1869.00.00.Recueil des informations de janvier à décembre

Ce recueil recense chronologiquement les données collectées sur l'année citée en référence.
Il reprend notamment un important travail d'analyse effectué par la Maison dans les chronos de correspondance – préalablement à la rédaction du livre Un Centenaire - 1848-1948 - Worms & Cie –, et plus particulièrement, en ce qui concerne l'année 1860, dans :

  • les copies de lettres à la presse du 21 décembre 1868 au 18 janvier 1869 ; du 18 janvier 1869 au 13 février 1869 ; du 13 février 1869 au 10 mars 1869 ; du 10 mars 1869 au 7 avril 1869 ; du 7 avril 1869 au 1er mai 1869 ; du 1er mai 1869 au 29 mai 1869 ; du 29 mai 1869 au 26 juin 1869 ; du 26 juin 1869 au 22 juillet 1869 ; du 22 juillet 1869 au 17 août 1869 ; du 17 août 1869 au 16 septembre 1869 ; du 16 septembre 1869 au 12 octobre 1869 ; du 12 octobre au [?] ; du [?] au [?] ; du [?] au 29 décembre 1869 ; du 29 décembre 1869 au [?] 1870 (les manques peuvent provenir soit d'un oubli dans le recensement, soit de la perte de certains volumes) ;
  • et les doubles du courrier reçu par le siège, à Paris, entre 1865 et 1874.

Dans le cadre de cette étude, la correspondance sélectionnée pour son intérêt historique a été résumée ou reproduite en intégralité ou partiellement sur des fiches manuscrites, qui se comptent par centaines. Les lettres les plus significatives ont été dactylographiées. (Ces copies sont consultables à partir de ce fichier en cliquant sur leur intitulé – en bleu + soulignement.) Ces sources ont en outre été synthétisées et commentées dans les notes suivantes :

  • "Historique de  la Maison Worms & Cie (1848-1874)", classé en 1948
  • "Historique de Worms & Cie - 1ère partie (1848-1877)", daté de janvier 1948
  • "Historique de la succursale de Newcastle (1848-1948)", classé en 1948
  • "Historique de la succursale d'Alger (1851-1892)", classé en 1948
  • "Historique charbons (1857-1874)", classé en 1948
  • "Historique de la succursale de Port-Saïd (1857-1874)", classé en 1948
  • "Historique de la succursale de Port-Saïd, relations avec la P&O, Burness, Stapledon (1861-1875)", classé en 1948
  • "Historique de la succursale de Port-Saïd, relations avec l'Égypte (1869-1948)", daté du 16 juin 1948

A ce corpus sont joints des extraits de documents originaux conservés par la Maison et des renseignements provenant notamment :

  • des services administratifs : état civil, tribunal de commerce,
  • des annuaires, des études notariales,
  • de la presse, des revues et ouvrages d'histoire...



Inventaire chronologique des archives numérisées
et des renseignements ou extraits collectés dans les copies de lettres et les dossiers

[Informations sans dates précises]
MM. Quesnel Frères créent un service à vapeur sur Rio (du Havre), au moyen de navires gréés en 3 mats pouvant faire large emploi de la voile. A partir de 1872 ce service sera en quelque sorte absorbé par la Compagnie des chargeurs réunis. (Le Havre de Grâce).
Des Archives municipales du Havre, (F2.12) : Dans le dossier sur l'Exposition maritime international du Havre, Frédéric Mallet apparaît comme membre d'une des commissions d'organisation de l'exposition en sa qualité de négociant-armateur. Si l'on trouve le nom de la maison Hantier Mallet et Cie, sise 14, rue Molière, dans la liste des créanciers en tant que fournisseur de charbon, seule son activité maritime est partout ailleurs explicitement signalée.

7 janvier 1869
A Georges Schacher, Hte Worms Bordeaux : « Quant à l'achat d'un steamer pour charger du charbon pour Bordeaux et qui chargerait en retour en diverses marchandises et qui serait attaché à la maison de Bordeaux, ce n'est pas le moment de penser à cette acquisition. Je veux connaître le résultat de nos steamers avant, car je crains que les voyages de Rouen n'aient point amélioré les recettes, au contraire. »

8 janvier 1869
A Kurchid Pacha, Alexandrie : « En exécution du contrat que j'ai eu l'honneur de passer avec vous au mois de septembre dernier, j'ai déjà affrété 22.000 tonnes. Il me reste un très court espace de temps pour compléter les 8.000 environ, solde de mon contrat... Comme compensation de la perte importante que je subis sur mon contrat, j'aurai à vous réclamer une indemnité. »

9 janvier 1869
A Em. Daubrée, Alexandrie : « Franchetti partira par courrier 9 courant pour Alexandrie. »

12 janvier 1869
A Georges Schacher, Hte Worms Bordeaux : Copie d‘une requête adressée au ministre de l'Agriculture, du Commerce et des Travaux publics. Le service Bordeaux-Le Havre-Hambourg et vice versa est exploité par Worms et Mallet depuis 10 ans ; il fonctionne sous pavillon français. Il charge à Hambourg beaucoup plus de marchandises pour Le Havre que pour Bordeaux.

16 janvier 1869
Aux Chemins de fer de Séville : Charbons de Grimsby. « Je vous recommande très particulièrement ces derniers qui commencent à être très connus et très appréciés en Espagne. »

21 janvier 1869
Au directeur général des lignes télégraphiques, Paris : Lui accuse réception de lettre demandant proposition pour une nouvelle fourniture de poteaux. Il la transmet à agent de Bordeaux pour suite dans le plus bref délai possible.

9 février 1869
A F. Mallet & Cie, Le Havre : Bordeaux-Rouen. « Si vous reconnaissez que cette nouvelle ligne est en un état d'infériorité comparée à celui de nos autres lignes vous devez aviser et au besoin cesser cette navigation, aux termes de nos arrangements pour les steamers. »

15 février 1869
A Geo & A. Herring & Co., Londres : « Je me suis engagé à livrer à 2 vapeurs les charbons dont [ils] pourront avoir à prendre à Gibraltar. Vous voudrez bien voir la Compagnie Gibraltar Coal afin qu'elle autorise son agent de livrer le charbon. Les 2 frégates partiront prochainement de Bordeaux pour se rendre à Tunis et prendront ensemble au maximum 400 tonnes de charbon. »
A Torlades & Cie, Lisbonne : « J'ai pris l'engagement de fournir dans les soutes des 2 frégates à vapeur "Moniteur n°1", capitaine Blanc, et "Moniteur n°2", capitaine Proux, la quantité de charbon dont elles auraient besoin à leur arrivée dans le port de Lisbonne, et j'ai compté sur vous, Messieurs, pour effectuer cette fourniture pour mon compte. A cet effet j'ai remis une lettre à votre adresse à chacun des capitaines commandants. Le prix que j'ai obtenu est très limité et je vous prie d'exécuter mes engagements au mieux de mes intérêts et de vous couvrir sur moi à Paris du coût du charbon de vos frais de mise en soutes et de votre commission en une traite que je paierai à présentation contre le reçu de la quantité de charbon, signé par le capitaine. Je vous remercie d'avance des soins que vous donnerez à cette livraison, et vous prie d'agréer... » Lettre du même genre à J. Bell & Cie, à Malte.

18 février 1869
A Geo & A. Herring & Co., Londres : « Je suis en possession de vos estimées des 16 et 17 courants. Par la première vous me faites part de l'arrangement que vous avez fait avec Messieurs J. Burness & Sons, les agents de la Gibraltar Coal Cie, à Londres, pour fournir le charbon nécessaire aux "Moniteurs 1 et 2", à Gibraltar, au prix de 28/6 la tonne rendue dans les soutes, paiement en une traite sur vous, accompagnée du reçu du capitaine. J'accepte cet arrangement et vous remercie de partager une commission de 1/ par tonne avec moi. Les deux "Moniteur" ont dû partir hier de la rivière de Bordeaux, mais comme ils doivent toucher à Lisbonne, il n'est pas nécessaire que vos amis télégraphient à Gibraltar, leur ordre écrit arrivera à temps. »

20 février 1869
A Geo & A. Herring & Co., Londres : « D'après le contenu de votre lettre, je vois que la British India Cie demande à acheter du charbon arrivé déjà à Port-Saïd. Ce fait m'est confirmé par ma maison de Cardiff qui me demande le prix pour des chargements en mer. Je vous autorise donc à offrir à cette Compagnie un ou deux chargements de charbon Cardiff ou Newcastle en route au prix de 52/ la tonne rendue à Suez, y compris 1/ par tonne de commission pour l'entremetteur. Je vous donnerai une commission en dehors. Si la Compagnie le désire, je puis lui céder un steamer parti il y a deux jours avec environ 700 tonnes de charbon Westminster Brynibo pour Port-Saïd à 57/ rendue à Suez. Mais, dans ce cas, il faudrait m'en prévenir par télégraphe. »

25 février 1869
A la Compagnie universelle du Canal maritime Suez : « Inclus, je vous remets charte-partie et un connaissement du navire à l'arrivée du navire à Port-Saïd. Vous voudrez bien transporter le chargement à Suez où il sera délivré à la Peninsular & Oriental Cy. » (Ce n'est pas la première lettre de ce genre, ni la dernière...)

4 mars 1869
A F. Mallet & Cie, Le Havre : Bordeaux-Rouen : « Je n'ai pas le temps ni la volonté de continuer cette polémique, où vous faites étalage de votre désintéressement, seulement je désirerai que vous ne dénaturiez pas les faits. [...] Je persiste à penser que cette ligne de Bordeaux à Rouen est tout à fait en dehors de nos conventions et qu'elle portera un préjudice réel à la ligne que nous avions établi entre Bordeaux, Le Havre et Hambourg, que cette troisième commission, qui ne pèse pas sur la navigation de Bordeaux, sera un surcroît de charge pour cette ligne ; que notre matériel devient insuffisant pour faire ces deux services. Déjà vous en avez un commencement de preuves, puisque M. Perlbach, qui avait abandonné Bordeaux toute l'année dernière, a recommencé sa navigation sur ce port où nous allons avoir encore à lutter contre cette concurrence. Ne voulant pas prolonger plus longtemps cette correspondance qui menace de s'éterniser, je me borne pour aujourd'hui à prendre acte que, si à la fin de l'année le service de Rouen est reconnu préjudiciable à mes intérêts, vous consentez à y renoncer. »

5 mars 1869
A Georges Schacher, Hte Worms Bordeaux : « J'ai bien reçu votre lettre spéciale concernant l'achat d'un steamer pour La Rochelle et vais examiner cette affaire en détail. Pour me mettre à même de mieux juger la question, faites-moi donc le compte exact de la différence si vous faisiez toute la fourniture par chemin de fer tant pour La Rochelle que pour Charentes (Raillant) en comprenant la quantité de traverses que vous pourrez expédier par voiliers pour les 2 ports pendant la durée du marché. Enfin, calculez la perte qui résulterait pour vous si vous n'achetez pas de vapeur pour le transport. »

8 mars 1869
A Henry Josse, Hte Worms Grimsby : « J'ai besoin pour un service entre Bordeaux et La Rochelle d'un petit bateau à vapeur et parmi ceux qui m'ont été offerts, le "Somerset", en ce moment à Londres, désarmé, est celui qui semble remplir le mieux les conditions de tonnage et de force. Ce steamer jauge 263 tonnes, en porte 320, construit en 1867, 60 chevaux de force. Les renseignements généraux sont bons. Cependant il n'est pas possible d'acheter un vapeur avant de l'avoir fait examiner par des hommes compétents et consciencieux. J'avais désiré avoir l'opinion du capitaine Colombel, mais M. Grandchamp m'écrit qu'il est impossible que ce capitaine puisse faire un voyage à Londres en ce moment. Je vous prie d'aller vous-même à Hull et de demander à nos constructeurs d'envoyer à mes frais un mécanicien constructeur en qui vous puissiez avoir toute confiance et de lui faire examiner la machine. Recommandez-lui le plus grand soin, c'est sur son rapport que je me déciderai. »

22 mars 1869
A Lucien Labosse, Londres : « J'ai bien reçu votre lettre du 19 courant de Grangemouth et vous ai télégraphié hier à Glasgow de terminer cet achat. Je reçois à l'instant votre dépêche de Londres m'informant que l'achat du "Kohinoor" est en règle. D'après tous les détails que vous m'avez donnés, ce vapeur doit bien faire mon affaire, surtout si vous l'avez obtenu bon marché et que le rapport du mécanicien était bien favorable. Le futur capitaine de ce bateau est M. Fascié, second à bord d'"Isabelle". Ce bateau, ayant fait à sa sortie du Havre des avaries, est rentré dans le port samedi et on répare actuellement ses avaries. Si vous pensez que la présence du capitaine soit nécessaire ou utile télégraphiez à M Fascié, second à bord du steamer "Isabelle" au Havre pour lui dire où il devra vous rejoindre. »
A Georges Schacher, Hte Worms Bordeaux : « A l'instant je reçois une dépêche de M. Labosse de Londres m'annonçant que l'achat du steamer "Koh-I-Noor" est en règle pour £ 4 400. »

23 mars 1869
A F. Mallet & Cie, Le Havre : « Je viens d'acheter en Écosse [à Grangemouth ?] un steamer portant environ 250 tonnes de marchandises, qui est destiné à transporter les traverses que je dois livrer pendant [...] années au Chemin des Charentes. Schacher a reçu les offres du second de l'"Isabelle" pour obtenir le commandement de ce steamer. Je pense que Fascié vous aura donné connaissance de cette affaire et que vous aurez autorisé son départ. »

24 mars 1869
A Valéry Frères & Fils, Marseille : « Je veux bien attendre le retour de votre Sieur Joseph pour régler ma facture pour les charbons livrés aux "Monitor 1" et "2" à Gibraltar, mais je tiens à établir les faits tels qu'ils se sont passés. Je n'ai pas de maison à Gibraltar mais j'ai été obligé de m'adresser à une maison de Londres qui a une agence à Gibraltar et c'est à Londres que j'ai convenu du prix d'achat qui est supérieur à celui indiqué sur les récépissés, ainsi que je puis vous le prouver par ma correspondance. [...] A Alger par exemple je n'ai pu me procurer les 200.000 kilos, pour lesquels je vous remettrai ma facture sous peu, que par mes bonnes relations avec les Messageries impériales. Cette Compagnie a bien voulu ne prêter cette quantité, mais il a fallu que je m'engage à la remplacer avant fin courant et je ne sais encore comment remplir cet engagement. »
A Georges Schacher, Hte Worms Bordeaux : « Je vous communique une lettre que je reçois de Monsieur Labosse avec les dessins du "Kohinoor". Quand le navire arrivera à Bordeaux, il devra être enregistré à la douane sous le nom d'Hypolite Worms, ayant son port d'attache à Bordeaux. J'ai désiré être agréable à Madame Schacher et je pense qu'elle m'approuvera en donnant au steamer le nom de "Suzanne". »

1er avril 1869
A Geo & A. Herring & Co., Londres : « J'ai déjà remis à mon acheteur ma facture pour la livraison faite à Gibraltar aux deux moniteurs pour 400 tonnes de 20 [cwt]. Vous pourrez payer à Monsieur Burness la valeur de ces 400 tonnes en conservant la commission qu'il vous donnera pour vous. »

7 avril 1869
De Geo & A. Herring & Co., Londres : P&O. « M. Miller, the gentleman at the head of the coaling department at the Peninsular & Oriental Cy... »

8 avril 1869
A Geo & A. Herring & Co., Londres : « J'ai moi-même un assez fort stock de charbon à Marseille. Toutes les compagnies à vapeur françaises prennent exclusivement du charbon français et ce n'est qu'à de rares exceptions que quelques vapeurs anglais s'approvisionnent à Marseille. »
Au chef d'exploitation de la Société des chemins de fer romains, Rome : Marché de 4.000 tonnes de briquettes à livrer à Civitavecchia en 1869 et 1870 pour le service des lignes de la Compagnie sur le territoire pontifical.

12 avril 1869
A M. Chaix, Marseille : M. Franchetti a quitté Alexandrie par le courrier du 9 courant.

13 avril 1869
A. Grandchamp Fils doit traiter cette semaine avec un constructeur anglais pour un steamer nouveau.
A Georges Schacher, Hte Worms Bordeaux : Ligne d'Anvers. « L'exploitation de la ligne Bordeaux à Anvers serait une bonne affaire pour nous dans les conditions qui m'ont été expliquées par vous et par Hautermann, mais l'acquisition du vapeur "Pastor" dont il fait la condition pour nous abandonner la ligne ne me conviendrait pas (trop vieux)... Si nous devons tomber d'accord avec Hautermann pour continuer la ligne d'Anvers, je ferai construire un bateau. » H. Worms pense que Hautermann ne tardera pas à abandonner la ligne.

14 avril 1869
A Georges Schacher, Hte Worms Bordeaux : Hautermann. « La ligne d'Anvers vous appartient de droit, nous sommes plus forts que n'importe qui à cause de nos vapeurs anglais et Monsieur Hautermann a bien compris que lorsqu'il aura retiré ses deux vapeurs de cette ligne c'est nous seuls qui pourront la continuer. »

12/19 avril 1869
A E. Goudchaux, directeur de la Compagnie royale des chemins de fer portugais : En suite de la communication qu'il a faite à M. Franchetti du cahier des charges pour fournitures de combustible, dont l'adjudication doit avoir lieu le 23, H. Worms lui adresse, le 19 avril, sa soumission.

23 avril 1869
Lucien Worms reconnaît et légitime Ernest Fernand pour son fils naturel, en la mairie du 9ème arrondissement, à Paris. Celui-ci est né le 18 décembre 1857, à Blida (Algérie) de Malvina Sans, âgée de 16 ans, ménagère, et de père inconnu. [Voir 23 août 1869, date du mariage entre Lucien Worms et Malvina Sans. Les photocopies des actes (1857, 1869, 1877, 1914) dont est extraite cette information ne sont pas assez lisibles pour pouvoir être numérisées. Voir les mentions de la veuve et des enfants d'Ernest Fernand Worms dans les archives relatives à la succession de Lucien Worms (mars et mai 1915).]
Entre le Khédivé d'Égypte et la Compagnie universelle du canal maritime de Suez : Conventions régissant la mise en vente des terrains dépendant de la Compagnie.

28 avril 1869
A Em. Daubrée, Alexandrie : « Je vous serai obligé de me remettre copie du marché de 10.000 tonnes que Monsieur Franchetti a vendu au directeur du chemin de fer [égyptien], si toutefois vous êtes en possession de ce contrat régularisé. » Réf. lettre adressée le 15 avril 1869 à Ali Pacha Kourchid [ou Michared] des Chemins de fer égyptiens : « J'offre de fournir à l'administration des Chemins de fer une quantité de dix mille tonnes de charbon Newcastle 1ère qualité au prix de 31/ (trente et un) shillings la tonne. Le charbon sera livré sous palan dans le port d'Alexandrie, les frais de mahonne, débarquement, barques et portefaix seront à la charge de l'administration. »

1er mai 1869
A Georges Schacher, Hte Worms Bordeaux : « Je ne puis me décider en ce moment à acheter ou à faire construire un bateau pour cette ligne d'Anvers. Vous vous passionnez beaucoup trop pour cette ligne. Continuez à vous arranger avec Monsieur Hautermann et s'il refuse un arrangement, mettez un navire anglais en charge jusqu'à ce que le moment soit venu de prendre cette ligne tout à fait. »

3 mai 1869
A Georges Schacher, Hte Worms Bordeaux : « "Suzanne" est parti samedi pour La Rochelle avec 2.336 traverses, 30 tonnes de marchandises... c'est bien maigre et j'espère qu'avec ce chargement le vapeur n'était pas plein et que les autres voyages seront meilleurs. »
Entre Hypolite Worms, Frédéric Mallet et Jacques Hantier : Convention pour l'achat d'un navire. Référence à l'acte social de F. Mallet & Cie en date du 12 mars 1869. « F. Mallet & Cie est propriétaire du tiers des steamers "Marguerite", "Isabelle", "Lucien", "Séphora" et "Gabrielle". M. Worms est personnellement propriétaire de deux tiers des cinq steamers et de la totalité du steamer "Emma" dont l'acquisition est aujourd'hui réalisée. Achat d'un nouveau steamer pour les besoins du service entre Bordeaux et Rouen.
"Emma" (2ème du nom) : Iconographie. Baptisé du prénom de la fille d'Hypolite Worms. Les premières évocations concernant l'achat de ce screw-steamer et son exploitation datent de 1868.

4 mai 1869
A Georges Schacher, Hte Worms Bordeaux : « "Suzanne" est arrivée dimanche à la Rochelle après une traversée de 15 heures. » Il était parti la veille pour La Rochelle avec 2.336 traverses et 30 tonnes de marchandises. C'était maigre. Il revient à Bordeaux avec du sel, pour être réexpédié peu après. H. Worms estime que la position actuelle est excellente, que s'il achetait un steamer, il ne serait plus aussi fort sur cette ligne. Les retours d'Anvers sont très peu de chose, les bénéfices sont dans les frets de Bordeaux à Anvers. Par les affrètements de bateaux anglais on peut prendre le fret de Bordeaux à Anvers sans se préoccuper des retours qui feraient perdre de l'argent. Un bateau lui appartenant serait une charge et un grand risque. Que Schacher pose à Hautermann des conditions qu'il lui plaira et s'il ne les accepte pas, qu'il lui fasse concurrence avec les vapeurs anglais.
A M. Morpurgo, administrateur de la Société de navigation à vapeur du Lloyd autrichien de Trieste, Paris : H. Worms lui fait des offres pour l'utilisation du canal de Suez dont l'expérience lui a prouvé les avantages.

5 mai 1869
A Georges Schacher, Hte Worms Bordeaux : « "Suzanne" avait, le dernier voyage, 140 traverses sur le pont. A l'avenir vous en mettrez 500 sur le pont et les remplacerez par d'autres marchandises dans la cale. Les départs à jour fixe sont une condition essentielle d'une navigation régulière, et vous faites bien de ne faire l'escale de Rochefort que si elle n'empêche pas les départs réguliers chaque semaine. »
De Geo & A. Herring & Co., Londres : « Comme M. Miller nous avait dit que M. Lord nous verrait au sujet d'une nouvelle fourniture pour Suez aussitôt que vous auriez complété les 5.000 tonnes nous sommes assez surpris qu'il (M. Lord) n'ait pas encore reçu de nouvelles instructions à ce sujet, nous avons cependant de bonnes raisons de croire que le renouvellement de vos contrats ne se fera pas attendre longtemps. »

7 mai 1869
A Georges Schacher, Hte Worms Bordeaux : « "Suzanne", parti le 5 de la Rochelle, est arrivé hier matin chez vous. Vous la réexpédierez samedi. Ce bateau porte du sel que vous avez vendu pour votre compte. »

10 mai 1869
Au directeur du chemin de fer des Charentes : Au sujet de leurs arrangements concernant les livraisons de traverses. Les livraisons déjà faites s'élèvent à 21.600 traverses. Les livraisons à La Rochelle se font très régulièrement. A Beillant elles ne s'élèvent qu'à 1.722, H. Worms est en retard, mais il évalue son stock disponible dans les gares du Midi à plus de 100.000.

17 mai 1869
A Hte Worms Cardiff : Lloyd autrichien. « Je viens de m'engager pour 30.000 tonnes charbon extra criblé... Arrangez-vous pour faire 1 ou 2 contrats à un prix qui laisse 6 d... »

22 mai 1869
A la Compagnie des chemins de fer de l'Ouest, Paris : Proposition pour la fourniture pendant une nouvelle période de deux années de 40 à 45.000 tonnes de charbon Brancepeth destiné à la fabrication du coke chargé sur wagon à Dieppe.

24 mai 1869
Aux administrateurs de la Société de navigation à vapeur du Lloyd autrichien, Trieste : H. Worms accepte toutes les conditions pour la fourniture de 30.000 tonnes charbon de Cardiff.

25 mai 1869
H. Worms se décide à traiter les 6.000 tonnes de pitch, d'accord avec Paul et dont H. Josse l'a entretenu. Il dit à H. Josse de s'occuper immédiatement de l'affaire. « Ces affaires de pitch sont appelées à prendre une grande importance... j'appelle votre attention la plus sérieuse sur tous les détails de ces opérations. »

26 mai 1869
A Hte Worms Cardiff : Lloyd autrichien. « Cette compagnie ne veut pas payer plus de... et si je ne puis la décider à ne pas me limiter à une seule espèce de charbon, celui de Powell's Duffryn, l'affaire m'échappe puisque Powell's demande 10 /-. »

5 juin 1869
A M. Voisin, ingénieur, directeur général des travaux de l'isthme de Suez, Port-Saïd : H. Worms décide d'envoyer Édouard Rosseeuw à Port-Saïd pour établir une agence de sa Maison. Plein de confiance dans la bonne réussite du Canal. « J'ai l'honneur, Monsieur, de recommander à votre bienveillant accueil M. Rosseeuw que je charge d'établir à Port-Saïd une agence de ma Maison pour le commerce des charbons anglais. Plein de confiance dans la bonne réussite de votre oeuvre, je n'hésite pas à créer aujourd'hui à Port-Saïd et très prochainement à Suez des maisons qui, je l'espère, prendront une grande importance en raison du grand développement commercial qu'apportera l'ouverture du Canal. Je vous serai très obligé, Monsieur, de bien vouloir accueillir mon agent et de lui faciliter autant qu'il vous sera possible les démarches qu'il devra faire pour ouvrir des relations... Je me rappelle au bon souvenir de Monsieur Voisin. Je lui présente mes meilleurs compliments ainsi qu'à sa fille.»
A M. Guichard, chef du transit de la Compagnie universelle du canal maritime de Suez, Paris : Même objet que la lettre à M. Voisin.

11 juin 1869
Aux administrateurs de la Société de navigation à vapeur du Lloyd autrichien, Trieste : « J'ai l'honneur de vous accuser réception de votre lettre du 6 courant ; nous sommes d'accord sur les conditions qu'elle contient. Pour les 15.000 tonnes que vous voulez bien accepter pour Trieste, je vous fournirai un excellent charbon qui vous donnera toute satisfaction, et la semaine prochaine, je vous fixerai positivement si, pour les 15.000 tonnes à destination des escales, en dehors de Trieste, je puis m'engager à vous fournir du charbon Powell's Duffryn. En tout cas votre Compagnie sera tôt toujours libre de renoncer à ce contrat si les charbons que je vous expédierai ne sont pas de qualité satisfaisante. »

17 juin 1869
Au président de la Compagnie universelle du canal maritime de Suez, Paris : « Je viens de fonder à Port-Saïd une agence et d'établir un dépôt de charbon, dont j'ai confié la direction et M. Ed. Rosseeuw. Je vous prie de bien vouloir écrire au chef de service des domaines à Port-Saïd et de lui demander d'accorder à mon agent la place qu'il sollicite pour l'établissement de son dépôt de charbon, et je suis persuadé que cette demande appuyée aura une solution favorable. Je profite de cotte occasion pour vous recommander tout spécialement M. Ed. Rosseeuw et vous prier de l'aider dans ses rapports pour l'établissement de la maison de Port-Saïd, à laquelle je désire donner une grande importance. » Demande au chef de Service des domaines à Port-Saïd d'accorder à Édouard Rosseeuw la place qu'il sollicite pour l'établissement de son dépôt de charbon. [Voir le discours prononcé par H. Worms en janvier 1950 à Port-Saïd.]

18 juin 1869
A Peirano Danovaro & Cie, Gênes : « Je viens vous offrir de vous fournir les charbons dont vous pourrez avoir besoin pour l'alimentation de votre ligne de Brindisi à Suez. Nos rapports sont déjà d'ancienne date... »
A Édouard Rosseeuw, Hte Worms Port-Saïd : « J'apprendrai avec plaisir votre heureuse arrivée à Alexandrie. L'administration du canal de Suez écrit par ce courrier à son chef de service du domaine à Port-Saïd pour lui annoncer votre prochaine visite et pour lui donner des instructions au sujet de l'emplacement qui vous sera nécessaire pour établir votre dépôt de charbon. D'après les explications qui m'ont été fournies par M. Fontaine, secrétaire de l'administration à Paris, on serait dans l'intention de destiner un quai spécial pour y déposer les charbons. Dès votre arrivée à Port-Saïd, vous devrez choisir l'endroit qui est le plus rapproché des places destinées aux vapeurs des Messageries, de la Péninsulaire et de la Compagnie russe, qui sont déjà désignées. Cet endroit que vous devrez choisir forme le coin du quai, là vous aurez l'avantage de pouvoir faire accoster deux navires pour le déchargement. Vous n'aurez pas besoin de discuter le prix de location, ce sera le même prix pour tout le monde, soit tant le mètre. Vous prendrez suffisamment de terrain, soit environ trente mètres de façade. Je réfléchis que 30 mètres de façade seraient très insuffisants, vous devez calculer sur 50 mètres. »
De Ferdinand de Lesseps, Compagnie universelle du canal maritime de Suez : En réponse à la demande de concession de terrain à Port-Saïd dans le but d'y établir un dépôt de charbon.

22 juin 1869
A Valéry Frères et Fils, Marseille : « Je saisis cette occasion pour vous offrir les charbons que j'ai en magasin aux docks à Marseille, il y en a environ 2.500 tonnes. Je suis décidé à faire un sacrifice pour liquider toute cette affaire car j'ai reconnu que les charbons français font une telle concurrence qu'il m'est impossible de continuer la lutte avec avantage. »

23 juin 1869
D'Édouard Rosseeuw, Hte Worms Port-Saïd : « Il n'y a de consommation connue de charbon ici que : Messageries maritimes, Peninsular & Oriental, Lloyd autrichien, Compagnie russe, Azizié, Fraissinet père et fils... Edmond Lavalley fournit ici le ravitaillement nécessaire au Lloyd autrichien, à la Compagnie russe, à Azizié. »

28 juin 1869
A Édouard Rosseeuw, Hte Worms Port-Saïd : « Votre présence à Port-Saïd va porter ombrage à M. Coste, l'agent de Savon Frères, et je ne vous cacherai pas que, pour ce qui me concerne, je suis sans inquiétude car j'ai appris que M. Coste, commandité par Bazin, Borel Lavalley et Gay Rostand, avait l'intention de s'occuper de charbon. Il doit en outre faire les affaires de transit, de banque, de consignation, en un mot faire tout ce qui se présentera dans l'Isthme. »

29 juin 1869
A la Société de Navigation à vapeur du Lloyd autrichien, Trieste : Accuse réception de sa lettre du 26 remettant ordre d'expédier 5.000 tonnes charbon.

30 juin 1869
A la Compagnie des chemins de fer de l'Ouest, Paris : Note que conseil d'administration a accepté sa proposition de fournir à la compagnie chemin de fer Ouest 44.000 tonnes charbon à coke propre au service des locomotives, livrables à Dieppe en deux années.

8 juillet 1869
A M. Lejeune, chef de l'exploitation de la Compagnie du chemin de fer des Charentes, Saintes : Déchargement d'un navire de traverses. « M. Schacher est dans le vrai en soutenant que votre Compagnie trouverait un grand intérêt et un aliment important par l'établissement du service par "Suzanne" si elle veut s'entendre avec moi... Mon steamer "Suzanne" passera toutes les semaines à votre volonté, soit à votre appontement de Charente, soit à la gare maritime de Rochefort. » H. Worms lui propose également des connaissements directs de Cognac même, et lui garantit de la place toujours à disposition pour Londres.

10/14 juillet 1869
D'Édouard Rosseeuw, Hte Worms Port-Saïd : « C'est en effet Coste seul et les intérêts groupés derrière lui que j'ai à redouter... Quelques essais ont été tentés et le seront encore, c'est-à-dire quelques envois de charbon à l'aventure par Coste (sic) entre autres (qui a un agent à Alexandrie) et un ou deux autres, mais je ne crois pas jusqu'à ce jour à aucune autre tentative que le vôtre d'établissement sérieuse de maison fondée. Et pour en finir avec les 3 navires aventuriers, ils ont été expédiés par et pour compte de Cory à Coste qui ne pouvant pas les vendre les a achetés... à l'agent de Cory à Alexandrie et les a revendus ensuite aux Borel Lavalley & Cie. (Edmond Borel aime et estime beaucoup Coste, d'accord en cela avec beaucoup de monde.) Il est évident pour moi que soit pour son compte, soit pour compte de Bazin & Gay Rostand, soit comme consignataire de Cory, il s'occupera de charbon, car cet article jouera nécessairement le premier rôle ici... Or Coste est admirablement placé sous tous les rapports, il est connu, aimé et estimé ; il a de l'argent derrière lui ; il a un matériel à sa disposition... Il est shipchandeler ; il a une concession d'eau douce pour les navires ; il représente les Messageries ; il a une maison montée... Il est l'entrepreneur général des débarquements de la Compagnie I. S. & de Borel Lavalley et tous autres... Il faut lutter ou s'entendre avec lui. Lui confier nos manutentions c'est lui donner barre contre nous... La lutte est possible ; elle présente même de bonnes chances, placé comme vous l'êtes déjà avec la Compagnie I.S. et la Peninsular. »

18/24 juillet 1869
D'Édouard Rosseeuw, Port-Saïd, à Hypolite Worms, Paris : « Il peut s'établir de suite un transit très considérable pour la marchandise de valeur pressée d'arriver à Suez pour les Indes, Chine et Japon - et les cotons, et certains autres produits de ces contrées peuvent très bien aussi transiter de Suez à Port-Saïd... Le canal sera de suite exploitable, comme transit, avec transbordement à Suez et à Port-Saïd sur des steamers calant 4 ou 5 métrés seulement. Par suite de ce mouvement de transit que l'on peut raisonnablement espérer le commerce charbon serait appelé à prendre une grande extension... Résumé d'une conversation avec M. Guichard au sujet de la livraison de 1.000 tonnes de charbon à Ismaïlia, jugée insuffisante du fait de l'attente de 40 à 60 steamers de toutes nations pour les fêtes d'inauguration en novembre prochain.

19 juillet 1869
A la Compagnie des chemins de fer du PLM, Paris : Lui remet signé et approuvé le marché relatif à la fourniture de 50.000 traverses de pin, à livrer à ladite compagnie et espère qu'elle sera satisfaite de cette fourniture et voudra bien lui livrer des ordres importants.

23 juillet 1869
A Georges Schacher, Hte Worms Bordeaux : Charentes. « La Compagnie tient beaucoup à ce que vous retiriez "Suzanne" ou au moins à ce que vous supprimiez les escales de Charente et Rochefort. »

24 juillet 1869
A la Compagnie des chemins de fer de l'Ouest, Paris : H. Worms accuse réception d'un exemplaire du marché de 44.000 tonnes de charbon à coke propre au service des locomotives.

28 juillet 1869
A Édouard Rosseeuw, Hte Worms Port-Saïd : H. Worms commence à se préoccuper de l'approvisionnement qui sera nécessaire pour l'ouverture du Canal estimant que les nombreux navires de guerre, qui seront envoyés pour cette solennité, auraient besoin pour retourner dans leurs ports de prendre une certaine quantité de charbon. Il juge que la Compagnie du Canal ne s'en préoccupe pas assez, que 1.000 tonnes ne seront pas suffisantes, qu'il en faudra 10 et 20 fois autant, que la Compagnie ne doit pas compter sur lui seul, qu'il n'entend pas courir la chance de jeter un amas de charbon sans savoir s'il en aura l'écoulement, que ce risque doit être couru par la Compagnie ou bien qu'elle doit le garantir de toute perte. De toutes façons il donne immédiatement des ordres en Angleterre pour commencer les expéditions.

29 juillet 1869
A Borel Lavalley & Cie, Paris : « Documents inclus, je vous remets les documents relatifs aux chargements par les navires suivants :... "Catharina Schiaffino" chargé de 703 tonnes charbon de Grimsby. »
H. Worms est déclaré adjudicataire d'un lot de 111.400 sabres d'infanterie de 1861.

31 juillet 1869
Au président de la Compagnie universelle du canal maritime de Suez, Paris : « En vue de l'inauguration du canal de Suez, vous m'avez engagé à expédier à Port-Saïd une quantité de 6 à 8.000 tonnes de charbon destinées à l'approvisionnement des vapeurs attendus pour cette solennité. Pour obvier à l'encombrement inévitable d'une aussi grande quantité de charbon arrivant presque en même temps, vous avez bien voulu m'offrir de mettre à ma disposition le matériel : mahonnes, chalands, etc., appartenant à la Compagnie et disponible dans le port de Port-Saïd. Je vous prie de bien vouloir me confirmer cette offre. Je donne aujourd'hui à ma maison de Cardiff les ordres nécessaires pour l'affrètement des navires. »

4 août 1869
De Ferdinand de Lesseps, Compagnie universelle du canal maritime de Suez : « Vous m'exprimez le désir que je vous confirme l'offre que je vous ai faite de mettre à votre disposition, le matériel, mahonnes, chalands, etc. appartenant à la Compagnie et disponible dans le port de Port-Saïd, pour opérer le débarquement de 6 à 8.000 tonnes de houille que vous vous proposez d'expédier en vue de l'inauguration du canal de Suez. Le service du transit et des transports de la Compagnie fait, depuis plus de deux ans, les opérations de débarquement à Port-Saïd, je n'ai donc qu'à confirmer auprès de vous un engagement que la compagnie prend envers tout le monde. »

5 août 1869
De Geo & A. Herring & Co., Londres : : « We are negociating a fresh tender to the P&O Cy for about 600 (?) tons per month to the end of the year on the same terms as the last of which we have sent copy ti Cardiff for approval and which we hope to submit to Mr. Miller tomorrow. »

12 août 1869
A Édouard Rosseeuw, Hte Worms Port-Saïd : « La Compagnie ne peut pas s'engager à employer le charbon qui pourrait me rester après l'inauguration si les affaires ne vont pas, mais on m'a assuré, sans engagement formel, que, si j'étais embarrassé la Compagnie m'aiderait à écouler son charbon et au lieu de faire des commandes à Paris, elle s'approvisionnerait au dépôt de Worms. Tous ces engagements sont pris de vive voix, vous vous les ferez confirmer par M. Guichard... Je prépare des circulaires pour informer le commerce et les compagnies de bateaux à vapeur de l'établissement de la Maison de Port-Saïd qui, outre les affaires charbon s'occupera de transit, de banque, de consignation. » Déjà 52 bateaux à vapeur sont inscrits pour aller à Port-Saïd, dont plusieurs cuirassés, aussi écrit-il aux ministres de la Marine des principales puissances pour leur faire offre de service : charbon et opérations de banque que les commandants pourront avoir à faire. II n'hésite pas à expédier 6/8.000 tonnes de charbon à ses risques et pour son compte. Si tout ne lui est pas pris lors de l'inauguration, il livrera le reste soit au Canal soit à Borel Lavalley. On peut dire que grâce à la confiance qu'il a su inspirer aux compagnies de navigation, à qui il a fait des fournitures, il espère pouvoir compter sur elles (fournisseur exclusif des Messageries impériales, de la Compagnie du Canal). Il a fait des affaires avec la P&O et avec la British India, aussi avec Lloyd autrichien. Il espère pouvoir continuer avec elle sur une plus grande échelle. Déjà en rapport avec une maison de Bombay, dont un membre est le fils de Herring de Londres, il pense que Bombay expédiera beaucoup à Port-Saïd et que surtout dans le commencement cela procurera un transit assez considérable. « Ma maison de Bordeaux expédie à Blockwell de Bombay un voilier par semaine avec un chargement de traverses pour chemin de fer, en exécution d'un contrat que j'ai passé à Bombay, et complète les navires avec marchandises diverses. Ces renseignements peuvent vous servir pour vos entrées en relations et pour vous procurer tous les renseignements dont vous allez avoir besoin pour étudier les diverses branches qui peuvent s'unir à l'affaire charbon, telles que commissions, transit, banque, (?) consignation, etc. »
De William Mannings : [Extrait d'un témoignage recueilli le 10 mars 1977.] « MM. Worms & Cie étaient les agents et les fournisseurs de charbon, au canal de Suez, des plus grandes compagnies de navigation françaises et étrangères. Pour éviter aux armateurs les ennuis du fait que les droits de transit du Canal devaient être payés d'avance, la Compagnie du canal avait accepté que la Maison s'occupe de l'encaissement des droits de certains de ses clients. Worms-Port-Saïd était ainsi amené à télégraphier à Worms-Paris deux fois par semaine, le montant global approximatif des sommes dues à la Compagnie du canal, et Paris donnait alors immédiatement des instructions à Londres pour faire verser à la Compagnie du canal à Londres le montant en question. »

13 août 1869
A M. Fontane, Paris : « J'ai entrepris cette opération (envoi des 6 à 8.000 tonnes) avec plus de confiance après les promesses que vous avez bien voulu me faire verbalement et que je vous transmets ici pour la bonne règle et pour que vous les ayez sous les yeux » (prix de manutention pour transport du navire au magasin et vice versa, fourniture du matériel nécessaire à la manutention, etc.).

14 août 1869
A la Société de navigation à vapeur du Lloyd autrichien, Trieste : « J'ai l'honneur de vous informer que j'ai établi à Port-Saïd une maison qui s'occupera spécialement de charbon anglais. En vue de l'inauguration du canal maritime de Suez, j'ai donné à mes maisons en Angleterre les ordres nécessaires pour acheminer à Port-Saïd une quantité de charbons suffisante pour faire face aux nombreuses demandes qui me seront faites. Vous pouvez compter que vos steamers trouveront tout le combustible dont ils auront besoin. Ma maison de Port-Saïd se chargera de toutes les opérations de banque, transit, commissions, consignations, etc. J'espère que vous voudrez bien me réserver vos ordres et adresser vos capitaines à mon agent, M. Rosseeuw. » Lettre du même genre à : R. Rubattino & Cie - Gênes ; Valéry Frères & Fils - Marseille ; Compagnie de Navigation mixte - Marseille ; ministre de la Marine et des Colonies ; Peirano Danovaro & Cie - Gênes ; ministre de la Marine à Saint-Pétersbourg ; Ministre de la Marine italienne à Florence ; ministre de la Marine autrichienne - Vienne ; ministre de la Marine prussienne et des états de l'Allemagne du Nord à Berlin, etc.
De Hte Worms Port-Saïd : « Le gouvernement anglais, tous les ans à cette époque, à peu près, envoie des hommes et du matériel dans l'Inde et ce transport exige 10 à 12.000 tonnes de charbon. Songez un an à l'avance au moyen de vous assurer cet appoint. »

16 août 1869
A Hte Worms Cardiff : Port-Saïd. « Cherchez activement pour les ordres de Borel Lavalley & Cie et pour moi. Je veux expédier pour mon compte à Port-Saïd 6 à 8.000 tonnes pour l'inauguration. Je compte sur votre activité pour me remettre des chartes-parties. J'adresse aux ministres de la Marine des divers états qui enverront des steamers à Port-Saïd, pour le 17 novembre, des circulaires pour les prévenir que les vapeurs trouveront un stock important de charbons anglais de Cardiff et de Newcastle. J'écris aussi aux grandes compagnies pour leur annoncer la formation de ma maison de Port-Saïd. Je vous remets inclus la teneur de mes lettres afin que vous écriviez avec la forme anglaise et que vous remettiez au ministre de la Marine et aux grandes compagnies qui sont à Londres. Vous ferez aussi donner à l'établissement de ma maison de Port-Saïd une grande publicité par le Shipping Gazette et autres journaux que vous jugerez. Il sera bon aussi de faire imprimer des circulaires en anglais pour les distribuer aux grandes maisons qui auront des rapports avec Suez ou Port-Saïd. »

18 août 1869
Au ministre de la Marine royale suédoise et norvégienne, Christiana : « J'ai l'honneur d'informer votre Excellence qu'en vue de l'inauguration du canal de Suez, j'ai établi à Port-Saïd un dépôt de charbons à vapeur des meilleures mines de Cardiff et de Newcastle. Les steamers de l'État trouveront dans ma maison de Port-Saïd le matériel nécessaire pour mettre promptement à bord les charbons qui seront demandés. En outre, mon agent sera à la disposition des commandants pour tout ce dont ils pourront avoir besoin soit comme opérations de banque ou fournitures de navires. Ma position de fournisseur exclusif de la Compagnie des Messageries impériales et de la Compagnie universelle du canal maritime de Suez, et la position exceptionnelle de mes maisons à Cardiff et à Newcastle, garantissent la bonne exécution des ordres qui me seront confiés. »
Mêmes lettres aux ministres des marines de Suède et Norvège, portugaise, des États pontificaux, Hollandaise, Turque, etc.
A Édouard Rosseeuw, Hte Worms Port-Saïd : H. Worms affrète environ 20 navires par mois pour Borel Lavalley & Cie.
De Geo & A. Herring & Co., Londres : « We have left with the P&O Cy the fresh tender at 30 /- which we expect will result in business, but we cannot receive a definite reply for a week or so, as Mr. Miller will be away from business during that time. »

19 août 1869
De M. Fontane [ou Fontaine], Paris : « Vous m'avez adressé, le 13 août, une lettre officieuse dans laquelle vous reproduisez la conversation que nous avons eue. Je n'ai pris, bien entendu, aucun engagement qui pût lier la Compagnie dans l'avenir ; je n'en aurais, d'ailleurs, pas le droit. Une lettre officielle vous a indiqué les conditions qui vous sont faites : en dehors de ces conditions aucune lettre, ni aucun résumé de conversation ne saurait constituer pour vous un droit à réclamation. Je crois de mon devoir de faire ces réserves, car quelques passages de votre lettre même, me paraissent aller au-delà de la conversation que nous avons eue. En conséquence, veuillez prendre bonne note de mes réserves et considérer, dès aujourd'hui, la lettre que vous m'avez adressée officieusement comme n'existant pas au point de vue de vos relations actuelles et d'avenir avec la Compagnie du canal de Suez. »

23 août 1869
Acte de mariage, contracté à Paris, mairie de l'Opéra, entre Lucien Worms et Malvina Sans. 4 mois plus tôt, le 23 avril 1869, Lucien Worms a reconnu et légitimé Ernest Fernand, son fils naturel, né le 18 décembre 1857, de Malvina Sans. [Voir la naissance de Marie Lucie, fille de Malvina et de Lucien Worms, le 15 janvier 1872. Les photocopies des actes (1857, 1869, 1877, 1914) dont sont extraites ces informations ne sont pas assez lisibles pour avoir été numérisées.]

28 août 1869
A Hte Worms Cardiff : Port-Saïd. « J'ai déjà un concurrent sérieux établi à Port-Saïd et ne suis nullement surpris de voir que d'autres maisons vont essayer de s'établir également. Il faut que je sois bien établi avant eux et que nous prenions un pied ferme à Londres, à Liverpool. Il ne faut en rien froisser Herring sur qui je compte beaucoup dans cette affaire. »

31 août 1869
De Geo & A. Herring & Co., Londres : « We had the pleasure of informing your Cardiff house yesterday that the P&O Cy wished them to recommence their shipments for Suez and we are now contemplating a tender Port-Saïd also having just applied to your Cardiff house for a quotation. »

1er septembre 1869
A Geo & A. Herring & Co., Londres : « C'est avec plaisir que j'apprends que la Peninsular & Oriental Cy a donné ordre de continuer les expéditions pour Suez et que vous allez préparer une proposition pour fournir aussi Port-Saïd. Au sujet de la fourniture de cette compagnie à Marseille vous savez que je tiens énormément à obtenir cette fourniture... à cause de l'importance de cette fourniture, ce qui est une question vitale pour ma maison de Marseille. Les charbons français ont tellement envahi Marseille que sans la fourniture à la Compagnie P&O, je ne puis plus maintenir ma position de marchand de charbon anglais à Marseille. » H. Worms les remercie pour ce qu'ils ont bien voulu faire pour donner la plus grande publicité possible à son établissement à Port-Saïd : « Je suis persuadé que ma maison de Port-Saïd est appelée à devenir très importante et que sa représentation à Londres et à Bombay sera une source de nombreuses et bonnes affaires pour vous. »

2 septembre 1869
A Geo & A. Herring & Co., Londres : « Je viens d'autoriser ma maison de Cardiff par télégraphe à offrir un marché de charbon à 34/ la tonne rendue dans les soutes des steamers de la P&O à Port-Saïd aux conditions d'un marché dont M. Staniford me remet un exemplaire. Dans le prix de 34/ est compris votre commission et celle de Lord. Je tiens beaucoup à cette fourniture qui sera un bon commencement pour ma maison de Port-Saïd et je compte donc sur tous vos efforts pour me la procurer. »
De Geo & A. Herring & Co., Londres : « ... We addressed a letter, as per copy enclosed, to the Secretary of the Admiralty today, and are happy to say it led to a very pleasant and encouraging interview with one of the officials, who has promised to place the proper authority in communication with us, if the admiralty should see a prospect of any requirements at Port-Saïd... We do not intend to move further in the Port-Saïd matter until we have tomorrow's advices (de Cardiff). In any case, we shall only offer to supply the immediate wants of the P&O Cy for a short period after the opening of the Canal, leaving the price after that, to be settled on the basis of your better experience. Our great object at present is only to get possession of the field. »

3 septembre 1869
A Charles Herring, maison Blockwell & Co., Bombay : L'avise de l'ouverture de la maison de Port-Saïd, lui demande de lui donner de la publicité. C'est surtout sous le rapport des transits que les rapports de cette maison seront très importants avec votre port.
De Geo & A. Herring & Co., Londres : « We wrote the P&O Cy as per copy annexed. As the company does not, apparently, attach much importance to Isthmus of Suez Canal trade as yet we thought it better to limit our offer to their possible requirements at the opening of the Canal than to seek for orders, which might imply a future abandonment of the railway transit. » La lettre à la P&O est datée du 3 septembre ; elle sollicite de la part de Worms « the favour of your recommands in case the contemplated opening of Suez Canal should necessitate any of your Company's visiting that port (Port-Saïd)... Mr. Worms in the absence of any experience to guide him, finds ti difficult to estimate accurately the cost of delivering coals... into the bunkers... but he has authorized us to tender for your immediate requirements at 34 /-. »

4 septembre 1869
D'Édouard Rosseeuw, Port-Saïd : « Vente charbon - Enfin j'ai étrenné ! J'ai vendu pour les établissements hydrauliques de Suez et Ismaïliens 300 tonnes d'Attilio, mis ici sur chalands... C'est l'agence de Daubrée qui m'a procuré ce premier acheteur. Les Messageries ont donné ordre d'installer ici un dépôt. L'agent remplaçant, Coste absent. Voyez donc s'il n'y a pas moyen de mettre entre mes mains l'agence de cette Compagnie comme charbon, le transit, réception et expédition de navires restant à Coste. » Il semble qu'Édouard Rosseeuw ait loué un chantier à la fin août pour un commencement d'activité prévu début septembre.
De Geo & A. Herring & Co., Londres : « We think our negociations with the P&O Cy for the supply of their coal requirements at Port-Saïd is progressing very satisfactorily. We enclose copy of a letter received from the Cy today and are pleased to infer from it that your offer has met a favourable reception. » Copie de la réponse de la P&O à Geo & A. Herring & Co., Londres : « Coal department - I have to acknowledge receipt of your letter of 3rd september stating that M. Worms having opened a house at Port-Saïd, has authorised you to tender for the supply of the company's steamers at that Port at 34/- per ton. In reply, I am to state that your offer will have consideration should occasion arise... »

6/8 septembre 1869
D'Édouard Rosseeuw, Port-Saïd : « Domaine. J'ai signé tous les actes relatifs au chantier. J'ai bien été forcé de le faire pour en finir, mais ils contiennent des clauses injustes dont on n'abusera pas, je le pense, mais que je veux vous signaler pour qu'en cas d'abus de la Compagnie, je ne puisse être accusé d'imprévoyance. Cet acte me lie, mais ne liera la Compagnie que quand Paris aura approuvé. »

7 septembre 1869
H. Worms accuse réception d'une lettre de la P&O.

8/9 septembre 1869
D'Édouard Rosseeuw, Port-Saïd : Il est sur le point de terminer l'acte de location d'un chantier avec bureaux et logement. Le chantier, couvrant 5.000 mètres carrés, pourra contenir 10 à 12.000 tonnes de charbon et coûtera 5.000 F de loyer annuel.

10/14 septembre 1869
D'Édouard Rosseeuw, Port-Saïd : « Maisons anglaises. Il est bien certain qu'une maison de Malte (vous m'apprenez son nom) et une maison de Cardiff (Cory sans doute) ont demandé comme moi un terrain et un chantier à charbon. Je ne sais pas comment Lambert et M. Smith comptent opérer mais quant à Cory, je suppose qu'il se mettra dans les mains de Coste ou en participation avec lui... »

18 septembre 1869
De Lucien Labosse, (Suez and Port Said Coal Depot) : « Une dépêche arrivée hier soir à Port-Saïd annonçait la bonne arrivée à Ismaïlia de tous les vapeurs (40 environ) partis de Port-Saïd, en même temps que trois grands steamers partis de Suez. Tous les vapeurs annoncés à Port-Saïd sont arrivés, les uns, les plus petits, ont pu traverser le Canal, d'autres sont dans notre port, trop longs pour être sans danger expédiés à Ismaïlia à cause des courbes, parmi ces derniers le bateau du vice-Roi : le "Makrousa". Enfin quelques navires de guerre ont dû mouiller à 3 milles de l'entrée du port, tout au large. Malgré cette grande affluence de steamers, la demande en charbon a été presque nulle jusqu'à ce jour... La demande n'a donc pas excédé 500 T, jusqu'à présent. Nous espérons bien au retour d'Ismaïlia, avoir d'autres demandes, mais ce sera loin d'être ce que nous avions le droit d'espérer. Nous craignons un encombrement de charbons ici, surtout si les travaux ne sont pas immédiatement continués. On dit que l'entreprise Lavalley considère les travaux comme terminés et demande la gratification de 3 millions stipulés et que d'un autre côté la Compagnie n'acceptera pas le Canal qui n'est pas terminé suivant les conditions de largeur et de profondeur. Dans tous les cas les travaux seront continués et le seront par M. Lavalley, soit pour son compte, soit pour celui de la Compagnie... Coste nous a offert de se charger de toutes nos manutentions à 5F50, y compris la mise en soutes. C'est le tarif imprimé et ce prix est le même pour tout le monde... Coste représentant Bazin - ou Coste représentant Savon, fera du charbon et nous aurons une concurrence très puissante, s'il est le fournisseur de Lavalley, insignifiante si nous avons cette fourniture. En un mot Coste est l'ennemi de Worms. Cette société marseillaise tenait ici le haut du pavé, ils voient s'établir une maison qui veut prendre le premier rang, et ils lui feront une guerre sourde mais acharnée... Nous avons environ 20 chalands pleins de charbon qui attendent les ordres... Il est difficile de se figurer loin de Port-Saïd, les anxiétés dans lesquelles nous sommes et les préoccupations et les inquiétudes qui nous poursuivent, nous ne basons nos calculs que sur des probabilités, rien n'est établi et stable - hier encore personne ne croyait au passage sans accidents. Dans la joie qu'a causée la bonne nouvelle, il se mêle des craintes pour le retour... »

20/23 septembre 1869
D'Édouard Rosseeuw, Port-Saïd : A reçu les circulaires en français et en anglais, et doit être mis en possession du chantier le lendemain.

24 septembre 1869
De Lucien Labosse, au préfet de police du département de la Seine, Paris : « Par décision de son Excellence le ministre des Finances en date du 29 juillet dernier, j'ai été déclaré adjudicataire d'un lot d'environ 111.400 sabres d'infanterie de 1861. Ces armes seront exportées partie par Le Havre, partie par Bordeaux à Liverpool pour être ensuite dirigées sur la côte de Guinée.
J'ai l'honneur, Monsieur le Préfet, de vous prier de m'autoriser à enlever ces armes, conformément à la loi du 14 juillet 1860. »

27 septembre 1869
A Peabody Willis & Cie, New York : Demande de donner de la publicité aux États-Unis à l'établissement de la Maison de Port-Saïd.

28 septembre 1869
[Extrait d'un article publié sur le site Bordeaux - Aquitaine - Marine et consacré à l'incendie qui a ravagé le port de Bordeaux à cette date :] « Dans la soirée du 28 septembre, à l'entrée de la rade de Bordeaux, le feu prend à une allège chargée de pétrole; les tentatives pour concentrer l'incendie demeurent infructueuses; la gabare est coulée: les caisses de pétrole se dispersent; le fleuve les entraîne dans toutes les directions avant qu'on ait pu les éteindre. En quelques heures, la rade est couverte de flammes; le feu augmente d'intensité, gagne les navires, et l'incendie prend des proportions terribles... Des inscrits maritimes et des volontaires se sont mis à la disposition des autorités: leurs yoles rapides se jouent au milieu des flammes; ces intrépides sauveteurs reçoivent dans leurs embarcations le linge et les effets les plus précieux que les marins jettent par dessus bord. Le steamer "Emma" remorque les navires "Atlantique" et "J.-B.-D." qui sont en péril... La corporation des pilotes se fait remarquer par son dévouement: ... Charron aîné dégage la "Blanche" et la "Souveraine" ; Charron jeune coopère au sauvetage difficile des navires "Maréchal-Pélissier", "Formose", "Gabrielle" ; Sartre conduit l'"Isabelle".... Gorce pilote l'"Emma", remorquant les deux navires déjà cités. »

30 septembre 1869
A M. Robert, notaire : Ordre d'établir procuration générale pour gérer et administrer maison de Port-Saïd aux noms d'Édouard Rosseeuw et de Lucien Labosse pouvant agir séparément.
A Édouard Rosseeuw, Hte Worms Port-Saïd : « Le but de la maison est de faire le haut commerce, tout en conservant pour base principale le charbon qui est votre affaire importante, celle qui doit être la plus développée et ne peut craindre sérieusement aucune concurrence. »

2 octobre 1869
De Me Robert, Paris : Procuration générale donnée par Hypolite Worms à Édouard Rosseeuw et Lucien Labosse en vue d'administrer la maison fondée à Port-Saïd.

7 octobre 1869
A Paul Cruzel, Hte Worms Marseille : « Je suis surpris d'apprendre que la fourniture de la P&O est passée entre les mains de Ryde & Co.. Si elle est sérieuse offrez-lui de lui vendre tous les charbons qu'elle aura à expédier. »
A Geo & A. Herring & Co., Londres : « Je suis surpris, en face des promesses positives que vous m'avez faites à plusieurs reprises, d'apprendre, aujourd'hui, de mon agent de Marseille, que la Péninsulaire Orientale Compagnie vient de traiter pour ses besoins à Marseille avec MM. R. & C. Vous n'ignorez pas combien je tenais à cette fourniture et je suis peiné de voir que cette affaire m'est enlevée par le premier venu et même que vous n'en sachiez rien. Je vous avais également chargé de me faire obtenir la fourniture à cette Compagnie à Port-Saïd et Suez, ainsi que celle de la British India Cie. Faites au moins tout votre possible afin que ces fournitures ne me soient pas aussi enlevées. Veuillez bien surveiller les besoins de ces compagnies. »

9 octobre 1869
A Hte Worms Cardiff : « Port-Saïd - Suez. Je voudrais faire l'essai d'un chargement directement pour Suez à travers le Canal. Je crois qu'il y aura une économie sensible et qu'en outre le charbon sera beaucoup moins brisé. Cependant, comme les frais à travers le Canal ne sont pas encore bien connus, aucun capitaine ne voudrait s'engager. Je vous prie donc, quand vous affréterez pour moi pour Port-Saïd un navire de 500 à 700 tonnes de Cardiff, de mettre dans la charte-partie que j'ai l'option de l'envoyer à travers le Canal à Suez en payant, outre le fret convenu pour Port-Saïd, tous les frais de remorquage, passage à travers le Canal, frais de retour si le bateau revient à vide et payant en outre 4 ou 5 jours de surestaries à 4 d par tonne de jauge pour le temps de traverser le Canal et de revenir. »
De Hte Worms Port-Saïd : Péninsulaire. « Vous avez vendu 3.000 tonnes à cette Compagnie (P&O). Cory Bros. n'ont ici que 1.800 tonnes charbon, Coste a de plus un millier de tonnes de briquettes... soit au total 2.800 tonnes de combustibles. Installation - celle du chantier est faite. »

11 octobre 1869
Au ministre de la Marine impériale et royale autrichienne, Vienne : « En réponse à la lettre que Votre Excellence a bien voulu m'écrire sous la date du 8 courant, j'ai l'honneur de l'informer que je serai en mesure de fournir aux navires de la Marine impériale et royale autrichienne, qui visiteront Port-Saïd lors de l'inauguration du canal de Suez, les charbons de terre anglais dont ils auront besoin et à cet effet je donne ordre à ma maison de Port-Saïd de leur réserver jusqu'à 1.500 tonnes. Votre Excellence n'aura qu'à se louer de cette mesure de précaution car, dès à présent, je suis certain que les demandes de charbon excéderont de beaucoup les quantités expédiées. »

13/14 octobre 1869
De Hte Worms Port-Saïd : Bazin Frères. « Cette maison a fait des propositions aux Messageries pour se charger ici de leurs manutentions et fournitures de charbons. Il (Coste) cherchera à me tirer les vers du nez, et les Bazin et Fraissinet seront avertis aussitôt. Tout cela ne fait qu'une seule tête et un seul intérêt ; ils veulent être les maîtres à Port-Saïd et s'en vantent à l'occasion. »

18 octobre 1869
Au président de la Compagnie universelle du canal maritime de Suez, Paris : « J'ai l'honneur, Monsieur, de vous prier de vouloir bien me réserver, pour y établir mes bureaux à Port-Saïd, le corps de bâtiment sur le quai Eugénie, occupé actuellement par des employés de MM. Borel Lavalley & Cie qui doivent le quitter le 20 novembre prochain. »

20/21 octobre 1869
De Hte Worms Port-Saïd : Coste. « Triple position : Coste Savon, Coste Bazin, Coste Docks et entrepôts. Il a fini par nous exhiber son tarif imprimé pour le coût des manutentions en général et des charbons en particulier. »

21 octobre 1869
De Hte Worms Cardiff : Canal de Suez. L'impression à Liverpool est assez générale qu'il n'y aura presque pas de transit et que toute la marchandise sera transportée directement par steamers de 2/3.000 tonneaux entre Londres Liverpool et Bombay. Les avantages du Canal seraient très minimes si ce n'était qu'une affaire de transit par eau au lieu d'un transport par chemin de fer par la voie d'Alexandrie. Mais là où sera l'avantage c'est que les marchandises arriveront de Liverpool et Londres à Bombay par une voie rapide et sûre sans avoir subi la détérioration et les dépenses de plusieurs transbordements.

23 octobre 1869
A Hte Worms Cardiff : « Dans quelque temps il sera bon que vous (Staniford probablement) retourniez à Liverpool pour entretenir les relations que vous y avez créées et demander aux armateurs de nous consigner leurs steamers à Port-Saïd. »

26 octobre 1869
A G. A. Roediger, Trieste : « Je n'ai jusqu'à ce jour qu'un seul client, la Compagnie du Lloyd autrichien, sur votre place, mais désire étendre mes relations pour la vente des charbons anglais et vous tiendrai à cet effet au courant des frets. Je n'ai pas besoin de vous recommander particulièrement le choix des maisons avec lesquelles vous me mettrez en contact. Mes relations avec le Lloyd autrichien ont été interrompues pendant quelque temps et cette Compagnie a passé des ordres à d'autres fournisseurs. Il est vrai que j'ai tardé un peu l'exécution d'un ordre que j'avais de ladite Compagnie pour Constantinople. Mais ce retard était en dehors de mon pouvoir puisque les navires faisaient complètement défaut. J'espère que par votre influence vous pourrez me faire obtenir la continuation des orales de cette Compagnie. »
A M. Bernadi, Trieste : Lettre du même genre.

28 octobre 1869
A Hte Worms Port-Saïd : Influence probable du Canal, idées d'Hypolite Worms. « Le Canal, en ouvrant la navigation directe va détruire tous ces arrangements tandis que, jusqu'à présent, les services étaient divisés, celui jusqu'à Alexandrie aux compagnies de Liverpool et celui depuis Alexandrie à celles de l'Inde, ces deux classes de compagnies vont être obligées de s'amalgamer ou de se faire concurrence. C'est sans doute là la raison par laquelle tant la Compagnie P&O que la plupart des compagnies de Liverpool se refusent jusqu'au dernier moment à croire au succès du Canal. Joint à cela la crainte qu'a Liverpool de se voir enlever par Marseille et autres déjà mieux placés une grande partie des affaires de coton dont il a été jusqu'à présent le principal entrepôt. Je crois d'un autre côté qu'il y aura sur le Canal des affaires de banque très importantes à moins que la Compagnie du canal ne donne aux capitaines la facilité de tirer sur les armateurs pour le paiement des droits, etc. Mais, même dans ce cas, qui n'est pas probable, l'agence des vapeurs produirait un roulement de fonds considérable. »

11 novembre 1869
De Donald MacGregor, Leith : « I am arranging with your house in Cardiff that your establishment in Port Said shall coal my steamers, and I now write you on the recommendation of Messrs Herring to request you will kindly use your influence to obtain from the Suez Canal Co. the concession to pass on of my steamers free of dues under the following circumstances. I am loading the "Leith" at London for Bombay and the "William Miller" for Singapore and Hong Kong, to be followed by the "Riga", "Stirling", "Danube", "Petersburg", "Waverley", "Paris" and "Normandy"... »

12 novembre 1869
A M. Bernardi, Trieste : « Je vous accuse réception de votre lettre du 9 courant que vous m'avez écrite sous les auspices de M. Ofenheim. Le seul client que j'ai sur votre place est le Lloyd autrichien, mais cette administration ne m'a plus rien demandé depuis 2 mois, et si vous êtes en position de donner à mes relations avec cette Compagnie plus d'extension, je vous donnerai des instructions spéciales. Je désire étendre mes relations pour la vente des charbons anglais sur votre place et vous donnerai sur les affaires que [...]. »

17 novembre 1869
D'Hypolite Worms II : [Extrait de son discours prononcé à Port-Saïd en janvier 1950.] « On a ouvert le Canal le 17 novembre 1869. Ce jour-là on a vendu, alors qu'on croyait faire une affaire magnifique, 600 tonnes. On avait envoyé 6.000 tonnes et on a tout de suite vendu 600 tonnes et 2.300 tonnes seulement la première semaine, ce qui a amené notre directeur a écrire : « Nous n'entendons plus guère d'ordres. 2.500 francs de bénéfice et assez de charbon en mer pour être approvisionné pendant un an ». Il ajoutait : « le Canal est raté, bien raté, quoi qu'on en dise... » Le président de la Compagnie devait, d'après ses dires, avoir fait déjà 1.500.000 francs de recettes. « II y a ici un calme mort, pas un seul steamer ne se présente pour transiter le canal et la Compagnie commence à s'émouvoir. »

18 novembre 1869
De Hte Worms Port-Saïd : « Nous avons demandé à Coste s'il pensait faire le commerce des charbons ; il a répondu non pour lui Coste mais qu'il ne pouvait pas s'engager pour Coste représentant Bazin. C'est-à-dire qu'il fera du charbon et que nous aurons une concurrence très puissante, s'il est le fournisseur de Lavalley, insignifiante si nous avons cette fourniture. En un mot Coste est l'ennemi de Worms, cette société marseillaise tenant ici le haut du pavé... Le point principal est de ne pas perdre la fourniture de l'entreprise. »

19 novembre 1869
De Donald MacGregor, Leith : « I have your esteemed favour of 15th inst. and I thank you very much for your kind attention. The "Don" has however been already ordered from the Black Sea In ballast, and I propose to send her through in ballast to Bombay, now that she has got her orders, making no doubt that the request to clear her one way free will be acceded to. I felicitate the Canal Co., its chief and the French Nation, on the splendid achievement, now happily accomplished, I have always had faith in it, and look on it as a memorable epoch In the history of the World. »

25 novembre 1869
De Hte Worms Port-Saïd : Les navires de guerre sont à peu près tous revenus de Suez et repartis. Nos ventes de charbon sont insignifiantes. Voici le compte des livraisons faites : [...], 35 tonnes à un Anglais [...] : 2.320 tonnes. Nous n'attendons plus guère d'ordre. Steamers. Herring reparti pour Bombay nous pousse vivement à créer une ligne de petits vapeurs en attendant que les gros puissent passer pratiquement et facilement dans le Canal. Je crois cette combinaison impossible. Cependant elle mérite d'être examinée et dans ce but je vous prie de me répondre à cette seule question : Quelle est la somme nécessaire par mois, pour, sans aucun bénéfice, couvrir toutes les dépenses du "Séphora" par exemple, y compris intérêt, assurances, amortissement, équipage, entretien de machines, etc., etc. tout enfin comme si vous vouliez me le louer au mois sans bénéfice aucun... Un ou deux petits vapeurs de 6 à 800 tonnes de charge pourraient, peut-être, utilement trafiqués entre Bombay, Marseille et Barcelone. »

27 novembre 1869
De Donald MacGregor, Leith : « You are doubtless aware of the many prejudices which have so long existed in this country against the Suez Canal. These I expected would be finally overcome by the success of the past two weeks and I postponed the sailing of my steamers "Leith" and "Stirling" till the beginning of December, in order to secure cargo. The underwriters now however affect to consider the navigation of the Canal, not free from danger, and ask 30/-per cent on goods, while they take 20/- if sent via Alexandria and Suez. I am recommending the shippers therefore to insure in Paris when it can be effected at 20/- and I am giving a guarantee of which the enclosed is copy. I wish you to be so good as place such insurances in good offices, and with such conditions in the policy as will effectually keep me safe... Be so good as advise your house at Port Said to clear and coal the following steamers "Danube", "Don", "Stirling", "Leith", "William Miller", "Waverley", "Riga", "Petersburg"... »

3 décembre 1869
A Hte Worms Port-Saïd : « Donald McGregor de Leith. Cet armateur vous consigne, selon copie de sa lettre incluse, sa flotte de 8 bateaux à vapeur. Voue aurez à lui livrer le charbon à 34/ et à faire les avances aux steamers contre 1½ commission, net pour vous (outre les ½%, vous déduirez les frais de négociation, intérêts, etc.) Voilà, une première affaire qui vous posera bien et je suis bien aise de pouvoir vous dire que M. Mac Gregor est un armateur très avantageusement connu et il va sans dire que vous devez tout faire pour soutenir cette première ligne à travers le Canal. Les steamers "Leith", "Sterling" sont en charge et vont partir incessamment. Mac Gregor fait venir son vapeur "Danube" de Constantinople sur lest à travers le Canal à Bombay où il devra charger en retour. Les frais de passage sont très élevés surtout là où il n'y a pas de fret et j'ai promis que vous userez de toute votre influence auprès de la Compagnie pour obtenir une réduction sur le tarif de passage de ce steamer. Ici, à Paris, on n'a rien dû changer. C'est un encouragement à donner à cet armateur et la Compagnie ne devra pas hésiter à faire une concession pour cette fois-ci. »

4 décembre 1869
A R. Rubattino & Cie, Gênes : « Par votre lettre au 16 octobre, vous avez retenu d'avance le charbon qu'il faudrait à vos steamers qui se rendraient à Port-Saïd lors de l'inauguration du canal de Suez et par une lettre du 19 octobre je vous ai informé que j'ai donné ordre à ma maison de Port-Saïd de tenir à la disposition de vos steamers le charbon dont ils pourront avoir besoin. Ma maison a gardé en effet pendant 8 jours 500 tonnes de charbon en chalands pour être prête à livrer à toute heure aux quatre bateaux de votre Compagnie qui ont passé le Canal. Vos vapeurs, malgré les engagements pris, n'ont pas pris de charbon ni pour aller ni pour le retour et vous m'avez causé un grave préjudice, donc il est juste que vous m'indemnisiez. En conservant ces 500 tonnes dans les chalands, vous m'avez non seulement obligé de payer un loyer très élevé, mais encore vous m'avez privé d'un matériel, dont j'avais un besoin urgent, besoin lors de l'inauguration. Je viens en conséquence vous réclamer les frais faits en pure perte de F [...] par tonne et une indemnité de F [...] par tonne pour non exécution des engagements pris, soit pour les 500 tonnes que vos 4 steamers auraient pris à F 3,56 la tonne, ensemble F 1.750. »
De Geo & A. Herring & Co., Londres : « We have already two enquiries (prix des charbons à Port-Saïd et Suez) and one from our Liverpool correspondents who are, we doubt not, endeavouring to introduce your Port-Saïd house to the owners of the "Cleator" now advertised from Liverpool to Calcutta via Suez. We may mention that the owner of that vessel, M. Alfred Holt, is one of the most important steam ship proprietors in this kingdom having a line of splendid steamers trading to China via the Cape and which will probably in a little time hence pass through the Canal. »

6 décembre 1869
Aux administrateurs de la Société de navigation à vapeur du Lloyd autrichien, Trieste : « J'ai l'honneur, Messieurs, de vous confirmer mes lettres des 1er et 3 courants et de vous accuser réception de votre estimée du 3 courant renfermant les ordres suivants : Trieste 3.000 tonnes ; Beyrouth 100 tonnes ; Raguse 400 tonnes ; Alexandrie 1.200 tonnes ; Corfou 900 tonnes ; Salonique 100 tonnes ; Syra 650 tonnes ; Constantinople 2.500 tonnes ; Smyrne 600 tonnes ; Trébizonde 150 tonnes ; 4.050 tonnes. En vous remerciant de ces commandes, je vous garantis que je ferai tout mon possible pour leur prompte exécution. »

8 décembre 1869
A Hte Worms Port-Saïd : « J'ai besoin de relever votre courage, vous semblez désespérer de l'avenir du Canal. Je suis loin de partager vos craintes. Soyez bien certain qu'avant peu la plus grande activité régnera dans cette partie de l'Égypte, ce sera le grand passage de l'Inde, chaque jour vous verrez arriver des steamers... Il ne peut entrer dans mes vues de créer une ligne semblable. » [Voir le discours prononcé par H. Worms en janvier 1950 à Port-Saïd : « M. Rosseeuw, qui se croyait perdu, et qui se disait que cela allait être un échec avec la Compagnie du canal de Suez, écrivait : "Je ne sais absolument rien de ce qu'on peut faire ici, mais ma première impression n'est pas bonne... Je crains beaucoup... Je m'inquiète et n'ai pas confiance... et je vous le dis très net : Agissez prudemment. Je ferai tout ce que vous me direz de faire, mais je n'ai pas confiance... La lutte me paraît impossible". »]

11 décembre 1869
A F. Mallet & Cie, Le Havre : « Mes expéditions de Bordeaux ont nécessité l'achat d'un steamer. J'ai dû envoyer Schacher en Angleterre pour visiter les steamers qui étaient offerts. Il a visité plusieurs chantiers et n'a rien trouvé de mieux pour son service que le navire "Stella" à Glasgow. Je crois vous avoir entendu dire que vous l'aviez visité avant de vous décider pour "Blanche". Schacher a réussi à obtenir ce steamer pour 14.500 livres, il considère cet achat comme avantageux et il compte faire un bon service avec ce navire réunissant les qualités nécessaires pour une bonne navigation. »
"Blanche" : Iconographie.
De Worms & Cie : [Extrait d'une note sans émetteur ni destinataire en date du 29 mai 1936] : Caractéristiques et historique du steamer "Blanche", entré en flotte en 1869 et perdu le 3 mars 1897.
"Marie" : Iconographie. Nom sous lequel "Stella" est francisé en janvier 1870.
A M. Fascié, capitaine du steamer "Marie" chez MM. A. Bostol, Glasgow : « Arrivé ce matin à Paris, j'apprends que "Suzanne" n'est arrivé au Havre que jeudi soir et que le "Gabrielle", dont M. Patoiseau devait prendre le second mécanicien pour vous envoyer Seguin, est parti en même temps. Ce n'est donc que vers le milieu de la semaine prochaine que je puis faire partir Seguin. Je ne crois pas non plus que je trouverai une occasion pour vous envoyer l'équipage avant mercredi ou jeudi mais je vous écrirai dès mon arrivée à Bordeaux la date et le vapeur par lequel l'équipage partira. »

17 décembre 1869
De Hte Worms Port-Saïd : « L'Amirauté anglaise attend, via le canal de Suez, un gros navire de transport, "Junma", ramenant des troupes en Angleterre et plusieurs autres steamers de l'Amirauté doivent suivre "Junma" et se succéder par le Canal. Il s'agit de nous assurer la fourniture charbon de ces steamers. »

18 décembre 1869
A Hte Worms Port-Saïd : « Canal de Suez. J'ai la confiance que M. de Lesseps obtiendra la somme qu'il faudra pour achever le Canal et le rendre praticable. Si ce n'est pas en France, il s'adressera en Angleterre où on a plus de confiance maintenant dans le Canal. Cette importante entreprise ne sera dans aucun cas abandonnée. Vous m'informez que la Compagnie du canal a accepté le Canal comme terminé par les Borel Lavalley & Cie, que les travaux vont continuer pour le compte de la Compagnie et avec M. Lavalley ingénieur supérieur. N'ajoutez pas foi aux bruits absurdes qu'on fait circuler sur notre pays, il n'y a aucun danger qui le menace. »

20 décembre 1869
De Hte Worms Port-Saïd : « Amirauté anglaise. Ne vous occupez pas de cette affaire des transports par Herring de Londres, auquel il faudrait une commission. J'ai été mis en rapport avec le commandant anglais à Alexandrie que cela regarde. J'attends sa réponse. »

28 décembre 1869
A Hte Worms Port-Saïd : « Votre lettre du 13/14 est écrite sous le coup d'un profond découragement... j'espère vous voir reprendre bientôt courage... Vous comparez votre position à celle de Coste... Il faut s'attendre en notre siècle à voir la concurrence n'importe où... Vous me dites qu'il a Lavalley qui l'appuie et vous, vous avez le nom de Worms... Ce qui établit votre infériorité, c'est le manque de matériel, vous pouvez très bien dès à présent me faire connaître le chiffre nécessaire pour faire construire un matériel restreint mais suffisant à vos besoins... Ce que je préférerais à tout ce serait une entente avec M. Coste qui mettrait fin à toute rivalité et vous faciliterait dès à présent vos manutentions... Vous ne pouvez pas être seul à faire les affaires à Port-Saïd... Vous ne pouvez pas avoir la prétention d'effacer complètement MM. Bazin et Coste qui sont déjà installés depuis longtemps et qui ont tous les moyens nécessaires pour lutter. »

29 décembre 1869
De Hte Worms Port-Saïd : « Peninsular & Oriental. Un des steamers de cette Compagnie est entré ce jour dans notre port, venant d'Alexandrie et est reparti pour Alexandrie après quelques heures de stationnement est sans prendre de charbon. Coste s'est rendu à bord... affaire on dit qu'un officier du... est ici cherchant tout renseignement. Je pense que vous pourriez faire quelques démarches auprès de la Compagnie offrant votre service à Port-Saïd si elle compte établir une station. »
Chargements pour Suez - accusés de réception de la Compagnie du canal de Suez et connaissements et chartes-parties de chargements à destination de Suez :

26 janvier

navire "Anna M. "

566 tonnes

11 février

navire "Padre Stefano"

554 tonnes

26 février

navire "Giuseppe Antonio"

452 tonnes

9 mars

navire "Joseph Brown"

507 tonnes

20 mars

navire "Armida"

492 tonnes

24 mars

navire "Anna"

595 tonnes

31 mars

navire "Lara"

1.080 tonnes

22 avril

navire "Leone"

755 tonnes

28 septembre

navire "René et Marie"

345 tonnes

15 octobre

navire "Betty"

653 tonnes


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