acquis le fond. Le capital était de 100.000 F en 100 parts de 1.000 francs, réparties entre les associés comme il suit :... La société était gérée par M. Jean Nelson-Pautier. »
De Roger Mennevée : [Extrait de l'article intitulé "La Banque Worms - Histoire générale - Troisième partie - Filiales et participations - Chapitre 4. Fidei-commissaires et agents", paru dans Les Documents de l'agence indépendante d'informations internationales en octobre 1950.] Pierre de Villemejane entre au conseil de la Société de courtage maritime et d'études. « Il devint ensuite [date non précisée] administrateur de la Société pour le travail électrique des métaux dont le contrôle appartient à la Banque Rothschild Frères & Cie, mais dans laquelle Worms & Cie, l'Union européenne industrielle et financière... sont intéressés. »

7 février 1941
Du journal "Au Pilori" : Article intitulé "Worms partout". « L'un des principaux trusts de M. H. Worms est le trust des partis politiques. Dès que l'homme du jour apparaît, M. Hypolite Worms l'entoure de son équipe. Arrivant chez le nouveau sauveur avec le paquet de subsides de la banque, l'équipe est bien accueillie. Elle s'installe, elle noyaute le parti. Le parti vient-il à péricliter (comme c'est curieux !) l'équipe passe avec armes et bagages chez le dernier sauveur. Quand elle l'a, à son tour, gangrené, et qu'il a fini de servir la banque Worms, l'équipe l'abandonne à son triste sort. Actuellement, l'équipe est en place : au gouvernement. Worms y a fait entrer Barnaud. Barnaud y a fait entrer Worms. Tout le ministère de la Production, zone occupée et zone non occupée, est à présent trusté par H. Worms, comme l'étaient, avant la guerre, les éphémères partis politiques. »

9 février 1941
Succédant à Pierre-Etienne Flandin, qui a remplacé Pierre Laval (lequel a été destitué le 13 décembre 1940), l'amiral Darlan est chargé par le maréchal Pétain de constituer un nouveau gouvernement en tant que vice-président du Conseil.

10 février 1941
L'amiral Darlan est désigné comme successeur éventuel du chef de l'État et dirige le gouvernement. Il conserve le portefeuille de la Marine et s'attribue les Affaire étrangères ainsi que l'Intérieur (jusqu'au 18 juillet). [Voir 25 février 1941.]

11 février 1941
De Worms & Cie : Note. « Les droits des associés gérants sont divisés en deux : la part leur revenant dans le capital de la Maison et la part à laquelle ils ont droit par le fait de leur gérance. La première leur est due en tout état de cause ; en cas de décès, elle est transmissible aux héritiers. La seconde tombe dans la masse lorsque l'associé gérant disparaît soit par décès, soit par démission ; elle doit servir à rémunérer de nouveaux associés. » Réf. aux 18% détenus par Michel Goudchaux, se décomposant en 11% de part dans le capital, transmis à ses trois filles, et 7% comme gérant... »
A l'administrateur en chef de l'inscription maritime, Le Havre : Courrier. « Récompense aux équipages. Bien que nous n'ayons pu encore obtenir de tous nos capitaines, ou des personnes pouvant les remplacer, des précisions sur les actes accomplis par nos équipages au cours de la guerre, nous avions, le 30 novembre dernier, éprouvé le besoin d'attirer l'attention de M. l'amiral de la flotte, sur les actes de courage et d'énergie accomplis par un nombre important de nos capitaines, de nos officiers et de nos marins... Désireux de ne point nous écarter de l'objectivité, nous nous contentons de vous remettre sans commentaires, pour chaque unité en cause, les rapports écrits que nous avons pu recevoir soit des capitaines, soit d'officiers du bord... »

13 février 1941
De Me Rivière, Paris : Procuration à Raymond Meynial, constitué comme mandataire d'Hypolite Worms, de Jacques Barnaud et de la société Worms et Compagnie. Jacques, Marie, Raymond Meynial, est directeur adjoint des Services bancaires de Worms & Cie ; il demeure à Paris, avenue Mozart, n°123.

13-14 février 1941
De Nutter McClennen & Fish, à Georges F. Doriot, Boston : « Memorandum prepared in Montreal last night in relation to the recommendation made at the meeting of Directors of Eastern Provinces... Eastern Provinces recognise that question may be raised by one or more individuals or governments or corporations as to the extent of Eastern Provinces' authority in the first place with respect to the administration of these funds, and secondly as to paying them over to anyone. Among the people whom it is suggested might have some interest are the following: The Boston Corporation, Fininvest, Imafisa, some one hundred individuals, one or more Dutch governments, the Swiss government, one or more French governments, the Canadian Foreign Funds Control, the United States Foreign Funds Control. Possibly there are others. »

17 février 1941
Du journal "La France au Travail" : Extrait d'un article intitulé "Quand ils reviendront. Quand les prisonniers français reviendront d'Allemagne, qu'aurons-nous à leur dire ? Y avez-vous songé ?" « Quand ils nous demanderont comment nous nous sommes débarrasser des Juifs et des francs-maçons, faudra-t-il leur avouer que les représentants des loges siègeront au nouveau Conseil national consultatif, que nos ministres n'ont rien à refuser au banquier Worms... »

19 février 1941
De Worms & Cie Bayonne : Note. « Les manoeuvres de certains grossistes bordelais qui se sont incrustés dans le conseil d'administration du G.C.D. des Landes avaient eu certaines conséquences absolument contraires à nos intérêts comme à ceux de nos confrères grossistes. C'est sur ce point très particulier que va porter l'action de M. Mazière. Nous l'avons chargé de prospecter toute la clientèle industrielle rattachée à l'O.R.C de Bordeaux, de façon que nous puissions, de la sorte, nous intercaler dans l'organisation de la distribution des charbons à l'industrie, en obtenant des mines la commission qui nous sera reconnue. » Facilités données à la clientèle grâce à l'organisation financière mise sur pied avec la succursale de Saint-Cyprien et la Société générale de Sarlat. « Malgré l'indigence des tonnages que nous manipulons, notre travail administratif et de bureau s'est compliqué d'une façon singulière. On passe son temps, depuis des mois, en statistiques continuelles. »

20 février 1941
De Pierre Assouline : [Extrait de "Une Éminence grise - Jean Jardin - 1904-1976", Éditions Balland, 1986, pp. 75-83.] « Le fameux Journal de Déat est encore le meilleur fil d'Ariane pour suivre l'évolution de la folle rumeur synarchique. Le 20 février, il note après une conversation : "Crouzet confirme que la crise ministérielle se caractérise par une offensive Worms" [Déat, Journal, microfilm n°2, p. 14. Archives nationales F 7 15 342.] II est intimement convaincu que les maroquins du gouvernement Darlan se distribuent au siège social de la banque... Dans l'ordre de ses obsessions du moment, telles qu'il les retranscrit quotidiennement, elle occupe plus de place que les juifs, les francs-maçons ou les communistes. »

21 février 1941
Du journal "Au Pilori" : Article intitulé "Toujours Worms". « Est-il exact que la société Worms et Cie, célèbre déjà en bien des points, se propose de truster la production de lignite du sud-ouest de la France, ceci en collaboration avec M. Stein, du Comité d'organisation de la métallurgie ? Encore un produit français qui menace de passer aux mains du Juif. » Article intitulé "Encore H. Worms". « Le gouvernement ne voyait dans Jacques Guérard que le fonctionnaire ; nous, nous y voyons aussi l'homme de confiance du banquier Hypolite Worms et le directeur général de La Préservatrice, l'ami de Jacques Barnaud, le représentant auprès de La Préservatrice des intérêts de la Banque Worms. Voici donc l'homme "nouveau" que le gouvernement a choisi pour représenter ses intérêts... »
De Worms & Cie : [Extraits de deux notes, l'une datée du 24 octobre 1944, et l'autre du 13 janvier 1945.] "La-Mailleraye", cargo de ligne à 1 pont, de 665 tonnes, acquis en 1922 - navire libre - est réquisitionné par les autorités allemandes. [Voir également une note non datée, adressée à M. Godefroy et classée en 1945.]

22 février 1941
D'Henri Du Moulin de Labarthète : [Extrait d'un article intitulé "La Synarchie française", paru dans le journal suisse "Le Curieux", le 25 mai 1944.] « Dans la mémoire des Français, le terme de "synarchie" restera longtemps associé à l'une des conceptions les plus récentes et les plus troubles de la direction des affaires publiques par une équipe d'industriels et de financiers. L'expérience dura près de 18 mois, de février 1941 à septembre 1942. Elle apparaît comme intimement liée aux essais de collaboration économique franco-allemande. Elle offrit, au regard du public, l'aspect d'une projection, sur le plan politique, des intérêts d'une banque d'affaires. Elle s'entoure, encore, du mystère que l'on prête aux sociétés secrètes. Elle s'abritera, dans la légende, sous les ailes d'une sorte d'"Internationale fasciste du patronat européen" dirigée par l'Allemagne. La vérité est plus simple et mérite d'être contée. Le 22 février 1941, trois hommes connus de longue date à Paris : Jacques Barnaud, François Lehideux et Pierre Pucheu pénètrent dans les conseils du gouvernement. Le premier est l'un des trois associés de la Banque Worms, le second fut, pendant 6 ans, administrateur-délégué des Automobiles Renault, le troisième vient de quitter le Comptoir de la sidérurgie française. Ce sont des hommes d'une quarantaine d'années, sans expérience politique mais de bon renom industriel, que l'amiral Darlan entraîne à sa suite, sur la seule caution de leurs mérites professionnels. Barnaud est nommé délégué général du gouvernement pour les relations économiques franco-allemandes, Lehideux, délégué général à l'Équipement national. Pucheu prend le portefeuille de la Production industrielle. Les uns et les autres entrent au Conseil des ministres. A leurs côtés, mais à un échelon inférieur, l'amiral appelle deux de leurs amis, deux publicistes, Paul Marion et Jacques Benoist-Méchin, qu'il nomme secrétaires généraux adjoints à la vice-présidence du Conseil. » Référence aux conditions politiques des années 1937-1938, à la revue "les Nouveaux Cahiers", fondée par Jacques Barnaud. [L'action synarchique supposée de la Maison a donné lieu à de nombreux articles, notes et publications : voir notamment le recueil annuel de 1937, septembre 1942, un rapport daté de juillet 1944, sur la société secrète polytechnicienne..., un article de Lilian T. Mowrer intitulé "Synarchy and international Cartels", publié le 25 août 1944, deux notes de Worms & Cie rectifiant les allégations de William L. Langer dans son livre "Our Vichy Gamble", l'une et l'autre classées en 1947.]
De Gabriel Le Roy Ladurie : [Extrait de son interrogatoire par le juge Georges Thirion en date du 18 octobre 1944.] « On a mêlé mon nom à ce mythe que constitue la "synarchie". Vue de Londres et de New York, la "synarchie" apparaissait comme un service du Troisième Reich. Pour la presse et la police allemande, elle était évidemment aux ordres de l'impérialisme juif et anglo-saxon. On m'a dit que ce mythe ridicule avait été imaginé par des fonctionnaires de la police de Vichy qui, dans l'été 1941, firent un rapport au maréchal Pétain où figuraient pêle-mêle des noms, dont le mien, prétendument associé dans une franc-maçonnerie d'un nouveau genre. On accusait cette "synarchie" de chercher à placer aux postes de commandes, des personnes qui lui auraient été affiliées. En ce qui me concerne si, sur soixante-dix ou quatre-vingt ministres qui se sont succédé à Vichy, j'en ai connu huit ou dix, c'est que Vichy, sauf de rares exceptions, rejetant l'ancien personnel parlementaire, a recruté beaucoup parmi les dirigeants d'entreprises et la haute administration, milieu dans lequel du fait de ma profession j'ai des relations et des amitiés. »
De Roger Mennevée : [Extrait de l'article intitulé "La Banque Worms - Histoire générale - Troisième partie - Filiales et participations - Chapitre 3. De 1925 à 1940 (suite)", paru dans Les Documents de l'agence indépendante d'informations internationales en décembre 1949.] Société privée d'études et de banque. Pierre Pucheu, ayant démissionné au début de 1941, lorsqu'il fut appelé au gouvernement, fut remplacé par Martial Pitavino.

24 février 1941
Composition définitive du gouvernement de l'amiral Darlan. La Justice est confiée à Joseph Barthélemy et l'Enseignement à Jérôme Carcopino. Les Finances restent à Yves Bouthillier et le Travail à René Belin. Pierre Pucheu est nommé secrétaire d'État à la Production industrielle.
De Jean Galtier-Boissière et Charles Alexandre : [Extrait d'un article intitulé "La Synarchie", paru en 1948, dans Le Crapouillot, tome III : Histoire de la Guerre 1939-1945, et citant Henri du Moulin de Labarthète, "Le Temps des illusions" (juillet 1940-avril 1942), À l'enseigne du cheval ailé, 1946, p. 347.] « Quand Darlan, en février 1941 avait intronisé l'équipe des Barnaud, Pucheu et Lehideux, Du Moulin [directeur du cabinet civil du maréchal Pétain], effrayé, avait observé : "Mais vous nous amenez toute la banque Worms", et l'amiral avait réparti : "Cela vaut toujours mieux que les puceaux de sacristie qui vous entourent. Pas de généraux, pas de séminaristes, des types jeunes, dessalés, qui s'entendront avec les Fritz et nous ferons bouillir de la bonne marmite". [Ces propos sont cités notamment par Pierre Assouline, dans "Une Éminence grise - Jean Jardin - 1904-1976", Éditions Balland, 1986, pp.75-76, et par Renaud de Rochebrune et Jean-Claude Hazera, dans "Les Patrons sous l'Occupation. II", éditions Odile Jacob, 1995, coll. Opus 1997. p.185.] L'ancien chef de cabinet du Maréchal s'efforce d'autre part de minimiser le rôle de cette fameuse banque. Des trois directeurs, l'un, Goudchaux, était israélite et un autre, Hippolyte Worms, demi-juif, marié à une Anglaise. Seul, Barnaud était aryen : "La maison risquait donc d'être mise en liquidation. Elle n'échappa à cette extrémité que grâce au talent de Gabriel Le Roy Ladurie, à l'adresse aussi d'Olivier de Sèze, contrôleur nommé par la Banque de France qui sut mettre dans sa poche les deux commissaires allemands Ziegesar et Falkenhausen, futurs convives de la "Table ronde". Gabriel Le Roy Ladurie poussa même la gageure jusqu'à nouer d'étroits contacts avec une banque allemande tout en n'acceptant - au titre de la collaboration bancaire - que l'ouverture de quelques accréditifs documentaires en faveur de la Deutsche Bank, le financement de certains transferts de clearing et l'escompte de menues traites de la Kriegsmarine. C'était, on le voit, un assez beau travail." »
De Gabriel Le Roy Ladurie : [Extraits d'une note datée du 13 octobre 1944 et de son interrogatoire par le juge Georges Thirion en date du 18 octobre 1944.] « Il ne m'appartient pas de dire comment fut constitué le ministère Darlan, n'ayant jamais eu avec le chef du nouveau gouvernement d'autre contact qu'épisodique. Je pense que l'influence de M. Bouthillier dans le choix des hommes placés aux postes économiques fut souvent déterminante. Mais Pierre Laval, Marcel Déat et leurs associés, affreusement déçus de voir le pouvoir leur échapper pour longtemps, trouvèrent commode d'attribuer au groupe Worms une responsabilité dans l'affaire et la presse de la zone occupée, dûment encouragée par la Propagandastaffel, se déchaîna à nouveau contre nous. François Lehideux était bien de mes amis personnels mais il y avait erreur lourde ou mauvaise foi à prétendre voir un lien entre lui et la maison Worms. En aucune façon et à aucun moment de sa carrière il n'avait appartenu à notre groupe. Pierre Pucheu. Dès son entrée au secrétariat d'État à la Production industrielle, il donna sa démission de la société Japy et, lorsqu'il fut rendu à la vie privée au printemps de 1942, il ne devait reprendre aucune fonction dans son ancienne société. Pour qui connaît le caractère entier de Pierre Pucheu il paraît inconcevable qu'une interférence ait pu exister entre son activité politique et ses fonctions industrielles. Pour être complet, je dois dire que je ne lui avais pas caché ma désapprobation de son passage au ministère de l'Intérieur [18 juillet 1941-avril 1942.] Bien que des divergences de vue aient surgi entre nous dès cette période, j'ai toujours conservé mon amitié à l'homme privé et j'ai accepté d'entrer dans le conseil de famille chargé de veiller sur ses enfants. Je tiens à préciser qu'à l'exception de Pierre Pucheu, qui pendant trois mois présida au titre Japy le Comité d'organisation de l'industrie mécanique, aucune personne appartenant de près ou de loin au groupe Worms n'a dirigé aucun des nombreux comités d'organisation créés à cette époque. »

[25] février 1941
De Jacques Barnaud : [Extraits d'une note, non datée, classée en 1945, et de son audition par le président Dhers en date du 2 mai 1950.] Sur ses fonctions de délégué général aux relations économiques franco-allemandes. « Au mois de février 1941, lorsque l'amiral Darlan a reformé son ministère et, considérant que le ministère du Travail et de la Production industrielle était trop lourd, a décidé de scinder ce ministère en deux, M. Belin a conservé uniquement le ministère du Travail et c'est Pucheu qui prit alors la Production industrielle. Cette décision était surtout prise pour amoindrir la position de M. Belin qui était accusé de tendances syndicalistes trop marquées. Je n'avais aucune raison de rester chef de cabinet ni de Belin pour le Travail, ni de Pucheu pour la Production industrielle, puisque ce dernier était un homme de formation économique et qu'il n'avait pas besoin de moi. J'ai donc demandé à reprendre des fonctions purement privées. Délégation générale aux relations économiques franco-allemandes. Je fus à ce moment-là l'objet de sollicitations pressantes tant de la part de certains ministres que surtout de hauts fonctionnaires, secrétaires généraux et directeurs de ministères - étant donné la connaissance que j'avais acquise des problèmes qui se posaient en zone occupée et les contacts que j'avais dû forcément avoir dès cette époque avec les autorités allemandes -, qui me demandèrent de ne pas abandonner ma tâche et de rester travailler avec eux. Après de nombreuses hésitations, j'ai accepté le rôle le plus ingrat, celui de centraliser et de coordonner l'action des différents ministères économiques dans leurs relations avec les autorités allemandes. Celles-ci devenaient en effet chaque jour de plus en plus nombreuses ; l'organisation du Majestic s'était considérablement développée et un fonctionnaire ou un service allemand avait été créé pour suivre chacune des branches d'activité de l'économie française. Des pouvoirs économiques avaient été donnés aux kommandantur locales. Il était essentiel, si on ne voulait pas courir le risque de voir ces fonctionnaires débordés par leur tâche et céder sur un certain point ce qui avait été refusé en d'autres, qu'un organisme centralisateur soit créé. Une loi ou un décret portant organisation du ministère de l'Économie nationale créa une délégation générale aux relations économiques franco-allemandes rattachée à ce ministère qui dépendait donc en fait du ministre secrétaire d'état à l'Économie nationale et aux Finances. Chaque semaine, je réunissais dans mon bureau les secrétaires généraux des différents ministères économiques : Économie nationale et Finances, Production industrielle, Agriculture, Ravitaillement et éventuellement Travail. Des directeurs des ministères assistaient également à ces réunions, ainsi que le président de la délégation française pour l'Économie de la commission d'armistice. Des comptes-rendus de ces réunions étaient dressés chaque fois et envoyés aux différents ministères. Chaque semaine, je me rendais à Vichy ou une réunion analogue avait lieu pour traiter des questions de zone libre et plus particulièrement de celles qui étaient en rapport avec les problèmes traités aux commissions économiques d'armistice. Enfin, je suivais les négociations les plus importantes avec les autorités de l'Hôtel Majestic et en particulier auprès du président de l'administration économique allemande, le Dr Michel. Des comptes-rendus hebdomadaires de l'ensemble de l'activité de la délégation étaient rédigés et remis à chaque ministère économique. Il me fut demandé d'assister à titre consultatif au conseil des ministres afin de pouvoir répondre aux questions qui me seraient posées en vue d'éclairer les délibérations. En fait, je n'ai pas dû y prendre la parole plus de trois fois en dix-huit mois ainsi que les procès-verbaux doivent en faire foi. D'ailleurs le texte de loi créant la délégation générale ne prévoyait pas que le délégué général assiste au conseil des ministres et je n'eus pas à prêter serment au maréchal comme les ministres ou secrétaires d'État. J'assistais de plus aux réunions du comité interministériel économique présidé par le ministre de l'Économie nationale et des Finances et auxquelles prenaient part les ministres et secrétaires généraux des différents départements économiques. Je ne signais ni lois, ni décrets, ni arrêtés. Je ne signais même pas en fait d'accords ou protocoles de négociations franco-allemandes comme le faisaient les négociateurs français à la commission d'armistice, sauf peut-être dans deux ou trois cas exceptionnels. Ces accords étaient signés, par les ministres ou secrétaires généraux compétents. Le principal grief porté contre cette organisation est qu'elle aurait facilité la tâche des autorités allemandes, et contribué à étendre les prélèvements allemands et la mise à la disposition de l'industrie française au profit de l'Allemagne. Ce point de vue est entièrement erroné. Tous ceux qui ont vécu cette époque peuvent témoigner que les autorités allemandes ont sans cesse tenté d'éviter cette centralisation de l'autorité française en face de leurs exigences (ainsi qu'il est dit plus haut à propos de la création des comités d'organisation). Ils ont d'abord à cet effet émietté leur propre autorité. Dans le seul domaine économique, commission d'armistice pour l'économie, administration économique du Majestic, Rüstung, Marine, Aviation, Automobile, possédaient des organisations autonomes et il était bien difficile très souvent de savoir à laquelle il fallait s'adresser pour faire valoir une revendication. En fait, je n'avais d'ailleurs de relations directes qu'avec les fonctionnaires du Majestic sous l'autorité du Dr Michel. Ces diverses autorités cherchaient autant que possible à avoir des rapports directs avec les industriels, les commerçants et les fonctionnaires de tous rangs, les convoquaient et leur donnaient des ordres. Elles supportèrent toujours mal les instructions qu'avaient les chefs d'entreprises ou fonctionnaires de se retrancher derrière une autorité supérieure et d'innombrables incidents en résultèrent. Il ne faudrait d'ailleurs pas se méprendre sur le rôle pratique joué par la délégation générale. Même en dehors des fabrications de guerre qui n'étaient pas de mon ressort et de celles de l'industrie automobile qui échappaient à l'autorité allemande du Majestic et à la mienne, un très grand nombre de questions échappèrent à ma compétence. Et tout d'abord toutes les questions courantes qui étaient traitées directement par les fonctionnaires de tous ordres des différents ministères économiques avec les autorités allemandes et que la plupart du temps je ne connaissais même pas. De plus, il arriva très fréquemment que des questions importantes fussent discutées par les ministres eux-mêmes avec les autorités allemandes sans que je fusse au courant. En fait, je considérais surtout mon service d'abord comme un service de dépannage pour aider les hauts fonctionnaires dont les ministres étaient souvent débordés par leur tâche et les industriels qui ne savaient souvent à quelle porte frapper et ensuite comme un service de centralisation et d'information afin d'essayer de renseigner les hauts fonctionnaires sur les négociations menées dans d'autres secteurs... Je n'ai accepté aucun traitement officiel ni lorsque je fus adjoint de M. Léon Noël, ni lorsque je fus directeur du cabinet de M. Belin, ni lorsque je fus délégué général aux relations économiques franco-allemandes. Je considérais que, du moment qu'il m'était impossible de démissionner de mes fonctions de gérant de la Maison Worms, je ne pouvais recevoir aucun émolument officiel... » [Voir sur ce dernier point le 6 août 1941.]
De Renaud de Rochebrune et Jean-Claude Hazera : [Extrait des "Patrons sous l'Occupation. II".] « D'après Henri du Moulin de Labarthète [Jacques Barnaud, dans ses fonctions de délégué général aux relations économiques franco-allemandes] élève au rang de doctrine le "pragmatisme français" : "Un grain d'idéalisme, le goût des responsabilités, la connaissance des [chiffres] composeront une éthique nouvelle, appropriée aux exigences du moment"... Homme de talent, homme de pouvoir, Jacques Barnaud semble cependant desservi par son apparence : il inquiète sans séduire. "II avait l'air d'avoir une perruque et un râtelier et c'étaient ses vraies dents et ses vrais cheveux. Il s'abritait dernière un masque je pense. C'était un homme secret", se souvient François Bloch-Lainé. "II avait une tête de conspirateur, de moine du Moyen Âge, d'éminence grise", confirme Pierre de Calan, qui fut notamment le directeur de cabinet de Jean Bichelonne au ministère de la Production industrielle. François Lehideux, autre patron qui occupa plusieurs postes officiels importants à Vichy, évoque "le visage glabre et des lunettes de pasteur protestant". Il n'était pas moins handicapé lorsqu'il s'exprimait : "II n'avait pas le style que j'avais observé chez les inspecteurs des Finances ; en particulier il ne possédait pas cette façon de brio verbal caractéristique de ces Messieurs-là", écrit René Belin dans ses mémoires ["Du secrétariat de la CGT au gouvernement de Vichy 1933-1942", René Belin, Albatros, 1978]. "II avait le goût des fonctions discrètes, il n'a jamais voulu être ministre", précise gentiment François Bloch-Lainé. Henri du Moulin de Labarthète, qui aime bien décocher des Sèches, est plus direct en rapportant ses souvenirs : "La politique le tenta lui aussi. Mais gêné par sa timidité, desservi par une rare faiblesse de moyens oratoires, mystique de surcroît, Barnaud n'abordait la politique que de biais"... "Barnaud m'apparaît bien comme le conseiller spirituel de la bande", écrit du Moulin de Labarthète. "Mais le vrai chef en est Le Roy Ladurie. Car c'est, toujours, de "Gabriel" que l'on parle, c'est Gabriel que l'on épie, c'est de Gabriel que l'on redoute les réactions. " Fausse impression, très vraisemblablement. Le plus visible des deux, de nombreux indices en témoignent, n'est peut-être pas le plus écouté. »

25 février 1941
De Worms & Cie : Note sur l'acte de société. [Les informations ont été réparties aux dates auxquelles elles se rapportent (11 janvier 1940, 15, 18, 19 et 25 octobre 1940).]

26 février 1941
De Robert Robin, du journal "L'Oeuvre" : Extrait d'un article intitulé "Est-ce bien un nouveau gouvernement ? Est-ce bien le gouvernement de la France ?" « Ces messieurs de Vichy et des trusts réunis se figurent que la collaboration avec l'Allemagne peut n'être traitée que comme une "bonne affaire" pour le capitaliste. Comment pourraient raisonner autrement : M. Barnaud de la Banque Worms, du Comité des prêts du Crédit colonial (où il se trouve co-administrateur avec M. du Moulin de Labarthète), de la Société lyonnaise des eaux et de l'éclairage (du groupe Mercier) ; MM. Achard, Caziot, Pucheu..., sans oublier M. Bouthillier, qui fut fait grand homme par M. Paul Raynaud, ni M. Belin, considéré par les conjurés de la banque Worms comme un "homme sûr". »

27 février 1941
Du journal "L'Oeuvre" : « On ne parlera plus de la diète de Worms. Ces Messieurs viennent de se mettre à table. »
De Jean Luchaire, du journal "Les Nouveaux Temps" : Article. "L'État doit briser la puissance des trusts" (Philippe Pétain) - La banque et l'industrie se sont emparé du pouvoir - Le remaniement ministériel consacre le triomphe momentané du capitalisme français". « Nous voici enfin parvenus, grâce aux intrigues de M. Jacques Barnaud, au règne de Louis-Philippe, c'est-à-dire au règne des banquiers... Emporté par son élan victorieux, M. Jacques Barnaud conquiert une autorité nouvelle, fait accorder une promotion à M. Lehideux, fait nommer M. Pucheu, fait maintenir M. Lafond au secrétariat général de l'Énergie, fait nommer le banquier Moreau-Néret au secrétariat général des questions économiques... A l'instant même où le gouvernement maintient à son poste M. René Belin, l'homme des pétroliers de Londres et de New York, à l'instant où ce même gouvernement nomme délégué pour les négociations économiques franco-allemandes l'homme qui est l'un des principaux associés de la banque juive responsable d'avoir livré à l'Angleterre une fraction importante de la flotte française de commerce, il affirme sa volonté de collaborer avec le Reich ! M. Barnaud a abouti, en un laps de temps relativement court, à un accord économique franco allemand qui va entrer en vigueur à très bref délai... »

28 février 1941
Du journal "La Tempête" : Article intitulé "Une infamie, Worms au pouvoir". « Après six mois de manoeuvres, après six mois de compromis, de commissions versées à droite, à gauche, partout, à l'étranger et en France, la banque Worms, la plus rapace, la plus adroite, la plus perfide, la plus perverse, la plus diabolique, la plus canaille des banques, a réussi à occuper le ministère. Dans le gouvernement sept représentants vont servir les intérêts de la centaine d'entreprises que la banque Worms commandite et contrôle. Sept domestiques obséquieux et cosmétiqués, vont, au pouvoir, aux ministères, à la radio, essayer de nous faire miroiter des intérêts, des avantages, des affaires, et, sept valets grassement payés par les contribuables et la banque Worms vont tirer des commandes, des affaires, des combines, des prébendes pour le banquier Worms, sans coeur comme sans patrie. Le Worms de Paul Reynaud dirige la politique française. Assez, Assez, Assez. Par le feu, nous réduirons tout cela. Par le feu, nous ferons cesser cela. Le feu appelle à lui tous les Français de France qui, las de la tutelle des trusts, veulent libérer la France de la racaille internationale. Tous au feu, contre Worms. »
De Georges Suarez, du journal "Aujourd'hui" : Article intitulé "Le ministère des Trusts". « La justice n'est pas dans la substitution des vainqueurs du moment au vaincu de la veille mais dans l'équilibre des forces. Il suffit de citer les noms épinglés aux postes essentiels de l'économie pour être fixé sur cet équilibre : Achard, trust du lait, du beurre, de la betterave et du café ; Caziot, du Crédit foncier et de la Société des agriculteurs ; Pucheu, du Comptoir sidérurgique, succédané du Comité des forges, Lafond, du groupe Mercier, Barnaud et Belin, hommes de confiance de la Banque Worms, etc. »
De Diogène, du journal "La France au Travail" : Article intitulé "L'exploitation continue". « Qu'y a-t-il de changé depuis quelques mois ? Messieurs les capitalistes juifs et judaïsants ont-ils fait hara-kiri ? A-t-on confisqué leur fortune ? Vous plaisantez. On vient de leur donner des portefeuilles dans le ministère : M. Jacques Barnaud (de la banque juive Worms), MM. Lehideux, Pucheu, Billet sont devenus des personnages importants du nouveau cabinet. »
Du journal "Au Pilori" : Article intitulé "Vichy aux ordres - Hypolite Worms mène la danse - Quelques-unes de ses créatures". « Un décret du 21 janvier 1941 instituant un Comité provisoire de la Marine marchande annonce la nomination, en tant que commissaire du gouvernement de M. Gardanez, directeur adjoint des Transports maritimes près de Vichy- État. En choisissant M. Gardanez, Vichy-État fait, une fois de plus, la preuve de sa collusion avec la banque judéo-anglophile Hypolite Worms. En fait, M. Gardanez est l'administrateur délégué de la Nouvelle Compagnie havraise de navigation, entièrement contrôlée par la Banque Worms et dont M. Hypolite Worms est lui-même le président. »

Février-mars 1941
De Gabriel Le Roy Ladurie : [Extrait d'une note datée du 26 septembre 1944.] « En février-mars 1941, les attaques contre nous reprenant de plus belle dans la presse parisienne et dans les milieux nazis, le Dr Hettlage m'invite à venir à Berlin, se faisant fort de m'obtenir, à certaines conditions, la protection des autorités supérieures du Reich. Je fais établir mon passeport mais prends au dernier moment un prétexte pour ne pas partir. Ziegesar se met seul en route ; dans le train la Gestapo lui subtilise ses dossiers (je n'ai jamais été en Allemagne depuis juin 1939). »

Mars 1941
De Gladys Worms, épouse d'Hypolite Worms : [Extrait d'un entretien accordé le 4 mars 1977.] « Mme Worms qui s'était installée avec sa famille en Angleterre [depuis le déclenchement des hostilités] revint en France en mars 1941, en zone libre. Lors des déplacements qu'il faisait pour aller voir sa femme dans le Midi non occupé, M. Worms faillit être arrêté au passage des deux zones. »
Note [sans émetteur ni destinataire] : Statistiques concernant la Marine marchande française. Ce rapport traite des points suivants : I. Situation avant la guerre (1er janvier 1939) : Tonnage global, nombre et tonnage des navires de plus de 500 tonneaux, classement du tonnage par type de navires, âge moyen de la marine marchande française, vitesse, équipement, navires à vapeur et à moteur, propriété de l'État et propriété privée. II. Situation actuelle (mars 1941) : Tonnage de la marine marchande française actuelle, stationnement des navires, exploitation actuelle, transports urgents et navires disponibles pour ces transports, participation de la marine marchande française au commerce extérieur (réf. aux années 1937 et 1938), problèmes de personnel de la marine marchande.
De Gabriel Le Roy Ladurie : [Extrait d'une note datée du 26 septembre 1944.] « Ziegesar avait alors un réel besoin de justifier sa présence chez Worms par quelque initiative favorable à ses compatriotes. Il insista auprès de ses amis de la Kriegsmarine - qui au surplus connaissait notre Maison à l'occasion des Chantiers du Trait - pour que celle-ci nous confiât ses mouvements bancaires. A de multiples reprises, il me demanda d'ouvrir un compte à l'amirauté. A cet effet il me fit rencontrer plusieurs fois des officiers de l'Intendance maritime. Je déclinai toute ouverture de compte (que d'un trait de plume Ziegesar pouvait à tout instant nous imposer). Je consentis seulement à régler les factures de certains fournisseurs de la Kriegsmarine lorsque celle-ci nous en ferait la demande expresse et à condition qu'il ne s'agisse pas de matériel de guerre mais de meubles, tissus, etc. En fait les demandes nous étaient presque toujours transmises par nos commissaires-gérants. Quelques jours plus tard ces factures nous étaient directement remboursées par l'Intendance militaire. Cette clientèle occasionnelle était déplaisante. En général de basse qualité morale, elle n'était pas sans danger. Mais Ziegesar tenait beaucoup à ces opérations. J'ai cru comprendre qu'il comptait sur l'amitié de la Kriegsmarine pour rétablir ses affaires compromises auprès du Majestic. » [Voir sur les avances à des industriels travaillant pour la Kriegsmarine (31 mars 1941-30 juin 1944), la note de l'expert Gaston Bernard au juge Thirion en date du 7 novembre 1944.]
De Worms & Cie : [Extrait d'une note datée du 28 novembre 1944.] Société des machines agricoles Puzenat. « En mars 1941 nous avons levé la dernière partie de notre option qui représentait 1.170 actions pour un montant nominal de F 1.170.000. A partir de mars 1941, la part de Maison Worms dans la société Puzenat s'élève donc à 3.236 actions sur 11.000 pour un montant nominal de F 3.236.000, soit une proportion de 29.40% dans le capital. » [Voir également une note de Worms & Cie sur la Manufacture centrale de machines agricoles Puzenat en date du 17 juin 1941 qui donne des indications, moins complètes ou plus synthétiques.]

Mars-avril 1941
La succursale de Bordeaux participe à des fournitures d'eau, puis à des manutentions de minerai espagnol, (en liaison avec Rouen), travail qui lui est ordonné expressément par le commissaire von Falkenhausen. [ ?]

Mars-juillet 1941
D'Anatole Bucquet, directeur général de la Nouvelle compagnie havraise péninsulaire : [Extrait de sa déposition devant le juge Thirion, en date du 7 décembre 1944.] "Ville-de-Majunga", "Ville-de-Tamatave" (qui disparaîtra corps et biens dans l'Atlantique Nord le 24 janvier 1943), "Ville-de-Rouen" (qui sera perdu en mer le 28 décembre 1942) et "Bourbonnais" (utilisé pendant quatre ans comme dépôt de troupes), sont arraisonnés en mer par l'Amirauté britannique. Les relations sont complètement interrompues entre la métropole et Madagascar et les trois unités restantes sont utilisées par la Direction des transports maritimes sur les lignes du Maroc et de la côte occidentale d'Afrique. [Sur "Ville-de-Majunga", voir note de la NCHP datée du 7 novembre 1944.]

1er mars 1941
Du journal "Le Fait" : Extrait d'un article intitulé "La Politique nationale". « La Banque Worms, puisqu'il faut l'appeler par son nom, qui est liée aux affaires de navigation, de pétrole, d'électricité et aux trusts agricoles, exerce une incontestable influence sur la "révolution nationale". Car les banques jouent la révolution nationale. A la hausse ou à la baisse, selon les intérêts du moment. N'est-ce point la Banque Worms qui, en 1936, épaula les mouvements nationaux et sociaux, aida même le redressement syndical ? Mais, deux ans plus tard, à la veille de Munich, elle fut belliciste et tenta de briser ceux qu'elle avait soutenus et qui lui résistaient. Cela aussi, c'est de l'Histoire. En juin, son directeur fit passer une partie de la flotte commerciale en Angleterre. Il hésita un instant à s'embarquer sur un de ses cargos. Deux jours après, il était à Paris. Ce n'est que de la politique. »

4 mars 1941
De Renaud de Rochebrune et Jean-Claude Hazera : [Extrait du livre "Les Patrons sous l'Occupation. II", éditions Odile Jacob, 1995, coll. Opus 1997, citant Pierre Nicolle : "Cinquante mois d'armistice".] « "La presse de Paris étale au grand jour le scandale de la banque Worms, celle-ci prend de plus en plus la place enviable que tenait ces dernières années la banque Lazare [sic.]" On imagine le mécontentement de la plupart des collègues qui avaient accueilli avec satisfaction la mise à l'écart des grands banquiers juifs et qui s'organisaient pour limiter la concurrence. C'est dans cette ambiance que va s'inscrire l'"affaire" de la synarchie. »
[Extraits d'une note datée du 5 septembre 1944, d'un historique non daté, classé en 1944 et du rapport n°1 de Gaston Bernard au juge Thirion en date du 13 octobre 1944.] Ateliers et Chantiers de la Seine-Maritime. Sous-marin "L'Africaine". La construction n'en étant toujours pas entreprise, sommation est faite aux Chantiers par une lettre de l'amirauté allemande, qui se termine ainsi : « Si vous insistiez sur votre attitude d'expectative, le chargé des Chantiers serait obligé de prendre des mesures particulières ». La Maison Worms ne reprend pas la construction sous le prétexte que des négociations franco-allemandes sont en cours à Wiesbaden. [Les informations concernant l'attitude des Chantiers à l'égard des autorités allemandes sont synthétisées dans une note classée en 1944 ; voir également la déposition de Pierre Abbat, devant le juge Thirion, en date du 24 octobre 1944. Voir 16 septembre et 3 octobre 1941.]
De Worms & Cie : [Extrait d'une note datée du 24 octobre 1944.] Déréquisition du "Pontet-Canet" par les autorités allemandes.

6 mars 1941
Du journal "La Semaine" : Article intitulé "Barnaud s'installe à Paris - La reconnaissance de Bouth'". « Barnaud serait nommé délégué du gouvernement pour les relations économiques. Il s'installerait à Paris. » Au sujet de M. [Belin ?] : « Sa politique de prudence a réussi. Pourtant, jadis, chacun connaissait ses attaches avec Hypolite Worms. »
Du journal "Au Pilori" : Article intitulé "Parlons encore de Worms". « Pourquoi certaines grandes Maisons [d'armement] ont-elles des "popotes" réservées aux patrons et à leurs invités ? Mais parce que, pour combiner en toute quiétude, il faut avoir ses aises. N'est-ce pas, M. Hypolite Worms et vos associés [et] fondés de pouvoir... »
Du journal "Au Pilori" : Extrait d'un article intitulé "La franc-maçonnerie dans les trusts internationaux". « Il n'y a eu que les âmes candides à s'étonner de voir un secrétaire général adjoint de la CGT, promu ministre de la Production industrielle dans la confusion des circonstances, prendre comme directeur de son cabinet un inspecteur des Finances associé d'une des plus puissantes banques juives d'affaires de Paris. »
Du journal "L'Appel" : Extrait d'un article "La France au travail". « M. Jacques Barnaud (de la Banque juive Worms), M. Lehideux (de la Banque Lehideux), M. Pucheu (des Comptoirs sidérurgiques de France), M. Billiet, etc. sont devenus personnages importants du nouveau Cabinet. Allez donc parler de révolution nationale et sociale à ces gens-là ! »

8 mars 1941
Du journal "L'Oeuvre" : Extrait d'un article intitulé "Sur la politique économique et sociale". « Le désordre du ravitaillement a été à un certain moment si grand que la population de la région parisienne et de toute la zone occupée était à deux doigts de la révolte. C'est sans doute ce que désiraient les organisateurs de la famine. Aujourd'hui enfin, tandis que le chômage augmente, malgré les statistiques officielles, tandis que les salaires de base sont au-dessous du minimum vital, tandis que les classes moyennes sont menacées d'écrasement, tandis que les paysans, victimes de contrôles vexatoires, attendent en vain des engrais, des semences, des bêtes de trait, des tourteaux pour le bétail, nous constations avec amertume que l'État remet le commandement économique à une banque d'affaire et à ses grands vassaux industriels. »
Du journal "La France au Travail" : Extrait d'un article intitulé "L'Éminence grise". « On parle, semble-t-il, un peu trop de la Banque Worms depuis quelque temps. On en parle comme si elle était devenue la nouvelle Banque de France. A Vichy, dans les cercles financiers, dans les ministères, autour de la Source, on évoque le nom de ce banquier israélite comme on le ferait pour celui d'un haut personnage de l'État. Mais il y a deux banques Worms et il y a aussi deux banquiers Worms. Lequel des deux serait devenu le Deus ex machina de la Révolution nationale ? Est-ce Hypolite ? Est-ce Édouard-Raphaël ? Nos lecteurs connaissent le premier ; nous avons déjà eu l'occasion de parler de lui à propos d'une compagnie de navigation dont le siège, comme par hasard, se trouvait à Londres. Un correspondant nous donne d'intéressants renseignements sur le second. Laissons-le parler... »
De Paul Riche, du journal "Au Pilori" : Extrait d'un article intitulé "Mort au juif !". « Voilà à quoi nous sommes réduits pour avoir été confiants sans défense, obligeants, charitables, accueillants, pour avoir traité les youpins sur un plan d'égalité, pour avoir accepté les grands faux principes de la judéo-maçonnerie, pour nous être empêtrés dans le labyrinthe capitaliste de la République juive, pour avoir écouté Blum, supporté Mandel, pour ne pas avoir botté Rothschild, secoué Lazard, dégringolé Halphen, chassé Worms, foudroyé Cornélius Herz, pulvérisé les Lévy... On nous tua 1.700.000 des nôtres entre 1914 et 1918, on nous vola tout notre argent, on nous poussa à la catastrophe 1940, deux millions d'entre nous sont prisonniers, tout cela pour des intérêts juifs, pour que Rothschild, Worms, Lazard, Halphen, Stern, David-Weill, Bloch-Lainé, Fould, Heine, Beckmann, Cahen d'Anvers, Mayer et autres repus d'or puissent suer leur graisse dans les châteaux de province... Ah ! Le Juif Worms continue à nous défier !... Eh bien, ils crèveront avant... Entendez-vous Français de la zone occupée, demain, il n'y aura plus de pain, plus de viande, ici... Des dizaines de milliers d'hectares sont depuis cet été aux mains des juifs... »

11 mars 1941
Du ministère de la Production industrielle, au directeur des Carburants : Demande de « 2 exemplaires des accords conclus à Londres par M. Worms ».

13 mars 1941
Du journal "Au Pilori" : Article intitulé "La flotte marchande de Worms". « L'armement Louis Louis-Dreyfus et l'armement Hypolite Worms, ces deux armements sont, d'ailleurs, associés 100% dans presque toutes les affaires d'armement et possèdent une flotte de près de soixante navires, sont Ies causes de la désagrégation morale dans la Marine marchande. Les officiers n'exécutent pas, pour la plupart, les ordres de sabordage qui leur sont donnés, lorsque les flottes de guerre étrangères leur font la sommation de se rendre. La Compagnie des Chargeurs réunis et la Compagnie des Messageries maritimes sont également sous les ordres des banques Louis Louis-Dreyfus, Hypolite Worms et Lazard Frères. Seize navires ont été arraisonnés et saisis par l'amirauté britannique en janvier et février, soit une moyenne de deux par semaine, moyenne qui sera dépassée pour la première semaine de mars ! » Article intitulé "Les condamnés à mort de M. Hypolite Worms". « Il circule, à Vichy, dans les milieux para-gouvernementaux, une liste de journalistes parisiens condamnés à mort ! Ce sont ceux qui ont osé attaquer M. Hypolite Worms. »

15 mars 1941
Des Services charbons : [Extrait d'une note datée du 18 octobre 1941.] Ouverture d'une succursale à Tours - 1, rue du lieutenant Rose, La Riche - dépendant de la succursale de Nantes.
De Raymond Meynial : [Extrait d'une note datée du 13 novembre 1944.] Société Le Molybdène. Après M. Acker, de la maison Otto Wolf, de Cologne, la Maison Possehl, de Lübeck, demande une offre pour livraison de molybdénite. Refus ainsi qu'à la firme Julius Muller, à Ulm, et la Erz und Metallhandels Ag, qui firent des demandes similaires. Visites réitérées d'un délégué de l'Électrochimie de Nuremberg, l'une des plus grandes firmes allemandes de ferro-alliages, dont les exigences sont également éludées sous le prétexte que la production est réquisitionnée. Les pourparlers avec M. Acker, qui ont traîné pendant près de deux ans, servirent d'excuse pour décliner les avances des autres maisons allemandes. [Le courrier à M. Blondel, président du Comité d'organisation des mines et minerais, Paris, en date du 15 mars 1941, constitue l'annexe n°3 de la note de Raymond Meynial du 13 novembre 1944 - s'y reporter pour en consulter la reproduction. Voir 14 mai 1941.]
De Roger Mennevée : [Extrait de l'article intitulé "La Banque Worms - Histoire générale - Troisième partie - Filiales et participations - Chapitre 3. De 1925 à 1940 (suite)", paru dans Les Documents de l'agence indépendante d'informations internationales en décembre 1949.] Établissements Japy Frères. « M. Pucheu appelé au gouvernement donna sa démission tant de président que d'administrateur. Il a été remplacé en ces deux fonctions par Albert Japy par décision du conseil d'administration du 15 mars 1941, en même temps que celui-ci appelait au conseil Gérard Bardet. »

17 mars 1941
De Worms & Cie : [Extraits de deux notes, l'une du 24 octobre 1944, et l'autre du 13 janvier 1945.] "Mérignac", cargo de ligne à 2 ponts, de 860 tonnes, acheté en 1929, affrété par les Transports maritimes, est réquisitionné par les autorités allemandes. [Voir également une note au contrôleur de la Marine, datée du 15 mai 1941.]

18 mars 1941
De Worms & Cie : Note intitulée "Navires immobilisés à Bordeaux". Navire libres : "Pontet-Canet", "Le-Trait", "Fronsac" ; navires réquisitionnés et non utilisés comme "Kerkena", "Mérignac" et "La-Mailleraye", ce dernier ayant cependant reçu un équipage allemand ; il est possible de faire lever la réquisition. La demande serait faite et suivie par M. Bouteloup qui se rend souvent à Vichy. [Dans une note de Worms & Cie datée du 24 octobre 1944, il est indiqué que "La-Mailleraye", « navire de faible tonnage et d'intérêt commercial secondaire, resta sous réquisition allemande ».]
De la Société française de transports pétroliers : Note. Tableau des membres du conseil d'administration de la société depuis le 19 septembre 1939 (nominations, démissions, remplacements).

22 mars 1941
Dossier [sans émetteur ni destinataire] intitulé "Développement de la Banque Worms & Cie" : Réquisitoire contre la Maison confondue avec la Banque et accusée d'avoir manipulé, dans l'ombre, le gouvernement de Vichy, grâce aux hommes qu'elle y a placés, à ses relations avec ses "associés anglais, hollandais et américains", à son rayonnement politique et économique, - « Aujourd'hui, au moins six ou sept départements ministériels ont à leur tête des amis éprouvés de la Banque Worms et, parmi les comités d'organisation des professions industrielles et commerciales, plus de soixante pour cent des présidents ou directeurs responsables sont des hommes à elle, tandis que le ministre de la Production lui-même et le délégué général à l'Équipement national sont de ses collaborateurs directs » - à son appartenance à la franc-maçonnerie, à l'origine juive de ses dirigeants et protestante de ses collaborateurs, à ses sympathies pour l'Angleterre... « Ainsi la camaraderie polytechnicienne et la solidarité israélite maçonnique ont servi les animateurs d'une entreprise d'une anglophilie vigilante, habile à utiliser toutes les répercussions sur le terrain des affaires, des multiples incidents de dix années de politique d'alliance anglo-française. » Événements abordés : entrée de Jacques Barnaud dans la gérance de la Maison (1929), fondation du département bancaire, augmentation du capital (11 janvier 1940), constitution de la SFTP... Énumération des postes occupés par Jacques Barnaud « centre de l'organisation qui atteint directement tous les domaines de l'activité nationale. Administrateur de la Lyonnaise des eaux, il est en contact direct avec l'industrie électrique et les multiples entreprises de l'ancien groupe Ernest Mercier. Par l'électricité, il rejoint l'électrochimie et l'électrométallurgie qu'il touche aussi du côté métallurgique par son rôle dans les affaires minières de l'Estrellas Mining, de la Compagnie indochinoise d'exploitation minière, de la Compagnie minière coloniale et aussi, pour les métaux précieux, par la participation directe de la Banque Worms dans l'entreprise Marret, Bonnin, Lebel & Guieu ; administrateur de la Société française des transports pétroliers que la Banque a fondée, il y est associé des Desmarais Frères, de Saint-Gobain et de Louis Dreyfus. Il touche les entreprises coloniales par son action au Crédit colonial, à la Minière coloniale et à l'Indochinoise d'exploitation minière déjà nommée. Il touche les affaires maritimes par ses chantiers de construction et par la Havraise péninsulaire et les Chargeurs réunis ; les charbonnages par son Comptoir des agglomérés de houille du littoral français ; il atteint l'aéronautique par la société Air-France où il retrouve Louis Renault, Bréguet, P. Baudouin, Jean Laurent, etc. Il est l'associé de la Banque Lazard à la Société des prêts fonciers d'Amsterdam. Il est en contact avec le Canada par l'Estrellas Mining ; avec les pays scandinaves par le Groupement des exportations pour l'Europe du Nord. Il touche aux pétroles, non seulement par les transports pétroliers, mais au travers de la Banque Lazard, et comme affrètement pour ses achats de mazout, par ses relations suivies avec le groupe Shell. » Attaches de la Banque Worms avec le gouvernement de Vichy : « Par M. Baudouin, grand ami de Jacques Barnaud, par M. Dumoulin de La Barthète [sic], elle a ses grandes et petites entrées auprès du Maréchal, tandis que cinq ministères au moins, et non des moindres, sont directement sous son influence (la Production industrielle avec Pierre Pucheu ; F. Lehideux, délégué général pour l'équipement national de la France nouvelle ; les Finances et l'Économie nationale, avec M. Bouthillier, MM. Baudouin, Baumgartner, Calvayrac, J. Meny, etc ; les Communications avec M. Berthelot ; les Affaires étrangères et le Commissariat d'État aux colonies avec des amis ou des relations de Jacques Barnaud). Activité de Gabriel Le Roy Ladurie, qui « représente la Banque Worms dans diverses entreprises, joue dans cette organisation un rôle qu'on pourrait comparer à celui d'un secrétaire général politique. Il est spécialisé dans les bâtiments et travaux publics, est administrateur de la Société française des sablières de Gennevilliers (société anonyme constituée le 27 avril 1920, dont le siège social est 7, boulevard Haussmann à Paris) ainsi que de la Société immobilière du boulevard Haussmann (constituée le 18 octobre 1910 et qui avait à l'origine pour objet de réaliser l'opération de voirie ayant pour but l'achèvement et le prolongement du boulevard Haussmann entre la rue Taitbout et la rue Drouot, et qui, après une période de prospérité, fut durement frappée par la crise). Réf. à M. de Leusse, qui serait allié aux de Wendel. « Cependant, où la politique de M. Jacques Barnaud a poussé au maximum la puissance d'action de l'entreprise, c'est dans l'utilisation des nouveaux comités d'organisation professionnelle nommés au cours de ces derniers mois par le gouvernement de Vichy... Sur les 36 comités concernant l'industrie lourde française et les industries de transport, nous en avons trouvé 25 qui sont, par la personne de leur directeur responsable ou par la composition de leur comité, sous l'influence directe de la Banque Worms » : Énumération de ces comités et des personnes en question. [Ce dossier est complété par des fiches de renseignements, datées du 15 février au 16 octobre 1941, et portant sur Hypolite Worms, Jacques Barnaud, Gabriel Le Roy Ladurie (état civil, adresse, fortune...) ; Worms & Cie (description de la société) ; l'Union d'exportateurs français pour l'Europe du Nord [voir 5 avril-23 mai 1939] ; la Nouvelle compagnie havraise péninsulaire [voir 29 octobre 1931, 1er avril 1932, 27 juin 1939, 31 décembre 1939, 17 décembre 1940], (« actuellement, la société salarie une quinzaine d'employés, et, en raison des événements, les affaires sont très calmes » ; Air France (« le 2, rue Marbeuf, à Paris, où se situe son siège, étant occupé actuellement par les Allemands, la société est transférée au 16, avenue Georges V, mais son activité se trouve à Marseille - boulevard de la Corniche » [voir 11 décembre 1932, 20 septembre 1933, 27 avril 1937, août 1939], informations sur les exercices 1937 et 1938) ; la Société anonyme d'électrochimie et d'électrométallurgie et des aciéries électriques d'Ugine (siège : 10, rue du général Foy, Paris, durée : du 2 août 1889 à 2.000, modifiée en 1922 pour prendre la dénomination actuelle, objet : production des chlorates et autres produits chimiques hydroélectriques, usines électrothermiques en France, usines thermiques, gisements de [...] fluor et bauxites dans le Var, évolution du capital, obligations, conseil d'administration, historique : « Cette société a à sa tête un groupe de personnes ayant de sérieux moyens financiers et possédant des intérêts dans d'autres affaires industrielles... En dehors de sa propre exploitation la société demandée est intéressée dans diverses autres entreprises au nombre desquelles on compte... », bilans 1936-1939), les Chargeurs réunis (3, boulevard Malesherbes, Paris, société anonyme, durée : 20 ans du 12 janvier 1872, prorogée jusqu'au 12 février 1942, puis jusqu'en 2041, capital, objet : exploitation de tous services maritimes de transport, notamment du Havre en Amérique, Amérique du Sud, côte occidentale d'Afrique, Indochine, conseil d'administration, historique depuis 1914, implantations, flotte, lignes desservies, bilan au 30 juin 1937, au 30 juin 1938, éléments du bilan de l'exercice en cours), la Compagnie charbonnière Klöckner (Compagnie française Klöckner-Humboldt-Deutz, 155, boulevard Haussmann, Paris, durée : 50 ans à dater du 2 mars 1929, objet : En France, colonies françaises, pays de protectorat, à l'étranger, importation, vente, fabrication de machines et installations mécaniques de tous genres et notamment de moteurs et véhicules motorisés, exploitation de tous procédés industriels concernant la préparation et le traitement du charbon, minerais et autres, etc. modifié suivant délibération du 27 janvier 1939, capital, historique : la société est appuyée par un groupe allemand Klöckner de Duisbourg. Elle dispose de chantiers et entrepôts à Rouen, Nice, Bordeaux et Sète. Elle a pris des participations dans d'autres sociétés, notamment en date du 10 août 1932, dans la société Chantiers des petits ports à Paris).]

24 mars 1941
Note [sans émetteur ni destinataire] : France Navigation. Compte-rendu d'un entretien avec M. Salanson. L'actif de la faillite va être d'environ 90 millions contre les 50 millions de passif qu'il y avait au mois de septembre 1939. L'État, en réquisitionnant la flotte d'après la loi de 1938 mettait la société dans l'impossibilité de se relever, les indemnités d'affrètement et tous les avantages de la charte ou du contrat de gérance ne devant pas lui être payés, mais seulement la faible contrepartie prévue par la loi sur la réquisition non amiable. France Navigation, accusée d'être d'essence communiste, était, en conséquence, indésirable... Toute mesure de nature à conserver à l'État le bénéfice éventuel qui résulterait de l'utilisation par lui des navires de France Navigation, était un acte hautement désirable. Survint le procès de Toulon où tous les dirigeants furent acquittés alors que les souscripteurs reconnurent qu'ils n'avaient servi que de boîte aux lettres, recevant l'argent de leur souscription de la main droite pour le remettre au notaire de la main gauche. La presque intégralité de ces sommes venait du Parti communiste espagnol [dont une grosse partie des fonds venait de l'URSS.] Cet acquittement permit aux dirigeants de France Navigation et à ses associés anglais et belges, d'obtenir que la réquisition brutale fût remplacée par la charte-partie type affrètement. Ainsi la société va toucher de l'État toutes les indemnités prévues à la charte. La gérance des vapeurs ne lui fut cependant pas rendue et elle ne touchera pas les indemnités de ce chef, qui reviennent aux gérants techniques qui ont été choisis par l'administration. Dès sa création, France Navigation gagna beaucoup d'argent : les frets pour l'Espagne étaient très élevés et les navires ne chômaient jamais puisqu'ils étaient choisis en priorité par le Fronte Popular. Elle ne commença à perdre que, lorsque le général Franco gagna la partie et M. Salanson, qui était gérant du pool des armements exploitant les lignes Afrique du Nord-ports du nord français, reconnaît dans ses pertes le contrecoup de la baisse des frets provoquée par France Navigation pour concurrencer les armements en place. Quand France Navigation aura touché la totalité de ses indemnités, payé toutes ses dettes et qu'il lui restera un actif aussi important que celui qui est annoncé, ne sera-t-elle pas en état de reprendre l'exploitation de sa flotte ? M. Salanson regrette qu'un séquestre ait été nommé et que l'on continue à déclarer que l'argent vienne du Parti communiste espagnol, ce qui donne un argument au général Franco qui considère que la flotte de France Navigation doit être rendue à l'Espagne. S'il y avait vente de la flotte, elle devrait se faire aux enchères, vu le nombre et l'empressement des amateurs. Il est probable que la gérance conjointe des Chargeurs réunis, de la Compagnie générale transatlantique et de Worms & Cie, durera encore 6 mois, ou un an, peut-être deux. Le jour où elle cessera, ou bien les bateaux auront été rendus à France Navigation ; ou bien, celle-ci étant de nouveau poursuivie comme communisante, les navires seront vendus aux enchères, au profit de l'État. »
De E.L. Guernier, à F. Blondel, Comité d'organisation des minerais et métaux bruts, Paris : « J'ai l'honneur de vous remettre, inclus, une note au sujet des demandes d'achat de minerai de molybdène qui ont été formulées par Monsieur Acker. Etant donnée l'insistance et le mécontentement dont a fait preuve Monsieur Acker, je me vois dans la nécessité de dégager complètement ma responsabilité sur les suites que pourrait comporter notre absence de réponse. »

27 mars 1941
De Worms & Cie Bordeaux, à la direction générale des Services maritimes, Nantes : Note intitulée "Situation des "Le-Trait" - "Pontet-Canet" - "Fronsac". « Nous avons [insisté] à nouveau en vue du départ pour la Méditerranée des "Le Trait" et "Pontet-Canet" et cet après-midi, Monsieur de Bourayne nous a fait savoir qu'il fallait prendre nos dispositions pour faire partir ces deux navires à la marée de mercredi. »

29 mars 1941
A la direction générale des Services maritimes, Nantes : Note intitulée "Départ éventuel des navires de Bordeaux". Navires libres, susceptibles d'être mis en route, sur Casablanca, c'est-à-dire "Le-Trait, "Pontet-Canet" et "Fronsac". « En ce qui concerne les navires réquisitionnés actuellement par les autorités occupantes, il n'y aurait, aux dires de notre interlocuteur, aucune chance d'en obtenir la déréquisition. »

Mars-avril 1941
[Extrait d'une note non datée, adressée à M. Godefroy et classée en 1945.] Services maritimes. « Les exigences des Allemands ont porté : en mars/avril 1941 sur 5 fournitures d'eau exécutées sur nos concessions, fournitures qui auraient dû incomber au port autonome, et qui ont été effectivement assumées ensuite par lui. »

Avril-juin 1941
[Extraits d'une note, non datée, classée en 1943, de l'interrogatoire de Gabriel Le Roy Ladurie par le juge Georges Thirion en date du 16 novembre 1944 et de l'audition de Raymond Meynial en date du 17 novembre 1944.] Raymond Meynial est en voyage d'études en Afrique du Nord (la création des Services bancaires d'Alger devait en résulter). Lors d'une visite auprès de la société Le Molybdène, il réalise l'opportunité que représente la réorientation de l'activité minière vers la production et la commercialisation des minerais de cuivre, ce à un moment où, les Allemands, par la voix de M. Acker, le représentant d'Otto Wolf à Paris, tentent d'obtenir une livraison de molybdénite. L'intention de l'occupant est de fournir le matériel nécessaire au doublement de la capacité de production des mines d'Azzeggour, à condition qu'une parité importante de ladite production soit réservée et serve à payer les frais de la nouvelle installation. Un ingénieur conseil de Worms & Cie démontre aux techniciens allemands qu'un tel projet est irréalisable : deux ou trois brèves conversations ont lieu à ce sujet dans les bureaux d'Otto Wolf, rue de la Boétie. Par ailleurs, les galeries de la mine d'Azzeggour servent à cacher des armes et munitions détenues en excèdent des autorisations de la Commission d'armistice ; ces galeries sont murées et tous les plans des galeries refaits de manière à ce que les Allemands ne puissent avoir connaissance de l'existence de ce dépôt. [Voir juin 1941.]
A Georges F. Doriot, Boston : [Extrait d'un courrier daté du 7 avril 1943.] Ouverture de la succursale d'Alger, 7, boulevard Maréchal Pétain. « Notre Maison a en avril 1941 installé à Alger, une succursale de son département banque, qui fonctionne en liaison avec ses services maritimes installés en Afrique du Nord depuis plus de 50 ans. C'est à M. Lucien Guérin, qui faisait autrefois partie de notre état-major parisien, qu'a été confiée la direction de notre nouvelle agence. En vue de la reprise des affaires entre l'Afrique du Nord et les États-Unis d'Amérique, nous nous permettons donc de vous adresser ci-inclus, spécimen de signatures des personnes pouvant engager valablement d'Alger, les Services bancaires de notre Maison. » Liste jointe des signatures autorisées. [Dans une lettre adressée à Georges F. Doriot, le 26 mai 1943, Lucien Guérin établit en juin la fondation de la succursale, voir ci-après.]

2 avril 1941
De Worms & Cie : [Extrait d'une note datée du 24 octobre 1944.] "Le-Trait" et "Pontet-Canet" sont expédiés sur Casablanca.

2 avril-15 décembre 1941
De Roger Mennevée : [Extrait de l'article intitulé "La Banque Worms - Histoire générale - Troisième partie - Filiales et participations - Chapitre 3. De 1925 à 1940 (suite)", paru dans Les Documents de l'agence indépendante d'informations internationales en novembre 1949.] Société française de métrographie. M. Rialan, qui n'était plus administrateur au début de 1940, était le seul actionnaire présent en dehors des membres du conseil d'administration, aux assemblées générales du 2 avril et du 15 décembre 1941. Il fut, à ce titre, nommé secrétaire de ces assemblées. A la suite de cette concentration des titres entre les mains de Worms et Cie, l'assemblée du 2 avril 1941 décida la liquidation anticipée de la société, à compter du 10 mars 1941. M. Louis Roge fut nommé liquidateur, liquidation confirmée par l'assemblée du 15 décembre 1941.

5 avril 1941
De Diogène, du journal "La France au Travail" : Extrait d'un article intitulé "Les gros d'abord". Référence à la création du commissariat aux affaires juives et à la nomination de Xavier Vallar. « Je ne suis pas d'accord avec Xavier Vallar lorsqu'il déclare : "Il y a un petit nombre de très vieilles familles juives assimilées". Car ces vieilles familles juives prétendues assimilées sont les fameuses 200 familles dont nous dénonçons les méfaits depuis des années. Voulez-vous des noms, les voici. Famille Rothschild, famille Stern... famille Goudchaux, famille Worms. Sous prétexte que ces tribus sont assimilées - ce qui est faux puisqu'elles ne s'allient qu'entre elles et restent donc juives 100% - on voudrait les traiter à part. Si c'est ça le règlement du problème juif en France, grand merci ! Nous, anticapitalistes socialistes, nous n'en voulons pas. Ce n'est pas parce que ces grands juifs donnent aux bonnes oeuvres, aux curés et au parti monarchiste qu'ils sont de bons français... »

8 avril 1941
A la direction générale des Services maritimes, Nantes : Note intitulée "Départ de "Pontet-Canet" et "Le-Trait" pour la Méditerranée". « Nous vous confirmons ce que nous avons dit à Monsieur L. Émo aujourd'hui, au sujet des démarches que nous avons faites à Vichy, pour obtenir le renvoi de "Fronsac" vers le Sud. Nous avons souligné que la question des navires réquisitionnés ne pourrait être traitée qu'après le départ de tous ceux qui n'y sont pas, sauf "Lussac", en réparations. » [Dans une note de Worms & Cie, datée du 24 octobre 1944, il est indiqué que la tactique pour sauver le "Lussac" a consisté à faire traîner les réparations du en longueur.]

15 avril 1941
Des Services charbons : [Extrait d'une note datée du 18 octobre 1941.] Ouverture (officieuse) d'une succursale à Landerneau - 13, boulevard de la Gare - dépendant de la succursale de Bayonne.

16 avril-26 juin 1941
De Roger Mennevée : [Extrait de l'article intitulé "La Banque Worms - Histoire générale - Troisième partie - Filiales et participations", paru dans Les Documents de l'agence indépendante d'informations internationales en mars 1949.] Compagnie charbonnière de manutentions et de transports. Augmentation, par les assemblées du 16 avril et 26 juin 1941, du capital social de 6 à 9 millions de francs par l'émission au pair de 30.000 actions de 100 F, sur lesquelles Worms et Cie souscrit 2.291 actions (229.100 F) par compensation, Hypolite Worms personnellement 177 actions (17.700 F) en espèces, et Louis Vignet, de son côté, 25 actions (2.500 F). La majorité des titres (25.233 sur 30.000) est couverte, par compensation, par la Compagnie française des mines de Powell-Duffryn.

17 avril 1941
De Worms & Cie : [Extrait d'une note datée du 24 octobre 1944.] Le "Fronsac" est envoyé en Afrique du Nord.
De Roger Mennevée : [Extrait de l'article intitulé "La Banque Worms - Histoire générale - Troisième partie - Filiales et participations - Chapitre 3. De 1925 à 1940 (suite)", paru dans Les Documents de l'agence indépendante d'informations internationales en décembre 1949.] Société privée de réescompte. « Par délibération du 17 avril 1941, l'assemblée générale des actionnaires décida d'augmenter le capital de 5 millions de francs par l'émission au pair de 10.000 actions nouvelles de 500 francs qui furent souscrites par Worms et Cie (2.700 actions), Jacques Barnaud 300 (actions), Banque des pays du Nord (3.000 actions), et différents membres de la famille Vernes (4.000 actions). »

21 avril-12 décembre 1941
Échange de notes entre Worms & Cie Paris, la direction générale des Services maritimes à Nantes et la Nouvelle Compagnie havraise péninsulaire : Rémunération des officiers de la Marine de commerce en regard du nouveau barème des soldes (1er juin 1940). Tableaux descriptifs des soldes des officiers à bord des navires : "Grand-Quevilly", "Château", "Jumièges", "Caudebec", "Normanville", "Lussac", "Kerkena", "Saint-Albert", "Margaux", "Léoville", "Sauternes", "Pontet-Canet", "Médoc", "Pomerol", "Le-Trait", "Espiguette", "Mérignac", "Listrac", "Pessac", "Bidassoa", "La-Mailleraye", "Fronsac".

22 avril 1941
De Roger Mennevée : [Extrait d'un article intitulé "La Banque Worms - Histoire générale - Suite - Ses opérations pendant l'occupation de 1940 à 1944", paru dans Les Documents de l'agence indépendante d'informations internationales, en avril 1952.] Société de courtage maritime et d'études. « Par délibération des associés en date du 22 avril 1941, le capital avait été porté à 500.000 F par l'émission de 400 parts nouvelles de 1.000 F souscrites en espèces. Les insertions légales faites à l'époque à propos de cette opération, n'ont pas précisé quels avaient été les souscripteurs de ces nouvelles parts, ni la répartition du capital qui en découlait. Il en ressort cependant que des nouveaux associés sont intervenus. »

30 avril 1941
De Worms & Cie : [Extrait d'une note sur Société privée d'études et de banque, en date du 16 juin 1941.] Situation au 30 avril 1941.

1er mai 1941
De Roger Dessort, du journal "L'Appel" : Extrait d'un article intitulé "Questions à M. Xavier Vallat, commissaire général aux questions juives". « MM. David-Weill et Barnaud, de la Maison Worms & Cie et le juif hongrois Garaï font-ils encore la pluie et le beau temps à Vichy, dans l'entourage même de ceux qui prétendent faire cette Révolution nationale, voulue par le chef de l'État ? Quel rôle jouent-ils dans le règlement de la question juive ? »

8 mai 1941
D'Aristophane, du journal "L'Appel" : Extrait d'un article intitulé "Feu Casimir de La Rocque". « Édouard de la Rocque habitait, en 1937, route de Ponctacq, à Lourdes et 4, rue Carnot, à Versailles. Vers 1934, ce personnage fourbe et poltron - bien plus que ses deux autres frangins - commença à se manifester dans la presse. Il avait pour cette profession des connaissances qu'il avait dû acquérir dans des emplois subalternes dans telle compagnie minière du Nord... C'est ainsi qu'il fit paraître "Questions du Jour" où le nom du trouble Mavachine, depuis assassiné au Bois de Boulogne, brillait parmi d'autres aussi étonnants que le sien. Puis vint la première mouture du "Courrier royal", sous la forme d'un dépliant illisible et prétentieusement vide. Lorsque la Banque Worms devint la bâilleuse de fonds de ce Courrier - même pas de Varenne ! - (et cela, grâce à Mavachine), le journal monarchiste élut imprimerie ordinaire chez le juif Georges Lang. Cela coûtait quelque 30.000 francs par numéro. Rien que d'impression "offset"... Lorsque Worms commença à renâcler devant les chèques "épuisés" d'Édouard, feue Mme Any Jamet, directrice de "Rive Gauche" introduisit la Banque Amar dans la place. Que faisait au "Courrier royal" M. du Moulin de Labarthète, où il avait bureau et haute main ténébreuse. Représentait-il la Banque Worms ? »
De l'enseigne de vaisseau Eve, commandant le "Cérons" : Sur les événements survenus entre le 8 et le 12 juin 1940, date de la perte du navire.

9 mai 1941
De Nutter McClennen & Fish, à Georges F. Doriot, Boston : Préparation d'une entrevue avec Mr. McPherson. « He is Counsel to the Custodian whose department is a subdivision of the Department of State of the Dominion of Canada... McPherson said that his investigation had indicated that you were pro-Vichy. I laughed it off in a general attitude that it was as unimportant as whether you parted your hair on the left or the right side, and I immediately said that I did not know about that but that I did know that you had lived in America nearly twenty years and that you were an American citizen... I did say that you had for years known many prominent men in France, and as a matter of fact Mr. Reynaud was a very close friend of yours. I also indicated that you were well known to the Worms people... Source of the Funds. They [Mrs. McPherson & Beckett] have asked me how the funds were transmitted physically from Europe, whether they were shipped by Imafiza to you personally or just how they did come over here. I told them that I did not know the exact details; that the people on the other side thought of anything in the North American continent as America; and that although some funds may well have been sent to Montreal rather than New York it was probably because it was more convenient with the office set-up that you had established in Montreal to handle the funds. On the other hand, I said I thought that part of the Securities and a small amount of the cash had come from Amsterdam or somewhere to Brown Brothers in New York... » Points passés en revue : Ludi's Introduction to the Situation. Dealings hereafter in relation to assets in the United States. Transfers. Canadian set-up for the Future. Immediate Steps. General Approach. February 1941 Directors Meeting.

10 mai 1941
De Maurice Delaunay, du journal "Le Feu" : Article intitulé "La Conjuration" et consacré à une banque - dont le nom n'est pas donné - qui « a fait de Paul Reynaud, homme politique sans troupe, sans parti, sans organisation, sans argent, le chef de la France. C'est elle qui l'a hissé au pouvoir par les manoeuvres de ses agents français et étrangers... C'est cette banque qui est venue au secours de Paul Reynaud. Reynaud sera acquitté et sauvé parce qu'il a bien servi la conjuration, parce que la conjuration est puissante. »

14 mai 1941
De Raymond Meynial : [Extrait d'une note datée du 13 novembre 1944.] Société Le Molybdène. Devant les menaces de sanctions proférées par M. Acker devant les tergiversations de la société à fournir du minerai, Eugène Guernier rend visite à M. Blondel, directeur du Comité d'organisation des mines et minerais. Celui-ci considère que la société ne peut plus, sans courir de graves dangers, résister par elle-même aux exigences de M. Acker. En donnant son accord pour que la société fasse cette offre pour une quantité limitée, M. Blondel demande d'y ajouter la réserve formelle de l'accord du gouvernement français afin de retarder encore la décision définitive. [Voir 15 mai 1941.]

15 mai 1941
De R. Mazière : [Extrait d'une note datée du 19 mars 1945.] Est détaché à l'usine de carbonisation de Haut-Mauco pour sa mise en route et son exploitation pendant les quatre premiers mois.
Au contrôleur de la Marine, Paris : Note intitulée "Déréquisition du "Mérignac". « Le secrétariat d'État à la Marine a bien voulu attirer notre attention sur l'opportunité assez urgente qu'il y avait à ne pas laisser des unités inutilisées à Bordeaux et c'est pourquoi la plupart de celles qui étaient disponibles à cette époque ont été envoyées dans le sud, et singulièrement, en Méditerranée, où d'ailleurs elles faisaient besoin. Notre "Mérignac" se trouve encore en Gironde, sous réquisition des autorités allemandes mais nous constatons qu'il ne sert point et qu'il est immobilisé dans le port depuis que nous en avons été dépossédés, c'est-à-dire depuis le 17 mars 1941. » [Dans une note de Worms & Cie, datée du 24 octobre 1944, il est indiqué : « Les démarches entreprises pour sauver le "Mérignac" échouèrent, car les Allemands ayant effectué d'importants travaux pour transformer ce cargo en navire-citerne, refusèrent de le déréquisitionner. »
[Extraits de la note de Raymond Meynial datée du 13 novembre 1944, de celle de Marcel Vieille datée du 14 novembre 1944, et d'un article paru dans le journal "Liberté" le 21 décembre 1944.] Société Le Molybdène. Eugène Guernier adresse à M. Acker une offre de 25 tonnes de molybdénite, et signale à nouveau que la société est toujours soumise à la réquisition du gouvernement du Maroc, que celle-ci ne peut être levée que par le Comité d'organisation des minerais et métaux bruts et termine par les réserves expresses suivantes : « Il est formellement convenu que la présente offre ne saurait comporter aucun engagement de notre part tant que le Comité d'organisation des minerais et métaux ne nous aura pas signifié l'autorisation formelle de livrer la quantité proposée et donné son accord complet sur le prix indiqué ». Or, cette offre étant faite à un prix qui n'a pas obtenu l'accord du Comité d'organisation, son directeur, M. Blondel proteste contre celle-ci en ces termes : « Je vous signale qu'en fournissant des conditions aussi précises vous avez outrepassé mes instructions ; en particulier, je ne peux accepter les offres de prix que vous avez faites et, en ce qui me concerne, cette question doit être réservée ». L'offre devient donc nulle, conformément aux réserves exprimées dans la lettre du 15 mai 1941. Le gouvernement français et le gouvernement marocain ont par conséquent toutes possibilités pour retarder ou empêcher la livraison demandée. [Les courriers à Karl Acker, délégué du groupe Otto Wolff, et à F. Blondel, président du Comité d'organisation des mines et minerais, tous deux datés du 15 mai 1941 constituent les annexes n°4 et n°5 de la note de Raymond Meynial du 13 novembre 1944 - s'y reporter pour en consulter la reproduction. Voir 21 mai 1941.]

18 mai 1941
Du journal "Jeunesse" : Article intitulé "Casiroque de la Mire" dans lequel il est mentionné qu'Édouard de La Rocque « pactisait avec les banques juives Amar et Worms ».

19 mai 1941
Du journal "Réveil du Nord" : Article intitulé "La Domination des Juifs sur la vie économique française" dans lequel la Maison Worms & Cie est citée parmi les banques privées juives.
De Pierre Assouline : [Extrait de "Une Éminence grise - Jean Jardin - 1904-1976", Éditions Balland, 1986, pp. 75-83.] « Après la mort accidentelle, en mai 1941, de Jean Coutrot, très brillant ingénieur, polytechnicien et théoricien de l'économie présenté, à tort, comme l'animateur sinon le chef du "mouvement synarque", les Allemands saisissent des documents chez lui [réf. Archives nationales 468 AP 33, dossier JC 33 Dr 4 "Notes de la Gestapo".] Notamment son "carnet de poche". II est décortiqué, passé au peigne fin. On croirait un annuaire du gouvernement et de la haute administration. »
De Renaud de Rochebrune et Jean-Claude Hazera : [Extrait du livre "Les Patrons sous l'Occupation. II", éditions Odile Jacob, 1995, coll. Opus 1997.] Au sujet de la synarchie. « Au printemps 1941, ceux qui sont devenus les véritables manipulateurs du "complot", des hommes qu'on peut situer dans l'entourage de Laval, vont mettre entre les mains de Martin le texte d'un pacte auquel auraient adhéré depuis des décennies tous les membres d'un certain "Mouvement Synarchiste d'Empire" et qui constituerait en quelque sorte la charte fondatrice de la société secrète. Cette élucubration illisible a la particularité et, pour son destinataire, le mérite d'être indirectement attribuée à un polytechnicien de la fin du XIXe siècle, Alexandre Saint-Yves d'AIveydre. De plus, la copie qu'on transmet au docteur vient, lui assure-t-on, de chez un autre polytechnicien, Jean Coutrot. Esprit inquiet et brillant, auteur de multiples livres plaidant pour une entreprise plus sociale, pilier de l'association de polytechniciens "X crise", cet agitateur d'idées agaçait et intriguait beaucoup de monde à l'époque. Or il vient de se tuer le 19 mai 1941 en tombant de son domicile par la fenêtre. Tous les témoignages de ses proches penchent pour un suicide. Et il semble que les copies du fameux pacte qu'on a alors trouvées, avec ce qu'il fallait de notes pour suggérer un complot anti-pétainiste en cours, aient été glissées dans l'appartement du défunt après sa mort. Mais pour Martin, il était trop tentant de voir dans ce suicide une exécution. Et les ingrédients étaient tous là pour monter une belle histoire. Arrosez le tout d'une bonne dose d'antisémitisme et de xénophobie et vous avez la première version de la légende synarchiste telle que la sert à ses commanditaires de Vichy le Dr Martin, qui dénonce au passage le "trust" Worms comme l'inspirateur du "complot". Pourquoi Worms ? Sans doute parce qu'il n'y avait pas de meilleur "diable" présentable à l'opinion que ce grand patron anglophile et supposé juif et sa banque d'affaires à la fois très connue et aux activités discrètes. Worms avait déjà été attaqué en tant que tel dans la presse et son nom était donc disponible dans la boîte à outils du fabriquant de rumeurs. De plus, Jacques Barnaud et ses amis et relations pesaient effectivement d'un poids important dans le gouvernement Darlan, comme l'avait remarqué d'emblée du Moulin de Labarthète, et ils incarnaient bien tout ce que détestaient Martin et ses manipulateurs proches de Laval, toujours en disgrâce. Pour Martin, les chefs de la synarchie sont au nombre de deux : Bouthillier et Le Roy Ladurie ; leurs principaux soutiens : Barnaud, Lehideux, Belin, Bichelonne, Pucheu et quelques hauts fonctionnaires. Yves Bouthillier est le représentant type, le symbole même de l'inspection des Finances. » Cursus d'Yves Bouthillier, de François Lehideux, Jean Bichelonne, Pierre Pucheu.

21 mai 1941
De Raymond Meynial : [Extrait de l'annexe n°6 d'une note datée du 13 novembre 1944 - s'y reporter pour en consulter la reproduction.] Courrier de F. Blondel reçu le 21 mai 1941. Offre remise par Karl Acker pour livraison de 25 tonnes de molybdénite. [Voir 24 mai 1941.]

23 mai 1941
"Capitaine-Damiani" (SFTP) est torpillé dans le détroit de Messine.

23 mai-1er juillet 1941
De Roger Mennevée : [Extrait d'un article intitulé "La Banque Worms - Histoire générale - Suite - Ses opérations pendant l'occupation de 1940 à 1944 (suite)", paru dans Les Documents de l'agence indépendante d'informations internationales, en juin 1952.] Fondation par acte du 23 mai 1941 de la Société franco-continentale d'importation et d'exportation (Cimpex), par Kiliam Bertrand Marie Jacques Hennessy, société ayant pour objet : Toutes opérations industrielles, commerciales ou financières ayant pour but de faciliter soit directement, soit indirectement, toutes relations économiques et échanges entre, d'une part, la France, les colonies françaises, les pays de protectorat, territoires sous mandat et éventuellement tous autres pays d'influence française, d'autre part l'Allemagne et les pays situés à l'est de la France, et ce, notamment, par... Le capital social fixé à 1 million de francs en 1.000 actions de 1.000 F, est réparti entre Louis de Beauvoir (490 actions), Worms et Cie (160 actions), Davum, compagnie de Dépôts et agences de ventes d'usines métallurgiques (100 actions), Société des Établissements Japy Frères (100 actions), Hauts-fourneaux et fonderies de Pont-à-Mousson (100 actions), Karl Kessler, industriel allemand, (20 actions), Comptoir fluvial du Nord et de l'Est (10 actions), Killan Hennessy, fondateur (10 actions), Roger Paringaux, industriel, (10 actions). Le siège social est 41, boulevard Haussmann, dans un immeuble de Worms et Cie. L'assemblée générale constitutive du 1er juillet 1941, tenue sous la présidence de M. Hennessy, assisté de MM. de Beauvoir et Meynial (celui-ci représentant Worms et Cie) comme scrutateurs, a nommé comme premiers administrateurs :... » (Statuts publiés dans le Journal spécial des sociétés par actions du 28 juillet 1941.)

24 mai 1941
De E. L. Guernier, Le Molybdène, au Comité d'organisation des minerais et métaux bruts, Paris : « Nous avons reçu de la société Sulfates & Produits chimiques...une commande de 500 tonnes de chalcopyrite flottée titrant en moyenne 35% de cuivre, à provenir de notre exploitation d'Azegour... Je vous signale, à toutes fins utiles, que ce projet de commande a reçu l'approbation de notre administrateur sur place, le Bureau de recherches et de participations minières. [Voir la note de Raymond Meynial datée du 13 novembre 1944 au sujet de la réorientation des activités minières du Molybdène dans la production de minerais de cuivre et sur la réaction des autorités d'occupation. Voir 14 juin 1941.]

29 mai 1941
Du général Lavigne-Delville, du journal "Au Pilori" : Article intitulé "Le Trio Juif, Franc-Maçon, Parlementaire contre le Maréchal". « La contre-attaque juive est différente : elle se fait par infiltration. Le juif est I'intermédiaire né, donc le parasite. Son infiltration utilise pour cela les trusts et surtout les banques. La plupart de celles-ci sont à mentalité juive ; les plus camouflées sont les plus efficaces. J'en connais une qui, débarrassée le 18 octobre 1940 (il était temps) de son gérant juif, d'ailleurs excellent catholique, contrôle à la fois assurances et navigation. Ses gérants, bien placés comme intermédiaires terrestres et maritimes vont des conseils du gouvernement aux ordres convertisseurs de juifs, en passant par des ambassadeurs métis. On connaît ces banque USA de Wall Street - les Federal Bank Guaranty Trust, les Kuhn Loeb Clean et autres Warburg, spécialistes de la contre-assurance politique qui ont joué un tel rôle dans les révolutions récentes de l'Europe. Le tout est de sauver les capitaux et d'en investir de nouveau. »
De Jean Mericourt, du journal "Au Pilori" : Article intitulé "Il faut publier les adresses des maisons juives". « Les assureurs juifs ne manquent pas. Sans parler des plus importantes compagnies d'assurances contrôlées par les juifs telles que Worms... Tous les Français savent que les mesures contre les juifs sont inévitables ; serons-nous toujours à la remorque ? Il ne doit plus rester de juifs en Europe. M. le commissaire de Vichy pense-t-il cependant en garder quelques-uns en France ? »

30 mai 1941
De Worms & Cie : [Extrait d'une note sur les Établissements Japy Frères datée du 14 juin 1941.] « MM. Worms & Cie étaient propriétaires lors de la plus récente assemblée générale (assemblée générale ordinaire annuelle du 30 mai 1941) de 117,801 actions sur un total de 266.668, soit 44% du capital social. »
De Roger Mennevée : [Extrait d'un article intitulé "La banque Worms en 1951 et les appels aux capitaux de son groupe d'affaires", paru dans Les Documents de l'agence indépendante d'informations internationales, en janvier 1952.] « Gérard Bardet devient administrateur des Établissements Japy Frères. Sa nomination a été ratifiée par l'assemblée générale du 30 mai 1941, sans qu'aucune explication ait été fournie à cet égard, mais il suffit de lire un peu attentivement le rapport du conseil d'administration soumis à cette même assemblée pour constater que Gérard Bardet avait été nommé administrateur en remplacement de Pierre Pucheu qui avait été appelé aux fonctions de secrétaire d'État à la Production industrielle, et qui appartenait précisément au "groupe synarchique Worms". »

31 mai 1941
De Worms & Cie : [Extrait d'une note non datée sur la Société française des sablières, classée en 1941.] « L'exercice 1941, à la date du 31 mai, se présente très favorablement malgré le grave problème posé par le manque de carburant et de pièces de rechange principalement pour Ies camions. Un mètre cube de sable pèse entre 1.600 et 2.000 kg et partant exige des moyens de transport importants. »

Juin 1941
Offensive allemande contre l'URSS (opération Barbarossa, 22-27 juin 1941).
De Gabriel Le Roy Ladurie et Worms & Cie : [Extraits d'une note datée du 26 septembre 1944, de son interrogatoire par le juge Georges Thirion en date du 27 septembre 1944 et d'une note datée du 6 décembre 1944.] « En juin 1941, les services allemands de l'ambassade de l'avenue Foch et du Majestic trouvent que l'immunité toute relative dont continue à jouir la Maison Worms ne saurait se prolonger plus longtemps et que de nouvelles mesures de rigueur s'imposent. De passage à Paris, le Dr Hettlage mis par moi au courant, s'informe et m'apprend : la révocation de Ziegesar trouvé trop conciliant, la nomination d'un nouveau commissaire-gérant, le baron von Falkenhausen, muni d'instructions précises et rigoureuses, la mission confiée à la Deutsche Treuhand (fiduciaire allemande) d'expertiser minutieusement toute notre gestion passée et présente et de faire un rapport détaillé sur nous au parti et à l'Économie nationale. Pressé par moi, le Dr Hettlag ajoute que la liquidation forcée des intérêts d'un certain nombre de nos commanditaires lui parait inévitable, que cette liquidation risque de se faire au profit du trust Goering qui a jeté son dévolu sur nous et que la seule chance que j'aie d'échapper à cette catastrophe est - renouvelant partiellement sa suggestion de décembre 1940 - de céder à l'amiable à la Commerzbank au moins les parts de commandite de la famille Goudchaux. Son offre se fait pressante. S'il revient à Berlin les mains vides, je ne peux guère espérer le voir nous protéger plus longtemps... [Voir fin juin 1941.] Société privée d'études et de banque : La Commerzbank me demanda de lui céder cette société. Au plus fort de mes difficultés avec les autorités allemandes, je donnai une option au pair, mais une option seulement de principe puisqu'elle ne pouvait être levée qu'après accord du gouvernement français, la loi ne me permettant pas de céder sans autorisation spéciale, des actions à aucun ressortissant étranger. Prévenu par mes soins, le ministère des Finances refusa son agrément, mon option me fut rendue par la Commerzbank. Je me bornai à louer deux des bureaux de la Société privée au représentant que la Commerzbank venait de nommer à Paris. Deutsche Treuhand und Revisionsgesellschaft : Plusieurs experts vinrent en juin 1941 s'installer dans nos bureaux avec les pouvoirs les plus étendus pour prendre connaissance de tous nos dossiers, de tous nos livres, interroger nos chefs de service, etc. Quatre ou cinq experts se succédèrent. La plupart étaient d'une incompétence évidente, ils réunirent des centaines de dossiers, me demandèrent d'innombrables entretiens pour aboutir au bout de quinze ou dix-huit mois à un rapport monumental et ennuyeux dont je n'entendis plus jamais parler. Mais en rappelant ces faits, j'ai voulu souligner que là encore, seules de toutes les banques françaises, nous avons subi cette intolérable brimade de voir pendant des mois nos secrets professionnels mis au pillage au profit d'un gouvernement ennemi et d'un parti totalitaire. » [Différentes notes (voir infra) datant de juin 1941 ou classées à cette date, et portant sur les activités et les participations de Worms & Cie semblent avoir été produites aux fins de documenter l'enquête de ces experts. Voir sur la nomination du baron von Falkenhausen, les 21, 27 juin et 1er juillet 1941.]
D'Hypolite Worms, à Raymond Meynial : [Extrait d'une note datée du 22 avril 1945.] « J'ai été frappé par le fait que dans le rapport d'avril 1942 de la direction du Blocus, il y a un paragraphe indiquant que la Maison Worms est complètement liée à la Shell - Royal Dutch et avec la Banque Samuel de Londres. Cette même insinuation se trouve dans la note déposée par van Cabeke et qui transcrit le rapport fourni à la même date d'avril 1942 au comité national de Résistance. Or j'ai le souvenir qu'on trouve la même accusation au début de la campagne de presse de Paris-Soir en octobre 1940. De même, ce sont ces mêmes liens (Shell - Royal Dutch - Samuel - Worms) qui étaient la principale préoccupation de la Treuen Gesellschaft lorsqu'elle est venue enquêter au bureau en 1941 ou 1942, puisqu'elle est même allée jusqu'à examiner les comptes Royal Dutch dans nos livres et qu'on a camouflé un compte Lady Bearsted, qu'on a passé à mon débit personnel pour éviter qu'ils ne le voient. »
De Lucien Émo : [Extrait de son audition par le juge Thirion en date du 7 décembre 1944.] « Comme entrepreneur de débarquement, la succursale de Bordeaux, sous la pression du commissaire allemand von Falkenhausen a dû accepter le débarquement de minerai espagnol pour le compte d'une maison allemande, et ce, pendant près de deux ans. Les ordres du commissaire von FaIkenhausen ont été formels. Il s'agissait d'un travail important, mais qui ne fut pas lucratif pour la Maison Worms. En effet, les déficits annuels enregistrés par la succursale de Bordeaux sont supérieurs à 1.000.000 de francs pour la période envisagée. »
De Lucien Guérin, Worms & Cie Alger, à Georges F. Doriot, Boston : [Extrait d'un courrier en date du 26 mai 1943.] Ouverture de la succursale d'Alger, située 7, boulevard de la République. « J'ai obtenu de notre Maison l'autorisation de venir en Afrique du Nord en juin 1941, où j'ai sur les plans de Raymond Meynial, procédé à la même entreprise [organisation d'une agence des Services bancaires] en Algérie. J'ai donc été de tous le moins mal partagé, ayant eu la joie de pouvoir travailler - loin de toute influence extérieure - sans autre préoccupation que d'apporter ma modeste contribution au redressement de l'Économie du pays. »
[Extraits d'une note datée du 11 novembre 1944, d'une note de Raymond Meynial datée du 13 novembre 1944, de l'interrogatoire de Gabriel Le Roy Ladurie par le juge Georges Thirion en date du 16 novembre 1944, de l'interrogatoire d'Hypolite Worms en date du 16 novembre 1944, de l'audition de Raymond Meynial en date du 17 novembre 1944, d'une note de Gaston Bernard datée du 20 novembre 1944.] Le Molybdène. La Banque Worms (succursale d'Alger) consent à la société Le Molybdène une avance de 1.000.000 F. Une seconde avance lui sera également accordée portant le montant total à 3.000.000 F. Ce crédit a pour but de financer le stock de molybdène (dont la plus grande partie a été à dissimulée aux autorités allemandes) et de permettre à la société de cesser la production de ce métal et de transférer son exploitation sur la production du cuivre, dont l'Afrique du Nord a un urgent besoin pour le sulfatage des vignes. Des comptes ouverts au nom de la société Le Molybdène chez la Banque Worms & Cie, à Paris et à Marseille, n'ont été que des comptes de chèques normaux, n'ayant pas donné lieu à avances de la part de la banque. [Voir 29 juillet 1941.]
De la Direction générale des Services maritimes : Compte-rendu sur l'organisation des Services maritimes de la Maison.

1er juin 1941
De Worms & Cie : [Extrait d'un dossier sur l'activité maritime de la Maison en date du 11-13 juin 1941.] Société française de transports pétroliers. « Flotte à la date du 1er juin 1941. Appartenant à la SFTP : "Roussillon", en attente à Marseille depuis le mois de janvier 1941, vide et disponible ; "Bourgogne", à Fort-de-France depuis le 5 juillet 1940, vide et disponible ; "Touraine" à la Nouvelle-Orléans depuis le 6 juillet 1940, vide ; "Franche-Comté", signalé à Milford-Haven le 20 juillet 1940 ; "Saintonge", réquisitionné à Belfast le 17 juillet 1940 par le gouvernement anglais ; "Lorraine", en attente à Marseille, vide et disponible ; "Champagne", en attente à la Ciotat, vide et disponible ; "Languedoc" a été saisi par le gouvernement anglais à la Trinité au cours d'un voyage de Fort-de-France à Curaçao. En tout huit pétroliers de 74.500 tx. de jauge brute environ représentant une capacité de transport de 124.000 tonnes de port en lourd, soit 2.46 % de la flotte française. - Flotte appartenant à l'État gérée par la SFTP : "Dauphiné", à Alger depuis le 17 septembre 1940, vide et disponible ; "Limousin" à Fort-de-France depuis le 24 juin 1940, vide et disponible ; "Picardie", à Oran depuis le 1er mai 1940 ; "Vendée", en réparation à Saint-Nazaire depuis décembre 1940. - Flotte appartenant à la Société Courtage Transport et gérée par la SFTP : "Phénix" se trouvait à Istambul le 9 juin 1940 avec une cargaison d'essence, aucune nouvelle précise depuis cette date ; "Capitaine-Damiani", en relâche à Naples depuis le 28 mai 1941. »

3 juin 1941
De Renaud de Rochebrune et Jean-Claude Hazera : [Extrait du livre "Les Patrons sous l'Occupation. II", éditions Odile Jacob, 1995, coll. Opus 1997, citant Pierre Nicolle : "Cinquante mois d'armistice".] « "On parle à mots couverts d'une organisation secrète (synarchie) réunissant des polytechniciens", note le 3 juin dans son journal Pierre Nicolle, ce responsable patronal proche de Laval, défenseur des petites entreprises, très présent dans les couloirs de Vichy. Puis la nouvelle du "complot" devient publique. Les journaux collaborationnistes de Paris, et notamment L'Oeuvre de Déat, en parlent même à la une. »

4 juin 1941
De Roger Mennevée : [Extrait d'un article intitulé "La Banque Worms - Histoire générale - Suite - Ses opérations pendant l'occupation de 1940 à 1944", dans Les Documents de l'agence indépendante d'informations internationales, en avril 1952.] Société de courtage maritime et d'études. « La SARL fut transformée en société anonyme avec le même capital, mais en actions de 500 F, et le même objet social. Le premier conseil d'administration comprit : André Guex, fondé de pouvoirs chez Worms et Cie, Raymond Meynial, directeur adjoint du Service bancaire de Worms et Cie, Jean Nelson-Pautier qui fut président et directeur général. Le commissaire aux comptes titulaire était Ferdinand Pierre Vial, fondé de pouvoirs chez Worms et Cie. Le titre de la société était devenu Société de courtage maritime et d'études (Socomet). »
De la Société de courtage maritime et d'études, Socomet : Extrait du procès-verbal de la 1ère réunion du conseil d'administration. Nomination de Jean Nelson-Pautier en tant que président et directeur général. Délégation de pouvoirs à Raymond Meynial. [Voir 9 juin 1941.]

5 juin 1941
De Jean Galtier-Boissière et Charles Alexandre : [Extrait d'un article intitulé "La Synarchie", paru en 1948, dans Le Crapouillot, tome III : Histoire de la Guerre 1939-1945.] « La première allusion publique à la Synarchie fut faite, le 5 juin 1941, dans l'"Appel" de Costantini, ancien commandant d'aviation dont on retrouve le nom sur les listes de la Cagoule publiées par M. Joseph Désert ; un écho relatant la mort tragique de Jean Coutrot tombé par la fenêtre, demandait : "N'appartenait-il pas à la plus secrète et la plus nocive des Loges maçonniques : "La Synarchie" ? Cela expliquerait peut-être sa mort mystérieuse." »

9 juin 1941
De Worms & Cie Le Havre : « Nous vous informons que M. Darredeau, fondé de pouvoirs de la succursale du Havre, a été convoqué à la Banque de France pou recevoir l'avis que les autorités allemandes nous considérant comme maison juive, avait l'intention de vérifier nos livres. »
De Worms & Cie : Note sur la Compagnie sétoise de produits chimiques. Composition du capital que Worms & Cie, avec 25.100 actions, détient à hauteur de 50,2%. Deux représentants de la Maison siège au conseil d'administration : Jean Nelson-Pautier, qui en est le président, et Victor Arrighi, président de la Société tunisienne des hyperphosphates Réno. Description des principaux actifs, situation comptable et activité industrielle. [Ce document était vraisemblablement destiné à la Deutsche Treuhand (fiduciaire allemande).]
De la Société de courtage maritime et d'études : Extraits des statuts.

11 juin 1941
De Worms & Cie : Note intitulée "Banques". Situation comparée de Worms & Cie et de 4 grandes banques (Crédit lyonnais, Comptoir national d'escompte de Paris, Société générale et Société générale de crédit industriel et commercial) au 31 mars 1941. Comparaison des bilans et situations au 31 décembre 1938, 1939 et 1940 des 4 grandes banques et d'un certain nombre d'autres banques avec la situation de Worms & Cie (11 juin 1941). Comparaison des principaux éléments d'actif relevés aux bilans des banques [prises en références] au 31 décembre 1938, 1939 et 1940 avec la situation de Worms & Cie (11 juin 1941).
De Worms & Cie : Note sur les Ateliers et Chantiers de la Seine-Maritime. Pourcentage des lancements effectués aux Chantiers du Trait, entre 1930 et 1938, par rapport à l'ensemble des chantiers de constructions navals français (10,415%). [Les informations ont été réparties selon les années auxquelles elles se rapportent.] Description des installations et équipements. Liste des unités construites pour la Marine marchande (noms, tonnages, armateurs) et de celles destinées à la Marine militaire. Activités annexes. « L'effectif total du Chantier est actuellement de 1.100 personnes environ... L'organisation des Chantiers a été complétée par une cité-jardin, l'une des plus importantes de France, qui comporte 595 logements. » Oeuvres sociales. [Ce document portant le n°IV, était vraisemblablement destiné à la Deutsche Treuhand (fiduciaire allemande).]
De Worms & Cie : Note sur la Société française des distilleries de l'Indochine. Société anonyme française constituée le 1er mai 1901, au capital de 100.000.000 F (1939). Pourcentage Worms & Cie dans le capital : 0,86%. Personnalité représentant les intérêts Worms & Cie : Hypolite Worms. La société exploite des distilleries en Indochine et exerce l'industrie du riz et de toutes autres céréales. Liste de ses participations.
De Worms & Cie : Dossier sur les sociétés immobilières. Note de présentation : L'Union immobilière pour la France et l'Étranger (Unife), société anonyme au capital de 5.000.000 de francs appartient en totalité à Worms & Cie. L'Unife est actionnaire majoritaire de la Société immobilière du boulevard Haussmann (SIBH) et à ce titre, assure la gestion et la direction de cette société. La SIBH est actionnaire important (49%) de la société Saint-Lunaire, Saint-Briac et Extensions et gros créancier de cette société et à ce titre la SIBH assure la gestion de la société Saint-Lunaire. Worms & Cie possède une société immobilière dite société Saint-Germain, qui possède des terrains à bâtir rue Barbet de Jouy. Note sur l'Union immobilière pour la France et l'étranger (Unife) : Actifs gérés. Robert Labbé préside le conseil d'administration uniquement composé de représentants de Worms & Cie. Note sur la Société immobilière du boulevard Haussmann : Activité. Pourcentage Worms & Cie dans le capital : par l'intermédiaire de l'Unife : 63%. Personnalités qui représentent les intérêts Worms : M. Guex, administrateur, M. Moutet, administrateur, M. Desplanque, directeur. Note sur la Société Saint-Germain : Activité. Pourcentage Worms & Cie dans le capital, par l'intermédiaire de la SIBH : 98%. Personnalités qui représentent les intérêts Worms : Messieurs Moutet, Ragaine. Note sur la Société Saint-Lunaire, Saint-Briac et extensions : Historique. Activité. Pourcentage Worms & Cie dans le capital, par l'intermédiaire de la SIBH : 49%. Personnalités qui représentent les intérêts Worms : Messieurs Desplanques, administrateur ; Guei, administrateur ; Ragaine, administrateur.
De Worms & Cie : Note [non datée] sur la Compagnie minière et électrique des Landes et la Société minière et électrique des Landes. [Dans le dossier d'où il provient, ce document est rangé après les notes sur les sociétés immobilières, c'est pourquoi il est classé ici.] Société au capital de 100.000.000 de francs divisé en 200.000 actions de 500 francs, siège social à Paris, 32, rue La Boétie, objet : exploitation d'un gisement de lignite qui lui sert de combustible pour alimenter la centrale d'énergie électrique d'Hostens à 60 km au sud de Bordeaux. Part de Worms & Cie dans le capital (39.305 actions, soit 20%). Représentants au conseil : Raymond Meynial, directeur adjoint des Services bancaires et Jean Brieule, directeur de la succursale de Marseille. Activité de la société. « La Société minière et électrique des Landes a été créée en 1929, par la reprise de la Société des mines & produits agglomérés de Laluque. Cette dernière société, qui était au capital de 4 millions de francs, a été transformée en 1929 au capital de 72.400.000 francs pour exploiter les gisements de lignite des Landes. Elle avait d'autre part pour objet de construire sur le carreau de la mine une centrale électrique qui devait alimenter en électricité la région du sud-ouest. La Maison Worms, du fait de sa position dans le sud-ouest de la France et des relations qu'elle entretenait avec les dirigeants de cette affaire, a acheté un certain nombre de titres de cette société au cours des années dernières. Actuellement, elle possède 20.305 titres, soit environ 15% du capital. »
De Worms & Cie : Note [non datée] sur la Société des produits chimiques des Terres Rares. [Dans le dossier d'où il provient, ce document est rangé après la note sur la Compagnie minière et électrique des Landes, c'est pourquoi il est classé ici.] Activité de la société. « La Maison Worms n'a dans cette société aucune influence en tant qu'actionnaire ; elle lui a, par contre, permis d'exécuter son programme de développement de son usine de Serquigny par les avances de plusieurs millions qu'elle lui a consenties. En rémunération de son concours, elle a reçu une option sur un certain nombre d'actions de la Société des produits chimiques des Terres Rares. Elle a acheté dernièrement 5.000 actions, ce qui représente 15% du capital de la société. La Maison Worms n'est actuellement pas représentée dans le conseil de la Société des produits chimiques des Terres Rares. » [Dans une note intitulée "Annexe n°2", en date du 26 septembre 1944, il est indiqué au sujet de cette société : « Une société dans laquelle nous avons une participation importante a également été l'objet d'exigences allemandes considérables pour le compte de la Auergesellschaft : Société des produits chimiques des terres rares. Sous le prétexte que cette société avait été créée en reprenant en 1919 une usine allemande mise sous séquestre à Serquigny, les Allemands émettaient la prétention d'obtenir la cession d'une part de cette société, le président directeur général de cette dernière peut témoigner qu'au cours de l'année 1940-41, et malgré la présence continuelle du commissaire allemand dans ses bureaux, il a pu grâce à son habileté et à l'appui de notre Maison résister aux demandes allemandes et, là encore, aucune action ni aucun intérêt n'a été cédé. »
De Worms & Cie : Note sur Félix Potin. Activité. Historique. [Les informations ont été chronologiquement réparties dans les recueils annuels concernés.] « Personne ne représente au conseil les intérêts de Worms. »
De Worms & Cie : Note [non datée] sur la Société nationale du Cameroun. [Dans le dossier d'où il provient, ce document est rangé après la note sur Félix Potin, c'est pourquoi il est classé ici.] Historique : fondée en 1919 pour l'exploitation de bois au Cameroun, évolution du capital, activité. « Worms & Cie ont eu l'occasion de financer ou de cautionner quelques marchés de bois de moyenne importance. Pourcentage Worms & Cie dans le capital : 1%. Personnalité n'y représente les intérêts Worms. »
De Worms & Cie : Note [non datée] sur la Société industrielle et minière du Nord et des Alpes. [Dans le dossier d'où il provient, ce document est rangé après la note sur la Société nationale du Cameroun, c'est pourquoi il est classé ici.] Société créée en 1920, et qui a pour objet la construction et l'exploitation du zinc métallurgique (meubles métalliques spécialement) et de produits chimiques. Elle possédait une participation dans la Société des produits chimiques des Terres Rares (vendue depuis) et dans les Raffineries de Berre. « La Maison Worms détient 1% du capital, mais elle a ouvert à cette société des crédits assez importants garantis par des délégations de marchés sur les administrations publiques françaises. Le compte débiteur de la société s'éleva au 31 mai à F 13.619.000. La Maison Worms n'est pas représentée dans le conseil. »
De Worms & Cie : Note [non datée] sur la Compagnie Air France. [Dans le dossier d'où il provient, ce document est rangé après la note sur la Société industrielle et minière du Nord et des Alpes, c'est pourquoi il est classé ici. Les informations ont été chronologiquement réparties dans les recueils annuels concernés.]
De Worms & Cie : Note [non datée] sur l'Union d'exportateurs français pour l'Europe du Nord. [Dans le dossier d'où il provient, ce document est rangé après la note sur la Compagnie Air France, c'est pourquoi il est classé ici.] « La création de cette société est trop récente pour qu'elle ait pu donner des résultats. Elle s'efforce actuellement de développer l'exportation française par la voie de la compensation. Pourcentage Worms & Cie dans le capital : 84%. Personnalités qui représentent les intérêts Worms : Messieurs Hennessy, Geoffray, Guérin. [Les informations sur l'origine de cette société ont été reportées au 5 avril-23/25 mai 1939.]
De Worms & Cie : Note non datée sur la Société centrale d'achats pour le nord de l'Europe. [Dans le dossier d'où il provient, ce document est rangé avec la note sur l'Union d'importateurs français pour l'Europe du Nord, c'est pourquoi il est classé ici.] « Cette société, sans activité de fin 1939 au début de 1941, reprend maintenant ses opérations. Personnalités qui représentent les intérêts Worms : Monsieur Geoffray. » [Les informations sur l'origine de cette société ont été reportées au 5 avril-23/25 mai 1939.]

11-13 juin 1941
De Worms & Cie : Dossier sur l'activité maritime de la Maison. [Les renseignements ont été chronologiquement répartis dans les recueils annuels concernés.] Services maritimes de la Maison. Nouvelle compagnie havraise péninsulaire de navigation - Nochap. Société nantaise de consignation et de gérance - SNCG. Société française de transports pétroliers - SFTP [voir la note datée du 8 novembre 1940 de laquelle sont reprises beaucoup d'informations.] Société des transports maritimes pétroliers - STMP. [Ce document portant le n°II, était vraisemblablement destiné à la Deutsche Treuhand (fiduciaire allemande) chargée, en juin 1941, par les services allemands de l'ambassade de l'avenue Foch et du Majestic d'expertiser la gestion passée et présente de la Maison et de faire un rapport détaillé au parti et à l'Économie nationale. Dans une note datée du 20 avril 1955, il est précisé que le capital de la STMP a été porté en 1941 de F 3.500.000 à F 14.000.000.]

12 juin 1941
Du journal "L'Appel" : Article intitulé "Expulsons les Juifs du Palais de la Légion d'honneur", dans lequel Hypolite Worms est cité comme officier, titulaire d'une rente de 100 francs.
De Virtus, du journal "au Pilori" : Extrait d'un article intitulé "La Chose publique est morte ! Vive la France !". « Quand on votait à droite, c'était pour Rothschild-Wendel-Worms. On croyait voter socialiste, on votait pour l'Angleterre, la guerre antifasciste, Wall Street, les dévaluations et le pillage du franc. Quand on votait à gauche, c'était pour Rothschild-Wendel-Worms. On croyait voter national, on votait pour les trusts, la haute maçonnerie, les juifs, New York, Londres. Mieux vaut ne plus voter et avoir un chef qui sache son métier... Et plus de parlement, assez de bavards... »

13-18 juin 1941
De Worms & Cie : Dossier sur les assurances. La Préservatrice (depuis 1937) et la Compagnie de courtage d'assurances et de gestion. [Les renseignements ont été chronologiquement répartis dans les recueils annuels concernés.] Situation de La Préservatrice dans l'économie générale de l'assurance en France. « La Maison Worms ne possède qu'une participation de 23,7% (46.706 actions), la majorité [du capital] est détenue par les trois grandes compagnies d'assurances, la Séquanaise, l'Union et la Nationale. Notre représentant au conseil est Monsieur Meynial, directeur adjoint de nos Services bancaires... Les résultats d'exploitation de 1940 ne sont pas actuellement entièrement connus. Ils permettent toutefois de supposer qu'un solde d'exploitation largement bénéficiaire, tant au point de vue résultats industriels que bénéfices financiers, permettra de continuer pour 1940 un rythme d'amortissements d'importance égale aux amortissements des exercices précédents (15 à 20 millions environ). Malgré la baisse importante du chiffre d'affaires en 1941, les premières données de l'exploitation laissent également espérer des résultats bénéficiaires qui permettront de suivre, à un rythme moindre mais cependant continu, le programme d'assainissement envisagé en vue du rétablissement définitif de La Préservatrice. Nous entendons par "rétablissement définitif de La Préservatrice" l'assainissement financier nécessité par la gestion ancienne et par les pertes reconnues au moment de l'entrée en fonctions du nouveau conseil d'administration et de la nouvelle direction de cette société. Depuis cette date, l'organisation commerciale, technique et financière de cette société a permis d'affirmer en toutes circonstances sa vitalité, son action et son développement. Il est difficile, dans les circonstances actuelles, de faire des prévisions d'avenir. Tout laisse supposer que, si l'économie générale de la France ne se trouve pas considérablement bouleversée, l'exploitation active de La Préservatrice permettra de réaliser rapidement le plan d'assainissement que le nouveau conseil d'administration s'était tracé, et de redonner à cette société la place importante qu'elle occupait dans le domaine de l'assurance en France. »

14 juin 1941
De Jean Lutinier, du journal "Le Pays libre" : Extrait d'un article intitulé "Il faut tenir les promesses faites au peuple français - La révolution sociale sera nationale-socialiste". « La juiverie, un instant intimidée, reprend chaque jour un peu plus d'assurance, voire d'arrogance, devant l'inefficacité des demi-mesures. On en connaît la raison lorsque l'on sait que certains ministres et sous-secrétaires d'État sont des hommes du trust juif Worms. »
De Worms & Cie : Note sur les Services charbons et la Compagnie charbonnières des appontements de Bassens et de Lagrange. [Les informations concernant la présentation de ce département ont été reportées à la date du 1er septembre 1939, et celles sur les tonnages vendus ont été chronologiquement réparties dans les recueils annuels concernés.] « Depuis la fin des hostilités, soucieux d'assurer du travail à leur nombreux personnel et de participer au ravitaillement en combustible du pays, Worms Charbons ont ouvert de nombreuses exploitations forestières et des chantiers pour la carbonisation du bois. Ils mettent en exploitation des tourbières dans le Finistère, la Loire-Inférieure, le Maine-et-Loire, l'Indre-et-Loire, la Charente et les Basses-Pyrénées. Agent de vente des gazogènes Suca, ils assurent le montage de ces gazogènes dans leurs propres ateliers. » La Compagnie charbonnières des appontements de Bassens et de Lagrange a été fondée à Bordeaux, en 1917 par Worms & Cie et Powell-Duffryn.
De Pierre Darredeau, Worms & Cie Le Havre, à Robert Labbé : « Un représentant des Services bancaires est intervenu auprès de la Banque [de France], à qui il a été signalé que l'agence du Havre avait adressé à la Maison Worms un avis suivant lequel celle-ci serait considérée comme israélite et que les opérations faites par elle allait faire l'objet d'un examen de la part des autorités d'occupation. Le représentant des Services bancaires a précisé que la Maison avait fait savoir aux autorités allemandes qu'elle n'était plus israélite et que cette déclaration faisait l'objet d'une enquête par un commissaire allemand... [En fait] le contrôleur ne m'a jamais déclaré que la Maison était considérée comme israélite et que les opérations faites par elle allaient nécessairement être soumises à un examen, mais simplement qu'à la demande des autorités allemandes une enquête générale était entreprise par l'agence du Havre de la Banque auprès de tous les clients ayant un compte ouvert chez elle afin de savoir si certains d'entre eux tombaient sous le coup des prescriptions édictées par les autorités d'occupation à l'égard des Israélites et qu'il désirait avoir de nous, comme de tous les clients, une déclaration écrite confirmant que la Maison n'était pas soumise aux obligations résultant des prescriptions des autorités allemandes... J'ai promis au contrôleur de la Banque, qui a été un peu ennuyé de ce malentendu, de vous demander si vous pourriez faire mettre les choses au point vis-à-vis de la Banque de France à Paris qui lui demande des explications et à qui il écrit de son côté. » [Voir 17 juin 1941.]
De Worms & Cie : Note sur les Établissements Japy Frères. [Les informations concernant l'origine de cette société ont été reportées en octobre 1938, et celles postérieures à cette date ont été chronologiquement réparties dans les recueils annuels concernés.] « Alors que l'exercice 1938/1939, au cours duquel a été réorganisée la société et apurée la situation antérieure, a fait ressortir au bilan un solde déficitaire de F 18.808.320.61, les comptes de l'exercice clos au 31 décembre 1940 font apparaître un bénéfice de F 1.313.330,89, après les amortissements et provisions habituels et après constitution de la provision spéciale pour renouvellement du stock de départ, autorisée par le décret du 30 janvier 1941. Or, cette provision spéciale s'est élevée à elle seule à la somme de F 17.296.613,95. Le simple rapprochement des chiffres ci-dessus et des résultats déjà déficitaires des exercices antérieurs permet d'apprécier l'ampleur et l'efficacité du redressement effectué. Président directeur-général : Albert Japy ; parmi les administrateurs, Jacques Guérard et Jean Vinson sont les représentants des intérêts de Worms & Cie. »
De Worms & Cie : Note [non datée] sur les Établissements Marret, Bonnin, Lebel & Guieu. [Dans le dossier d'où il provient, ce document est rangé après la note sur les Établissements Japy Frères, c'est pourquoi il est classé ici. Les informations concernant l'origine de cette société ont été reportées en 1929, et celles postérieures à cette date ont été réparties chronologiquement réparties dans les recueils concernés.] Capital : la part de Worms & Cie représente 38,35% de la totalité du capital. Composition du conseil d'administration : MM. Worms & Cie sont représentés par Messieurs Guy Erwin Marin (président directeur général) et Edmond Rialan. Objet social. Activité industrielle. Situation par rapport aux autres maisons spécialisées.
De Worms & Cie : Note sur la société Le Molybdène. [Est joint à ce document le procès-verbal de l'assemblée du 25 septembre 1940.] « Le Molybdène peut encore actuellement être considéré comme une société de recherches : l'étendue du gisement découvert ne pouvant être déterminée que lorsque tous les travaux de recherches (forages, percements de galeries, etc.) auront été effectués, ce qui demandera encore environ deux années. L'exploitation ne donne donc pas un rendement financier intéressant. Seules les perspectives d'avenir ont justifié la prise de participation de la Maison Worms dans cette affaire. »
[Extraits d'une note de Marcel Vieille datée du 14 novembre 1944 et d'un article paru dans le journal "Liberté" le 21 décembre 1944.] Société Le Molybdène. Acceptation par le groupe Otto Wolff de l'offre portant sur vingt-cinq tonnes de concentré de molybdénite d'une teneur de 82 pour cent, et au prix de 102 francs le kg Mos2.
D'Eugène van Cabeke : [Extrait d'un dossier adressé au juge Georges Thirion le 18 décembre 1944.] Création de la Société d'études et d'exploitations minières [voir ci-après, 23 juin 1941 et 9 juillet 1941.]
De Roger Mennevée : [Extrait d'un article intitulé "La Banque Worms - Histoire générale - Suite - Ses opérations pendant l'occupation de 1940 à 1944", paru dans Les Documents de l'agence indépendante d'informations internationales, en avril 1952.] « Par acte du 14 juin 1941, Guy Brocard, fondé de pouvoirs de Worms et Cie, fondait la Société d'études minières, ayant pour objet l'étude, l'obtention, l'achat, la vente, etc., de tous droits miniers, permis de recherches ou d'exploitation et concessions minières, la mise en valeur, l'exploitation, soit directe, soit par affermage ou amodiation, soit en participation ou autrement, de tous gisements miniers, minières, carrières et autres gisements de toute nature, l'étude, la recherche et l'exploitation d'hydrocarbures solides, liquides et gazeux, la prospection géophysique des gisements de minerais, de combustibles solides et d'hydrocarbures; la transformation et la vente de tous minerais et métaux, ainsi que tous combustibles solides, liquides ou gazeux, l'étude, l'établissement et l'exploitation de forces motrices, de tous moyens de transports, de manutention et d'embarquement des minerais et produits connexes, l'obtention et l'exploitation ou l'acquisition de toutes concessions forestières, etc. Le siège social était à Paris 20, rue de l'Arcade, dans un immeuble double (20-22) où nous avons déjà trouvé un certain nombre d'autres sociétés liées à Worms et Cie. Le capital était d'un million de francs, en deux mille actions de 500 F. Le premier conseil d'administration comprenait Guy Brocard, Jean Nelson-Pautier, René Rouille. La société devait ultérieurement prendre le titre de Société d'études et d'explorations minières. » [Voir 9 juillet 1941.]

16 juin 1941
De Worms & Cie : Note sur la Société privée d'études et de banque. « La société est en sommeil depuis l'ouverture des hostilités. La réduction du capital à F 500.000 par rachat de la moitié des actions a été décidée par une assemblée qui a laissé le soin au conseil d'en fixer la date de réalisation. » Maurice Desoubry, président directeur général, représente la Maison Worms qui possède 976 actions sur 2.000.
De Roger Mennevée : [Extrait d'un article intitulé "La Banque Worms - Histoire générale - Suite - Ses opérations pendant l'occupation de 1940 à 1944", paru dans Les Documents de l'agence indépendante d'informations internationales, en avril 1952.] « En juin 1941, la Banque Worms et Cie dirigeait les opérations de l'augmentation du capital de la Compagnie du gaz de Mulhouse, pour laquelle opération elle devint conformément aux dispositions légales en vigueur, banque réservatrice (sauvegarde des droits des actionnaires empêchés). Il s'agissait de porter le capital de 10 à 20 millions par l'émission à 105 F de 100.000 actions nouvelles de 100 francs (voir Bulletin des annonces légales obligatoires du 16 juin 1941). »

17 juin 1941
A la Direction générale des services maritimes, Nantes : Malentendu au sujet de l'avis de la Banque de France selon lequel celle-ci aurait considéré la Maison comme une entreprise juive. « Les questions de cet ordre étant, à l'heure actuelle, particulièrement importantes et toute démarche maladroite pouvant être préjudiciable aux intérêts de notre Maison, nous avons écrit par le même courrier à M. Darredeau, pour attirer son attention sur l'intérêt qu'il y a à ce que les communications sur des sujets analogues soient effectuées par écrit et non, comme nous croyons savoir que telle a été la méthode adoptée en l'occurrence, par message verbal transmis par l'un de nos collaborateurs en visite dans une succursale. »
De Worms & Cie : Note sur la Manufacture centrale de machines agricoles C. Puzenat. [Les informations ont été référencées chronologiquement en fonction des dates des renseignements contenus dans la note datée du 28 novembre 1944 consacrée à cette même société.]
De Worms & Cie : Note [non datée] sur la Société tunisienne de l'hyperphosphate Réno. [Dans le dossier d'où il provient, ce document est rangé après la note sur la Manufacture centrale de machines agricoles C. Puzenat, c'est pourquoi il est classé ici. Y sont joints les procès-verbaux des assemblées du 25 mai 1938, 23 mars 1939 et 9 mai 1940. Les informations ont été chronologiquement réparties dans les recueils annuels concernés.] Conseil d'administration : M. Arrighi, président, [parmi les administrateurs :] Jean Nelson-Pautier. Place de la société sur le marché des engrais. Capital : Worms & Cie détient 8.805 actions sur un total de 16.000 actions.

18 juin 1941
Du Comité d'organisation des minerais et métaux bruts, au Molybdène, Paris : Demande de renseignements de la direction des mines sur les entretiens avec Karl Acker, de la maison Otto Wolf au sujet d'une livraison de molybdénite.
A F. Blondel, Comité d'organisation des minerais et métaux bruts, Paris : « J'ai l'avantage de vous faire connaître que j'ai reçu, en même temps, la visite de Monsieur Acker, représentant de la Maison Otto Wolf et du représentant de la Maison Krupp. Ces messieurs ont exprimé devant moi le double desiderata suivant... »

19 juin 1941
De Paul Riche, du journal "Au Pilori" : Extrait d'un article intitulé "Déblayage à la bombe !". « J'ai rencontré hier mon ami Loustolle, ingénieur distingué, inventeur d'un tas de machines assez extraordinaires, antisémite, anti-maçon, anti-jésuite, depuis longtemps, par trop déprimé d'avoir traîné pendant des années les difficultés et déconvenues dans un monde où Worms et son subordonné, le fonctionnaire général Paillasson de Pied-Plat étaient rois... On se dit qu'un peu de nettoyage ne ferait pas de mal. Ne pourrions utiliser nous-mêmes nos stocks d'obus ? »

20 juin 1941
De Pierre Andrieu, du journal "Le Réveil du Peuple" : Extrait d'un article intitulé "Lettre ouverte à M. le maréchal Pétain !". « Les pauvres bougres de la classe 1912 et 1913 attendent toujours, Monsieur le Maréchal. Vos camarades de Verdun se demandent si on se fout d'eux. Hélas, notre catégorie n'est guère représentée auprès de vous. Nous y voyons des Barnaud, associé du juif Worms, des du Moulin de la quelque chose... tous ces parlementaires que la partie saine de la France a vomis mais que nous continuons à entretenir... Les Daladier, Reynaud, Blum, Mandel mangent du poulet tandis que nos femmes reviennent du marché avec le sac à provisions vide. »

21 juin 1941
Du Militärbefehlshaber in Frankreich, à Wilhelm Beines von Ziegesar - Worms & Cie : Note en allemand concernant Le Havre.

23 juin 1941
De Jean Cantacuzène : [Extrait d'une note datée du 6 décembre 1944.] « Le département minier de Worms & Cie a été constitué le 23 juin 1941 dans le but d'étudier et de préparer la mise en valeur pour l'après-guerre de gisements miniers dans la métropole et dans l'empire. » [D'après les informations contenues dans cette note, il semble que ce département a été créé au moment ou peu après la constitution de la Société d'études et d'explorations minières (Setem), et la reprise de la Société des mines de Charrier, auxquelles seront ajoutées fin 1941, la Société des mines de Montmins, et, en janvier 1944, la Compagnie minière des Vosges ainsi que deux sociétés situées en Afrique du Nord, constituées ou reprises dans le deuxième [semestre] de 1942 : la Société marocaine d'études et d'explorations minières et la Société des mines de Sidi-Kamber. Voir ces différentes dates.] Société d'études et d'exploration minière : société anonyme constituée en 1941, au capital de F 1.000.000, dont 90% détenus par Worms & Cie, siège social : 20, rue de l'Arcade à Paris, conseil d'administration : Guy Brocard, président, Jean Nelson-Pautier, Georges Marin-Darbel, René Rouille, directeur général : Jean Cantacazène. « Cette société qui est le chef de file du département minier de la Maison, lui imprime, d'accord avec celle-ci, la politique à suivre. Son premier objet a été de constituer un puissant outil de travail pour l'après-guerre et pour ce faire elle a, tout d'abord, recruté et formé du personnel technique dans tous les domaines de la spécialité, afin de pouvoir l'utiliser sitôt la libération dans tous les points de la métropole et de l'empire. En outre, la société entreprenait, durant l'occupation, une série de recherches dans la métropole et en Afrique du Nord, dans le but de passer, sitôt le départ de l'ennemi, à leur mise en valeur éventuelle. [Voir décembre 1942.] Société des mines de Charrier : société anonyme, constituée en 1910, au capital de F 13.000.000, dont 52% détenus par Worms, siège social à Laprugne (Allier), conseil d'administration : Jean Cantacazène, président-directeur général, Guy Brocard, Georges Carrette, Maurice Desoubry, Jean Nelson-Pautier, Paul Tartrat. « Cette société exploite un gisement de cuivre et d'étain dans le département de l'Allier. Sitôt l'affaire reprise, un effort considérable a été fait pour remettre en état le gisement, construire et équiper l'usine de traitement. » [Voir 1943.]
[Extraits d'une note non datée, classée en 1943, de l'interrogatoire de Gabriel Le Roy Ladurie par le juge Georges Thirion en date du 16 novembre 1944 et de l'interrogatoire d'Hypolite Worms en date du 16 novembre 1944.] Lorsque Worms décide de grouper dans une société holding, la Setem (Société d'études et d'entreprises minières), tous les intérêts qu'elle possède dans des mines métalliques dont ses propres techniciens assurent l'exploitation (Charrier, Montmain, plus d'autres mines nord-africaines), il n'y intègre pas sa participation indirecte dans Le Molybdène. C'est à titre strictement individuel que des ingénieurs de cette nouvelle organisation sont amenés à prêter leur concours à la société "Le Molybdène", aucun n'étant désigné pour représenter Worms & Cie au conseil du Molybdène. Cela montre que la Maison ne considère Le Molybdène que comme une participation financière d'actionnaires et ce, d'autant plus que le bureau minier du Maroc qui contrôle la totalité des exploitations minières marocaines étant représenté au conseil par M. Friedel, il lui paraît normal de laisser la gestion de cette société à ses animateurs d'origine et au gouvernement chérifien.

24 juin 1941
Du Comité d'organisation des minerais et métaux bruts, au Molybdène, Paris : « Desiderata de Karl Acker, représentant de la Maison Otto Wolff, et de la Maison Krupp, au sujet des recherches en cours dans le Tichka et le Tindouf, d'une part, et à Azegour d'autre part... Je vous signale que, conformément aux directives du gouvernement, le Comité d'organisation s'occupe directement de toutes ces recherches et que l'appui allemand me paraît parfaitement inutile. »

25 juin 1941
Du Molybdène, au Comité d'organisation des minerais et métaux bruts, Paris : Livraison de molybdénite. « J'appelle votre attention sur le fait que la réponse de Monsieur Acker, dans son dernier alinéa, tient compte des réserves précises formulées par moi tout au cours de ma correspondance. »
Des Services bancaires : Note sur la prise de participation dans la Société des mines de Charrier.

27 juin 1941
Du [Dr] Michel, Militärbefehlshaber in Frankreich : Note [en versions française et allemande.] « Il vous est communiqué que, comme suite à une nouvelle réglementation au sujet de l'activité des banques allemandes en territoire français occupé, M. le Rittmeister Wilhelm Beines von Ziegesar est chargé d'autres fonctions. A sa place est nommé, avec effet à partir du 1er juillet 1941, M. le Rittmeister Dr jur. Freiherr von Falkenhausen commissaire de votre maison. »
De Jacques Barnaud : [Extrait de son audition par le président Dhers en date du 2 mai 1950.] « Les autorités allemandes, trouvant que [M. von Ziegesar] n'était pas assez énergique, l'ont remplacé par un autre commissaire, M. von Falkenhausen. D'après l'enquête que j'ai faite, je dois à la vérité de déclarer que ces commissaires allemands, dans l'ensemble, n'ont pas été incorrects. Ils ont laissé la direction de la Maison Worms entre les mains des dirigeants de cette Maison. Ils voulaient que le courrier leur fût soumis ; mais pratiquement ils ne sont intervenus que pour recommander certains amis ou certaines sociétés, mais n'ont pas usé de leurs pouvoirs pour exercer une action dommageable pour la Maison Worms. »

28 juin 1941
Du journal "Le Pays libre" : Article intitulé "L'Invasion juive dans le domaine intellectuel" dans lequel figurent, à la rubrique Presse, les mentions "Le Courrier royal" : Worms ; "Le Petit Bleu" : Worms. Listes de personnes dans les domaines de la radio, du cinéma, du théâtre, de la littérature, de l'édition, de l'enseignement supérieur, de la fonction publique.
De Worms & Cie Bayonne, à la direction des Services charbons, Paris : Organisation de la succursale.

30 juin 1941
De Roger Mennevée : [Extrait de l'article intitulé "La Banque Worms - Histoire générale - Troisième partie - Filiales et participations", paru dans Les Documents de l'agence indépendante d'informations internationales en mars 1949.] Louis Aymé Vignet remplace Worms et Cie au conseil d'administration de la Compagnie charbonnière de manutentions et de transports - CCMT.

Fin juin 1941
De Gabriel Le Roy Ladurie : [Extraits d'une note datée du 26 septembre 1944 et son interrogatoire par le juge Georges Thirion en date du 27 septembre 1944.] « Renouvelant partiellement sa suggestion de décembre 1940, de céder à l'amiable à la Commerzbank au moins les parts de commandite Goudchaux, Hettlage se fait pressant et, devant cette extrémité, je lui écris une lettre fin juin 1941, protestant contre toute cession forcée, mais lui indiquant que, si une prise d'intérêt est inévitable, je suis disposé à donner la préférence à la Commerzbank. De vive-voix et à plusieurs reprises, j'avais prévenu le Dr Hettlage que, dans cette éventualité, le nouveau groupe allemand se trouverait devant la démission collective de tous les cadres de la Maison, moi-même étant bien décidé à donner l'exemple à mes collaborateurs. Cette perspective fournissait à Hettlage un prétexte pour ne pas se dessaisir du dossier et permettait d'éviter toute autre nouvelle tentative visant une prise de participation. La légende de la Commerzbank associée au moins morale de la Maison Worms était née : grâce à elle aucune tentative de mainmise directe sur la Maison Worms proprement dite ne fut plus tentée. »

Juillet 1941-janvier 1942
De Worms & Cie : [Extrait d'une note, non datée, classée en 1943.] La société Le Molybdène. Renseignements sur la direction de la mine, dévolue à Jacques Tanon (jusqu'en juillet 1941), puis, à Roger Vieillard, directeur du bureau d'Alger de la Société d'études et d'explorations minières, (jusqu'en janvier 1942) et à Paul Dolisie à partir de cette date.

[Premiers jours de juillet 1941]
De Pierre Assouline : [Extrait de "Une Éminence grise - Jean Jardin - 1904-1976", Éditions Balland, 1986, pp. 75-83.] « Dans les premiers jours de juillet 1941, Pétain prend connaissance d'un rapport concernant les activités de cette énigmatique société secrète. Au même moment, Marcel Déat en remet une copie au conseiller de l'ambassade d'Allemagne Ernst Achenbach au cours d'un déjeuner auquel assiste également Laval, à la Rôtisserie périgourdine. Le texte circule sous le manteau depuis peu, à Paris et à Vichy. On se le transmet avec des mines de conspirateurs sérieux ou avec des ricanements et des haussements d'épaules, selon le degré de paranoïa ou le sens de l'humour de chacun. Il s'intitule "Rapport confidentiel sur la société secrète polytechnicienne dite MSE (mouvement synarchique d'empire) ou CSR (convention synarchique révolutionnaire)". Son programme (598 propositions, pas une de moins), un authentique pensum, est assez ahurissant. L'auteur de ce rapport visant à donner consistance à un mythe s'appelle Chavin et il est inspecteur général de la Sûreté nationale à Vichy. Et l'un de ceux qui se démènent le plus en coulisses bien sûr, car tout ceci est de l'ordre du "confidentiel", n'est autre que le docteur Henri Martin, fameux membre de l'organisation terroriste d'extrême-droite "La Cagoule" avant-guerre, spécialiste des conjurations clés en main. Selon le rapport remis à Pétain, les membres de cette société secrète sont principalement recrutés chez Worms, bien sûr, mais aussi au Comité des Houillères, à la société des grands travaux, au Conseil d'État et ont tissé leur réseau de relation sur les bancs de Sciences-po, de l'École polytechnique, de l'École normale et de l'École centrale. L'enquêteur va plus loin encore dans l'intoxication et la dénonciation puisqu'il donne des noms. Beaucoup sont connus, car ils sont ministres ou occupent des postes de responsabilités : Jacques Barnaud, René Belin, Jean Bichelonne, Paul Baudoin, Benoist-Méchin, Jean Borotra, Yves Bouthillier, Gabriel Le Roy Ladurie, Pierre Pucheu (dont le premier soin, quand il est nommé à l'Intérieur, est de limoger l'inspecteur Chavin, un indice, assurément...), Jacques Rueff, Alfred Sauvy... D'autres sont moins connus, tel Assemat, directeur de la caisse nationale des marchés de l'État [réf. Rapport Chavin. Archives nationales 468 AP 32]. Étrange constellation, en vérité, dans laquelle on met pêle-mêle des hommes qui ne se sont parfois jamais vus et ignorent souvent jusqu'à la signification du mot "synarque". Entre certains d'entre eux, il y a très probablement une conjonction d'intérêts et un commun état d'âme. De là à parler de maçonnerie, de rituel et d'ésotérisme, il n'y a qu'un pas allègrement franchi par ceux nombreux qui, à Paris et à Vichy, sont obsédés par les complots visant à abattre la Révolution nationale. Quand on cherche à opposer aux accusés l'indice d'une solidarité concrète, on retombe toujours sur leur fameuse réunion dans un bistrot situé à l'angle de la rue des Mathurins et de la rue Tronchet. Il n'est autre que la "popote" de chez Worms où Gabriel Le Roy Ladurie et la plupart des membres de son entourage d'avant-guerre, tous aujourd'hui au faîte du pouvoir, avaient l'habitude de déjeuner et d'échanger des idées. De là à évoquer le noeud stratégique d'une conjuration... Pendant quelque temps, les principaux concernés haussent les épaules, d'autant que si le rapport Chavin circule, tout le monde en parle sans avoir vu ce fameux "Pacte synarchique". »

1er juillet 1941
Remplacement de Wilhelm Beines von Ziegesar par Freiherr von Falkenhausen en tant que commissaire administrateur de Worms & Cie.
De Roger Mennevée : [Extrait de l'article intitulé "La Banque Worms - Histoire générale - De 1927 à la Libération", paru dans Les Documents de l'agence indépendante d'informations internationales en juin 1948.] Extrait de la copie des inscriptions portées au registre analytique sous le n°24842 au nom de la Société Worms et Compagnie dont le siège social est à Paris, 45, boulevard Haussmann à Paris. En vertu du paragraphe 4 de l'ordonnance du 23 septembre 1940, M. Wilhelm Beines von Ziegesar qui avait été en vertu de l'ordonnance du 20 mai 1940, complétée par celle du 18 octobre 1940, est radié en tant que commissaire administrateur de la société et ce, à la date du 1er juillet 1941, et remplacé dans ses fonctions par M. le docteur juriste Freiherr von Falkenhausen.
De Gabriel Le Roy Ladurie : [Extraits d'une note datée du 26 septembre 1944 et son interrogatoire par le juge Georges Thirion en date du 27 septembre 1944.] « Factures de la Kriegsmarine. Ziegesar parti, Falkenhausen dont un des amis intimes était le commandant von Tirpitz poussa activement ces opérations. Nous les freinâmes avec constance... M. de Falkenhausen prit ses fonctions en juillet 1941. Appartenant à une grande famille qui donna à la Prusse nombre de soldats et de fonctionnaires, (il était le neveu du général du même nom qui administrait la Belgique), très homme du monde, appartenant au groupe de la Deutsche Bank, possédant une très belle situation de fortune, franchement antinazi, il se révéla très vite peu intéressé par sa mission, faisant juste assez de zèle pour alimenter ses rapports mensuels au Majestic. Chargé d'une vingtaine d'autres commissariats importants (Suez, banques anglaises) il est constamment en voyage. Durant son séjour boulevard Haussmann, l'indépendance de la Maison fut moins directement menacée mais périodiquement les services antisémites des SS soulevèrent la question raciale, remettant sans cesse en cause le cas personnel de M. Hypolite Worms. » [Voir sur les rapports commerciaux avec la Deutsch Bank, la note de l'expert Gaston Bernard au juge Thirion en date du 7 novembre 1944. Voir mars 1942.]
De Renaud de Rochebrune et Jean-Claude Hazera : [Extrait du livre "Les Patrons sous l'Occupation. II", éditions Odile Jacob, 1995, coll. Opus 1997.] Citation de Raymond Meynial au sujet de von Falkenhausen : "Son père était professeur de droit à la faculté de Berlin. Mon père était professeur de droit à la faculté de Paris [....] Deux jours après sa nomination, son père est arrivé en chemin de fer de Berlin. Si mon fils faisait quoi que se soit contre l'honneur, je vous prie de me prévenir immédiatement', m'a-t-il déclaré." »
De Roger Mennevée : [Extrait de l'article intitulé "La Banque Worms - Histoire générale - Depuis la Libération", paru dans Les Documents de l'agence indépendante d'informations internationales en août 1948.] « Pierre Nicolle, dans son ouvrage "Cinquante mois d'armistice" - Vichy 2 juillet 1940-26 août 1944 - Journal "d'un témoin" (Paris, Éditions André Bonne 1947 - 2 vol. in 12) signale que le 2ème bureau de la Marine qui estimait que le groupe Worms avait "toujours commandité un véritable espionnage de l'Angleterre en France", était chargé de faire une enquête très approfondie sur les agissements de la banque Worms, enquête qui prit un développement important en juillet 1941, après les premières révélations sur la synarchie (Op. o. Tome 1e, p. 189 et 284)... Il est bien certain que si M. Worms avait servi les intérêts allemands, avait collaboré tant soit peu, les autorités d'occupation n'eussent pas permis à la presse de la zone occupée, et spécialement de Paris, de se livrer aux violentes attaques que l'on trouvait dans celle-ci, comme dans "Paris-Soir" des 21 et 22 octobre 1940, 3 novembre 1940, "Au Pilori" des 8-29 novembre, 20 décembre 1940, 28 février 1941, 6 octobre 1941, "L'Oeuvre" des 26 février, 3 et 6 août 1941, le "Franciste" du 1er novembre 1941, "L'Appel" du 5 mars 1942, "France Europe" du 21 novembre 1942, etc. »

2 juillet 1941
De F. Blondel, Comité d'organisation des minerais et métaux bruts, à E.L. Guernier, Le Molybène, Paris : Correspondance de Karl Acker. Livraison de molybdène.

3 juillet 1941
Du journal "Au Pilori" : Article intitulé "Worms-de Monzie !" (extrait de "Ci-Devant" d'Anatole de Monzie - pages 178, 179). [Voir 1er novembre 1939.]

4 juillet 1941
De M. Friedel, Le Molybdène : Notes de séance du conseil d'administration de la société [document annexé à sa déposition au juge Georges Thirion en date du 17 novembre 1944.] « M. Guernier [président] indique qu'à la demande de la Maison Worms, il propose au conseil de nommer deux nouveaux membres, MM. Meynial et Pitavino.

6 juillet 1941-11 septembre 1943
De Worms & Cie : [Extrait d'une lettre adressée au contre-amiral Blehaut, le 16 décembre 1943.] Ateliers et Chantiers de la Seine-Maritime. « Nos Chantiers ont subi, entre le 6 juillet 1941 et le 11 septembre 1943, 9 bombardements aériens. Après chaque bombardement les dégâts matériels devaient être réparés au prix des difficultés les plus grandes comme le moral de la population ouvrière, travaillant dans des conditions particulièrement délicates, devait être l'objet des soins attentifs de notre directeur. »
[Extrait d'un rapport sur le groupe Worms établi en mai 1944.] « Les Ateliers et Chantiers de la Seine-Maritime furent bombardés par les Anglo-saxons dès 1941. Ce furent même les premières destructions industrielles sérieuses effectuées en France. »

9 juillet 1941
De Worms & Cie : "Note sur la répartition du capital social de la Maison Worms & Cie". Capital au 11 janvier 1940. Modifications à la suite des cessions et donations consenties tant par Mme Jean Labbé, le 19 octobre 1940, que par M. Michel Goudchaux le 25 octobre 1940. Répartition des bénéfices au 11 janvier 1940 et à la suite des cessions et donations susdites. Répartition, au 11 janvier 1940, des réserves et bénéfices non distribués ainsi que des plus-values du capital social ; modifications à la suite des cessions et donations susdites. Pouvoirs des associés gérants et droits des associés commanditaires.
De la Société d'études minières : Statuts - annonces légales.

10 juillet 1941
De Paul Riche, du journal "Au Pilori" : Extrait d'un article intitulé "Front mondial anti-juif !" « Voilà pourquoi W..., le banquier juif, ayant noyauté la haute finance, commande à Wichy. (Tant que ce youtre sera au pouvoir, nous écrirons Wichy.) Voilà pourquoi la mafia des inspecteurs des finances, les bandes polytechniciennes, les équipes de technocrates (dont le nom bouthille, barnaude et baudoine) sont installés au pouvoir pour détruire l'oeuvre du Maréchal. »

11 juillet 1941
Bombardement des chantiers du Trait.

12 juillet 1941
Du journal "Le Pays libre" : Extrait d'un article intitulé "L'Invasion juive dans le domaine intellectuel (suite)". « Israël rassemblait toutes les formes de notre activité économique, aidé en cela par son ingérence dans notre administration... par ses banques... Worms. Ce qui lui permettait de contrôler... les magasins tels que Maison de Blanc : Worms... Félix Potin : Worms... »

16 juillet 1941
De Marcel Déat, du journal "L'Oeuvre" : Extrait d'un article intitulé "Du gaspillage à la spéculation". « Qu'on aborde le problème des salaires avec moins de circonspection et de parcimonie que n'y ont récemment consenti les équipiers économico-financiers de l'écurie Worms. C'est l'autre aspect de la question. "Quand j'ai des sous, disait un pauvre bougre, il n'y a rien à acheter. Quand il y a quelque chose, je n'ai pas assez de sous." L'ennui est qu'il faille vivre entre les deux mâchoires de ce dilemme, sans rien avoir à moudre sous les siennes. »

17 juillet 1941
De Pierre Nicole : [Extrait de "Cinquante mois d'armistice", cité par Jean Galtier-Boissière et Charles Alexandre, dans leur article "La Synarchie", paru en 1948, dans Le Crapouillot, tome III : Histoire de la Guerre 1939-1945.] « On chuchote que tout le système de la banque Worms cache une entente totale avec les tenants de la banque Lazard (une réunion aurait eu lieu à Paris entre les dirigeants de la banque Worms représentée par Gabriel Le Roy Ladurie et Meyer de la banque Lazard, accompagné de David Weil). On peut penser que toute la politique inspirée par ce groupe bancaire est voulue par les capitalistes anglo-américains. Joue-t-on sur les deux tableaux ? »
De Paul Riche, du journal "Au Pilori" : Extrait d'un article intitulé "Contre le capitalisme d'abord". « Contre le juif d'abord, car le juif est à la base de toute cette guerre. Il est W... derrière Vichy... Guerre raciale du sémite contre l'aryen... »
De Roger Mennevée : [Extrait de l'article intitulé "La Banque Worms - Histoire générale - Troisième partie - Filiales et participations - Chapitre 3. De 1925 à 1940 (suite)", paru dans Les Documents de l'agence indépendante d'informations internationales en novembre 1949.] Huilcombus, société française des huiles combustibles. « Des modifications étaient apportées aux statuts, particulièrement en vue d'étendre l'objet social à tous les combustibles susceptibles d'être utilisés pour l'alimentation des moteurs fixes et mobiles et spécialement ceux équipant des véhicules à gazogène (Affiches parisiennes du 17 juillet 1941). »

17 juillet-18 août 1941
De Roger Mennevée : [Extrait d'un article intitulé "La Banque Worms - Histoire générale - Suite - Ses opérations pendant l'occupation de 1940 à 1944", paru dans Les Documents de l'agence indépendante d'informations internationales, en avril 1952.] « Au mois de juillet 1941, la Banque Worms et Cie participait avec la Banque de Paris et des Pays-Bas, et l'Union des mines, à l'augmentation de capital de la Société minière et électrique des Landes (ex-Société des mines et produits agglomérés de Laluque). Le capital, alors de 72.400.000 F devait être porté à 100 millions par l'émission de 55.200 actions de priorité nouvelles de 500 F à souscrire en espèces au pair, du 17 juillet au 18 août 1941. La Banque Worms et Cie avait comme représentants au conseil d'administration de cette société Raymond Meynial et Jean Brieule, René Rouille était directeur général. »

18 juillet 1941
Du journal "L'Oeuvre" : Extrait d'un article intitulé "Veut-on procéder enfin au nettoyage nécessaire". « Avec l'appui de la "Légion" - ou du moins de ces chefs - certains éléments de l'entourage du Maréchal, certains trusts politico-bancaires veulent, paraît-il, traiter l'Amiral Darlan comme ils le firent de Pierre Laval il y a 218 jours. Et voilà pourquoi chacun à Vichy parle maintenant de "complot". »

19 juillet 1941
Du journal "Nord-Maritime" : Extrait d'un article intitulé "Modifications dans le cabinet français - M. Achard, ministre du ravitaillement a démissionné - Il est remplacé par M. Caziot, ministre de l'Agriculture". « M. Pucheu, actuellement ministre de la Production, reprendrait l'Intérieur, et M. Le Roy Ladurie, l'actuel directeur de l'ancienne banque juive Worms, le remplacerait à la Production. » [Confusion entre Jacques et Gabriel Le Roy Ladurie.]

21 juillet 1941
De Jean Galtier-Boissière et Charles Alexandre : [Extrait d'un article intitulé "La Synarchie", paru en 1948, dans Le Crapouillot, tome III : Histoire de la Guerre 1939-1945, et citant Pierre Nicole, "Cinquante mois d'armistice".] « Après la nomination de Pucheu à l'Intérieur [Pierre Nicole] s'étonne : "Par quel mystère la pression exercée par la banque Worms est-elle arrivée à ses fins, après tout ce qui a été dit sur elle ? Comment a-t-elle réussi à mettre en place un de ses hommes et surtout à la situation qu'il occupe ?" Mystère facile à élucider : Pucheu et ses amis de la banque Worms représentaient la politique ambivalente du capitalisme français vis-à-vis de l'occupant et vis-à-vis des anglo-américains. »

22 juillet 1941
Bombardement des chantiers du Trait.

24 juillet 1941
De Roger Mennevée : [Extrait de l'article intitulé "La Banque Worms - Histoire générale - Troisième partie - Filiales et participations - Chapitre 3. De 1925 à 1940 (suite)", paru dans Les Documents de l'agence indépendante d'informations internationales en décembre 1949.] Société française de transports pétroliers. « Le 24 juillet 1941, Pierre Louis Dreyfus, frappé par les lois antijuives donnait sa démission. »

26 juillet 1941
De Pierre Delaunay, du journal "La tempête" : Article intitulé "Encore une fois !". « Le ministère de l'Intérieur est occupé par un salarié de la Banque Worms. Jamais, même au temps du triomphe de la Banque Lazard, la canaillerie bancaire n'avait eu à la fois autant d'audace et autant de cynisme. La Banque Worms qui occupait déjà sept ministères en occupe un huitième - celui de l'Intérieur -. On peut maintenant tout en attendre. On peut maintenant s'attendre à tout. Demain sans doute, les Affaires étrangères seront-elles aussi occupées. Après-demain, l'Agriculture le sera aussi, à en juger par les manoeuvres faites depuis des mois pour s'assurer à la fois le poste qui est important et le titulaire qui a dû, au préalable, subir les épreuves de dressage nécessaires, en même temps que fournir les gages indispensables. C'est une occupation massive par une Mafia nouvellement créée, composée d'éléments... entièrement dévoués à l'orthodoxie capitaliste. En 1936, la Banque Worms a pris à sa solde l'ancien conseiller d'Âbd-el-Krim, le traître qui fit la guerre contre la France... De ce renégat, de son équipe de talents à gages, elle essaya vainement de faire un grand parti... La Banque méprise assez le peuple français pour le croire capable de suivre cet homme... dont le seul métier est de vendre la peau des Français... C'est cette banque qui... a créé de toutes pièces Paul Reynaud... qui a acheté tous les rouages financiers et parlementaires nécessaires pour faire de ce petit bonhomme vénal, sans parti, sans honneur et sans foi un Président du Conseil français, domestique de la finance internationale. Son échec a été retentissant. Malgré la défaite, elle a continué à occuper les Finances et les Affaires étrangères le plus longtemps possible... Aujourd'hui cette conjuration diabolique trahit le Peuple de France qui, depuis vingt années, cherche sa Révolution... Elle trahit l'Europe entière parce que, en faisant échouer la Révolution française, elle risque de faire échouer la Révolution européenne contre laquelle elle s'était organisée avant guerre, car elle ne veut pas voir l'Europe libre, forte, unie dans un nouvel ordre social où les banques n'auront aucune place. Elle trahit parce que son chef sait que son geste d'aujourd'hui... n'a qu'une intention de destruction, parce que son chef... mène la France à la ruine par la perte totale de son Empire... Tout, cela est l'oeuvre d'un homme devenu le principal ennemi public, comme l'oeuvre d'une conjuration devenue le plus grand danger public. Cette conjuration, il est nécessaire de la supprimer. »

28 juillet 1941
Du journal "Je suis partout" : Extrait d'un article intitulé "Trusts et carburants". « M. Lehideux est devenu ministre de l'Économie, ce qui ne fera aucune peine aux trusts de l'automobile. M. Pucheu est devenu ministre de l'Intérieur, ce qui ne fera aucune peine à la Banque Worms. »
De Pierre Assouline : [Extrait de "Une Éminence grise - Jean Jardin - 1904-1976", Éditions Balland, 1986, pp. 75-83.] « Quand Pierre Pucheu, qui était avant-guerre président des établissements Japy Frères liés à Worms, devient ministre de l'Intérieur, Déat note : "Gabriel Le Roy Ladurie paraît mener le jeu de l'équipe Worms, comme il est naturel." Le leader du collaborationniste Rassemblement national populaire (RNP) est persuadé, comme le remarque son bras droit, "qu'un gouvernement occulte se dissimulait derrière le gouvernement légal où il avait délégué quelques-uns des siens et qu'il tirait les ficelles de la politique officielle" [réf. Claude Varennes (Georges Albertini), Le destin de Marcel Déat, p. 140, Janmaray, 1948]. Toujours la théorie de la main cachée... La Maison Worms et la mystérieuse synarchie qu'elle aurait sécrétée sont à ses yeux les grandes coupables : "II l'accusait de tous les péchés... Il s'en accommodait d'autant moins qu'il ne voyait pas la place qu'il aurait dans le régime qu'elle voulait" [réf. Idem]. »

28-31 juillet 1941
De Roger Mennevée : [Extrait d'un article intitulé "La Banque Worms - Histoire générale - Suite - Ses opérations pendant l'occupation de 1940 à 1944", paru dans Les Documents de l'agence indépendante d'informations internationales, en avril 1952.] Dès le 28 juillet 1941, Pierre Nicolle ["Cinquante mois d'armistice", tome 1, pp. 292 et 293] - pourtant peu sympathique à Worms et Cie - enregistrait dans son journal que les Allemands avaient l'intention de se débarrasser du foyer d'opposition représenté par la banque Worms, et trois jours après, il précisait : "Le double jeu de la banque Worms et de son équipe apparaît de plus en plus clairement. On veut bien faire des accords financiers au profit de certains intérêts particuliers, mais de collaboration réelle, il n'en est pas question. L'impression est que l'équipe Worms est prête à appuyer le mouvement anglophile et gaulliste pour défendre mieux les intérêts des puissances financières françaises liées à la finance internationale" (sous-entendu anglo-saxonne). »

29 juillet 1941
De Raymond Meynial : [Extrait d'une note datée du 13 novembre 1944.] Société Le Molybdène. A la suite de nouvelles démarches de M. Acker, Eugène Guernier saisit M. Blondel des pressions subies par le secrétaire général de la société pour qu'il insiste auprès du Comité d'organisation afin d'obtenir plus rapidement la livraison des 25 tonnes de molybdénite. M. Guernier répond à M. Acker : « Je suis dans la dépendance totale de mon Comité d'organisation. Je ne puis pas autoriser mon secrétaire général à faire une démarche collective avec vous auprès de mon Comité sans avoir au préalable obtenu son autorisation. Je téléphonerai donc à mon Comité d'organisation et ne manquerai pas de vous faire connaître le résultat de ma démarche ». M. Guernier demande alors au Comité d'organisation de lui préciser l'attitude qu'il doit prendre. M. Blondel répond qu'il ne lui est pas possible de donner des instructions tant que l'administration française n'aura pas été saisie d'une demande des autorités compétentes. A partir de cette date, la société Le Molybdène n'est plus tenue au courant de quoi que ce soit, pas même des circonstances de la livraison. Eugène Guernier, dans une note datée du 17 novembre 1944, précise : « Le gouvernement marocain a même stipulé, à ce que j'ai su plus tard, que le paiement de ces 25 tonnes serait fait par l'Allemagne au moyen de livraisons de quincaillerie dont le Maroc avait besoin. » [Le courrier au Comité d'organisation des minerais et métaux bruts, en date du 29 juillet 1941, constitue l'annexe n°7 à la note de Raymond Meynial datée du 13 novembre 1944 - s'y reporter pour en consulter la reproduction. Voir 17 octobre 1941.]

30 juillet 1941
De Jean-Pierre Maxence, du journal "Paris-Midi" : Extrait d'un article intitulé "La Ligne droite" et consacré au "syndicat" des polytechniciens. « On ne fait pas une révolution en laissant s'installer au pouvoir, de la finance à la production, de l'intérieur à la jeunesse, les représentants ou les mandataires d'une grande banque. »

31 juillet 1941
De Pierre Nicole : [Extrait de "Cinquante mois d'armistice", cité par Jean Galtier-Boissière et Charles Alexandre, dans leur article "La Synarchie", paru en 1948, dans Le Crapouillot, tome III : Histoire de la Guerre 1939-1945.] « Le double jeu de la banque Worms et de son équipe apparaît de plus en plus clairement. On veut bien faire des accords financiers au profit de certains intérêts particuliers, mais de collaboration réelle, il n'en est pas question. L'impression est que l'équipe Worms est prête à appuyer le mouvement anglophile et gaulliste pour défendre mieux les intérêts des puissances financières françaises liées à la finance internationale. »
De Robert Pierret, du journal "Au Pilori" : Extrait d'un article intitulé "Et d'un... à qui le tour ?". « Si les travailleurs et autres contribuables ne sont pas satisfaits avec cette brillante brochette de petits potentats habillés par Worms, c'est qu'ils sont difficiles à contenter... Les barons de la finance éprouvent le plus profond mépris pour les vagues humanités que représente pour eux la population de ce pays. »

Août 1941
De Roger Mennevée : [Extrait de l'article intitulé "La Banque Worms - Histoire générale - Troisième partie - Filiales et participations - Chapitre 4 - Fidei-commissaires et agents", paru dans Les Documents de l'agence indépendante d'informations internationales en décembre 1950.] « En août 1941, Louis de Beauvoir devint administrateur de la Compagnie franco-continentale d'importation et d'exportation, Cimpex, fondée au capital d'un million de francs, dont le siège social était 41, bd Haussmann, dans un immeuble de la Banque Worms où s'étaient installées diverses filiales de la Banque. Elle avait pour objet toutes opérations industrielles, commerciales et financières, ayant pour but de faciliter toutes relations économiques et échanges entre, d'une part, la France, les colonies françaises, les pays de protectorat, territoires sous mandat français et éventuellement tous autres pays d'influence française, et, d'autre part, l'Allemagne et les pays situés à l'est de la France. Avec Louis de Beauvoir, figuraient au conseil d'administration : Killian Hennessy, président-directeur général, par ailleurs président de l'Union d'exportateurs français pour l'Europe du Nord, Roger Paringaux, la société Davum, le Comptoir fluvial du Nord et de l'Est, et Karl Kesler, industriel allemand. »

2 août 1941
Du journal "L'Oeuvre" : Extrait d'un article intitulé "De quelques symptômes inquiétants". « On a tant parlé dans quelques milieux informés de certain archange, Gabriel de prénom, Le Roy Ladurie de nom, que nous sommes bien obligés d'évoquer encore une fois les prétentions de cette banque qui s'est aryanisée à coup d'eau baptismale et aux destinées de laquelle préside ledit archange. Qui n'est autre que celui-là même qui, il y a encore quelques mois, conseillait si bien M. Paul Reynaud et son Égérie et dont le patron, M. Hypolite Worms, est aujourd'hui un anglophile distingué par le fameux "Syndicat" synarchique, pour soutenir et promouvoir l'attentisme sous le couvert d'une collaboration réduite aux affaires. »
D'H. Freeman Matthews, premier secrétaire de l'ambassade américaine : Au sujet de Jacques Barnaud. « C'est lui le vrai talent et le vrai pouvoir » chez Worms. [Cité par Renaud de Rochebrune et Jean-Claude Hazera, dans "Les Patrons sous l'Occupation. II", coll. Opus 1997.]

3 août 1941
De Jean Galtier-Boissière et Charles Alexandre : [Extrait d'un article intitulé "La Synarchie", paru en 1948, dans Le Crapouillot, tome III : Histoire de la Guerre 1939-1945, citant Pierre Nicole, "Cinquante mois d'armistice".] « Tandis que les "innocents" de la Résistance continuent à hurler contre Pucheu, Nicolle, à la date du 3 août, enregistre cette confidence d'un nazi qui éclaire singulièrement la situation : "Un des chefs du parti national-socialiste m'a dit être fort intéressé par les agissements des financiers qui évoluent ici, autour des ministres. Pour lui, la pression exercée par la banque Worms dépasse le cadre national ; il recherche quels pourraient être en Allemagne les correspondants de Pucheu et de Barnaud. L'impression de cet Allemand est que même en Allemagne il se développe à l'heure actuelle un grand mouvement de défense du capitalisme de spéculation avec des ramifications directes aux États-Unis et en Angleterre." Le grand capital a besoin de profits quotidiens et ne s'engage jamais longtemps à l'avance, même sur des cartes qu'il présume gagnantes. Sa position de guerre, un homme qui vécut longtemps à ses crochets, Dominique Sordet, la résume en une formule heureuse, empruntée au langage des boursiers : "Le fin du fin sera de jouer la collaboration franco-allemande au comptant et la victoire américaine à terme". Georges Valois, dans son pamphlet "La France trahie par les trusts", écrit, avec quelque apparence de raison : "Dans le courant de l'été 1941, il y eut à Vichy un fameux coup de tonnerre : à la suite du suicide de Jean Coutrot, les Allemands découvrirent une partie du secret synarchique : ils exigèrent une enquête ; le gouvernement de Vichy dut la faire : le dossier arriva entre les mains des militaires qui apprirent avec stupeur la plus grande partie du complot. Tout faillit sauter. Rien ne sauta. Pucheu au lieu d'être arrêté devint ministre de l'Intérieur et le haut fonctionnaire, auteur du rapport sur la synarchie fut révoqué. Les trusts allemands et français furent cette fois plus forts que l'armée et la police allemandes." »
Du journal "L'Oeuvre" : Extrait d'un article intitulé "Ça recommence ou ça continue". « A Vichy, un clin d'oeil de Churchill ou de Roosevelt fait oublier tout à la fois Mers El-kébir, Dakar, l'AEF et la Syrie. Ce qui explique bien des choses. Nous avons parlé hier de l'équipe endoctrinée, soutenue et poussée au pouvoir par la Banque Worms, qu'il serait d'ailleurs plus exact d'intituler... la bande Worms. C'est elle qui, depuis la sinistre équipée du 13 décembre, tient le haut du pavé politique. Or qu'est-ce que la banque Worms sinon, avant tout, une organisation anglaise : ce sont les cargos de Worms qui transportaient en France la plus grande partie des 25 millions de tonnes de charbon britannique que nous importions ; c'est la Banque Worms qui, après certaines et importantes participations dans les exploitations minières britanniques, est devenue, de l'autre côté de la Manche, propriétaire de mines anglaises ; c'est M. Hypolite Worms qui, pour ses affinités pro-anglaises, tant du point de vue commercial que familial, fut désigné pendant la guerre chef de la mission de la marine marchande française à Londres. Voilà pourquoi la tendance à Vichy, où le groupe Worms investit de plus en plus le gouvernement, est à l'anglophilie. Voilà pourquoi l'attentisme s'est mis à renaître de ses cendres encore chaudes. Voilà pourquoi Vichy travaille contre la France. Où est le temps où de notre capitale provisoire partaient des apostrophes vengeresses à l'égard du capitalisme international ? Vous comprenez maintenant pourquoi la Révolution nationale n'est plus qu'un mot. Vous comprenez maintenant pourquoi la collaboration - clé de voûte de l'Europe de demain - n'est examinée que sous l'angle rétréci des "Affaires". Or, l'alternative est tragique : ou la collaboration sera avant tout politique, voire militaire comme en Extrême-Orient, pour la défense de notre Empire colonial, et la France reconquerra sans mal sa place de grande puissance, ou Vichy continuera de s'entêter dans un négativisme à la Poincaré et dans une politique de marchandage indigne d'une grande nation et c'en peut être fait de nos espérances de relèvement. Les remaniements ne signifieront rien s'ils ne comportent pas un changement radical des hommes et des méthodes. Et la France vaut tout de même mieux que la Banque Worms. »
Du journal "Paris-Midi" : Extrait d'un article intitulé "Où va la France ?". « L'éditorialiste de "L'Oeuvre" publie des détails alarmants sur les menées de l'amiral Leahy, ambassadeur des États-Unis à Vichy et aussi de l'influence de certains juifs, notamment de la Banque Worms ou comme il dit la bande Worms qui tient encore le haut du pavé à Vichy. »

6 août 1941
Du journal "L'Oeuvre" : « Banque Worms + charbon anglais + City + Synarchie + Vichy + ? ou comment de charbonnier on devient carbonari. »
De Serge Doring, du journal "Le Pays réel" : Extrait d'un article intitulé "De la dévirilisation française à l'impuissance de Vichy". « On en est encore à changer de ministres à tout bout de champ. Comme on s'est aperçu après plusieurs mois de pagaille que l'un d'eux soignait ses intérêts personnels d'une façon trop visible, on s'est décidé à le limoger pour prendre dans l'équipe un représentant de la Banque juive Worms et un délégué de l'industrie automobile. »
De Jacques Barnaud, à Hypolite Worms, Paris : « Les fonctions que j'ai accepté de remplir auprès du gouvernement depuis le mois d'août 1940 étant, en fait, incompatibles avec toute activité privée, il serait anormal que je puisse recevoir une rémunération de la Maison Worms & Cie. Il est donc entendu que lorsque seront arrêtés les comptes de l'exercice 1940-1941, et si une distribution de bénéfices est décidée au titre de cet exercice, je ne recevrai aucune part sur ces bénéfices en dehors de celle représentant la rémunération de ma part de capital dans la Maison. » [Cette lettre est citée par Hypolite Worms dans son interrogatoire par le juge Thirion en date du 17 octobre 1944. Et Hypolite Worms de préciser : « Dès cette époque, M. Barnaud n'est plus venu à la Maison Worms où il n'avait plus de bureau et n'a pas été tenu au courant de l'activité de la Maison ».]

7 août 1941
De Paul Riche, du journal "Au Pilori" : Extrait d'un article intitulé "Sur les échines juives". « Les juifs ont tout pris en France. Ils sont 1.800.000. Ils détiennent le gouvernement, l'administration, l'enseignement, la finance, l'industrie, la presse, la radio, le cinéma, le gros commerce, etc. Blum au pouvoir, Mandel au pouvoir, Rothschild au pouvoir, Worms au pouvoir...Cette finance juive qui règne à Vichy a volé les trois-quarts du patrimoine français... »
Du journal "L'Express de l'Est" : Article intitulé "Capitalisme international". Reproduction de l'article paru, le 3 août 1941, dans "L'Oeuvre" sous le titre "Ça recommence ou ça continue".

12 août 1941
Bombardement des chantiers du Trait.
De la Compagnie nantaise des chargeurs de l'Ouest, Nantes : Plaquette de l'assemblée générale du 12 août 1941. « Notre flotte a été entièrement affrétée par les services des Transports maritimes de la Marine marchande. Le contrat définitif déterminant les conditions d'affrètement n'intervint que le 15 septembre 1940... [Il] fut complété par un contrat de gérance par lequel notre société mettait à la disposition de l'État son organisation technique et commerciale, et s'engageait à assurer l'exploitation de ses navires pour le compte et suivant les instructions de l'État. En conformité de ce contrat, les Transports maritimes nous confièrent également la gérance de 13 navires étrangers affrétés par eux. [Situation de la flotte de septembre 1939 à juin 1940.]... Notre filiale, la Société nantaise de consignation et de gérance, nous a donné les résultats que nous attendions, de l'association des intérêts de notre société avec la Maison Worms, sur la place de Nantes. La Compagnie morbihannaise de navigation a été, par contre, assez touchée dans son exploitation par suite des événements. La Compagnie Loire maritime n'appelle pas de remarque spéciale. Le contrat qui lie cette Compagnie avec le département expire à la fin de l'année ; nous ignorons si son renouvellement nous sera proposé, dans le cas contraire, cette Compagnie sera mise en liquidation.
Au cours de l'exercice, nous avons continué les gérances armement qui nous étaient confiées par la Compagnie générale d'armements maritimes et la Compagnie générale transatlantique. Par suite des circonstances, la gérance pour le compte de la Compagnie générale transatlantique a cessé au cours de l'exercice, et celle de la Compagnie générale d'armements maritimes a cessé postérieurement à la fin de notre exercice 1939/1940.

14 août 1941
Du journal "Bretagne" : Extrait d'un article intitulé "Dans la presse régionale". Référence à un article de Rémi Garçon, dans le journal "L'Avenir de la Vienne et de l'Ouest" : « La franc-maçonnerie, les juifs, les trusts politico-bancaires, particulièrement la Banque Worms et le comité qu'on nomme le "Syndicat" cherchent aujourd'hui à reprendre la pouvoir et sont comme le ver dans le fruit promis à nos espérances. »

18 août 1941
De Jean Galtier-Boissière et Charles Alexandre : [Extrait d'un article intitulé "La Synarchie", paru en 1948, dans Le Crapouillot, tome III : Histoire de la Guerre 1939-1945, citant Pierre Nicole, "Cinquante mois d'armistice".] « Nicolle note encore, jour après jour, les intrigues de la banque Worms et les liaisons de la synarchie avec l'étranger : "18 août. - L'existence du complot synarchique se précise. Il est à peu près certain aujourd'hui que ce mouvement n'est pas isolé en France ; en Angleterre un mouvement similaire existerait sous le titre de "F. 1950". On assure que Heikking, un des directeurs attachés aux Finances à Vichy, membre de cette société secrète, serait actuellement en mission aux États-Unis, envoyé spécial de Bouthillier. Toutes les ramifications se dévoilent ; certains recherchent dans les textes des décrets signés à Vichy des mesures s'accordant avec le programme du Mouvement synarchique." L'hostilité que marqua Weygand aux activités de la banque Worms ne doit pas étonner : une cervelle de militaire était parfaitement incapable de percer les desseins profonds du grand capitalisme, encore que l'ex-généralissime en fût, nolens volens, le très docile commis. Mais Weygand se trompait lorsqu'il traitait Marion et Pucheu "d'agents de Berlin" ["Le Temps des Illusions", p. 354.] ; les synarques n'étaient pas des "traîtres", même pas des germanophiles. Dominique Sordet, écrivait à propos de Pucheu : "Je n'irai pas jusqu'à dire qu'il s'était introduit au coeur de l'État pour y trahir délibérément les intérêts nationaux au profit des intérêts du capitalisme. Non. Ce serait aussi injuste que faux. Pucheu était un homme sans foi politique profonde, qui réagissait comme la plupart des hommes d'affaires de la France démocratique en jouant la tendance. Il avait misé sur l'Allemagne lorsqu'il avait cru l'Allemagne victorieuse. Il reconsidéra sa position lorsqu'il crut l'Allemagne battue."

20 août 1941
Du journal "L'Oeuvre" : Extrait d'un article intitulé "On réclame d'autres listes". « Nous demandons le relevé intégral de tous les conseils d'administration de toutes les sociétés anonymes, surtout quand elles revêtent la forme d'un trust bancaire ou industriel, et plus encore quand ces honnêtes concentrations d'intérêts ont des ramifications internationales. Les mystères de la Banque Worms intéresseraient passionnément le public européen. »

21 août 1941
De Paul Riche, du journal "L'Appel" : Article intitulé "Les noms sont connus. Patience !". « II s'agissait de savoir qui, parmi les amis de Coutrot, parmi le personnel au pouvoir, parmi les anciens polytechniciens, parmi le haut personnel administratif et financier, procédant avec la même méthode, servait les mêmes intérêts. Tout d'abord des indications précises nous ont aiguillés vers l'homme qui a certainement dirigé le mouvement synarchique aux côtés de Coutrot et qui a permis l'accession au pouvoir à nombre d'amis du même clan. Cette équipe politique en cache une autre, l'équipe bancaire où on retrouve un directeur-administrateur de la Société générale, un directeur général des Finances, un membre du Comité de l'union générale des banques, Formery, chargé de la question du chômage, de Peyherinoff [Peyerimhoff], de Pharamond, etc. Dans les groupes commerciaux on trouve le baron de Nervo, administrateur d'une quantité de grosses affaires industrielles, Marcel Marceron, ex-officier d'ordonnance de Mandel, Robert Lemaignen, gendre du baron de Nervo et Robert Fossorier, mari de l'actrice Morgan. Tous ces hauts requins sont acoquinés avec Worms Hypolite qui dirige la manoeuvre. » La suite de l'article porte sur les buts et le programme d'actions du prétendu groupe synarchique.
Du journal "Au Pilori" : Extrait d'un article intitulé "Vichy contre le Maréchal". Référence à un discours prononcé par Pétain le 20 août. « Les amis de feu Dormoy, les mous de la Révolution nationale et de la collaboration, les agents de Worms et les Youtres, ceux qui ne veulent ni des Rouges, ni des Tricolores, ceux qui servent l'Angleterre avant la France... Voilà ceux qui se moquent de la volonté du Marchal. Tous ils constituent le flot du moulin de l'anti-France et des trusts. Monsieur le Maréchal, Monsieur l'Amiral, c'est par Vichy qu'il faut commercer le balayage. »
De Pierre Assouline : [Extrait de "Une Éminence grise - Jean Jardin - 1904-1976", Éditions Balland, 1986, pp. 75-83.] « Il faut attendre le creux de l'été pour que la campagne sourde et insidieuse éclate au grand jour, en gros titres à la une d'un journal collaborationniste bien sûr. "Complot contre l'État ?" annonce la manchette, en rouge sur huit colonnes de L'Appel. La question n'en est pas une car le sous-titre rassure aussitôt les sceptiques : « Une association mystérieuse de polytechniciens, d'inspecteurs des finances et de financiers s'est constituée depuis dix ans en France pour prendre le pouvoir. » Le directeur de l'hebdomadaire, Pierre Costantini, un des fondateurs de la LVF, retrouve soudainement les accents de Zola et sous le titre "J'accuse!" publie un éditorial dans lequel il accuse le mouvement synarchique "de poursuivre la mainmise sur l'industrie française, de faire échec à la politique du maréchal, de protéger les grands financiers internationaux, de sauvegarder les intérêts financiers juifs par tous les moyens, dans tous les domaines ainsi que des intérêts anglo-saxons, liés au groupes financiers affiliés au mouvement". Naturellement, sans plus de preuve, L'Oeuvre, le journal de Déat, abonde dans le même sens, avec des "arguments" du même tonneau. Le délire a au moins le mérite, par les amalgames qu'il opère, de mettre en lumière les ressorts de "l'affaire" : la recherche d'un bouc émissaire crédible pour expliquer les "problèmes" rencontrés par la Révolution nationale dans sa marche vers une France radieuse et prospère au sein d'une Europe allemande et nationale-socialiste. Ils sont parfaits pour être désignés du doigt, ces "synarques" qui peuplent le gouvernement Darlan : ce sont des techniciens, ils sont liés aux grands trusts internationaux et entretiennent des relations serrées avec la maison Worms. Ah ! Worms, que n'en dit-on alors ! La presse est pleine de jeux de mots sur ce nom originaire de Rhénanie-Palatinat, une ville chargée d'histoire. L'esprit ne manque pas aux folliculaires pour incriminer la réunion des séides de la banque, du synode de Worms à la Diète de Worms en passant par le Concordat de Worms... Naturellement la plupart "oublient" de préciser que contrairement à une idée répandue à dessein, le patron, Hippolyte Worms (dont la famille est d'origine juive) n'est pas juif. Il est né de mère chrétienne, a été baptisé à sa naissance et a épousé une anglicane. Qu'importe puisque son associé-gérant Michel Goudchaux, lui, l'est... Au ministère des Finances, ceux qui ont de la mémoire riraient longtemps encore de cette affaire, n'eût été l'inclusion du dossier synarchique dans le procès d'épuration après la guerre. D'autres, considérant cette histoire comme une escroquerie intellectuelle et une opération politique, la balaient d'un trait : "Quand on accède au pouvoir, on appelle ses amis. C'est naturel..." Yves Bouthillier, le ministre des Finances, hausse les épaules : "Comme si le capitalisme avait besoin de stratagèmes, de mots d'ordre et de congrégations pour être puissant" [Yves Bouthillier, Le drame de Vichy, t. II, p. 276, Plon, 1951. [Selon] Pierre Drieu La Rochelle, "les hommes du groupe Worms passaient pour des fous dangereux, les Allemands les tenaient pour les actifs les plus perfides des attentistes sous couleur de collaboration, les gaullistes les tenaient pour des germanophiles très rusés et très audacieux, les attentistes pour des espèces de trotskistes amateurs de révolution permanente et de bouleversement à tout hasard. Ils étaient tout cela et rien de tout cela. C'étaient des hésitants nerveux et reptiles qui se dissimulaient sous des airs cassants. Ce n'étaient pas des sceptiques : ils avaient des préférences bien ancrées, mais cela ne servait à rien car cela était enveloppé dans les mille annulations de la peur de se tromper et de la frénésie de ne renoncer à rien. Ils voulaient faire une révolution en France mais une petite révolution sans rupture ; et ils voulaient sauver la France des périls extérieurs mais sans rompre ni avec l'Allemagne ni avec les Anglo-Saxons ni peut-être avec la Russie [Drieu La Rochelle, Fragments de mémoires, p.84, Gallimard, 1982..]" »

23 août 1941
Du journal "L'Heure bretonne" : Extrait de l'article de Serge Doring paru, le 6 août 1941, dans "Le Pays réel" sous le titre "De la dévirilisation française à l'impuissance de Vichy".

26 août 1941
De Jean Galtier-Boissière et Charles Alexandre : [Extrait d'un article intitulé "La Synarchie", paru en 1948, dans Le Crapouillot, tome III : Histoire de la Guerre 1939-1945, citant Pierre Nicole, "Cinquante mois d'armistice".] « Des perquisitions furent effectuées par les autorités allemandes à la banque Worms, peu avant l'attentat contre Laval à Versailles [qui eut lieu le mercredi 27 août 1941]. Nicolle, liant les deux événements, remarquait à ce propos : "Lundi 1er septembre. - Dès mon retour à Vichy, j'ai des nouvelles de Paris sur l'attentat dont a été victime le président Laval. Un détail assez curieux : le président Laval avait été invité à dîner par Gabriel Le Roy Ladurie de la banque Worms, le mardi soir [26 août 1941]. Le président avait refusé ce dîner et au moment même ou des perquisitions avaient lieu au siège de la banque Worms en même temps que chez quelques membres importants du Mouvement synarchique, en particulier chez Bardet. Celui-ci serait en liberté surveillée. Ces perquisitions ont créé une forte émotion dans les milieux financiers parisiens qui, parait-il, auraient accusé le président Laval d'avoir renseigné les autorités occupantes. Ces renseignements recoupés de sources différentes ne manquent pas d'être fort troublants." »

27 août 1941
Attentat commis contre Pierre Laval et Marcel Déat, à Versailles, à la caserne Borgnis-Desbordes, avenue de Paris, où devait se dérouler une prise d'armes pour la remise d'un drapeau français au premier contingent de la Légion des volontaires français contre le bolchevisme, en instance de départ pour le front de l'est.
Rapport (sans émetteur) sur la synarchie, daté du 14 juin 1944 : [Extrait.] « On met au compte de la synarchie, avec toutes les apparences de preuves, l'attentat perpétré contre Laval et Déat, le 27 août 1941, à Versailles, où ils venaient de passer en revue le premier contingent de LVF [Légion de volontaires français contre le bolchévisme, créée le 8 juillet 1941]. »
Des Services maritimes : Note. « Renseignements sur les navires de la flotte Worms & Cie. Position des navires au 25 août 1941. 8 navires réquisitionnés (militarisés) par la Marine nationale : "Barsac", "Cérons", "Léoville", "Listrac", "Médoc", "Pessac", "Pomerol", "Sauternes". 3 navires réquisitionnés (non militarisés) par la Marine nationale : "Bidassoa", "Margaux", "Normanville". 12 navires affrétés par les Transports maritimes de l'État français : "Caudebec", "Château-Larose", "Château-Latour", "Château-Palmer", "Château-Pavie", "Château-Yquem", "Fronsac", "Jumièges", "Le-Trait", "Lussac", "Mérignac", "Pontet-Canet". 1 navire libre : "La-Mailleraye". »

28 août 1941
Du journal "L'Appel" : Extrait de l'article intitulé "On dit que...". « Le comte de Paris vient de faire insérer un petit manifeste où il se dit, lui aussi, l'homme du Maréchal... On peut supposer que ce célèbre inspecteur des Finances, si puissant et de si riche mariage, qui ne quittait pas les bureaux directoriaux du "Courrier de Paris", où il promenait sa morgue de pasteur schismatique et mondain aura fait savoir à qui de droit que l'heure du ralliement avait sonné. M. Hypolite Worms, oublieux des chèques mal approvisionné d'Édouard de la Rocque, aura fait le reste. »

30 août 1941
Du journal "L'Heure bretonne" : Extrait d'un article intitulé "Ravitaillement, restrictions. En attendant que cela change...". « Les trois-quarts des Bretons n'auront pas de charbon. Les Finistériens le savent mieux que quiconque puisqu'on les a prévenus. On leur donnera de la tourbe s'ils daignent la demander à la maison juive Worms. » Article intitulé "La nouvelle Cagoule : la Synarchie" dans lequel est repris l'article paru, le 21 août 1941, dans "L'Appel" sous le titre "Les noms sont connus. Patience !". Article intitulé "La France en proie à la synarchie" dans lequel est mentionné que « l'État français a demandé à l'amiral Darlan de procéder à une enquête sur la nouvelle mafia » et dans lequel sont cités des extraits de l'article de Paul Riche paru, le 10 juillet 1941, dans "Au Pilori" sous le titre "Front mondial anti-juif !".

31 août 1941
Bombardement des chantiers du Trait.

Septembre 1941
De R. Mazière : [Extrait d'une note datée du 19 mars 1945.] Est détaché comme chef d'exploitation à la Tourbière de Passeben à Saint-Laurent de Gosse pour son équipement, sa mise en route et son exploitation.

Septembre-octobre 1941
De Worms & Cie : [Extrait d'une note, non datée, classée en 1943.] La société Le Molybdène. Démarches entreprises au Maroc en vue d'obtenir une aide de l'État pour le financement d'un programme d'exploration à longue échéance devant permettre à la société de se consacrer plus activement à l'exploration de ses gisements de cuivre et à délaisser la production inopportune du molybdénite. [Voir 14 mars 1942..] Parallèlement, Worms & Cie informe l'ingénieur en chef des Mines d'Algérie de son intention d'entreprendre la fabrication directe du sulfate de cuivre en Algérie. Cette initiative, dès que connue, déclenche des initiatives jusque là plus que réticentes de l'industrie chimique algérienne. Peu après, cependant, Worms & Cie abandonne son projet dont l'utilité n'était plus primordiale pour l'économie algérienne.

1er septembre 1941
De Roger Mennevée : [Extrait de l'article intitulé "La Banque Worms - Histoire générale - Troisième partie - Filiales et participations - Chapitre 3. De 1925 à 1940 (suite)", paru dans Les Documents de l'agence indépendante d'informations internationales en décembre 1949.] Société française de transports pétroliers. « Le 1er septembre 1941, M. Barnaud quittait le conseil en raison de ses fonctions dans les conseils du gouvernement. »

8 septembre 1941
De Roger Mennevée : [Extrait d'un article intitulé "La Banque Worms - Histoire générale - Suite - Ses opérations pendant l'occupation de 1940 à 1944", paru dans Les Documents de l'agence indépendante d'informations internationales, en avril 1952.] « Le Bulletin des annonces légales obligatoires du 8 septembre 1941 publiait l'insertion préalable en vue de la cotation sur le marché de Paris, au parquet des agents de change, des obligations 5 ½% de la Société française de transports pétroliers (SFTP), émises par Worms et Cie en janvier 1939, pour un montant de 200 millions de francs. »

10 septembre 1941
Du journal "Au Pilori" : Extrait d'un article intitulé "États-Unis, entreprise juive". « L'URSS n'a jamais été qu'une entreprise juive et tout le monde sait que l'Angleterre est prise dans les mêmes filets. Mais nous objectons, il y aussi les États-Unis... Tous les ministères, tous les grands services publics sont aux mains des Juifs... Dira-t-on que ces gros juifs ont évolué, qu'ils sont américains, comme les Rothschild, les Worms, les Pereire etc. sont français ? »

11 septembre 1941
Du journal "L'Appel" : Extrait d'un article intitulé "Le Courrier de Garenne". « Ajoutons que les banques Amar et Worms finançaient - "commanditaient" - diraient les gens de bien ! le "Courrier royal"... »

15 septembre 1941
De Roger Mennevée : [Extrait de l'article intitulé "La Banque Worms - Histoire générale - Depuis la Libération", paru dans Les Documents de l'agence indépendante d'informations internationales en août 1948.] Modifications au registre du commerce en date du 12 avril 1945. Ajouter aux succursales : Tours, rue de la Traction, fondée le 15 septembre 1941.

16 septembre 1941
[Extraits d'une note datée du 5 septembre 1944, d'un historique non daté, classé en 1944 et du rapport n°1 de Gaston Bernard au juge Thirion en date du 13 octobre 1944.] Ateliers et Chantiers de la Seine-Maritime. Accord franco-allemand relatif aux constructions navales en zone occupée.

17 septembre 1941 et 11 octobre 1941
Au ministre des Finances : [Extrait d'un courrier au Service des restitutions des biens des victimes des lois et mesures de spoliation, datée du 23 mai 1945.] « En vue d'éviter la mainmise par les Allemands sur la participation de la société L. Dreyfus & Cie dans la SFTP et en vue de sauvegarder les intérêts du propriétaire, menacé de spoliation, il a été décidé en accord avec les commissaires du gouvernement... » Ont été transférées à Worms & Cie : 13 actions SFTP sur 50 ayant appartenu à Pierre Louis Dreyfus, et 1.702 actions SFTP ayant appartenu à la société Louis Dreyfus & Cie.

20 septembre 1941
Du journal "Le Franciste" : Extrait d'un article intitulé "Rennes, la razzia du charbon de bois". « Autrefois, c'étaient les cadres des Eaux et Forêts qui s'occupaient de la répartition du charbon de bois. On a jugé sans doute qu'ils n'étaient pas assez dévoués à ces messieurs du pétrole et on les a déchargés de cette mission au profit de la Production industrielle. Mais il n'y a pas seulement les trusts pétroliers, il y a aussi les trusts charbonniers (genre Blanzy-Ouest à Nantes) et le trust des transports (genre Worms & Cie, à Nantes aussi). Entre ces grandes firmes d'inspiration anglaise, c'est naturellement la lutte. »

21 septembre 1941
Du journal "Le Courrier du Maine" : Extrait d'un article intitulé "Juif = bolchevik". « En France, depuis les élections Front populaire de 1936, tout était entre les mains des Juifs... Les journaux socialistes, les orateurs de meetings tonnaient contre le capitalisme mais si leur orthodoxie marxiste les faisait attaquer les Wendel et les Schneider, ils touchaient rarement aux Rothschild, et jamais à Louis Dreyfus, aux Stern, Fould, Worms... Cette juiverie internationale a continué d'exploiter la révolution russe. »

23 septembre 1941
De Renaud de Rochebrune et Jean-Claude Hazera : [Extrait du livre "Les Patrons sous l'Occupation. II", éditions Odile Jacob, 1995, coll. Opus 1997.] Au sujet de la synarchie. « Dès 1941, le premier secrétaire de l'ambassade à Vichy envoie rapports sur rapports. Le 23 septembre 1941, il écrit : "Le fait qu'un groupe d'hommes intelligents, organisés et déterminés a acquis une position de pouvoir dans la vie politique et économique et cherche à mouler le pays à son idée semble trop bien établi et atteint l'ambassade par trop de sources différentes pour qu'on puisse le mettre en doute." »

27 septembre 1941
Du journal "Le Franciste" : Extrait d'un article intitulé "Foire de Paris 1941". « Nous avons assisté aux efforts de la société Worms & Cie (encore elle) pour se faire remarquer au moment où tout le monde manque de tôle. Nous serions curieux de savoir si cette société, aux activités multiples, en obtiendra pour "son usine". Le poids de ses tôles d'un seul de ses fours à carboniser, réparti entre plusieurs petits constructeurs, permettrait certainement la construction d'un bon nombre d'appareils plus simples mais tout aussi efficaces. »
Du journal "Je suis partout" : Extrait d'un article intitulé "La pompe à finances". « Marseille est l'âme du judéo-gaullisme, l'un des principaux points d'attache d'Israël avec l'Intelligence Service ; Nice la ville élue du cinéma juif. Lyon, lui, est devenu pour les Hébreux la capitale du commerce et de la finance... Lyon, proche de la Suisse, qui possède encore toutes les libertés de communications internationales, est une étape fort commode. Toutes les grandes banques juives, Lazard, Daniel Dreyfus, Worms, etc. y ont de nouveau des représentants à peine dissimulés et qui n'ont jamais eu pareille besogne. Beaucoup de ces agents possèdent des passeports pour la Suisse, l'Espagne, le Portugal, l'Amérique. Par eux, le vaste circuit mondial de la finance juive fonctionne aussi bien qu'auparavant et pompe inlassablement ce qui reste encore de la fortune de la France. »

29 septembre 1941
De Roger Mennevée : [Extrait d'un article intitulé "La Banque Worms - Histoire générale - Suite - Ses opérations pendant l'occupation de 1940 à 1944", paru dans Les Documents de l'agence indépendante d'informations internationales, en avril 1952.] « Une convocation insérée dans le Bulletin des annonces légales du 29 septembre 1941 signalait une nouvelle société de ce genre à laquelle la Banque Worms et Cie s'était intéressée. II s'agissait des Mines de Charrier. L'assemblée générale extraordinaire des porteurs de parts ainsi convoquée avait en vue d'accepter la réduction du pourcentage leur revenant dans les bénéfices et dans une liquidation éventuelle. Il s'agissait incontestablement là des conséquences d'une réorganisation financière du groupe minier et, comme la Banque Worms et Cie était indiquée comme celle devant recevoir les dépôts de titres, on pouvait en conclure que c'était elle qui avait présidé à cette réorganisation financière. »

30 septembre 1941
De Worms & Cie : Bilan général. Bilans des Services charbons et des Ateliers et Chantiers de la Seine-Maritime. Comptes des pertes et profits : récapitulation générale, siège social, Services bancaires, Services charbons, Services maritimes, Ateliers et Chantiers de la Seine-Maritime.
Des Services charbons : Immobilisations et amortissements. Paris, Bayonne, Bordeaux, Angoulême, Rochefort, Dieppe, Le Havre, Marseille, Nantes, Rouen.
Des Services charbons : Comptes de l'exercice. Échange de notes (20.10.1941-26.08.1942) entre la direction générale et le contrôle financier au sujet des pertes du département en France (environ 12.000.000 F) causée par la cessation totale des activités d'importateur et la réduction massive des opérations de fabricant d'agglomérés, de grossiste ou de détaillant, ayant entraîné une chute de 20% des ventes dans les succursales par rapport à la moyenne de 1931/1938 (arrêt du négoce à Paris, fermeture éventuelle des succursales de Dieppe et de Rochefort). Conjointement des investissements importants ont été réalisés (18.875.000 F) dans des activités de remplacement - en zone occupée principalement - qui n'ont encore dégagé aucun résultat : exploitations forestières (bois de chauffage ou de carbonisation ; bois d'oeuvre à Bordeaux), usine de Haut Mauco, tourbières (production de tourbe sèche), vente des poêles à bois Turpin, des chaudières Velleda, des fours à carbonisation Turpin, de carburants solides aux gazogènes, installation de gazogènes sur camions et automobiles. Des agences ont été ouvertes à Landerneau et à Tours. Parmi les filiales, des provisions pour créances douteuses sont constituées pour la Société d'approvisionnement pour le chauffage central - SACC, la Compagnie charbonnière du Midi - CCM, la Compagnie charbonnière dunkerquoise et CMT tandis que de nouvelles participations sont prises dans SACC (augmentation de capital), Charbonnages de Provence (dont la fusion avec la Compagnie charbonnière du Midi est à l'étude), Établissements Carré Richard, CCMT, Société minière du Sud-Ouest, Compagnie minière landaise, les Dérivés du bois Verst). Des informations sont échangées sur Huilcombus, la Compagnie rouennaise de déchargement, le Mazout et ses dérivés ainsi que sur les succursales en zone libre : Marseille, dont les pertes sont accentuées par celles des agences de Saint-Cyprien et de Pau ; Alger dont les résultats, bien qu'inférieurs à l'exercice 1939/1940, restent positifs.
Des Ateliers et Chantiers de la Seine-Maritime : [Extrait d'une note datée du 31 décembre 1943.] Tableaux. Régularisation du compte "dépenses sur constructions" - unités construites pour les autorités allemandes. Exercices au 30 septembre 1941, 31 décembre 1942 et 31 décembre 1943.
Des Ateliers et Chantiers de la Seine-Maritime : [Extrait d'une note non datée, classée en 1944.] Tableaux indiquant les résultats d'exploitation (synthétiques et détaillés) ainsi que du compte de pertes et profits des exercices au 30 septembre 1941, au 31 décembre 1942 et au 31 décembre 1943.
De Roger Mennevée : [Extrait de l'article intitulé "La Banque Worms - Histoire générale - Troisième partie - Filiales et participations - Chapitre 3. De 1925 à 1940 (suite)", paru dans Les Documents de l'agence indépendante d'informations internationales en novembre 1949.] Société d'entreprises de grands travaux hydrauliques. « Par suite du retour des administrateurs prisonniers de guerre, l'assemblée du 30 septembre 1941 approuva la nouvelle composition du conseil, comprenant Georges Lauret, président, Édouard Gendre (antérieurement prisonnier), Gaston Leroy, Jean Rigal, Pierre-Edmond Rialan, Guy Brocard. On le voit, le groupe Worms prédominait assez nettement. Le capital fut porté à 30 millions et toutes les actions furent unifiées à partir du 1er janvier 1942. »
De Roger Mennevée : [Extraits de l'article intitulé "La Banque Worms - Histoire générale - Troisième partie - Filiales et participations - Chapitre 4 - Fidei-commissaires et agents (et suite)", parus dans Les Documents de l'agence indépendante d'informations internationales en octobre 1950 et décembre 1950.] A son retour de captivité, Georges Lauret reprit sa place de vice-président du conseil de la Société française de sablières, dont le baron Jacques du Roure-Beaujeu est directeur en même temps que gérant de la SARL Les Matériaux enrobés de Gennevilliers et président de la Compagnie centrale d'exploitation forestière (créée en décembre 1941), toutes deux filiales de la Société française de sablières.

Fin septembre 1941
De Renaud de Rochebrune et Jean-Claude Hazera : [Extrait du livre "Les Patrons sous l'Occupation. II", éditions Odile Jacob, 1995, coll. Opus 1997.] Au sujet de la synarchie. « François Lehideux, secrétaire d'État à la Production industrielle depuis juillet 1941, se souvient d'avoir vu arriver un jour Joseph Barthélémy, le nouveau ministre de la Justice, affolé, souhaitant s'adresser tout de suite au maréchal pour lui dénoncer toute l'affaire. Il est d'autant plus gêné qu'une bonne partie des comploteurs présumés sont alors présents dans la salle du Conseil des ministres ! Le maréchal lui aurait répondu sur le mode de la plaisanterie, en jouant de la parenté étymologique entre synarchie et synergie : "C'est un grand jour, il y a des Français qui veulent travailler ensemble." Si la scène se situe bien fin septembre 1941 comme l'assure François Lehideux, le maréchal, tenu au courant dès l'époque des premiers "soupçons", a eu largement le temps de répéter ce bon mot. »

Octobre 1941
De Worms & Cie : [Extrait d'une note datée du 25 septembre 1944.] Succursale de Port-Saïd. « En dépit des excellentes relations qu'il entretient avec les autorités britanniques, Pierre Grédy se trouve souvent dans une situation délicate, surtout quand il lui faut assister à des réunions où sont traitées des questions concernant les opérations militaires. II est ainsi amené à mettre de plus en plus en avant son sous-directeur anglais, Stanley Cable Acfield, qui devient bien vite persona grata dans les milieux militaires de la zone du Canal. En octobre 1941, la situation entre Vichy et Londres est de plus en plus tendue. On donne comme imminente la rupture des relations diplomatiques entre l'Égypte et la France et on parle déjà des mesures qui vont être prises pour mettre sous séquestre certains biens français. Estimant que sa présence à Port-Saïd ne peut être dorénavant que préjudiciable aux intérêts qu'il représente et qu'une direction anglaise sera seule à même d'assurer la bonne marche des affaires et la conservation des biens français qui lui ont été confiés, Pierre Grédy décide alors de céder provisoirement la direction de la Maison Worms à Stanley Acfield, son sous-directeur et de rentrer en France. Il fait part de sa décision à l'ambassade britannique au Caire et reçoit l'assurance que tout l'appui possible sera donné à Stanley Acfield. Un premier résultat de ces bonnes dispositions est l'intervention immédiate de l'ambassade auprès du ministre égyptien des Finances pour empêcher que soient bloqués les bénéfices de la Maison pour les exercices 1939 et 1940. L'ambassade intervient également pour obtenir les sauf-conduits nécessaires à Pierre Grédy pour son voyage de retour et ce dernier rentre en France via Le Cap par un avion de l'Impérial Airways et un paquebot portugais. Il est depuis son retour attaché au siège social de Paris. »

2 octobre 1941
De Lucien Rebatet, du journal "L'Appel" : Extrait d'un article intitulé "La Révolution nationale en panne - Il ne fallait pas compter sur les bourgeois pour la faire.". « Ne nous y trompons pas, c'est elle [la vieille bourgeoisie conservatrice et libérale] la plus coupable. Sans elle, les Juifs et les Maçons seraient hors de combat... Elle a tendu, dès le lendemain de l'armistice, la perche à tous les banquiers d'Israël parce que l'antisémitisme choque ses notions de bienséance et son culte de l'argent, et, derrière ces David Weil, père et fils, ces Lazard, ces Worms, ces Stern, toutes les tribus, rabbins et youtres pollacks en tête, se sont allègrement ruées au pillage de notre pays blessé. »

3 octobre 1941
[Extraits d'une note datée du 5 septembre 1944, d'un historique non daté, classé en 1944 et du rapport n°1 de Gaston Bernard au juge Thirion en date du 13 octobre 1944.] Ateliers et Chantiers de la Seine-Maritime. Par une lettre de la Marine nationale en date du 3 octobre 1941, notification est faite aux Chantiers qu'en vertu d'un accord franco-allemand, les autorités allemandes assument à dater du 26 juin 1940, la maîtrise de l'oeuvre pour la poursuite de la construction du sous-marin "La-Favorite", du ravitailleur d'escadre "Charente" et du sous-marin "L'Africaine". [Voir 8-9 octobre 1941.]

4 octobre 1941
Du journal "Je suis partout" : Extrait d'un article intitulé "Clans judéophiles". « Comment voudrait-on que Vichy vînt à bout des Juifs, puisqu'il y a dans Vichy, un clan parmi les plus puissants, comptant des alliés jusque dans les secrétariats de l'État, qui est tout simplement le clan Worms. Les personnages de ce clan représentent, si l'on veut, les réalistes, les solides brasseurs des affaires d'Israël, ses complices financiers. »

5 octobre 1941
De Robert Voinot, du journal "Le Pays libre" : Extrait d'un article intitulé "Une révolution sans révolutionnaires - L'esprit de décision". « Il vaut mieux pleurnicher comme des gâteux... publier au Journal officiel la liste de francs-maçons en se gardant bien de les déloger, faire de l'antisémitisme du Café du commerce en criant : "Mort aux Juifs !" et en donnant des grands coups de chapeau à Monsieur Worms. »

6 octobre 1941
Du journal "Les Nouveaux Temps" : Extrait d'un article intitulé "Les journaux et les idées - Le discours d'Adolphe Hitler". « Pucheu, l'homme des trusts ? On vous répond oui et Pucheu répond non. Pourquoi le ministre de l'Intérieur ne ferait-il pas fusiller en même temps que quelques communistes, quelques représentants des trusts ? Cela arrangerait tout. »

8 octobre 1941
[Extrait d'une note de Marcel Vieille en date du 14 novembre 1944.] Au cours d'une séance de la Délégation économique franco-allemande pour les affaires économiques près la commission d'armistice du 8 octobre 1941, il est considéré que les demandes de l'Allemagne en molybdène, plomb et manganèse sont refusées, toutes les quantités disponibles étant nécessaires à la consommation française.

8-9 octobre 1941
[Extraits d'une note datée du 5 septembre 1944, d'un historique non daté, classé en 1944 et du rapport n°1 de Gaston Bernard au juge Thirion en date du 13 octobre 1944.] Ateliers et Chantiers de la Seine-Maritime. A la suite d'un accord général intervenu à Wiesbaden entre les deux gouvernements au sein de la Commission d'armistice franco-allemand [16 septembre 1941], la propriété des ravitailleurs d'escadre "Mayenne" et "Baïse" est rendue à la Marine nationale. Notification en est donnée aux Chantiers par la Marine nationale par lettre en date du 8 octobre 1941, et la construction du premier de ces navires poursuivie en conséquence. Le 9 octobre 1941, une licence définitive est remise aux Chantiers, portant dérogation définitive pour le sous-marin "La-Favorite", à l'interdiction de construire du matériel de guerre. À cette date, le ministère de la Production industrielle, motif pris de l'accord franco-allemand du 16 septembre 1941 relatif aux constructions navales en zone occupée, notifie aux Chantiers du Trait d'avoir à reprendre, pour le compte allemand, la construction de "L'Africaine", et lui délivre la licence correspondante. La Maison Worms, cette fois, ne peut plus s'abriter derrière de prétendues négociations internationales pour retarder encore la mise en route de "L'Africaine". Cependant, et sous des prétextes divers d'ordre technique, le travail ne sera pas repris. [Dans une note datée du 25 septembre 1944, il est précisé : « L'ordre de continuer la construction a été confirmé par une lettre du mois d'octobre 1941, émanant de la Marine nationale et transmise, après intervention du commissaire du gouvernement, M. l'ingénieur général Balland, par M. Bourges, président du Comité d'organisation de la construction navale, ce dernier organisme ayant été le seul à intervenir vis-à-vis des Chantiers comme intermédiaire de l'amirauté allemande, de la Commission d'armistice de Wiesbaden et de la Marine nationale ». Voir 16 février 1942.]

10 octobre 1941
Du ministre des Finances, au président des Manufactures de Saint-Gobain, Chauny et Cirey, Paris : Note. Achat des actions de la Société française des transports pétroliers, dépendant de l'actif de la Banque L.L. Dreyfus. « Si je ne vois que des avantages à ce que vous mainteniez votre position d'acheteur unique, je vous demande de bien vouloir considérer que l'agrément que je donne à cette opération ne vaut que dans la mesure où votre société accepte de répartir entre les différents actionnaires et au prorata de leurs participations actuelles, les titres qu'elle se propose d'acquérir. »

11 octobre 1941
Du journal "La Dépêche de Tours" : Extrait d'un article intitulé "Comment les Juifs envahirent la France". « Dans la finance, quinze grandes banques juives (Rothschild, Lazard, Worms, Dreyfus, etc.) avaient jeté un vaste filet sur la presque totalité de l'économie nationale... La création d'un Haut Commissariat aux affaires juives est le premier pas timide dans la liquidation du problème juif en France. »
Du journal "L'Oeuvre" : Article intitulé "Une conférence sur le problème juif en Europe". Même teneur que celui publié dans "La Dépêche de Tours".
Du journal "Pariser Zeitung" : Article intitulé "Le problème juif en Europe". Même teneur que celui publié dans "La Dépêche de Tours".

15 octobre 1941
Des Services charbons : [Extrait d'une note en date du 18 octobre 1941.] Ouverture (officieuse) d'une succursale à Angers, dépendant de la succursale de Nantes.
De Roger Mennevée : [Extrait de l'article intitulé "La Banque Worms - Histoire générale - Depuis la Libération", paru dans Les Documents de l'agence indépendante d'informations internationales en août 1948.] Modifications au registre du commerce en date du 12 avril 1945. Ajouter aux succursales : Angers, 10, rue Béclard, fondée le 15 octobre 1941.

16 octobre 1941
Du journal "Au Pilori" : Article intitulé "La tourbe et les trusts". « Poussée par la nécessité, la France s'est décidée à exploiter ses richesses naturelles. La tourbe, merveilleux produit de remplacement, se trouve parmi celles-ci. La Grande Brière, depuis le mois de juillet, est le siège d'une exploitation réalisée sur des bases précises et on espère pouvoir, dès 1942, alimenter en combustible la moitié d'une grande ville comme Nantes. Les marécages de l'Entre-Deux-Mers contiennent, eux aussi, de grandes quantités de tourbes qui ont déjà fait, au siècle dernier, l'objet d'extractions importantes. Là encore, on envisagerait une exploitation sur une grande échelle et la fabrication d'agglomérés de tourbe mélangée de poussier de charbon, ceci afin d'en augmenter le pouvoir calorifique. D'autres tourbières sont en voie de rendement qui, quoique moins riches, produiront des quantités suffisantes de combustible. II s'agit donc d'une affaire extrêmement importante et dont le rendement, par suite de la pénurie de charbon, ne peut être que bénéficiaire. II ne nous reste plus à signaler que c'est la Maison Worms dont nous avons souvent entretenu nos lecteurs, que l'on trouve à la tête de ces exploitations, avec M. Édouard Borotra, frère du commissaire général aux Sports comme directeur pour la région de la Grande-Brière, tandis que M. Jean Lecreux est attaché à la région d'Entre-Deux-Mers. »

17 octobre 1941
De Raymond Meynial : [Extrait d'une note datée du 13 novembre 1944.] Société Le Molybdène. Sans que la société ait été tenue au courant d'aucune discussion, M. Blondel lui transmet "pour information" copie d'une lettre de lui-même au directeur de la Production industrielle de Rabat lui faisant savoir que le gouvernement français, d'accord avec la Commission d'armistice franco-italienne, a décidé de fournir à l'Italie 5 tonnes de minerai de molybdénite et que le fournisseur désigné est la société Le Molybdène. Cette livraison ne sera jamais effectuée. [Les courriers de F. Blondel en date du 17 octobre 1941 constituent les annexes n°8 et n°9 à la note de Raymond Meynial datée du 13 novembre 1944 - s'y reporter pour en consulter la reproduction. Voir 24 novembre 1941.]

18 octobre 1941
De Claude Vaumousse, du journal "Le Franciste" : Extrait d'un article intitulé "Tant Vallat... cruche à l'eau". « Au reste, qui sait si la rafle des miteux du 4ème arrondissement n'était pas désirée afin d'apitoyer une opinion publique qui pleure comme elle fait pipi... Vous n'êtes pas sans avoir lu le décret qui limite à 2% la présence des juifs dans certaines professions. Eh bien ! Les trusts sont-ils frappés à mort ? Non. Les combines Worms perdent-elles leurs globules rouges ? Non, elles semblent même gaillardes et singulièrement vitaminées. »
Des Services charbons : Note intitulée "Situation des succursales en France". Anciennes succursales : Bayonne, Bordeaux, Angoulême, Rochefort, Dieppe, Le Havre, Marseille, Nantes et Rouen. Nouvelles succursales et agences : Pau, Saint-Cyprien, Landerneau, Tours et Angers. [Les informations ont été chronologiquement réparties dans les recueils annuels concernés.]

25 octobre 1941
De Marcel Bucard, du journal "Le Franciste" : Extrait d'un article intitulé "Les otages à fusiller". « Un nouveau crime vient d'être commis à Nantes contre un officier de l'armée d'occupation, le chef de la Feldkommandantur... Aujourd'hui je demande aux Pouvoirs publics que... soient considérés comme otages les Juifs Blum et Mandel, actuellement en jugement pour crimes contre la France, et les Juifs Philippe de Rothschild, Paul Louis Weiler, Worms et Dreyfus, qui, s'étant fait attribuer la nationalité française représentent l'élément capitaliste le plus pernicieux et le plus directement intéressé à la victoire anglo-bolchevique. »

26 octobre 1941
De Georges Grandjean, du journal "La révolution nationale" : Extrait d'un article intitulé "La légion anti-juive". « Quant aux Lazard, aux Finaly et autres cohènes [sic] du Fric français, circoncis, ils constituent le Sanhédrin ou le Kahal des Worms sur les lieux qui furent Gergovie. »

27 octobre 1941
De la direction générale des Services charbons : Relations entre Worms & Cie et Asiatic Petroleum. Reprise en mains par cette dernière, le 1er avril 1922, de l'organisation créée par la Maison pour assurer, en tant qu'agent général, la représentation des intérêts de la Compagnie. [Les informations ont été chronologiquement réparties dans les recueils annuels concernés.]
De Roger Mennevée : [Extrait d'un article intitulé "La Banque Worms - Histoire générale - Suite - Ses opérations pendant l'occupation de 1940 à 1944", paru dans Les Documents de l'agence indépendante d'informations internationales, en avril 1952.] « Au Bulletin des annonces légales du 27 octobre 1941, paraissait la notice préalable obligatoire préparant la cotation en bourse des actions ordinaires et de priorité des Établissements Japy Frères. La notice publiée au Balo est intéressante en ce sens qu'elle donnait la composition du conseil d'administration à cette époque. Celui-ci comprenait donc [notamment] Pierre Pucheu, président honoraire ayant quitté son poste au moment de sa nomination officielle à Vichy en mars 1941, Albert Japy, président, Edgar et Édouard Japy, Jacques Guérard, qui, démobilisé, avait repris ses fonctions en fin 1940, (groupe Worms et Cie), Jean Vinson (Worms et Cie), Gérard Bardet (Worms et Cie), devenu administrateur en remplacement de M. Pucheu au début de 1941. Dans le même n° du Bulletin des annonces légales paraissait une notice concernant une augmentation de capital des Entreprises Albert Cochery, faite également sous les auspices de la Banque Worms et Cie. Conformément aux décisions de l'assemblée extraordinaire du 7 octobre 1941, le capital de la société devait être porté de 20 à 30 millions de francs, par l'émission du 4 novembre au 4 décembre, de 20.000 actions nouvelles de 500 F à souscrire en espèces. »

1er novembre 1941
Du journal "Le Franciste" : Extrait d'un article intitulé "Du capitalisme au banquisme". « [1936.] La finance juive était sur le chemin d'avoir en mains les partis et la presse de droite comme elle avait déjà ceux de gauche. L'affaire Matignon a scellé la vassalisation du grand patronat des trusts français aux financiers juifs. Mais les juifs, jamais repus, entamèrent aussitôt une nouvelle étape de la déchéance française et mirent sur pied la réalisation de la synarchie à la tête de laquelle on a vu ces temps derniers le grand banquier juif Hypolite Worms. »

3 novembre 1941
De la Société française de transports pétroliers : Extrait du procès-verbal du conseil d'administration. « Le Président expose au conseil que la Manufacture des glaces et produits chimiques de Saint-Gobain, Chauny et Cirey a négocié avec le commissaire gérant de Messieurs Louis-Dreyfus et Cie l'achat de 6.950 actions de la Société française de transports pétroliers. En accord avec le ministre des Finances, la Cie de Saint-Gobain a bien voulu proposer que ces titres soient acquis par tous les actionnaires au prorata du nombre d'actions dont chacun de ceux-ci est déjà propriétaire. » 1.702 actions sont attribuées à Worms & Cie. « Le conseil donne son agrément au transfert à MM. Worms et Cie des 50 actions appartenant à Monsieur Pierre-Louis-Dreyfus » (qui demeureront dans la caisse sociale), étant entendu que Worms & Cie accepte de rétrocéder lorsqu'ils ne seront plus bloqués, partie de ces titres aux autres actionnaires.
A Louis-Dreyfus & Cie, Paris : « Nous avons l'honneur de vous remettre en un virement Banque de France, la somme de : F 75.000 (soixante-quinze mille francs). »

6 novembre 1941
De Paul Riche, du journal "L'Appel" : Extrait d'un article intitulé "Les Deux Cents Familles s'arment contre le peuple". « Nous savons les responsabilités dans le dernier massacre de ceux qui manipulent les fonds des caisses nationales. Les Taudière, les de Wendel, les Meux, les Aveno, les Worms et consorts, nous ont sciemment jetés désarmés devant les Panzerdivisionen. Aujourd'hui, ils se réjouissent que ce peuple français, trop remuant, soit prisonnier de la défaite. Ils l'ont voulu enfermé dans les casemates de la ligne Maginot ou dans les stalags pour pouvoir organiser leur échafaudage administratif et policier bourgeois. Ce jeu est abominable et sanglant... L'anglophilie ou, à défaut, la germanophobie est de rigueur dans les nouveaux milieux nationaux. Qu'on n'y parle pas de collaboration ! Tout ce qui est social, français, européen, honnête, y est inconnu et suspect. Qui n'adore pas M. Worms ou ses suppôts est destiné à périr !... Les vrais responsables du désastre y sont récompensés et non frappés : Taudière, de Wendel, Aveno, Le Roy Ladurie, Worms et tous les autres, ceux de la banque, ceux de la métallurgie, ceux des trusts, ceux dont le revenu annuel dépasse plusieurs millions, ceux qui ont fait la guerre à l'Europe nouvelle, ceux qui la continuent sournoisement sont là, aux leviers de commande, plus inquiets, plus féodaux que jamais. Pour les protéger, on engage en masse des mercenaires qu'on arme, on organise en groupes secrets ou non... on prépare la guerre civile et sa répression féroce... On fait du fascisme sans Mussolini, du national-socialisme sans Hitler... On dissimule tout au Maréchal... Il lui sera caché qu'à la suite de nos attaques contre la synarchie, notre chef, Pierre Constantini, nos amis et moi-même sommes sous le coup de mandats d'amener. »

8 novembre 1941
A la direction générale des Services maritimes, Nantes, de Ph. Simoni : Nouveaux barèmes des soldes établis en conformité des instructions du secrétariat d'État à la Marine. 1ère catégorie - gros navires : "Grand-Quevilly", type Château, "Jumièges", "Caudebec", "Normanville", "Lussac", "Kerkena", "Saint Albert", "Margaux". 2ème catégorie - moyens navires : "Léoville", "Sauternes", "Pontet-Canet", "Médoc", "Pomerol", "Le-Trait", "Espiguettes". 3ème catégorie - petits navires : "Mérignac", "Listrac", "Pessac", "Bidassoa", "La-Mailleraye", "Fronsac".
De Roger Mennevée : [Extrait d'un article intitulé "La Banque Worms - Histoire générale - Suite - Ses opérations pendant l'occupation de 1940 à 1944", paru dans Les Documents de l'agence indépendante d'informations internationales, en avril 1952.] « A la fin de 1941, le 8 décembre, le Bulletin des annonces légales publiait une notice de la société d'assurances La Préservatrice, en vue de la cotation en Bourse de Paris, de 500 bons de 1.000 francs 5,50% émis en avril 1940, et des 113.580 actions nouvelles de 125 F émises en mars 1940, et qui représentaient une augmentation de capital de 14.197.500 F dont la réalisation fut constatée par l'assemblée générale extraordinaire du 31 octobre 1940. »

14 novembre 1941
De Marcel Déat, du journal "L'Oeuvre" : Extrait d'un article intitulé "L'intrigue monarchiste - découverte d'un Bourbon". « Des monarchistes sans prétendant, cela est impensable... Un Bourbon a été découvert dans un faubourg de Vienne et il est installé pas très loin de Vichy... Le susdit prince tient une cour provisoirement modeste ; on l'a présenté à de très responsables personnalités du régime intermédiaire... Pourquoi les amis du très catholique Hypolite Worms bouderaient-ils le "Roy" ? L'armée, la haute église, les chefs de l'administration, les trusts et probablement les grands juifs baptisés et ralliés, voilà des forces amplement suffisantes pour tenir la presse et ce qu'on appelle l'opinion, et pour mettre un beau matin le peuple français devant le fait accompli. »

15 novembre 1941
De Marcel Bucard, du journal "Le Franciste" : Extrait d'un article intitulé "Le peuple se libérera lui-même". « Les prix montent, les denrées se raréfient, les salaires ne bougent pas, la vie devient de plus en plus dure pour les pauvres, pour les travailleurs. Mais, les juifs à la Worms, les Lazare, les Bernheim, les Rothschild, les Weiler, les Dreyfus, avec tout l'or qu'ils ont volé au peuple continuent à se déclarer Français et à se goberger à nos dépens... Ils cherchent à prendre leur revanche sur le prolétariat parce que celui-ci a osé réclamer jadis des congés payés, des indemnités de licenciement et une retraite pour ses vieux jours ».
De Raymond Meynial : [Extrait de l'annexe n°10 à une note datée du 13 novembre 1944 - s'y reporter pour en consulter la reproduction.] Courrier de F. Blondel au directeur des Communications, de la Production industrielle et du Travail, Rabat. Demande de Karl Acker pour la vente à Oran de 20 tonnes de molybdénite.

24 novembre 1941
Au Comité d'organisation des minerais et métaux bruts, Paris : « Les gouvernements français et allemand, à la suite d'entrevues de leurs représentants à Wiesbaden, se sont mis d'accord pour que Le Molybdène livre à la société de M. Acker 20 tonnes de molybdénite dans les conditions prévues par l'offre que, d'accord avec vous, j'avais faite à cette maison. La France a demandé en retour que l'Allemagne livre au Maroc des marchandises dont ce pays avait besoin. Les deux gouvernements se seraient mis d'accord pour faire livrer au Maroc la contre-valeur du molybdène en articles de quincaillerie. »

25 novembre-25 décembre 1941
De Roger Mennevée : [Extrait d'un article intitulé "La Banque Worms - Histoire générale - Suite - Ses opérations pendant l'occupation de 1940 à 1944", paru dans Les Documents de l'agence indépendante d'informations internationales, en avril 1952.] « Du 25 novembre au 25 décembre, la Banque Worms et Cie recevait, comme banque réservatrice, les souscriptions à l'augmentation du capital des Entreprises de grands travaux hydrauliques, opération devant porter le capital de 18 à 30 millions, par l'émission au pair de 48.000 actions privilégiées nouvelles de 250 F. L'émission ne faisait pas appel à l'épargne publique. Au moment de cette opération, la Banque Worms et Cie était représentée au conseil d'administration par Jean Rigal, Pierre Edmond Rialan et Guy Brocard. Les actions de la société furent unifiées à partir du 1er janvier 1942. »

Décembre 1941
De Jean Nelson-Pautier : [Extrait d'une note datée du 3 janvier 1945 sur la Compagnie sétoise de produits chimiques.] Condamnation de M. van Cabeke, fondateur et directeur général de la Compagnie, par le tribunal correctionnel de Montpellier.]

1er décembre 1941
Du journal "Le Cri du Peuple" : « L'administration des PTT vient de publier une édition restreinte de son annuaire officiel des abonnés au téléphone. On est absolument stupéfait d'y voir autant de pages consacrées aux Bloch, Blum, Blumenthal, Cahen, Lévy, Salomon, Samuel, Worms, Wolf, etc. Tous ces juifs font encore suivre leur nom de leurs professions - cependant interdites aux non-aryens - avocats, représentants, médecins, commerçants... »

4 décembre 1941
Du journal "L'Appel" : Extrait d'un article intitulé "Nos réunions, nos sections, nos permanences". « Seul "L'Appel" dénonça le scandale de la synarchie qui fit trembler les polytechniciens capitalistes de la Banque Worms. »
De Francis Ley, Banque Worms : [Extrait d'un historique sur les Services charbons en date du 18 octobre 1977.] « MM. Worms et Cie, de concert avec la Société française des charbonnages du Tonkin, entrèrent le 4 décembre 1941 comme associés dans la SARL des tourbières de l'Essonne qui dura jusqu'en 1946. »

4-12 décembre 1941
De Roger Mennevée : [Extrait d'un article intitulé "La Banque Worms - Histoire générale - Suite - Ses opérations pendant l'occupation de 1940 à 1944", paru dans Les Documents de l'agence indépendante d'informations internationales, en avril 1952.] « Également en décembre 1941, c'est sous les auspices de la Banque Worms et Cie que s'est effectuée la transformation en société à responsabilité limitée de la Société des tourbières de l'Essonne, existant précédemment sous forme de société en commandite simple avec siège social au Vésinet. Constituée au capital de 250.000 F qui, après une première réduction, fut ensuite porté à 300.000 francs. Les associés étaient à l'origine Georges Domart, exploitant tourbier au Vésinet, Victor Henocque, ingénieur au Pecq - associés-gérants - ; Paul Grollet, Maxime Desouches, gérant de l'Entrepôt d'Ivry, Charles Lairy, directeur d'usine au Vésinet - commanditaires. L'assemblée générale du 4 décembre 1941 ayant décidé la transformation en société à responsabilité limitée, Georges Domart resta seul gérant, et, par acte du 12 décembre, les associés s'adjoignirent comme nouveaux associés la Maison Worms et Cie et la Société française des charbonnages du Tonkin, qui apportèrent chacune une somme de 300.000 F, le capital se trouvant porté à 900.000 francs. En même temps, le siège social était transféré à Paris, 43, boulevard Haussmann, dans l'immeuble de Worms et Cie. »

7 décembre 1941
Attaque de Pearl Harbor. La guerre devient mondiale, sur terre et sur mer.

7-8 décembre 1941
De Raymond Quemin : [Extrait de "Le Trait, berceau de 200 navires, que sont-ils devenus ?"] « "Sauternes" se perd par gros temps sous pavillon britannique, au larges des îles Féroé avec 19 marins, 5 canonniers et 1 passager. »

10 décembre 1941
De Roger Mennevée : [Extrait d'un article intitulé "La Banque Worms - Histoire générale - Suite - Ses opérations pendant l'occupation de 1940 à 1944 (suite)", paru dans Les Documents de l'agence indépendante d'informations internationales, en décembre 1952.] Société des peintures Astral-Celluco (dénomination antérieure "Les Fils de Lévy-Finger Celluco" modifiée par l'assemblée extraordinaire du 10 décembre 1941). Cette société avait comme objet la fabrication et la vente des couleurs, vernis et tous autres produits similaires et l'organisation de toutes entreprises financières, commerciales ou industrielles se rattachant à cet objet... Le groupe Worms et Cie prit le contrôle de l'affaire. Pierre Appel qui était administrateur de la Compagnie industrielle et minière du Nord et des Alpes, en devint le président et la banque Worms et Cie procéda alors à une réorganisation financière partielle de l'affaire. Le capital fut réduit - par l'assemblée du 10 décembre 1941 - par annulation d'actions - de 16 millions à 15.336.500 francs, puis porté à 23 millions par l'émission à 275 francs de 30.654 actions nouvelles de 250 F avec droit de souscription irréductible pour les anciens actionnaires à raison d'une action nouvelle pour 2 anciennes, la souscription étant ouverte du 1er au 31 octobre 1942. Le conseil d'administration fut quelque peu modifié :... »

11 décembre 1941
De Worms & Cie : Note établissant la liste chronologique des associés gérants et des quatre chefs de la Maison depuis la création de celle-ci. Précision étant donnée que sur ces 11 associés, 6 étaient aryens.

12 décembre 1941
De Worms & Cie : Note sur la Société française d'entreprises de dragages & de travaux publics. « Société anonyme française constituée en 1902 ayant pour objet, tant en France que dans les colonies françaises et à l'étranger : la fourniture et la construction de matériel de chemin de fer et d'entreprise et de travaux métalliques ; l'entreprise de travaux publics ou privés ; la réparation et la location de matériel de toute nature ; toutes participations et toutes prises d'intérêt dans toute société s'occupant de ces entreprises. » Évolution du capital. Hypolite Worms siège au conseil d'administration. « La société, dont la Banque de l'Indochine et Monsieur Worms sont gros actionnaires, a développé, entre 1920 et 1930, ses opérations en Indochine, notamment construction de ports et dragages, également bâtiments. Depuis quelques années, la société a exécuté un certain nombre de travaux. Importants dans les colonies françaises d'Afrique, notamment la construction du port d'Abidjan et le chemin de fer en Afrique occidentale française. Elle a d'autre part, en 1935, pris une participation élevée dans les Entreprises de grands travaux hydrauliques dont elle est maintenant, avec MM. Worms & Cie, l'un des plus gros actionnaires. »
De Worms & Cie : Note [non datée] sur la Société française des sablières. [Dans le dossier d'où il provient, ce document est rangé après la note sur la Société française d'entreprises de dragages & de travaux publics, c'est pourquoi il est classé ici.] La Maison Worms possède environ 18% du capital. Elle est représentée au conseil d'administration par deux de ses fondés de pouvoirs, Guy Brocard et Jean Streichenberger. Description des actifs. [Les informations ont été chronologiquement réparties dans les recueils annuels concernés.]
De Worms & Cie : Note [non datée] sur Estrellas mining finance corporation. [Dans le dossier d'où il provient, ce document est rangé après la note sur la Société française d'entreprises de dragages & de travaux publics, c'est pourquoi il est classé ici. Y est joint la plaquette de l'assemblée générale du 7 juillet 1939.] « Estrellas mining est une société anonyme canadienne constituée en 1927 par la compagnie Las Dos Esrellas. C'est une société de portefeuille qui comprend des fonds d'état, obligations municipales et industrielles françaises, anglaises et américaines, des actions de préférence et des actions ordinaires. Elle s'est également intéressée à l'exploitation de mines en Indochine et en Afrique. Du fait des relations personnelles entretenues avec les dirigeants de la compagnie Estrellas mining par quelques dirigeants de la Maison Worms, cette dernière a acheté, sur le marché des titres de la compagnie et elle détient actuellement environ 6% du capital. Elle est représentée au conseil d'administration par Raymond Meynial, président, et Jean Brieule.
De Worms & Cie : Note [non datée] sur Compagnie minière coloniale. [Dans le dossier d'où il provient, ce document est rangé après la note sur Estrellas mining finance corporation, c'est pourquoi il est classé ici.] « Compagnie fondée le 1er août 1934, sous l'égide de la Banque d'Indochine en vue de la recherche et de l'exploitation de toutes mines de toutes natures dans toutes les colonies françaises, pays sous protectorat français et territoires sous mandat français. Le capital social, après augmentations successives est de 10 millions de francs ; Worms & Cie en détient 14,94%. La Maison y est représentée par Robert Labbé, MM. Bénédic et Plouin. »

15 décembre 1941
De Robert Brasillach, du journal "Je suis partout" : Extrait d'un article intitulé "Il faut cesser de jouer avec le destin de la France". « Les effrayantes rumeurs qui ont couru à Vichy au début de cette semaine, les assauts furieux des juifs contre les sanctions prises par les autorités occupantes ont donné à réfléchir à tous ceux qui ont comme souci majeur le souci de leur patrie... C'est précisément lorsque le mot juif apparaît dans un texte que s'organise aussitôt la vaste levée de boucliers payée par les Worms, les Stern, les Rothschild...Les efforts réalisés par l'amiral Darlan et un petit nombre de ses collaborateurs se heurtent à tout ce qui gravite de juifs, d'affairistes, de financiers, de généraux stupides, de cléricaux enjuivés et de francs-maçons en mal de revanche, autour de profitables combinaisons de l'Amérique. »

19 décembre 1941
De la préfecture du département de la Seine : Extrait des minutes des actes de naissance du 8ème arrondissement de Paris concernant Hypolite Worms.

21 décembre 1941
Du journal "La Révolution nationale" : Extrait d'un article intitulé "De tout un peu". « Est-il vrai qu'à un des derniers conseils des ministres, une de nos excellences ait proposé que la Banque Worms soit chargée de l'administration et de la liquidation des biens juifs ? Bien entendu le Maréchal fit écarter immédiatement cette suggestion... Est-il vrai que la Banque de Paris et des Pays-Bas, en plein accord avec la Banque Worms, ait l'intention de construire un pipe-line reliant Marseille, Lyon, Bâle et de commencer au plus vite la construction d'autostrades ? »

22 décembre 1941
De Worms & Cie : Note au sujet des parts dans le capital de Worms & Cie détenues par Henri Goudchaux (actes du 17 décembre 1910 et du 21 décembre 1915) ; transférées à ses deux enfants : Michel Goudchaux et Mme Labbé, chacun pour moitié (acte du 24 décembre 1920) ; cessions par Mme Labbé de 50.000 F à Georges Majoux (acte du 24 décembre 1920) et de 34.000 F à Jacques Barnaud (acte du 31 décembre 1929) ; augmentation de la part de Mme Labbé de 3.684.000 F, ainsi portée à 4.000.000 F, suite à l'augmentation de capital par incorporation de réserves (acte du 11 janvier 1940).

23 décembre 1941
De Georges Malandain, matelot de 1ère classe-cannonier sur le "Cérons" : Au sujet des événements survenus entre le 8 et le 12 juin 1940, date de la perte du navire.

24 décembre 1941
De Francis Ley, Banque Worms : [Extrait d'un historique sur les Services charbons en date du 18 octobre 1977.] « Une nouvelle activité fut trouvée dans l'exploitation forestière (poteaux de mines, traverses pour voies ferrées, caisses, planches, charbons de bois etc.), ceci dans les régions du sud-ouest et de Normandie. La Maison Worms s'intéressa alors à la fondation, le 24 décembre 1941, de la Compagnie centrale d'exploitation forestière au conseil d'administration de laquelle un siège lui fut réservé. »
De Roger Mennevée : [Extrait d'un article intitulé "La Banque Worms - Histoire générale - Suite - Ses opérations pendant l'occupation de 1940 à 1944", paru dans Les Documents de l'agence indépendante d'informations internationales, en avril 1952.] « En décembre 1941, la Banque Worms et Cie participe à la constitution de la Compagnie centrale d'exploitation forestière, fondée par acte du 24 décembre ayant pour objet l'achat, la prise en location, la mise en valeur, l'exploitation de tous bois, forêts et terrains agricoles, utilisation sous toutes ses formes et vente du bois, de ses dérivés et sous produits, ainsi que des produits agricoles, leur transport et leur manutention. Il semble que cette affaire se rattachait aux projets de carbonisation du bois, de gaz de forêts, que les circonstances avaient mis d'actualité. Les fondateurs étaient Georges Lauret agissant, tant en son nom personnel qu'en celui de la Société française des sablières (Gennevilliers) et Henri Barral, industriel, demeurant à Paris, 9, rue de l'École de Médecine, où fut établi le siège social de la nouvelle société. Le capital était de 350.000 F en 350 actions de 1.000 F entièrement libérées en espèces. Il avait été créé 25 parts bénéficiaires sans valeur nominale remises à raison de 20 à la Société française des sablières (Gennevilliers) et de 5 à Henri Barral. Le premier conseil comprenait Jacques du Roure, industriel à Neuilly-sur-Seine, Roger Douheret, directeur de société à Paris, Joseph Ducoulombier, fondé de pouvoirs chez Worms et Cie, et Jean Aimé Streichenberger, conseil juridique à Paris, relevant en fait de la banque Worms et Cie pour laquelle il avait organisé un service de documentation spéciale qui prendra ultérieurement le nom de Strindoc. Parmi les deux commissaires aux comptes figurait Ferdinand Pierre Vial, fondé de pouvoirs chez Worms et Cie. »

31 décembre 1941
Des commissaires aux comptes de la Compagnie sétoise de produits chimiques : Exercice 1941. « Notre précédent rapport, rédigé à la date du 20 juin 1941, a été présenté à votre assemblée générale ordinaire du 6 novembre 1941, qui s'est prononcée sur les comptes de l'exercice 1940. Depuis cette assemblée, votre Compagnie n'a tenu aucune réunion d'actionnaires. Par le présent rapport, qui a pris pour base le bilan et le compte de profits et pertes clos le 31 décembre 1941, nous avons l'honneur de vous rendre compte des observations auxquelles nous a conduits l'examen des écritures de l'exercice 1941. Votre bilan et votre compte de profits et pertes au 31 décembre 1941, se présentaient comme suit :... » [Extrait du dossier consacré à cette société et la Société tunisienne de l'hyperphosphate Réno en date du 4 janvier 1945.]
D'Henri Nitot, Ateliers et Chantiers de la Seine-Maritime : [Extrait d'une note datée du 29 octobre 1945.] « Nous étions titulaires pour la France, les colonies et protectorats, en vertu d'accords passés avec la Chicago Bridge & Iron Cy, de Chicago, d'une part d'une licence de construction en France des toits flottants et respirants Wiggins, et d'autre part des sphéroïdes Horton. Mais la première de ces licences a expiré le 31 décembre 1941 et la seconde le 31 décembre 1940 et elles n'ont pas encore été renouvelées. »

Fin 1941
De Lucien Émo : [Extrait de son audition par le juge Thirion en date du 7 décembre 1944.] « La Maison Worms avait, au Havre, un petit atelier de réparations (vingt-cinq ouvriers), qui assurait l'entretien de ses propres navires. Cet atelier fut détruit en 1940, et reconstitué en 1941 pour occuper le personnel et remettre en état notre matériel de manutention. Fin 1941, nous avons dû accepter quelques petits travaux mécaniques pour le compte des Allemands qui, par la suite, réquisitionnèrent l'atelier et le personnel parce qu'ils étaient peu satisfaits du rendement de l'atelier. »
De Jean Cantacuzène : [Extrait d'une note datée du 6 décembre 1944.] Département minier des Services bancaires. Société des mines de Montmins. Société constituée en 1913, au capital de F 4.500.000, dont 86% détenus par Worms, siège social : 25, passage de l'Amirauté, à Vichy (Allier), conseil d'administration : Jean Cantacazène, président-directeur général, Jean d'Angely, Guy Brocard, Georges Carrette, Maurice Desoubry, Jean Nelson-Pautier, docteur Auguste Trapenard. « La société exploite dans le département de l'Allier un gisement de tungstène. Ce métal spécial, particulièrement intéressant pour les industries d'armement et peu répandu en Europe, avait attiré l'attention et la convoitise des Allemands qui, par l'entremise de la IG Farbenindustrie, cherchaient à reprendre, dès 1940, le gisement aux anciens propriétaires, malgré l'opposition de l'administration française. En fin 1941, le département minier de Worms & Cie, très fortement encouragé par la direction des Mines, désirait voir reprendre ce gisement par un groupe capable de le défendre contre les appétits allemands, s'assurait, après des négociations très difficiles, le contrôle de l'affaire. Les services allemands, tant par l'entremise du Majestic que par la Commission d'armistice, mirent tout en oeuvre pour chercher à s'assurer le contrôle des travaux de reprise du gisement, ainsi que la totalité du minerai extrait. Pour essayer d'accélérer au maximum l'avancement des travaux et dans le but d'avoir une main-mise plus complète sur le minerai, les Allemands cherchèrent à équiper la mine avec le matériel allemand payable en tungstène. Toutes les manoeuvres ennemies furent déjouées par la société, en particulier, grâce à la rapidité avec laquelle elle parvenait, en dépit des circonstances, à s'équiper avec du matériel français. » [Cette affaire est résumée dans une note intitulée "Annexe n°2", en date du 26 septembre 1944. Voir mai 1943.]

Conteneur

B-A

Informations portées sur les bordereaux d'archivage
(B-A = boîte archives)

W/186

923

Armement - Offres d'achat et vente de navires (1920-1952)

W/186

924

Armement - Vente de navires Worms & Cie (1925-1942)

W/186

927

Armement - Divers
De Worms & Cie Nantes : "Étonnement" au sujet du fait que Worms & Cie Paris se soit affilié au Comité d'organisation de la construction navale - COCN.
Projet de loi sur le pilotage : mesures de protection sociale, régime de vieillesse...Poste de pilotage de Concarneau.
[Voir juin 1941.]

W/188

934

France Navigation (1937-1955)
France Navigation, dont les navires ont été réquisitionnés par l'État en 1938, est déclarée en faillite ; les Chargeurs réunis, la Compagnie générale transatlantique et Worms & Cie en sont les liquidateurs.
[Voir 24 mars 1941.]

W/189

939

Compagnie nantaise des chargeurs de l'Ouest - CNCO (1937-1957)
Collection des assemblées d'actionnaires (1941-1957). Hypolite Worms est membre du conseil d'administration de la CNCO dont la filiale, la Société nantaise de consignation et de gérance, est présentée comme le « résultat positif de l'association des intérêts de la CNNV avec la Maison Worms ».

W/189

940

Messageries maritimes - MM (1929-1946) ; Société nantaise de consignation et de gérance - SNCG ; Compagnie nantaise de navigation à vapeur - CNNV
Services maritimes : La direction générale est repliée à Nantes.
Services maritimes : Messageries maritimes. Créances à Hambourg.

W/209

1039

Armement - Demandes d'embarquement (1929-1949)
Matelots, timoniers, lieutenants, mécaniciens, officiers, élèves officiers, pilotins...

W/210

1045

Société française des transports pétroliers (SFTP) - Divers (1938-1962) - Position de la flotte [Dossiers désordonnés]
Personnel navigant. Demandes d'embarquement, d'emploi à bord des pétroliers. Certains postulants sont des anciens de la Compagnie générale transatlantique.

W/222

1103

Services charbons - Divers (1920-1941)
[Voir 4 octobre 1941.]

W/222

1104

Services charbons - Divers (1924-1957)
Jusqu'en 1945 : charbons de bois, dépôt à Port Vendres, frais d'escale à Rotterdam, offres d'achat, opérations de charbons, renseignements.

W/222

1105

Services maritimes - Accords et ententes.

W/222

1106

Dakar : Documentation dont plusieurs publications.
Beyrouth : Publications. « Cinquantenaire du port de Beyrouth (1888-1938) ». Rapports d'assemblées de la Compagnie du port, des quais et des entrepôts de Beyrouth (S.A. française, 20, rue Bergère) de 1934-1935 et 1937 à 1941. Beyrouth, Porte de l'Asie.

 

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