1941.06.17.A la Direction générale des services maritimes.Nantes.Note

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17 juin 1941

Contrôle financier

Messieurs Worms & Cie
Direction générale des Services maritimes
Nantes

Messieurs,
Nous avons bien reçu, en son temps, votre lettre du 9 juin nous informant que notre succursale du Havre avait reçu l'avis de la Banque de France que les autorités allemandes nous considérant comme maison juive avaient l'intention de vérifier nos livres.
Nous avons immédiatement fait effectuer auprès de la direction générale de la Banque de France à Paris une démarche par nos Services bancaires. La Banque de France du Havre a été informée sans retard que nous n'avions pas à être considérés comme tels et que toutes nos opérations devaient être acceptées comme par le passé.
M. Robert Labbé s'étant rendu au Havre la semaine dernière a eu l'occasion de s'entretenir avec M. Darredeau de la question. Un malentendu semble d'ailleurs exister à ce sujet.
M. Darredeau a indiqué à M. Robert Labbé que la Banque de France ne lui avait pas fait savoir que nous étions a priori considérés comme entreprise juive, mais elle lui a simplement demandé, comme elle le fait pour tous ses clients indistinctement, que lui soit précisé notre caractère d'entreprise non soumise aux récentes ordonnances.
La direction de la Banque de France du Havre ayant manifesté quelque surprise de la lettre que lui avait adressée son siège de Paris, comme suite à la démarche que nous avions effectuée, et qui faisait état des termes de la lettre que vous nous aviez envoyée, nous avons fait immédiatement mettre au point la question vis-à-vis du siège de la Banque de France à Paris.
Les questions de cet ordre étant, à l'heure actuelle, particulièrement importantes et toute démarche maladroite pouvant être préjudiciable aux intérêts de notre Maison, nous avons écrit par le même courrier à M. Darredeau, pour attirer son attention sur l'intérêt qu'il y a à ce que les communications sur des sujets analogues soient effectuées par écrit et non, comme nous croyons savoir que telle a été la méthode adoptée en l'occurrence, par message verbal transmis par l'un de nos collaborateurs en visite dans une succursale.
Nous pensons en définitive que les choses s'arrangeront sans difficulté.
Recevez, Messieurs, nos sincères salutations,


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