1856.02.06.A C. M. Palmer.Newcastle.Extrait

Origine : Copies de lettres à la presse n°78 - du 23 janvier 1856 au 19 février 1856


Paris, 6 février 1856
Note pour Monsieur Palmer de Newcastle

Je suis tout disposé à donner suite à l'affaire charbon à gaz, pour Paris, et à la faire de compte à ½ avec M. Palmer.
Avant de faire même les premières ouvertures aux compagnies de Paris, il faut que nous sachions quel sera notre prix de revient à Paris, et ce n'est pas le port seul de Dieppe qui est à considérer.
M. Palmer doit savoir que Dieppe, qui déjà reçoit beaucoup de charbons pour Rouen et va en recevoir pour Paris, est un port insuffisant. Et, de plus, il faut dire que le matériel du chemin de fer serait et sera longtemps insuffisant à un trafic aussi considérable. En outre, plusieurs usines à gaz reçoivent leurs charbons par la rivière à Asnières et environs. Nous devrons faire venir des quantités considérables par Rouen.
Le port de Boulogne nous offrira plus tard de grandes ressources, et comme port et comme matériel considérable du chemin de fer du Nord. Malheureusement ce port n'est pas disposé encore à recevoir des hélices, et ce n'est que dans deux ans, et avec deux millions de dépense, que l'on pourra songer à Boulogne par les hélices. Saint-Valéry-sur-Somme offrirait aussi des avantages, étant rapproché de Paris et se reliant au chemin du Nord, mais je doute que ce port puisse recevoir des hélices, je vais m'en informer.
Nous avons donc à considérer en ce moment : Dieppe et Rouen.
[...]
Les charbons belges à gaz reviennent encore bien au-dessous des charbons anglais. Mais le rendement en gaz, et la qualité des cokes résultant des charbons anglais, sont bien supérieurs à ceux des belges, et les compagnies le reconnaissent volontiers.
Les détails que je soumets à Monsieur Palmer, ainsi que tout ce qui a rapport à cette affaire, doivent rester confidentiels et parfaitement secrets, car nous avons à combattre ici les habitudes acquises et les influences belges, et rien ne doit transpirer de nos projets jusqu'au moment de l'exécution possible.
M. Palmer doit aussi être prévenu que, tout en traitant l'affaire ici avec lui, je n'agis que pour le compte de la Compagnie charbonnière "G. Couillard & Cie", dont je fais partie, mais qui seule a le droit de vendre sur le marché de Paris.
Je ferai bien toutes les démarches nécessaires, mais c'est la Compagnie qui contracterait avec M. Palmer et avec les compagnies de gaz.

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