1856.00.00.Recueil des informations de janvier à décembre

Ce recueil recense chronologiquement les données collectées sur l'année citée en référence. Il reprend notamment un important travail d'analyse effectué par la Maison Worms dans les chronos de correspondance – préalablement à la rédaction du livre Un Centenaire - 1848-1948 - Worms & Cie –, et plus particulièrement, en ce qui concerne l'année 1856, dans :

  • les copies de lettres à la presse : n°77 – du 19 décembre 1855 au 22
    janvier 1856 ; n°78 – du 23 janvier 1856 au 19 février 1856 ; n°79 – du 19
    février 1856 au 17 mars 1856 ; n°80 – du 18 mars 1856 au 15 avril 1856 ;
    n°81 – du 15 avril 1856 au 9 mai 1856 ; n°82 – du 9 mai 1856 au 5 juin
    1856 ; n°83 – du 4 juin 1856 au 29 juin 1856 ; n°84 – du 30 juin 1856 au
    14 juillet 1856 ; n°85 – du 14 juillet 1856 au [date inconnue] ; n°86 –
    du [date inconnue] au 30 août 1856 ; n°87 – du 30 août 1856 au [date inconnue] ; n°88 – du [date inconnue] au [date inconnue] ; n°89 – du [date inconnue] au 12 novembre 1856 ; n°90 – du 12 novembre 1856 au [date inconnue] et n°91 – du [date inconnue] au 6 janvier 1857 (les manques
    peuvent provenir soit d'un oubli dans le recensement, soit de la perte de
    certains volumes) ;
  • et les doubles du courrier reçu par le siège, à Paris, entre 1855 et 1864.

Dans le cadre de cette étude, la correspondance sélectionnée pour son intérêt historique a été résumée ou reproduite en intégralité ou partiellement sur des fiches manuscrites, qui se comptent par centaines. Les lettres les plus significatives ont été dactylographiées. (Ces copies sont consultables à partir de ce fichier en cliquant sur leur intitulé – en bleu + soulignement.) Ces sources ont en outre été synthétisées et commentées dans les notes suivantes :

  • "Origines de la Maison Worms & Cie (septembre 1842-décembre 1851)", document classé en 1948
  • "Historique de la Maison Worms & Cie (1848-1874)", classé en 1948
  • "Historique de Worms & Cie - 1ère partie (1848-1877)" daté de janvier 1948
  • "Historique de la succursale de Newcastle (1848-1948)", classé en 1948
  • "Historique de la succursale d'Alger (1851-1892)", classé en 1948.

A ce corpus sont joints des extraits de documents originaux conservés par la Maison et des renseignements provenant notamment :

  • des services administratifs : état civil et tribunaux de commerce...
  • des annuaires et études notariales...
  • de la presse, des revues et ouvrages d'histoire...

 

Inventaire chronologique des archives numérisées
et des renseignements ou extraits collectés dans les copies de lettres et les dossiers

NB : La lettre "P", suivie d'un nombre, désigne le folio du copie de lettres où l'extrait se situe.

(Informations sans date précise)
De Paul Ladmirault, Nantes : (grains, farines, métaux et commissions). « Les raffineurs ne traiteront avec nous que s'ils y trouvent avantage. » H. Worms lui a dit que ces livraisons ne pourraient se faire dans de bonnes conditions que par hélices. Réponse : « Il ne faudrait pas que ces navires calent plus de 11 pieds anglais. Ils peuvent monter 3 jours avant et 3 jours après le gros de l'eau. Il paraît impossible qu'ils déchargent 250 et même 150 tonneaux par jour à Nantes. »

1er janvier 1856
Ouverture de Hte Worms Grimsby, succursale placée sous l'autorité de Henry Josse, adjoint depuis 1853 d'Arthur Pring, directeur de la Maison de Newcastle.
A Gustave Couillard, Dieppe : « Je suis favorisé de votre lettre du 30 du mois dernier. Vous me remettez facture aux charbons expédiés à mon compte aux Batignolles. Le dégel ne m'ayant pas favorisé pour la hausse que je voulais obtenir sur les derniers wagons arrivés, je suis forcé de vous régler la totalité de vos expéditions au prix de 42,50 les 1.000 k, ce qui réduit le montant de votre facture à : F 5.524,75, dont vous êtes crédité et dont vous pouvez disposer sur moi à présentation.
Nous sommes d'accord sur les conditions de votre gérance pour la nouvelle compagnie, je vais m'occuper de faire régulariser mes actes et très prochainement je vous donnerai rendrez-vous à Paris avec MM. Mallet et Grandchamp pour les arrangements définitifs. Je n'ai plus de charbon en gare et je désire que les nouvelles expéditions, qui seront faites de Dieppe, soient faites pour compte de la nouvelle compagnie - c'est vous dire que je compte sur vous tout prochainement.
Je vous remercie de vos souhaits de bonne année et je désire sincèrement toute prospérité à la nouvelle entreprise que vous êtes chargé de diriger. »
A Hantier Mallet & Cie, Le Havre : « J'ai vos deux amicales des 30 et 31 du mois dernier. La première renfermait un projet d'acte pour la nouvelle compagnie. Je vais l'examiner avec attention et je prierai M. Crémieux de rédiger un projet définitif. Sous peu de jours je vous convoquerai, avec Grandchamp et Couillard à Paris, pour signer les actes. Je désire que la compagnie nouvelle puisse fonctionner sans retard. J'ai soldé mes charbons, qui étaient en gare à Paris, et pour les nouvelles expéditions, elles doivent être pour compte de la nouvelle compagnie. » [Voir 10 janvier 1856.]
A M. Meyer, ingénieur de la traction, Chemin de fer de l'Ouest, Paris : « Je m'engage à vous livrer audit port [Le Havre], mois par mois, 150 à 200 tonnes charbon de Cardiff, à vapeur, première qualité ou charbon [Llangennec] s'embarquant à Llanelly ou Swansea, après m'être entendu avec son propriétaire, Monsieur Margrave. »
A John Chapman & Co., Londres : H. Worms a fait verser pour son compte £ 2151 ; compte de Ch. Frédéric Mallet £ 2151 (à titre de premier versement sur les actions dans l'» Anglo-French Steamship Cy Ltd »), il doit également faire un versement pour A. Grandchamp Fils. Les £ 2 151 d'H. Worms correspondent à 20 %. Les actions au nom de F. Mallet sont au compte de MM. Hantier Mallet & Cie. Le versement pour compte de A. Grandchamp Fils, de Rouen, est effectué par H. Worms le 7 janvier.

3 janvier 1856
A William Iselin, Le Havre : « Monsieur et ami, Je suis favorisé de votre lettre du 21 décembre. Je me suis empressé d'aller aux Messageries, en l'absence de M. B..., j'ai vu M. Talon, qui est chargé du service maritime. Voici ce qu'il m'a dit : "Le navire ‘'Union' est un steamer à aubes, et, aujourd'hui, nous ne voulons plus employer que des navires à hélices. Celui que M. Iselin nous propose ne saurait nous convenir ; nous préférons faire construire sur nos modèles, n'ayant aucun besoin immédiat de navire. Nous ne consentirons à écouter une proposition qu'autant que l'on nous offrirait un navire de marche supérieure, et nous pensons que l'Union' n'est pas ce qui nous conviendrait." Je regrette, Monsieur, d'avoir échoué dans ma démarche. J'aurais été heureux de pouvoir être agréable dans cette occasion. »

8 janvier 1856
A Émile Pereire, président du conseil d'administration de chemins de fer du Midi, Paris : « Ainsi qu'il a été convenu à Bordeaux avec MM. Surell & Saige, j'ai l'honneur de vous adresser sous ce pli le traité que nous avons conclu ensemble pour la fourniture de 15 à 20.000 tonnes charbon anglais, par année à Bordeaux. J'ai la confiance qu'ainsi que me l'ont fait espérer MM. les directeurs de Bordeaux, le conseil d'administration de Paris jugera convenable de donner son approbation à ce marché. Veuillez agréer... »

10 janvier 1856
Entre Hypolite Worms, Frédéric Mallet et Jacques Hantier : [Extrait d'un accord, daté du 15 janvier 1856.] Création de la Compagnie charbonnière du Nord et de l'Ouest réunis, société en commandite par actions entre H. Worms, Hantier Mallet & Cie et A. Grandchamp, avec raison sociale "Couillard & Cie", du nom du gérant, dans le but d'entreprendre l'importation du charbon anglais sur le marché de Paris. Le capital de la société est fixé à 2.500.000 francs. H. Worms est président du conseil de surveillance. [Voir 12 et 15 janvier 1856.]

11 janvier 1856
Au (Chemin de fer du Midi), Paris : Acte additionnel concernant un marché en projet. « J'expédie tous les ans d'Angleterre 350 à 400 mille tonnes de charbon et j'affirme que le défaut de qualité ne m'a fait, en 1855, rebuter qu'un seul chargement sur plus de mille. » H. Worms a déjà livré au Chemin de fer du Midi de nombreux bateaux. Longues discussions au sujet de ce contrat. H. Worms a l'intention d'affecter à l'exécution dudit marché le transport par bateaux à hélices. Plusieurs questions nouvelles pour lui se posent notamment celle du nombre de tonnes à imposer sur la Compagnie pour le déchargement.

12 janvier 1856
A G. de Lapeyrière, chef de l'exploitation du Chemin de fer de l'Ouest, Paris : « Les essais que j'ai faits depuis le 15 novembre dernier, au moyen du matériel que vous avez bien voulu mettre à ma disposition pour l'introduction des charbons anglais sur le marché de Paris, ont assez bien réussi, pour que mes amis et moi ayons décidé de donner à ce nouveau trafic un grand développement. MM. Hantier, Mallet & Cie, du Havre, M. Grandchamp, de Rouen, et moi avons fondé une société. Nous nous sommes adjoints comme gérant de la nouvelle société, M. Gustave Couillard, de Dieppe, qui vous est déjà connu. Sa raison sociale sera G. Couillard & Cie, gérant de la Compagnie charbonnière de l'Ouest et du Nord. Nous prévoyons que le mouvement de ce nouveau commerce sera assez considérable pour employer la voie ferrée des Chemins de fer de l'Ouest et du Nord, la position du port de Boulogne offrant des avantages sérieux comme économie sur le fret d'Angleterre en France. Notre nouvelle société n'est que le complément d'une société franco-anglaise de navigation à vapeur, et dans laquelle mes amis et moi sommes largement intéressés. Mon but est de réclamer le concours de votre Compagnie. Depuis plusieurs années déjà, nous avions entretenu l'espoir de voir s'ouvrir à Paris un nouveau champ pour votre trafic de chemin de fer et pour mon commerce charbon. »

15 janvier 1856
Entre Hypolite Worms, Frédéric Mallet et Jacques Hantier : Accord. Compagnie charbonnière du Nord et de l'Ouest réunis. « Les trois soussignés reconnaissent que M. C. F. Mallet avait de leur consentement mutuel tout pouvoir et autorisation de leur part pour prendre les engagements qu'il a pris tant en son nom personnel que pour le compte de la maison Hantier Mallet & Cie. Il a donc été reconnu par les soussignés que les 316 actions de 500 F chacune, souscrites par M. C. F. Mallet dans ladite Compagnie sont pour le compte de la maison Hantier Mallet & Cie et que les bénéfices comme les pertes concernent la maison seule... Comme un des fondateurs dans ladite Compagnie G. Couillard & Cie, M. C. F. Mallet a droit, de son vivant et en cas de décès, ses héritiers jouissent des mêmes avantages, au tiers des 25% dans les bénéfices nets de la Compagnie, lesquels sont réservés aux trois fondateurs. » Dispositions en cas de décès de Frédéric Mallet ou de Jacques Hantier. « Les appointements comme directeur de l'Anglo-French Steam Ship Cy Ltd et les jetons de présence comme membre du conseil de surveillance de la Compagnie G. Couillard & Cie appartiendront en propre à M. C. F. Mallet. »

16 janvier 1856
D'A. Grandchamp Fils, Rouen : Mentionne article paru dans Le Siècle (sans doute sur la société appartenant à Couillard ou sur l'Anglo-French Steam Ship Cy Ldt) et un autre article paru dans La Normandie.

18 janvier 1856
De P. de Winton, Carnarvon : Affaire des ardoisières. Procès entre H. Worms et M. Jullien. Compte-rendu d'un interrogatoire mené auprès de P. de Winton, associé de M. Thomas et chargé, selon les dires de M. Jullien, de construire des machines à fabriquer des ardoises.

20 janvier
A Henry Josse, Hte Worms Grimsby : « Mines - J'ai lu avec intérêt tout ce que vous me dites sur les démarches et recommandations faites auprès des mineurs. Maintenant que Smith est établi comme notre agent aux mines, je dois espérer que nous ne recevrons que de beau et bon charbon, bien exempt de menus. Recommandez à Smith une grande sévérité, et dites-lui de prendre de préférence du Darley main, Hogland Elsecar et Worsboro, qui soignent leur travail mieux que Ies autres. Quand on verra cette préférence, les autres mines se mettront à la hauteur et travailleront mieux. Je ne puis trop vous recommander ces détails et compte sur vous pour une bonne exécution. Soyez impitoyable pour le Wombwell et tous autres qui ne voudront pas bien faire. Refusez absolument leur charbon. C'est le seul moyen. »

22 janvier 1856
D'A. Grandchamp Fils, Rouen : « Nous sommes fortement établis à Dieppe, nous pouvons faire par cette voie mieux que qui ce soit. J'ai loué dans la gare tous les terrains disponibles. »

24 janvier 1856
D'A. Grandchamp Fils, Rouen : « Avec les charbons de Grimsby et les hélices, nous sommes maîtres du marché de Paris. Nous n'avons rien à redouter de Dehaynain. » Grandchamp désire que Dieppe et la rivière soient bientôt insuffisants pour alimenter la Compagnie parisienne.

28 janvier 1856
A Théodore Bouscasse, Bordeaux : « Ma maison Hte Worms est installée à Grimsby, port où viennent s'embarquer les charbons du South Yorkshire, que nous appelions charbons de Hull. »
A Henry Josse, Hte Worms Grimsby : « M. Worms m'a annoncé votre installation à Grimsby. J'espère que nous ne tarderons pas à vous tailler de la besogne, mais, malheureusement, j'apprends que votre port n'offre pas encore de grandes ressources en navires. J'ai besoin d'un navire de 2 à 300 tonnes pour Bordeaux. Voyez à me le procurer. [...] Je dois appeler dès aujourd'hui votre attention sur la mesure de ces nouveaux charbons. D'abord, j'oubliais de vous dire que le chargement que je demande pour Bordeaux est charbon gros à vapeur, pareil à celui que MM. Martin Samuelson & Cie, de Hull, m'ont expédié pour le navire "Sainte Croix". Revenons à la mesure. Je dois vous dire que deux ou trois chargements, que nous avons reçus déjà de Hull, ont laissé du déficit au lieu du boni que nous sommes habitués à trouver sur le Sunderland et Newcastle. [...] J'insiste fortement sur ce point capital pour nous - peu important au fond pour la mine... »

29 janvier 1856
A A. Grandchamp Fils, Rouen : « Je possède votre lettre d'hier. Nous devons, au contraire de votre dire, nous occuper de Boulogne et de la rivière, car je vous dis sérieusement que, avant peu, j'espère que la voie de Dieppe sera insuffisante à notre mouvement. Couillard a déjà quelques affaires en train, et nous ne tarderons pas à faire des marchés à l'année. Un ami m'avait dit que Dehaynin s'occupe de monter une canonnerie belge avec la Société, mais, si comme on vous le dit, la Belgique augmente ses prix de 5 % par hecto, la concurrence ne sera pas redoutable. Il nous faut absolument du charbon de Hull. Voyez donc à nous en adresser de suite quelques wagons si vous en avez. [...] »

30 janvier 1856
De Théodore Bouscasse, Bordeaux : Projet de traité avec le Chemin de fer du Midi, adresse un exemplaire annoté à l'encre rouge pour examen et expose les nouvelles conditions.
Entre Hypolite Worms et les Chemins de fer du Midi : Accord. 3 projets [non signés ni datés - le plus récent, corrigé à l'encre rouge, semble correspondre à la version mentionnée ci-dessus, raison pour laquelle ces documents sont classés ici - voir le 24 février 1856].

2 février 1856
A Henry Josse, Hte Worms Grimsby : « Vous devez à présent chercher un bureau modeste et ne pas vous engager pour longtemps avec le propriétaire, car M. Watkin doit me faire construire un bureau, rapproché du centre des affaires. Arrangez donc pour le mieux ce détail. Je vais écrire à M. Watkin pour lui demander de me construire un bureau aux docks. En attendant, voyez à vous arranger avec un courtier ou autre pour vous établir provisoirement. »

3 février 1856
A John Chapman & Cie, Londres : « Je voudrais aussi avoir une prompte solution au sujet de mes deux hélices dont le premier sera en état de prendre la mer avant 15 jours. Si la Compagnie se décidait à les prendre, je suis en mesure de conclure immédiatement une affaire pour transporter, de suite, 30 à 35 mille tonnes de charbon pour une année. [...] une prompte décision et si la Compagnie n'acceptait pas ma proposition, donnez-moi un conseil, je veux trouver un acheteur pour un ou deux bateaux et je serais l'affréteur à de bonnes conditions pour la personne qui traiterait. Je m'engagerais pour une année. Si je devais garder mes bateaux, la Compagnie anglo-française consentirait-elle à me donner une subvention ou une diminution dans le prix du charbon pour la première année, si je m'engageais à prendre immédiatement le charbon pour mes deux bateaux qui seraient attachés au port de Grimsby. »

4 février 1856
A Ed. Watkin, directeur général du Chemin de fer de Manchester, Sheffield & Lincolnshire, Manchester : Difficultés de chargement des navires au port de Grimsby. Réservation d'un emplacement pour la location d'un bureau. « Le prix du charbon a été fixé entre nous à 9/6 la tonne, escompte 2% pour argent comptant ou valeur à 2 mois. Ce prix est en conséquence de l'engagement que j'ai souscrit de prendre 20.000 tonnes de vos charbons en 12 mois. Il doit donc rester entendu que nul autre que moi ne pourra obtenir de vos charbons aux mêmes prix. » Insiste pour amener la Compagnie anglo-française à revenir sur sa décision du meeting du 29 décembre dernier, et la décider à accepter les deux screw colliers proposés à la vente. « J'ai réduit mes prétentions comme prix et celui de £ 13.000, chaque, est assurément très raisonnable. Au moyen de ces deux bateaux, dont l'un sera prêt dans 15 jours, je m'engage à commencer de suite un trafic important et à donner la vie au port de Grimsby. Si elle veut m'acheter mes deux bateaux à mon prix, je pourrais m'engager à prendre 30.000 tonnes de charbon au lieu de 20.000 tonnes, et probablement 35 à 40.000 tonnes, dans les 12 premiers mois. Si ce concours me fait faute, au lieu d'affecter [les hélices] spécialement aux charbons et au port de Grimsby, je devrais les utiliser avec les propriétaires d'autres mines. » Contacts pris à Paris relativement à des combinaisons de la plus haute importance pour la Compagnie anglo-française.
A Gustave Couillard & Cie, Paris : « Je vous vends de 12 à 18.000 tonnes charbon à vapeur, du South Yorkshire, embarquées à Grimsby, sans aucune garantie de ma part quant à la qualité, et livrées au port de Dieppe dans un délai de douze mois, ou à Rouen, comme il sera dit plus bas, au prix de 27,50. Ces charbons, que je vous vends, seront transportés à Dieppe [ou à Rouen] par le premier prêt des hélices que j'ai en construction à Hull. »
De Théodore Bouscasse, Bordeaux : « Il est sérieusement question d'établir une ou deux lignes de paquebots transatlantiques à Bordeaux ; elles seraient concédées aux Messageries impériales. Si ce projet se réalise, en joignant ce nouvel agent de consommation de houille aux lignes de chemins de fer exécutées ou qui vont l'être, je serai de votre avis et trouverai que la place de Bordeaux devient intéressante pour nous. »

5 février 1856
Aux Messageries impériales, Paris : « II me reste à vous entretenir [des] charbons du South Yorkshire qui s'embarquent à Grimsby, et dont je vous ai déjà adressé, à Constantinople, deux chargements d'essai, l'un par "Ferronia", l'autre par "Marchant", en novembre dernier. Ils présentent une économie notable de consommation sur les charbons de Newcastle, et les menus ne dépassent pas une proportion de 6 à 8%. Enfin, le port de Grimsby, moins élevé dans le nord que Newcastle, présente une grande économie sur le prix des frets, économie que j'estime de 2 à 3 livres par keel. Mais les navires y sont encore rares. Je compte à prochaine occasion vous en adresser un chargement à Marseille, et là, mieux que partout ailleurs, vous pourrez vous rendre compte exact des qualités que j'attribue à ce charbon.

6 février 1856
A Théodore Bouscasse, Bordeaux : « L'affaire du Midi est manquée, sans doute pour le moment, mais je ne désespère nullement de voir ces Messieurs revenir à nous... mais dussions-nous manquer ces affaires de chemin de fer, que j'ambitionne cependant, vous ne devez nullement jeter le manche après la cognée et je considère qu'avant 6 mois, si ce n'est dans 2 ou 3 mois, le charbon de Grimsby et mes hélices (le premier est affecté à Dieppe et Rouen) nous mettrons à même de faire des affaires importantes sur votre place. Je compte faire une rude concurrence au Sunderland et la qualité supérieure du Grimsby comme le peu de menu et la différence sur les frets doivent nous rendre la tâche facile. » Allusion à la rareté des navires dans le port de Grimsby, rareté qui a déjà été signalée à plusieurs reprises dans la correspondance d'Hypolite Worms.
Entre Hypolite Worms et la Compagnie des chemins de fer du Midi, Bordeaux : Projet de traité [non daté, classé ici en raison de la référence faite dans le courrier ci-dessus, du 6 février 1856, à une affaire ratée avec le Midi concernant un projet de liaison maritime avec Grimsby - à noter toutefois que Hypolite Worms manifeste son intention d'ouvrir une agence à Grimsby, laquelle fonctionne depuis janvier 1856]. Création par Hypolite Worms d'une ligne régulière de bateaux à vapeur entre Bordeaux et Grimsby, avec desserte éventuelle des ports de la Baltique.
A C. M. Palmer, Newcastle : « Je suis tout disposé à donner suite à l'affaire charbon à gaz, pour Paris, et à la faire de compte à ½ avec M. Palmer. M. Palmer doit savoir que Dieppe, qui déjà reçoit beaucoup de charbons pour Rouen et va en recevoir pour Paris, est un port insuffisant. Nous devrons faire venir des quantités considérables par Rouen. Le port de Boulogne nous offrira plus tard de grandes ressources, [mais] ce n'est que dans deux ans que l'on pourra songer à Boulogne par les hélices. Je doute que [Saint-Valéry-sur-Somme] puisse recevoir des hélices. Les charbons belges à gaz reviennent encore bien au-dessous des charbons anglais. Mais le rendement en gaz, et la qualité des cokes résultant des charbons anglais, sont bien supérieurs à ceux des belges. Je n'agis que pour le compte de la Compagnie charbonnière "G. Couillard & Cie", dont je fais partie, mais qui seule a le droit de vendre sur le marché de Paris. »

7 février 1856
A Gustave Couillard & Cie, Paris : « Je vous vends de douze à dix-huit mille tonnes, à mon option, charbons Best Well Screened South Yorkshire Hard Steam Coals, embarqués à Grimsby, sans aucune garantie de ma part quant à la qualité, et livrées au port de Dieppe, dans un délai de douze mois, ou à Rouen, comme il sera dit plus bas, au prix de [...]. Ces charbons que je vous vends seront transportés, à Dieppe, par le premier prêt des hélices, que j'ai en construction à Hull. »

8 février 1856
De Gustave Couillard & Cie, Paris : Acceptation de l'offre du 7 février 1856.

9 février 1856
De Martin Samuelson & Co. : « Your second vessel was launched successfully this morning. »
De Bo Rostand & Cie, Marseille : « Nous prenons note de ce que vous nous marquez au sujet des affaires de charbon qui se font sur votre place. Il se consomme des quantités très importantes en dehors des compagnies, soit pour les autres compagnies de bateaux à vapeur dont le nombre augmente tous les jours, soit pour la consommation locale pour laquelle les charbons anglais ont en temps ordinaire une très forte marge sur les charbons du pays. Les affaires importantes, qui se font pour l'Italie, l'Espagne et l'Afrique sont encore un grand aliment pour le commerce du charbon. Si vous avez encore l'intention de donner suite aux projets que vous aviez communiqués à notre Sieur Rostand durant son séjour à Paris, nous vous ferons préparer un travail complet sur cette affaire. »

10 février 1856
A M. Camau, Paris : « Si vous achetez un ou deux de mes hélices pour votre compte personnel, sans participation de ma part, il reste convenu que vous devrez affecter le premier prêt de ces navires à l'exécution de mon marché pour Dieppe et Rouen, avec G. Couillard & Cie, en date du 7/3 courant. [Si] vous m'achetez les un ou deux bateaux en compte à demi avec moi, nous resterions chargés de l'exécution dudit marché en participation pour le tout. Vous remarquerez que le coût de ces navires est augmenté ici de 30 à 35.000 francs pour droit de francisation. »

12 février 1856
A Jules Goudchaux, Nancy : Concerne les cautionnements pour deux adjudications du ministère de la Marine et des Colonies - 5.000 F pour Shanghai, 30.000 F pour Alger. « Si vous avez des ventes françaises, vous conviendrait-il de les affecter à mes deux cautionnements. » H. Worms obtiendra celle d'Alger, mais celle de Shanghai sera donnée à Jackson.
A Smith Ellison & Cie, Grimsby : « J'ai l'honneur de vous donner avis que j'établis ma Maison "Hte Worms" sur votre place, et que M. H. Josse est mon agent pour affréter et charger les navires, et suivre toutes autres opérations commerciales dont je pourrai le charger. Je prends la liberté d'accréditer auprès de vous M. H. Josse, vous priant de vouloir bien lui compter en espèces les sommes que je vous adresserai moi-même en valeurs sur Londres, ou le produit des valeurs qu'il pourrait vous remettre à la négociation sous ma responsabilité. Vous voudrez bien me faire connaître les conditions auxquelles vous m'ouvririez un compte chez vous, Messieurs. Sous ce pli je vous remets dès aujourd'hui £ 400 et, de plus, je prie MM. Martin Samuelson & Cie, de Hull, de vous verser £ 427-5-6 pour mon compte. »

13 février 1856
De l'Anglo-French Steam Ship Cy Ltd : [Extrait d'un contrat de décharge daté de 1856.] « Une proposition par écrit fut reçue de J. S. M. Hantier et C. F. Mallet, contenue dans une lettre de MM. Hantier Mallet & Cie, datée du 13 février 1856, à l'effet que les dits MM. Hantier Mallet & Cie y offraient de céder à la Compagnie le premier bateau à vapeur en fer qu'eux, les dits MM. Hantier Mallet & Cie, avaient commandé aux dits MM. Samuelson et Cie, aux conditions suivantes, à savoir 12.000 £, payables 4.000 £, du 1er au 9 mars, 4.000 £ lorsque le vaisseau serait lancé, et 4.000 £, lorsqu'il serait prêt à la voile, et les dits MM. Hantier Mallet & Cie ne devaient pas recevoir d'intérêt et devaient prendre sur eux le paiement des gages du capitaine ou maître qui surveillait la construction du dit vaisseau. » Ce même jour une lettre fut envoyée par Hypolite Worms à M. Chapman en vue de « vendre à la Compagnie deux vaisseaux en train d'être construits par MM. Samuelson & Cie et au moment d'être achevés, au prix de 13.000 £ chaque. » [Voir 16 février et 12 avril 1856.]
A John Chapman, Londres : « De tous les vins et autres produits du midi qui s'expédient sur la Hollande, Hambourg, la Baltique, et bientôt, j'espère, à Saint-Pétersbourg, et qui doivent attendre souvent et très longtemps une occasion pour compléter un chargement à destination de Hambourg, Memel, Königsberg, Swine[...], etc., je puis en prendre une très grande partie et les amener au port de Grimsby, dont les hélices continueraient le transport jusqu'aux points ci-dessus indiqués. Ces hélices revenant de Bordeaux pourraient encore prendre au Havre pour tout le nord des quantités considérables de vins de Champagne et autres denrées, qu'ils verseraient de même aux hélices de Grimsby pour tous les points indiqués. »
A Théodore Bouscasse, Bordeaux : « Faire essayer sérieusement au plus grande nombre possible d'industriels et de Compagnies à vapeur ce charbon sur lequel je fonde les plus grandes espérances... Attachez-vous donc vigoureusement à ce charbon de Grimsby (ou South Yorkshire Steam Coal) c'est là qu'est notre réussite assurée. »
D'A. Grandchamp Fils, Rouen : Il prend la moitié du contrat de 12 à 18.000 tonnes avec le gérant de la Compagnie parisienne. Il prend les dispositions nécessaires pour recevoir l'hélice de M. Worms à Dieppe.

14 février 1856
A John Chapman & Co., Londres : « Vous voyez que nos compagnies maritimes françaises se développent rapidement. On vient d'acheter 8 de vos grands steamers, il faudra du charbon pour les fournir et des hélices pour amener ce charbon dans nos ports. »

16 février 1856
De l'Anglo-French Steam Ship Cy Ltd : [Extrait d'un contrat de décharge daté de 1856.] « Une réunion des directeurs nommés dans ledit acte d'association comme les premiers et actuels directeurs de ladite Compagnie, [s'est] tenue à Dancaster, le 16 février 1856, et avant l'enregistrement formel de la Compagnie, à laquelle réunion tous les dits directeurs étaient présents, excepté les dits H. Worms, C. F. Mallet et A. Grandchamp jeune, le très honorable comte de Garborough et Robert Dymond, gentilhomme de Balton Hall, près de Rotherham, dans le comté de York, deux autres directeurs de ladite Compagnie... Ladite assemblée des directeurs convint d'accepter ladite offre desdits MM. Hantier Mallet & Cie, à condition que la Compagnie serait formellement enregistrée et ladite offre étant sanctionnée dans l'acte de la Joint Stock Company et l'acte d'association de la Compagnie, le paiement de la première échéance desdites sommes pour l'achat devait être nécessairement retardé jusqu'à l'enregistrement formel et décisif du vaisseau, ce vaisseau étant pris à la place d'un des trois vaisseaux que les dits H. Worms, J. S. M. Hantier, C. F. Mallet et A. Grandchamp jeune auraient le pouvoir de vendre à la Compagnie sous l'article fait de la convention et étant frété comme un des trois vaisseaux devant être fournis par ladite Compagnie par les dits H. Worms, J. S. M. Hantier, C. F. Mallet et A. Grandchamp jeune s'ils étaient appelés par la Compagnie à le faire aux conditions faites dans la convention et ce même vaisseau devait commercer au port de Grimsby seul comme il y était convenu... Aussitôt après l'adoption de ladite résolution et dans la même réunion des directeurs, John Chapman de Leadenhall Street, dans la cité de Londres, gentilhomme, un des directeurs présents, fit en faveur du dit Hypolite Worms une proposition verbale de vendre à la Compagnie deux vaisseaux en train de construction par MM. Samuelson & Cie... Il fut résolu qu'à condition de l'enregistrement formel de la Compagnie..., les directeurs achèteraient les 2 vaisseaux au prix de 13.000 £ chaque, pourvu que les paiements puissent se faire également à 4, 6 et 9 de la date de la livraison de chaque bâtiment en bonne condition et que ces vaisseaux ne fréquenteraient que le seul port de Grimsby, ces vaisseaux devant être frétés par M. Worms, Hantier, Mallet et Grandchamp jeune si la Compagnie l'exige aux conditions faites relativement aux 3 premiers vaisseaux qui devaient être fournis par la Compagnie dans la convention faite avec les chefs, ces 2 vaisseaux étant considérés comme les deux restants des 3 que MM. Worms, Hantier, Mallet et Grandchamp jeune ont le droit de vendre à la Compagnie selon la convention et M. Worms doit obtenir de M. Grandchamp son consentement de manière à libérer la Compagnie de toute obligation de prendre tel vaisseau de M. Grandchamp. »
De J. R. Smith, Hte Worms Cardiff : « C'est bien aux îles du Cap Vert au port de Saint-Vincent que touchent les steamers se rendant à Rio. Il y en a qui font leur charbon à Lisbonne. Il me reste à Saint-Vincent environ 69 tonnes de Nixon's Merthyr. »

18 février 1856
A Chevillotte Frères, [Brest], et à Lieutand & Cie, Toulon : H. Worms, adjudicataire pour Alger, leur fait des propositions pour des fournitures qu'ils ont à faire à Toulon, en vue d'éviter concurrence pour les frets, les navires allant à Alger ou Marseille étant les mêmes que ceux qui vont à Toulon. H. Worms se chargerait entre autres choses de leurs affrètements, voire pour Chevillotte de l'exécution de leur contrat, gardant pour lui le risque des pertes, mais partageant les bénéfices. H. Worms écrit à Lieutand & Cie qu'il a à expédier 2.000 tonnes par mois de Cardiff seulement à Marseille pour le service de la Compagnie des messageries et un millier de tonnes pour d'autres.

19 février 1856
A W. Moss, Hull : Au meeting de Doncaster il a été décidé d'acheter les 2 hélices d'H. Worms à £ 13.000 et celui de Hantier Mallet & Cie à £ 12.000.

20 février 1856
A Ed. Watkin, directeur des Chemins de fer de Manchester, Sheffield & Lincolnshire, Manchester : « J. Chapman et W. Moss m'ont instruit de la décision du dernier meeting de Duncaster. Je suis convaincu que c'est principalement à votre influence que je suis redevable de la vente de mes deux bateaux, et je vous en remercie sincèrement. Mais chaque jour me confirme d'autant plus dans ma conviction que, en cédant à votre influence, la Compagnie a sagement agi dans son intérêt. Elle ne tardera pas à juger par des faits l'importance qu'il y avait pour elle à commencer de suite ses opérations. »

21 février 1856
Entre Hte Worms, A. Grandchamp Fils et Hantier Mallet & Cie : « H. Worms s'engage à affréter pour un an le premier bateau prêt de la Compagnie anglo-française, A. Grandchamp Fils le second bateau prêt également pour un an, et Hantier Mallet & Cie le troisième bateau prêt aussi pour un an, le tout aux conditions du compromis entre les fondateurs anglais de ladite Compagnie et les trois maisons soussignées. Les trois maisons s'engagent à faire naviguer chacune leur bateau sur Grimsby, pendant ce délai d'un an qui commencera, pour chaque maison, le jour où la Compagnie mettra le navire à sa disposition, c'est-à-dire aussitôt prêt. »

23 février 1856
A Troysi, Naples : « Je viens d'établir ma maison dans ce dernier port [Grimsby] qui par suite d'une association puissante anglo-française, va prendre une importance considérable. »

24 février 1856
A Théodore Bouscasse, Bordeaux : Alger. « Je cherche à concentrer dans mes mains les ordres des fournisseurs à Toulon de Cardiff et Newcastle pour éviter concurrence fâcheuse sur les frets. Déjà je suis sûr du plus important, celui de Newcastle. »
Entre Hypolite Worms et M. Surell, Chemins de fer du Midi, Paris : Traité pour la fourniture de houilles anglaises. Accord ratifié par Émile Pereire. H. Worms s'engage à fournir à la Compagnie, annuellement et au choix, 10 à 20.000 tonnes de charbon Cardiff. La durée du contrat est de 3 ans, à partir du 20 juin 1856, avec faculté de la porter à 6 années. Les transports seront faits par navires à vapeur ou par navires à voiles, au choix de M. Worms, sans aucune différence dans le prix. Dans le cas où M. Worms utiliserait des navires à hélice, les Chemins de fer du Midi pourraient s'en servir au retour si, leur trafic venant à se développer, ils avaient à transporter des marchandises de Bordeaux à Cardiff. Cette disposition n'a d'ailleurs d'autre but que de constater un accord de principe, les moyens d'exécution restant à débattre ultérieurement.

25 février 1856
Aux Messageries impériales, Paris : « Depuis mes premières ouvertures, j'ai traité pour 18.000 tonnes charbon à livrer à Dieppe ; 25 à 30.000 tonnes charbon à livrer à Bordeaux, et je suis en pourparlers pour 15 à 20.000 tonnes à livrer à Nantes. Le premier navire doit arriver à Dieppe sous quinzaine de jours ; on pourrait donc immédiatement s'emparer de grandes parties des transports du midi, de la Bretagne et du centre, de Paris et du nord de la France, à destination de la Hollande, Hambourg, la Baltique et tout le nord de l'Europe - et plus tard, se retournant vers le midi, s'assurer, des mêmes points de départ, un mouvement considérable de transport pour l'Algérie, la Méditerranée, le Levant, sauf à créer des navires d'une plus grande capacité. Les hélices partant de nos trois ports principaux, offriraient au commerce en général cet avantage considérable de pouvoir enlever régulièrement et transporter à destination à jour fixe, les quantités petites ou fortes, sans perdre le temps de la cueillette. Arrivées à Grimsby, ces parties de marchandises compléteraient le chargement des lignes des vapeurs déjà existants au dit port pour Rotterdam, Hambourg, Copenhague, Pillau, Königsberg, Memel, Riga, Revel, Cronstadt, Saint-Pétersbourg, Gothembourg, Christiandsand et Christiana. La Compagnie North of Europe Steam Navigation serait trop heureuse de nous prêter son concours. »
A C. M. Palmer, Newcastle : « M. Pring me fait part des ouvertures qui vous ont été faites, de Paris, pour la fourniture de 200 mille tonnes charbon à gaz. C'est une grosse affaire que de substituer le charbon anglais au charbon belge, et qu'il convient d'attendre encore. Je vais avoir besoin pour un an, d'un screw collier de 5 à 700 ou 800 tonnes de port. Avez-vous quelque proposition à me faire ? »
A A. Grandchamp Fils, Rouen : « Nous sommes également d'accord, vous et moi, que, par suite de ma vente de deux hélices à la Compagnie de Grimsby, le second bateau que vous aviez commandé à MM. Samuelson & Cie reste pour mon compte et que vous me le cédez au lieu d'avoir à l'appliquer à la Compagnie. [...] Il reste entendu cependant que tout ce qui précède n'aura force et valeur que tant et autant que l'achat, encore conditionnel, de mes deux hélices, par la Compagnie anglo-française, sera ratifié par les directeurs bien constitués. Autrement nous conserverions nos positions respectives, telles quelles étaient antérieurement à ma vente conditionnelle. »

26 février 1856
A Théodore Bouscasse, Bordeaux : Chemins de fer. « J'ai conclu avec Orléans 6 à 12.000 tonnes par an, le Midi 15 à 20.000. »
Entre Hypolite Worms et Camille Polonceau, Chemin de fer de Paris à Orléans : Convention [non datée, classée ici en raison de la référence faite à ce marché dans la note ci-dessus adressée à Théodore Bouscasse]. « MM. Worms et Cie s'engagent envers M. Polonceau qui l'accepte, à lui livrer, à Bordeaux, du 1er mai prochain au 30 avril 1857, la quantité de 6.000 tonnes de charbon anglais, dont 5.500 tonnes de charbon Coffyn, tout venant et 500 tonnes de gros charbon maigre, de nature analogue à celle du charbon Graigola et de même qualité. Les livraisons auront lieu mensuellement à raison de 1.500 tonnes environ par trimestre. Elles commenceront dans le courant du mois de mai prochain... »

27 février 1856
A Théodore Bouscasse, Bordeaux : H. Worms compte que le charbon expédié par Grimsby fera réaliser aux consommateurs de Bordeaux une économie sur le Lambton (et moins de menus) et sur celui de Sunderland.

28 février 1856
Des Messageries impériales, Paris : Combinaisons pour rattacher, par des services spéciaux et par des correspondances avec la Compagnie North of Europe Steam Navigation, les ports du nord de l'Europe à ceux des ports de la Méditerranée par Grimsby. « Un premier examen nous a fait reconnaître qu'une pareille combinaison n'aurait rien d'impraticable et pourrait être exploitée avec avantage pour les intérêts divers qui se grouperaient pour l'accomplir. Malheureusement, nous poursuivons, en ce moment, auprès de notre gouvernement, des arrangements de la plus haute importance, relatifs à la création de services postaux transatlantiques. »

1er mars 1856
De Théodore Bouscasse, Bordeaux : « Les affaires sont mauvaises à Bordeaux ! »

6 mars 1856
A M. Cartwright, Londres : Proposition de prendre en affrètement le screw-collier d'un ami dudit Cartwright pour 12 mois pour des voyages de Cardiff à Bordeaux.
A C. M. Palmer, Newcastle : « Les grandes compagnies de gaz ne se décideront pas encore à traiter pour charbon anglais. Je me suis occupé de traiter d'autres affaires et je crois pouvoir en terminer une première de 30.000 tonnes environ. Je vous demande si vous voulez vous engager envers moi dans conditions suivantes : me livrer 30/40.000 tonnes charbon à gaz à Dieppe et/ou Rouen à mon option (à livrer dans une année à partir du 15 avril par hélices vous appartenant). Mes hélices ne seront pas disponibles avant quelques mois d'ici ou du moins les premières ont déjà leur emploi (ce serait un acheminement vers des affaires plus considérables avec les grandes compagnies et j'aurai alors des hélices prêtes). »
De Bravet Oncle, Marseille : Insiste pour que M. Worms fasse des démarches auprès de l'administration des Messageries impériales à Paris pour obtenir des prêts de charbon. Cela faciliterait bien des affaires, en particulier avec M. Pastre.

7 mars 1856
Destinataire non précisé : « Mes marchés Orléans et Midi sont enfin terminés tous deux. »
A. Grandchamp Fils, Rouen, et à Hantier Mallet & Cie, Le Havre : Des essais faits à Paris sur le charbon Grimsby indiquent, contrairement à son attente, une combustion plus rapide que celle de Newcastle et partant, moins d'économie. En présence des expériences faites par eux, il ne peut admettre la réalité des résultats constatés à Paris. Recommandations sérieuses à faire de suite à Watkin pour recevoir toujours la même qualité et les meilleurs, « autrement ce serait tout compromettre dès le début ».

9 mars 1856
A M. Cartwright, Londres : H. Worms rejette la proposition de prendre en affrètement le screw-collier dont il était question dans la lettre du 6 mars 1856.

10 mars 1856
D'A. Grandchamp Fils, Rouen : Confirme la bonne opinion du charbon South Yorkshire. Bordeaux a essayé (en l'air) un premier chargement, mais cependant demande à H. Worms des marchés pour cette provenance. Le charbon a donc été trouvé de bonne qualité.

13 mars 1856
De l'Anglo-French Steam Ship Cy Ltd, Great Grimsby : Statuts en anglais, datés du 16 février 1856. La société est complètement enregistrée le 13 mars 1856. Capital de 100.000 Livres, divisé en 10.000 actions. Siège à Great Grimsby. Le R.H. comte de Yarborough est nommé président du bureau des directeurs. La société a pour objet statutaire la construction, l'achat et l'affrètement des navires à vapeur ou autres, le commerce et la navigation entre les ports français et les ports anglais, ou toute autre opération s'y rattachant, mais, dans les conventions préliminaires, il est précisé qu'un de ses buts serait le développement de l'exportation vers la France des charbons de South Yorkshire et que M. Worms et ses amis feraient tous leurs efforts pour introduire ce charbon sur le marché français et y développer sa consommation. Il avait été convenu en outre : 1°) que M. Worms, M. Grandchamp et MM. Hantier Mallet & Cie souscriraient, réunis, le tiers du capital, soit chacun un peu plus de £ 11.111 ; 2°) que la Compagnie accorderait aux intéressés français la nomination de 4 directeurs sur 10, 3 des directeurs devant être H. Worms, M. Grandchamp et F. Mallet et le quatrième un Anglais choisi à la pluralité de leurs voix ; leur choix se porte sur M. John Chapman de la maison John Chapman & Cie de Londres ; 3°) que 9 navires à hélice seraient affectés immédiatement par la société au transport des charbons et toutes autres sortes de marchandises, pour toutes destinations, mais qu'un tiers de ces streamers serait réservé au trafic maritime du port de Great Grimsby, à l'exclusion de tout autre du Royaume-Uni et de l'Irlande ; 4°) que H. Worms et ses amis auraient la faculté de vendre à la société, à un prix déterminé d'avance dans les accords préliminaires, 3 des navires qu'ils avaient commandés à MM. Samuelson & Cie ; 5°) que H. Worms et ses amis auraient toujours la préférence pour l'affrètement des 9 navires de la Compagnie. H. Worms convient avec Hantier Mallet & Cie et avec M. Grandchamp que tous les avantages que la société est tenue de leur accorder seront divisés entre eux trois en portions égales. »
H. Worms accepte une seconde offre [Cartwright] d'affrètement d'un screw steam ship pendant 12 mois pour des voyages de Cardiff à Bordeaux, navire baptisé "Vulture". L'affrètement est fait pour satisfaire aux marchés en charbon Cardiff avec le chemin de fer du Midi et d'Orléans.

14 mars 1856
De M. Cartwright, Londres, à J. R. Smith, Hte Worms Cardiff : « Je suis très contrarié d'apprendre qu'il y a possibilité que M. Worms prendra les charbons de Coffin pour son contrat de Bordeaux. Vous savez que, depuis quelques mois, j'ai tâché par une voie privée de lui affréter deux steamers et que j'ai fait plusieurs voyages à Londres pour effectuer un affrètement, croyant toujours que M. Worms prendrait mes charbons. Je ne vous demande qu'un prix très bas, dans l'attente de faire des affaires ensemble et vu que les charbons sont de même veine, et de la même qualité, et qu'ils touchent à ceux de Coffin, je me considérerai très mal rémunéré si M. Worms ne les prend pas. »

15 mars 1856
Aux administrateurs de la Compagnie des usines à gaz réunies, Paris, C. M. Palmer - Palmer est venu à Paris pour s'entendre avec H. Worms sur cette affaire : « Je vous offre de vous fournir les quantités suivantes de charbon à gaz de mes mines de Newcastle : 50.000 tonnes pendant une première année commençant le premier mai, 100.000 tonnes l'année suivante, 200.000 tonnes et au-dessus, la troisième année, et pendant deux autres années, l'ensemble du marché embrassant ainsi une période de cinq années. Mes livraisons auraient lieu soit à Batignolles par le chemin de fer de l'Ouest, soit à La Chapelle par le chemin de fer du Nord, soit à la Villette par bateaux, soit à Asnières ou autres points [...] de Paris. Vous voudrez bien me faire connaître votre réponse au domicile de Monsieur Bowes à Paris, n° 7, rue de Berlin. »
De M. Cartwright : « I am in reception of your favour of the 13th. You omitted to affix your signature to the charter party of the "Vulture" which I return for that purpose you will please forward by next mail to M. Smith at Cardiff. [...] I do not claim any brokerage in the transaction relying upon your taking the 10.000 tons of coal which I understood from M. Smith you would do. »

16 mars 1856
A A. Grandchamp Fils, Rouen : H. Worms s'entend avec lui et Hantier Mallet & Cie pour grouper leurs achats de charbons en Angleterre (c'est Hypolite Worms qui fait les contrats tant en son nom qu'en celui de ses amis. « J'ai été occupé depuis 3 jours avec Palmer qui est venu à Paris, pour voir à traiter avec la Compagnie du gaz réunie ; je crois l'affaire possible, j'ai fait signer par Palmer une proposition à cette Compagnie qui aura à nous faire connaître ses intentions. »

17 mars 1856
D'A. Grandchamp Fils, Rouen : « J'en tombe de mon haut ! En voilà un coup de maître, parole d'honneur, il n'y a que vous qui êtes capable de faire des tours de force pareils. Les gens de Dawson (ou Davison) nous ont bien ennuyés mais vous prenez une revanche éclatante... Je vous adresse sous ce pli le traité avec Davison's que Mallet m'a envoyé. »

18 mars 1856
De W. Moss, Hull : « La Société est maintenant complètement enregistrée. Its date of incorporation is 13 inst. »

20 mars 1856
D'Hte Worms Cardiff, représenté par J. R. Smith : Charte-partie entre John Viret Gosch [ou Gooch], de Londres, propriétaire du screw-steamer "Vulture", de 345 tonneaux de port, et Hypolite Worms, pour un transport de charbon, à destination de Bordeaux.
D'Hte Worms Great Grimsby, représenté par H. Josse : Idem que précédent.
A Hantier Mallet & Cie, Le Havre : « La Compagnie anglo-française est constituée en date du 13 courant. »

22 mars 1856
Du ministère de la Marine et des Colonies, Paris : Marchés approuvés - 6.000 à 7.000 tonneaux pour Alger et 1.000 à 1 300 tonneaux pour Milo.

23 mars 1856
A Arthur Pring, Hte Worms Newcastle : M. Palmer a reçu de la Compagnie du gaz un ordre pour un petit chargement d'essai de son charbon à gaz. « Entendez-vous avec lui et expédiez sur Dieppe ! »

24 mars 1856
[Destinataire inconnu] : « Cette déclaration faite, M., j'ajoute que dès demain, je vais remettre votre lettre du 22 avec son contenu à mon avocat... En outre, et comme il ne peut nullement me convenir de garder la représentation d'une personne qui, sans examen préalable et sans tenir compte des preuves de dévouement et des services que je lui ai toujours rendus, me lance des accusations injurieuses, je vous invite à me donner au plus tôt un successeur. Je vous salue avec [telle] considération que de raison. Si vous aviez eu le jugement et le bon sens qui vous manquent, vous auriez peut-être cherché à concilier les insinuations outrageantes [...]. »

26 mars 1856
De W. Moss, Hull : Joint P.V. de réunion du 19 mars 1856. « The right honorable of Yarborough » est nommé président du board of directors. T.H. Lewis est nommé capitaine d'"Eugénie", George Miller du "Napoléon" et P.F. Poingdestre du "Victoria". »

29 mars 1856
A Théodore Bouscasse, Bordeaux : Envoi de la charte-partie du "Vulture".

Avril 1856
La correspondance comporte une liasse de documents relatifs aux débours de différents voyages du steamer "Eugénie" (dont le premier voyage s'effectue en avril 1856).

1er avril 1856
A M. Bowes, 7, rue de Berlin, Paris : « J'ai l'honneur de vous donner avis que mon agent de Newcastle, de concert avec M. Palmer, vient d'affréter un navire pour transporter à Dieppe le chargement de charbon à gaz que doivent essayer les usines de Paris. M. G. Couillard, gérant de notre Compagnie charbonnière à Paris, s'occupera des détails nécessaires pour la livraison de ce chargement et il aura l'honneur de vous voir lorsque le navire commencera à débarquer à Dieppe. »
A Paul Ladmirault Jeune, Nantes : « Je reçois votre lettre d'hier. Je regrette que vous ne puissiez pas venir à Paris. Une affaire de 40.000 tonnes charbon vaut la peine d'être discutée. D'autant qu'elle ne pouvait se faire en bonnes conditions que par hélice, et j'avais bien des questions à vous adresser à ce sujet. »
A Phocion Roque, chargé d'affaires de Grèce à Paris : « J'ai reçu la lettre que vous m'avez fait l'honneur de me remettre de M. le Ministre de l'Intérieur du royaume de Grèce. II est regrettable que le gouvernement grec ait dû laisser si longtemps en suspens les propositions que j'avais eu l'honneur de lui soumettre pour la construction du chemin de fer du Pirée à Athènes. Dans cet intervalle, les personnes que j'avais rattachées à cette entreprise ont changé d'idée et porté leurs vues ailleurs. Cependant, ne voulant pas, autant que cela dépend de moi, abandonner cette affaire, j'ai cru bien faire d'en entretenir une maison grecque, haut placée dans le commerce à Londres, la Maison Spartali & Cie. Je lui ai adressé les lettres de M. le Ministre de l'Intérieur et tous les documents à l'appui, pouvant l'éclairer sur l'entreprise et j'aurai prochainement l'honneur de vous entretenir du résultat de cette démarche. »

4 avril 1856
A l'aide de camp de service auprès de sa Majesté l'Empereur, Les Tuileries, Paris : « Je me suis présenté au château pour avoir l'honneur de vous déposer moi-même les pétitions ci-jointes. N'ayant pas été assez heureux pour vous rencontrer, je prends la liberté de vous les faire remettre. Ces pétitions n'ont point pour but un intérêt personnel ; elles sont relatives à un objet important pour le commerce et pour l'industrie de la France ; elles sont revêtues des signatures des Maisons les plus honorables du Havre et de Rouen. J'ose espérer, Monsieur, que ces motifs vous paraîtront assez considérables pour hâter, autant qu'il dépendra de vous, le moment où ces pétitions d'intérêt général pourront être soumises à la sollicitude de sa Majesté, l'Empereur. »

5 avril 1856
A J. R. Smith, Hte Worms Cardiff : Hélices : « J'attends réponse à mes offres, mais pour celui de 600 tonnes je n'offre plus que 12 F de fret de Cardiff à Nantes. »
De Saige, ingénieur en chef du matériel et de la traction de la Compagnie des chemins de fer du Midi et du canal latéral à la Garonne : En vertu du marché du 24 février 1856 avise H. Worms que celui-ci aura à livrer à la Compagnie du Midi pendant l'année commençant le 20 juin 1856 et finissant le 20 juin 1857 la quantité totale de vingt milles tonnes, soit 1 600 tonnes par mois.

7 avril 1856
A l'ingénieur en chef du matériel et de l'attraction des chemins de fer du Midi, Bordeaux : « J'aurai à vous livrer du 20 juin prochain au 20 juin 1857 la quantité totale de 20.000 tonnes houille, soit une quantité de 1.600 tonnes par mois, divisée [en] 1.000 tonnes de houille grasse, 600 tonnes de houille maigre... Quant aux reproches que vous jugez à propos de m'adresser pour une fourniture de 6.000 tonnes, commencée en novembre 1854 et terminée en octobre 1855, et sur laquelle, jusqu'à ce jour, jamais aucune plainte n'avait été articulée, je vous répète, Monsieur, qu'ils ne sont nullement fondés... Je dois à moi-même de relever un ton de menace et de reproche que je n'ai jamais eu à subir de personne depuis sept ans que je traite honorablement avec le commerce, le gouvernement ou les compagnies les plus importantes de notre pays. »
A Phocion Roque, chargé d'affaires de Grèce, 20, rue du Cirque, Paris : Construction d'un chemin de fer du Pirée à Athènes. « Je suis prêt, comme par le passé, à contracter avec le gouvernement grec. Quant aux détails du contrat à intervenir, je n'ai qu'à me référer au contenu de la lettre que, sous la date du 10 septembre 1855, j'avais l'honneur d'adresser à Paris, à M. Spiliotakis, secrétaire général du ministère de l'Intérieur de la Grèce. Cette lettre acceptait quelques modifications que votre gouvernement avait désiré apporter à mes propositions du 4 juillet 1855, et arrêtait définitivement les conditions auxquelles j'étais et suis encore prêt à traiter pour la construction du chemin de fer projeté. »
De Bravet Oncle, Marseille : « Autant ces messieurs [les chefs des Messageries] se croyaient puissants lorsqu'ils s'arrogeaient le droit de prêter à V[incent] autant ils comprennent qu'ils ont peu de pouvoir depuis que l'ordre de vous livrer leur a été donné de Paris. »

8 avril 1856
De Théodore Bouscasse, Bordeaux : Résultats des essais faits avec le Grimsby.

9 avril 1856
Du ministère de la Marine et des Colonies, Paris : Marchés approuvés - 3.000 tonneaux supplémentaires pour Alger et 4 400 à 5.000 tonneaux pour Milo.
De Paul Ladmirault, Nantes : Ordre d'un raffineur pour sa consommation de 6 mois, soit 40 tonneaux par jour.
D'Hte Worms Cardiff : Certificat de transport de 608 tonnes de charbon, première qualité, sur le screw-steamer "Vulture", à destination de Bordeaux.

10 avril 1856
A Théodore Bouscasse, Bordeaux : H. Worms et ses associés du Havre et de Rouen sont à Grimsby et vont décider là de l'emploi des premières hélices prêtes.
De Théodore Bouscasse, Bordeaux : « Les grandes affaires avec les compagnies de chemin de fer peuvent avoir des conséquences immenses pour vos intérêts et nous donnent une puissance qui écrase nos rivaux. »
De Paul Ladmirault, Nantes : « J'ai vendu aujourd'hui 300 tonneaux Nixon's Merthyr à un prix qui ne me laisse presque rien. » Il demande une réduction à H. Worms.

11 avril 1856
A J. R. Smith, Hte Worms Cardiff : « Je reçois... votre dépêche électrique annonçant le départ du "Vulture" avec 608 tonnes. »
A la même époque, H. Worms engage Bordeaux à vendre du Grimsby : « J'aurai des hélices pour tout cela », et écrit à Paul Ladmirault que l'expérience de Bordeaux, une fois faite, il verra à expédier du charbon par hélice à Nantes. Ce n'est que par Ladmirault qu'il vend du charbon à Nantes.

12 avril 1856
A Geo Walter & Cie, Messine : Fait appel à ses services pour 3 chargements charbon vendus à la Marine à livrer dans ledit port.
1er voyage du "Eugénie", départ de Grimsby à destination de Dieppe, avec 505 tonnes de charbon environ à son bord. Conformément aux accords passés avec l'Anglo-French Steam Ship Cy au profit de laquelle H. Worms s'est dessaisi de ce navire, la Compagnie le lui loue pour une durée de 12 mois. Le "Victoria" effectuera son 1er voyage quelques jours plus tard en direction de Rouen. Son affréteur est A. Grandchamp Fils.
De l'Anglo-French Steam Ship Cy Ltd, Great Grimsby : Procès-verbal en anglais de l'assemblée générale extraordinaire. Vente par Hypolite Worms à la Compagnie des navires "Eugénie" et "Victoria" (13.000 £ chaque) ; vente par Jacques Séverin Maclou Hantier et Christophe Frédéric Mallet à la Compagnie du navire "Napoléon" (12.000 £).
Entre l'Anglo-French Steam Ship Cy Ltd, Hypolite Worms, Jacques Hantier, Frédéric Mallet et Achille Grandchamp le jeune : Contrat de décharge en anglais. Traduction en français. Vente à la Compagnie par MM. Hantier Mallet & Cie du premier bateau à vapeur en fer en cours de construction, pour leur compte, par les chantiers de MM. Samuelson & Cie, au prix de 12.000 £. Vente conjointe à la Compagnie par Hypolite Worms de 2 vaisseaux en train d'être construits par MM. Samuelson & Cie et au moment d'être achevés, au prix de 13.000 £ chaque.
De l'Anglo-French Steam Ship Cy Ltd, Great Grimsby : Charte-partie et contrat d'affrètement [en anglais] du vapeur "Eugénie" à Hypolite Worms pour une durée de 12 mois. Traduction en français. Rappel des conventions conclues entre les actionnaires anglais et français, et notamment des buts de la Compagnie, à savoir « bâtir, acheter, fréter et louer des bâtiments à vapeur et autres vaisseaux », et plus particulièrement que « 9 bateaux à vapeur à hélice devraient être de suite fournis par la Compagnie pour le transport de charbon et tout autre genre de marchandises [entre] Great Grimsby dans le comté de Lincoln et tous les autres ports de l'Angleterre d'un côté et de l'autre, [tout] port [ou] destination ; qu'un tiers au moins du nombre desdits bateaux à vapeur chargeraient et déchargeraient, partiraient et arriveraient audit port de Great Grimsby, sans toucher à aucun autre port ou endroit quelconque du Royaume-Uni, de la Grande-Bretagne et de l'Irlande... H. Worms, J. S. M. Hantier, C. F. Mallet et A. Grandchamp jeune auraient le pouvoir de fréter lesdits 9 vaisseaux quand on les aurait fournis ou un plus petit nombre si on voulait et de continuer tous ou quelques-uns de ces frets en avertissant ladite Compagnie trois mois d'avance de leur intention... » De fait, « ladite Compagnie a loué et H. Worms a pris pour le fréter le bon vaisseau (navire à hélice) ou bateau à vapeur appelé "L'Eugénie" du port de Grimsby... pour la durée de douze mois à compter du jour de la date de cette charte-partie. » Conditions financières.
De l'Anglo-French Steam Ship Cy Ltd, Grimsby : Charte-partie et contrat d'affrètement [en anglais] du vapeur "Victoria" à A. Grandchamp Fils pour une durée de 12 mois. [Pour la traduction, se reporter au document ci-dessus, dont les termes sont similaires.]
De Théodore Bouscasse, Bordeaux : « Je prends bonne note de vos autorisations de vendre du Grimsby et vais m'en occuper. »
De Protalongo & Vignolo, Gênes : « Quoique le fait nous eut prouvé déjà que M. [Zerman] était une personne très équivoque, nous étions loin de penser qu'il pût pousser l'effronterie à nier que nous ne lui avons pas envoyé les quantités de coke portées par le certificat contenu dans notre lettre 6 janvier. » Livraisons à Herman 467 tonnes ; à Savigliano 665 tonnes ; à Turin 2 088 tonnes ; à [Vigerano] 485 tonnes ; à [Novare] 416 tonnes et à [Biella] 159 tonnes, total : 3 813 tonnes, « dont M. [Zerman] doit vous rendre compte, sauf à lui compenser après les tonnes 45 415 que nous avons fait arrêter à Vigerano et Novare. Quant aux tonnes 9 200 que notre employé nous assure avoir expédié à Turin du "Prima", il n'a été pas possible d'en trouver la trace et on ne sait pas ce que ce coke est devenu. » Liste de documents remis et explications sur divers livraisons. « Nous espérons que tout cela suffira pour vous justifier complètement et pour abattre les arguments spécieux de M. Zerman. Ce qui est à déplorer, est que vous ayez eu un tel agent. »

13 avril 1856
A Martin Samuelson & Cie, Hull : "Eugénie". « Ce screw collier, tel que je l'ai vu à Dieppe, est tout à fait impropre au service d'un marchand de charbon, et jusqu'à nouvel avis de la Compagnie, vous devez immédiatement arrêter, dans la construction des autres navires, actuellement en chantier, tout ce qui a rapport aux distributions intérieures et au Water Ballast. Et, je vous déclare, dès à présent, soit en mon nom, soit au nom de la Compagnie, que je ne puis accepter à ma charge les conséquences des retards éprouvés au débarquement de "Eugénie". »

14 avril 1856
A Théodore Bouscasse, Bordeaux : « Le nombre de tonnes chargées est bien 608. Livrez-le tout au chemin de fer d'Orléans. » Il s'agit du chargement du "Vulture".
De Théodore Bouscasse, Bordeaux : « Une dépêche de Pauillac m'annonce l'arrivée du "Vulture" qui sera sur rade vers midi et demi et aura accompli son voyage en 86 ½ [heures] environ. »

16 avril 1856
A J. R. Smith, Hte Worms Cardiff : « "Vulture" arrivé à Bordeaux en 86 ½ [heures] par un temps affreux. Le capitaine pense pouvoir faire le trajet en 72 heures. »
A A. Grandchamp Fils, Rouen : « Le retard de l'"Eugénie" m'inquiète. Voilà dans quelques heures, 4 jours que ce steamer a quitté Grimsby. C'est plus de deux fois le temps pour la traversée à Dieppe. »

17 avril 1856
A John Chapman & Co., Londres : « "L'Eugénie" est arrivé en rade du Havre sans avarie, le navire s'est bien comporté en mer quoiqu'il ait été battu par une effroyable tempête. »

18 avril 1856
A J. R. Smith, Hte Worms Cardiff : « Je garde "Vulture" pour Bordeaux, mais suis disposé à prendre une autre hélice pour Dieppe, de Swansea ou Cardiff à mon choix. »
D'A. Grandchamp Fils, Rouen : « Enfin l'"Eugénie" est arrivée sur rade ici à 1 heure après midi... Elle est mouillée sur rade et entrera demain matin. La marée était à 10 heures ce matin. »

19 avril 1856
Chassé par la tempête ce steamer [l'"Eugénie"] a dépassé Dieppe et été roulé sur la rade du Havre ; il est enfin arrivé à Dieppe le 18.
De Théodore Bouscasse, Bordeaux : « Le "Vulture" a fini de décharger sans retard ni surestaries malgré l'organisation incomplète du port. »
A Théodore Bouscasse, Bordeaux : Pour une première fois le déchargement du "Vulture" a dépassé les espérances d'H. Worms, malgré les vices de la cale et de la machine, bon espoir pour les prochaines livraisons. Il doit repartir pour Cardiff et prendre un nouveau chargement.
D'A. Grandchamp Fils, Rouen : « L'"Eugénie" est entrée ce matin, par maladresse du pilote elle a été donner son beaupré sur la jetée. Avarie mais de peu d'importance. »

20 avril 1856
A J. R. Smith, Hte Worms Cardiff : « "Vulture" a dû quitter Bordeaux hier 19, tout a bien marché, il n'y a pas de surestaries et tout marchera mieux encore aux autres voyages. »

23 avril 1856
De P. Ladmirault, Nantes : « J'ai affrété les navires pour prendre 2 chargements de la mine Nixon. »

24 avril 1856
A Geo Copley, secrétaire et aux directeurs de la Compagnie franco-anglaise de navigation à vapeur, Grimsby : Rapport à la Compagnie anglo-française de Navigation à vapeur de Grimsby sur le premier voyage du vapeur à hélice "Eugénie" de Grimsby à Dieppe.
A M Bowes, Paris : « Le chargement charbon à gaz de M. Palmer, est arrivé à Dieppe, et, sous peu de jours, les premiers wagons arriveront à Paris. M. Couillard, chargé de cette affaire, aura l'honneur de vous voir demain, et de s'entendre avec vous de la suite à donner à l'opération. »
A M. Meyer, ingénieur traction chemin de fer Ouest : Proposition pour fourniture 20.000 tonnes charbon anglais à livrer au Havre ou à Dieppe.

25 avril 1856
A J. R. Smith, Hte Worms Cardiff : Cartwright. « Priez-le de continuer ses démarches pour nous procurer des hélices, car je vais en avoir besoin. »
De Paul Ladmirault, Nantes : « Je m'occupe beaucoup de la vente du chargement du [...]. On me demande de quelle mine sort ce charbon. Je le demande à Smith à Cardiff. »
D'A. Grandchamp Fils, Rouen : « Le déchargement de l'"Eugénie" nous a coûté fort cher ! »

27 avril 1856
A Ed. Watkin, directeur du Chemin de fer de la Manchester, Sheffield & Lincolnshire, Manchester : « Le résultat de tout cela est que, dans les conditions actuelles de distribution intérieure et de lestage, nos hélices ne peuvent pas naviguer avec l'économie voulue. Là est le mal : il faut y remédier de suite et sans retard, laissant de côté même pour le moment, la question de savoir qui devra supporter le dommage. Nous devons compter, mes amis et moi, que nous trouverons, de votre part, un concours loyal et efficace pour récompenser les efforts que nous faisons, au détriment de nos anciennes relations, pour introduire et acclimater en France les charbons de vos mines. Nous ne voulons pas que vous refusiez la vente de vos charbons si on vous en demande pour France. Mais nous désirons que vous teniez ferme votre prix à 11/ la tonne comme c'était le cours il y a dix mois. »
A Théodore Bouscasse, Bordeaux : « Ce steamer ("Vulture") sera sans doute demain dans votre rivière et cela marche rondement ! »
A Henry Josse, Hte Worms Grimsby : "Victoria". « Son chargement va déjà mieux que celui de "Eugénie", nous sommes en progrès, mais demandez à Copley communication de mes dernières lettres et rapport sur "Eugénie". Nous avons eu beaucoup de désagréments à Dieppe. Il y a de grands vices à corriger, néanmoins tout marchera bien. »
D'A. Grandchamp Fils, Rouen : « C'est un grand point pour nous d'obtenir le monopole de la vente des charbons du South Yorkshire. Nous avons [...] l'exclusion [ou l'exclusive] à Davison's, à Bedside à Cardiff pour mes graigola. »

28 avril 1856
D'A. Grandchamp Fils, Rouen : Note des frais de port, déchargement, etc. de l'"Eugénie" à Dieppe. L'"Eugénie" a délivré 505 à 510 kilos qui ont été répartis entre Couillard et Grandchamp. Grandchamp va à Quilleboeuf s'entendre avec le chef de pilotage pour les précautions à prendre pour le "Victoria".

29 avril 1856
A Théodore Bouscasse, Bordeaux : « Ce gaillard de steamer ("Vulture") est capable de faire 30 voyages en 12 mois et de nous verser 18.000 tonnes. C'est magnifique et promet pour les nôtres. » La correspondance signale, cependant, vers le 1er mai que le "Vulture" présente des inconvénients, notamment au point de vue de la distribution des cales pour le chargement et le déchargement.
A A. Grandchamp Fils, Rouen : « Vous êtes à Quilleboeuf aujourd'hui me dit M. Chabert. Vous aurez su, je pense, prendre vos mesures et vous assurer un bon pilote, ce n'est pas une plaisanterie que remonter la Seine avec un navire de 170 pieds de longueur. » Ce doit être en prévision du voyage du "Victoria".

30 avril 1856
A Geo Copley, secrétaire de la Compagnie anglo-française de navigation à vapeur, Grimsby : « II nous reste maintenant à nous occuper du règlement du fret du premier voyage de "Eugénie" et à adopter, de concert, une marche qui, pour l'avenir, précise d'une manière claire et régulière mes comptes avec la Compagnie. Et dans ce but, voici ce que, sauf meilleur avis de votre part, je voue propose aujourd'hui. »

2 mai 1856
A Jules Goudchaux, Nancy : « Je viens de faire de nouveaux arrangements avec mon propriétaire pour le renouvellement de mon bail ; il consent à des réparations que je dois faire faire dans mes bureaux, je vais être obligé de faire enlever les registres et archives qui appartiennent à la liquidation de votre ancienne maison. Déjà, j'ai une chambre entièrement remplie de registres et, pour placer tout ce qui reste, il serait nécessaire de louer une seconde chambre. Je viens vous demander, mon cher oncle, s'il ne serait pas préférable de vous faire adresser par chemin de fer toutes ces archives. Si vous êtes de cet avis, veuillez me faire connaître votre décision avant la fin de la semaine prochaine, car, pour conserver deux chambres pour cette destination, j'ai besoin d'être fixé avant le dix courant, le loyer de ces deux chambres coûterait 250 F par année. [...] »
D'A. Grandchamp Fils, Rouen : « "Victoria" a quitté Grimsby ce matin à 2 heures. »

4 mai 1856
D'A. Grandchamp Fils, Rouen : « "Victoria", arrivé sur rade du Havre en 34 heures, annoncé hier par Mallet, monté du Havre à Rouen en 7 heures. Le "Victoria" fait en ce moment l'admiration des promeneurs. »

6 mai 1856
De Théodore Bouscasse, Bordeaux : « Le deuxième voyage du "Vulture" me donne tous les soucis imaginables et j'ai des assignations pour surestaries dues aux gabarres... Les choses ne sont pas disposées à terre pour décharger aussi vite qu'on le pratique à bord des vapeurs, ce qui est assez surprenant, car c'est infiniment plus facile... Il me reste à créer une installation pour le déchargement à terre. Le déchargement des gabarres est la cause du retard et des indemnités... Chaque acheteur voulant employer les ouvriers dont ils se sert habituellement et ne voulant entrer dans aucun détail, se bornant à recevoir le charbon sans autre engagement... c'est à moi maintenant de créer le moyen de décharger les gabarres plus promptement (faire fonctionner le déchargement avec une régularité qui corresponde à celle du déchargement des vapeurs), c'est difficile à trouver à cause du matériel dispendieux. »

7 mai 1856
A A. Grandchamp Fils, Rouen : « Monsieur Copley m'adresse une résolution (copie) du dernier meeting de la Compagnie, me mettant sur le dos toutes les conséquences des défauts de "Eugénie" et ce sera de même pour "Victoria" et "Napoléon". »

9 mai 1856
Du ministère de la Marine et des Colonies, Paris : Marchés approuvés - 1.100 à 1.300 tonneaux pour Messine, 5.000 à 6.000 tonneaux pour Milo, 1.800 à 2.000 tonneaux pour la Martinique, 1.500 à 1.800 pour la Guadeloupe et 500 à 600 tonneaux pour Syra.
De Hantier Mallet & Cie, Le Havre : Marché [Meyer]. « Il serait bien utile de pouvoir livrer à notre choix à Dieppe ou le Havre, car par la voile les frets seront plus doux pour ce dernier port et par hélices nous trouverons peut-être, par la suite, plus d'un inconvénient à Dieppe. » Marché [Westhandpool]. « Nous avons vu aujourd'hui MM. [Barte ou Barde et Morisse], très bien placés pour vous affréter des Américains. Comme ces Messieurs sont les consignataires de la ligne [Gauthier] et que nous désirons beaucoup leur être agréables, nous vous prions de leur écrire directement et de leur donner vos instructions vous-mêmes. "Victoria" vient de passer se rendant à Grimsby. »

12 mai 1856
A Martin Samuelson & Cie, Hull : « Vous admettrez sans hésiter que nous ne pouvons admettre un ordre de chose extrêmement préjudiciable à nos intérêts sous deux rapports :
1) comme affréteurs à l'année des trois navires que vous avez vendus à la Compagnie ;
2) comme forts actionnaires dont les intérêts souffriront plus tard de ce que ces bateaux portent beaucoup moins que nous n'avions compté, ce qui change complètement nos calculs quant au [prix] de revient du fret ! »
A A. Grandchamp Fils, Rouen : « Je reçois votre dépêche qui m'annonce l'arrivée sur rade de Dieppe de "l'Eugénie". 33 heures c'est magnifique ! »

13 mai 1856
A A. Grandchamp Fils, Rouen : « Vous avez vos tribulations avec "Victoria" comme moi avec "l'Eugénie". Tout cela ne marche pas aussi facilement qu'on l'imagine. "Eugénie" est arrivé en 33 heures, il est fâcheux qu'une si belle marche soit neutralisée par des mortes eaux. »

16 mai 1856
A Martin Samuelson & Cie, Hull : « Mais, à son contenu s'ajoute, en ce qui me concerne personnellement, que, outre le navire "Eugénie" que j'ai affrété de la Compagnie anglo-française, j'ai deux autres screw colliers en construction dans vos chantiers, et que, dès aujourd'hui, je fais contre vous, Messieurs, toutes mes réserves. Entendant que, ainsi qu'il a été convenu et spécifié entre nous, ces deux steamers qui vous restent à me livrer, portent effectivement 700 tonnes charbon, comme cargaison, outre le charbon destiné au service des machines qu'ils soient, du reste, parfaitement appropriés au transport de charbon, munis des appareils convenables pour un débarquement rapide, et, enfin, que le mode de lestage par boite à eau soit parfaitement établi, de manière à répondre au but requis, sans gêner le service de mon commerce de charbon. C'est ce qui a été convenu, c'est ce que j'exige et attends de vous, Messieurs. »

17 mai 1856
A Thomas Lewis, capitaine du steamer "Eugénie", Dieppe : « Il est à regretter que vous ayez quitté Grimsby à une époque correspondant à la morte eau de Dieppe. Nous devons, à l'avenir, éviter pareille chose qui nous enlève tout le bénéfice d'une rapide traversée de 33 heures. Je vous préviens que je compte vous envoyer de Grimsby à Bordeaux, à l'adresse de mon agent et ami, M. Th. Bouscasse, qui soignera le nécessaire pour le prompt débarquement de votre navire "Eugénie". J'attends prochainement, à Paris, un des ces Messieurs pour m'entendre avec lui et remédier à tous les défauts que nous avons constatés ensemble au premier voyage d'"Eugénie". Veuillez, avant votre départ de Dieppe, me confirmer si vous pensez qu'"Eugénie" puisse porter plus de 550 tonnes charbon cargaison, outre le charbon des machines. MM. Samuelson prétendent que ce navire peut et doit porter 650 tonnes cargaison. »

18 mai 1856
A Ed. Watkin, directeur du chemin de fer de Manchester à Sheffield : H. Worms compte envoyer le steamer "Eugénie" à Bordeaux après son voyage à Dieppe ; il lui faut un beau et bon chargement de "hard team coal" autrement ce serait se fermer le marché de Bordeaux où « je compte écouler des quantités importantes de charbon du Yorkshire. Tout dépend de ce premier chargement introduit par hélice et qui va attirer l'attention du consommateur de Bordeaux. »

21 mai 1856
A J. R. Smith, Hte Worms Cardiff : « Voyez Coffin et décidez-le à vous faire un marché de quelque mille tonnes à 9 /-... Faites-lui entrevoir la certitude de grandes affaires pour l'Italie et pour l'Espagne pour son charbon. Nous aurons là des contrats avec les chemins en construction et il nous faudra de fortes quantités de charbon à coke. »

24 mai 1856
A Arthur Pring, Hte Worms Newcastle, d'Édouard Rosseeuw : « Veuillez me répondre le plus rapidement possible aux questions suivantes. Quelle est la durée moyenne des traversées de Newcastle à Alexandrie ? N'y a-t-il pas quelques navires, 4 ou 5, qui, depuis plusieurs années, vont, toujours les mêmes, de Newcastle à Suez, porter le charbon à la Compagnie péninsulaire orientale ? Pouvez-vous m'indiquer leurs noms - et est-ce qu'ils appartiennent à la Compagnie péninsulaire orientale ? Pouvez-vous me dire quel a été ce fret pour Suez, depuis plusieurs années ? Quelle est la durée moyenne des traversées de Newcastle à Suez ? Ces navires pour Suez sont-ils d'un très gros tonnage ? »
A J. R. Smith, Hte Worms Cardiff, d'Édouard Rosseeuw : Mêmes questions qu'à Arthur Pring.

28 mai 1856
A Bravet Oncle et Cie, Marseille : « Quelle que soit l'issue de ce marché, je vous déclare que je suis, on ne peut plus, mécontent... Je le répète c'est à vous de connaître les usages de votre place et à défendre mes intérêts contre les pièges de toutes natures qui entourent les étrangers sur votre infernale place... Je suis horriblement mécontent de vous et plus dégoûté que jamais des affaires sur votre place. »

30 mai 1856
De Théodore Bouscasse, Bordeaux : « Je ne saurai vous dire l'effet que produit la nouvelle de l'arrivée prochaine d'un deuxième bateau à vapeur. La terreur est générale, il y a chez les marchands de charbon une véritable consternation et tous, excepté Conseil, avouent qu'ils n'osent plus faire de demande en Angleterre. Conseil seul veut lutter et fait par amour propre les marchés à des prix ridicules. »
De J. R. Smith, Hte Worms Cardiff : M. Maire est désigné comme représentant en Angleterre dans la Compagnie de chemin de fer du Midi pour la surveillance des chargements de houille que Hypolite Worms doit expédier.

31 mai 1856
De l'Anglo-French Steam Ship Cy Ltd, Grimsby : Procès-verbal en anglais du conseil d'administration. Lecture d'une lettre adressée de Grimsby, par Hypolite Worms à la Compagnie, le 31 mai 1856, et libellée en ces termes. « Gentlemen, At your meeting on the 3rd of this month, subsequent to a letter, I addressed to you, and of a reply thereto from Messrs. Samuelson & Co., you passed a resolution which although not binding on me, induces me however, to protest against the assertion therein contained; the contract of sale stating purely and simply that I had sold you such and such ships, and which you accepted without any restriction whatsoever. Permit me also to remark that the "Eugenie" and the "Victoria" had been for a long time in the course of building, before you gave any orders to Messrs. Samuelson, relative to the specifications of these gentlemen, approved by Mr. Bayley. The only object of this letter is to establish the real facts of the case without any other intention on my part. Receive, Gentlemen, the assurance of my distinguished consideration. Hypolite Worms. »
A Théodore Bouscasse, Bordeaux : « L'effet foudroyant de nos hélices est une bonne chose, aussi je tâche de vous en envoyer une troisième, "Napoléon", cela achèverait les concurrents et Conseil et Eaton. »

1er juin 1856
De Jules Goudchaux, Nancy : « Les archives de notre ex-maison de Paris me sont parvenues ce matin... Faites-en part, je vous prie, à mon cher frère, Michel Goudchaux. »

2 juin 1856
D'Henry Josse, Hte Worms Grimsby : « M. Watkin était ici hier... Il veut faire de Grimsby un port d'exportation pour le charbon, c'est l'intérêt de son chemin de fer sous tous les rapports. Le contrat qu'il a fait avec vous et Bartholomew pour 20.000 tonnes sera bientôt fini... Il va essayer d'amener pour vous le prix à 9 pour quelques mines et ensuite pour toutes. D'après l'extension que prend la production du charbon dans le South Yorkshire, la chose doit se faire. »

4 juin 1856
D'Abel Guy, San Francisco : Envoi environ une lettre par mois ; se plaint du mauvais état du marché qui ne s'améliore pas. « Les chances d'une amélioration prochaine sont donc bien minces et je serais assez disposé à terminer cette affaire si je pouvais avoir une offre tant soit peu raisonnable. Je suis d'opinion qu'il faut arrêter les frais au plus tôt et comme cela semble être aussi votre désir et celui de M. Bischoffsheim, je vais m'occuper à vendre. » Il semble qu'A. Guy a toujours escompté une hausse qui lui aurait permis de vendre à prix avantageux mais qu'elle ne s'est pas produite.

5 juin 1856
D'Eug. Richard Duvallet & Cie, Alger : Comptes. « La position des magasins de la Marine à la fin du mois écoulé présentait 2 800 kilos de charbon, vos deux derniers navires compris. Depuis le vaisseau le "Napoléon", entré dans notre port, a dû faire un beau trou dans cette quantité. Si vous ne pouvez [1 mot manque] un peu vos affrètements, les approvisionnements de nos navires risquent beaucoup de tomber à néant. » Comptes de vente de 61 623 kilos charbon menu.

7 juin 1856
De Théodore Bouscasse, Bordeaux : « L'"Eugénie", parti de Grimsby le 1er juin à deux heures du soir, est arrivé à Pauillac le 6 à 9 h. 10 du matin et à Bordeaux, ce matin, 7, à 9 h., ayant mis 24 heures pour le trajet de Pauillac à Bordeaux, qui se fait ordinairement en 2 h. ½... Ce vapeur est charmant et d'une élégance qui contraste avec son emploi... On voit du vapeur coquet qui ressemble à un bâtiment de guerre. »

8 juin 1856
D'A. Grandchamp Fils, Rouen : « Mon habitude n'est point, vous le savez, de broyer du noir mais depuis le commencement de l'année, tout va si mal, vraiment, que je n'ai point lieu d'être gai. Je n'ai pas encore vu, depuis 7 ans que je suis établi, les affaires aussi mauvaises qu'elles le sont, voilà tout ce que je puis vous dire. Vous pouvez être parfaitement tranquille pour Josse. Ainsi qu'il a été convenu déjà, tous les 25 de chaque mois, je solderai avec lui. Faites-moi le plaisir, dans les affrètements d'hélices que vous ferez pour vous puisque vous avez des marchés et qu'il nous en faut affréter pour nous, de poser l'option de Cardiff et Swansea si possible à Dieppe. Si les affaires reprennent ; vous pourrez m'en céder quelques voyages qui, alors, me feront grand bien. Je reçois du Havre une lettre relative aux observations que nous avons à adresser à nos codirecteurs pour nos affrètements. Je l'ai contresignée et vous l'adresse dans ce pli pour que vous ayez, après l'avoir signée, à l'envoyer à nos amis. »

8-9 juin 1856
De l'Anglo-French Steam Ship Cy Ltd, Grimsby : [Extrait du procès-verbal du conseil d'administration en date du 17 juin 1856.] Lettres adressées à la Compagnie par Hypolite Worms, Hantier Mallet & Cie et A. Grandchamp, le 8 juin 1856, et par Hypolite Worms, le 9 juin 1856. Contestation du compte de navigation des navires "Eugénie", "Napoléon" et "Victoria" transmis par la Compagnie, en ce qui concerne notamment les primes d'assurances et le fret.

9 juin 1856
A Théodore Bouscasse, Bordeaux : H. Worms éprouve de grandes contrariétés avec les hélices qui devaient prendre 700 tonnes et ne prennent que 520 à 550. Ses calculs de prix de revient en sont démantibulés, heureusement les (6 ?) autres en construction seront dans les proportions voulues. Il écrit à Bouscasse d'augmenter, en attendant, le prix du charbon vapeur Grimsby.

11 juin 1856
De l'Anglo-French Steam Ship Cy Ltd, Grimsby : [Extrait du procès-verbal du conseil d'administration en date du 17 juin 1856.] Lettre adressée à la Compagnie par Hypolite Worms, Hantier Mallet & Cie et A. Grandchamp, le 11 juin 1856 au sujet des deux prochains navires en cours de construction par les chantiers Samuelson & Co., et notamment sur l'augmentation de leurs tonnages respectifs de manière à ce qu'ils puissent porter 800 tonnes de charbon en été et 750 tonnes en hiver. Par ailleurs les signataires demandent l'assouplissement de la clause de la charte-partie obligeant à une navigation stricte entre Grimsby et les ports de France, afin de profiter des opportunités qui peuvent se présenter.
De Théodore Bouscasse, Bordeaux : « Le capitaine Lewis... pense que l'"Eugénie" ne convient pas à cause de son tonnage pour la navigation de Grimsby à Bordeaux et qu'il faudrait le destiner à des voyages plus courts. »

13 juin 1856
A Hantier Mallet & Cie, Le Havre : « "Eugénie" décharge péniblement son charbon (mauvaise disposition des cales, la machine à décharger s'est de nouveau cassée). Tout cela est affligeant et ruineux ; je suis menacé de perdre beaucoup d'argent. »
De Théodore Bouscasse, Bordeaux : « Pour ce charbon à gaz, j'ai l'usine de Bordeaux et celles d'Angoulême, de Poitiers, de Limoges, d'Agen, de Libourne, de Montauban et de Toulouse. »

14 juin 1856
A Heemskerk de Sunderland, Paris : Le charge de faire au Lambton Coal Office la proposition suivante. Le Lambton Coal Office lui adressera par navire à hélice 500/600 tonnes de son charbon à gaz. H. Worms le fera essayer. S'il est reconnu bon par les acheteurs il fera immédiatement avec ledit office un marché de 5/6.000 tonnes avec faculté pour H. Worms de le porter à 12/15.000 tonnes. Il est prévu que des hélices seraient affectées par Lambton à ce marché, à un fret indiqué par H. Worms dans sa proposition et que celui-ci pourrait faire venir ces hélices dans les ports de Bordeaux, Rochefort, La Rochelle.

15 juin 1856
A John Chapman & Cie, Londres : « Je ne puis mieux confier mes intérêts qu'à vous, Messieurs, et je vous en abandonne le soin absolu dans cette affaire. Mais, je vous parle à coeur ouvert ; cette malheureuse Société et les hélices ne sont pour moi, jusqu'à ce jour, qu'une source de pertes considérables et de désagréments graves de toute nature. Quant aux Samuelson, vous savez combien j'ai à me plaindre d'eux comme constructeurs. J'ai bien payé, je veux avoir des screw colliers en bonnes conditions. Je désire continuer de bons rapports avec les Samuelson. S'ils ne me donnent pas satisfaction, je saurai les retrouver et leur prouver que je puis leur faire du mal comme je leur ai fait du bien. »

17 juin 1856
De l'Anglo-French Steam Ship Cy Ltd, Grimsby : Procès-verbal en anglais du conseil d'administration. Lettres adressées à la Compagnie par Hypolite Worms, Hantier Mallet & Cie et A. Grandchamp, le 8 juin 1856, et par Hypolite Worms, le 9 juin 1856. Contestation du compte de navigation des navires "Eugénie", "Napoléon" et "Victoria" transmis par la Compagnie, en ce qui concerne notamment les primes d'assurances et le fret. Lettre adressée à la Compagnie par les mêmes, le 11 juin 1856, au sujet de l'augmentation du tonnage des deux prochains navires construits par Samuelson & Co., de manière à ce qu'ils puissent porter 800 tonnes de charbon en été et 750 tonnes en hiver. Demande d'assouplissement de la clause de la charte-partie obligeant à une navigation stricte entre Grimsby et les ports de France.
De Théodore Bouscasse, Bordeaux : « Ce vapeur ("Vulture") vient d'arriver accomplissant toujours ses traversées avec une régularité merveilleuse. »

24 juin 1856
A Hantier Mallet & Cie, Le Havre : Ils ont accepté propositions Worms pour le "Napoléon" (qui leur appartient) un voyage à Bordeaux de Grimsby. Ce voyage doit succéder à son retour du Havre à Grimsby du voyage en cours. Il doit prendre 550 tonnes environ.
D'A. Grandchamp Fils, Rouen : « Depuis une quinzaine, l'ingénieur qui est très bien disposé pour nous, a fait mettre les dragues sur les points qui nous empêchaient d'entrer au bassin en morte eau et il m'a assuré que dans 15 jours nous pourrions entrer au bassin dans les plus basses mortes eaux. » On s'était ému à Dieppe des voyages intermédiaires que "Eugénie" faisait sur Bordeaux.

25 juin 1856
A Ruyssenaers, consul général des Pays-Bas à Alexandrie : « Sur votre demande, je chargerai dans l'un des deux ports de Cardiff ou de Newcastle, des navires que j'affréterai pour votre compte, vous facturant les charbons au cours - soit pour toute l'année courante : 9/6 - neuf shillings 6 pence - escompte 1 ¼ la tonne anglaise à Cardiff franco à bord ; 9/ shillings - escompte 2 ½ la tonne à Newcastle, franco à bord, plus droits de ville : 2 pence par chaldron, environ 7 centimes par tonne. Ajoutant 6 pence par tonne pour ma commission. Telles sont mes conditions avec les Messageries. Ma position de gros acheteur aux mines et d'affréteur de plus de mille navires par an me met à même d'obtenir les frets aux conditions les plus avantageuses possibles. »
A Darcy, Paris : Proposition pour 18.000 tonnes Newcastle livrables à Livourne à raison de 6.000 tonnes par an.
De Théodore Bouscasse, Bordeaux : « La Compagnie maritime a établi un service de 2 vapeurs, de mille tonneaux chacun, partant de Marseille pour Anvers et faisant escale à Gibraltar, Bordeaux, etc. Les bateaux auront besoin de renouveler leur combustible souvent et à chaque station. Ce service va commencer de suite et vous feriez bien de voir qui cela regarde à Paris et de vous prévaloir de votre traité avec le Midi pour en obtenir un pour cette nouvelle fourniture. J'ai des raisons pour vous engager à insister pour un contrat, car sans cela, je craindrai que nous fussions sacrifier à une préférence de camaraderie. »

28 juin 1856
D'Hypolite Worms, Hantier Mallet & Cie, A. Grandchamp Fils, au Chemin de fer de l'Ouest : Notice. Constitution de l'Anglo-French Steam Ship Cy Ltd. « Nous voulons chercher à établir un service régulier entre Grimsby et le Havre et nous nous proposons d'y affecter les trois premiers bateaux de la Compagnie que nous avons affrétés. La Compagnie en a six autres sur les chantiers. Les trois premiers navires sont à hélices eft en fer et portent au moins 500 tonneaux en lourd. Par un temps ordinaire ils mettent 34 à 36 heures pour venir de Grimsby au Havre ; ce sont des bateaux neufs parfaitement construits... La Compagnie s'est formée parce que nous pouvions empêcher le navire de jamais partir à vide... » Position stratégique de Grimsby et du Havre. « C'est une anomalie de voir que les marchandises pour la Suisse partent de Liverpool pour aller à Dunkerque ; la véritable voie c'est Grimsby et le Havre... Nous vous offrons de souder Grimsby et le Havre par un service régulier de steamers... Nous avons des navires qui portent beaucoup, d'une force de 80 chevaux seulement. » Réf. à la réforme douanière. « Si nous ne transportons que du charbon, nos navires chargent en Angleterre en 24 ou 48 heures au plus, nous partons de suite, nous déchargeons en France en 2 ou 3 jours, nous lestons avec de l'eau de mer et repartons de suite... Il nous faut établir un service régulier à quelques jours près du moins et laisser toujours 3 navires sur cette ligne sans pouvoir les envoyer dans d'autres ports... Nous pourrions nous installer de manière à avoir un départ du Havre tous les 6 jours et de Grimsby de même, soit 5 départs par mois de chaque port ; nous affecterions à ce service 3 steamers "Eugénie", "Victoria" et "Napoléon". Nous avons obtenu du préfet une place à quai pour nos steamers au bassin Vauban nord, soit à proximité de votre gare de marchandises. » Travaux à prévoir. « Le Chemin de fer de l'Ouest s'entendrait avec le Chemin de fer de Manchester pour faire des tarifs combinés... Vous auriez mutuellement à vous occuper d'amener la marchandise à passer par vos lignes respectives, à l'arrêter et à la réexpédier ; notre rôle se bornerait simplement à embarquer à Grimsby la marchandise qui nous serait remise par l'agent de la Compagnie de Manchester et à débarquer au Havre où votre agent aurait à faire le nécessaire. De même pour le Havre en retour pour Grimsby.
D'Hypolite Worms, Hantier Mallet & Cie, A. Grandchamp Fils, au Chemin de fer de l'Ouest, Paris : « En conséquence de la notice que nous avons eu l'honneur de vous soumettre ce jour, expliquant les avantages que présentent le port de Grimsby et l'établissement d'une ligne de bateaux à vapeur de ce port à celui du Havre, en vue d'un grand roulage maritime accéléré, nous venons vous faire nos propositions pour les prix et conditions de transport par les hélices que nous avons à notre disposition. » Exposé des modalités.
A Hantier Mallet & Cie, Le Havre : Accuse réception de la charte-partie du navire pour la Martinique et note l'espoir d'un autre pour la Guadeloupe.
D'Arthur Pring, Hte Worms Newcastle : Envoi d'une coupure de journal local, relative à l'annonce de la création d'une société parisienne en commandite pour la fourniture de charbons anglais à Paris et dans la vallée de la Seine et le transport maritime des marchandises : Firm - Ernest de Causans & Cie - bureau, 19, rue des Saints-Pères - capital : 20 millions de francs. Parmi les membres anglais du Conseil de surveillance : le maire de Newcastle et plusieurs propriétaires de mines de Newcastle et du Northumberland avec lesquels M. Worms s'est trouvé d'ailleurs en relations d'affaires. Parmi les membres français, figuraient le duc de la Rochefoucault de Doudeauville, le comte de Durfort Civrac de Lorge, de Rostang, directeur de la Société générale des eaux, etc. Seuls agents pour la vente à Paris : MM. Dehaynin (Père & Fils). Initiative à rapprocher de celle de la Compagnie parisienne des charbons anglais pour les approvisionnements français en houille anglaise et pour le transport outre-Manche des marchandises françaises. Société en commandite, capital : F 4.000.000. Gérant : M. H. Bernot de Charant, ancien directeur de deux usines à gaz, éclairant les faubourgs de Paris. Raison sociale : H. Bernot & Cie. Siège provisoire : rue de Rivoli, 186, Paris.

29 juin 1856
A. Grandchamp Fils, Rouen : « Je vois avec plaisir l'émotion causée à Dieppe par l'absence d'"Eugénie". Espérons que nos hélices pourront entrer en tout temps. "Eugénie" pourra revenir à Dieppe dans 3 semaines je suppose, le travail du port sera terminé alors. »

30 juin 1856
A la Compagnie maritime, Paris : « Mon agent à Bordeaux, M. Bouscasse, me fait part que les steamers de votre nouvelle ligne, de Marseille à Anvers, doivent toucher à Bordeaux. Je viens vous demander, Monsieur, de vouloir bien me charger de la fourniture des charbons nécessaires à cette escale. Je pense que les charbons que vous demanderez devront être de Cardiff. Dans ce cas, vous voudriez bien m'en prévenir à l'avance, car cette sorte est peu abondante à Bordeaux, et il sera nécessaire de s'en prémunir à l'avance, sans acquitter les droits de douane. »
A Théodore Bouscasse, Bordeaux : « Ce sont mes associés au Havre, Hantier Mallet & Cie, qui livrent dans ce port. "Vulture" va vous arriver et remplacer "Eugénie" ; "Napoléon" viendra ensuite. On doit commencer à croire à la réalité de votre flotte à vapeur. »

2 juillet 1856
A M. Lewis, capitaine du steamer "Eugénie" : Au sujet des transformations à faire au "Eugénie". « Comme je ne veux pas engager ma responsabilité en donnant des instructions ou des ordres précis au constructeur, pour des bateaux qui appartiennent à la Compagnie, et non à moi seul, j'adresse la note de M. Bouscasse aux Samuelson à titre de renseignements et les laisse libres de faire les changements que, eux-mêmes, ils jugeront convenables. »

5 juillet 1856
De Hantier Mallet & Cie, Le Havre : Affaire en cours avec le Chemin de fer de l'Ouest et G. de Laperrière [Lapeyrière]. Compte courant. « Nous avons reçu de Josse une dépêche électrique qui nous annonce que le "Napoléon" devait quitter Grimsby ce matin ; nous attendons donc ce steamer demain soir ou lundi matin. Nous vous envoyons sous ce pli la charte-partie du navire "Simon" que nous avons affrété aux conditions convenues pour aller prendre à Cardiff un chargement de charbon pour Alger. Ce navire partira probablement demain. »

6 juillet 1856
De Bravet Oncle, Marseille : « Le Grimsby doit pouvoir réussir. C'est une question de temps comme pour tous les charbons qui ne sont pas connus. Nous savons que les mécaniciens des bateaux de M. Clerc en ont été satisfaits. »

8 juillet 1856
D'E. Polonceau, traction du Chemin de fer de Paris à Orléans, Ivry : » J'ai reçu votre lettre du 27 juin m'annonçant que vous chargiez pour moi un bateau à hélice en gros charbon maigre et que, quinzaine après livraison, je recevrais un autre chargement en charbon gras tout venant. J'en ai avisé M. Lemblé. Aux termes de notre marché vous devez me livrer, pendant un an, 1.500 tonnes par trimestre, à partir du 1er mai dernier et j'ai le droit de vous demander 3.000 tonnes au lieu de 1.500. Vous m'avez témoigné vous-même le désir que j'élève mes demandes à ce chiffre. Je n'irai pas tout à fait jusque là. Mais, je vous prie de prendre bonne note de me livrer 800 tonnes de charbon tout venant pour coke, à partir du 1er août. Je compte avoir reçu, avant cette époque, le bateau de même qualité, que m'annonce votre lettre précitée. J'ai été très satisfait de vos deux premières livraisons et vous recommande de continuer à me fournir uniquement soit du Rondo Valey, vein n°3, soit du Troed-y-shw. »

14 juillet 1856
De Théodore Bouscasse, Bordeaux : Compagnie maritime. « M. Alexandre ne demande pas mieux que de nous prendre le charbon des vapeurs de la Compagnie, qui doivent toucher à Bordeaux (le renseigner). Les deux bateaux, le "Danube" et le "Marie Stuart" sont destinés au service d'Anvers à Marseille. Le "Marie Stuart" est déjà reparti du Havre et ne sera ici de retour de Marseille que vers le mois prochain. »

15 juillet 1856
A MM. Spartali, Londres : « Suivant les instructions de M. Worms, j'ai l'honneur de vous adresser, sous ce pli, copie des propositions faites par lui au gouvernement grec pour la construction d'un chemin de fer du Pirée à Athènes. »

18 juillet 1856
De Théodore Bouscasse, Bordeaux : « Il m'est proposé un chargement complet d'un ou deux bateaux à vapeur pour Saint-Pétersbourg directement... cargaisons en barriques et en caisses de prunes... Ne pourriez-vous pas vous entendre pour cette affaire avec MM. Mallet et Hantier. Il y a toujours des retours directs de Saint-Pétersbourg à Grimsby en blé. »

19 juillet 1856
A M. Manby, gérant de la Compagnie du gaz de Cadix, Paris : « M. Tatcher m'a engagé à vous écrire pour vous fixer sur le prix auquel je pourrais vous vendre le meilleur charbon à gaz de Newcastle. Je vous fournirais le charbon des meilleures mines au prix de 8/ mis à bord, 2 ½ % d'escompte payable comptant. Le fret pour Cadix est en ce moment à 21 £ le keel. A ce prix, j'espère pouvoir vous affréter de suite un navire de 250 à 350 tonnes qui pourrait prendre la mer avant le 5 du mois prochain. Si ces conditions vous conviennent, veuillez me remettre un ordre qui sera exécuté sans retard. »

21 juillet 1856
De Ruyssenaers Frères, Alexandrie, à Édouard Rosseeuw, 28, rue de la Bruyère, Paris : [W. Ruyssenaers, est consul général des Pays-Bas à Alexandrie.] « Nous répondons à la lettre que vous avez adressée le 25 juin à notre sieur W. Ruyssenaers, consul général des Pays-Bas à Alexandrie, lettre qui était accompagnée de celle de l'honorable M. By Saint Hilaire. Il était impossible, Monsieur, que vous puissiez vous présenter à nous sous des auspices plus respectables, et nous nous empressons de vous dire que nous ferons tout ce qui sera en notre pouvoir pour la réussite de l'affaire de charbons anglais dont vous parlez. Nous devons toutefois vous dire que l'usage invariable du gouvernement égyptien est de ne jamais traiter que pour marchandises rendues franco à un prix de [...] et qu'il ne traite non plus qu'à un prix moyen pour une période de plusieurs mois. Nous désirons que vous puissiez établir vos conditions pour marchandises rendues franco à Alexandrie et nous serons charmés de pouvoir vous procurer des affaires avantageuses. »

22 juillet 1856
D'Eug. Richard Duvallet & Cie, Alger : Compte courant. Accusent réception des documents relatifs à 4 navires porteurs de charbon Cardiff et Newcastle pour compte de la Marine. Arrivée de la [France] Cape [Queno]. « Les cinq frères viennent seulement de terminer le débarquement et ce n'est pas sans peine. Toutes les observations, les supplications et les sommations judiciaires, ont été impuissantes pour lui faire activer son débarquement. Nous avons dû recourir à ce dernier moyen pour nous mettre en garde contre la mauvaise foi du capitaine qui aurait pu après coup nous demander des surestaries. »

24 juillet 1856
A Léon Delarue, Dieppe : « Veuillez, je vous prie, me fixer par retour du courrier sur la question suivante. Mon hélice "Eugénie", francisé, arrivant de Bordeaux, avec denrées ou liquides, dans votre port, et relevant sur lest ou avec marchandises sur un de nos ports ou sur l'Angleterre, aura-t-il à subir plus ou moins de droits et frais que lorsqu'il vient d'Angleterre avec charbons ? »

25 juillet 1856
A MM. Miège Frères, Dieppe : « Sous ce pli, je vous adresse la note, que nous avons arrêtée ensemble au sujet de l'affrètement d'un hélice. Veuillez me donner une solution d'ici le 3 du mois prochain. De mon côté, je me réserve la question des droits de port sur lesquels je ne suis pas encore bien fixé. »

26 juillet 1856
D'Henry Josse, Hte Worms Grimsby : « M. Webster (manageur de la mine Hopland) m'a chargé de vous prier de faire mettre les Hopland sur les listes du gouvernement français. »

2 août 1856
Ruissenaers Frères, Alexandrie : Hypolite Worms semble avoir été en relations avec cette Maison pour une fourniture au gouvernement égyptien.

3 août 1856
A MM. Miège Frères, Dieppe : « Nos propositions ont été bien accueillies par M. de Lapeyrière. Vous pouvez donc nous adresser un projet de charte-partie pour l'affrètement des bateaux de Bordeaux à Dieppe aux conditions dont nous sommes convenus... Comme vous paraissiez désirer employer à l'occasion vos navires sur la Russie, vous feriez bien de nous indiquer à l'avance vos conditions pour le cas où il se présenterait un chargement complet à partir de Bordeaux ou une partie de chargement que nous pourrions compléter à Dieppe en vins de champagne et autres marchandises. »
De Théodore Bouscasse, Bordeaux : Annonce qu'il a traité avec les Porteurs maritimes pour 2.000 à 3.000 tonnes.

4 août 1856
A Théodore Bouscasse, Bordeaux : « "Napoléon". Ce n'est qu'accidentellement que ce vapeur a été dans votre port ; il ne peut donc faire règle aux prétentions de vos ouvriers. N'arrêtez donc rien avec eux à ce sujet ! Nous arrêterons quelque chose de définitif pour le vapeur de Grimsby quand je pourrai vous dire : tel hélice ira régulièrement de Grimsby à Bordeaux. Vous allez recevoir prochainement le "Lucien" mais il est probable que ce sera le "Séphora" et un [...] ensuite qui fera votre service de Grimsby. »
A Miège Frères, Dieppe : « Mes hélices n'iront pas à Saint-Pétersbourg. Mais ils peuvent prendre à Bordeaux et à Dieppe, de la marchandise pour Pétersbourg, via Grimsby. C'est-à-dire que ces marchandises, rompant charge dans ce dernier port, trouveront là des navires à vapeur pour Pétersbourg et autres ports principaux de la Baltique. Il y a là des éléments importants de combinaisons nouvelles, dont nous aurons à causer. La correspondance ne peut rien arrêter à ce sujet, avant une discussion verbale. Le premier steamer à hélice, que je vais mettre à votre disposition, se nomme "Séphora". Nous traiterons d'abord pour ce premier. »
"Séphora" : Iconographie. Baptisé du prénom de l'épouse d'Hypolite Worms, Séphora Goudchaux, ce screw-steamer est le premier navire de la flotte Worms.

5 août 1856
Des Messageries impériales, Paris : Refusent proposition de M. Worms de leur délivrer du charbon de Grimsby avec bonification de 2,50 F par tonneau en remplacement des 600.000 kilos de Newcastle qu'il leur doit. Leurs commandants se sont plaint de ce charbon.

6 août 1856
A Ed. Watkin, directeur des Chemins de fer de Manchester, Sheffield & Lincolnshire, Manchester : Demande de prix pour transport ferroviaire de fils, tissus de fils, quincaillerie, faïences et porcelaines, livrés à Manchester et embarqués à Grimsby, sur les steamers Worms, à destination de Dieppe, Rouen et Le Havre. « Je tiens à vous amener ce nouveau trafic. » Demande de prix pour transport d'une tonne de 20 quintaux anglais coton en balles de Liverpool à Grimsby. « J'espère arriver à détourner ces cotons pour la Suisse via Grimsby - Ouest et Est railways de France combinés ensemble. » Seconde entrevue avec le directeur du chemin de l'Ouest. « J'espère arriver à tomber d'accord pour une combinaison qui relierait le chemin de Manchester avec Paris. »
A F. de Loÿs, Rouen, poste restante à Lausanne : « II m'est impossible de vous répondre, dès aujourd'hui, d'une manière catégorique aux questions que vous m'avez posées pour le transport de marchandises de Manchester à Rouen, Dieppe, Havre. J'ai écrit en Angleterre et vous fixerai dans 6 ou 8 jours au plus. »

7 août 1856
A Théodore Bouscasse, Bordeaux : « "Lucien". Comme je vous l'ai dit, ce vapeur doit vous arriver vers le 25 courant et, supposons 31 courant. Mais ce n'est pas tout. Le "Séphora", que je compte faire franciser à Bordeaux, va vous arriver vers la même époque, à peu près, et le "Lucien", une fois lancé, vous arrivera tous les 18 jours environ. Il faut donc que, dès à présent, vous vous mettiez en mesure d'écouler tous ces charbons. »

9 août 1856
A Miège Frères, Dieppe : "Séphora". « Je compte expédier ce navire de Grimsby à Bordeaux et retour à Grimsby, sous pavillon anglais, comme voyage d'épreuve, avant de solder le constructeur complètement, ce n'est donc qu'au second voyage à Bordeaux que je pourrai faire franciser "Séphora" et que ce navire quittera Bordeaux à destination de Dieppe, pour votre compte. » Premier départ sur Dieppe prévu vers le 15 septembre. « Quant au deuxième navire que je dois mettre à votre disposition, aux mêmes conditions que pour "Séphora", j'espère qu'il me sera fourni en temps utile pour la francisation. C'est pour trois ans que nous traitons, avec faculté à vous de déclarer, chaque année, trois mois à l'avance, si vous entendez continuer l'année suivante. » Non concurrence sur Dieppe pour autres navires éventuellement francisés à Bordeaux. Envoi du projet de charte-partie. « Enfin je ne m'engage que tout et autant que le "Séphora" pourra naviguer, et sous pavillon français. » Dans les dispositions de la charte-partie : Location pour un an d'un hélice à vapeur français, « naviguant constamment de Grimsby à Bordeaux pour le retour de Bordeaux à Dieppe », 5.000 F par voyage Bordeaux-Dieppe. Temps de chargement à Bordeaux : 72 heures et de déchargement à Dieppe : 84 heures. « Passé ces 156 heures, les surestaries courront à raison de 20 F par chaque heure le 1er jour et de 50 F par chaque heure les jours suivants. » Faculté réservée à H. Worms de charger par voyage jusqu'à 100 tonneaux de Bordeaux à Grimsby moyennant 15 F la tonne.
A Martin Samuelson & Cie, Hull : « Aussitôt que le premier voyage terminé de "Séphora" aura prouvé que ce steamer remplit toutes les conditions convenues entre nous. Dans ce but, voici ce que je vous prie de faire. Vous déclarerez provisoirement le navire sous votre nom. Vous mettrez à bord un capitaine et un équipage anglais, pour le premier voyage de Grimsby à Bordeaux et retour à Grimsby. Vous ferez assurer le navire pour ces deux voyages aller et retour. Sitôt que "Séphora" sera revenu à Grimsby, ayant rempli toutes les conditions convenues, je vous solderai immédiatement la balance. Je vous rembourserai les dépenses d'équipage, et, avec le même capitaine et équipage, le steamer retournera à Bordeaux, déclaré alors sous mon nom et il sera francisé. Et je ferai revenir à mes frais, en Angleterre, l'équipage anglais. »
De Martin Samuelson & Cie, Hull : [Réponse non datée à la lettre du 9 août 1856.] « We are unable to comply with your request [...] The last instalment is payable upon delivery up the boat to you at the port of Hull. We are responsible for our contract and are fully able to meet them. [...] We find an enquiry we cannot by the law of this country do what you propose as builders and as apparent part owners for the [...] registration ; we should have to declare solemnly to an untruth in order to effect the object which you have in view, which will not only expose you to severe penalties but [jeopardise] the forfeiture entirely of the vessel to the British government. »

13 août 1856
A Henry Josse, Hte Worms Grimsby : « Veuillez immédiatement vous entendre avec le Consul français, à Hull ou Grimsby ; déclarer que le steamer "Séphora" est la propriété de Hte Worms, de Paris, 46, rue Laffitte et que je veux faire franciser ce navire à Bordeaux. Vous chargerez "Séphora" en charbon à vapeur pour Bordeaux [...] Bouscasse. »

18 août 1856
De C. Mautin, courtier d'assurance à Paris : Police d'assurance maritime du "Séphora". Somme assurée : 325.000 F. Durée : 12 mois de navigation à partir du jour du départ de Hull. « Permission accordée au navire de naviguer au nord du parallèle de Dunkerque en toute saison, cependant la navigation dans la Mer baltique donnera lieu à une surprime. Il demeure convenu que, si le navire à son arrivée à Bordeaux n'est pas coté de première classe par les experts du Véritas, les assureurs auront droit de faire résilier l'assurance à l'année... »

20 août 1856
De J. R. Smith, Hte Worms Cardiff : « Je remarque que plusieurs hélices sont à vendre. J'en donne avis à MM. Chapman en les priant de voir s'il n'y aurait pas moyen de les affréter. »

22 août 1856
Aux directeurs de la Compagnie anglo-française de navigation à vapeur, (en assemblée le 30 de ce mois), Grimsby : Référence à la résolution (assemblée du 2 août) de lui fréter le "Lucien" pour deux voyages à titre d'essai de Grimsby à Bordeaux. « Depuis, j'ai fait franciser le "Séphora", ce qui lui permet de faire le cabotage dans nos ports de France. Appliquant ainsi un de mes navires au port de Grimsby, je vous demande "Lucien", pour voyager régulièrement de Cardiff à Bordeaux, au lieu de Grimsby à Bordeaux. Les conditions de cet affrètement seraient les mêmes que celles de ma charte-partie du "Vulture". Le "Vulture", moins bon marcheur que nos bateaux, a accompli, depuis le 9 avril, 9 voyages, soit 24 voyages par an. Ma présente proposition est faite pour 12 mois à partir du premier voyage du "Lucien". »

25 août 1856
A John Chapman, Londres : « "Séphora" chargera à Grimsby des charbons pour Bordeaux et chargera à Bordeaux des vins ou autres marchandises pour Dieppe. De Dieppe, il continuera sa route pour Grimsby. J'espère bien prendre de la marchandise à Dieppe, soit pour les chemins de fer, soit pour les lignes de steamers de Grimsby, à destination, et de l'intérieur de l'Angleterre et de la Baltique. Je suis engagé avec cette maison de Dieppe pour un second steamer "Emma" ou autre que je ferai aussi franciser, de manière que, avec ces deux hélices, je ferai 30 ou 32 voyages par an, de Grimsby à Bordeaux, tandis que, avec "Lucien" ou tout autre steamer de la Compagnie, affrété par moi, pour Bordeaux, je ne faisais que 20 à 22 voyages. Mais, je détourne de mon trafic de Cardiff à Bordeaux, "Séphora" et "Emma" pour lesquels j'avais des engagements pour la fourniture de charbons aux chemins de fer. Il faut donc que je les remplace, et, dans ce but, j'adresse aux directeurs de la Compagnie anglo-française la lettre incluse que je vous charge, vous, mon avocat habituel, de leur soumettre, le 30 courant. »
De Théodore Bouscasse, Bordeaux : « La Compagnie maritime (M. Alexandre) me fait demander 80 tonneaux pour le "Marie Stuart". Je ne sais où en prendre. »

26 août 1856
De Théodore Bouscasse, Bordeaux : Il ne peut livrer la Compagnie maritime : « C'est d'un effet déplorable ! » M. Alexandre lui avait fait dire en effet que, quoique sans engagement pris encore par lui, il considérait Bouscasse comme le fournisseur de la Compagnie.
De John Chapman, Londres : Il présente et recommande M. Henderson, directeur de la compagnie de Belfast Screw Steam Ship Cy.

28 août 1856
Signature par Miège Frères de la charte-partie du "Séphora". Sur le conflit entre H. Worms et Miège Frères au sujet de cette charte-partie, voir le résumé des lettres de M. Lebourgeois, Dieppe, en date de mars 1857.

30 août 1856
De l'Anglo-French Steam Ship Cy Ltd, Grimsby : Procès-verbal en anglais de la 1ère assemblée générale, qui s'est tenue au Yarborough Hôtel. « On that day [12th April], the first of your steamers, the "Eugenie", left the port of Grimsby for Dieppe, she encountered a violent storm which drove her far from Dieppe; but she successfully resisted both wind and sea, and the Captain (Lewis) declares that he was never on board a better Ship, or one that steered more easily. One of your directors, the Charterer of the Vessel (Mons. Worms) writes thus : "I am happy to do justice to the excellent qualities which the vessel has been proved to possess, both as regards her speed and her endurance of a violent tempest." On the first of May, your second steamer, the "Victoria" left the port of Grimsby for Rouen. Some difficulty has arisen (and consequently some delay has been occasioned) in making the water tanks of these vessels tight; but during the period comprised in these accounts (viz. to the 30th June) these Steamers have made 8 voyages from Grimsby, coal-laden, to the ports of Dieppe, Rouen, and Bordeaux. It will be in your recollection that, with your authority, the "Eugenie" is chartered for 12 months to Mons. Worms, and the "Victoria" for a similar period to Mons. Grandchamp; and it is from the earnings of these vessels that the assets of your revenue account are derived. On the 5th of July, your third steamer, the "Napoleon" was dispatched from the port of Grimsby, on her first voyage, with a cargo of coals for Havre. This vessel is chartered, also by your authority for 12 months, to Messrs. Hantier Mallet & Co. The "Eugenie", the "Victoria" and the " Napoleon" are equally satisfactory as regards their excellence as sea-boats, and extraordinary speed, the size of the engines and small consumption of fuel being considered certificates of their classification on Lloyd's Register as A 1, for 9 years have been received. Your fourth steamer, the "Lucien", will be completed and ready to load in about 14 days. The builders, Messrs. M. Samuelson & Co, are proceeding rapidly with three other of your steamers as per contract. No terms of charter have been agreed upon for the employment of these vessels; it will be the endeavor of your directors to obtain for them equally; if not more, profitable service than those now under engagements. »
A Miège Frères, Dieppe : « Je possède votre lettre d'hier. Elle me retourne, revêtus de votre signature, deux exemplaires de la charte-partie de "Séphora". Une dépêche télégraphique de Grimsby m'avise le départ de ce steamer, ce matin, à 9 heures pour Bordeaux. Je compte donc qu'il arrive à destination le 4 septembre. Je serai obligé de lui faire faire un voyage à Cardiff pour utiliser le temps requis pour les formalités de la francisation, et j'espère toujours que du 25 au 30 septembre pourra avoir lieu le premier départ de Bordeaux à Dieppe. Je ne pourrai vous préciser l'époque certaine que lorsque le navire arrivé à Bordeaux sera entre les mains de la douane, soit dans le courant de la semaine prochaine. »

1er septembre 1856
De G. Copley, secrétaire de l'Anglo-French Steam Ship Co. Ltd : A la demande d'H. Worms d'affréter le "Lucien" pour 12 mois de Cardiff à Bordeaux, l'informe que le bureau ne peut lui donner satisfaction. Il y a une grave objection à voir bateau et capitaine échapper aussi longtemps à leur surveillance. De plus l'esprit qui a présidé à la création de la société leur impose clairement « the duty of carrying out its primary object, namely the development of the traffic from Grimsby ». Objection à craindre de la part des actionnaires, y compris ceux du Yorkshire Railway Co..

5 septembre 1856
A John Chapman, Londres : « Quoique cela dérange nos combinaisons à Bordeaux, M. Worms met le "Lucien" à la disposition de M. Watkin pour encore deux voyages à Hambourg, mais à condition expresse que ce steamer sera de retour à Grimsby du 25 au 30 septembre au plus tard, et chargera alors pour mon compte à destination de Bordeaux. » Affaire Samuelson. « M. Worms se trouve, lui et nos amis, volés pour ces constructions. » Depuis un an, date de la visite des promoteurs de la Compagnie, « nous avons lutté pour faire connaître et réussir le charbon de South Yorkshire et donner la vie au port de Grimsby. Nous avons exporté 30.000 tonnes en quelques mois. Nous avons pris le 1/3 du capital. On nous a livré du mauvais charbon, mauvaise mesure. Nous sommes les plus utiles, les seuls utiles, et nous sommes les plus maltraités. »
A Ed. Watkin, directeur des Chemins de fer de Manchester, Sheffield & Lincolnshire, Manchester : « M. Worms, toujours malade au Havre, regrette beaucoup de n'avoir pas pu assister au meeting du 30 août. Il trouve qu'on passe très légèrement sur ses commandes, qui cependant sont faites dans un intérêt commun. Il se réserve de discuter prochainement avec vous ces questions. » Mise à disposition de Watkin du "Lucien". « D'ici à la fin de septembre, M. Worms aura eu le plaisir de vous voir et de couler à fond les questions de l'affrètement du "Lucien" pour Cardiff Bordeaux le remplaçant par ses steamers à lui. »
A M. Trotel, capitaine du "Séphora", Bordeaux : Composition de l'équipage de concert avec M. Bouscasse. Si la douane le permet, pendant la mise en règle de la francisation du "Séphora", « vous irez à Cardiff prendre un chargement de charbon pour Bordeaux ». Appelle l'attention de Trotel sur l'engagement pris par les constructeurs que "Séphora" pourra porter 760 à 770 tonnes de charbon, dont 60 à 70 tonnes pour les soutes. « A Grimsby, "Séphora" a pris en tout 672 tonnes charbon, mais on a chargé moins que le navire ne peut porter. « Vous aurez donc à voir à Cardiff à faire embarquer autant de charbon que la prudence le permettra, et vous me rendrez compte de vos observations à ce sujet. "Eugénie" vient de faire un joli voyage et prompt débarquement. J'espère que "Séphora" ne restera pas de l'arrière. »

6 septembre 1856
De Théodore Bouscasse, Bordeaux : « On annonce un vapeur à 4 kilomètres du port. Je pense que c'est le "Séphora". »

7 septembre 1856
De Théodore Bouscasse, Bordeaux : « Le "Séphora" est monté et je commencerai son déchargement demain matin. »
Francisation du "Séphora" vers cette époque. Pour la législation en vigueur rechercher vers 1855 (circulaire du 24 octobre).

15 septembre 1856
A A. Grandchamp Fils, Rouen : « Je n'ai rien à vous apprendre de ce qui est à faire à Grimsby. Notre but est commun. Il nous faut obtenir de M. Watkin : 1°) un prompt embarquement - je pense que les deux nouveaux spouts sont prêts ou ne peuvent tarder à l'être ; 2°) une qualité suivie de beau charbon dur - Mallet se plaint du dernier chargement de "Napoléon" et Couillard du dernier de "Eugénie" - Bouscasse ne m'a fait encore aucune observation contre la qualité ; 3°) nous devons obtenir un nouveau marché charbon au-dessous de 9/6, soit 9/ ou 8/6. Et si on ne veut pas nous accorder ce dernier prix, pour tous nos besoins, je voudrais au moins qu'il fut concédé pour tout ce qui viendrait à Paris. Faites valoir la concurrence belge et dites bien que, pour réussir à Paris, il nous faut arriver à bon prix. »

16 septembre 1856
Aux directeurs de la Compagnie anglo-française de navires à vapeur, Grimsby : Renouvellement de la demande de lui fréter le "Lucien", pendant douze mois, pour le voyage de Cardiff à Bordeaux, aux conditions de la charte-partie de "Vulture". « D'abord, dans nos premiers arrangements, il fut convenu, que, pourvu que 3 des 9 steamers de la Compagnie restassent attachés au service de Grimsby, nous pourrions, mes amis et moi, faire naviguer les autres de tous autres points d'Angleterre. Ce serait donc à tort que l'on objecterait que je détourne "Lucien" de Grimsby, puisque "Eugénie", "Victoria", "Napoléon" et bientôt un quatrième, le "Albert", continueront à charger à Grimsby. Si j'emprunte à la Compagnie le "Lucien", je le remplace de suite par "Séphora" et "Emma", à moi appartenant, et que rien ne m'oblige, par conséquent, à affecter au port de Grimsby. Mes deux navires ensemble feront donc 30 voyages à Grimsby dans une année tandis que "Lucien" seul en ferait 20 à 24. Dans la position actuelle, nos spouts et les mines ont peine à fournir le charbon nécessaire, et que, sans compter "Lucien", vous allez avoir à fournir au chargement de : "Eugénie", "Victoria", "Napoléon", "Séphora", "Emma", "Albert" et de quelques navires à voiles que je prends à l'occasion. »

18 septembre 1856
A F. de Loys de Rouen, à Vidy près Lausanne : « » Je vous adressais le 16 à Bâle, bureau restant, la lettre dont voici la copie. Grandchamp me donne votre adresse, je crois bien faire en vous envoyant cette copie. J'ai eu ce matin la visite de M. Oswald. Il a l'air très enchanté de nos nouvelles relations, et paraît compter sur des affaires. Je lui ai demandé f. 6 %, autres [mses], légères, rendues à Dieppe sur wagon. Ce prix n'a pas paru le scandaliser. Du moins, il ne m'a fait aucune objection. Ce n'est pas tout, M. de Loÿs, voilà l'importation en train, mais il me faut de l'exportation, soit une sortie pour nos hélices, autrement, je ne serai pas content de vous. Je n'ai pas entendu parler de votre agent de Paris pour ces sorties. Je vous recommande cette partie de votre affaire. »

22 septembre 1856
A Théodore Bouscasse, Bordeaux : « Charbon Grimsby - "Emma" et "Lucien" vont vous arriver à quelques jours de distance. Mais il me semble que leur placement ne doit pas vous inquiéter car vous avez des marchés et il y a de nouvelles ventes faites, outre les marchés et encore d'autres ventes à faire. Du reste, dussiez-vous en mettre en magasin, cela ne m'effraie nullement ; vous trouverez bon prix cet hiver. Cependant évitez ce moyen extrême si possible. Mais, cependant, je compte absolument sur un écoulement de 15 à 16.000 tonnes de Steam Coal Grimsby, car mon opération avec Miège est basée sur ces ventes de charbon. Vous aurez à voir si pour Angoulême et pour la Garonne jusqu'à Toulouse, vous pouvez trouver des consommateurs. Voilà le moment arrivé des grandes affaires que vous désiriez. Il faut que vous me mettiez à même de les exécuter. »

23 septembre 1856
De Ruyssenaers Frères, Alexandrie : « Le gouvernement égyptien avait jusqu'ici l'habitude de faire des contrats à livrer avec des maisons de commerce pour ses approvisionnements de charbons, mais il s'est aperçu qu'il arrivait toujours que lorsque la marchandise était chère sur les lieux de production, et lorsque les frets y étaient élevés, on trouvait constamment des prétextes pour ne pas livrer et qu'ensuite, lorsque les conditions de prix et de nolis devenaient meilleures pour les contractants, la marchandise lui arrivait alors en masse. Comme le gouvernement répugne à recourir à l'autorité consulaire, il s'ensuivait qu'il était toujours la victime, et qu'avec des achats importants à livrer et échus, il se trouvait très souvent complètement dépourvu, ne recevant rien du tout et forcé alors de subir la loi des détenteurs de la place. Le vice-Roi, dégoûté de cette manière de faire, a renoncé pour le moment à ces contrats qui lui devenaient onéreux et comme il s'était prononcé très clairement à ce sujet en présence de notre sieur W. Ruyssenaers, le moment actuel eut été mal choisi pour lui faire des ouvertures au sujet des mêmes opérations contre lesquelles il s'était monté, non sans raisons. »

26 septembre 1856
A Clément Daninos, Alexandrie : « M. votre Père m'a chargé de vous faire expédier, de Newcastle, un chargement charbon à vapeur, première qualité. » Renseignements sur les charbons de Cardiff pour bateaux à vapeur : prix, fret. Contrats avec les compagnies du gaz, chemins de fer et bateaux à vapeur.

27 septembre 1856
Entre H. Worms et divers propriétaires de mines de Grimsby : Accord. Hypolite Worms s'engage à prendre, à Grimsby, auprès des propriétaires (signataires du document) un minimum de 80.000 tonnes de charbon à vapeur, sur 12 mois. Prix des charbons et du fret. Qualités.
Des Messageries impériales, Paris : Avisent Hypolite Worms d'une mission de MM. Rostand, directeur des services de Marseille, V. Delacour, ingénieur en chef de leurs ateliers et de Vernon, inspecteur, qui se rendent en Angleterre pour y étudier diverses questions et notamment les procédés de manutention usitée dans les ports anglais. Le prient de les accréditer auprès de ses agents de Cardiff et de Newcastle. [Voir le courrier du 30 septembre 1856 dans lequel Hypolite Worms reproche à Achille Grandchamp d'avoir convenu d'une commande aussi importante.] 

28 septembre 1856
D'Henry Josse, Hte Worms Grimsby : « La Compagnie North of Europe Steam Navigation va envoyer dans le commencement du mois prochain un steamer de Hull à Rouen avec du charbon. C'est un essai et elle compte avoir un bon chargement en retour. »

29 septembre 1856
Aux Messageries impériales, Paris : Remise des lettres d'introduction à Newcastle et à Cardiff pour MM. Rostand, Delacour et de Vernon, agents de la Compagnie qui se rendent en Angleterre. « Le but de ce voyage étant, notamment, d'étudier les procédés de manutention usités dans les ports d'Angleterre, je crois bien faire en vous adressant une troisième lettre d'introduction auprès de mon agent à Great Grimsby, près Hull, sur le Humber. »

30 septembre 1856
A A. Grandchamp Fils, Rouen : « Je reçois, ce matin, de vous, les détails de ce qui s'est passé à l'assemblée des mineurs. A ma grande surprise, je vois qu'on aurait fixé un minimum de 80.000 tonnes et, si c'est d'accord avec vous, je le regrette doublement. Vous n'avez pas réfléchi que c'est nous mettre dans la dépendance de la Compagnie anglo-française et nous forcer, pour ainsi dire, de lui affréter tous ses hélices et la laisser compter sur un débouché énorme. Notre rôle vrai était de lui faire espérer petit à petit un débouché toujours augmentant. La Compagnie n'a plus rien à espérer de nous et notre influence, déjà très médiocre, se trouve ainsi réduite à zéro. Pour ma part, je vous déclare que je ne suis en mesure d'y participer, aujourd'hui, que dans une mesure de 15.000 tonnes. »
D'Ed. Watkin, directeur des Chemins de fer de Manchester, Sheffield & Lincolnshire, Manchester : Compte-rendu d'une réunion avec les propriétaires des mines du South Yorkshire. M. Josse y assistait ; il s'est efforcé d'obtenir d'eux un contrat avec une concession de prix. Malgré l'abondante demande, ils ont accepté de signer un accord en vue de fournir les 80.000 tonnes minimum à prendre pour M. Worms et ses amis, avec faculté pour eux de prendre jusqu'à 150.000 tonnes au vieux prix de 9 shilling d. Lui-même tâchera d'obtenir de sa compagnie un rabais de 1 d ½ par tonne pour toute quantité prise, pourvu qu'il dépasse 80.000 tonnes. « Should you wish to dispose of any portion (of it) I Have no doubt I can find parties that will be glad to take of the coal from you, at the same rates. »
De C. Mautin, courtier d'assurances à Paris : Avenant à la police d'assurances du "Séphora". Remboursement des frais de renflouement en cas d'échouage du navire.

Octobre 1856
D'A. Grandchamp Fils, Rouen : « J'ai l'honneur de vous informer que la Compagnie anglo-française de navigation à vapeur, avec le concours de la Compagnie des chemins de fer de Manchester, Sheffield et Lincolnshire, et de M. Hte Worms, de Paris, a établi un service régulier par bateaux à vapeur de Rouen et de Dieppe pour Hull, Manchester, Leith, Liverpool, Glasgow, Édimbourg et tous les principaux points de l'Angleterre et de l'Écosse, par la voie de Grimsby, et que la direction de ce service m'est confiée à Rouen et à Dieppe.
Les départs auront lieu : tous les 15 jours de Rouen, tous les 5 jours de Dieppe. Et vice-versa. Les bateaux affectés à ce service sont : "Victoria", "Eugénie", "Albert". Ces navires font le trajet de Rouen en 36 heures, et de Dieppe en 28 heures. Veuillez vous adresser, pour plus amples renseignements à MM. Hte Worms et A. Fournier, à Paris ; A. Grandchamp Fils et G. Smith et Bettencourt, à Rouen ; . A. Grandchamp Fils et Léon Delarue, à Dieppe. »
D'A. Grandchamp Fils, Rouen : Au sujet de difficultés d'argent. Il semble qu'il y a eu une crise, tout au moins à Rouen, vers cette époque.

1er octobre 1856
["Emma" entreprend son premier voyage avec 651 tonnes de charbon pour Bordeaux. Réf. Origines de la Maison Worms & Cie (suite) 1852-1856. Il est surprenant que dans sa lettre à Miège Frères en date du 8 octobre 1856, H. Worms annonce l'arrivée du "Emma" à Bordeaux le 15 octobre alors que le "Séphora" venait de faire cette même traversée en 8 jours."]
A Trotel, capitaine du "Séphora", Bordeaux : « "Séphora", dûment francisé, est maintenant prêt à prendre la mer. Vous allez donc vous rendre à Cardiff pour votre premier voyage. J. R. Smith vous délivrera votre chargement charbon pour Bordeaux. Mes amis d'Angleterre me blâment d'avoir francisé mes steamers ; j'espère leur prouver que nous pouvons faire aussi bien que les Anglais. Deux choses appellent toute votre attention : célérité dans la marche et dans toutes vos manoeuvres, économie dans les dépenses. Le steamer anglais "Vulture", que j'ai affrété pour un an, marchait à ma satisfaction. "Eugénie" est venu ensuite et a marché plus rapidement que "Vulture". J'espère que, sous votre commandement, le "Séphora" marchera mieux encore que "Eugénie". A Bordeaux, vous vous mettrez à la disposition de M. Dumoulin, associé de MM. Miège Frères de Dieppe, et vous commencerez alors le service régulier pour lequel j'ai frété mon navire : Grimsby, Bordeaux et Dieppe. »
D'A. Grandchamp Fils, Rouen : Longue lettre dans laquelle il discute de l'organisation des transports de Grimsby et Dieppe, etc. et le contrat de 80.000 tonnes avec les gens de Grimsby (Watkin).
De J. R. Smith, Hte Worms Cardiff : Wharf : « Vos idées sont absolument les miennes. Essayons donc pendant quelques mois. »

7 octobre 1856
A Ed. Watkin, directeur des Chemins de fer de Manchester, Sheffield & Lincolnshire, Manchester : Engagement avec Hantier Mallet & Cie à prendre 65.000 tonnes charbon à vapeur South Yorkshire de Grimsby en 12 mois à partir du 1er courant. « Vous pouvez disposer dès à présent de 15.000 tonnes environ pour compléter le chiffre de 80.000 à assurer aux mineurs. Mais, ces 15.000 tonnes ne pourraient pas être chargées pour France. La bonification de 1 ½ penny par tonne, que vous vouliez bien nous offrir sur 80.000 tonnes, nous sera acquise de même pour le chiffre de 65.000. Dans le cas où, pour quelque cause que ce soit, les navires viendraient à être retenus faute de charbon pour les charger, les surestaries seraient à la charge de la Compagnie. »

8 octobre 1856
A Miège Frères, Dieppe : « Enfin, "Séphora" a été francisé à Bordeaux et a quitté ce port à destination de Cardiff samedi dernier, 4 courant ; et je compte que, du 15 au 19 courant, il sera mis à votre disposition. M. Bouscasse en a déjà prévenu M. Dumoulin et votre service va pouvoir prendre un cours régulier. "Emma" doit arriver à Bordeaux vers le 15 courant au plus tard. » Sur sa francisation, « je suppose que tout sera mis en règle vers le 31 courant. » Je commencerai, comme pour "Séphora", par lui faire faire un voyage ou deux à Cardiff, de manière à mettre ce second steamer à votre disposition vers la fin de novembre. Nous aurons à régler les départs de Bordeaux de manière à ce que vous puissiez avoir un navire en charge de quinzaine en quinzaine. »

9 octobre 1856
A A. Grandchamp Fils, Rouen : « Maintenant, il reste à traiter de vous à moi, une question délicate, que la conversation seule et non la correspondance peut couler à fond : c'est l'équilibre de nos forces réciproques et de notre intérêt comme transporteurs dans le nouveau trafic que nous organisons. Vous pouvez plus que moi à l'importation, je puis plus que vous à l'exportation. Il nous reste à régler le tout, de manière à éviter tous tiraillements, que de bons associés doivent repousser. Je réserve donc la question jusqu'à première et prochaine entrevue. En attendant, ne donnez pas suite à l'impression des affiches dont vous m'avez montré l'épreuve. "Emma" et "Séphora" doivent y figurer. »

10 octobre 1856
[Retardé par un accident de machine en mer, "Emma" arrive à Pauillac. Réf. Origines de la Maison Worms & Cie (suite) 1852-1856.]
Du ministère de la Marine et des Colonies, Paris : Marché approuvé. 600 à 800 tonneaux pour Gorée.
De C. Mautin, courtier d'assurances à Paris : Avenant à la police d'assurances du "Séphora". « H. Worms déclare que le vapeur "Séphora" est parti de Grimsby pour Bordeaux le 30 août dernier, jour auquel ont commencé les risques couvert par la police sus relatée. Ledit navire ayant été retenu pendant un mois à Bordeaux pour l'accomplissement des formalités de sa francisation, les consignées consentent, pour indemniser en partie l'assuré de ce retard, à prolonger gratuitement les risques de quinze jours. En conséquence, les risques couverts par la susdite police courront jusqu'au 15 septembre 1857, inclusivement. »

15 octobre 1856
A Théodore Bouscasse, Bordeaux : « "Séphora". Vous ne m'annoncez pas son arrivée. Je pense cependant qu'il a dû arriver hier soir. J'attends vos nouvelles avec impatience. D'après les comptes que je reçois de Cardiff, je sens déjà la nécessité d'un capitaine d'armement. Veuillez jeter les yeux autour de vous et voir à en trouver un bon. Ne terminez rien cependant. M. Worms compte aller prochainement à Bordeaux causer de cette affaire et autres avec vous. »

16 octobre 1856
A Henry Josse, Hte Worms Grimsby : « Cotons - Vous devez recevoir 800 balles pour Rouen. M. Watkin doit être content de ce début et nous avons bon espoir d'arriver à un grand mouvement d'aller et de retour pour Liverpool. »
D'A. Grandchamp Fils, Rouen : Service régulier et des marchandises : « Depuis que j'ai fait un peu de publicité ici, vous voyez que la marchandises me vient... non seulement nous devons faire de la publicité mais nous devons avoir partout de bons agents (ex. Hull). Nous n'avons point de temps à perdre. Déjà à Liverpool on s'occupe de monter un service de steamers sur Rouen... J'écris à Josse de faire des affiches sur le modèle des (miennes). »

20 octobre 1856
A Miège Frères, Dieppe, chez M. Dumoulin, place de la Bourse, Bordeaux : « Je ne puis encore vous donner un tarif bien arrêté pour tous les points principaux du nord de l'Angleterre. Pour simplifier les choses, je réduis tout à un prix par tonne, comprenant transport, transit, déchargement, sauf l'assurance. Je vous prendrai : F 29 réductibles à F 26 (si j'obtiens ce que j'espère des chemins anglais) par tonne prise à Bordeaux et délivrée en gare à Hull, Manchester, Sheffield et Liverpool. Et je m'engage ainsi pour 3 mois. Dans quelques jours, je serai en mesure pour vous fixer un prix pour Edimbourg, Glasgow, Dublin, Londres, et tous autres points que vous voudriez m'indiquer. »
A M. Dervieux, d'Alexandrie, à Paris : H. Worms lui confirme les conditions auxquelles il s'engagerait à lui expédier du charbon d'Angleterre à Alexandrie.

22 octobre 1856
A A. Grandchamp Fils, Rouen : « En ce qui concerne la part de l'opération dans laquelle F. de Loÿs doit être intéressé à des conditions que vous êtes chargé de lui faire accepter, vous et moi prélèverons dans les bénéfices chacun 1/3, l'autre 1/3 restant dévolu à M. de Loÿs, bénéfices résultant des prix d'ensemble de transport basés sur certains frets alloués à nos bateaux d'accord avec M. de Loÿs, et qui ne concernent que vous et moi. Quant aux transports effectués par nos steamers (en application des conditions acceptées de la Compagnie anglo-française pour l'affrètement de nos hélices), nous mettons en participation, en tant que transport de marchandises autres que charbon, "Eugénie", "Victoria" et "Albert". » Déductions sur les prix de fret et calcul des bénéfices pour les transports de marchandises venant d'Angleterre et ceux allant de Dieppe ou Rouen à Grimsby. « Ces bénéfices seront nets, en dehors et en sus des frais et commissions alloués à chacun de nous comme agence à Rouen, Dieppe ou Grimsby. Le règlement de ces intérêts aura lieu par chaque navire et par chaque voyage. Ces accords commenceront leur exécution, pour "Victoria" et "Eugénie" après le chargement qu'ils prennent en ce moment à Grimsby pour Rouen, et pour "Albert" dès son premier voyage. »
De Théodore Bouscasse, Bordeaux : Compagnie maritime. « J'ai vendu la provision du bateau qui est arrivé et j'espère bien continuer. »
De John Chapman, Londres : « Un des départements de notre gouvernement (Ordnance ou Intendance) m'a confié l'achat et l'expédition de charbon à leurs dépôts à Malte, Gibraltar, Sainte-Hélène, Bermudes, avec une commission d'un shilling par tonne. Nous avons déjà à expédier à peu près 6.000 tonnes. Pring les chargera sauf un chargement de Cardiff. »

23 octobre 1856
A John Chapman & Cie, Londres : « J'apprends avec plaisir votre heureux retour après une absence assez longue. Je suis charmé de voir, d'après ce que vous me dites, que tout marche bien à Grimsby. Les débuts ont été pénibles et coûteux pour moi, j'espère que la suite me dédommagera. Déjà nous avons fait un assez beau début dans les transports en marchandises générales. Nous avons réussi à détourner à Liverpool 2.000 balles coton qui seront embarquées à Grimsby pour Rouen. D'autres affaires sont proposées, mais nous ne pourrons les aborder carrément que dans une quinzaine de jours qu'il nous faut pour établir. »

25 octobre 1856
D'Arthur Pring, Hte Worms Newcastle : « Chapman a pris un contrat pour l'Ordnance 6.000. Je l'ai vu ici la semaine dernière. Je lui ai fourni tous les renseignements qu'il avait besoin et viens d'expédier un petit chargement d'essai à Gibraltar. Je cherche encore un petit pour ce port, mais ce n'est pas du charbon à vapeur que j'aurai à expédier, c'est du [...], un charbon qui peut servir pour foyer et vapeur à la fois [...] sous peu de jours, j'aurai des ordres pour d'autres stations. Je ne vous ai rien dit de ce contrat parce que M. Chapman m'a prié de ne rien vous dire encore, qu'il vous donnerait lui-même tous les détails. »
Au chef du service commercial des Chemins de fer de l'Ouest, Paris : « Des agents spéciaux partent aujourd'hui même pour l'Angleterre, et dans 15 jours au plus tard, nous aurons pu fixer nos tarifs. A cette époque nous serons en mesure de vous préciser le concours que nous réclamons de votre Compagnie. En présence des efforts considérables que nous faisons à nous seuls et dont le résultat sera de vous amener un trafic qui emploie d'autres voies que les vôtres, nous espérons que la Compagnie de l'Ouest ne voudra pas nous traiter comme un chargeur quelconque. Nous sommes donc très désireux de nous entendre avec votre Compagnie pour faire un traité de correspondance maritime et nous sommes convaincus à l'avance qu'elle se montrera conciliante et bienveillante comme toujours. »

12 novembre 1856
A M. Petit, agent commercial des Chemins de fer du Midi, Bordeaux : Suite à une première visite à Bordeaux en juillet. Combinaisons de transports pour utiliser les retours des bateaux à vapeur sur l'Angleterre et amener un nouveau trafic aux chemins de fer : exportation des produits du midi sur la partie sud-ouest de l'Angleterre, soit par le canal de Bristol et Cardiff spécialement. « Je reçois depuis quatre mois 3 ou 4 bateaux à vapeur venant de Cardiff à Bordeaux, et y important environ 3.000 tonnes de charbon chaque mois. Il serait donc très important pour votre intérêt comme pour le mien, d'arriver à utiliser, au moins en bonne partie, une faculté de transport de 30 à 40.000 tonnes par an. » En outre, « j'en reçois un nouveau et bientôt un second à Bordeaux, venant régulièrement tous les 12 ou 13 jours de Grimsby. Ce port se relie par les voies ferrées à Liverpool, Manchester, Sheffield et autres points considérables de l'Angleterre : il ouvre donc aux produits du Midi de la France une voie nouvelle, rapide et économique, pour l'exportation par Liverpool, et pour la consommation anglaise dans les centres les plus riches et les plus considérables. Et, de plus, au printemps prochain, des lignes de steamers partiront de Grimsby pour desservir toute la Baltique et le nord de l'Europe. Enfin, les produits de ces centres de l'industrie anglaise trouveront encore à Grimsby une voie avantageuse pour venir se consommer en France, ou y transiter pour l'Espagne par Bordeaux par vos chemins de fer. » Demande sur ces questions importantes un rendez-vous à Bordeaux et expose son plan. Liste des points principaux d'Angleterre desservis via Grimsby par les hélices de M. Worms et les chemins de fer anglais : Manchester, Sheffield, Leith, Glasgow, Birmingham, Wolwer Hampton, Nottigham, Leicester, Derby, Bradford, Warrington, London, Bolton, Oldham, Preston, Leeds, Halifax, Liverpool.

13 novembre 1856
D'A. Grandchamp Fils, Rouen : Au sujet de Couillard. « Jusqu'à ce qu'il me soit prouvé qu'avec des hélices et dans de bonnes conditions, on ne peut pas lutter à Paris, je soutiendrai toujours que la chose est possible. » Services de navigation. « De Loÿs a admirablement manoeuvré avec l'Ouest et l'Est. Le traité sera fait comme nous l'avions posé : un départ de Rouen tous les quinze jours, un départ de Dieppe tous les cinq jours. L'Ouest nous fera une remise de... Je suis très satisfait de ces conditions. De Loÿs s'est occupé très chaudement de notre affaire. C'est à lui que nous devons ce traité. Les conditions qu'il nous a fait obtenir paieront à elles seules plus que la part que nous lui accorderons. L'Ouest ouvrira un bureau d'exportation à Paris, il recherchera aussi pour nous les marchandises. »
Des Chemins de fer de l'Ouest : Traité [non daté] de correspondance maritime. Le service, objet du traité effectuera entre Grimsby et Dieppe ou Rouen le transport des voyageurs et de leurs bagages ainsi que des finances, marchandises, bestiaux et voitures, par les bateaux à vapeur : "Victoria", "Eugénie" et "Albert", tous trois construits en 1856, développant 80 chevaux vapeur, pouvant transporter 8 voyageurs et 600 tonnes de marchandises encombrantes ou lourdes, à une vitesse de 9 noeuds. Le service effectuera régulièrement huit voyages, aller et retour, par mois, soit 10 de Dieppe à Grimsby, aller et retour, et deux voyages aller et retour de Rouen à Grimsby. La durée de la traversée de Dieppe à Grimsby n'excédera pas trente-six heures sauf cas de force majeure. Prolongements vers Liverpool et Manchester ainsi que vers Strasbourg, Forbach, Mulhouse, Thann, Colmar et Bâle.

19 novembre 1856
A A. Grandchamp Fils, Rouen : Hélices. « Ce mode de navigation, avec des avantages incontestables, présente des difficultés et des mécomptes sans nombre. Tel prix qui nous paraît d'abord superbe, se trouve réduit par la consommation du charbon, par une navigation plus longue que nous ne l'avions évaluée. J'épluche en ce moment, la plume à la main, toutes les opérations de "Eugénie", "Séphora" et autres, et je suis dégrisé sur le prix de revient des frets : ne prenons donc pas de nouveaux engagements sans bien savoir ce que nous faisons. Le mal ne sera pas grave, tant qu'il s'agira de cotons et laines. Et j'espère y remédier avant que nous n'abordions la marchandise générale, soit les petites parties. »

27 novembre 1856
D'Henry Josse, Hte Worms Grimsby : « Depuis que je suis ici, j'ai fait pas mal d'affaires pour Messieurs Couillard de Fécamp. J'ai chargé plus de 18 navires pour Fécamp, Honfleur et Le Havre. » Hantier Mallet & Cie leur vendent du charbon.
De Hantier Mallet & Cie, Le Havre : En-tête. Charbon de terre anglais en entrepôt de douane et à l'acquitté - Briques anglaises - 10, place de la Comédie au Havre. Facture d'un chargement sur le "Maréchal Pélissier".

30 novembre 1856
A M. Le Magnen, capitaine du "Emma", Cardiff : « Rosseeuw va s'embarquer demain ou après à Dieppe pour Grimsby sur le "Séphora", avec le capitaine Trottel. Je considère comme indispensable d'avoir des équipages d'élite. Je ne veux pas de la racaille ramassée sur le quai de Bordeaux. Je veux de bons et solides marins, honnêtes, et qui s'attachent à mon navire. Nourrissez-les bien et payez-les 60 francs, et plus, si cela vous paraît convenable ! Je sais que nos bons matelots préfèrent le long cours. Je veux être bien servi et tout le monde sera content de moi aussi. »
A J. R. Smith, Hte Worms Cardiff : « Vous m'avez mal compris. Je ne vous demandais pas les stations au Brésil, outre Rio, mais, bien, ainsi que le marque la lettre de S. C., quelles sont les stations adoptées par les lignes anglaises, entre l'Angleterre et Rio, comme dépôts de charbon. Est-ce Cap Verde, S. Hélène ou autre ? Enfin je vous demande quels sont ces points intermédiaires, où les steamers relâchent pour renouveler leurs provisions de charbon, et si, sur ces points, vous avez des relations déjà faites, comme je le crois. »
Au directeur des Chemins de fer lombards-vénitiens, Paris : Première expédition de 3.000 tonnes charbon à vapeur, de Cardiff, à faire dans un délai de deux mois, à destination de Venise. » Exposé des conditions pour l'exécution de cet ordre.
De Théodore Bouscasse, Bordeaux : Longue lettre rappelant les nouvelles bases convenues verbalement avec H. Worms pour régler leurs relations.

4 décembre 1856
Sur la Société charbonnière du Nord et de l'Ouest réunis, Paris : Notice de renseignements. Société en commandite par actions au capital de 2 500.000 francs, constituée le 10 janvier 1856. Siège Social : Paris, rue Papillon, n° 5 (Faubourg Poissonnière). Les deux premières séries d'actions, soit ensemble 1.000 actions, ont été souscrites par H. Worms, A. Grandchamp Fils, Hantier Mallet & Cie (un tiers chacun) et Gustave Couillard, gérant, 50 actions. Signature sociale : G. Couillard & Cie. La Société a été dissoute à dater du 4 décembre 1856. Elle avait un chantier à la Villette.

6 décembre 1856
A Z. C. Pearson Coleman & Cie, Great Grimsby : « Je vous remercie des propositions que vous voulez bien me faire pour l'agence de mes steamers. J'ai un agent à Grimsby pour s'occuper de toutes mes affaires et particulièrement de mes steamers [H. Josse]. Nous aurons à l'ouverture de la Baltique des marchandises à expédier de France pour le nord de l'Allemagne et pour la Russie. Nous devrons pouvoir nous entendre à cet égard avec vous et nous souder avec les lignes que vous avez établies à Grimsby. »
De [Spilliaerdt ou Spilliaert] Caymax, Anvers - Société belge de bateaux à vapeur transatlantiques, Spilliaerdt Caymax est administrateur gérant de ladite société) : Le service des bateaux à vapeur sur le Brésil doit entrer en vigueur d'ici 6 mois. Demande à H. Worms comment les lignes françaises et anglaises font leurs approvisionnements de charbon dans les divers ports d'escale au Brésil. Demande à H. Worms s'il veut s'intéresser à la Société des bateaux à vapeur pour le Levant dont il a la concession de son gouvernement. Le capital sera de 5 à 6 millions de francs. Départs d'Anvers et de Constantinople. Egalement à une compagnie maritime belge de bateaux à vapeur. Capital : 2 millions de francs. « Pourrait-on placer des actions à Paris ? »

7 décembre 1856
A J. R. Smith, Hte Worms Cardiff : « Venise. Je ne suis pas surpris qu'il existe d'autres ordres que les miens pour la Compagnie du chemin de Lombardie ; c'est un motif pour vous de redoubler d'efforts pour ne pas faire moins bien que les autres. Si je vous ai limité un tonnage de 400 à 500 tonnes au plus, c'est que des navires plus forts trouvent des charbons avec un excédent de menus et je veux éviter des reproches au début d'une affaire que j'ai à coeur de voir se continuer. J'attends impatiemment que vous m'annonciez un affrètement. »

9 décembre 1856
A Édouard Rosseeuw, [Hte Worms] Grimsby : « Mallet et Grandchamp étaient ici hier, la réunion n'a pas été trop orageuse. Ces Messieurs ont décidé la liquidation de la maison de Couillard sans aucune opposition de la part de ce dernier. Les traités avec les chemins de l'Ouest et de l'Est pour le transport des marchandises ne se feront pas sans difficulté. Henry, du Havre, organise un service de Liverpool au Havre et met des entraves à ce que les deux Compagnies nous accordent les mêmes avantages pour Dieppe que pour le Havre. »
A Théodore Bouscasse, Bordeaux : « Je m'expose à des pertes, qui, si elles se prolongeaient, conduiraient infailliblement à la ruine. II est temps d'apporter un remède à cette situation et je ne puis y arriver qu'en ayant avec moi un homme spécial, qui soit constamment sur la brèche pour défendre mes intérêts. Je suis donc bien décidé à prendre en mes mains le soin de mes navires et, à partir du 1er janvier prochain, j'aurai un jeune homme à moi qui sera spécialement chargé. » Suit la liste de ses attributions. « Pour couvrir [mes] dépenses, je prendrai en main le soin des navires qui doivent apporter les charbons au Midi et à Orléans. J'épargnerai les frais de commission. Mon représentant sera seul chargé du soin de ces navires. Reste mon commerce de charbon. Je vous offre de continuer de vous charger de recevoir les charbons que j'ai l'intention d'expédier à Bordeaux pour la clientèle que vous avez alimentée jusqu'a présent. Cette affaire, qui aura une importance au moins égale à celle qu'elle avait avant mes expéditions pour les chemins de fer, vous sera exclusivement réservée. Les navires à voiles, qui viendront de Newcastle, Sunderland et Grimsby avec des charbons, viendront à votre adresse, comme par le passé, vous serez chargé de la vente aux conditions antérieurement arrêtées. Les charbons du nord, qui viendront par les hélices, seront aussi mis à votre disposition ; vous seul serez chargé de débarrasser les navires dans les délais voulus. Je suis bien décidé à prendre le soin de mes navires et de mes livraisons aux chemins de fer. Il n'y a pas à revenir sur cette détermination. En cas de refus de votre part, je suis en mesure au 1er janvier prochain de faire la reprise de cette affaire. » Bordeaux est appelé à devenir le centre des services maritimes de M. Worms.
A Georges Schacher, Le Havre : « Je vois avec plaisir que vous êtes d'accord avec M. D. [Currie], et que vous serez en mesure de quitter le Havre le 28 de ce mois pour être rendu à Bordeaux le 1er janvier. » Remise de lettre d'introduction et instructions. Si vous avez besoin d'argent pour le voyage d'Angleterre, M. Mallet est autorisé à vous remettre ce que vous lui demanderez. »
A J. R. Smith, Hte Worms Cardiff : « Mes relations avec Bordeaux, ayant pris un accroissement notable depuis que j'y fais diriger les screw colliers de Grimsby et de Cardiff, j'ai dû m'assurer la coopération d'un jeune hommes actif et intelligent. Monsieur Schacher, doit à partir au 1er janvier prochain prendre la direction de ces affaires, et, avant de se rendre à Bordeaux, j'ai désiré qu'il fît un voyage en Angleterre. »

14 décembre 1856
A Théodore Bouscasse, Bordeaux : « Je vois que vous refusez les propositions que je vous faisais de continuer nos relations pour le commerce de charbon à Bordeaux. Tout en regrettant de voir nos rapports aussi brusquement rompus, je ne crois pas devoir, d'après vos injonctions précises, retarder plus longtemps la reprise de mes affaires en vos mains et je me décide à envoyer à Bordeaux, M. Paul Cruzel, attaché à ma maison. Il est porteur de ma procuration la plus étendue. Je le charge de vous voir et de s'entendre avec vous pour opérer le plus promptement possible la liquidation de toutes nos affaires. »

16 décembre 1856
A Paul Cruzel, Hôtel de France, Bordeaux : « J'apprendrai avec plaisir votre heureuse arrivée à Bordeaux et le résultat de votre première entrevue avec M. Bouscasse. Je vous remets inclus une lettre de crédit pour MM. Gomez, Waez & Lévylier, banquiers à Bordeaux. J'ai désiré que cette lettre fût pour cette maison. Je connais particulièrement M. Lévylier et [...] pourra vous être utile et j'ai l'intention de me lier directement avec cette maison. »
De Paulin Talabot, Compagnie des chemins de fer lombards-vénitiens et de l'Italie centrale, Paris : Est autorisé par le Conseil d'administration à accepter la proposition du 30 novembre dernier. H. Worms est prié de s'occuper immédiatement de l'achat du charbon et de se mettre en rapport avec M. Busche, directeur général de la Compagnie à Vérone.

17 décembre 1856
Du ministère de la Marine et des Colonies, Paris : Marché approuvé. 800 à 1.000 tonneaux pour Gorée.

19 décembre 1856
De Spilliaerdt Caymax, Anvers : Revient sur la question des charbons à Rio et demande à H. Worms les conditions auxquelles il pourrait fournir à bord dans chacun des ports d'escale. « Prix pour Anvers (par hélice) trop coûteux, mieux vaut faire un dépôt pour assurer la régularité et se servir de navires à voile pour le transport. La Société pour le service de bateaux à vapeur sur le Levant (Constantinople et Alexandrie) est sur le point d'être constituée. M. Cadenne (?) m'ayant dit que vous étiez disposé à entrer dans cette entreprise, je vous en entretiendrai prochainement. Comme vous avez établi des dépôts de charbon dans différents ports de la Méditerranée, nous pourrions traiter également pour les charbons nécessaires à ces services. »

20 décembre 1856
A Paulin Talabot, [Compagnie des chemins de fer lombards-vénitiens et de l'Italie centrale], Paris : « Je suis favorisé de la lettre que vous m'avez fait l'honneur de m'adresser le 16 courant, acceptant les propositions de trois mille tonnes charbon de Cardiff pour le compte de la Compagnie des Chemins de fer lombards vénitiens et de l'Italie centrale. Sept à huit cents tonnes sont déjà affrétées et le complément le sera prochainement. Suivant vos instructions, je me mettrai en correspondance avec M. Busche, directeur général de la Compagnie à Vérone, pour l'exécution de cet arrangement. Je lui donnerai avis des expéditions et m'adresserai à lui pour le remboursement de mes factures et débours. »

21 décembre 1856
A Paul Cruzel, Bordeaux : « En attendant que je vous remette tout prochainement une procuration notariée, je viens par la présente vous donner pouvoir de gérer et administrer toutes les affaires à Bordeaux. Toucher et recevoir toutes sommes qui pourront être dues à quelque titre et pour quelle cause que ce soit, notamment tous billets et lettres de change, etc. Faire toutes ventes de charbon aux conditions que vous croirez convenables, passer des marchés, les exécuter. Signer et endosser tous connaissements, faire toutes déclarations à la douane, à la Marine et autres administrations et, en un mot, gérer et administrer mes affaires. »

26 décembre 1856
A P. Constantin Aîné & Fils, Bordeaux : « Je vous remercie des offres que vous voulez bien me faire de vos services pour mon commerce de charbon. Mais je ne puis donner suite à vos ouvertures. Je suis décidé à donner un grand développement à mes affaires charbon à Bordeaux, et, dans ce but, je me suis décidé à y établir ma Maison, sous mon nom, et elle sera dirigée par un agent dont le choix est déjà fait. » Offre de service.

30 décembre 1856
A Henry Josse, Hte Worms Grimsby : « M. Schacher, que vous connaissez, a traité définitivement avec moi ; il part demain pour Bordeaux. Sa mission principale, avant tout, est de porter remède aux vices de nos équipages, capitaines et mécaniciens. Ses occupations au Havre lui ont donné de tout cela une certaine expérience que je n'ai pas. Je lui donne carte blanche, il fera de son mieux et renverra tout homme ou chef qui ne marcherait pas droit. Il fera les achats nécessaires, il sera le maître et le Ship's Husband - et pour mieux manoeuvrer, il s'entendra directement avec vous - auquel je donne également tous pouvoirs de faire à bord de "Emma" et "Séphora", tout ce que vous jugerez convenable. »

31 décembre 1856
Des Messageries impériales, Paris : Relevé mensuel de la consommation charbon et des livraisons à Alger, Bône et Oran.

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Informations recueillies dans l'Almanach Bottin de 1856

  • Le Havre : La Maison Hantier Fils, Mallet & Cie est domiciliée au 17, quai Colbert.
    NB : Le total de marchands de charbon décroît à 88. La population du Havre compte 64.137 habitants.
  • Selon une note non datée, mais comprise dans une liasse de 1856 (réf. Archives municipales du Havre, Tribunal de commerce - F2.1), Mallet Fr. figure parmi les négociants susceptibles d'être intégrés à la "liste des notables et de concourir aux élections du Tribunal de commerce du Havre", négociants qui à ce titre sont appelés à fournir des renseignements personnels. Si les réponses transmises par les intéressés ne se trouvent pas dans le dossier, toutefois, le registre annuel des notables dans lequel Mallet est inscrit à partir de 1856 (et pour le moins jusqu'en 1869) indique que : Mallet Théophas (ou Christophe), Frédéric, né à Paris le 5 décembre 1825, domicilié en 1856, 11, rue d'Isly au Havre ou à Paris, exerce la profession de négociant dans la maison de commerce Hantier, Mallet et Cie, établie en 1851. Le registre mentionne également le montant annuel de la patente ainsi que "les fonctions que le commerçant aurait déjà remplies dans les tribunaux de commerce".

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