"En présence de cette concurrence acharnée,
nous donnons l'ordre à Burness de ne laisser passer aucune affaire."

Worms, Josse et Cie, 1891

1886
Nomination du général Boulanger au poste de ministre de la Guerre (7 janvier)

Expéditions pour le compte de Portalis Frères Carbonnier & Cie à Rosario, Buenos Aires et Montevideo ; offre à la Société de navigation à vapeur du Lloyd austro-hongrois pour avitaillement de la ligne en projet sur l'Amérique du Sud, liste des dépôts dans lesquels la Maison Worms est intéressée : Gibraltar, Malte, Le Pirée, Constantinople, Aden, Pointe de Galles, Colombo, Singapour, Madère, Ténériffe, Saint-Vincent du Cap Vert, Cap de Bonne-Espérance, Rio de Janeiro et Montevideo ; nouveau contrat souscrit pour fournitures aux bâtiments de l'État français, à Port-Saïd (février). Annonce d'une concurrence sur Brême et Hambourg ; contrat de 3 ans avec la Compagnie française du Centre et du Midi pour l'éclairage au gaz, à Béziers et à Tarbes (mars). Projet d'installation à Madagascar ; livraisons de charbon à Pondichéry (avril). Ravitaillement des dépôts des Messageries maritimes à Lisbonne et à Rio de Janeiro (mai). Réduction du service Bordeaux-Pasajes en raison du manque de fret ; Bordeaux songe à expédier "Séphora" avec des poteaux de mines à Newport d'où le steamer rapporterait du charbon ; projet d'ouverture d'une agence à Bayonne ; abordage du "Séphora" dans le port de Pasajes (juin). Renouvellement des contrats avec la Compagnie générale transatlantique (août), avec les principaux clients à Port-Saïd, et avec les Messageries portant notamment sur une livraison de 10.000 tonnes de charbon à Dakar (octobre).

1887
Remplacement de James P. O'Connor par Paul Rouyer à la tête de la succursale de Port-Saïd ; la réduction des activités maritimes de Bordeaux sur l'Espagne à la seule navigation du "Séphora" menace l'existence de la succursale de Pasajes (janvier) ; le "Commandant-Franchetti", affecté à des voyages irréguliers entre Bordeaux et Bristol, et le "Marie" effectuent des sorties sur Newport, Anvers, Swansea.

Autorisation donnée à tous les navires munis d'éclairage de transiter
la nuit par le canal de Suez (1er mars)

Accord d'exclusivité avec L. Sautter Lemonnier & Cie, fabricants de projecteurs électriques, en vue de pourvoir la succursale de Port-Saïd d'appareils de location destinés aux armateurs désireux de faire transiter leur flotte la nuit par le canal de Suez (mars-avril). Accident du "Hypolite-Worms" dans le bassin de la Citadelle au Havre ; le premier éclairage est mis à la disposition du "Prometheus", de la Compagnie Holt, qui effectue la traversée du Canal en 16 heures ½ au lieu de 43 heures en moyenne en période diurne (juin). Projet de création de dépôt charbonnier à Montevideo et à La Plata ; décès d'Adolf Deppe, dont la Maison représente l'armement Worms et en consigne les navires depuis 1873 (avril).

"Affaire Schnaebelé", commissaire de police français, soupçonné par les Allemands d'espionnage pour le compte du général Boulanger (avril)

Ouverture d'une agence à Bayonne (juin)

par la succursale de Bordeaux. Livraisons au Sultan et à la Marine de guerre portugaise à Zanzibar (août). Non-renouvellement du traité de non-concurrence sur le service Le Havre-Bordeaux et de transbordement avec la Compagnie générale transatlantique, qui, fortement concurrencée sur ses positions (en Algérie notamment), décide de créer une ligne Anvers-Dunkerque-Le Havre-Saint-Nazaire-Bordeaux-Oran-Alger-Tunis ; projet de création d'un dépôt charbonnier à Mahé (Seychelles) à la demande des Messageries maritimes ; renouvellement du marché avec la mine Nixon : 25.000 tonnes pour les Messageries, 15.000 tonnes pour A. Grandchamp Fils et 160.000 tonnes pour la Maison qui obtient le monopole de la vente de ce charbon à Marseille (septembre-novembre).

Convention franco-anglaise de neutralisation du canal de Suez (octobre)

Âpreté de la concurrence lors de la campagne de renouvellement des contrats : compensation des pertes de certains clients par le retour en portefeuille de la Compagnie Nederland et de la P&O (octobre). Service Bordeaux-Newport par le "Marie". Achat par Port-Saïd du dépôt et de la clientèle de l'un de ses concurrents - parmi les affaires cédées figure l'avitaillement de la Flotte volontaire russe, de Schiaffino (Gênes), de La Hansa (Brême), Pinkney (Sunderland), Chr. Michelsen et Co. (Bergen), David Bruce (Londres), W. Zader (Hambourg)... ; contrat de 95.000 tonnes de charbon pour le compte des Messageries maritimes (novembre).

Démission de Jules Grévy, suite au scandale des décorations,
élection de Marie François Sadi Carnot à la présidence de la République française (2-3 décembre)

1888
Déséquilibre des résultats de la succursale de Bordeaux dû aux pertes dans les affaires de navigation : le siège se demande s'il ne conviendrait pas de se débarrasser des "Commandant-Franchetti", "Marie" et "Séphora" et de ne s'occuper que des affaires charbon et ligne du Havre, mais consent à affréter des steamers anglais pour organiser un service régulier Bordeaux-Anvers ; livraison de charbon à Mahé (Seychelles) au dépôt des Messageries qui décident de fermer celui d'Alexandrie pour s'approvisionner à Port-Saïd (janvier-février).

Guerre douanière entre la France et l'Italie (février) ; elle durera jusqu'en 1898

Mention d'une agence des Services maritimes à Paris - annexe parisienne de la succursale du Havre, il s'agit d'un bureau spécial de fret (mai). Abandon du projet de créer un dépôt au Pirée ; offre de services pour fournitures de charbon à l'usine du Havre de la société, Le Nickel (juillet). Négociations avec l'administration du gaz de Beyrouth qui demande à Worms Josse & Cie de se charger de ses approvisionnements ; intégration du dépôt charbonnier des Messageries fluviales de Cochinchine à Saigon dans la liste des ports pour lesquels la Maison fait des offres de services ; conférence avec les trois principaux négociants de Port-Saïd afin de s'entendre « pour arrêter la concurrence ruineuse des prix » (septembre). Décision de Paris de ne pas poursuivre l'entente avec ses confrères à Port-Saïd ; vente et expédition de briquettes Ancre de Cardiff à Alger ou Philippeville au Chemin de fer de l'Est algérien (octobre). Proposition à la Compagnie havraise péninsulaire de navigation à vapeur et à la Compagnie maritime du Pacifique pour la totalité de leurs besoins en charbon à Bordeaux, et la moitié à Port-Saïd et Aden (novembre).

Convention de Constantinople garantissant la liberté de navigation sur le canal de Suez
à tout navire de commerce ou de guerre, en temps de paix comme en temps de guerre (décembre)

Décision de l'armateur A. Holt de s'approvisionner non plus à Port-Saïd, mais à Alger où la Maison développe ses activités et a l'intention de créer « une implantation complète ». Publicité dans l'Annuaire colonial : Worms Josse & Cie Armateurs - siège social : 45, boulevard Haussmann, Paris - lignes régulières de services à vapeur entre Bordeaux, Le Havre et Hambourg ; Bordeaux et Rouen ; Bordeaux, Anvers et Bremerhaven ; Bordeaux et Pasajes - maisons et dépôts de charbons : Paris, Le Havre, Tonnay-Charente, Bordeaux, Bayonne, Pasajes, Cardiff, Newcastle-on-Tyne, Grimsby, Gibraltar, Marseille, Malte, Pirée, Constantinople, Port-Saïd, Suez, Aden, Zanzibar, Pointe de Galles, Colombo, Singapore, Madère, Ténériffe, Saint-Vincent (Cap Vert), cap de Bonne-Espérance, Pernambouco, Bahia, Rio de Janeiro, Santos, Montevideo.

1889
Élection triomphale du général Boulanger à un poste de député à Paris (27 janvier) ; sa condamnation pour complot contre la sûreté intérieure marquera la fin du boulangisme

Demande de charbon Cardiff sans précédent - les difficultés pour charger les navires sont telles que H. Goudchaux ne se rappelle pas en avoir jamais vu de pareilles depuis le début de sa carrière il y a 26 ans - pénurie dans les succursales ; location par la succursale de Port-Saïd de plus de 40% des appareils d'éclairage utilisés par les navires pour la traversée nocturne du canal de Suez (janvier). Étude du projet d'établissement à Alger avec M. P. Cherfils, correspondant local de la Maison (février).

Dissolution de la Compagnie universelle du canal interocéanique du Panama (février)

Organisation par la succursale du Havre d'une desserte Dunkerque-Hambourg ; concurrence de la Compagnie Louis Flornoy et Fils, de Nantes, sur le trafic Bordeaux-Pasajes (mars). Avec 1.200.000 tonnes de charbon exportées d'Angleterre et d'Écosse vers les ports de France, de la Baltique, de la Méditerranée, de la Côte d'Afrique, du Brésil et de l'Indochine, la Maison Worms doute « qu'il y ait une seule maison, même anglaise, qui la dépasse » (avril). Projet de vendre l'usine de Bordeaux (mai) ; naissance d'Hypolite Worms, fils de Lucien Worms et de Virginie Adèle Houcke (26 mai). Ajout de Santa-Lucia (Petites-Antilles) sur la liste des dépôts de charbon ; vente sur le continent par la succursale de Marseille de piments, girofle et autres articles qui lui sont adressés par l'agence de Zanzibar, recherche de courtiers à Hambourg s'occupant spécialement de ces marchandises (septembre). Réception à Paris, par H. Goudchaux, des ambassadeurs du sultan de Zanzibar ; conclusion d'un marché avec l'usine Guéret, à Cardiff, pour la fourniture de 15.000 tonnes maximum de briquettes Ancre en vue d'honorer notamment une commande de la Compagnie Boléo avec laquelle la Maison est en relation depuis 1886 pour le transport de déchets de fer blanc à Santa-Rosalia ; transfert à compter du 1er janvier 1890 des "Marie" et "Commandant-Franchetti" de la succursale de Bordeaux à celle du Havre - le service d'Anvers est soudé à celui d'Hambourg de sorte que quatre départs réguliers seront effectués par mois (novembre). Sauvetage par le vapeur "Emma" de 472 naufragés des vapeurs "Leerdam" et "Gaw-Quan-Sia", les deux navires s'étant abordés dans la nuit (16 décembre) ; nouveau service Anvers et Brême ; sur les 550.000 tonnes de charbon exportées uniquement de Cardiff, la part de Worms Josse & Cie Paris est de 339.000 tonnes, celle du Havre de 6.000 tonnes, de Bordeaux 5.000 tonnes, Grandchamp 10.000 tonnes et 190.000 tonnes pour les Messageries maritimes (décembre).

1890
Commande de steamers pour le compte du sultan de Zanzibar ; traité annuel d'approvisionnement des vapeurs d'H. Bordes à Marseille, Gibraltar, Montevideo, Pernambouco, Saint-Vincent du Cap Vert ; fort accroissement de la demande en charbon de Grandchamp pour fournir sa clientèle de Rouen (janvier). Commerce d'exportation des produits de Zanzibar en France et en Europe auquel le comptoir Worms se livre avec succès, pour suppléer les faiblesses du négoce de charbon limité à l'avitaillement de Cicero Brown du Havre, de Delmas Frères de la Rochelle et des compagnies Nantaise et Havraise de navigation à vapeur ; recommandation de P. Cherfils comme agent de la Maison auprès des navires anglais qui seraient amenés à faire escale à Alger (mai). Décès d'Achille Grandchamp (juin).

Convention coloniale entre la France et le Royaume-Uni :
l'Angleterre reconnaît à la France ses droits sur Madagascar en échange du protectorat britannique sur Zanzibar et sur le Bas-Niger (5 août)

Menace d'une concurrence formidable de la part de Lambert contre la succursale de Port-Saïd suscitée par la reprise du contrat de l'Orient Steam Navigation Cy qui avait été gagné par la Maison en 1887 (août). Construction de deux nouveaux steamers ; arrangement avec Louis Flornoy & Fils, de Nantes : approvisionnement de leurs navires par la Maison contre abandon du fret maritime de Bordeaux pour Nantes ; reprise du projet d'ouverture d'un dépôt charbonnier à la Réunion ; nouveau marché pour 61.200 tonnes de charbon vendues sous vergues (déchargement à la charge du réceptionnaire) à la Compagnie napolitaine d'éclairage et de chauffage par le gaz (novembre). Organisation par la succursale de Bordeaux d'un service Le Havre-Anvers avec le "Marie" en représailles de la navigation bimensuelle entre Bordeaux et Hambourg lancée par la Compagnie navale de l'Ouest concurremment à la ligne Worms (ce conflit est vite éteint) ; perte du "Louise-Jenny", échoué sur les rochers de Penmarch (décembre). Vente totale par Worms Josse & Cie de 1.574.251 tonnes de charbon anglais, « c'est, semble-t-il, la plus forte quantité qui soit exportée par une seule maison ».

1891
Fourniture aux chemins de fer de l'ouest algérien de 15.600 tonnes de briquettes de charbon livrables à Oran et Arzew (janvier). Transformation de la maison A. Grandchamp Fils & Cie en Leblanc Charlemaine & Cie, société dont Worms Josse & Cie sont commanditaires et qui a en charge les affaires de charbon à Rouen et à Paris (janvier). Guerre des prix à Port-Saïd (mars) ; lancement du "Suzanne-et-Marie" (mars) et du "Séphora-Worms" (mai), ces deux navires, du groupe du Havre, sont mis en service sur la ligne Bordeaux-Hambourg (juin et juillet). Vente du "Lucien" (juin). Accord avec Schiaffino Frères pour réceptionner les charbons expédiés à Alger et Bougie pour compte des chemins de fer de l'Est algérien (avril-juillet). Après hésitation, l'idée de créer un dépôt charbonnier à Porto-Praya (îles du Cap Vert) est abandonnée (avril-octobre). Vente du "Isabelle" à Lobnitz & Co. (juin).

Caution financière apportée à la Compagnie du canal de Suez
pour compte de Marcus Samuel & Co. - transport pétrolier (septembre)

en contrepartie de l'autorisation donnée à cette société londonienne de faire passer par le Canal ses vapeurs-citernes transportant du pétrole russe (juin), de Batoum en Orient, steamers que la Maison obtient d'approvisionner en charbon à Constantinople, Port-Saïd, Aden et Colombo. Pourparlers avec la Mala Real Portuguesa concernant le dépôt charbonnier dont cette compagnie maritime est concessionnaire à Saint-Vincent (octobre). Décès d'Élie Baudet (2 novembre), gérant commandité depuis 1881 : aucune modification n'est apportée à l'acte de société.

Ouverture d'une succursale à Alger (octobre-novembre)

ayant pour objet le charbonnage et la consignation des navires - des circulaires sont envoyées aux armateurs français et étrangers. Renouvellement des marchés tant pour les besoins en charbon de soute que pour la consignation des navires avec de nombreux armateurs dont les plus importants en France sont la Maison Chevillotte, la Compagnie générale transatlantique, les Chargeurs réunis, Louis Flornoy & Fils, Delmas Frères, la Compagnie havraise péninsulaire.
Le nombre des navires que la succursale de Port-Saïd avitaille en charbon atteint 1.543 unités (sur un total de 4.206), les fournitures de charbon représentent 497.831 tonnes pour un total de 1.001.878, soit 49,70%. La part prise par la succursale dans le nombre d'appareils d'éclairage utilisés pour le transit nocturne du canal de Suez est de 1.295, sur 3.740 au total.

1892
Réactivation du commerce de charbon au Havre ; livraisons au Chemin de fer du PLM, à Alger (janvier). Marché par adjudication obtenu par la succursale d'Alger relatif à des fournitures de charbon à la Marine française à Alger, Bône et Philippeville, pendant 3 ans, succès qui suscite quelques réactions dans la presse, tel le journal "La Bataille" qui titre : "L'Amirauté d'Alger. Les fournitures de charbon pour la flotte française confiées aux Anglais" ; conclusion définitive de l'engagement auprès de la compagnie du Canal pour le compte de Marcus Samuel & Co. (février), dont le premier pétrolier consigné à la Maison de Port-Saïd effectue sa traversée à la mi-août. Reprise des projets d'installation à Porto Praya (février-juin), Montevideo et La Plata (février-octobre). Vente du steamer "Emma" et commande d'un vapeur du même nom (août).

Fondation d'une succursale à Buenos Aires (octobre)

ayant pour activité principale le commerce de charbon dans la région du Rio de La Plata et complémentairement, l'exportation en Europe de matières premières en provenance de l'Argentine (bois de Quebracho, peaux, laines...). Bras de fer avec la mine Nixon lors du renouvellement des contrats d'approvisionnement (octobre-novembre), ce producteur voulant profiter de la concurrence effrénée entre négociants pour monnayer chèrement l'exclusivité accordée à la Maison.

1893
Vote de la loi de "compensation accordant une prime à la construction et à la navigation
pour les navires à voiles à coque d'acier" (janvier)

Intensification de la guerre des prix : les contrats de charbonnage sont conclus aux environs de £ 18 la tonne contre £ 27 dix ans plus tôt. Doublement du nombre des steamers sur la ligne Bordeaux-Rouen afin de neutraliser la Compagnie parisienne de navigation à vapeur qui assure un service concurrent à « prix cassés » (janvier-novembre). Entrée en service du nouveau "Emma", attaché au Havre (février).

Création d'une agence à Tonnay-Charente (mars)

où la Maison est représentée depuis 1888 (mars). Décès d'Henri Josse, associé gérant de Worms Josse et Cie (23 juillet), Henri Goudchaux devient chef de Maison. Limitation des activités en Amérique du Sud aux opérations conduites par la succursale de Buenos Aires (juillet-novembre).

Grève au Pays de Galles (août) : premier grand choc du secteur charbonnier

Consolidation des stocks - qui ne couvrent pas les besoins de plus d'un mois - par le transport de 28.000 tonnes de charbon sur des navires affrétés à Newcastle, en Écosse, à Anvers, Hambourg, Rotterdam et Dunkerque, 5.000 tonnes de briquettes sont expédiées à Marseille ; ces achats sont effectués pour la première fois auprès de mines non exclusivement anglaises. Livraison du "Thérèse-et-Marie", nouveau vapeur du groupe du Havre (septembre). Autorisation de la Marine d'être fournie en charbon Powell-Duffryn à Alger (octobre). Circulaire informant les chargeurs du doublement des services Worms au départ de Bordeaux sur Le Havre, Rouen et Paris, et vice-versa ; projet de création d'une ligne à vapeur qui desservirait au départ de l'Algérie les ports de Bordeaux et de Rouen « maintenant que le cabotage entre l'Algérie et la France est exclusivement réservé au pavillon français » ; départ du Havre pour Bordeaux du "Lucie-et-Marie", construit par les chantiers Archibald McMillan de Dumbarton, en Écosse (novembre). Traité de non-concurrence avec l'armement Chevillotte et entente concernant l'organisation d'un service combiné Brest-La Rochelle par les steamers Worms, au départ du Havre, et Brest-Nantes par les vapeurs Chevillotte, tous les dimanches, à tour de rôle (novembre-décembre). Importants surplus dans les stations de charbonnage en raison du très faible écoulement, lors de la grève, auprès des clients dont certains comme les Messageries et la P&O, se sont partiellement reportés sur les minerais japonais et indien et se sont efforcés de faire le plein à Bombay ; menace d'épuisement du dépôt d'Alger qui a travaillé à plein durant le conflit ; relèvement à 50.000 tonnes de charbon du stock de sécurité à Port-Saïd ; moins tournés vers le soutage des navires, plus proches des divers centres houillers, les dépôts de France ont quant à eux moins souffert des effets de la grève.

1894
Prolongement pendant 3 ans du traité d'approvisionnement de la Marine à Alger (janvier), où les contrats de charbonnage se multiplient et où la succursale effectue d'importantes livraisons aux consommateurs de l'intérieur, en particulier aux deux compagnies ferroviaires qu'elle livre en briquettes Ancre, marque de la Maison Guéret avec laquelle une fusion est envisagée au Havre et à Marseille ; orientation vers une augmentation des ventes de charbon à gaz, principalement dans la région marseillaise, marché avec la mine Lambton et avec la Wearmouth Coal Cy, réputées pour produire le meilleur charbon à gaz du nord de l'Angleterre ; accord avec la Compagnie navale de l'Ouest en vue d'établir une liaison entre Le Havre et Anvers pour faire face à une redoutable compétition tarifaire exercée par le chemin de fer ; refus de s'établir à Smyrne pour la raison que la Maison a « déjà tellement de dépôts de charbon entre les mains qu'elle hésite à en ouvrir de nouveaux, surtout quand ils ne doivent avoir qu'une importance relativement restreinte » (février). Contrat de 30.000 tonnes de charbon pour les Chemins de fer argentins (mars). Projet d'escale à Dunkerque en vue de récolter du fret pour Anvers, Hambourg et Brême, avec l'aide d'une subvention accordée par le Chemin de fer du Nord ; organisation du transport des vins de Bordeaux à Paris et des cognacs par Tonnay-Charente en direction du Havre, Anvers et Hambourg (avril-août)

Assassinat du président Sadi Carnot (24-25 juin) : adoption de la dernière des "lois scélérates" contre les anarchistes ; élection de Jean Casimir-Périer à la présidence de la République

Proposition du Syndicat des charbons westphaliens auprès de qui la Maison s'est fournie pendant la grève de 1893, d'alimenter le dépôt de Port-Saïd avec une concession exclusive des ventes et la possibilité de devenir le fournisseur attitré du Lloyd brêmois, offre refusée dans la mesure où « les armateurs ne donneront jamais la préférence à ce charbon, même à prix inférieur » ; recherche d'entente avec l'armement allemand Rhederei, rival sur la ligne Le Havre-Hambourg (août). Nouvel arrangement escompté avec Wilson Sons & Co., Ltd en vue de traiter pour leurs dépôts des affaires avec la Compagnie marseillaise dont les vapeurs touchent à Saint-Vincent, Pernambouco, Bahia, Rio de Janeiro, Santos, Montevideo et la Plata, « comme nous avons d'excellentes relations avec les dépôts de Madère, Tenerife et Saint-Michel, indique le siège à Marseille, nous sommes également en mesure de les comprendre dans nos offres, ainsi bien entendu que nos propres dépôts de Buenos Aires, de sorte que nous serons désormais aussi bien placés que n'importe lequel de nos concurrents » ; liaison Tonnay-Londres à l'étude (septembre). Marché avec la mine Nixon ; accord avec Alfred Holt pour harmoniser les tarifs de réexpédition des marchandises amenées par les lignes Worms et ré-embarquées vers Singapour, Manille, Java, etc., destinations desservies par cet armateur, client de la Maison (octobre). Ordre exceptionnel de 2.000 tonnes de charbon Nixon's Navigation à livrer au paquebot "Touraine" de la Compagnie générale transatlantique ; reconquête du contrat avec la P&O à Marseille pour 1895, élément-moteur de l'activité de la Maison dans ce port, qui lui avait été enlevé en 1893 ; projet de dédoublement du service de Brest et des Charentes en vue de parer à l'accroissement des marchandises partant du Havre pour Brest et de multiplier les départs de Tonnay pour Le Havre (novembre). Renouvellement de l'acte de société de Leblanc Charlemaine et Cie à Rouen ; voyage d'essai du "Lucie-et-Marie" sur Oran ; vente par le dépôt de Zanzibar depuis sa création, de 40.787 tonnes à 22 navires (décembre).

1895
Démission de Jean Casimir-Périer ; Félix Faure remporte les suffrages

Lutte contre les chemins de fer : « le moment est venu de modifier notre attitude sourde mais passive en face de la campagne entreprise par les Compagnies pour enlever peu à peu son trafic à la navigation » ; location du "Séphora-Worms" pour un voyage à Marmara ; demande de renseignements relatifs à la création d'un dépôt charbonnier à Madagascar (janvier). Envois de charbon à Majunga ; changement d'agents maritimes à Gand et Terneuzen (février). Entente avec un négociant-armateur de Rouen lors de l'intégration du service Pasajes-Bordeaux à la ligne Bordeaux-Rouen (avril). Location du "Suzanne-et-Marie" en vue d'un voyage au long de la côte occidentale d'Afrique ; augmentation forte et continue des livraisons à la Marine française à Alger qui « réussit enfin à charbonner un bâtiment de la Marine de guerre anglaise » (mai). Discussion au sujet du renouvellement des accords avec A. Deppe (juin).

Ouverture officielle du canal de Kiel (20 juin)

Intérêt renouvelé pour la Baltique par l'ouverture du canal de Kiel qui permet aux navires de passer directement de l'embouchure de l'Elbe en Baltique sans avoir à contourner la presqu'île du Jutland. Injonction à Eugène Cellier, agent de la Maison à Hambourg, de supprimer le service Bordeaux-Baltique via Hambourg, « moyen le plus sûr et le plus pratique » de ne pas faire concurrence à la compagnie danoise Forenede (septembre). Ouverture d'un dépôt charbonnier à La Plata (octobre).

Changement de la dénomination de la Maison en Worms et Cie (18 décembre)

Nouvel acte social : Paul Rouyer, directeur de la succursale de Port-Saïd, et Alphonse Mayer, fondé de pouvoir depuis le 1er janvier 1892, entrent dans la gérance aux côtés de Mme Vve Hyp. Worms et d'Henri Goudchaux, dont la voix est prépondérante en cas de partage égal. « La société a des comptoirs à Bordeaux, Le Havre, Tonnay-Charente, Bayonne, Marseille et Alger (en France), à Pasajes (Espagne), à Cardiff, Newcastle et Great-Grimsby (Angleterre), Port-Saïd et Suez (Égypte) et à Buenos Aires (République argentine)... L'actif comprend notamment la propriété entière des steamers : "Suzanne-et-Marie", "Séphora-Worms", "Emma", "Lucie-et-Marie", "Thérèse-et-Marie", "Hypolite-Worms", "Frédéric-Franck", "Commandant-Franchetti", "Marguerite-Franchetti", "Blanche", "Marie", "Ville-de-Nantes" et "Président", du port du Havre... », la durée de la société est prorogée jusqu'au 1er janvier 1911. Livraison de près de 50.000 tonnes de charbon à la Société des forges et hauts-fourneaux de Trignac.

1896
Entrée de la Nippon Yusen Kaisha dans la clientèle de Port-Saïd qui compte de nombreuses compagnies maritimes et les Marines d'Angleterre, d'Autriche-Hongrie, d'Italie, de Russie et du Japon, et voit lui revenir des armements passés à la concurrence (mars). Intention de mettre fin à l'escale de Tonnay-Charente (juin). Entente avec Delmas Frères en vue d'organiser un service Pasajes-Bordeaux au risque de porter préjudice à Flornoy & Cie, de Nantes, qui, selon un arrangement ancien, apportent, dans certains dépôts, des contrats de charbon « à peu près sans valeur » à la Maison, laquelle leur cède en retour une partie déterminée des frets de Bordeaux à Nantes (septembre). Décès du représentant à Zanzibar, remplacé par une agence directe (octobre). En dehors de la clientèle locale des différentes succursales, la Maison approvisionne un grand nombre d'entreprises de premier plan, ainsi Desmarais Frères, la Société des travaux publics (pour le chemin de fer de Jaffa), la Société d'éclairage au gaz, les hauts-fourneaux et fonderies de Marseille et des mines de Portes & Sénéchas, la SA du gaz de Rennes. Reprise de relations avec la Compagnie Lebon à l'occasion de fournitures faites à son usine de Port-Saïd.

1897
Menace de fermeture du dépôt de Zanzibar en raison de la désaffection des Messageries : la succursale de Marseille est invitée à développer les exportations de coprahs et girofles (janvier-février). Perte du "Blanche" à sa sortie de Pasajes ; transport direct des vins de Bordeaux à Berlin par transbordement à Hambourg (mars). Mise à l'essai des charbons d'Australie, du Japon et de l'Inde qui rivalisent sérieusement avec ceux de Cardiff dans les mers de l'Indochine ; démarchage auprès de la Hamburg Amerikanische Packetfahrt AG (qui inquiète les services maritimes par son intention de créer une ligne entre Hambourg et l'Indochine) en vue d'obtenir son agence à Marseille et la fourniture de ses vapeurs dans ses différentes escales (mai). Extension éventuelle des opérations de la succursale d'Alger à la représentation et à la consignation de steamers (juillet). Concurrence entre la ligne Marseille-Algérie-Bordeaux-Rouen, inaugurée par Cyprien Fabre & Cie, et le service Worms entre Bordeaux et Paris via Rouen, déjà fortement affaibli par l'emprise du Chemin de fer d'Orléans sur le trafic entre le Sud-Ouest et la capitale ; accord négocié à Londres par H. Goudchaux avec ses principaux confrères de Marseille, Gibraltar, Alger et Port-Saïd - lesquels, constate-t-il, « paraissent aussi fatigués que nous du métier que nous faisons depuis 2 ans » - accord aux termes duquel « les maisons respectent, dans la mesure du possible, leur clientèle acquise, avec un prix commun à toutes, mais avec la faculté réservée à chacune de continuer à ses anciens clients les avantages qu'elle avait l'habitude de leur concéder dans le passé... » ; exclusivité donnée par la Marine française aux seules briquettes de fabrication française (septembre). Rachat de l'Eagle Coal Cy, avec trois négociants de Port-Saïd : Cory Brothers & Co., Lambert Bros. et Wills & Co. (octobre). Négociations menées par H. Goudchaux, au nom de M. Samuel & Co., pour obtenir de la Compagnie du canal de Suez les autorisations nécessaires à l'installation de réservoirs de pétrole à chaque extrémité du Canal ; obtention par la succursale de Marseille de l'agence de l'Orient Cy (octobre-novembre). Voyage d'inspection à Buenos Aires de Paul Rouyer (novembre-décembre). Perte du "Marie" par échouement au Guilvinec (décembre).

1898
Publication par Émile Zola de l'article "J'accuse" dans L'Aurore (janvier), temps fort de l'affaire Dreyfus (1894-1906)

Marché avec la Marine à Alger pour fournitures de briquettes de charbon fabriquées par Delmas Frères, dans leur usine de La Rochelle ; ventes de charbon à Toulon par l'intermédiaire d'une maison de la place (février). Décès de Séphora Goudchaux, à l'âge de 80 ans  (2 mars) ; ses deux enfants, Lucien Worms et Emma-Louise Delavigne, hérite de sa part de capital dans la société. Réorganisation du service de navigation des Charentes par un déplacement de la tête de ligne de Tonnay à la Pallice et un prolongement jusqu'à Rouen ;

Conclusion d'un accord décennal avec la Shell Transport & Trading Co., Ltd (mars)

(société créée en 1897 par M. Samuel & Co., entre autres, qui en sont les managers) fixant les conditions de l'agence confiée à la Maison Worms et englobant toutes les affaires de pétrole de cette société à Port-Saïd et à Suez, il est convenu que la Maison Worms prêtera son aide à la construction des dépôts, qu'elle sera chargée de l'agence des navires de la Compagnie à Port-Saïd et à Suez et qu'elle s'interdira de s'intéresser à toutes autres affaires de pétrole dans toutes places et tous ports à l'est de Suez et à l'ouest de l'Amérique susceptibles de concurrencer les opérations de la "Shell" (mars).

Grève des mineurs à Cardiff (avril-septembre)

Longue lettre adressée à la Compagnie du Canal et donnant des précisions sur les moyens proposés par M. Samuel & Co. pour l'organisation et l'exploitation de leur entreprise, sur les caractéristiques du combustible qu'ils se proposent d'avoir en stock, les avantages du pétrole, les usages qui en sont déjà faits, etc. (avril). Traversée du "Thérèse-et-Marie" de Blyth à Dakar et Bathurst avec un chargement de charbon pour la Société de la côte occidentale d'Afrique, et retour sur Marseille avec une cargaison d'arachides (mai-juin) ; poursuite de la concurrence de la Compagnie Fabre à Bordeaux et Rouen (mai). Prise de possession du terrain mis à la disposition de la Shell à Port Tewfik par le gouvernement égyptien en vue de construire une installation pour le fuel liquide (juin).

Crise diplomatique entre la France et le Royaume-Uni pour le contrôle de Fachoda, carrefour stratégique, situé au sud de l'Égypte, entre le Soudan français et l'Abyssinie (juillet-décembre)

Demande aux Messageries d'essayer le charbon américain New River (août). Fermeture de la succursale de Watts Williams & Co. à Marseille et transfert de ses affaires à Worms & Cie ; rupture des pourparlers avec C. Fabre & Cie ; instructions de la Shell à la Maison de Suez relatives à la construction de deux réservoirs pétroliers (octobre). Recherche d'une action commune de tous les négociants liés par une entente pour lutter contre la concurrence (en l'occurrence à Marseille) ; ajournement de l'installation d'un dépôt pétrolier à Port-Saïd ; remise aux Messageries, de la part de M. Samuel & Co., de la liste des prix pratiqués pour des fournitures de liquide fuel à Suez, Colombo, Singapour, Hong Kong, Kobe, Yokohama (novembre). Grandes difficultés pour renouveler les contrats avec les armateurs de Liverpool qui menacent de créer un dépôt à Port-Saïd si la Maison ne cède pas sur les nouvelles clauses de guerre et de grève ainsi que sur les prix ; décision de la Shell de construire un troisième réservoir à Port Tewfik ; fermeture du dépôt de La Plata et cession des affaires dans ce port à Wilson Sons & Co. (décembre).

1899
Mort de Félix Faure (18 février) ; le Congrès élit Émile Loubet pour lui succéder à la présidence de la République française

Achat du vapeur "Grafton", mis en service sous le nom de "Michel" (février-mars). Augmentation des fournitures de charbon aux navires de guerre américains à Port-Saïd à laquelle la succursale cherche à prendre part (février-décembre) ; sensibilisation de la clientèle par les succursales d'Alger et de Marseille à l'usage du mazout et à l'organisation mise en place par Samuel & Co. qui, en plus des gisements pétroliers de Bakou, ont acquis ceux de Bornéo et projettent d'établir depuis le Japon jusqu'à l'Angleterre une chaîne ininterrompue de dépôts de combustible liquide - agence générale de la Shell Transport & Trading Cy en Égypte, Palestine et Syrie ; placement d'un échantillon de 20 tonnes en caisses de pétrole de Bornéo auprès de la Marine à Cherbourg que la Maison informe de son intention « de créer en France, dans certaines colonies et à l'étranger, des dépôts de combustibles liquides, destinés aux besoins des navires militaires et marchands, des chemins de fer et de l'industrie » (mars-mai). Développement de l'agence de Berlin en vue d'accroître le trafic entre l'Allemagne et la France, via Hambourg ;

Installation d'une agence à Alexandrie et au Caire (avril)

construction de réservoirs de pétrole à Alexandrie ; regain des opérations à Pasajes où « va passer des quantités importantes de minerai de fer qui seront envoyées en Angleterre, ce qui devra faciliter comme contrepartie les affrètements de charbon » (avril-mai). Redéfinition des relations avec MM. Cory et Savon du fait du conflit opposant ces maisons dont la seconde est l'agent de la première à Port-Saïd (juillet-décembre). Échouement sur la côte anglaise, du "Commandant-Franchetti" alors qu'il se rend du Havre à Amsterdam avec une cargaison de cacao (juillet).

Implantation d'agences à Tantah, Damiette, Mansourah, Samanouh,
Metiallah et Kebir (août)

Naufrage par abordage du "Ville-de-Nantes" en Gironde ; poursuite des relations avec la Maison Perlbach après la disparition de son chef (août). Création d'une direction générale en Égypte contrôlant les succursales de Port-Saïd, Suez et l'ensemble des agences ; contrat avec le département américain de la guerre pour le soutage de ses steamers à Port-Saïd ; développement des ventes de kérosène dans les divers dépôts (septembre).  

Guerre des Boers en Afrique du Sud (octobre 1899-mai 1902)

Relations avec Stapledon en lien avec l'agence de la Shell et de la Dutch Petroleum ; menace d'ouverture d'un dépôt de charbon à Port-Saïd par MM. Savon, laquelle pourrait décider la Maison à leur enlever ses affaires de transbordement ; transport par la Compagnie générale transatlantique de 100.000 tonnes de charbon de Philadelphie à la succursale de Marseille ; arrangement avec la Hamburg American Line afin qu'elle convertisse « trois de ses plus grands vapeurs sur l'Extrême-Orient à l'emploi de liquide fuel », produit à l'essai duquel la Maison incite les Messageries maritimes et la P&O (novembre). Perte de la clientèle de la Royal Dutch Petroleum Cy à Port-Saïd ; contrat avec Fraissinet à Marseille ; arrangements faits à Londres pour le management de l'Eagle Coal Co. à la suite de la liquidation Savon Bazin & Co., remaniement du contrat pour les manutentions avec L. Savon ; approvisionnement du quart de la Flotte volontaire russe ; fournitures de 76.000 tonnes de charbon aux Messageries maritimes à Port-Saïd  (décembre).

1900

Nouvel accord avec Marcus Samuel & Co.

financement par la Maison des nouvelles installations à Alexandrie, Le Caire et dans l'intérieur de l'Égypte moyennant le versement par M. Samuel & Co. d'un intérêt de 5% sur les sommes avancées ; utilisation des steamers Worms pour le transport de charbon en cas de manque de navires charbonniers affrétables ; inauguration d'un dépôt de charbon dédié aux armateurs allemands à Alger ; marché avec le PLM de 45.000 tonnes de charbon américain New River dont la Maison a l'exclusivité de la vente en France et qu'elle expédie depuis deux ans au dépôt des Messageries à Rio de Janeiro (janvier-avril). Campagne de sensibilisation auprès de clients français et étrangers sur les charbons américains d'une qualité comparable à celle de leurs homologues de Cardiff dont les prix ne cessent d'augmenter (février-juin). Établissement des prix des contrats charbons et des prix courants entre les négociants à Port-Saïd ; lancement et entrée en service du nouveau steamer "Sauternes" (avril-mai). Ouverture du dépôt de Damanhour, proche d'Alexandrie ; livraisons de New River aux chemins de fer d'Orléans à Saint-Nazaire, aux Chargeurs réunis, à la Nederland à Amsterdam, British India, Orient Co... (mai-juin).

 Révolte des Boxers (1899-1901) et attaque des légations étrangères :
55 jours de Pékin (juin-août)

Proposition au PLM pour fourniture de 200.000 tonnes de New River à livrer à Marseille sur une période de 2 ans (juillet). Marché avec la Compagnie générale transatlantique pour approvisionnement en charbon à Port-Saïd, Aden et Colombo (en lien avec la guerre en Chine).

Paralysie du Pays de Galles due à la grève du Taff Vale Railway Co. (août)

Réservation des stocks de Cardiff à la clientèle attitrée, vente de charbons écossais et américains dans les dépôts d'Alger, Marseille et Port-Saïd, en raison de la grève des chemins de fer, dans les vallées de Rhondda et d'Aberdare, « c'est-à-dire dans presque tout le district produisant les meilleures qualités de charbon du Pays de Galles », qui sont précisément celles alimentant les dépôts Worms (août-octobre). Mise à disposition de la Compagnie générale transatlantique de navires à Philadelphie ; dénouement de l'entente entre les charbonniers de Marseille ; prospection du marché lyonnais à partir de Bordeaux ; expérimentation des charbons indiens par les Messageries et les Chargeurs réunis ; développement des ventes de charbons à gaz et notamment du Wearmouth, dont la Maison a le monopole et qu'elle vend depuis plusieurs années à un grand nombre d'usines de Bordeaux, Marseille, Lyon, Toulon, Naples, etc. (novembre). Contrat avec la Marine à Alger ; marché avec les Messageries pour 40.000 tonnes de charbon dont au moins 30.000 tonnes en New River ; livraisons au Lloyd autrichien à Zanzibar (décembre). Vente par la Maison de Port-Saïd de 456.519 tonnes de charbon sur un total de 1.195.701 tonnes.

1901
Mise en service du "Haut-Brion", cargo de 1.400 tonnes, qui, avec le "Sauternes", remplace les deux navires naufragés, "Marie" (1897) et "Ville-de-Nantes" (1899). Dénouement de l'arrangement relatif aux affaires de marchandises à Port-Saïd avec MM. Savon, après que la Maison a entrepris « tout ce qu'il était possible de faire pour obtenir qu'ils [l']épargnent dans la lutte acharnée qu'ils ont engagée pour se procurer des clients ». Établissement à Marseille « d'un courant d'importation assez important de charbons américains », jusqu'alors uniquement dirigé sur le Brésil, et qui devrait se tarir « le jour où les prix anglais viendront à baisser » ; ces ventes sont effectuées en compte à demi avec Mann Georges & Co. (janvier). Souscription au capital de l'Armoricaine, compagnie maritime née du regroupement des Maisons Legal et Flornoy. Contrat de fret avec la Compagnie générale transatlantique pour le transport du charbon des États-Unis à destination de Marseille (mars). Reprise à la Maison Delaurier des affaires commerciales à Rochefort et à Angoulême. Vente à Hambourg du "Commandant-Franchetti" (mai). Déception de « MM. Samuel dans leurs espérances au sujet du liquid fuel », la Marine ne paraissant pas « disposée à changer de sitôt ses habitudes, un peu parce qu'elle n'a pas encore tout à fait vu l'économie du pétrole sur le charbon, beaucoup parce qu'un navire installé pour le liquide fuel n'est plus aussi aisément disponible pour les navigations où il ne pourrait trouver que du charbon sur sa route ». Vente du "Lucie-et-Marie" (juin).

Vote de la loi sur les associations (1er juillet)

Mise en construction du "Bidassoa", dont le tonnage réduit et le faible tirant d'eau permettent d'accéder aux petits ports de la Manche et de l'Atlantique (Douarnenez, Concarneau, Lorient...). Projet de prendre la direction d'un dépôt de charbon à Dakar (Sénégal). Livraisons de charbon indien aux Messageries, à Diego Suarez (août) et à Marcus Samuel & Co., à Port-Saïd (septembre). Achat d'une charge de courtier pour A. Monod, à Marseille. Importation depuis les deux dernières années de 200.000 tonnes de charbon américain, vendues aux Messageries maritimes (dépôt de Rio et paquebots de la Méditerranée), à la P&O, la British India, l'Orient Co...

1902
Contrat de charbonnage avec la Nippen Yusen Kaisha comprenant les ports de Marseille, Alger, Port-Saïd, Le Havre et Bordeaux, ainsi que Zanzibar et Buenos Aires. Livraison du "Barsac" (premier du nom), cargo adapté au transport des colis lourds et encombrants, en plus des vins, caisses et marchandises en sacs. Représentation de l'armement Chevillotte au Havre par suite de la faillite de la Maison Dumesnil-Leblé. Approvisionnement de la Flotte volontaire russe à Port-Saïd. Rachat par MM. Goudchaux et Rouyer des parts sociales d'Alphonse Mayer à la suite de son retrait de la commandite Worms & Cie (mars).

Promulgation de la première loi dite de "compensation" (avril)

Correspondant au versement d'une indemnité, portant réparation des charges imposées à la flotte de commerce, cette loi est assortie d'une "prime de navigation", accordée à tout navire de mer construit en France, jaugeant plus de 100 tonneaux bruts et naviguant sous pavillon national, cette disposition va inciter la Maison à se tourner vers les constructeurs français (Forges et Chantiers de la Méditerranée, Ateliers et Chantiers de la Loire).

1903
Fondation du Comité central des armateurs de France - CCAF (13 janvier), dont le président est André Lebon, ancien ministre et président des Messageries maritimes, et le trésorier Henri Goudchaux

Formation à Rouen de la société Leblanc Charlemaine, Guian & Cie, faisant suite à Leblanc Charlemaine & Cie, dont Lucien Worms et Emma Delavigne sont commanditaires ; cette société est l'héritière de la Maison A. Grandchamp, à la création de laquelle H. Worms a concouru. Parution d'un article dans la Revue générale des transports, retraçant l'historique des services maritimes et décrivant les unités en service, « les lignes desservies par les steamers de la Maison Worms et Cie, y est-il indiqué, sont toutes hebdomadaires, à l'exception de celles de Brest et de La Pallice, qui sont semi-hebdomadaires. Elles sont très appréciées et particulièrement renommées pour la régularité absolument parfaite des départs. Les steamers partent du Havre, chaque samedi soir, à destination de Bordeaux et Hambourg. Un sur deux des vapeurs pour Bordeaux touche à Brest à l'aller et l'autre à La Pallice au retour. De Bordeaux pour Le Havre, pour Hambourg et pour Pasajes, chaque dimanche matin ; pour Rouen, chaque jeudi soir ; pour Anvers, tous les vendredis soir. De Rouen pour Bordeaux, chaque jeudi matin ; de Hambourg pour Le Havre, Bordeaux, tous les vendredis soir. Des départs supplémentaires entre tous ces ports sont faits pendant la saison active aussi souvent que les besoins du trafic l'exigent. De fréquents départs ont lieu, en outre, pendant la saison des expéditions, directement de Bordeaux et parfois du Havre pour Brême. Le port de Paris est relié avec les steamers partant de Rouen et du Havre ou arrivant dans ces ports au moyen d'un service combiné avec la compagnie fluviale, la Seine, dont les agents à Rouen sont les consignataires des navires de la maison Worms et Cie. Enfin un vapeur est affecté en grande partie au transport des charbons anglais destinés à la Compagnie Worms, et lorsque les lignes régulières n'occupent pas complètement la flotte de la Maison, on affrète les steamers inutilisés pour des navigations diverses. On les envoie principalement en Baltique. »

1904
Conflit russo-japonais (février 1904-septembre 1905)

Forte augmentation de la demande de charbon de soute à Suez par les marines de guerre russe et japonaise, en prévision du déclenchement des hostilités entre les deux pays : la Maison y livre, en 4 jours, à ces deux flottes, autant de combustible qu'en une année. Nomination de Michel Goudchaux, fils d?Henri Goudchaux, au rang de fondé de pouvoir général.  

Signature à Londres d'une convention mettant fin aux différends coloniaux entre la France et le Royaume-Uni ; liberté d'action pour la première au Maroc et reconnaissance de la suprématie du second en Égypte et au Soudan (avril)

Accord avec Asiatic Petroleum Cy Ltd (société créée en 1903 avec le concours de "Shell", Royal Dutch et d'un groupe de producteurs russes et indo-néerlandais), accord (remplaçant celui du 30 mars 1898 avec Shell Transport & Trading Co., Ltd) aux termes duquel Worms & Cie est nommé agent d'Asiatic Petroleum Cy Ltd pour les affaires de pétrole, dans les ports de Port-Saïd, Suez et Alexandrie, et leur hinterland, ainsi que dans tous les ports voisins de l'Égypte vers lesquels Asiatic Petroleum Cy Ltd ne ferait pas d'expédition directe. Intensification de la concurrence des charbons allemands (Kohlensyndikat, à Alger, et German Coal Depot, à Port-Saïd) contre les charbons anglais. Décès de M. Charlemaine, de la Maison Leblanc Charlemaine Guian & Cie.

1905
Décès d'Émile Leblanc (janvier), qui, peu après celui de M. Charlemaine, conduit Worms & Cie à racheter la ligne Dieppe-Grimsby, originellement créée et exploitée par la Maison A. Grandchamp Fils : cette acquisition comprend les steamers, "Georgette", "Ernestine" et "Hirondelle", ainsi que les installations dans les deux ports ; s'ensuivent l'ouverture d'une succursale à Dieppe (avril) et la conclusion d'un contrat avec le Chemin de fer de l'Ouest portant sur le transport à un taux annuel de fret fixe « du charbon nécessaire à cette Compagnie, soit 21.000 à 22.000 tonnes représentant à peu près le vide laissé dans les vapeurs après l'embarquement des marchandises arrivées pour chaque départ régulier » (laines, chanvres, chiffons et "marchandises de volume").

"Coup de Tanger" par lequel l'Allemagne marque son opposition à la colonisation du Maroc par la France (mars)

Vente du "Marguerite-Franchetti" (juillet). Cessions de parts sociales par Lucien Worms et Emma Delavigne à Jules Silvain, nommé associé en nom collectif de Worms & Cie, et par Henri Goudchaux à Paul Rouyer. Vente à la démolition du "Ernestine" (septembre). Achat du "Cantenac", cargo affecté à la ligne Dieppe-Grimsby, sur laquelle il est prévu de mettre en service trois nouveaux vapeurs mieux adaptés au trafic.

1906
Élection présidentielle d'Armand Fallières (17 janvier)
[Création du Syndicat central des négociants importateurs de charbon, initiative bientôt suivie par les fabricants d'agglomérés, les importateurs fluviaux ou terrestres, etc.]

Renouvellement de l'acte social (janvier). Ouverture d'une succursale à Rouen (février), que les Services maritimes projettent de relier par de nouvelles dessertes à l'Angleterre ou à l'Irlande. Naufrage du "Georgette", coulé en rade de Grimsby, dans le Humber (avril).

Organisation du crédit maritime et institution de primes à la construction navale (avril)

Inauguration par le "Sauternes" d'un service hebdomadaire entre Dunkerque et Hambourg, raccordé à la ligne Le Havre, Rouen et Bordeaux (juillet) ; recherche du soutien de la Compagnie des chemins de fer du Nord en vue d'obtenir des facilités de transport entre Dunkerque et Paris ; différend (réglé en septembre) avec la compagnie danoise, Det Forenede Dampskibs-Selskab, à laquelle la Maison souligne « la nécessité toujours grandissante de contrôler le trafic entre la France et Hambourg dans le plus grand nombre possible de ports français. Si, explique-t-elle, nous avons mentionné dans nos annonces parmi les villes d'Allemagne pour lesquelles nous délivrerons des connaissements directs au départ de Rouen et de Dunkerque (comme nous l'avons fait de tout temps au départ de Paris), les ports de la Baltique, c'est uniquement pour pouvoir répondre à l'ensemble des demandes qui nous ont été faites le plus souvent par les mêmes clients chargeant pour l'Allemagne » ; au reste, elle considère le port dunkerquois « plutôt comme une sentinelle avancée qui (la) garantit contre des tentatives de détournement dans le trafic du Havre que comme une entreprise fructueuse » ; projet de créer un service combiné avec celui de la ligne Lequellec d'Algérie à Rouen et avec la maison Clamageran pour le fret vers l'Algérie (juillet). Organisation de la desserte de Rotterdam au retour de Hambourg vers Rouen et Dunkerque (octobre). Vente du steamer "Hirondelle" pour la démolition (novembre). Reprise en direct des activités d'agence maritime à Dunkerque précédemment confiées à Daher & Cie (décembre).

1907
Achat du vapeur "Pervenche". Mise en service du "Fronsac" et de deux autres navires du même type, "Listrac" (première commande de la Maison à un chantier français, livré en février) et "Pessac" (livré en décembre), cargos adaptés au trafic simultané du charbon et des marchandises diverses sur la ligne de Dieppe à Grimsby. Ouverture d'une succursale à Dunkerque ; nomination de Georges Majoux au poste de directeur des Services maritimes au Havre ; demande aux Chemins de fer du Nord d'une « subvention afin de « couvrir les frais occasionnés par l'escale de Dunkerque... subvention analogue à celle que la Compagnie accorde aux lignes régulières qui doivent lutter contre la concurrence des ports belges » (janvier). Rachat des services Nantes-Bordeaux et Nantes-Bayonne ainsi que de « tout ce qui constitue le fonds de commerce de ces deux lignes » exploitées par l'Armoricaine (dans laquelle la Maison possède des intérêts depuis sa création en 1901, et qui se trouve en butte à la concurrence de la Compagnie générale transatlantique et des Chemins de fer de l'État) ; conséquemment à cette reprise, la Maison annonce qu'elle effectuera « désormais, à jours fixes, six départs par mois entre Nantes et Bordeaux, et vice-versa, et un départ par semaine entre Nantes et Bayonne et entre Bordeaux et Bayonne (avec le "Fronsac" notamment) et vice-versa » ; sera adjoint « à ces lignes un service entre Nantes et Pasajes, avec départ à jour fixe chaque quinzaine » (février-mars). Ouverture d'une succursale à Nantes (avril).

1908
Entrée d'Hypolite Worms, âgé de 19 ans, dans la Maison fondée par son grand-père et homonyme ; il débute sa carrière à Cardiff en effectuant « les travaux les plus modestes, moyennant 10 livres par mois. »

1909
Mise en service du "Léoville" (premier du nom), sister-ship des "Listrac" et "Pessac". Virulence de la concurrence à Port-Saïd où le nombre des dépôts charbonniers est passé, en 9 ans, de 7 à 9.

1910
Fondation du gouvernement général de l'AEF - Afrique équatoriale française comprenant le Gabon, le Moyen Congo (devenu la république du Congo), l'Oubangui-Chari (devenu la République centrafricaine) et le Tchad (janvier)

Retrait de Jules Silvain de la commandite Worms & Cie et cession de sa part sociale à Michel Goudchaux et à Hypolite Worms (âgé de 21 ans) ; tous deux sont nommés associés en nom collectif, aux côtés d'Henri Goudchaux et de Paul Rouyer ; la durée de la société est prolongée de 5 ans à compter du 1er janvier 1911.

1911
Poursuite de la formation d'Hypolite Worms à Port-Saïd. Vente du "Frédéric-Franck" ; projet des Services maritimes - animés par leur conviction « de l'impérieuse nécessité de défendre les lignes de cabotage » -, de s'installer à Brest et d'acquérir la Compagnie brestoise de navigation à vapeur, à laquelle une offre est adressée (février) ; dès avant de connaître son résultat, la Maison annonce que, « pour répondre aux demandes pressantes de [sa] clientèle, [elle vient] de décider la création d'un service régulier entre Dunkerque, Boulogne, Brest, Bordeaux et La Rochelle-Pallice et vice-versa, qui fonctionnera dans les mêmes conditions que les lignes exploitées depuis de très nombreuses années entre Rouen, Le Havre, Nantes, Bayonne et Bordeaux, c'est-à-dire que [les] départs auront lieu chaque semaine, à jours fixes... » [ceux] de Dunkerque se feront le jeudi et ceux de Bordeaux le mardi ; « le premier sera effectué de Dunkerque par "Thérèse-et-Marie" et de Bordeaux par "Hypolite-Worms" » (mars) ; décision des actionnaires de la Brestoise de conclure la vente, non avec Worms & Cie, mais avec la Compagnie Chevillotte ; ouverture d'une succursale à Brest ; arrangement avec MM. Chevillotte Frères qui « conservent l'agence de la ligne du Havre à Brest exploitée d'accord avec eux depuis de longues années » (avril) et « pour le partage par moitié du tonnage entre Dunkerque, Boulogne et Brest, d'une part, et entre Brest et Bordeaux, d'autre part ; installation à Boulogne » (mai).

Grèves massives des dockers anglais et des cheminots à Cardiff (juillet-août)
"Coup d'Agadir", crise militaro-diplomatique entre l'Allemagne et la France (juillet) aboutissant à la reconnaissance par ces deux pays de leurs possessions respectives en Afrique (novembre)

Circulaires envoyées aux succursales et aux dépôts de charbon leur demandant de « réduire le plus possible l'importance de leurs livraisons aux divers vapeurs qu'ils ont à approvisionner » du fait de « l'incertitude où [la Maison se trouve] de l'époque à laquelle pourront [être expédiés] de nouveau les navires actuellement affrétés et qui attendent dans le port de Cardiff ». Mention de l'usine de fabrication de briquettes de charbon au Havre.

1912
Vente du "Pervenche" ; achat des vapeurs norvégiens "Freya" et "Kathinka" qui sont respectivement rebaptisés "Pomerol" et "Pontet-Canet" (et sont les premiers à porter ces noms). Mariage à Londres, selon le rite anglican, d'Hypolite Worms et de Gladys Mary Lewis Morgan, fille du Lord Mayor de Cardiff.

Grève des mineurs anglais (mars)

Donation entre vifs, à titre de partage anticipé, des parts de commandite détenues par Emma-Louise Worms, veuve de M. Arthur Delavigne, à ses trois filles (juillet). Naissance de Marguerite-Viviane Worms, fille unique d'Hypolite et de Gladys Worms (octobre). Mise en service du "Margaux", construit à Dunkerque (novembre). Transport sur les lignes maritimes de la Maison de 534.602 tonnes de marchandises. La Marine nationale qui cesse de procéder par adjudication pour ses fournitures en soutes, continue à s'informer auprès de Worms sur le choix des producteurs.

1913
Élection de Raymond Poincaré à la présidence de la République française (17 janvier)
Formation en Angleterre d'une "triple alliance" entre les syndicats des mineurs, des cheminots et des transports ; création en France, du sous-secrétariat d'État à la Marine marchande, dont le titulaire est Anatole de Monzie, avec lequel Hypolite Worms entre en relation (mars)

Commande aux Ateliers et Chantiers de la Loire, à Nantes, de 4 cargos en acier et à hélice : "Château-Palmer", "Château-Yquem", "Château-Lafite" et "Château-Latour", vapeurs destinés à la ligne Bordeaux-Le Havre-Hambourg, fleuron de la Maison, nécessitant quatre départs par mois. Apogée des fournitures de charbon de soute par la succursale de Port-Saïd : charbonnage de 1.141 navires sur un total de 5.079 ; transport sur les lignes maritimes Worms de 578.151 tonnes de marchandises ; la Maison assure par ses services sur Brême et Hambourg la quasi-totalité du trafic maritime entre la France et l'Allemagne du Nord ; c'est également par son intermédiaire et celui de ses agents que le charbon anglais est importé à Dieppe, Le Havre, Rouen et Bordeaux.