1855.00.00.Recueil des informations de janvier à décembre

Ce recueil recense chronologiquement les données collectées sur l'année citée en référence. Il reprend notamment un important travail d'analyse effectué par la Maison Worms dans les chronos de correspondance – préalablement à la rédaction du livre Un Centenaire - 1848-1948 - Worms & Cie –, et plus particulièrement, en ce qui concerne l'année 1855, dans :

  • les copies de lettres à la presse : n°64 – du 27 décembre 1854 au 26 janvier 1855 ; n°65 – du 26 janvier 1855 au 24 février 1855 ; n°66 – du 24 février 1855 au 25 mars 1855 ; n°67 – du 25 mars 1855 au 23 avril 1855 ; n°68 – du 23 avril 1855 au 25 mai 1855 ; n°69 – du 25 mai 1855 au [date inconnue] ; n°70 – du [date inconnue] au [date inconnue] ; n°71 – du [date inconnue] au 15 août 1855 ; n°72 – du 15 août 1855 au [date inconnue] ; n°73 – du [date inconnue] au [date inconnue] ; n°74 – du [date inconnue] au 1er novembre 1855 ; n°75 – du 1er novembre 1855 au 25 novembre 1855 ; n°76 – du 25 novembre 1855 au 19 décembre 1855 et n°77 – du 19 décembre 1855 au 22 janvier 1856 (les manques peuvent provenir soit d'un oubli dans le recensement, soit de la perte de certains volumes) ;
  • et les doubles du courrier reçu par le siège, à Paris, entre 1855 et 1864.

Dans le cadre de cette étude, la correspondance sélectionnée pour son intérêt historique a été résumée ou reproduite en intégralité ou partiellement sur des fiches manuscrites, qui se comptent par centaines. Les lettres les plus significatives ont été dactylographiées. (Ces copies sont consultables à partir de ce fichier en cliquant sur leur intitulé – en bleu + soulignement.) Ces sources ont en outre été synthétisées et commentées dans les notes suivantes :

  • "Origines de la Maison Worms & Cie (septembre 1842-décembre 1851)", document classé en 1948
  • "Historique de la Maison Worms & Cie (1848-1874)", classé en 1948
  • "Historique de Worms & Cie - 1ère partie (1848-1877)" daté de janvier 1948
  • "Historique de la succursale de Newcastle (1848-1948)", classé en 1948
  • "Historique de la succursale d'Alger (1851-1892)", classé en 1948.

A ce corpus sont joints des extraits de documents originaux conservés par la Maison et des renseignements provenant notamment :

  • des services administratifs : état civil et tribunaux de commerce...
  • des annuaires et études notariales...
  • de la presse, des revues et ouvrages d'histoire...

 

Inventaire chronologique des archives numérisées
et des renseignements ou extraits collectés dans les copies de lettres et les dossiers

NB : La lettre "P", suivie d'un nombre, désigne le folio du copie de lettres où l'extrait se situe.

(Informations sans date précise)
D'Eugène Flachat, Compagnie des Chemins de fer de l'Ouest : Demande si H. Worms peut lui fournir à Rouen de la houille anglaise à longue flamme susceptible d'être employée dans des foyers de chaudières à vapeur ordinaires.
De Théodore Bouscasse, Bordeaux : Réponse à la demande de M. Worms sur les frais d'entrée et de sortie d'un hélice de 200 tonneaux et d'un de 500 tonneaux. Traversée de Cardiff à Bordeaux de 78 à 90 heures (?) ; le retour est long... à cause de la sortie de la rivière que les vents contrarient parfois. Les vapeurs d'E[...] font 23 ½ à 24 voyages. Il y a avantage à avoir des bateaux portant 7 à 800 tonneaux. Ceux d'E[...] de 600 tonneaux sont trop petits.
De la Compagnie parisienne des charbons anglais, Paris : Notice de présentation de cette société ayant pour but les approvisionnements français en houille anglaise et le transport outre-Manche des marchandises françaises. [Des indications sur la production, la consommation, l'exportation... des charbons, sont portées à la main sur ce document.]

1er janvier 1855
La Maison Hantier Fils & Mallet est changée en Hantier Mallet & Cie. Au lieu d'être simple créancier de Frédéric Mallet, Hypolite Worms devient commanditaire de la société recréée.

2 janvier 1855
A W. Moss, sollicitor, Hull : « Je reçois votre lettre du 30 décembre, me portant le procès-verbal du dernier meeting à Londres, de la Société anglo-française. Je vous remercie de cette communication et compte sur vos bons soins pour accélérer le plus possible la constitution légale de la société. »
Aux Messageries impériales, Paris : Accuse réception de leur lettre du 30 décembre par laquelle elles lui confirment qu'elles sont disposées à renouveler avec lui pour 1855 les arrangements qui, pendant l'année écoulée, ont régi la fourniture des charbons nécessaires à l'approvisionnement de leurs dépôts, excepté celui de Marseille. H. Worms confirme son accord ; les conditions relatées dans les lettres des 18 et 30 décembre 1853 restent les mêmes (il est prévu que l'extension des services des Messageries impériales accroîtront considérablement leurs demandes de charbon).
A Théodore Bouscasse, Bordeaux : Un alinéa reconnaît les bons résultats qu'il commence à obtenir à Bordeaux.

8 janvier 1855
Du ministère de la Marine et des Colonies, Paris : Marchés. Constantinople - 2.500 tonnes ; Marseille - 2.500 tonnes.

9 janvier 1855
De Frédéric Mallet, Hantier Mallet & Cie, Le Havre : Résultats de 1854. « Les bénéfices se sont élevés à F 100.000. » Part de F. Mallet : 54.000 F dont les 2/3 reviennent à H. Worms. S'y ajoutent 6.000 F provenant des intérêts sur le capital social. « C'est encore une belle année. » Dorénavant, « c'est la Maison qui vous rendra à l'avenir compte de ses inventaires et non plus moi. Nos conventions particulières se trouvant annulées depuis le 1er courant. Dans quelques jours la nouvelle Maison vous débitera des F 50.000 complétant votre capital social de F 150.000. »

10 janvier 1855
A Abel Guy, San Francisco : « Je crois que les envois charbons d'Angleterre sont à peu près nuls, et en tous cas sans importance réelle. »

11 janvier 1855
A Frédéric Poll, Stettin : Longue lettre. « L'administration de la Marine française n'a pas été très satisfaite l'année dernière des fournitures faites à l'escadre de la Baltique. Un individu a mis mon nom en avant. L'administration de la Marine me demande si je veux me charger de la fourniture des boeufs vivants et farines et à quel prix. Je m'adresse à vous pour entreprendre cette fourniture en compte à demi. Toute préférence m'est acquise auprès de la Marine qui me connaît, pour peu que mes prix soient raisonnables, l'affaire me sera dévolue. Le nombre d'hommes à nourrir sera de 15 à 20.000 et pendant 6 ou 7 mois, durée probable d'une expédition dans la Baltique. Les denrées seraient à fournir au moyen de bateaux à vapeur. La question du point de livraison n'est pas encore bien arrêtée. Vous avez donc à me préciser le prix de revient farine, boeufs franco à bord des vapeurs à Stettin, Dantzig, Königsberg, etc. des fourrages, moutons. Il reste question de transport des ports de livraison à Bomarsund ou pour autres ports qui seraient indiqués. Trouverez-vous dans vos parages à affréter des bateaux à vapeur, prix, droits, charbon etc. ? J'ai en vue deux hélices, encore en chantier en Angleterre, mais qui vont être prêts en février ou mars ; ce sont des screw-colliers, chacun peut porter 700 tonnes charbon outre le charbon nécessaire à ces machines, mais j'ignore les prétentions des propriétaires, je sais seulement qu'elles seront dures. Je mettrai à votre disposition les capitaux nécessaires et j'enverrai auprès de vous un homme solide et sûr qui vous aidera. »

13 janvier 1855
Envoi de 3 barils à Cherbourg et 3 autres à Brest aux commissaires aux approvisionnements suite à un marché, en date du 12 novembre 1854, pour la fourniture à la Marine française de porc salé de la Nouvelle-Orléans.

26 janvier 1855
A John Chapman & Co., Londres : « La Marine va me demander un plus grand nombre de navires que suivant son dernier ordre. Le froid est tel en Crimée que l'on va distribuer du charbon aux soldats pour se chauffer. »

27 janvier 1855
Au ministre de la Marine et des Colonies, Paris : « Note des quantités charbons sur lesquelles vous pouvez compter dans le Bosphore : » 24.000 tonnes, d'ici à courant mars. « Suivant vos nouveaux ordres, je demande en Angleterre des navires pour 5 à 6.000 tonnes. » Mise à disposition du dépôt des Messageries à Constantinople. Résumé des marchés pour le Bosphore et la Mer noire : 41.700 tonnes entre le 2 novembre et le 24 janvier, dont 17.700 tonnes restent à affréter.

28 janvier 1855
Au ministre de la Marine et des Colonies, Paris : « Mon correspondant d'Athènes, M. Féraldi, présentement à Paris, a eu l'honneur de vous faire quelques premières propositions pour la fourniture de toutes les victuailles et charbons nécessaires à l'escadre de la Baltique... Un navire, affecté spécialement à servir de magasin flottant, se tiendrait toujours aux environs du gros de la flotte et des bateaux à vapeur renouvelleraient l'approvisionnement de ce magasin, allant puiser sans cesse des renforts aux divers ports libres de la Baltique. »

31 janvier 1855
De Frédéric Mallet, Hantier Mallet & Cie, Le Havre : « J'ai bien reçu votre particulière d'hier qui m'apprend que vous êtes en pourparlers avec Samuelson pour une hélice. Si je puis me permettre de vous donner un conseil, je ne vous engagerais pas à marchander Samuelson au-dessous de 11 250 Livres. C'est un prix très raisonnable pour un travail comme le leur et il ne faut pas en les rognant trop les mettre dans le cas de faire moins bien. Vous me dites qu'ils prendraient un intérêt de ¼, ce ne peut qu'être avantageux pour la bonne construction, mais leur idée n'est sans doute pas d'être armateurs et ils vous forceront à vendre dès qu'ils retomberont sur leurs pieds et cela pourra vous contrarier. A votre place j'aimerais mieux prendre l'autre moitié et dans tous les cas stipuler que d'ici la livraison du navire, vous aurez la faculté de leur acheter leur quart sur le pied de 12.000 £, je suppose, s'ils ne veulent pas consentir à prendre pour base celui de 11 250, vu les risques qu'ils peuvent courir... »

3 février 1855
D'A. Grandchamp Fils, Rouen : « Todd ne veut pas faire d'arrangement exclusif ni accorder aucune remise sur une quantité réunie. Il fera une remise sur un traité particulier et séparé de 5.000 chaldrons et pas moins. Il sera très heureux de traiter avec M. Worms ou M. Mallet ou M. Grandchamp mais séparément. C'est d'une grande rigidité car enfin nous sommes pour ainsi dire vos agents, le traité étant fait en votre nom, vous expédiez à votre maison du Havre, de Rouen, Bordeaux et autres succursales. »

9 février 1855
A M. Todd, Lambton Coal Office, Sunderland : Au sujet d'un contrat charbon à conclure avec lui. « S'il me convient de vous envoyer des hélices, vous prendrez l'engagement de les charger dans un délai de soixante douze heures à partir du moment où le capitaine déclarera être prêt à charger (dimanches et fêtes exceptés). » C'est la première fois dans la correspondance qu'il est question d'une clause de ce genre.
Du ministère de la Marine et des Colonies, Paris : Marchés. Milo - 4/5.000 tonnes et supplément.
De Léon Delarue, Dieppe : Offre un navire de 220 tonneaux, de Cardiff à Constantinople, Varna, ou un port de Crimée.

15 février 1855
A A. Angaut, Brest : Offres pour fourniture de charbon Cardiff à livrer pour la Marine à Cherbourg, dont Angaut a obtenu l'adjudication.

21 février 1855
A J. R. Smith, Hte Worms Cardiff : « Insole peut enfin se mettre en route pour Hull. J'attends le résultat de son voyage et ses observations. Quant à moi, je suis sûr de la bonne construction de Hull, suivie par deux capitaines à moi et je redoute la construction de Newcastle. En outre, le screw proposé par l'agence de Liverpool, ne porte que 650 et ceux de Hull 700. Je vais répondre directement aux questions de Insole. »
A Geo Insole, Cardiff : « Monsieur Smith me transmet les questions que vous lui avez posées relativement à l'hélice que nous songeons à acheter ou faire construire en participation de vous à moi. Je m'empresse de répondre à ces questions. Bordeaux et les fournitures dans nos ports militaires de France offrent de belles chances. Vous verrez, de votre côté, celles que présente le commerce charbon en Irlande, ou autres points de l'Angleterre. Je me méfie des constructeurs de Newcastle. »

22 février 1855
A M. Heine, Nouvelle-Orléans : « Tout espoir de lier une affaire avec la Marine pour vos salaisons est perdu. Une autre maison s'est entendue avec le consul de New York, qualité jugée meilleure, prix inférieurs. » H. Worms ne perdra pas de vue l'offre Heine de traiter des affaires en compte à demi sur cet article. L'occasion se présentera peut-être.

1er mars 1855
De Hantier Mallet & Cie, Le Havre : « Notre navire est vendu à notre limite, soit 13.400 £, ce qui fait une différence en notre faveur de 2.200 £ comparativement au navire qu'ils vont nous construire à la place et net 2.000 £, défalcation faite de la perte d'intérêts et des appointements de notre capitaine. Nous nous félicitons bien vivement de cette conclusion qui nous met l'esprit en repos pour plusieurs mois et améliore sensiblement la position de notre compte de pertes et profits. Il ne manque qu'une chose à notre satisfaction c'est que celui de l'ami Grandchamp ne soit pas encore vendu. »
A Hantier Mallet & Cie, Le Havre : « Je reçois de Monsieur Hantier communication de la dépêche nous annonçant la vente de votre hélice. Je vous félicite du résultat obtenu. »

2 mars 1855
A Hantier Mallet & Cie, Le Havre : « J'espère pour notre ami Grandchamp que son tour ne tardera pas à venir de revendre aussi son hélice. »
A J. R. Smith, Hte Worms Cardiff : « Insole est encore à Cardiff. Annoncez-lui que l'un des screw-colliers de Hull est revendu moyennant £ 2.300 de bénéfice. »

3 mars 1855
Au ministre de la Marine et des Colonies, Paris : « Votre administration m'a demandé de formuler une proposition pour la fourniture des charbons nécessaires à la flotte de la Baltique. » Détail des prix de Newcastle et Cardiff pour Kiel, Elseneur, Faro Lund Gotland, île d'Aland, Golfe de Finlande, Bomarsund.
De Hantier Mallet & Cie, Le Havre : « Vous avez eu tort de ne pas conclure plus tôt pour votre navire car les fontes vont remonter. Ayant commandé notre second navire avant que vous n'ayez conclu pour le vôtre, le premier navire sera pour nous. »
De Martin Samuelson & Co., Hull : Communication de la lettre de [...] au sujet de commissions demandées par lui, dans laquelle il est dit : « M. Worms has sold one of the screw-colliers built by you this day and is in treaty for the sale of the other... It is more than likely that M. Worms will now have to order one or two more screw boats to replace the first. »

4 mars 1855
A Hantier Mallet & Cie, Le Havre : « Votre amicale du 3 de ce mois renfermait F 2.704,40 à votre crédit. M. Insole, d'après ce que m'écrit Smith, a dû aller cette semaine à Hull. S'il tombe d'accord avec MM. Samuelson pour la construction d'un hélice, il est bien entendu que celui que vous commandez en remplacement de celui vendu, passera avant celui d'Insole. Notre ami Grandchamp a dû avoir le coeur gros en apprenant que vous avez réussi. Je désire que la mort de Nicolas ne soit pas un obstacle à sa vente projetée. »
Au ministre de la Marine et des Colonies, Paris : Soumissions pour fourniture de 10/12.000 tonnes en Algérie et 2.000/2.400 tonnes à Milo. Fournitures obtenues mais H. Worms demande l'admission du charbon provenant de la mine Longridge West Hartley dont il a livré plusieurs chargement à Toulon.

5 mars 1855
De Hantier Mallet & Cie, Le Havre : « Nous vous remercions de la priorité que vous reconnaissez à notre nouveau navire sur le vôtre qui est commandé depuis mercredi. Nous voyons que c'est Insole qui vous a intéressé, mettez les points sur les i. Il y a longtemps que l'on nous a dit que c'est un malin. »

6 mars 1855
Du ministère de la Marine et des Colonies, Paris : Cahier des charges relatif à la fourniture de 2 400 tonnes de charbon à effectuer à Milo, du 15 mai 1855 au 15 septembre 1855.
De Frédéric Mallet, Hantier Mallet & Cie, Le Havre : Comptes. « Nous ne livrons du Sunderland que rarement et par chargements entiers, les vapeurs et la réexportation demandant toujours du Newcastle. Affaires très calmes pas de réexportation. »
De Frédéric Mallet, Hantier Mallet & Cie, Le Havre, à Édouard Rosseeuw : « Je vous remercie de votre bonne intention de me procurer la fourniture de la Compagnie [Piau] qui est assez importante. L'embarrassant c'est que c'est [Fortin] qui livre. J'ai toujours eu pour principe de m'appuyer sur les maisons secondaires, mais pour cela il faut leur laisser faire quelque chose. On y gagne en réalité parce qu'ayant la fourniture de toute leur consommation, vous gagnez au moins autant que si vous leur preniez ce que vous pourriez leur enlever. »
A A. Grandchamp Fils, Rouen : « Je considérerais comme mauvaise politique de votre part, toute démarche à Hull qui indiquât ou laissât deviner du découragement. Et, loin de diminuer vos prétentions de prix, vous devez les maintenir fermement. Si Samuelson vous fait des propositions, vous verrez sans vous presser ce que vous pouvez faire. »

8 mars 1855
Au ministre de la Marine et des Colonies, Paris : Suite de la lettre du 3 mars. « Je livrerai le charbon nécessaire à la flotte de la Baltique, rendu sous palan, aux destinations ci-après indiquées : Elseneur, Copenhague, Kiel, Faro Lund Gotland, île d'Aland ou Bomarsund, [détail des prix]. Si, en outre de ces livraisons à destinations fixes, il pouvait vous convenir de faire suivre la flotte par quelques navires chargés de charbon, et le délivrant en mer, selon les besoins des vapeurs, les chartes-parties stipuleraient ordres à prendre à Elseneur, et le surcroît de prix à ajouter à celui fixé pour ledit port d'Elseneur. »
A A. Grandchamp Fils, Rouen : « Je voudrais vous voir moins tourmenté que vous ne l'êtes de l'affaire hélice. Elle ne présente que de bonnes chances, soit en revente, soit en la gardant pour nous, suivant nos premières idées. Attendons les événements... Tout me confirme dans l'idée que d'une manière ou de l'autre, nous nous en tirerons à notre très grand avantage. »

12 mars 1855
D'A. Grandchamp Fils, Rouen : « J'ai enfin mes deux premiers chargements de Cardiff. Les résultats sont merveilleux. Oui, mon maître, je vous ai promis 30.000 tonnes de Cardiff et je les ferai. Ah ! Messieurs les mineurs de Newcastle vous nous traitez comme en pays conquis ! Nous en avons assez du joug à la fin et nous vous ferons voir que nous ne sommes point des vassaux. Cardiff et mon hélice, mais avec cela je défie tous les charbonniers de Newcastle ! »

13 mars 1855
A M. Jullien, Carnarvon : « En résumé, vous m'engagez contrairement à mes instructions formelles, et d'après ce que nous avions arrêté avec M. Millington, il me faudra construire des machines et peut-être ne rien terminer avec lui. Je ne veux pas de cela. »
A A. Grandchamp Fils, Rouen : « Le charbon [Cardiff] vous est enfin arrivé, et vous fondez les plus belles expériences sur ce combustible, nouveau encore pour vos industriels. Mais aussi, en homme pratique, vous comprenez que, pour un mouvement de 30.000 tonnes, même de 15.000, vous ne pourriez rien faire sans le concours de notre hélice. Je pense également comme vous à cet égard, et la conclusion à tirer de ce qui précède, est qu'il faudrait ne pas vendre votre hélice. Le screw présente une économie pratique de 33% sur les voiliers construits dans les meilleures conditions et spécialement construits pour ce genre de transports. »
D'A. Grandchamp Fils, Rouen : Sur le pour et le contre de la vente de l'hélice.

14 mars1855
D'A. Grandchamp Fils, Rouen : « En dehors de nos charbons de Newcastle et Sunderland, je reçois 1.2 à 1.500 tonnes de charbon de Châtelineau (Charleroy) qui sont employés particulièrement pour les établissements de filature et tissage. Les Châtelineau donnent une économie de 12 à 15% sur les charbons du nord de l'Angleterre. Pour cela même, ils sont devenus très recherchés et ont une élévation énorme. » Il cherche d'autres charbons ; depuis longtemps il a l'intention de faire essayer les Cardiff ; l'accueil de Todd l'a décidé. Les essais ont donné une économie de 15% en moyenne sur les Châtelineau. Il discute cette question en liaison avec celle de savoir s'il doit vendre son hélice.

15 mars 1855
Du ministère de la Marine et des Colonies, Paris : Marchés. Algérie, Milo.

19 mars 1855
A M. Jullien, Carnarvon : Négociation avec Millington au sujet des ardoisières. « Nous pensons que vous nous rendrez de bien plus grand service en vous plaçant comme intermédiaire entre M. Millington et M. Worms, que comme chargé des pleins pouvoirs de ce dernier. Mais de grâce ne soyez pas si facile ! Vous avez nos programmes tracés, ne vous en écartez pas !
A M. Théroulde, directeur de la Compagnie du Crédit maritime, Paris : « M. E. Flachat, auquel j'avais proposé de lui vendre un hélice de 700 tonneaux de port, actuellement en construction en Angleterre, me dit aujourd'hui vous avoir saisi de cette affaire, et m'autorise à en continuer la négociation avec vous, Monsieur. Je m'empresse de vous en exposer ici les principaux détails - et si vous voulez donner suite à ces ouvertures, j'aurai l'honneur de m'en expliquer verbalement avec vous. Pour les besoins de mon commerce de charbon, j'avais en août dernier fait marché avec l'un des meilleurs constructeurs d'Angleterre pour deux hélices - du port de 700 tonneaux de charbon, chacun, et 80 chevaux de force. [Il semble que ce soit le screw-steamer de Mallet et de Grandchamp.] L'un de ces hélices vient de m'être racheté par un armateur du port même où ils sont en construction, et qui a suivi pas à pas les travaux dans tous leurs détails. Cela seul suffirait à vous inspirer confiance dans la bonne construction de celui que je propose de vendre. Mais il reste bien entendu que si vous vous décidez à traiter avec moi, aucun engagement ne vous lierait, qu'après avoir vu par vous-même, ou fait examiner par une personne déléguée par vous, l'hélice que je propose. »

20 mars 1855
De Frédéric Mallet, Hantier Mallet & Cie, Le Havre : « La présente a pour but de vous prier de payer pour notre Sieur Hantier ses contributions. »

24 mars 1855
A Richard Duvallet et Cie, Alger : Au sujet de l'exécution des livraisons avec la marine dans ce port. « Je vous donne toute préférence sur une maison de votre ville, agent de la Grand-combe qui m'a fait des offres et dont je n'ai pas même demandé les conditions. »

25 mars 1855
A F. de Loÿs, Rouen : « Je me suis déjà mis d'accord avec vos amis Messieurs Richard Duvallet et Cie d'Alger, leur donnant la préférence sur d'autres. »

29 mars 1855
A A. Grandchamp Fils, Rouen : Au sujet de plaintes formulées par celui-ci contre J. R. Smith à propos des affrètements. « A Newcastle tout est régularisé par une expérience de 2 ou 3 siècles, à Cardiff tout est encore dans l'enfance ».

30 mars 1855
A M. Jullien, Carnarvon : Négociation avec Millington au sujet des ardoisières.

31 mars 1855
Au président des Chemins de fer du Midi, Paris : « M. E. Flachat m'a entretenu de son intention, non bien arrêtée encore, de substituer pour tout ou partie, le charbon de Cardiff à vapeur au charbon à coke de même provenance, pour lequel j'ai passé un marché de 6.000 tonnes avec votre Compagnie en date du 16 octobre dernier. Dans le cas où cette intention devrait se réaliser, le prix du charbon à vapeur que j'aurais à vous livrer serait F 33,75 la tonne, les autres conditions de mon marché du 16 octobre dernier restant d'ailleurs les mêmes. Seulement si mon vendeur des 6.000 tonnes charbon à coke élevait quelques difficultés pour la résiliation totale ou partielle de mon marché, les conséquences en resteraient à votre charge. J'espère cependant éviter toutes difficultés de ce genre en reprenant au même vendeur les quantités de charbon à vapeur que vous pourriez me demander en place de charbon à coke. »

4 avril 1855
Du ministère de la Marine et des Colonies, Paris : Cahier des charges relatif à la fourniture de 2.400 tonnes de charbon à effectuer au Pirée, du 30 mai 1855 au 30 septembre 1855.

5 avril 1855
Au directeur de la traction du Chemin de fer du Nord, La Chapelle Saint-Denis : Référence à la demande d'Eugène Flachat pour envoi d'un échantillon de charbon "Steam Coal", extrait à Cardiff et employé sur les bateaux à vapeur, dont les machines sont construites d'après le système tubulaire, et par les chemins de fer, tel que celui de Bordeaux. « Un malheur de famille qui vient de frapper le chef de ma maison de Rouen... » Est-ce Grandchamp ou Chabert ?

14 avril 1855
Au ministre Marine et Colonies, Paris : Proposition pour expédition dans le Bosphore de 15.000 tonnes charbon ½ Cardiff, ½ Newcastle dans le délai de 2 mois.

16 avril 1855
Du ministère de la Marine et des Colonies, Paris : Marchés. Le Pirée - 2.000 / 2.400 tonnes.

23 avril 1855
A Hantier Mallet & Cie, Le Havre : « Insole a laissé tomber tout à fait l'idée de construire une hélice avec moi. »
A Eugène Flachat, ingénieur en chef, Chemin de fer du Midi, Paris : « Vous m'avez demandé, Monsieur, à quelles conditions je pourrais, en annulant mon marché avec la Compagnie, en date du 16 octobre 1854, porter à 12.000 tonnes la quantité de 6.000 tonnes charbon que je m'engageais alors à vous livrer à Bordeaux, et livrer ces 12.000 tonnes en dix mois. J'ai l'honneur de vous soumettre la proposition suivante. Je m'engage à vous livrer à Bordeaux 12.000 tonnes charbon de Cardiff, dans un délai de dix mois, à partir du 1er mai prochain, à raison de 1.200 tonnes par mois dans l'ensemble. »
A L. Hayman, Marseille : « J'ai reçu vos lettres des 12 et 26 mars et 18 courant. Je ne veux prendre encore aucune décision pour la suite de mes affaires charbon à Marseille. Je compte y aller dans le courant du mois prochain. Je verrai sur les lieux, et par moi-même ce que je puis faire à l'avenir sur cette place. Mon contrat actuel avec Claude Clerc va jusqu'en juin prochain. Il n'y a donc rien encore qui presse pour le renouveler. Je pense que vous réussirez à le faire attendre jusqu'à ce que je puisse me rendre en votre ville. »

1er mai 1855
De Frédéric Mallet, Hantier Mallet & Cie, Le Havre : Comptes. « Nous prenons note de ne pas dépasser 42,52 sh pour le Bosphore et la Mer noire. Nous nous en occupons conjointement avec M. Iselin qui connaît beaucoup de capitaines américains. Nous vous retournons ci-inclus votre charte-partie pour l'Algérie. »

3 mai 1855
Au président de la Compagnie du chemin de fer du Midi, Paris : « Je m'engage à vous livrer à Bordeaux 6.000 tonnes charbon de Cardiff à coke, dont 3.000 tonnes d'ici au 31 décembre prochain, 3.000 tonnes du 1er janvier au 31 mars 1856. Mon ancien marché en date du 16 octobre 1854, si onéreux qu'il soit pour moi est en voie d'exécution. Je rappelle à votre souvenir que lorsque je traitais avec vous à un prix accessible en octobre 1854, j'ignorais que vous deviez tirer en même temps de Cardiff une quantité considérable de rails, et déterminer ainsi, par votre concurrence à l'affrètement des navires, une hausse énorme sur le prix du transport. »
De Frédéric Mallet, Hantier Mallet & Cie, Le Havre : Comptes. « Nous avons de bonnes nouvelles de notre steamer comme avancement et comme bon travail. Notre capitaine nous l'annonce supérieur au premier comme forme. »

4 mai 1855
D'A. Grandchamp Fils, Rouen : « Le lancement de notre "Ernestine" a eu lieu hier. »

7 mai 1855
A Martin Samuelson & Cie, Hull : « Je possède votre lettre du 3 courant. Depuis j'ai reçu la visite de M. Grandchamp et je me félicite avec lui du succès [du lancement] de l'"Ernestine". Des affaires importantes m'appellent dans le midi de la France. Je compte partir très prochainement, et ne serai de retour à Paris que vers le 25 de ce mois. J'espère que, vers cette époque, vous viendrez à Paris pour notre Exposition, et nous verrons alors à nous entendre pour la construction d'un nouvel hélice. »

8 mai 1855
Du ministère de la Marine et des Colonies - marchés : Gallipoli - 7.000 tonnes.

15 mai 1855
A. Grandchamp Fils, Rouen : Il semble que l'"Ernestine" a été vendu.
A Hantier Mallet & Cie, Le Havre : « Je n'ai pas commandé d'hélice à Samuelson mais Grandchamp, en acceptant leurs dernières offres, leur a dit de mettre aussitôt un nouveau navire en chantier. »
De J. F. Ozou, Marseille : La Société charbonnière du Midi est dissoute. MM. de Vincent et Barry offrent de vendre ou de louer leur parc à charbon. « Le champ est vaste à Marseille et votre position près du ministère vous l'assure bien beau. »

16 mai 1855
A Hantier Mallet & Cie, Le Havre : « Je vous remercie de vos offres pour votre hélice en chantier mais je ne puis les accepter. Et, cependant, l'ami Grandchamp est venu ce matin me communiquer une dépêche Samuelson qui lui offre £ 2.200 de bénéfice pour le sien. D'un commun accord nous acceptons la proposition, et répondons dans ce sens à Samuelson par télégraphe - c'est donc une affaire terminée. »

Juin 1855
D'Hypolite Worms : Réponse aux notes explicatives de M. Jullien dans le procès qui les oppose. Le point de départ des relations entre M. Jullien et M. Worms se situe vers le 15 juillet 1853. A cette époque, un dénommé Morin laisse la direction de ses affaires d'ardoisières à M. Worms. Jullien part en Grande-Bretagne dans le but de vendre des brevets. Il noue des relations avec diverses personnes dont MM. Thomas et de Winton, lesquels sont sensés construire les machines à fabriquer les ardoises, et M. Millington, un supposé client. En dépit des affirmations de M. Jullien, la construction des machines va durer jusqu'à la mi-1855. A cette date M. Millington en acquiert quelques-unes mais à un prix et selon des conditions qu'H. Worms dénonce. Jullien est alors révoqué et sommé de restituer la patente qui lui a été remise sans reçu par M. Worms.
A l'arbitre rapporteur dans le procès entre H. Worms et M. Jullien : Note en réponse aux prétentions de ce dernier - demande de 100.000 F de dommages et intérêts.

1er juin 1855
D'Hypolite Worms, Londres, 2, Leadenhall Street, à Édouard Rosseeuw : « Les offres sont assez limitées pour les navires. »

4 juin 1855
P. 340. A Maclaine Fraser & Cie, Singapour : « Sous les auspices de Messieurs Finlay Hodgson & Cie de Londres, qui ont bien voulu me remettre, auprès de vous, Messieurs, la lettre d'introduction ci-incluse, je viens vous prier de vouloir bien faire le nécessaire pour une livraison de charbon que j'expédie à Singapour pour compte de la Marine française avec le navire "Commerce". » Détails des opérations selon le cahier des charges.

7 juin 1855
A M. Durran, Macao : « J'ai bien reçu en leur temps, Monsieur, vos honorées des 1er novembre 1854, 12, 17 février et [...]  mars 1855, relatives à la cargaison de charbon que j'ai expédiée dans votre port pour le compte du gouvernement français, par le navire "New-Margaret". J'ai acquitté à sa présentation la traite de F [...], que vous aviez fournie sur ma caisse pour vous couvrir du montant de vos débours et de la commission d'adresse de 2% en votre faveur sur l'intégralité du fret, dont vous m'avez remis compte détaillé. Il me reste à régler en Angleterre, avec l'armateur, le solde du fret dudit navire. S'il se présente une autre fourniture à faire dans votre port, je saisirai avec empressement l'occasion de donner un nouvel aliment à nos rapports, et me conformerai autant que possible aux indications que vous me donnez relativement aux avances à faire sur le fret, et à l'entrée du navire dans le port intérieur de Macao, de manière à faciliter le déchargement. »

8 juin 1855
D'Édouard Rosseeuw, à A. Grandchamp Fils, Rouen : « J'attends M. Worms, dimanche matin. Il a commandé un hélice à Samuelson. »

9 juin 1855
D'A. Grandchamp Fils, Rouen : « J'ai vu avec plaisir que M. Worms s'est décidé à commander un hélice sur lequel il mettra son pavillon d'amiral. »

11 juin 1855
Du ministère de la Marine et des Colonies, Paris : Cahier des charges relatif à la fourniture de 3.000 à 3.500 tonnes de charbon à effectuer à Malte.

13 juin 1855
Au président de la Commission des marchés, ministère de la Marine et des Colonies, Paris : « J'étais en Angleterre, lorsque M. Rosseeuw, en mon nom, vous a soumis de nouvelles propositions pour un marché charbons à commission. Tous les avantages que mes agents en Angleterre pourront obtenir à l'affrètement de navires destinés à l'exécution du marché projeté feront retour à la Marine. »

15 juin 1855
A Martin Samuelson & Cie, Hull : « J'ai bien reçu vos deux lettres des 4 et 6 juin courant. La première m'accuse réception de mon ordre pour la construction d'un navire à hélice, dans les mêmes conditions que celles arrêtées entre vous et mes amis du Havre, MM. Hantier Mallet & Cie. Et d'une somme de £ 1.039.13.2 que je vous ai remise comme premier acompte à ce navire. » Il s'agit d'un vapeur semblable à celui construit pour Hantier Mallet & Cie.
A Hantier Mallet & Cie, Le Havre : « Je possède votre lettre d'hier. M. Grandchamp me témoigne le désir de nous réunir à Paris pour causer hélices et Bebside - et doit vous demander, dans ce but, un rendez-vous pour la semaine prochaine. Je vous demande à tous deux de vouloir bien fixer votre jour avant vendredi prochain, époque à laquelle je compte partir pour Nancy. »

18 juin 1855
Du ministère de la Marine et des Colonies - marchés : Malte - 3.000 / 3.500 tonnes.

21 juin 1855
D'Édouard Rosseeuw, à William Iselin, Le Havre : « Je reçois vos lettres des 14 et 20 courants. J'ai remis de suite aux Messageries la note relative aux deux navires, "Saint-Louis" et "Erickson" pour vous frayer la route à des négociations directes et personnelles - mais nous arrivons trop tard, je le crains. M. B[...] était en Angleterre, et déjà il a acheté deux vapeurs - on l'attend de retour à Paris dans 2 ou 3 jours. Malgré cela, j'ai laissé une note, comme je vous le dis plus haut - et je vous tiendrai avisé, si cette ouverture doit avoir quelque suite. »

28 juin 1855
A John Chapman & Cie, Londres : « La Marine ne prend toujours pas de décision pour le marché à commission. Un fonctionnaire élevé, du gouvernement grec, me propose une affaire de chemin de fer, qui relierait le port du Pirée à Athènes. Le gouvernement assurerait des avantages satisfaisants. Trouverez-vous facilement des capitaux pour cette entreprise ou voulez-vous que je m'en occupe seulement à Paris ? »

30 juin 1855
A MM. Bayard de la Vingtrie Frères & Cie, Paris : « Je commence par vous remercier, Messieurs, de l'obligeance et de l'exactitude que vous avez bien voulu mettre à m'adresser le travail relatif au chemin du Pirée. Aujourd'hui, je l'ai soumis à M. Spiliotakis, secrétaire général du ministère de l'Intérieur en Grèce ; nous l'avons discuté ensemble et quelques modifications ont dû être adoptées. L'influence de la Russie et la dette envers elle existante rendraient impossible la garantie de 6% que nous désirions. Du moins M. S. le pense ainsi. J'ai voulu avoir une compensation et dans ce but, j'ai modifié et fondu ensemble, les articles 3 et 12. »

1er juillet 1855
De Bravet Oncle, Marseille : Remet le traité Claude Clerc pour six mois, charbon nécessaire à Marseille aux paquebots de l'administration de la navigation à vapeur du royaume des deux Sicile.

4 juillet 1855
A S. Spiliotakis, secrétaire général du ministère de l'Intérieur en Grèce, Paris : « J'ai l'honneur de vous adresser, sous ce pli, l'engagement signé par moi que je prends envers le gouvernement grec, pour la construction d'un chemin de fer qui relie le Pirée à la Capitale. »

5 juillet 1855
De Martin Samuelson & Cie, Hull : Charbons du South Yorkshire - Grimsby. « Nos amis, MM. Pearson Coleman & Cie, qui ont acheté le "Lord Cardigan", construit à l'origine pour votre Maison du Havre, nous ont demandé de les introduire auprès de vous car ils désirent obtenir votre autorisation de vous envoyer une cargaison des meilleurs charbons du Yorkshire. Ils en ont embarqué une grande quantité récemment. »

6 juillet 1855
P. 261. Au ministre de la Marine et des Colonies, Paris : « J'ai l'honneur de vous remettre sous ce pli ma facture au chargement charbon Cardiff, que, en exécution de mon marché du 30 janvier 1854, j'ai livré par le navire "Cambysen" aux agents de la Marine au Cap de Bonne-Espérance. Le procès-verbal de réception des charbons délivré par le Consul de France au Cap, contenait, quant à la quantité des menus charbons, une énonciation erronée qui rendait impossible le règlement de cette fourniture. »
A M. Picquet, Douai : « M. P[...] me rend compte de l'entretien qu'il a eu avec vous, Monsieur, au sujet de la fourniture de 5.000 tonnes charbon Cardiff dont vous êtes resté adjudicataire pour le port de Toulon, et me fait part que vous seriez assez disposé à vous entendre avec moi, [pour] l'exécution de ce marché, s'il est ratifié par le Ministre, ce dont je ne doute nullement. »

12 juillet 1855
A Spilliard Caymax, Anvers : « J'ai l'honneur, Monsieur, de vous confirmer ma lettre du 21 juin écoulé. Et vous prévenir que Monsieur E. Rosseeuw, mon fondé de procuration, aura l'honneur de vous visiter, samedi prochain, [...] courant, pour discuter avec vous les moyens de fournir, à Anvers et à New York, les charbons du Pays de Galles, nécessaires à votre service de bateaux à vapeur. »

13 juillet 1855
De Pearson Coleman & Co., Hull : Offres de services pour lui vendre du charbon et pour une cargaison d'essai ; se recommandent de MM. Samuelson & Co..
De Martin Samuelson & Cie, Hull : Charbons du South Yorkshire - Grimsby. Par lettre confidentielle, ils informent H. Worms qu'ils ont été en rapport avec des personnes ayant des intérêts dans le district charbonnier du South Yorkshire. Martin Samuelson & Cie les ont questionnées sur le prix auquel le charbon pourrait être livré à Grimsby ; ils ont des offres à 10/ par tonne pour du "Hard Steam Coal". Ils demandent à H. Worms s'il serait intéressé à avoir une cargaison d'essai, dans l'affirmative ils se renseigneraient sur le prix du fret pour le port qui l'intéresserait. Ils s'offrent à affréter un navire pour lui envoyer une cargaison. Dans le cas où H. Worms pourrait garantir qu'il prendrait assez de charbon pour utiliser 2 vapeurs pendant un certain nombre d'années, il pourrait obtenir un couple de screw steamers du port de Grimsby. La chose serait encore facilitée si H. Worms pouvait prendre une participation de 1/3 dans chaque bateau. Il n'y a pas pour le moment beaucoup de navires chargeant à Grimsby ; des arrangements pourraient être faits avec le dock pour avoir toutes facilités pour le chargement dans des meilleures conditions que sur la Tyne.

14 juillet 1855
De Hantier Mallet & Cie, Le Havre : Vente de leur navire. « Il nous a été impossible d'obtenir plus de 1.200 £ de bénéfice. Notre campagne de screw-colliers est terminée pour cette année car nous ne pensons pas que l'autre soit très avancé avant le commencement de l'année prochaine. »

16 juillet 1855
De Hantier Mallet & Cie, Le Havre : Raisons pour lesquelles ils ont vendu leur navire. Outre le bénéfice à réaliser. « Le port du Havre n'est pas encore prêt ». Le Bassin de la Floride ne leur semble pas devoir être prêt avant la fin de l'année, or ce bassin est une question capitale pour les déchargements.

17 juillet 1855
A Hantier Mallet & Cie, Le Havre : « Mon hélice n'étant pas même commencé en chantier, il n'y a pas, à ma réponse au sujet du double fond, l'urgence que vous semblez y attacher. Je consens à participer pour mon 1/3 aux £ 36 que vous et Grandchamp payez par mois aux capitaines qui surveillent vos constructions à Hull. »

18 juillet 1855
A Martin Samuelson & Cie, Hull : « Hantier & Mallet vous ont commandé un nouveau steamer puisqu'ils viennent encore de vendre le second, mais je vous rappelle que je suis pressé d'être mis en possession du mien que je ne veux pas vendre et que je compte toujours sur votre exactitude à me livrer au 31 décembre prochain. »
De Hantier Mallet & Cie, Le Havre : « Vous nous aviez exprimé l'idée de faire faire les démarches à Londres pour obtenir que des navires anglais puissent être mis sous le nom de français. La chose vaut grandement la peine d'être essayée et nous vous engageons fortement à le faire, faisant valoir l'avantage qui en résulterait pour les constructions anglaises. »

19 juillet 1855
De Martin Samuelson & Cie, Hull : Charbons du South Yorkshire - Grimsby. « Le charbon, que nos amis peuvent vous fournir à 10/, n'est pas celui que MM. Pearson Coleman & Cie vous ont offert. Bien que MM. Pearson Coleman & Cie puissent éventuellement participer aux projets que nous envisageons, nous désirons cependant qu'ils n'aient pas connaissance pour le moment de la chose. »

23 juillet 1855
Au président de la Commission des marchés, ministère de la Marine et des Colonies, Paris : « Après 18 mois d'un service honorable, constaté par divers rapports au Ministre, j'ai eu le regret très amer de voir l'administration de la Marine chercher en Angleterre d'autres agents pour suppléer à ses besoins de charbons. J'ai voulu savoir du moins quels étaient ces agents chargés de la confiance dont la Marine avait bien voulu me faire preuve, et voici les renseignements qui me parviennent. Ils ne seront pas sans intérêt, je pense, pour l'administration et je prends la liberté de vous les communiquer. »

26 juillet 1855
De Martin Samuelson & Cie, Hull : Charbons du South Yorkshire - Grimsby. Accusent réception de l'ordre d'envoyer 150 tonnes. Au cours d'un voyage qu'ils comptent faire prochainement en France, ils exposeront verbalement à M. Worms les raisons pour lesquelles ils lui ont fait des offres en vue d'une constant supply.

27 juillet 1855
P. 334. Au ministre de la Marine et des Colonies, Paris : « J'ai l'honneur de vous remettre, sous ce pli, mes factures à cinq barils lard salé expédiés de la Nouvelle Orléans sur la maison [...] et livrés comme échantillon au port de Brest et Cherbourg. Mes factures s'élèvent à : 284-83 pour 270 kg livrés à Brest + 187-88 pour 180 kg livrés à Cherbourg ; 469-71 ensemble dont veuillez ordonnancer le paiement en ma faveur. »

6 août 1855
Du ministère de la Marine et des Colonies, Paris : Cahier des charges relatif à la fourniture de 500 à 700 tonnes de charbon à effectuer à Hong-Kong.

9 août 1855
De Théodore Bouscasse, Bordeaux : Il craint que sans hélice il ne végète. « Il y a incontestablement de grandes affaires en charbon sur la place. Les chemins de fer à eux seuls sont des consommateurs pouvant nous être très utiles. La Compagnie d'Orléans est mécontente de son coke fait à Carnaux et ne demanderait pas mieux que de pouvoir recommencer à en fabriquer elle-même avec du charbon anglais. »

15 août 1855
De Pearson Coleman & Co., Hull : Remise du bordereau de livraison pour 228 tonnes et facture. « We are satisfied this cargo will induce you to send us further orders. » Il semble qu'ils lui aient déjà envoyé du charbon à Rouen quelques jours avant par bateau "Cordélia". On trouve également deux factures dans le dossier Samuelson au nom de Samuelson.

18 août 1855
Au directeur du matériel, ministère de la Marine et des Colonies, Paris : « En outre de ces pièces, il me sera facile de vous prouver que depuis deux ou trois mois que les ordres de la Marine m'ont été retirés, j'ai [...] affrété pour les besoins de mon commerce à des prix toujours inférieurs de 1 à 2 shillings par tonne, quelquefois plus, aux prix que [...] les agents chargés d'opérer en Angleterre. Si comme on me l'a objecté j'avais une espèce de monopole dans ces affaires à commission, au moins justifiais-je ce monopole par mes soins [...] au service de la Marine, et je dis [...] que ses intérêts sont aujourd'hui sacrifiés. »
A M. Merrier, ministre plénipotentiaire et envoyé extraordinaire de France, auprès de la Cour de Grèce, à Athènes : « M. de Lagrenée a bien voulu me donner communication de votre réponse à la lettre qu'il vous avait écrite, relative à mes propositions au gouvernement grec pour l'établissement d'un chemin de fer du Pirée a Athènes. Je suis heureux du bienveillant intérêt que vous témoignez en faveur de ce projet. Il est à regretter sans doute que ces propositions de ma part soient arrivées un peu tard au gouvernement grec, et aient été devancées par le projet de loi soumis aux Chambres sur la même matière. Mais je n'ai rien à me reprocher en cela et j'ai formulé mes propositions en moins de huit jours, du jour où la première ouverture m'avait été faite. Du reste, la comparaison d'un projet de loi avec l'ensemble de mes propositions, ne présente pas de différences insurmontables, et je pense qu'il serait facile de tomber d'accord sur de nouvelles bases qui satisferaient tous les intéressés. Je serai tout disposé à consentir une réduction notable sur la durée de la concession. Pour le moment, je me borne à maintenir, pendant le délai fixé, mes propositions au gouvernement grec et j'attendrai la réponse qu'il jugera convenable de me faire. »

22 août 1855
Du ministère de la Marine et des Colonies, Paris : Marchés. Hong-Kong.

23 août 1855
Note [sans émetteur ni destinataire] : « Projet. Compagnie internationale anglo-française. Idées pour la formation d'une compagnie de bateaux à hélice en fer, devant être incorporée dans le [Twint] Stock Register Act, et l'acte de responsabilité comme actionnaire... La proportion dans le premier capital de 100.000 £ sera : 1/3 par M. Worms et ses amis, 2/3 par les autres parties contractantes... 9 hélices seront commandées immédiatement pour le transport des charbons, et autres espèces de marchandises entre Grimsby ou tout autre port d'Angleterre, à toute destination. Le tiers au moins des steamers aura Grimsby pour port d'attache. »

24 août 1855
A. Grandchamp Fils, Rouen : Rend compte des beaux résultats obtenus : bénéfice = 178.849 F dont un tiers pour M. Worms, soit 59.616 F.
De Frédéric Mallet, Hantier Mallet & Cie, Le Havre : Projet d'acte relatif à l'Anglo-French Company. « N'aurait-il pas fallu dire que dans tous les cas un fret courant pour la France, nous aurions dans tous les cas droit à 3 navires ? »

2 septembre 1855
A A. Grandchamp Fils, Rouen : « Vu l'importance attachée aux essais de charbon de Hull, je vais m'en occuper très sérieusement... Je vous engage beaucoup à ne rien brusquer avec les gens de Hull jusqu'à ce que nous soyons parfaitement fixés sur la valeur de leurs produits. »

4 septembre 1855
A Protalongo & Vignolo, Gênes : « Je viens vous entretenir d'une affaire qui me présente l'occasion de renouer nos relations. J'ai expédié sur votre port quelques chargements de charbon et coke dans le but de tenter un marché de quelque importance avec les chemin de fer et usines de votre port. Le soin de ces tentatives et de la vente de ces chargements, a été confié à M. Herman, agent d'une maison de cette ville, avec laquelle j'ai fait ces premières expéditions en compte à demi. M. Herman est porteur des copies des chartes-parties et connaissements. »

10 septembre 1855
A M. Spiliotakis, secrétaire général du ministère de l'Intérieur en Grèce, Paris : « Sans pouvoir répondre encore d'une manière officielle aux propositions que, en date du 4 juillet dernier, je soumettais au gouvernement grec, pour la construction d'un chemin de fer du Pirée à Athènes, vous êtes venu discuter avec moi ces propositions et m'avez demandé si je pouvais y consentir quelques modifications que vous m'avez indiquées. J'ai l'honneur de vous transcrire ici ma réponse aux diverses questions que vous m'avez posées. Art. 1 - Faculté serait réservée au gouvernement grec [...] de racheter le chemin de fer de la Compagnie avant l'expiration de la concession... Art. 10 - La durée de la concession fixée à 99 ans serait réduite à 60 ans, commençant à courir du jour où le chemin serait livré à la circulation. »

11 septembre 1855
A Martin Samuelson & Cie, Hull : Expédition d'un petit navire sur Bordeaux avec South Yorkshire Coal. « M. Grandchamp se félicite de l'impulsion que vous donnez à la prompte construction de son hélice, mais il me dit que je dois m'attendre à un long retard dans la livraison du mien. Je vous préviens dès aujourd'hui que je ne pourrai nullement m'arranger de pareils retards, comptant sur la livraison convenue pour fin décembre. »

12 septembre 1855
Du ministère de la Marine et des Colonies, Paris : Marchés. Pirée - 5 / 5 500 tonnes.

13 septembre 1855
P. 462. Au ministre de la Marine et des Colonies, Paris : « Dans ce moment où l'approche de l'hiver peut déterminer une demande considérable de charbons et où les arrivages peuvent être retardés par les difficultés de navigation dans les Dardanelles, je pense, Monsieur le Ministre, vous faire une proposition agréable, en vous offrant, au cours du jour, quelques chargements de charbons qui ne peuvent tarder à arriver à Constantinople. »
De Martin Samuelson & Cie, Hull : Charbons du South Yorkshire - Grimsby. « We are making good progress with the Anglo-French Company. »

21 septembre 1855
De Martin Samuelson & Cie, Hull : Charbons du South Yorkshire - Grimsby. « Nous avons retenu un bateau pour vos charbons pour Bordeaux. Le Manchester, Sheffield & Lincolnshire Railway Cy paiera une partie du fret, de sorte que vous n'aurez pas à le supporter tout entier. Nous attendons une lettre relative à la nouvelle Compagnie et pensons vous écrire dans une huitaine de jours pour vous demander de venir en Angleterre. Nous sommes anxieux pour vous que la chose progresse rapidement. Nous avons retenu un bateau pour Rouen pour 150 tonnes. »

23 septembre 1855
A Numa Plaideau, Dunkerque : « J'ai enfin affrété un navire à Hull pour charger le nouveau charbon que vous aurez à faire essayer, à Orléans, au Midi, à [...] et à [...]. Je fonde de grandes espérances sur ce charbon très bon, et peu de menus. Si vous en parlez, dites qu'il vient du côté de Sunderland mais ne nommez pas Hull. »

24 septembre 1855
Au ministre de la Marine et des Colonies, Paris : Soumission pour la fourniture de 1 600 tonnes de charbon à effectuer à Smyrne.
De Théodore Bouscasse, Bordeaux : « J'apprends avec plaisir le prochain envoi du nouveau charbon dont vous m'annoncez l'expédition et sur lequel vous fondez des espérances, mais je vous dirais que le charbon de Hull est très connu à Bordeaux. »

26 septembre 1855
Du ministère de la Marine et des Colonies, Paris : Marchés. Milo et Syra - Béicos.

Octobre
De John Chapman & Cie, Londres : Il semble qu'il soumissionne auprès de l'Amirauté britannique. Est-ce en participation avec M. Worms ?

2 octobre 1855
De Martin Samuelson & Cie, Hull : Charbons du South Yorkshire - Grimsby. « Nous ne pouvons vous donner le nom des personnes qui vous ont envoyé les charbons car nous n'avons été en communication qu'avec l'agent de la Compagnie des chemins de fer, qui a assumé de délivrer le charbon à Grimsby. Nous ferons néanmoins des recherches et quand vous viendrez, vous serez présenté personnellement à tous les négociants en charbon ou propriétaires, de façon que vous puissiez faire vos arrangements. »

3 octobre 1855
A Eugène Flachat, ingénieur en chef du Chemin de fer de l'Ouest, Paris : « J'ai l'honneur de vous donner avis que, suivant l'autorisation que vous avez bien voulu me donner hier, je fais adresser pour essai, 20 tonnes charbons Cardiff à la gare des Batignolles. »

12 octobre 1855
De A. Grandchamp Fils, Rouen, à G. de Lapeyrière, Paris : « J'ai l'honneur de vous remettre sous ce pli le relevé des transports de houille exécutés pour mon compte par le Chemin de Dieppe du 21 août 1854 au 30 septembre [courant] en vertu du traité passé entre nous le 8 août 1854. Ces transports s'élèvent au chiffre de 33.494.039 kilogrammes, pour lesquels vous avez à me remettre, à raison de un franc par tonne, aux termes de notre traité, la somme de F 33.494, laquelle somme, après examen, je vous prie de faire verser entre les mains de Monsieur Hte Worms, que par la présente, j'autorise à recevoir et à vous donner quittance en mon nom. »

13 octobre 1855
De Frédéric Mallet, Hantier Mallet & Cie, Le Havre : Comptes.

15 octobre 1855
De Pearson Coleman & Co., Hull : Envoi du bordereau de livraison et invoice 552 tonnes Best Hard Steam Coals pour Bordeaux par "Elisa" et "Herter". Ce bateau n'arrivera pas à Bordeaux : relâche à Douvres après avaries.

18 octobre 1855
A MM. Protalongo & Vignolo : « M. Delorme m'avait chargé de lui expédier à Gênes quelques chargements de coke et charbon. Mais, comme personnellement je n'avais aucune confiance dans les agents qu'il avait chargés à Gênes de la suite de cette affaire, j'ai voulu que les documents vous fussent remis par moi, vous donnant mission spéciale de payer les frets et de recevoir vous-mêmes le produit des ventes. Mais, voyant par votre lettre du 12 courant, l'ineptie des agents de Delorme et leur mauvaise gestion de l'affaire, j'ai demandé à M. Delorme qu'il leur retirât aussitôt tous pouvoirs, et m'autorisât à vous confier la suite de l'opération. Voilà où en sont les choses aujourd'hui, Monsieur Delorme m'ayant donné une lettre conçue dans le sens de ce qui précède. Il vous reste donc, Messieurs, à réaliser ce qui reste invendu de mes envois au mieux de mes intérêts, à en recevoir la valeur directement des acheteurs, et à m'en faire remises le plus tôt possible sans déduction de vos paiements pour mon compte. Votre lettre du 12 me donne le détail des quantités, coke et charbon, que vous avez livrées ou expédiées à diverses personnes. »

22 octobre 1855
De Martin Samuelson & Cie, Hull : Acceptent la commande du 21 pour un hélice.
De Théodore Bouscasse, Bordeaux : Le décret concernant la francisation des bâtiments de mer à voile et à vapeur est daté du 17 de ce mois.

23 octobre 1855
De Martin Samuelson & Cie, Hull : Charbons du South Yorkshire - Grimsby. Facture à leur nom en date du 25 septembre pour 130 tonnes de charbon du Yorkshire. On trouve deux factures de charbon au nom de Samuelson dans les lettres de Samuelson.

25 octobre 1855
De J. R. Smith, Hte Worms Cardiff : Hélices. « J'ai vu Insole, l'associé de Nixon, qui est bien disposé. M. Powell montre aussi de bonnes dispositions. Ils sont curieux de connaître toutes les conditions et de voir nos prospectus. Je crois que nous pouvons compter sur leur concours. »

26 octobre 1855
A Théodore Bouscasse, Bordeaux : « M. Worms arrive d'Angleterre - de grosses affaires sont sur le tapis [Compagnie franco-anglaise] et pourraient très bien assurer une autre destination que Bordeaux à mes hélices. Il est urgent que M. Saige prenne une décision. Veuillez donc le revoir et agir sur lui dans ce sens. Je regretterais cette affaire mais je ne puis rester ainsi ballotté. Je devrais accepter, moins belles peut être qu'elles soient, les propositions certaines qui me sont faites. Néanmoins restez toujours à F 33,50 pour F 33,- jusqu'à ce que vous voyez M. Saige en disposition réelle de traiter. »

30 octobre 1855
A A. Grandchamp Fils, Rouen : « J'ai répondu à votre dépêche en vous disant que je prenais votre bateau en vous donnant soixante mille francs de bénéfice. Ce qui m'a décidé à faire cette affaire c'est qu'ayant une négociation entamée pour la vente de cinq bateaux, il n'y en avait plus que quatre à venir. Veuillez garder le silence sur cette affaire, comme sur toutes celles dont nous avons connaissance. Loÿs, qui est ici, m'a dit dans sa conversation que votre tête était en ébullition, maintenant vous devez être plus calme. Soyez aussi plus prudent ! »
A Martin Samuelson & Cie, Hull : « MM. Pearson Coleman & Cie me proposent un screw-collier à louer pour 6 mois, portant environ 700 tonnes charbons. Dites-moi si ce screw-collier est un de ceux que vos amis ont rachetés de Messieurs Grandchamp ou Mallet. Je serai tout disposé à m'en entendre avec vous. »

31 octobre 1855
D'Édouard Rosseeuw, à Hantier Mallet & Cie, Le Havre : « Vous savez sans doute ce qui s'est passé hier entre Grandchamp et moi. Sous le coup d'une dépêche télégraphique de sa part, me disant qu'il avait une offre et me mettant en demeure de prendre son bateau à F 60.000 de bénéfice, je n'ai pas hésité à le prendre pour ne pas compromettre la négociation entamée pour 5 bateaux. Et, aujourd'hui, la lettre de Grandchamp m'apprend qu'il n'avait pas d'offre réelle. J'aime mieux croire qu'il a agi légèrement. Aujourd'hui la négociation des 5 bateaux prend une tournure fâcheuse ; on me fait objecter que ce sont des bateaux à charbon et que cela ne vaut rien pour les lignes projetées. »
A MM. Martin Samuelson & Cie, Hull : « Votre lettre du 26 me portait la notice réclamée sur les dimensions et prix de vos bateaux à vapeur - je vous en remercie - elle me remettait aussi copie de l'ordre que je vous ai donné, le 21 courant, pour un nouveau screw collier. M. Grandchamp, de Rouen, m'a fait part hier de votre dépêche électrique demandant ses instructions pour la vente possible de son bateau. Comme je suis en négociation ici pour la vente de nos 5 bateaux, j'ai pris ces arrangements avec M. Grandchamp pour arrêter la vente que vous auriez pu faire du sien. Cependant, si vous avez quelque proposition sérieuse et avantageuse à me faire, pour ce premier bateau, veuillez télégraphier à moi directement à Paris et je vous répondrai de suite. »
De M. Goudchaux & Cie, Londres : En raison de son état de santé il va quitter l'Angleterre. La Maison MM. Goudchaux & Cie, qu'il a fondée, n'existe plus que par sa liquidation.

31 octobre et 1er novembre 1855
D'A. Grandchamp Fils, Rouen : Offre à H. Worms de lui céder son hélice par préférence à proposition qu'il a reçue de Samuelson. Cherche à justifier son attitude aux yeux de M. Worms qui est hésitant. Il presse ce dernier à prendre une décision.

1er novembre 1855
Entre Hypolite Worms, A. Grandchamp Fils et Hantier Mallet & Cie : Accord. « Une compagnie anglo-française est sur le point de se former à Grimsby (Angleterre) ayant pour objet l'exploitation d'un certain nombre de bateaux à vapeur qu'elle se propose de faire construire. Les trois maisons soussignées doivent souscrire réunies le tiers de ce capital de £ 100.000. Nomination de quatre directeurs sur neuf, dont Hte Worms, A. Grandchamp Fils et Frédéric Mallet. Division en trois portions égales des avantages concédés par la Compagnie pour l'affrètement de ses navires. « La compagnie anglo-française devant dès le principe faire construire neuf steamers en concédant aux soussignés la disposition de six, avec la faculté pour eux de les faire charger aux ports d'Angleterre qui leur conviendront et leur concédant également les trois autres, pourvu que ces derniers partent de Grimsby, chacun des soussignés a droit dans le premier cas à deux steamers et dans le second à trois pour en faire l'usage qui leur conviendra, en se conformant aux statuts de la société. »
De Martin Samuelson & Co., Hull : « A meeting takes place next Monday to settle all regarding the new company... Grimsby. »

2 novembre 1855
A Hantier Mallet & Cie, Le Havre : « J'ai reçu de M. Grandchamp des explications qui me satisfont entièrement. Il ne me reste plus qu'à m'occuper de la vente de nos bateaux : deux à vous, trois à moi. »
P. 475. Aux Messageries impériales, Paris : « Hte Worms propose de céder à la Compagnie cinq bateaux à vapeur, à hélice, qu'il a en construction, à Hull, Angleterre, dans les ateliers de MM. Martin Samuelson & Cie. » Date de lancement des navires. Caractéristiques techniques. « Le décret impérial, qui autorise la francisation des navires étrangers, m'était inconnu, lorsque je commandais ces bateaux. Ils n'ont donc pas été construits en pacotille et pour le besoin de la cause. C'est au mois d'août 1854 que je me suis décidé à faire construire des hélices pour les besoins de mon commerce de charbon et j'en commandai trois à cette époque. Les trois premiers steamers commandés m'ont été rachetés : "Lord Cadigan" - par MM. Gee & Cie, armateurs de Hull, "Spurn" et "Gertrude" - par la Compagnie du Manchester & Sheffield Railway Cy. Pour les cinq bateaux ainsi vendus à la fois je vous demande le prix de £ 13.200 pour chaque. Et comme il pourrait vous sembler singulier que je cherche à me défaire de bateaux ainsi commandés d'abord pour les besoins de mon commerce, je vous confie, Messieurs, qu'il m'est fait, en ce moment, des propositions par une Compagnie puissante d'Angleterre, qui mettrait à ma disposition tous les bateaux anglais dont je puis avoir besoin pour le présent et à l'avenir. »

3 novembre 1855
De Frédéric Mallet, Hantier Mallet & Cie, Le Havre : « Jacob a quelque chose en vue, je lui ai aujourd'hui donné quelques renseignements sur nos navires ; il est probable qu'on ira vous voir. Nous avons parlé de £ 14.000 par bateau si on prenait les 5 (il y aurait une commission à payer) et qu'en cas de vente nous prendrions vous et nous [une part] de £ 1.000 par bateau. Cette combinaison nous irait bien car ce serait une fourniture assez belle comme charbon et le prix de vente permettrait de prendre dans la Compagnie un intérêt de £ 1.000 par bateau. J'ai dit que le prix serait plus élevé si on ne prenait que les 2 ou 3 premiers navires. »

4 novembre 1855
A A. Grandchamp Fils, Rouen : « Vous maintenez notre marché pour votre bateau, c'est très bien. Les conditions, posées en ma lettre du 31 octobre, ayant été acceptées par la vôtre du 1er courant, cette affaire est maintenant parfaitement entendue. »
D'A. Grandchamp Fils, Rouen : « Notre ami Mallet m'a envoyé un modèle de compromis à signer entre nous pour l'affaire de Grimsby, en m'invitant à vous l'adresser, si je le trouvais bien. Je n'ai aucune objection à y faire et suis prêt à le signer. Si vous l'approuvez, veuillez bien en faire faire trois copies sur papier timbré et nous les envoyer à signer, inclus vous trouverez le dit compromis. » Compromis joint, similaire à celui en date du 1er novembre.
A Théodore Bouscasse, Bordeaux : « Le décret de francisation a jeté le trouble dans toutes mes combinaisons de bateaux à hélice. Peut-être vais-je revendre tout d'un coup les cinq que j'ai en construction, et dont le premier devait naviguer le 1er janvier. Et, en outre, je suis en négociation majeure avec une Compagnie anglaise qui me fournirait des hélices. »

6 novembre 1855
Entre Hypolite Worms, Jacques Séverin Maclou Hantier et Christophe Frédéric Mallet : Accord. « Par suite de la formation probable d'une compagnie anglo-française, à Grimsby, pour l'exploitation d'une ligne des steamers, la maison Hantier Mallet & Cie devant s'engager à souscrire une somme en actions d'environ 11.110 livres sterling... il est ici convenu que ces actions seront prises intégralement au nom de M. C. F. Mallet, mais qu'en réalité, elles concerneront uniquement la maison Hantier Mallet & Cie, M. Mallet n'étant ici au fond qu'un prête-nom. »
Des Messageries impériales, Paris : « Nous vous avons fait connaître notre intention de vous confier désormais le soin d'approvisionner notre dépôt de Marseille. » Situation du dépôt au 31 octobre : tonnes 9.333. Éviction de M. Vincent. « II est donc nécessaire que vous preniez dès à présent des dispositions pour faire arriver chaque mois à Marseille deux mille tonneaux de Cardiff et mille tonneaux de Newcastle, en maintenant toujours dans nos magasins un approvisionnement de 3 mois, soit 9.000 tonnes environ. »

7 novembre 1855
D'Édouard Lazard, Londres : Circulaire signée par Ed. Lazard par laquelle M. Worms est avisé du décès de M. Goudchaux. Ed. Lazard est chargé de la liquidation ; il a été associé de M. Goudchaux, qui était le frère de Jules Goudchaux de Nancy.

8 novembre 1855
Au ministre de la Marine et des Colonies, Paris : « J'ai l'honneur de vous proposer de céder à votre Administration cinq bateaux à vapeur, en fer, à hélices, que j'ai en construction en Angleterre. Une note, annexée à la présente lettre, fournit les principaux détails sur ces bateaux et permet de les apprécier jusqu'à ce que MM. vos ingénieurs aient pu les examiner sur les chantiers de Hull. Des négociations pendantes avec deux compagnies françaises pour la vente de ces bateaux m'avaient empêché de vous soumettre ma proposition. Si vous le jugez convenable, je me mets à votre disposition pour me rendre à Hull, le jour que vous m'indiquerez, et y accompagner MM. les ingénieurs que vous aurez chargés de l'examen de mes constructions. »
De Frédéric Mallet, Hantier Mallet & Cie, Le Havre : « Si les Anglais vous donnent 3.400 £ sur l'ex-bateau Grandchamp, vous n'avez pas fait une mauvaise affaire. Quant aux deux compromis à signer, attendez, si vous voulez, l'ordre de Grimsby ; la chose est très simple, il s'agit de définir nos positions respectives dans ce qui va se passer, nos arrangements particuliers devant être signés avant, ils deviendraient nuls si l'affaire G[rimsby] ne se faisait pas. »

9 novembre 1855
A Martin Samuelson & Cie, Hull : « Votre seconde lettre m'entretenait de la vente possible et avec un "handsome Profit" du bateau que j'ai repris de M. Grandchamp. Je viens vous prévenir que le Ministre de la Marine est en pourparlers avec moi pour m'acheter nos cinq bateaux ; ses ingénieurs sont à Newcastle en ce moment et doivent aller de suite à Hull examiner les trois bateaux qui sont en chantier actuellement. S'ils témoignent leur surprise de ne voir que 3 bateaux en chantier au lieu de 5 dont j'ai parlé au Ministre, vous leur direz que les deux autres vont suivre immédiatement, et que les tôles et machines sont déjà commandées et en voie de construction. »

14 novembre 1855
A W. B. Moss, notaire, Hull : « Nous ne pouvons nous empêcher de trouver que les décisions prises sacrifient par trop l'élément français dans la Compagnie anglo-française - Nous apportons beaucoup : capital et position dans le commerce de France et nous ne recevons aucun avantage. Cela n'est pas juste. Les propriétaires de mines augmenteront leurs débouchés. Les Railway augmenteront leur trafic. Les ports et docks de Grimsby, vivifiés par le mouvement de nombreux steamers, recueilleront le fruit des dépenses faites en vue de travaux superbes mais improductifs jusqu'à ce moment. Quant à mes amis et à moi, je ne vois aucun autre avantage réservé, si ce n'est le rapport des actions. La Maison Hantier, Mallet & Cie se compose de MM. Jacques Séverin Maclou Hantier, Christophe Frédéric Mallet. »

15 novembre 1855
A Théodore Bouscasse, Bordeaux : « Je désire vendre un des hélices que j'ai en construction en Angleterre, et voici ce que je vous prie de faire dans ce but. Si je faisais annoncer ce navire sous votre nom on devinerait aussitôt que c'est moi qui fais agir et je veux que mon nom ne paraisse en rien ; vous, seul, devez connaître la réalité. Voici une annonce à faire insérer dans les journaux de votre ville. Vous choisirez tel courtier que vous jugerez convenable : M. Jude, je suppose. Vous lui direz que des constructeurs anglais, MM. Martin Samuelson & Cie de Hull, vous ont chargé de faire cette annonce, sans vous donner plus de détails [...] mais que vous préférez mettre l'affaire en ses mains, et sous son nom, lui recommandant absolument de ne pas vous nommer. Que si des acheteurs sérieux viennent lui demander des renseignements, il aura à répondre qu'il n'en sait pas davantage - si ce n'est que le prix demandé est £ 14.500. »

22 novembre 1855
D'A. Grandchamp Fils, Rouen : A l'occasion de l'arrivée à Paris de MM. Moss et Alexandre Samuelson de la Maison Samuelson : « Veuillez me mettre en mesure, je vous prie, de leur verser mon premier paiement dans la nouvelle compagnie de Grimsby. »

23 novembre 1855
De Théodore Bouscasse, Bordeaux : « Les essais de charbon de Hull ont été satisfaisants mais je ne les connais pas tous et ne sais rien de celui par la Compagnie des Mines. »

25 novembre 1855
D'A. Grandchamp Fils, Rouen : Il semble que Grandchamp fasse envoyer des wagons de charbon de Dieppe à Batignolles.
De Théodore Bouscasse, Bordeaux : « La lutte contre Eaton dont la position grandit chaque jour. C'est le seul établissement vraiment considérable qui existe et qui ait jamais existé à Bordeaux. La consommation de la houille a considérablement augmenté. »

27 novembre 1855
A S. Spiliotakis, Paris : Propositions pour l'établissement d'un chemin de fer du Pirée à Athènes. « Je suis heureux de voir que ces propositions ont paru dignes d'être prises en considération et pour les développer et y donner suite, je n'empresserai d'envoyer un fondé de pouvoir à Athènes. »
A M. Mercier, ministre plénipotentiaire et envoyé extraordinaire près la cour de Grèce, Athènes : « Les circonstances actuelles en Grèce ne sont, en effet, pas favorables à la mise à exécution d'entreprises considérables. Réclamer de vous une nouvelle démarche en ce moment serait abuser inutilement de la bienveillante obligeance dont vous voulez bien me faire preuve. Je devrai donc attendre, pour donner suite à mes projets, des temps plus opportuns et j'espère retrouver alors de votre part l'appui favorable que vous voulez bien me promettre. »
De J. R. Smith, Hte Worms Cardiff : « Insole a échoué auprès de Williams. Quant à Insole, ses engagements sont tels que, non seulement ses moyens présents sont absorbés, mais il a été obligé d'aller au-delà. Ne trouvant aucun encouragement ni de Williams ni de Cousin, il est obligé de renoncer à l'affaire projetée. »

28 novembre 1855
Entre G. Gamble, J. Chapman, Ed. Watkin, H. Worms, J. Hantier, Fr. Mallet et A. Grandchamp jeune : Accord établissant l'entrée d'Hypolite Worms, Jacques Séverin Maclou Hantier, Christophe Frédéric Mallet et Achille Grandchamp jeune, dans la société fondée le 6 octobre 1855 par George Gamble, John Chapman et Edward Watkin, sous la dénomination d'Anglo-French Steam Ship Cy Ltd. Capital de la société, buts, direction... [Les principales clauses de ce document, qui n'existe qu'en version anglaise, sont mentionnées dans un historique intitulé "Origines de la Maison Worms & Cie (suite) 1852-1856", et daté de 1948. Cet accord est cité dans le contrat de décharge signé en 1856, au nom de l'Anglo-French Steam Ship Cy Ltd.]

30 novembre 1855
A John Chapman, 2 Leadenhall Street, Londres : Compagnie anglo-française. « Monsieur Moss est venu à Paris exprès pour soumettre ces actes à mes amis, Messieurs Hantier Mallet et Grandchamp et à moi. Messieurs Grandchamp, Mallet et moi serons trois de ces quatre directeurs français, et, ainsi que je vous l'ai exposé depuis longtemps, nous désirons vivement qu'il vous convienne de vous adjoindre à nous et d'accepter les fonctions de quatrième directeur, représentant l'intérêt français. »
A John Chapman & Cie, Londres : « Je vous confirme ma lettre au 28 courant. M. Moss, de Hull, est venu à Paris discuter avec moi les articles de l'acte de la Société anglo-française. Nous sommes restés parfaitement d'accord. M. Moss sera lundi matin à Londres, et ira vous faire visite sur les 10 heures du matin, porteur d'une lettre de moi à votre adresse. Vous savez tout l'intérêt et l'importance que j'attache à cette entreprise. Je réclame de nouveau vos réflexions sérieuses à ce sujet avant la visite de M. Moss - et j'espère toujours que votre concours me sera assuré. »

1er décembre 1855
D'A. Grandchamp Fils, Rouen : « La Chambre de commerce de Dieppe se réunit aujourd'hui pour protester contre les traités des chemins de fer. Comme tous les gens incapables ils sont envieux et jaloux et ils protestent contre la prospérité que le chemin de fer amène chez eux. »

3 décembre 1855
A M. Mercier, ministre plénipotentiaire et envoyé extraordinaire près la cour de Grèce, Athènes : Lettre identique à celle du 27 novembre. Ajouts : « M. Spiliotakis, chargé ici de suivre cette affaire de chemin de fer dans l'intérêt du gouvernement grec, a quitté Paris ces jours derniers. Nous sommes convenus ensemble que, pour donner suite à nos projets, nous devions attendre que la situation politique en Grèce fût mieux assurée. »

4 décembre 1855
D'A. Grandchamp Fils, Rouen : « Quand bien même la compagnie franco-anglaise ne serait pas formée, il serait tout aussi impérieusement nécessaire pour moi d'avoir un agent à Grimsby. Maintenant que ces charbons nous sont connus, je compte bien employer mon hélice à Grimsby et toutes les voiles que je pourrai y trouver dans le cas même où la compagnie ne se ferait point. »

5 décembre 1855
A W. Moss, sollicitor, Hull : « Je regrette que l'absence de M. Baxter vous ait fait perdre du temps à vous-même, et ait reculé de 10 jours le meeting convenu. Quant à moi, ce qui me contrarie dans ces retards, c'est que la fin de l'année approche, époque à laquelle, à Newcastle et à Cardiff, j'ai l'habitude de renouveler mes marchés avec les mines et de prendre des engagements pour des quantités considérables de charbons. J'aurais voulu être fixé avant sur la Compagnie anglo-française pour m'engager moins ailleurs et réserver à Grimsby une large part dans mes exportations de charbons. »
A Bruno Rostand, Marseille : « En suite de notre conversation à Paris, j'ai l'honneur, Monsieur, de vous transmettre aujourd'hui les renseignements nécessaires pour arriver à la vente des bateaux à hélices, dont je vous ai entretenu. » Détails techniques sur ces navires. « Quant à la question du commerce charbons sur votre place de Marseille, j'ai eu l'honneur de vous exposer les raisons qui m'empêchent de prendre aucune décision en ce moment mais j'espère toujours que nous pourrons avant peu nous entendre à ce sujet. »

7 décembre 1855
D'A. Grandchamp Fils, Rouen : « Voici donc ce que je viens vous proposer : Ouvrir une agence spéciale pour exploiter le marché de Paris avec les charbons anglais. Nous formerons un capital de francs 50.000, d'abord, je suppose pour commencer, lequel sera susceptible, suivant le développement des affaires d'être porté à un chiffre qui sera déterminé. Il nous faudra pour agent un jeune homme intelligent, énergique et présentant des garanties de moralité suffisantes pour que nous ayons toute confiance en lui. » Desserte des Batignolles par Dieppe. « Si nous réussissions notre grosse affaire de Grimsby, rien ne nous empêchera de faire venir également par Boulogne. Le Havre, en raison des rapports intimes qui nous unissent, devra concourir à l'opération par ses capitaux. L'union fait la force. Non seulement notre ami, Mallet, nous apportera les concours de ses capitaux mais aussi celui bien plus précieux de sa haute intelligence et de son éminente capacité. »

9 décembre 1855
A A. Grandchamp Fils, Rouen : « Je comprends toute l'importance que vous mettez à éviter les difficultés que présente notre nouveau trafic aux Batignolles et je conviens avec vous que MM. Marguet & Pernot ne sont pas des hommes qui nous offrent les garanties désirables pour donner du développement à cette affaire, je m'occupe de trouver le sujet qui pourra satisfaire à toutes ces exigences. Je viens vous demander si vous n'auriez pas sous la main un chef ouvrier intelligent ou un garçon de magasin, en un mot, un homme d'énergie que vous puissiez m'envoyer à Paris pour soigner uniquement le déchargement des wagons et la réexpédition immédiate. »
A Klose et Cie, Strasbourg : « Depuis la mort de Monsieur Goudchaux, je n'ai pas de correspondant à Londres pour mes affaires de Banque, et j'en ai chargé provisoirement une maison amie qui ne se livre pas à ces sortes d'opérations. »

13 décembre 1855
A Fauchier Père & Cie, Toulon : « J'ai appris avec plaisir que le charbon Duffryn & Powell avait été bien accueilli par la Marine. Mais je rappelle à votre obligeance que j'espère que là ne se bornera pas le résultat favorable des essais que j'ai fait expérimenter à la Marine, tant pour le chargement de "Aimée" que pour les autres chargements d'essai, que, soit par M. L[uitaud] & Cie, soit par M. A. Picquet de Douai je désire un rapport spécial sur chacun de ces chargements de charbon nouveaux, concluant à la convenance de leur admission aux cahiers des charges, autrement mon but serait à moitié rempli. Du reste, la Marine a tout autant que moi intérêt à agrandir le cercle des bonnes mines où elle puisse demander du charbon. »
De Martin Samuelson & Co., Hull : « I spoke to M. Watkin... as to the price at which the Manchester & Sheffield Co. would undertake to supply you with coals... free on board at Grimsby until the Anglo-French boats are developed at ready for sea. I am instructed to say that if you and your friends would contract with the company for franc 15.000 to 20.000 tons of coal to be delivered between this... may next in equal monthly proportions, the company will deliver free on board at the rate of 10/ per ton. »

14 décembre 1855
A A. Grandchamp Fils, Rouen : « La question du trafic Paris grandit et s'élargit chaque jour. J'entrevois des choses énormes. » P.S. H. Worms dit qu'il est « moins chaud que l'écrivain tout en ayant grande confiance » et la Marine viendra en aide. Bateau descendant à Rouen pour commerce de sable. Un marinier lui propose des bateaux de 600 tonnes remontant de Rouen à Paris ; avis du même genre à Hantier Mallet & Cie). H. Worms est questionné par un marchand de la Villette pour 8/10 tonnes à Rouen. Il n'est pas question de Dieppe, cependant Dieppe semble envoyer de temps en temps des wagons de charbon à Paris.

15 décembre 1855
A M. Saige, ingénieur du Chemin de fer du Midi : « Ainsi que vous m'avez fait l'honneur de me le demander dans notre entrevue de ce jour, je viens vous soumettre mes propositions pour un marché de charbons Cardiff à coke et à vapeur, à fournir et livrer à Bordeaux. La durée de ce marché serait de huit années commençant le 1er mai 1856. Les quantités à fournir par année et à peu près mensuellement seraient : 10.000 tonnes charbon à coke + 5.000 tonnes charbon à vapeur = 15.000 tonnes, ensemble, et je réserve à la Compagnie du Midi l'option de porter ces quantités de 15 à 25.000 par année, et de demander, selon les besoins, plus ou moins de l'une ou l'autre qualité que la proportion indiquée ci-dessus. » 
De Rostand & Cie, Marseille : Au sujet des screw-steamers dont H. Worms lui a confié le placement. Les Messageries ne peuvent employer des bateaux d'une force si minimum. Bazin & Léon Gay ne possèdent aussi que de gros bateaux et ont suspendu toute construction nouvelle. Ils continuent leurs recherches auprès de compagnies moins importantes, mais ces sortes de transactions sont toujours longues surtout lorsqu'il s'agit de navires encore en chantier et que les acquéreurs sont dans l'impossibilité de visiter. Charbons : « Nous sommes heureux de nous entendre avec vous. Les seuls concurrents sérieux sont Vincent et surtout Clément. Il pourrait se faire que par le fait de nos relations avec ce dernier, nous pourrions combiner une affaire à laquelle vous participeriez. Cette combinaison permettrait de monopoliser non seulement les fournitures de Marseille mais encore celles des ports du Levant et d'Afrique ainsi que les ports de Toulon et autres de la Méditerranée qui s'approvisionnent à Marseille. »

16 décembre 1855
Au Chemin de fer du Midi, Paris : Suite à la proposition du 15 décembre, H. Worms donne à la Compagnie la faculté de ne traiter que pour une année.

19 décembre 1855
Au ministre de la Marine et des Colonies, Paris : « Au moment où votre administration s'occupe de renouveler le marché pour la fourniture des charbons aux flottes du Levant, je prends la liberté de vous soumettre aussi mes propositions, et de les faire précéder de quelques détails sur l'exécution de ces marchés à commission. Adoptant pour point de départ que moyennant une commission déterminée, le fournisseur doit faire jouir la Marine de tous les avantages quelconques qu'il peut s'assurer dans le maniement d'une affaire aussi importante, il s'agit de préciser quels sont ces avantages, et si la position de tel ou tel fournisseur peut en étendre le nombre et l'importance. Ces avantages peuvent résulter : de l'achat des charbons, de l'affrètement des navires - comme prix de fret -, des conditions avouées ou secrètes de la charte-partie. Je vais examiner ces trois points. » Suit un long et intéressant exposé sur les conditions apparentes et occultes du marché des charbons et des frets.
A Bravet Oncle, Marseille : « J'apprends de Newcastle qu'un bateau à vapeur va partir de ce port pour Marseille avec 600 tonnes à bord, charbon d'une mauvaise mine. »

22 décembre 1855
A Bruno Rostand & Cie, Marseille : « Vous vouliez bien m'entretenir également de combinaisons au point de vue du commerce charbon, qui pourraient sous vos auspices, s'établir entre une maison de votre place et la mienne, et donner rapidement lieu à un mouvement important d'affaires. Sans écarter absolument une proposition de cette nature, émanant de vous, Messieurs, je me bornerai à vous rappeler le fond de la conversation que j'ai tenue, à ce sujet, avec M. Rostand à Paris. Mon service, à Marseille, pour compte des Messageries impériales, commence à peine à recevoir son exécution, et je ne puis ni ne voudrais prendre encore aucune détermination au sujet du commerce charbon sur votre place, avant de savoir, par expérience, s'il pourrait marcher de front avec les intérêts de la Compagnie. Je vais donc ajourner toute solution à l'ouverture que vous avez bien voulu me faire le 15 courant. »

23 décembre 1855
Aux Messageries impériales, Paris : « J'ai eu déjà l'honneur de vous entretenir sommairement d'une Compagnie anglo-française qui se forme à Grimsby (Angleterre) pour la création et l'exploitation de nombreux bateaux à vapeur, à hélice. Je pense qu'il ne sera pas sans intérêt pour votre Compagnie d'être éclairée sur la position du port choisi comme centre des opérations de la nouvelle Société, et sur les ressources, les idées et le but de cette Société. » Suit un exposé circonstancié sur les liaisons commerciales entre Grimsby (outre le commerce charbon), Liverpool, Manchester, Sheffield (matières premières et manufacturées) et l'Europe du Nord et la Méditerranée. « En somme, et sans entrer dans de plus longs détails, il doit résulter, et de la position naturelle de Grimsby, et des efforts d'intérêts puissants coalisés dans un but unique, il doit résulter des combinaisons de transport dont il me semble impossible que votre Compagnie ne puisse pas tirer de grands avantages. J'ai voulu vous indiquer sommairement les idées qu'a fait naître en moi la formation de la nouvelle Société anglo-française de Grimsby. »

24 décembre 1855
A Arthur Pring, Hte Worms Newcastle : « J'ai en vue un jeune homme pour remplacer Monsieur Josse. Ce ne sera que dans les premiers jours du mois prochain que je m'occuperai de ce changement. »
De Chevillotte Frères, Brest : « Occupés par la liquidation de la maison Angaut, nous vous prions... nous faire connaître si vous avez terminé la fourniture de l'Algérie dans laquelle elle était intéressée. »
De W. Moss, sollicitor, Hull : Liste des personnes ayant assisté au meeting du 22 décembre (société Franco-anglaise) : MM. Gamble, Watkin, Gordon Thomson, Dr Dymond, M. Baxter, M. John Chapman of London Leadenhall Street (who took the chair), M. Guy (sollicitor of the Manchester, Sheffield & Lincolnshire Railway Cy) et M. Moss.

25 décembre 1855
A Hantier Mallet & Cie, Le Havre : Note de crédit de 9.000 F « pour intérêt de mon capital dans votre maison ».
A Cooper, Birmingham : Au sujet du projet de lui confier une nouvelle agence en Angleterre, projet qui dépend des négociations en cours.
A A. Grandchamp Fils, Rouen : « Vous pouvez compter que Monsieur Josse sera installé pour le 1er janvier à Grimsby. Je n'attends que la conclusion de nos négociations anglo-françaises et sitôt les choses en règle j'irai en Angleterre installer Monsieur Josse et ma maison. »

26 décembre 1855
A Chevillotte Frères, Brest : « Ma fourniture charbon en Algérie, entreprise en participation avec Angaut, est terminée depuis longtemps. »

28 décembre 1855
De Hantier Mallet & Cie, Le Havre : Au sujet de la cession des navires à la compagnie de Grimsby. « Nous n'avons droit qu'à mettre ensemble dans la Compagnie trois bateaux, soit un chacun, si vous offrez plus, vous indisposerez Samuelson. Toutefois nous vous autorisons à céder notre premier bateau avec 800 F de bénéfice, nous gardons le second si vous ne vendez pas notre premier bateau, nous aurons le droit plus tard de le donner à la Compagnie ou le second à notre choix. »
De John Chapman & Cie, Londres : « Monsieur [Cups] est averti de l'arrivée prochaine de M. Rosseeuw. » Balance des comptes.

Contributions annuelles, personnelles, mobilières et patentes comme fabricant de plâtre et liquidateur de la Maison Goudchaux.

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Informations recueillies dans l'Almanach Bottin de 1855

  • Le Havre : La Maison Hantier Fils, Mallet & Cie est domiciliée au 10, de la place à laquelle le nom de Louis XVI a été redonné, et au 51, quai Colbert.
    NB : Le total de marchands de charbon est porté à 100.

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