1944.11.28.De Worms et Cie.Note sur les Établissements Puzenat

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Influence de la Maison Worms
dans la Société des machines agricoles Puzenat

Vers le mois d'avril 1938, nous avons appris que la Manufacture centrale de machines agricoles Puzenat, société à responsabilité limitée au capital de 11.000.000 de francs, allait avoir besoin d'une réorganisation administrative et financière : à la suite d'une mauvaise campagne de ventes, les stocks de machines terminées se trouvaient trop considérables et le nombre des débiteurs dépassait les possibilités financières de l'affaire.
La Maison hésita beaucoup à intervenir dans cette société sans qu'elle soit sûre que les gérants eussent compris l'appui matériel et financier qu'elle pouvait leur apporter.
En raison de crédits importante accordés aux Établissements Puzenat par le Crédit lyonnais, la Société générale et le Comptoir d'escompte, et sur une demande formelle de remboursement des banques, la société fut amenée à déposer son bilan à la fin de juin 1938, demandant le bénéfice de la liquidation judiciaire. Deux liquidateurs furent nommés et ce fut entre le 30 juin 1938 et le 30 juin 1939 que nous eûmes tout le loisir d'étudier les possibilités de cette affaire. D'autre part, Monsieur Puzenat comprit qu'il manquait à sa société un appui et un conseil financiers qui puissent lui permettre de se consacrer à la direction technique de son affaire.
Après des discussions multiples avec le liquidateur judiciaire et Monsieur Puzenat, la société présenta à ses créanciers un projet de concordat aux termes duquel elle s'engageait à rembourser 100 % de ses dettes en une période maximum de trois mois après homologation du concordat.
L'exécution de ce concordat était garanti par notre Maison.
Monsieur Puzenat, personnellement, s'engageait à vendre une partie de ses propriétés foncières pour rembourser une somme de F 5.000.000,- dont il se trouvait débiteur vis-à-vis de sa propre société.
En échange de ce concours total qui permettait à M. Puzenat de reprendre la direction et le contrôle total de son affaire, la Maison Worms demandait seulement :
1/ la création de parts bénéficiaires lui donnant droit à 15 % des bénéfices nets et une option sur 30 % du capital, option qui pourrait être levée dans un délai de deux ans. Le prix de cette option était assorti d'une clause d'évaluation au moment de la levée d'option.
2/ D'autre part, il était convenu que nous désignerions un directeur général qui, sous la responsabilité de Monsieur Puzenat, serait chargé de suivre, d'une manière toute particulière, la gestion financière de cette affaire.
Monsieur Verdier, inspecteur de la Société générale fut pressenti et, fin juillet 1939, accepta ce poste.
Jusqu'en 1941, la Maison Worms ne possédait donc dans la Société des établissements Puzenat, aucun intérêt direct, 20 parts sociales de 10.000 francs seulement sur 1.100 constituant le capital social avaient été acceptées en mai 1940 pour la somme de F 880.000,-. Le nominal des notions fut abaissé à 1.000 F. Le capital se trouvait donc alors composé de 11.000 actions de 1.000 F.
Le 30 septembre 1940, la Maison Worms leva une partie de son option. Sa participation fut alors de 2.110 actions et c'est à cette date qu'il fut décidé que l'affaire serait transformée en société anonyme.
La participation de la Maison se trouva donc être de 2.110 actions sur 11.000, pour un montant de 2.110.000 francs, soit 19 % du capital.
En mars 1941 nous avons levé la dernière partie de notre option qui représentait 1.170 actions pour un montant nominal de F 1.170.000.
A partir de mars 1941, la part de Maison Worms dans la société Puzenat s'élève donc à 3.236 actions sur 11.000 pour un montant nominal de F 3.236.000,- , soit une proportion de 29.40 % dans le capital.
Le conseil d'administration de la société est composé comme suit :
Monsieur Claudien Puzenat, président,
Monsieur Morel d'Arleux,
Monsieur Raymond Labeyrie,
Monsieur Frédéric de La Rozière.
Deux membres de ce conseil, Messieurs Labeyrie et de La Rozière, représentent la Maison Worms, les deux autres membres, dont le président, représentent la famille Puzenat.
L'intervention de la Maison Worms s'est manifestée tout d'abord sur le plan de la réorganisation administrative et financière (garantie du concordat). En raison des besoins de crédit qui pouvaient se manifester, la Maison prit l'engagement de subvenir aux besoins de la société.
C'est ainsi que dans le courant de l'année 1944, elle fut amenée à consentir 4.000.000,- de crédit en prévision d'une rupture de relations entre Paris et Bourbon-Lancy.
D'autre part, le compte-courant de la société présente depuis quatre mois un solde débiteur variant entre 3 et 5.000.000.


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