1855.07.23.A la commission des marchés - ministère de la Marine et des Colonies.Paris

Origine : Copie de lettres à la presse n°73 ou 74 - page 425

[NB : Les sources ne mentionnent pas de dates pour les volumes n°68 à 74 (entre le 25 mai 1855 et le 15 août 1855. Ces lacunes peuvent provenir soit d'un oubli dans le recensement, soit de la perte de certains volumes.]

Paris, 23 juillet 1855
Monsieur le Président de la Commission
des marchés de l'administration de la Marine
En ville

Monsieur le président,
Après 18 mois d'un service honorable, constaté par divers rapports au Ministre, j'ai eu le regret très amer de voir l'administration de la Marine chercher en Angleterre d'autres agents pour suppléer à ses besoins de charbons. J'ai voulu savoir du moins quels étaient ces agents chargés de la confiance dont la Marine avait bien voulu me faire preuve, et voici les renseignements qui me parviennent. Ils ne seront pas sans intérêt, je pense, pour l'administration et je prends la liberté de vous les communiquer.
Mon agent à Cardiff a eu l'occasion de voir colporter la charte-partie originale de navires affrétés pour Malte par M. Gancoin, courtier de Liverpool, à 30 shillings la tonne, tandis que, depuis le 20 juin jusqu'à ce jour, j'ai affrété aussi pour Malte à 28, 27, 26 et 25 shillings. Ceci est le côté matériel de l'opération, mais au point de vue moral, voici les notes qui me sont transmises sur M. Gancoin.
« M. G..., établi courtier à Liverpool, paraît y faire de grandes et lucratives affaires. On dit que, précédemment, il a habité la Belgique où il s'était enfui à la suite d'une affaire criminelle pour laquelle il avait été condamné en France. Il s'était agi de faux, d'altération de pièces ; c'est un fourbe, un homme dangereux, un homme à fuir. »
Je regrette de voir les importantes et honorables affaires de la Marine confiées à de pareilles mains, et croyez bien, Monsieur, que mon intérêt de négociant n'est nullement ici mon mobile. Je tenais à honneur de rester chargé des affaires de la Marine. C'est une atteinte imméritée à ma considération de les voir passer en d'autres mains. Je regrette plus pour la Marine que pour moi le choix du nouvel agent.
Je vous prie, Monsieur le Président, [...].


 

H. Worms

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