1874.00.00.Recueil des informations de janvier à décembre

Ce recueil recense chronologiquement les données collectées sur l'année citée en référence. Il reprend notamment un important travail d'analyse effectué par la Maison Worms dans les chronos de correspondance – préalablement à la rédaction du livre Un Centenaire - 1848-1948 - Worms & Cie –, et plus particulièrement, en ce qui concerne l'année 1874, dans :

  • les copies de lettres à la presse du 29 décembre 1873 au 16 janvier 1874 ; du 16 janvier 1874 au 5 février 1874 ; du 5 février 1874 au 26 février 1874 ; du 26 février 1874 au 19 mars 1874 ; du 19 mars 1874 au 10 avril 1874 ; du 10 avril 1874 au 2 mai 1874 ; du 2 mai 1874 au 25 mai 1874 ; du 25 mai 1874 au 16 juin 1874 ; du 16 juin 1874 au 7 juillet 1874 ; du 7 juillet 1874 au 30 juillet 1874 ; du 31 juillet 1874 au 19 août 1874 ; du 19 août 1874 au 9 septembre 1874 ; du 10 septembre 1874 au 1er octobre 1874 ; du 1er octobre 1874 au 21 octobre 1874 ; du 21 octobre 1874 au 9 novembre 1874 ; du 9 novembre 1874 au 2 décembre 1874 ; du 2 décembre 1874 au 24 décembre 1874 et du 24 décembre 1874 au 15 janvier 1875,
  • et les doubles du courrier reçu par le siège, à Paris, entre 1875 et 1902.

Dans le cadre de cette étude, la correspondance sélectionnée pour son intérêt historique a été résumée ou reproduite en intégralité ou partiellement sur des fiches manuscrites, qui se comptent par centaines. Les lettres les plus significatives ont été dactylographiées. (Ces copies sont consultables à partir de ce fichier en cliquant sur leur intitulé – en bleu + soulignement.) Ces sources ont en outre été synthétisées et commentées dans les notes suivantes :

  • "Historique de Worms & Cie - 1ère partie (1848-1877)" daté de janvier 1948
  • "Historique de la succursale de Newcastle (1848-1948)", classé en 1948
  • "Historique de la succursale d'Alger (1851-1892)", classé en 1948
  • "Historique charbons (1857-1874)", classé en 1948
  • "Historique de la succursale de Port-Saïd, relations avec la P&O, Burness, Stapledon (1861-1875)", classé en 1948
  • "Historique de la succursale de Port-Saïd, relations avec l'Égypte (1869-1948)", daté du 16 juin 1948

A ce corpus sont joints des extraits de documents originaux conservés par la Maison et des renseignements provenant notamment :

  • des services administratifs : état civil et tribunaux de commerce...
  • des annuaires et études notariales...
  • de la presse, des revues et ouvrages d'histoire...

 

Inventaire chronologique des archives numérisées
et des renseignements ou extraits collectés dans les copies de lettres et les dossiers

[Document pluriannuel]
10 juillet 1871-10 février 1919
Registre des navires

[Information sans date précise]
Année décisive. Port-Saïd croit le moment favorable de demander le titre d'agent de la P&O Le nouveau service va commencer à partir de 15 septembre.

Janvier 1874
Au ministre des Affaires étrangères, Le Havre : « Depuis plus de quinze ans que notre ligne existe, nous avons chaque semaine au moins un départ de Hambourg pour le Havre et Bordeaux et de Bordeaux et Le Havre pour Hambourg, nous croyons pouvoir affirmer qu'il n'existe pas en France de compagnie ayant un service plus régulier que le nôtre. »

9 janvier 1874
De Hte Worms Port-Saïd : "Persévérance". « Il vient de nous arriver un grand malheur : nous avons loué "Persévérance" pour porter à Suez le charbon dont nous avions besoin et des marchandises destinées à "Séphora". Le bateau a fait de l'eau très rapidement et, malgré les efforts de la Compagnie du Canal, notre bateau a coulé dans la gare de Kantara. Au moyen de pompes puissantes, on a relevé la "Persévérance" ; une partie du chargement a été mise dans les chalands de la Compagnie et le tout va être ramené à Port-Saïd. Toute la marchandise a été sauvée. »

10 janvier 1874
De F. Mallet & Cie, Le Havre : Nouvel acte social entre Frédéric Mallet, en nom collectif, Hypolite Worms et Jacques Hantier, en commandite. Capital de 900.000 francs, dont 600.000 F versés par F. Mallet, 150.000 F par H. Worms et 150.000 F par J. Hantier. Propriété du tiers des cinq steamers : "Blanche", "Isabelle", "Président", "Lucien" et "Gabrielle", lequel tiers appartient à 60% à M. Mallet, 30% à M. Worms et 10% à M. Hantier, soit la même proportion que l'intérêt respectif de chacun deux dans la société. Les deux autres tiers appartiennent à H. Worms ainsi que la pleine propriété du vapeur "Emma". Ces navires affectés au service Bordeaux, Le Havre, Rouen, Hambourg sont gérés par F. Mallet & Cie.
Entre Frédéric Mallet, Hypolite Worms et Jacques Hantier : Acte sous-seing donnant à F. Mallet tout pouvoir d'inscrire, s'il le juge nécessaire, l'actif et le passif de l'ancienne société au crédit ou au débit de la nouvelle.

11 janvier 1874
De Hte Worms Port-Saïd : "Persévérance". « Cette malheureuse affaire sera moins grave que nous l'avions cru. Le navire est revenu à Port-Saïd ; nous sommes en voie de transactions amiables. »

12 janvier 1874
A Georges Schacher, Hte Worms Bordeaux : "Commandant-Franchetti" : « Selon dépêche du capitaine Patoiseau, a dû partir hier d'Alexandrie pour Marseille. »
A Guiseppe Bruzzo, Gênes : « Le but de la présente est de réclamer de nouveau votre obligeant intermédiaire pour le règlement de la dernière question restant pendante entre M. Cordano Père et moi à la suite de la liquidation de la Maison Muller et Cordano. Il s'agit à présent du remboursement de ma commandite de cinquante mille livres italiennes que M. Cordano Père m'avait garantie [...]. Je vous prierai de vouloir bien voir M. Cordano et de lui dire que, désirant éviter tout procès avec lui, je lui offre de transiger pour moitié, c'est-à-dire d'accepter une somme de vingt cinq mille livres italiennes en remboursement de la commandite de cinquante mille livres qu'il m'avait garantie et je serai également disposé à me montrer conciliant en ce qui concerne les échéances à fixer pour ce règlement. »

13 janvier 1874
A la Compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée, PLM : Avis d'expédition d'un navire avec chargement de 397 tonnes charbon à destination Marseille, à valoir sur marché avec la Compagnie.

14 janvier 1874
A F. Mallet & Cie, Le Havre : Navigation 1873. « Notre matériel est maintenant en parfait état et sauf la dépense que vous avez à faire pour la chaudière neuve du steamer "Président", vous ne prévoyez pas de grandes dépenses pour l'année courante. »

17 janvier 1874
De Hte Worms Port-Saïd : "Séphora". « Nous ne pouvons pas donner aux Messageries la marche de "Séphora" qui n'a jusqu'ici rien de régulier et que nous ne pouvons pas régulariser encore. Nous profiterons des pèlerins tant qu'il y en aura pour faire des voyages entre Suez et Djeddah. Après quoi, nous reprendrons nos voyages dans tous les ports de la mer Rouge. Vous pouvez répondre aux Messageries que nous ne pouvons rien faire avec elle ; aujourd'hui, du reste nous nous sommes entendus avec la Compagnie russe et tout marche assez bien. »

19 janvier 1874
A F. Mallet & Cie - Le Havre : « Je reçois la déclaration du Président de votre Chambre de commerce ; c'est bien ce qu'il me faut, mais, quant à votre demande, la personne par qui j'ai l'intention de la faire remettre, ne la trouve pas tout à fait assez explicite et m'a engagé à la modifier. Je vous adresse sous ce pli une rédaction nouvelle et, si vous n'avez pas d'objection à y faire, veuillez la faire recopier très soigneusement sur papier timbré et me l'adresser signée. »

21 janvier 1874
A F. Mallet & Cie, Le Havre : « La lettre au ministre des Affaires étrangères m'est bien parvenue ; je vais la faire remettre par un de nos amis. »

23 janvier 1874
A Hte Worms Grimsby : « Monsieur Mallet se rend en Angleterre pour acheter un steamer, il est possible qu'il aille à Hull et qu'il ait besoin de vos services. »
A Hte Worms Port-Saïd : « Votre correspondance depuis plusieurs mois est des plus laconiques. Je prie Monsieur Rosseeuw dans ses moments de loisir de me tenir au courant de ce qui a trait à nos affaires dans Port-Saïd et dans vos dépôts de Zagazig et de [Damatte]. Votre dernière lettre ne me dit rien de "Séphora" qui a dû accomplir plusieurs voyages depuis vos derniers avis. J'ai hâte d'avoir de ses nouvelles. Je regrette que vous n'ayez pas fait une visite de politesse à Monsieur Lavalley. C'est à lui que nous devons la connaissance du Canal et comme il aura probablement des travaux à exécuter en Égypte, nous avons intérêt à ménager sa susceptibilité. »

24 janvier 1874
A Hte Worms Port-Saïd : « Holt. Vu avec plaisir qu'il vous avait donné ses affaires à Suez et resserre encore ses rapports avec vous. »

25 janvier 1874
Au ministre des Finances de l'empire ottoman : « Je me permets de profiter de votre présence à Paris pour venir soumettre à votre bienveillante considération la situation dans laquelle je me trouve placé par suite du retard apporté au paiement de sommes qui me sont dues par diverses administrations relevant de votre ministère. Ces administrations qui sont celles de Tophané, Gazhané et Azizié ont, dans le courant des années 1872 et 1873, reçu de moi par l'entremise de mon agent à Constantinople, Monsieur Fortuné Jourdan, des fournitures de charbons anglais d'une valeur assez considérable. Non seulement les délais stipulés pour le paiement de mes livraisons n'ont jamais été observés, mais depuis plusieurs mois il m'a été impossible d'obtenir aucune somme à valoir sur le total [...]. »
De Hte Worms Port-Saïd : "Séphora". « Le compte de profits et pertes "Séphora" solde aujourd'hui avec un bénéfice d'environ 18 à 20.000 F. Ce bénéfice provient presque entièrement des pèlerins ; pour le retour, qui va commencer dans quelques jours, nous pouvons espérer un bénéfice à peu près égal. Nous ne pouvons rien vous dire de positif sur le produit de fret que nous obtiendrons après le pèlerinage. L'affaire ne sera certainement pas mauvaise, mais elle ne sera pas ce que nous avions rêvé et nous avons eu et nous aurons encore des inquiétudes et des difficultés énormes. »

31 janvier 1874
De Hte Worms Port-Saïd : "Séphora". Détails sur l'accident survenu au "Persévérance". Charbons Djeddah. « Nous avions expédié à Djeddah 205 tonnes ; nous vendons cinq £ la tonne au minimum, ce qui nous fait un bénéfice de 15 F la tonne, après avoir payé un fret raisonnable à "Séphora". Les ventes seront peu importantes et ne doivent pas [dépasser] plus de 500 tonnes par an. »

3 février 1874
De Hte Worms Port-Saïd : "Séphora". « C'est une malheureuse affaire que nous avons entreprise là. Elle n'a rendu jusqu'à présent que des bénéfices insignifiants et a jeté un grand désarroi dans nos opérations habituelles. Jusqu'à présent, les bénéfices acquis (15 à 18.000 F) résulte du trafic des pèlerins beaucoup plus que du fret marchandises. Le retour du pèlerinage commence le 5 courant et nous espérons que pendant les deux mois et demi à trois mois qui vont suivre, nous gagnerons encore quelques sous en ramenant les pèlerins à Suez. Donc, vers le milieu d'avril, la question se posera nettement pour nous : trouverons-nous à défaut des pèlerins des retours réguliers de la mer Rouge à Suez, suffisants à couvrir nos dépenses et laisser peut-être un bénéfice. Nous ne pouvons rien entrevoir de net à ce sujet : il y a du fret à prix très insuffisant, mais ce fret est à peu près monopolisé par la Khédivié. Nous avons décidé de ne brusquer nullement cette affaire "Séphora" et de ne pas jeter le manche après la cognée. Si après avril ou mai écoulé, nous voyons clairement qu'il y a péril à continuer, nous liquiderons. Les choses peuvent se modifier grandement en bien. Le gouverneur de Massaouah a été changé et remplacé par un ami sûr à nous. Nous devons enfin de concert avec lui nous occuper de guano, ce que personne encore n'a fait jusqu'à ce jour. »

10 février 1874
A Georges Schacher, Hte Worms Bordeaux : "Marie". « Je note son départ d'Anvers pour Sunderland où il va prendre une cargaison charbon pour Bordeaux. »

13 février 1874
A Hte Worms Port-Saïd : "Séphora". « J'espère que ce steamer est maintenant heureusement arrivé à Suez avec son retour de pèlerins. »

14 février 1874
A la Société de Navigation à vapeur du Lloyd italien, Gênes : Accuse réception de traites acceptées puis : « en réponse à la deuxième partie de votre lettre, je viens vous offrir un contrat pour la fourniture de tous vos vapeurs à Port-Saïd d'ici la fin de l'année courante. »
De Hte Worms Port-Saïd : « "Séphora" n'est pas encore signalé à Suez, il est attendu à chaque instant avec un chargement de pèlerins ; dans ce dernier voyage "Séphora" a touché tous les ports de la mer Rouge. »
De Roger Mennevée : [Extrait de l'article intitulé "La Banque Worms - Histoire générale - M. Hypolite Worms (1er du nom)", paru dans Les Documents de l'agence indépendante d'informations internationales en février 1948.] Hypolite Worms figure « parmi les trente fondateurs de la société en commandite par actions nominatives, dite "Société en commandite du journal Le XIXe Siècle - Edmond About", créée par acte du 14 février 1874, et dont il nous paraît intéressant de reproduire quelques extraits de l'acte constitutif. »

20 février 1874
A J. B. Dumas, secrétaire perpétuel de l'Académie des Sciences, président de la Commission instituée pour l'étude de la nouvelle maladie de la vigne (phylloxera vastatrix) : « Ayant depuis quelque temps suivi avec attention les différentes publications qui ont paru relativement à la maladie des vignes connue sous le nom de phylloxéra vastatrix, je prends la liberté de soumettre à votre appréciation la possibilité d'appliquer comme remède à ce fléau la plante du varech à l'efficacité de laquelle quelques observations antérieures me donnent tout lieu de croire. Je ne désire en le faisant que vous livrer cette idée à titre de suggestion. Étranger moi-même à la culture de la vigne, je ne peux apporter aucun fait expérimental à l'appui de ce remède que je vous indique, mais peut-être penserez-vous qu'on en puisse faire l'essai avec quelque utilité, soit qu'il soit employé à l'état naturel, soit qu'il soit appliqué sous forme d'une solution qu'on obtiendrait par les procédés chimiques. »

22 février 1874
De Hte Worms Port-Saïd : "Séphora". « Arrivé hier soir à Suez. Fret de Djeddah : 21.000, ce qui est très bon, nous nous disposons à le faire repartir de suite pour faire encore un voyage de pèlerins. Très mauvaise nouvelle : le chef mécanicien C. est très gravement malade ; il ne peut pas faire le prochain voyage et peut-être sera-t-il forcé de renoncer à naviguer dans ces parages. Il va nous être très difficile de le remplacer surtout par un mécanicien français, diplômé, comme le veulent les assurances. La maladie de M. C. nous affecte beaucoup ; nous serions très malheureux de le perdre. »

26 février 1874
De Hte Worms Port-Saïd : "Séphora". « Il nous a été impossible de trouver un mécanicien français pour remplacer provisoirement M. C., pendant sa maladie ; nous sommes obligés d'envoyer le mécanicien de notre "Hypolite", qui est autrichien, et nous espérons que le consul de France à Suez ne fera pas des difficultés pour l'embarquer comme chef par intérim. "Séphora" repartira demain pour Djeddah prendre un chargement de pèlerins à destination de Suez. »

27 février 1874
A Hte Worms Port-Saïd : "Séphora". « J'attends l'avis de son retour à Suez des ports de la mer Rouge et de son nouveau départ. »
A James Burness & Sons, Londres : « P&O Nous avons parfaitement l'intention de suivre cette affaire de très près, mais de vive voix avec le capitaine Roberts et non par des lettres adressées à l'administration à Londres. Je vais aller à Alexandrie visiter le capitaine Roberts et prendre son avis sur la meilleure marche à suivre. »

4-6 mars 1874
De Hte Worms Port-Saïd : « M. Labosse est en tournée par Alexandrie, Le Caire et Suez... Il va visiter entre autres la P&O qui depuis deux ans nous exploite. Nous avons l'honneur d'être son agent ici mais de commissions ou profits : rien. C'est trop peu et nous allons nous faire rétribuer largement. "Séphora". Continue son trafic de pèlerins assez fructueusement et, pendant ce temps, on agit à Massaouah et Souakim. Ce dernier port  nous donne de belles espérances. Djeddah et Hodeida nous rendront toujours assez bien et si peu à peu nous détrônons la Khédivié en Abyssinie, nous ne regretterons pas trop cette entreprise si hasardeuse jusqu'à ce jour. Les transports de charbon du gouvernement ottoman nous rendraient un énorme service... la promesse du ministre compétent de nous donner toute préférence, mais, en même temps, nous conseille fort d'attendre des jours meilleurs pour les finances turques. Veuillez me dire si le cas échéant nous pourrions accepter une affaire turque à conditions avantageuses pour nous et pour "Séphora" surtout. »

7 mars 1874
De Hte Worms Port-Saïd : "Séphora". « Est de retour à Suez et reparti pour Djeddah. L'ensemble du dernier voyage est satisfaisant. Somme toute, jusqu'à présent, rien de perdu, en contraire, il n'y a pas lieu de désespérer. »

10 mars 1874
A la Société de navigation à vapeur du Lloyd austro-hongrois, Trieste : Proposition pour fourniture de 30/50.000 tonnes charbon à vapeur.

12 mars 1874
A la Compagnie des chemins de fer de Madrid à Saragosse et à Alicante, Paris : Proposition pour fourniture de 10.000 tonnes de houille Cardiff (6.000 à Alicante, 4.000 à Carthagène).

14 mars 1874
De Hte Worms Port-Saïd : "Séphora". « Est attendu demain à Suez, faisant de Djeddah un fret de retour très satisfaisant. »

16 mars 1874
De Hte Worms & Cie, Paris : Acte social. Texte publié par les Petites Affiches. Les actes relatifs à la constitution de la nouvelle société sont datés du 16 mars 1874. Société constituée pour la continuation des opérations de la Maison Hypte Worms, armement et commerce des charbons entre Hypolite Worms et Henry Josse (entré dans la maison en 1853). Durée : 12 années qui ont commencé le 1er janvier 1874 et finiront le 1er janvier 1886. Siège Social à Paris, rue Scribe n° 7, avec comptoirs à Bordeaux, Marseille, Cardiff, Newcastle, Grimsby et Port-Saïd. Raison et signature sociales : Hypte Worms & Cie. Les deux associés ont la signature sociale. Acte social complet donné en annexe de l'acte du 14 février 1881. Le capital social est fixé à 4.500.000 F et sera fourni : 4.000.000 F par Hypolite Worms et 500.000 F par Henry Josse. L'apport de M. Worms sera représenté notamment par le droit au bail et le matériel du siège de la société, rue scribe, nº7, à Paris ; le droit aux baux et le matériel des comptoirs à Marseille, Bordeaux, Cardiff, Newcastle, Grimsby et Port-Saïd ; par le steamer "Emma" appartenant en totalité à M. Worms et par les deux tiers appartenant à M. Worms dans les steamers "Lucien", "Isabelle", "Gabrielle", "Président", "Blanche" et "Marguerite"... Les apports ci-dessus donneront lieu au profit des associés, comme charge sociale, à un intérêt de 5% par an ; laquelle somme sera portée par chaque inventaire au crédit de leurs comptes respectifs. Constitution d'un fonds de réserve de 150.000 F. L'excédent des bénéfices, après toutes les charges et prélèvements acquittés, appartiendra à M. Hypolite Worms pour 85% et à M. Josse pour 15%. Dispositions en cas de décès de Henry Josse et/ou d'Hypolite Worms. »
De Paul Cruzel, Hte Worms & Cie Marseille, 31, rue Paradis : « Monsieur, J'ai l'honneur de vous adresser sous ce pli une circulaire de ma Maison mère par laquelle vous verrez qu'à partir de ce jour la raison sociale est devenue : Hypte Worms & Cie. Ce changement n'apporte aucune modification à la conduite de nos affaires et je continuerai à signer par procuration comme par le passé. Agréez, Monsieur, mes salutations empressées. »
De Hte Worms & Cie, Paris : Circulaire en français et en anglais.
De Hte Worms & Cie, Paris : Billet à ordre.Original

17 mars 1874
De Roger Mennevée : [Extrait de l'article intitulé "La Banque Worms - Histoire générale - M. Hypolite Worms (1er du nom)", paru dans Les Documents de l'agence indépendante d'informations internationales en février 1948.] L'acte de société ci-dessus, fait à Paris le 16 mars 1874, est enregistré à Paris le 17 mars 1874, folio 47 verso, case 9.

20 mars 1874
De Hte Worms & Cie Port-Saïd : « P&O Inclus toute une correspondance spéciale à nos affaires avec cette Compagnie. Nous comptons sur vos bons soins pour cette négociation et nous prions d'envoyer quelqu'un de vos maisons à Londres tout exprès. »

25 mars 1874
De Hte Worms & Cie Port-Saïd : "Séphora". « M. C., le mécanicien de "Séphora", devra être rapatrié et ne pourra pas continuer à naviguer dans la mer Rouge. Je sais qu'il a écrit au Havre pour demander un second. Nous vous prions de ne nous envoyer personne ; nous trouverons des hommes ici, il n'est pas possible de compter sur des hommes du Nord pour notre navigation ; le climat les tue trop vite, nous trouverons des Siciliens ou des Grecs déjà acclimatés et avec lesquels nous aurons moins de responsabilité. »

26 mars 1874
A Paul Cruzel, Hte Worms Marseille : « Je crois devoir vous annoncer que je viens d'adjoindre à ma maison, en qualité d'associé, Monsieur Josse, qui a géré pendant de nombreuses années ma maison de Grimsby. La nouvelle raison sociale sera H. Worms & Co.. Demain je vous adresserai quelques circulaires que vous pourrez utiliser. » Avis du même genre à Schacher, à Grimsby, Cardiff, La Rochelle. Et envoi de la circulaire annonçant le changement de la raison sociale pour distribuer aux maisons et administrations avec lesquelles ils sont en rapport.
De Worms & Cie Port-Saïd : "Séphora". « Est parti hier avec un très faible fret pour Djeddah : 5.000 F environ. L'agent de Djeddah écrit qu'il a un bon fret de pèlerins pour Hodeida et Massaouah. "Séphora" reprend ses voyages pour tous les ports de la mer Rouge. »

27 mars 1874
A M. Staniford, Hte Worms & Cie Cardiff : « Vous verrez par la circulaire incluse que Monsieur Josse devient mon associé dans mes affaires charbon. »
A Arthur Pring, Hte Worms & Cie Newcastle : « Avec la conviction qu'il (Monsieur Josse) donnera une impulsion nouvelle aux affaires qui tendent chaque jour à se développer. »
A Paul Cruzel, Hte Worms & Cie Marseille : « Nouvelle Société. Vous trouverez sous ce pli deux exemplaires de l'acte d'association que j'ai signé avec M. Josse. Vous voudrez bien en déposer un au Greffe de votre Tribunal de commerce et l'autre au greffe de la Justice de paix de votre arrondissement. Chaque greffier devra vous remettre un extrait de l'acte de dépôt de ces documents, vous voudrez bien me l'envoyer. Je vous adresse également une insertion que vous ferez paraître dans un des journaux désignés pour les annonces légales à Marseille. Vous recevrez aussi par la poste 50 circulaires annonçant le changement de la raison sociale pour distribuer aux maisons et administrations avec lesquelles vous êtes en rapport. Dans le cas où vous désireriez l'accompagner d'une circulaire de vous, je vous remets sous ce pli le modèle de celle que vous devrez envoyer. Adressez-moi l'original où une copie de votre procuration pour que je vous en fasse délivrer une autre au nom de la nouvelle maison. »
A L. Cézille [ou Cezilly], Hte Worms & Cie La Rochelle : « J'ai l'avantage de vous aviser que je viens de m'adjoindre M. H. Josse comme associé en transformant le nom de ma maison en celui de Hypte Worms & Cie. Je vous adresse par la poste cinquante circulaires annonçant le changement ; si vous n'en avez pas assez, dites-le-moi, je vous en enverrai d'autres. Au cas où vous désireriez l'accompagner d'une circulaire de vous, je vous remets sous ce pli le modèle de celle que vous devrez envoyer. »
De L. Cézille, Hte Worms & Cie La Rochelle, 8, quai Valin : Circulaire.

30 mars 1874
A F. Mallet & Cie : « La raison sociale de toutes nos maisons change également et devient partout Hypolite Worms & Cie. »
A Hte Worms & Cie Bordeaux : Circulaire. « Nous avions fait un modèle identique pour toutes nos maisons, néanmoins nous vous autorisons si cela vous fait plaisir à envoyer la circulaire selon modèle inclus. »

Avril 1874
Voyage d'Henri Goudchaux en Italie (Trieste, Florence) ; enlève une fourniture aux chemins de fer romains ; négocie avec le Lloyd autrichien.

2 avril 1874
A Henri Goudchaux, Florence, Albergo della Pace : Ordre de route. Adjudication à Florence. Lloyd autrichien à Trieste. Eventuellement Naples. Danovaro et le Lloyd italien à Gênes. Et renseignements à prendre sur Bruzzo « qui nous doit souvent des sommes importantes. »

4 avril 1874
A Henri Goudchaux, Trieste, Hôtel de la Ville : « Chemins de fer romains. Nous voyons avec plaisir que vous avez enlevé cette fourniture et passons des ordres pressants d'affrètement à M. Staniford en attendant que vous nous donniez des détails sur cette affaire. [...] Lloyd. Ce matin, avant la réception de votre télégramme, nous vous avons adressé la dépêche suivante : "Vous adressons Trieste proposition Staniford qui doit nous permettre traiter - Obtenu Tinel réduction dix pence". [...] Nous sommes très heureux d'avoir pu obtenir cette offre que nous considérons très avantageuse et nous espérons que vous allez pouvoir conclure un marché important avec le Lloyd. Vous savez combien nous tenons à continuer nos relations avec cette Compagnie et qu'au besoin nous nous contenterions de l'escompte. Nous vous laissons donc le soin d'établir vous-même le prix de vente et de faire au mieux. »

6 avril 1874
A Tinel & Cie, Le Havre : « Nous avons enlevé la fourniture des Chemins de fer romains pour la totalité soit 24.000 tonnes. II faut maintenant songer à l'exécution de ce contrat et livrer de la bonne marchandise. Nous savons par expérience ce qu'il en a coûté à Hollway pour avoir livré des briquettes laissant trop de cendres et de menus. »

9 avril 1874
A Hte Worms & Cie Cardiff : Lloyd. « Nous recevons un télégramme de M. Goudchaux nous disant que d'accord avec vous pour le prix, il vient de traiter 24.000 tonnes avec cette Compagnie. »

10 avril 1874
De Hte Worms & Cie Port-Saïd : "Séphora". « Ne sera de retour que dans huit ou dix jours. M. C., le chef mécanicien, a un abcès au foie ; il repart par le prochain courrier, nous le regrettons beaucoup. Les hommes du Nord ne peuvent pas vivre dans la mer Rouge. Tout l'ancien équipage de "Séphora", matelots et officiers, sont partis. L'atmosphère de feu et le manque d'air respirable déterminent des maladies auxquelles les constitutions les plus robustes ne peuvent pas résister. Il sera beaucoup plus sage de constituer tout notre équipage avec des hommes déjà acclimatés. »

11 avril 1874
Charge Ezequiel Rouvière du placement pour compte de Hte Worms & Cie des charbons anglais en Catalogue.
Henri Goudchaux est à Florence, doit aller à Rome.

12 avril 1874
De Hte Worms & Cie Port-Saïd : « P&O M. Roberts, l'agent principal à Alexandrie nous avait déjà parlé des tiraillements qui existent entre la P&O et l'administration des postes anglaises, il paraît même que le nouveau directeur général des postes est plus opposé encore que son prédécesseur à l'installation de l'agence à Port-Saïd. C'est pour cela que nous avons cru le moment favorable de demander pour nous le titre d'agent avec tous les bénéfices d'une agence ; M. Roberts croit que, chaque fois que la P&O aura besoin de charbon, elle s'adressera à nous mais en même temps il craint que l'administration de Londres, renonçant à établir une agence principale à Port-Saïd , comme elle le désirait, ne se décide à nommer à l'agence de Port-Saïd le premier qui lui fera une demande sans même consulter Alexandrie. Nous vous prions de suivre avec grande attention cette affaire et d'obtenir pour nous, sinon tout, du moins quelque chose qui puisse nous faire reconnaître à Londres comme agents en titre. »

14 avril 1874
A la Société de navigation à vapeur du Lloyd austro-hongrois : Ratification de la vente faite par H. Goudchaux de 24.000 tonnes charbon Cardiff à livrer en 12 mois à partir du 1er mai, à Port-Saïd , Trieste et Corfou.

15 avril 1874
A M. Grosos, Le Havre : « Inscrivez-moi pour 32.000 F... dans vos affaires steamers. »
A la Société des chemins de fer romains : Annonce affrètement pour expéditions briquettes à valoir sur marché de 24.000 tonnes.

18 avril 1874
A Hte Worms & Cie La Rochelle : Envoi d'une nouvelle procuration en remplacement de l'ancienne.

19 avril 1874
De Hte Worms & Cie Port-Saïd : "Séphora". « A dû quitter Hodeida le 16 et doit être aujourd'hui à Massaouah ; il ne sera guère à Suez avant le 26 courant. Notre vapeur avait trouvé un bon fret à Hodeida et nous espérons que ce voyage sera bon. »

21 avril 1874
A Hte Worms & Cie Grimsby : « Nous voyons vos affrètements pour Cronstadt et pensons que vous allez pouvoir continuer vos affrètements par voiliers pour vos autres besoins dans cette direction. »

22 avril 1874
A Hte Worms & Cie Marseille : « Déficits. Nous ne pouvons rien obtenir en Angleterre des mineurs qui prétendent tous donner le poids et ne veulent pas être responsables de celui trouvé au débarquement. C'est une grosse question pour nous qui expédions de tous côtés et qui recevons des plaintes de temps à autre. Nous avons examiné la question sous toutes ses faces mais malheureusement sans résultat. Tout ce que nous pouvons faire et faisons c'est de recommander à chaque instant à nos agents en Angleterre de redoubler de surveillance à l'embarquement. Nous ne vous engageons pas à faire un nouveau procès aux capitaines car vous seriez encore condamnés très probablement. Les tribunaux de commerce sont généralement disposés à accorder un déchet de route variant entre un et deux pour cent selon les ports et celui de Marseille, qui doit être composé de gens qui ont tout intérêt à favoriser les armateurs parce que probablement ils le sont eux-mêmes, ne nous donnera jamais gain de cause tant que le déficit ne dépassera pas 2% parce qu'il vous est impossible de prouver que le capitaine et son équipage ont touché au chargement. »

26 avril 1874
De E. Grosos, Le Havre : Reçu délivré à Hypolite Worms de 32.000 F correspondant à sa part de 4/100e dans la société en participation pour l'exploitation des steamers "Emma", "Nathalie" et "Constantin".

29 avril 1874
A Hte Worms & Cie Bordeaux : Affrètement Grows. « Nous n'avons plus qu'une chose à faire c'est d'attendre ce qu'il adviendra de ce malheureux voyage de Saint-Pétersbourg, nous réservant en cas de perte de vous débiter personnellement. »

1er mai 1874
De Hte Worms & Cie Port-Saïd : "Séphora". « Est à Suez. Son fret total est d'environ 25.000 F. Cette fois sans pèlerins et rien qu'en marchandises ; c'est une grande amélioration sur les voyages précédents. Il semblerait que le fret va augmenter. Nous sommes très mal représentés dans les ports de la mer Rouge. Nos agents n'ont aucune moralité, celui de Djeddah entre autres est une canaille parfaitement connue, mais nous sommes forcés de nous adresser à lui. Il n'y a pas d'Européens et c'est encore pire dans les autres ports où nous sommes obligés de consigner notre "Séphora" à des gens qui pour s'être décidés à aller vivre dans la mer Rouge ont dû reconnaître l'impossibilité pour eux de vivre dans des pays où il y a des agents de police et des tribunaux. Nous avons décidé que je (Labosse) partirai par "Séphora" dans quelques jours pour voir par moi-même ce qu'il y a à faire et redresser quelques irrégularités. »

5 mai 1874
A Ezequiel Rouvière, Barcelone : Lui annonce l'envoi d'un premier chargement de Grimsby.
A Hte Worms & Cie Grimsby : Baltique. « Poussez vigoureusement les affrètements pour ce quartier, surtout pour Cronstadt où vous avez des expéditions importantes à faire. »

8 mai 1874
A Hte Worms & Cie Port-Saïd : « P&O La note se résume en demandant votre nomination temporaire comme agents de la Compagnie et une rémunération de £ 5 - par chaque steamer qui ne vous prendra pas de charbon. Amirauté anglaise. Le contrat pour la fourniture du charbon aux transports et navires de guerre anglais doit se renouveler le mois prochain. C'est, comme vous savez, Lambert qui ont cette fourniture en ce moment et il serait bien à désirer de la leur enlever. »
A F. Mallet & Cie, Le Havre : « James Burness & Sons, Londres, sont nos agents en Angleterre pour les affaires de notre maison de Port-Saïd. »
De Hte Worms & Cie Port-Saïd : "Séphora". « Un nouveau malheur vient de nous frapper : le capitaine Lefebvre est mort. Il a été fatigué dans le dernier voyage, mais il était disposé à repartir quand il a été frappé d'une attaque d'apoplexie foudroyante, il est mort subitement à Suez. Nous voilà encore dans un grand embarras et obligés de retarder le départ de notre vapeur jusqu'à l'arrivée d'un nouveau capitaine. Heureusement que nous en attendons un par le prochain courrier de France. Nous avons adressé au consulat de France une lettre demandant l'autorisation de composer l'équipage du "Séphora" avec des étrangers, nous engageant à avoir un capitaine français et autant de Français que possible à bord. Notre lettre doit être transmise aujourd'hui au ministre avec appui du consul. Nous vous prions de faire accélérer la solution et de demander au ministre l'autorisation de donner, en cas d'urgence, à un capitaine étranger le commandement du "Séphora" pour un ou deux voyages. La Marine ne nous refusera pas car il y a au ministère des hommes qui savent que la navigation sur les côtes de la mer Rouge est terrible et qu'elle ne peut pas être faite régulièrement par des hommes du Nord. En cas de maladie de notre capitaine, il faut que nous puissions confier le commandement à un Autrichien, capitaine au long cours. Les Autrichiens, capitaine au long cours, sont assez nombreux ici. Nous en avons un très bon qui fait les fonctions de second à bord du "Séphora" depuis le deuxième voyage et qui tient bon. Comme nous avons toute confiance en lui, nous serions très satisfaits de pouvoir lui confier, en l'absence d'un capitaine, le commandement pour un ou deux voyages. Nous vous prions de faire cette demande à la Marine en même temps qu'à nos assureurs. »

10 mai 1874
Nixon. Informons Cardiff qu'il y a longtemps que nous avons l'intention d'avoir ce charbon, dont notre dépôt de Port-Saïd. Demandez à Nixon (qui le sait par Burness) s'il peut nous fournir un chargement.
De Hte Worms & Cie Port-Saïd : « P&O Nous apprendrons avec grand plaisir le résultat des négociations de M. Josse avec la Compagnie. Nous avons très bon espoir à moins que la P&O n'ait décidé de venir installer son agence principale à Port-Saïd au lieu d'Alexandrie. "Séphora". Le retard forcé que subit notre steamer nous est très préjudiciable, mais nous ne pouvons pas faire mieux, il faut absolument attendre l'arrivée du capitaine qui ne sera à Port-Saïd que le 16 et à Suez et le 17 au matin. "Séphora" partira le 18. Si le ministre savait toutes les difficultés que nous avons pour trouver des hommes, il serait très coulant. Ainsi, il manque un lieutenant. Il y a en Égypte beaucoup d'hommes capables de remplir ce poste, mais aussitôt que nous parlons de la mer Rouge, personne ne veut plus y aller. La mort du dernier capitaine éloigne encore ceux qui auraient été disposés à se présenter. »

15 mai 1874
De Hte Worms & Cie Port-Saïd : Copie ci-jointe à la lettre du 29 mai. "Séphora". « Partira toujours le 18 mais pendant quelques voyages nous laisserons Massaouah de côté, il n'y a personne en été et pas de fret à espérer. »

17 mai 1874
De Hte Worms & Cie Port-Saïd : « P&O Nous vous remercions des démarches que vous avez faites mais vous croyez savoir que cette Compagnie s'est entendue avec le gouvernement et que le courrier de Southampton ne va pas tarder à passer par le Canal;  il s'ensuivra nécessairement que tous les courriers prendront la même voie et la P&O installera son agence principale à Port-Saïd. Cependant nous profiterons en attendant des nouvelles propositions qui nous seront faites et qui ne peuvent pas manquer d'être avantageuses. "Séphora". Le nouveau capitaine est arrivé hier soir par les Messageries d'Indochine. Il sera à Suez ce soir et demain nous expédierons "Séphora" pour son dixième voyage. Le voyage de M. Labosse dans la mer Rouge est remis. »

20 mai 1874
A James Burness & Sons, Londres : Leur signale que Hte Worms & Cie a reçu des formules de soumission pour les fournitures à l'Amirauté britannique à Port-Saïd, Suez ainsi que pour Constantinople, et qu'il les remet par l'intermédiaire de Burness. Les Burness agiront en qualité d'agents de la Maison pour ses dépôts de Port-Saïd et Suez.

21 mai 1874
De Hte Worms & Cie Port-Saïd : "Séphora". « Est parti le 18 à 10 heures du matin. Le fret de sortie est net 9.000 F ; le voyage sera court car notre steamer ne touchera pas à Massaouah. »

22 mai 1874
A Hte Worms & Cie Port-Saïd : Amirauté. « Nous tenons beaucoup à enlever à Lambert le monopole de cette fourniture qu'ils ont depuis plusieurs années. Burness, qui ont le même désir que nous, ont consenti à réduire sur ce marché leur commission à 3 d par tonne seulement. "Séphora". Nous espérons que ce steamer a maintenant repris sa navigation. Notre sieur Worms est allé au ministère relativement à l'armement de "Séphora" pour la navigation de la mer Rouge. On y connaissait déjà la demande que vous avez faite par le Consul et nous allons leur écrire une lettre sur laquelle on vous fera une réponse. Il y a une chose qu'on ne vous accordera jamais, c'est d'avoir pour commandant un autre qu'un Français... c'est à cause du pavillon que l'on ne veut confier à nul autre qu'un Français. »

24 mai 1874
A [?] : « Nous savons que Nixon veut fournir sa part dans la consommation de Port-Saïd, s'il ne le fait pas avec nous, il prendra des arrangements avec Lambert ; savons de plus que quelques armateurs tiennent à avoir du Nixon et du moment qu'il y en aura à Port-Saïd , soit chez nous soit chez d'autres, ils paieront ce qu'il faudra. Nous ne voulons pas laisser prendre cet avantage à Lambert. »

25 mai 1874
A James Burness & Sons, Londres : Amirauté anglaise. Envoi du nouveau prix (diminution) auquel nous l'autorisons à soumissionner le lendemain pour Port-Saïd et Suez.
Au ministre de la Marine et des Colonies, Paris : « Nous avons commencé [en juillet 1873], un service de navigation à vapeur entre Suez et les ports de la mer Rouge. Notre vapeur, le "Séphora", y a été affecté. Ce service avait jusque-là été fait par les navires de la Compagnie égyptienne, la Khédivié. Nous avons, les premiers, fait connaître le pavillon français dans cette navigation des côtes de la mer Rouge... Le premier capitaine que nous avions envoyé est [en] septembre mort d'une insolation ; remplacé par un homme qui avait cependant acquis l'habitude des chaleurs par un séjour de plusieurs années en Égypte, celui-ci vient de mourir également d'une attaque d'apoplexie amenée par les fatigues de cette navigation. Nous lui avons immédiatement fait venir un successeur de France, mais notre vapeur a dû l'attendre et subir de ce fait un retard de 10 à 12 jours... Il n'est pas d'homme de notre pays qui puisse résister longtemps... Depuis presque les débuts de notre navigation nous avons comme second à bord de notre vapeur un Autrichien qui n'a jamais été arrêté un instant, c'est un des rares hommes qui puissent tenir dans ces parages et nous avons en même temps été assez heureux pour rencontrer en lui l'intelligence et l'activité que nous en attendions... Nous venons donc vous demander, non pas de consentir à ce que le commandement de ce navire soit confié d'une façon permanente à cet Autrichien ou à tout autre étranger, mais de nous autoriser, en cas de mort subite, à confier exceptionnellement et provisoirement pour un ou deux voyages le commandement à un capitaine étranger... En ce qui concerne l'équipage les difficultés sont les mêmes, mais à cet égard Monsieur le consul de France à Port-Saïd a bien voulu se charger de vous transmettre de la part de notre Maison une demande tendant à obtenir l'autorisation de composer notre équipage avec des marins étrangers avec engagement de notre part d'y maintenir autant de Français que possible. » [Voir réponse de ministre le 23 juillet 1874.]

28 mai 1874
A Hte Worms & Cie Bordeaux : "Marie". « Vous avez expédié ce steamer sur lest à Santander pour y prendre un chargement de blé à destination Bordeaux. "Commandant-Franchetti" : Vous venez de vous engager avec Monsieur Grosos pour un voyage de ce vapeur en Russie.. »

29 mai 1874
A Hte Worms & Cie Port-Saïd : Amirauté anglaise. « Nous avons soumissionné 3 d seulement de commission pour Burness. Ces amis ont mis la meilleure volonté à consentir cette réduction. "Séphora". Nous voyons avec plaisir que votre nouveau capitaine est bien arrivé et que ce steamer a pu reprendre sa navigation le 18 courant. Inclus copie de notre lettre à la Marine à laquelle nous attendons réponse. »

31 mai 1874
De Hte Worms & Cie Port-Saïd : "Séphora". « Notre nouveau capitaine est français et il est bien entendu que nous aurons toujours un capitaine français. »

2 juin 1874
A Hte Worms & Cie Bordeaux : « Balance et compte Angoulême nous sont bien parvenus. »

5 juin 1874
A James Burness & Sons, Londres : « Nous n'avons pas obtenu la fourniture (de l'Amirauté britannique). »
A Hte Worms & Cie Bordeaux : « Steamer "Marie", aura-t-il chargement passable pour Anvers ? Steamer "Gabrielle" va partir pour le Havre et Rouen. Steamer "Isabelle" va partir pour le Havre. »

9 juin 1874
F. Mallet & Cie, Le Havre, « ont expédié steamer "Président" pour Bordeaux, steamer "Blanche" pour Hambourg. »

11 juin 1874
A la Compagnie générale pour l'exploitation des chemins de fer de la Turquie d'Europe : Proposition pour fourniture d'un chargement d'essai de briquettes et une autre pour charbon de Cardiff.

13 juin 1874
A Hte Worms & Cie Bordeaux : "Suzanne". « Nous apprenons avec plaisir que M. Renaud a encaissé les F. 40.000 solde de la vente de ce bateau (vendu en 1873). »

14 juin 1874
De Hte Worms & Cie Port-Saïd : « P&O Nous avons appris que la Compagnie péninsulaire n'avait pas pu s'entendre avec les autorités en Angleterre pour établir le transit régulier de la malle de l'Inde par le Canal (on dit que le gouvernement anglais voulait faire une réduction de £ 30.000 sur la subvention). Si cela est vrai la P&O renoncera à l'idée d'avoir son agence principale à Port-Saïd et nous avons quelque chance de voir donner suite à nos propositions. "Séphora". Est arrivé le 10, après un voyage très rapide et avec un assez bon fret ; nous l'expédition demain soir ou après-demain matin avec un fret de sortie satisfaisant. M. Rosseeuw sera à Paris presque en même temps que cette lettre et il vous en entretiendra de vive voix. »

15 juin 1874
A M. Halphen, Paris : Sucre Daïra. « Nous sommes parvenus à vous acheter 400 sacs de sucre. Nous les embarquerons très prochainement pour Londres. Nous croyons que ce petit essai ressortira à votre satisfaction... » Il s'agit de sucre acheté en Égypte par agent d'Alexandrie pour lequel Worms négocie depuis quelques temps déjà.

16 juin 1874
A Hte Worms & Cie Cardiff : Nixon's Navigation. « Il y a longtemps que nous avons l'intention d'avoir de ce charbon dans notre dépôt à Port-Saïd, comme Monsieur Nixon le sait par Burness. Demandez-lui donc s'il peut vous fournir un chargement et prenez un steamer de suite pour l'enlever. »

19 juin 1874
A Paul Bayle, Le Caire : Traverses. « Nous recommandons cette affaire à vos meilleurs soins, nous en avons de très fortes quantités toutes prêtes que nous serions bien aise de pouvoir commencer à expédier prochainement. »

20 juin 1874
A Hte Worms & Cie Bordeaux : Affrètement "Commandant-Franchetti". « Rappelez-vous le dernier voyage de Cronstadt à Dunkerque avec une cargaison lin et étoupe qui vous a rapporté beaucoup moins de fret que vous ne comptiez et faites bien vos calculs pour ne pas encore éprouver de mécomptes. »

22 juin 1874
A Hte Worms & Cie Bordeaux : "Commandant-Franchetti". « Notons son arrivée au Havre. Recommandez bien à Monsieur Grosos de donner une prompte expédition à votre bateau et dites-lui bien que vous comptez sur un plein chargement. »

24 juin 1874
A Hte Worms & Cie Cardiff : « Nous savons que Nixon veut fournir sa part dans la consommation de Port-Saïd et que s'il ne fait pas avec nous il prendra des arrangements avec Lambert. Nous savons de plus que quelques armateurs tiennent à avoir du Nixon et du moment qu'il y en aura à Port-Saïd , soit chez nous soit chez d'autres ils paieront ce qu'il faut pour en avoir. Nous ne voulons pas laisser prendre cet avantage à Lambert. »

29 juin 1874
A Hte Worms & Cie Bordeaux : "Commandant-Franchetti". « Nous notons son départ pour Copenhague et Saint-Pétersbourg... Combien a-t-il pris au Havre de tonnes de rails et de tonnes de marchandises ordinaires ?»

3 juillet 1874
Au président de la Compagnie universelle du canal maritime de Suez, Paris : « Pour le cas où le renseignement pourrait vous être utile, nous avons l'honneur de vous transmettre une communication qui nous est adressée par nos agents à Londres relativement aux négociations de la Compagnie péninsulaire et orientale avec le gouvernement pour le passage des malles par le Canal. "Le London and China Telegraph annonce qu'une convention a été passée entre l'Administration des Postes et les directeurs de la Compagnie péninsulaire & orientale pour une modification à apporter à leur contrat. D'après le nouvel arrangement la portion des malles provenant de Southampton sera à l'avenir transportée par le Canal de Suez. La convention contient également une disposition qui aura pour résultat de faire gagner 24 heures à la portion des malles provenant de Brindisi, laquelle continuera comme à présent de passer par l'Égypte.' Nos correspondants ajoutent : "Nous avons été au bureau de la Compagnie et nous croyons qu'il est exact en substance qu'on soit tombé d'accord pour faire un arrangement du genre indiqué, quoique jusqu'à présent aucun contrat n'ait été formellement passé par écrit". »

6 juillet 1874
A Hte Worms & Cie Bordeaux : Steamers. « Nous notons l'arrivée du steamer "Commandant-Franchetti" à Reval et son départ de ce port pour Cronstadt. "Lucien" et "Gabrielle" sont expédiés de Bordeaux, le premier pour le Havre et Hambourg, le deuxième pour Rouen. »

10 juillet 1874
A F. Mallet & Cie, Le Havre, d'Élie Baudet pour Hte Worms & Cie. Précédemment, les lettres de la même écriture étaient signées par H. Worms.
De Hte Worms & Cie Port-Saïd : « Nouvelle officielle des arrangements entre la P&O et les postes anglaises pour le passage par Port-Saïd des malles de Southampton. Quant à Brindisi il n'en est pas question. Vous n'aurez pas manqué de prendre, d'accord avec Burness, toutes les mesures nécessaires pour assurer à notre maison de Port-Saïd agence et fournitures de charbon s'il y a lieu. »

15 juillet 1874
De Hte Worms & Cie Port-Saïd : « P. & O vient de nous demander 150 tonnes de charbon pour leur steamer... Le capitaine nous a témoigné toute sa satisfaction. Si cette Compagnie venait à se décider à nous demander du charbon à Port-Saïd il faudrait que nous fussions prévenus en temps utiles des quantités et des époques de manière à augmenter notre stock en conséquence. "Séphora". Refus de la douane de laisser embarquer du charbon à bord du "Séphora" à moins de lui payer un léger droit de 8%. Nous avons refusé absolument. Heureusement, il y avait à bord du charbon suffisant pour un court voyage et "Séphora" est parti de Suez le 14 à 4 heures du soir pour Hodeida directement, pour revenir de ce port à Djeddah et Suez. Ce brusque départ et la suppression de l'escale aller de Djeddah avaient pour but de dérouter la concurrence de l'Autrichien. Nous comptons que "Séphora" doit arriver à Hodeida avec quatre jours d'avance et enlever le fret pour Djeddah et Suez que l'Autrichien compte nous enlever. »

23 juillet 1874
A Hte Worms & Cie Grimsby : Compagnie péninsulaire et orientale. « Messieurs Burness nous écrivent qu'ils ont arrangé un rendez-vous pour lundi prochain entre Monsieur Josse et les administrateurs de cette Compagnie afin de causer des affaires de Port-Saïd ». Il s'agit de discuter la question d'agence ainsi que celle des charbons.
A Hte Worms & Cie Port-Saïd : "Séphora". « Nous regrettons de voir le mauvais voyage que vient de faire ce vapeur. Espérons que celui d'Hodeida sera plus heureux. Voici la copie de la réponse que nous recevons aujourd'hui de la Marine concernant la question d'équipage. Elle a mis du temps à nous parvenir, mais elle n'en est pour cela ni plus satisfaisante ni mieux raisonnée. »
Du ministre de la Marine et des Colonies, Paris : Réponse à la lettre du 25 mai 1874. "Séphora". « Le climat de la mer Rouge ne paraît pas plus dangereux que celui d'autres régions tropicales, à la condition toutefois que les capitaines sachent entourer leurs hommes de sages précautions hygiéniques, en évitant surtout l'usage des boissons alcooliques et les corvées au soleil. II ne m'est donc pas possible de consentir en votre faveur à une dérogation aux prescriptions de la loi du 21 septembre 1793, qui exige que les officiers et les trois-quarts au moins de l'équipage soient français, à bord de tout bâtiment portant le pavillon national. En ce qui concerne le service des machines des navires à vapeur, le décret du 22 avril 1872 laisse toute latitude pour n'employer que des étrangers, pourvu que l'effectif du bâtiment, considéré dans son ensemble, reste composé conformément à la règle. »

31 juillet 1874
A Hte Worms & Cie Port-Saïd : P&O Long entretien avec M. Sutherland. Il est « bien persuadé que nous pouvions faire leurs affaires mieux que personne et plus économiquement qu'ils ne pourraient le faire eux-mêmes. II veut attendre que son organisation soit faite pour conclure un marché charbon mais jusque-là vous continuerez à fournir ce dont ils auront besoin comme par le passé. D'accord avec lui, nous avons autorisé Burness à traiter quand le moment sera venu. II consent à vous donner le titre officiel de leurs agents sans plus attendre et la chose va être très prochainement régularisée... Il y aura tout leur service à faire pour leur procurer des marchandises soit de la côte de Syrie, soit de la mer Rouge... soit soigner leur transit, décharger leurs marchandises, les mettre en magasin et les recharger, faire alléger par le Canal les marchandises débarquées à Suez quand un steamer n'en aura pas assez pour passer le Canal et les embarquer à Port Saïd. »

1er août 1874
De Hte Worms & Cie Port-Saïd : "Séphora". « Prie de voir encore le ministre de la Marine et de lui expliquer qu'il est absolument impossible de naviguer comme il le dit avec les deux tiers de Français. Si un consul à Suez voulait exécuter l'ordre à la lettre, il ne nous resterait plus qu'à désarmer le navire. L'expérience de nos voyages depuis un an nous prouve qu'il est impossible de faire faire plusieurs voyages à des bateaux français et il nous serait pénible d'être forcé de naviguer sous pavillon étranger. »

5 août 1874
Au duc Decazes, ministre des Affaires étrangères, Versailles : Longue Lettre. « Subitement et sans nous donner aucun avis préalable, l'administration égyptienne vient de nous forcer à lui payer un droit de 3% sur la valeur des charbons que nous avons sortis de notre dépôt pour les livrer à des vapeurs transitant par le Canal et nous aurons à l'avenir à lui acquitter le même droit sur tous les charbons que nous pourrons importer à Port-Saïd. » La Shipping Gazette fait paraître des articles sur les droits de douane dans lesquels la maison Burness est citée de manière surabondante...

13 août 1874
De Hte Worms & Cie Port-Saïd : Note de 4 pages sur la P&O « Avons lu avec grand intérêt tous le détails que nous fournit votre lettre du 31 juillet... Nous espérons ne plus tarder à apprendre que vous avez arrêté des arrangements définitifs avec la Compagnie... Nous pensons qu'il ne faut pas abandonner nos trop justes réclamations pour la rémunération due à nos anciens services. Le titre officiel d'agents à Port-Saïd est de toute nécessité. Qualités de charbons... Prix des charbons... Avantages. M. Sutherland a compris... qu'il avait tout avantage pour la P&O à nous confier ici son agence et son charbon. Il faudrait en effet commencer par mettre dehors une vingtaine de milles livres pour première installation. Nous sommes, sauf augmentation du personnel, en mesure de faire face à toutes les exigences de la Compagnie. Nous lui réservons même un vaste et beau bureau spécialement consacré à ses affaires. Organisation. Quant  à la rémunération de £ 3,3 par navire, M. Sutherland désire réserver cette question ; nous devons naturellement y consentir. Mais elle devra être de notre part débattue plus ou moins vivement selon l'importance des frais de toutes natures : loyers, canots, courtiers, frais de bureau, personnel, etc. Il faut être prêt de nuit comme de jour, à toute minute et ne jamais donner lieu à un quart d'heure de retard. C'est ce qui a assuré notre supériorité et cela coûte cher. Mouvement. Vous nous dîtes qu'outre la fourniture de charbon, nous aurons à faire tout le service de marchandises : débarquement, emmagasinement, mise à bord, allègement, transit, etc. Nous ferons tout cela mais il faut être largement payé. Ce n'est pas le moment d'entrer dans la discussion des idées de M. Sutherland ; il veut centraliser tout à Port-Saïd et employer le Canal au lieu du chemin de fer, soit ! Mais il ne trouvera pas auprès de la Compagnie du Canal les facilités qu'il espère... Cette question du Canal remplaçant le chemin de fer est la plus grosse et la plus difficile. Les moyens de traction et de matériel pour les grosses parties font absolument défaut ; ou bien il faut s'adresser à la Compagnie du Canal mais ses prix sont tellement exorbitants qu'ils rendent tout mouvement impossible... Nous sommes tout disposés à épouser avec tout le zèle et le dévouement possibles cette grosse affaire de la P&O mais si elle offre de grands avantages, elle présente aussi des dangers qui ne paraissent pas vous avoir frappés. Nous courons gros risques de détacher de nous des clients bien importants comme Stapledon et la British aux intérêts desquels nous porterons certainement atteinte. Nous ne disons pas que cela aura lieu mais tenant en grand compte cependant. »

14 août 1874
De Hte Worms & Cie Port-Saïd : « P&O Inclus notre réponse par note détaillée à vos communications du 31 juillet sur cette affaire ; la note n'est pas jointe. »
De Droche Robin & Cie, Marseille : « Nous avons l'honneur de vous remettre sous ce pli l'extrait de votre compte courant chez nous, réglé au 30 juin soldant en votre faveur par francs huit mille cent quatre vingt dix francs 80 centimes, à F 8 190,80, que nous portons à votre crédit à nouveau. »

16 août 1874
De Hte Worms & Cie Port-Saïd : « P&O M. Labosse a visité l'agent supérieur d'Alexandrie... A partir du 25 septembre commencera le mouvement de nouvelles lignes par Port-Saïd et la demande de charbon. Mais l'agent n'a pas pu dire à M. Labosse qu'elles seraient les quantités et qualités requises. Nous vous prions de vous entendre immédiatement avec Burness à ce sujet..."Séphora" est parti aujourd'hui à midi pour Djeddah et Hodeida avec un fret de 15.000 F environ, ce qui est très beau. »

21 août 1874
A Hte Worms, Cauterets : Port-Saïd. La Shipping Gazette et un premier article sur les droits de douane en Égypte dans lequel la maison et Burness sont cités d'une façon proéminente. Cory ont aussi fait une lettre, mais les journaux anglais ont fait la remarque qu'ils étaient venus après nous.
A Hte Worms & Cie Port-Saïd : « Coste qui a été à Paris avec Bazin est venu nous trouver pour s'entendre avec nous pour faire une démarche collective auprès du ministère des Affaires étrangères ; il a été tout étonné quand nous lui avons dit que nous savions depuis dimanche que la chose était réglée. Nous ne pouvons qu'approuver absolument surtout les mesures énergiques et décisives que vous aviez prises pour défendre votre position. »

22 août 1874
A Henderson Coulbron & Cie, Renfrew près Glasgow, de Henry Josse : « Suivant le désir de MM. F. Mallet & Cie, je viens vous déclarer (ce que vous savez sans doute déjà) que le steamer "Marguerite-Franchetti" vous a été commandé par M. Mallet pour compte de F. Mallet & Cie pour un tiers et pour mon compte pour deux tiers ; c'est dans cette proportion qu'il concerne nos deux maisons depuis le premier jour où ce steamer vous a été commandé par Monsieur Mallet. »
"Marguerite-Franchetti" : Iconographie. Porte le nom de la petite-fille d'Hypolite Worms, née de l'union d'Emma Worms et de Léon Franchetti (décédé), et disparue à l'âge de 7 ans.

25 août 1874
A James Burness & Sons, Londres : « If you are not already doing so, please send the Port-Saïd weekly list to the directors of the Koninglike Nederlandsche Stoomboat Maatschappy Amsterdam. »

27 août 1874
De Hte Worms & Cie Port-Saïd : « P&O Nous sommes avisés par Alexandrie que le premier vapeur de la P&O venant directement de Southampton à Port-Saïd ... arrivera ici le 2 septembre prochain ; il fera probablement son charbon à Suez... Nous avons eu des renseignements, assez vagues du reste, des commandants des steamers de la P&O qui ont passé depuis quelques jours que rien ou presque rien ne serait changé et que Port-Saïd n'aurait pas plus d'importance qu'il n'en a. »

31 août 1874
De Hte Worms & Cie Port-Saïd : « P&O Le premier steamer est attendu le 1er ou 2 septembre. Nous allons voir comment vont se passer les choses. Nous croyons déjà nous apercevoir que le service est établi d'une façon inintelligente... Nous attendons, pour bien former notre opinion, que le service ait commencé. »

2 septembre 1874
De Hte Worms & Cie Port-Saïd : « P&O Nous attendons le deuxième bateau venant de Malte... Il n'aura aucune opération à faire à Port-Saïd. Nous croyons qu'il vous sera facile de savoir si ces steamers doivent bientôt prendre régulièrement leur charbon à Port-Saïd ; il vous suffira pour cela de le demander à MM. Burness s'ils ont encore beaucoup de charbon à livrer à Suez et surtout si la demande pour ce port diminue, car il est bien certain que tant que la P&O fera venir la même quantité de charbon à Suez, elle ne prendra rien à Port-Saïd. »

4 septembre 1874
A James Burness & Sons, Londres : « We thank you for writing to Cardiff to secure us at Port-Saïd the monopoly of that kind of coal and we concur with you in believing it will give us a stray pull over our neighbours. »
A Hte Worms & Cie Port-Saïd : Nixon's navigation. « La qualité de ce charbon est incontestable et reconnue par tous les grands armateurs anglais qui font la grande navigation. Burness ont déjà obtenu pour ce charbon des ordres et des promesses qui représentent plus que le chargement que nous vous avons expédié. Nous comptons avoir le monopole de ce charbon à Port-Saïd et ce sera vis-à-vis des armateurs un avantage considérable sur nos concurrents. »
De Hte Worms & Cie Port-Saïd : « P&O Le premier vapeur de la nouvelle organisation a passé à Port-Saïd lundi dernier. Il a passé exactement comme les vapeurs ordinaires si ce n'est que la poste égyptienne... nous attend demain le steamer venant de Suez et selon toute probabilité tout se passera de la même façon. Si cela continue ainsi nous avons bien peur que les belles espérances que nous faisait concevoir votre lettre du 31 juillet ne soient exagérées. Cependant nous attendons la complète réorganisation du service pour voir ce que cela deviendra. »
Vers cette époque Henri Goudchaux va en Italie.

9 septembre 1874
De Hte Worms & Cie Port-Saïd : "Séphora". « Depuis près d'un mois, des bruits de peste dans la mer Rouge et sur la côte d'Arabie se sont répandus en Égypte et immédiatement le gouvernement a imposé une quarantaine de 21 jours à tous navires ayant touché à Djeddah. On croit généralement que ces bruits n'ont été inventés que pour éloigner les vapeurs anglais à l'époque du pèlerinage et que lorsque les pèlerins seront à Suez en quantité suffisante, le gouvernement lèvera tout simplement la quarantaine pour favoriser les bateaux de la Khédivié, qui seront seuls pour transporter les pèlerins. Si tout cela est vrai, "Séphora" se trouvera aussi bien placé que les bateaux de la Khédivié et nous profiterons ainsi de la comédie jouée par le gouvernement égyptien. »

10 septembre 1874
A Hte Worms & Cie Bordeaux : "Marie". « Nous notons sa sortie pour Anvers qui n'est pas brillante. Espérons maintenant que ce bateau arrivera assez à temps pour entreprendre son voyage en Russie. »

11 septembre 1874
A Hte Worms & Cie Port-Saïd : « Cie Nederland. Nous regrettons d'apprendre que vous craignez de perdre la clientèle de cette Compagnie qui semble vouloir décidément établir un dépôt de charbon. Nous verrons quand le moment sera venu à lui faire des offres pour affréter les navires et lui expédier son charbon. Compagnie royale néerlandaise. Nous allons lui faire écrire par Burness et le ferons probablement aussi de notre côté. Nous fournissions dans le temps les bateaux de cette Compagnie à Marseille et à Gênes et nous savons qu'elle a une très bonne opinion de notre Maison. »
De Hte Worms & Cie Port-Saïd : « P&O Le vapeur postal venant de Malte a passé comme les autres, sans faire d'autres opérations que d'échanger ses [valises] avec la poste. Ces bateaux arrivent la nuit et nous sommes obligés d'avoir des hommes en vigie, un canot arrimé et M. O'Connor de garde car il faut que ce service soit bien fait, que rien ne soit oublié ou négligé et on ne peut le confier au premier venu. Nous espérons que ces peines seront prises en considération quand il s'agira de déterminer la somme à allouer à l'agence provisoire de Port-Saïd. Nous disons provisoire et nous espérons nous tromper. Mais nous croyons bien que lorsque la P&O voudra faire son agence centrale à Port-Saïd, elle aura une agence à elle... que nous aurons eu toute la peine, toutes les difficultés qu'on a toujours à créer quelque chose et quand tout ira bien, nous recevrons une belle lettre de remerciements avec force éloges et ce sera tout. Dans notre intérêt vous devez obtenir pour nous la plus large rémunération possible pour le temps où l'agence nous sera confiée. "Séphora". Entrait à Djeddah le 2 courant au moment où le bateau de la Khédivié en sortait ; le capitaine n'a pas pu nous écrire, il est probable que notre steamer est encore en ce moment en quarantaine et que nos bons amis de la Khédivié lui feront faire la quarantaine la plus longue possible. »

13 septembre 1874
De Hte Worms & Cie Port-Saïd : « P&O Le "Khédive" vient de passer aujourd'hui faisant le courrier de Southampton ; il a pris 100 tonnes de charbon. Nous lui avons mis à bord en moins d'une heure. »

17 septembre 1874
De Hte Worms & Cie Port-Saïd : « Quarantaines. Les marchandises et passagers de la province de Tripoli seront absolument repoussées. En outre, tout navire ayant touché dans un des ports arabiques de la mer Rouge, aura à subir une quarantaine de 21 jours. On nous dit que les ports de Djeddah et celui de Suez seront interdits aux pèlerins venant de l'Inde et de la Chine. "Séphora". Tout ce qui précède est surtout très inquiétant pour "Séphora". Notre steamer est en ce moment à Elwigh en quarantaine. Notre consulat a reçu du ministère la réponse à notre demande au sujet de l'équipage du "Séphora". Le ministre de la marine refuse l'autorisation de composer l'équipage du "Séphora" avec des étrangers. Ce refus nous met dans l'impossibilité de continuer notre navigation. Notre expérience depuis un an est assez concluante. Nous vous prions de faire de nouvelles démarches au ministère. Si le ministre ne veut pas ou ne peut pas revenir sur sa décision d'obtenir un sursis aussi long que possible (six mois ou un an) pendant ce temps-là nous chercherons à nous débarrasser du "Séphora". Persister à naviguer avec l'obligation d'avoir un équipage français et exposés aux effrayantes quarantaines qui nous menacent, c'est vouloir perdre beaucoup d'argent. »

18 septembre 1874
De Worms & Cie Port-Saïd : "Séphora". « Nous venons de recevoir une dépêche de Suez donnant de nouvelles de "Séphora". La quarantaine ne doit finir que le 1er octobre, dans 12 jours. La quarantaine se fait à [Elwidge], sur la côte est de la mer Rouge. »

20 septembre 1874
De Worms & Cie Port-Saïd : "Séphora". « Nous avons une lettre du capitaine qui nous confirme que sa quarantaine se terminera le 1er octobre ; il sera à Suez le 4. Cette fois, "Séphora" avait un très beau fret de retour, 16.000 F, n'ayant touché qu'à Hodeida et à Djeddah mais tous les bénéfices et bien davantage seront dépensés par ces 21 jours de détention. Le capitaine dit qu'il n'y a aucune maladie à Hodeida pas plus qu'à Djeddah. »

21 septembre 1874
A F. Mallet & Cie, Le Havre : "Marguerite-Franchetti". « Nous avons pris connaissance de la correspondance que vous avez échangée avec notre maison de Bordeaux relativement au permis de navigation provisoire. »
A James Burness & Sons : Envoi du compte "commissions" (liste des navires fournis par H Worms à Port-Saïd et à Suez entre le 1er janvier et le 30 juin 1874 (au total 194 navires et 34.659 tonnes).

25 septembre 1874
A Hte Worms & Cie Port-Saïd : Nixon's navigations. « Vous aurez le monopole de ce charbon à la condition d'en prendre une quantité raisonnable. Nous essayons de faire préciser cette expression trop vague. »

1er octobre 1874
De Hte Worms & Cie Port-Saïd : « P&O Il est question d'une agence centrale à Port-Saïd. Agence à commission. Une chose surtout nous inquiète. C'est la durée qui serait donnée à cette agence à commission. Si la P&O la limite à une année par exemple ; c'est une chose mauvaise et dangereuse pour nous. En un an la P&O a tout le temps de faire ses constructions, chantiers, bureaux, matériel, de profiter de l'exemple de notre travail. Et au bout de cette année, nous lâcher là. Ce serait déjà désagréable mais il y a autre chose à craindre dont nous vous avons déjà dit quelques mots ; il est très possible que M. Stapledon dont l'esprit de jalousie et de domination est féroce, trouve très mauvais que nous soyons les fournisseurs et les agents de la P&O et ne nous lâche dès notre entrée en fonction, nous aurions assez perdu notre meilleur client et nous perdrions ensuite la P. & O... Revenant à Stapledon, nous vous dirons que sans avoir une raison motivée de craindre une cessation de relation avec lui, nous le craignons, pour ainsi dire, par instinct, par intuition. Nous le savons traqué, choyé, de tous côtés par nos concurrents, par Coste surtout ! (Offres de profits personnels faites par des concurrents à Stapledon très sensible à ce genre de séduction. Nous devons nous attendre à une nouvelle bonification forcée qu'il nous imposera... Nous attendrons les faits mais si les choses tournent comme nous prévoyons, il faudra annuler ou réduire notre remise à Burness. "Séphora". Quitte aujourd'hui sa quarantaine et sera à Suez dans trois jours. Il entrera de suite en charge et repartira pour Djeddah et Hodeida pas, il y a beaucoup de fret à Suez. Nous aurons aussi, outre la marchandise, les pèlerins. Les quarantaines ont éloigné beaucoup de vapeurs et il est probable que nous aurons de bons frets pendant plusieurs mois. Le vice-consul de France à Suez a reçu du ministère de la Marine la réponse à notre lettre demandant de composer notre équipage avec des matelots étrangers. Le vice-consul est très observateur de la consigne, nous espérons qu'il nous expédiera encore une ou deux fois aux anciennes conditions, mais nous ne pouvons pas espérer faire traîner la chose bien longtemps. Aussi nous vous prions de voir le ministre le plus promptement possible et d'obtenir pour un an ou six mois l'autorisation de naviguer comme nous le faisons maintenant. On nous parle de l'intention de la Khédivié de nous acheter "Séphora" et notre position dans la mer Rouge. Nous ne fondons pas beaucoup d'espoir sur ces bruits. Mais si telle est l'intention de la Khédivié, elle y renoncerait aussitôt qu'elle connaîtrait les difficultés qui nous sont faites par le ministre. Quoi qu'en dise le ministre, il est absolument impossible d'avoir un équipage français et, malgré tout le désir que nous avons de faire connaître notre pavillon dans la mer Rouge, nous vous demandons, si le ministre ne revient pas sur sa décision, l'autorisation d'arborer soit le pavillon anglais, soit le pavillon de Jérusalem. »

5 octobre 1874
De Hte Worms & Cie Port-Saïd : « A. Holt vient de nous donner ses affaires à Suez ; il avait dans cette ville depuis très longtemps un agent avec lequel il vient de rompre. Nous avons reçu cette nouvelle avec le plus grand plaisir ; nous espérons que cette nouvelle affaire va resserrer encore davantage nos rapports. "Séphora". Est arrivé hier. Son fret de retour est de 15.000 F bruts. La sortie était 17.000. C'est 32.000 aller et retour. C'était très joli si nous n'avions pas eu cette malencontreuse quarantaine. "Séphora" est mis immédiatement en charge pour Djeddah et Hodeida et repartira dans quelques jours. »

7 octobre 1874
A F. Mallet & Cie, Le Havre : Droits consulaires. « Nous sommes allés au ministère des Affaires étrangères. Nous avons longuement discuté la chose en entrant dans tous les détails sur la régularité avec laquelle le service fonctionne... Adressez-nous soit les journaux de Hambourg soit des imprimés constatant qu'il y a de votre part engagement envers le public de partir régulièrement à date fixe. »
A Hte Worms & Cie Port-Saïd : "Séphora". « Si vous êtes arrivés à la conviction que vous ne pouvez pas utiliser ce vapeur, ni le faire naviguer sans perte, il faudra bien le renvoyer. »

8 octobre 1874
De Hte Worms & Cie Port-Saïd : « P&O Les steamers de cette compagnie continuent à traverser Port-Saïd dans les deux sens sans s'arrêter. "Séphora". Doit quitter Suez le 10 ou le 11 courant, faisant un fret de sortie comme jamais nous n'en avons eu de pareil. Nous aurons plus de 300 tonnes de marchandises et probablement un bon nombre de pèlerins. Nous avons toute chance de rencontrer à Aden des frets réguliers pour les trois autres ports. Les bateaux anglais venant de l'Extrême-Orient, avec les marchandises pour la mer Rouge, ne peuvent pas s'arrêter à Hodeida et Djeddah pour de petites parties de 10 à 50 tonneaux. Ils laissent ces petites quantités à Aden où nous comptons les récolter et en faire un fret de retour suffisant pour charger le retour du "Séphora". Nous vous prions donc d'insister de nouveau auprès de la Marine, non pas pour supprimer en notre faveur la loi relative aux équipages, mais pour nous donner un délai d'au moins six mois pour nous retourner. Dans cet intervalle, nous pourrons faire le nécessaire pour naviguer sous un pavillon autre que celui de France. Vif regret. Veuillez bien faire ressortir que "Séphora" est le seul bâtiment français qui touche Djeddah et Hodeida et qu'il serait peut-être fâcheux de supprimer cette apparition mensuelle de notre pavillon dans ces ports où il est inconnu. »

9 octobre 1874
De Hte Worms & Cie Suez : "Séphora". Télégramme : « Worms - Scribe - Paris. Consul Suez refuse expédier "Séphora" sans autorisation ministère. Il télégraphie aujourd'hui. Voyez Affaires étrangères et Marine. Pressez réponse. "Séphora" entièrement chargé de marchandises et pèlerins. Nécessité absolue partir 13 courant. Conséquences désastreuses si autorisation refusée. Worms. » Copie de la lettre envoyée par M. Laporte, gérant, vice-consul de France à Suez, au ministre des Affaires étrangères, Versailles. « Hypte Worms & Cie n'ont pas encore eu le temps de se conformer aux prescriptions contenues dans la dépêche du ministre de la Marine du 23 juillet dernier, malgré leurs efforts ; ils doivent appeler de France leur nouvel équipage pour le "Séphora". Ont de nombreux passagers et quantité de marchandises à transporter sans retard dans divers ports de la mer Rouge. Puis-je délivrer pour la dernière fois les expéditions de Séphora au commandant Cecconi, capitaine au long cours français. Sinon, ils éprouveront un préjudice considérable peut-être même une perte de crédit sur cette entreprise impossible à réparer. »

10 octobre 1874
De Lucien Labosse, Hte Worms & Cie Suez : « J'ai quitté Port-Saïd il y a quelques jours pour venir m'installer à Suez pendant environ un mois pour les affaires de notre "Séphora". Nous avons résolu à Port-Saïd d'envoyer à Aden, notre agent de Suez, M. Solhaune, qui est déjà en correspondance avec quelques maisons de cette place, nous croyons trouver sur ce point un peu d'aliment pour "Séphora"... Si l'autorisation que demande le consul au ministre était refusée, ce serait un véritable désastre, car nous avons un complet chargement de marchandises et de pèlerins et, parmi les marchandises, nous avons 300 T données en transbordement par le "Timsah" de la British venant de l'Inde, je ne peux pas croire que le ministre nous refusera, ce serait nous ruiner sans raison... Puisque le gouvernement français nous impose des conditions impossibles, il nous reste à changer notre pavillon. Nous pouvons naviguer sous pavillon anglais ou sous pavillon de Jérusalem. »

11 octobre 1874
A Hte Worms & Cie Port-Saïd : "Séphora". « Si vous êtes arrivés à la conviction que vous ne pouvez pas utiliser ce steamer ni le faire naviguer sans perte, il faudra bien le renvoyer. Vous devrez le faire aller à Alexandrie prendre un chargement pour Le Havre ou Rouen. »
De Worms & Cie Port-Saïd : "Séphora". « Nous recevons votre dépêche du 10 et la répétons à M. Labosse bien que le consulat ait été prévenu directement par la Marine. Je ne vous parle pas de "Séphora" aujourd'hui. Notre opinion est qu'il faut en finir de suite et à tout prix. Dès aujourd'hui, j'entrevois de fortes pertes au prochain bilan 74, outre les pertes résultant de "Séphora". »

13 octobre 1874
Aux Messageries maritimes, Paris : Renouvellement du marché pour fourniture du charbon nécessaire à leurs services à Bordeaux pendant une année. Proposition acceptée le 23 octobre.

16 octobre 1874
A Hte Worms & Cie Port-Saïd : Burness. « Nous avons avec eux des engagements qui nous lient réciproquement jusqu'au 1er janvier 1876... Ils ne sont pas gens à se laisser marchander et nous comprenons trop l'importance de leurs services pour le faire... »
A Hte Worms & Cie Port-Saïd, via Brindisi : « Nous voyons avec grand plaisir que "Séphora" a pu partir et fait un très gros fret. Nous vous confirmons notre télégramme du 10 en réponse au vôtre comme suit : "Marine télégraphie consul Suez expédier "Séphora" dernière fois, devrez ensuite vous conformer prescriptions". La personne dont tout dépend à la Marine et à qui le ministre remettra toutes les communications que nous lui ferons à ce sujet est M. de Bon, commissaire de la Marine, directeur des services administratifs. Il est mal disposé, prétend connaître la navigation de la mer Rouge mieux que vous et nous, assure qu'on peut très bien marcher avec des marins français et nous a déclaré que c'était la dernière fois qu'on nous faisait une concession. Toutefois il y a à côté de lui un chef de bureau, M. Derche, qui nous a fait espérer qu'on pourrait peut-être arriver à quelque chose en faisant une nouvelle démarche et en l'appuyant par la production de la copie de votre rôle d'équipage depuis le commencement indiquant le nombre d'hommes que vous avez perdus ou qui vous ont quittés ne voulant pas continuer la navigation. De plus il faudrait s'engager à avoir un capitaine français et indiquer quelle proportion de Français vous garderiez dans l'équipage. Peut-être se contenterait-on de la moitié. »
A A. Holt : « Nous avons vu avec plaisir qu'il vous avait donné ses affaires à Suez et resserre encore ses rapports avec vous. »
De Hte Worms & Cie Port-Saïd : « P&O Incident qui s'est produit dans le Canal entre un bateau de la P&O et un de Holt. Comme agents de la P&O, nous avons dû transmettre au transit la lettre du capitaine, sans commentaires, nous bornant à attirer l'attention du chef du transit sur la plainte. C'est bien peu de chose en apparence ; eh bien, avec le caractère borné de Stapledon, il y en a assez pour donner lieu à une rupture. Il est homme à nous dire qu'il faut opter entre Holt et la P&O Grâce à son adresse, ce fait n'aura-t-il aucune conséquence ? Bien des faits de préséance et de préférence se présenteront en une année. Il faut que nos arrangements avec la P&O soient de longue durée et assez avantageux pour compenser la perte possible sinon probable de nos fournitures à Stapledon. » "L'Indus" a été obligé de se garer dans le Canal pour laisser passer "l'Agamemnon" dans des circonstances telles que le capitaine de "l'Indus" jugea que son navire avait droit à la priorité de passage.

17 octobre 1874
De Hte Worms & Cie Port-Saïd : Annonce qu'a reçu directement de Londres la lettre de la P&O. Réponse : « Nous acceptons les termes de votre lettre pour être vos agents ici cependant devons soumettre l'affaire à notre maison mère. »

23 octobre 1874
Des Messageries maritimes, Paris : Acceptent le marché pour la fourniture du charbon nécessaire à leurs services à Bordeaux pendant un an.

26 octobre 1874
De Hte Worms & Cie Port-Saïd : "Séphora". « Nous agissons à Jérusalem pour emprunter ce pavillon. Le steamer est en mer. Nous attendons le retour de M. Labosse pour vous écrire plus en long. »

30 octobre 1874
A Hte Worms & Cie Port-Saïd : « P&O Nous allons y réfléchir avec Burness qui ont le même intérêt que nous sur le point de savoir si cette agence ne pourrait pas porter ombrage non seulement à Holt mais encore à d'autres de nos clients anglais. Après avoir lu toutes vos remarques à ce sujet, nous sommes assez disposés à croire qu'il vaudrait mieux s'en tenir à être purement et simplement leur fournisseur de charbon sans voir rien à faire avec leurs marchandises et agence, si cette Compagnie voulait entrer dans cette voie et diviser les choses... »
A James Burness & Sons, Londres : « P&O We have received from our Port-Saïd house the copy of a letter which has reached them from this company together with a copy of their reply... You will observe that the company only offer : the supply of the coal at a price to be agreed upon each month... Now there are several questions... to be looked into very closely before we close an arrangement : 1st / there is some probability that our having accepted to become appointed agent of the company in the Canal will be viewed unfavourably by at least some of our present friends and certainly by M. Holt and M. Stapledon, whose business is perhaps more valuable to us than that of the P&O will... and if we make an arrangement with the latter for no definite period of time we... the risk of losing the hold we now have on some of the our best clients and of only retaining the connection of the P&O Cy for a few months if they should after a time deciding upon having an agent of their own. As you will know our sole object is to secure the coal business of the company and if it cannot be had without our undertaking the general agency as well we are prepared to undertake it, but we wish to see clearly what we are going to do... »
De Hte Worms & Cie Port-Saïd : « P&O D'après K..., agent de la P&O (Suez), Alexandrie serait très amoindrie. Port-Saïd ne serait pas grand chose. Tout serait concentré à Suez. Le gros du charbon se ferait à Aden et Malte. Port-Saïd pourvoirait à l'imprévu. »

1er novembre 1874
Aux Chemins de fer romains, Florence : Offre pour la fourniture de 13 500 tonnes de briquettes ; 5.000 tonnes à Livourne, 3 500 tonnes à Ancône, 5.000 tonnes à Civitavecchia. H. Worms les fournissait déjà.
De Worms & Cie Port-Saïd : "Séphora". « Moyennant F 240, une fois payés, nous pouvons le faire naviguer sous pavillon de Jérusalem. Nous attendons le retour de M. Labosse pour prendre parti. »

2 novembre 1874
A James Burness & Sons, Londres : « P&O Our mind is now made up on this subject and we have decided on tendering our services to the company for the supply of the coals alone et on declining the agency ; apart from the fact that an agency for so big and concern would involve duties and responsibilities we do not feel equal to and would probably end by destroying the independence and personal character of our house, we have today seen M. Stapledon... and we can plainly see that the choice lies for us between him and the P&O Cy. »

4 novembre 1874
A Hte Worms & Cie Bordeaux : "Marie". « Nous comptons que votre prochaine nous annoncera le départ de ce steamer de Cronstadt pour Dunkerque. »

5 novembre 1874
A Hte Worms & Cie Bordeaux : "Marie". « Nous apprenons avec plaisir le départ de ce bateau de Cronstadt à Dunkerque. »

6 novembre 1874
A Hte Worms & Cie Port-Saïd : « Stapledon. Nous avons eu le plaisir de passer quelques jours avec lui et de lui rendre aussi agréable que possible son séjour à Paris. Nous croyons qu'il... et que vous le trouverez dans de bonnes dispositions à votre égard... Nous l'avons mené au Canal où le président l'a reçu avec la plus grande attention. C'était là un des buts de son voyage à Paris ; le second était de nous voir au sujet de la P&O Il nous en a parlé d'une façon qui nous a donné sérieusement à réfléchir. Il avait appris en Angleterre que nous allions être chargés de l'agence de cette Compagnie et d'après ce qu'il nous a dit, nous savons que quelque satisfait qu'il puisse toujours être de notre manière de travailler, il nous quitterait le jour où vous deviendrez les agents de la P&O Notre dernière vous donnait déjà nos impressions à ce sujet et vous disait que nous étions en train de réfléchir. Aujourd'hui nous sommes fixés et nous sommes décidés à ne pas accepter l'agence de la P&O ; dussions-nous en perdre la fourniture du charbon. Entre la perte certaine de la clientèle de Stapledon et très probablement d'autres et l'acceptation pour un temps, peut-être très limité, des affaires de la P&O, nous ne croyons pas qu'il y ait à hésiter. La difficulté aujourd'hui est de nous retirer avec cette dernière. Malheureusement nous sommes très engagés avec cette dernière et c'est à vous qu'en revient le blâme. Tout en pressentant le danger, dont certes vous auriez pu et dû mieux que personne comprendre l'importance, vous n'avez cessé de nous pousser à vous obtenir cette agence. Vous êtes et nous sommes à votre suite engagés jusqu'à un point où il est très difficile de nous dégager. L'écrivain se rendra à Londres pour tâcher d'arranger l'affaire de manière à rendre notre rôle le moins mauvais possible, mais après tout nous aimons encore mieux en sortir vaille que vaille plutôt que de compromettre notre bonne clientèle d'aujourd'hui. Nous préférons rester marchands de charbons exclusivement plutôt que de nous charger d'une agence dont les devoirs et responsabilités ne nous conviennent pas et qui probablement ferait perdre à notre Maison un peu de son indépendance et de sa personnalité en éveillant les susceptibilités de nos meilleurs et plus anciens clients. "Séphora". Si ce vapeur ne doit pas rester chez vous, il nous semble inutile et même préjudiciable de changer le pavillon. La Marine pourrait nous en savoir mauvais gré et même nous retirer sa fourniture. Il nous semble que le mieux à faire est de prendre une décision radicale et, si "Séphora" doit revenir, c'est de le faire au plus vite. »

8 novembre 1874
De Worms & Cie Port-Saïd : "Séphora". « Est en ce moment à Elwedy en quarantaine, on m'a fait espérer à Suez que la quarantaine allait être réduite à 5 ou 10 jours au plus, mais il n'y a encore rien d'officiel, ce qu'il y a de très certain c'est qu'il n'y a pas eu cette année en Arabie la moindre maladie épidémique et que le gouvernement égyptien n'a imaginé les quarantaines que pour se procurer de l'argent. »

10 novembre 1874
A F. Mallet & Cie, Le Havre : "Gabrielle". Perte de ce steamer qui a touché sur rocher dans l'Iroise le 9 novembre à 9 heures du soir. Le navire ayant commencé à sombrer par devant, le capitaine a essayé de le mettre à terre entre le Conquet et Saint-Mathieu pour l'empêcher de couler à fond.

11 novembre 1874
A Hte Worms & Cie Bordeaux : La dernière lettre à Hte Worms & Cie Port-Saïd leur disait que si "Séphora" ne donne rien de bon dans la mer Rouge, mieux vaut le renvoyer au plus vite.

13 novembre 1874
A Hte Worms & Cie Bordeaux : « "Marguerite-Franchetti" a dû partir ce matin de votre port pour Hambourg (non... départ fut retardé). »
A Hte Worms & Cie Port-Saïd : "Séphora". « Comme nous vous le disions dans notre dernière, s'il ne gagne pas d'argent, renvoyez ce bateau au plus vite. »

14 novembre 1874
Henri Goudchaux part pour l'Italie et ira voir le Lloyd autrichien pour tâcher de faire un gros marché avec lui.

15 novembre 1874
De Hte Worms & Cie Port-Saïd : « "Séphora". Malgré les rapports de la commission sanitaire, qui affirment qu'il n'y a jamais eu de peste en Arabie, non seulement le gouvernement égyptien maintient les quarantaines mais encore nous sommes informés que cette quarantaine, qui était de 21 jours, va être portée à 40 jours pour le retour du pèlerinage. Nous sommes bien décidés à renvoyer le "Séphora" en France. P&O Nous n'acceptons nullement le blâme que déversent sur nous vos lettres officielle et particulière du 6 courant... Vous vouliez, à tout prix, être les agents de la P&O à Port-Saïd. C'est donc avec une certaine réserve que nous avons lutté contre cette agence... Nos principaux clients nous ont déclaré qu'ils nous retiraient leurs affaires si nous devenions les agents d'une Compagnie à laquelle nous ferions forcément des avantages particuliers et secrets. Holt et Rathborne ont des projets énormes d'agrandissement et de lutte contre la P&O » Lettre en anglais, du 9 octobre 1874, de la P&O [informant] qu'elle a décidé de nommer la Maison Worms de Port-Saïd comme agent. Réponse de Port-Saïd en date du 25 octobre : Prend note des conditions indiquées et transmet copie de la lettre à Paris. Port-Saïd indique les conditions auxquelles elle serait disposée à assumer les opérations de transbordement pour la P&O Extrait d'une lettre de M. Labosse du 25 octobre : Impossibilité pour la P&O de supprimer les magasins généraux de Bombay pour les mettre à Port-Saïd ; l'agent principal en Égypte devrait résider à Suez, les agences de Port-Saïd et d'Alexandrie seraient confiées à des négociants, etc. Copie d'une lettre à M. Rosseeuw, Port-Saïd : Les intentions de la P&O ne sont pas encore bien connues à Suez, on dit que l'agence de Suez aura une importance très sérieuse, que la Compagnie y fera son magasin général qui est actuellement à Bombay. L'agence de Port-Saïd ne sera qu'une affaire insignifiante. A Port-Saïd, au contraire on fonde le plus grand espoir sur l'avenir de l'agence de cette ville.

18 novembre 1874
Une note fait ressortir que par suite de la perte du steamer "Gabrielle" le service de navigation se trouve désorganisé pour quelques mois.

20 novembre 1874
De Hte Worms Port-Saïd : "Séphora". « Est en quarantaine à Elwigh depuis le 10 novembre ; il sortira à la fin du mois, nous allons lui chercher un fret de graines de coton pour Marseille et vous l'expédier. » [À cette lettre sont jointes les copies de deux lettres datées de Djeddah le 5 novembre et Elwigh le 14 novembre, du capitaine Cecconi rendant compte d'un accident survenu entre Djeddah et Hodeida dans la baie de Camaran : mer très grosse, en tanguant le navire a dû toucher un bas-fond, d'où une légère avarie. Arrivé ensuite à Hodeida où il a embarqué une assez forte quantité de marchandises, parti de ce port le 31 octobre et arrivé à Djeddah le 3 novembre, le navire a été déchargé complètement, son état a été vérifié, un trou dans une tôle a été trouvé et réparé. A fait un assez joli fret de Hodeida à Djeddah, cales pleines, aurait pu prendre plus de marchandises s'il avait été plus grand. Arrivé à Elwigh le 10 novembre, après 47 h et demi de marche.]

24/26 novembre 1874
A F. Mallet & Cie, Le Havre : H. Worms est d'accord pour accepter l'offre d'un chantier de Renfrew pour la construction d'un nouveau steamer comme "Marguerite-Franchetti" pour £ 26.250 dont 1/3 pour Mallet & Cie, 2/3 pour Worms & Cie... « Comme les 2/3 de vos autres bateaux sont inscrits au nom de notre sieur H. Worms, pour ne rien changer à ce qui existe, vous ferez également mettre les 2/3 du nouveau bateau au nom de notre sieur H. Worms. Le nouveau steamer fera partie de la participation et les résultats du compte navigation viendront se fusionner avec ceux de nos autres steamers, le tout conformément à notre acte de société. »

27 novembre 1874
A James Burness & Sons, Londres : En réponse aux commissions extra demandées par Burness, H. Worms affirme qu'il ne gagne pas d'argent à Port-Saïd et ne peut pas grever sa maison de nouvelles charges.
De Hte Worms & Cie Port-Saïd : "Séphora". « Suivant vos instructions, nous avons renoncé à continuer nos démarches à Jérusalem et nous avons écrit au vice-consul à Suez pour lui demander s'il voudra expédier "Séphora" pour un port de France avec son équipage actuel. Nous avons ajouté que ce steamer allait chercher son équipage et nous avons pensé que cette raison lèverait toute difficulté. Le vice-consul nous a répondu qu'il ne pouvait pas prendre sur lui cette détermination ; il a télégraphié au ministère et il compte sur une réponse favorable. »

28 novembre 1874
De M. Labosse, Worms & Cie Port-Saïd : "Séphora". « Le résultat probable des affaires charbon est mauvais. Les 11 mois de 1874 laissent une perte estimée à 50.000 F. Port-Saïd n'arrive à ce chiffre que grâce à 3.000 tonnes d'excédent qu'elle a en chantier. Sans cela la perte serait de 200.000 F. Port-Saïd a une concurrence désespérée à combattre : les Lambert sont à bout de force et nous font une guerre qui nous est préjudiciable, mais qui les tue. Notre avis est de continuer franchement la lutte ; nous y regagnerons ce que nous perdons maintenant ; Port-Saïd finira par donner de bons résultats. »

29 novembre 1874
De Hte Worms & Cie Port-Saïd : Dans une conversation, M. Stapledon a fait comprendre à M. O'Connor qu'il voyait avec peine que nous continuions à être les agents de la P&O et il a ajouté que la lutte entre Holt et cette Compagnie était arrivée à un point tel que M. A. Holt ne consentirait pas plus longtemps à laisser ses affaires de charbons entre les mains des agents de ses ennemis. Hte Worms & Cie Port-Saïd prie donc Paris de hâter la rupture avec la P&O et de lui télégraphier dès que ça sera fait. Hte Worms & Cie Port-Saïd écrit qu'elle renonce volontiers à l'agence de la P&O et espère que Paris pourra lui conserver la fourniture du charbon à Port-Saïd.

2 décembre 1874
A F. Mallet & Cie, Le Havre : Steamer "Gabrielle". « Nous voyons, par les nouveaux renseignements que vous nous donnez, que ce steamer est entièrement perdu. »
De Roger Mennevée : [Extrait de l'article intitulé "La Banque Worms - Histoire générale - M. Hypolite Worms (1er du nom)", paru dans Les Documents de l'agence indépendante d'informations internationales en février 1948.] « A la suite de la perte des steamers "Marguerite" et "Gabrielle" et des remboursements d'assurances qui en découlèrent, on constata que la valeur des apports de M. Worms [dans la société Hypte Worms et Cie] avait été supérieure de 300.000 F au chiffre de sa participation dans la société. Cette plus-value fut affectée à la constitution d'un fonds de réserve de même somme, restant la propriété personnelle de M. Worms, sans que le montant officiel du capital en fût modifié. »

5 décembre 1874
De Hte Worms & Cie Port-Saïd : « Nous vous demandons non pas seulement d'entamer des négociations pour une rupture, mais de rompre complètement et immédiatement, de prier la P&O de confier ses intérêts à une autre personne, car nous ne pouvons plus continuer à la représenter ; ce serait certainement perdre Holt, et par conséquent contraire à la décision que vous avez prise d'accord avec nous, de conserver Stapledon, en renonçant à la P. & O... "Séphora" a dû sortir de quarantaine hier, sera à Suez dans un ou deux jours et, après vérification de sa coque, nous l'expédierons à Marseille avec un chargement de graines de coton probablement, ce qui lui procurera un fret d'environ 9.000 F, à moins que le hasard nous fasse trouver un meilleur fret pour d'autres marchandises. »
Aux managing directors of the Peninsular & Oriental Steam Navigation Cy : « We now beg to state that, after having given our best consideration to the matter of the proposed agency to be conferred by your company on our firm at Port-Saïd and desirous and flattered as we should have been to be entrusted with the business of the company, we have asurtained that our acceptance of your agency would be unfavourably viewed by some of the firms of private ship-owners who have now for several years been in the habit of taking their supplies of coals from us, who have in fact threatened a withdrawal of their orders, in the event of our agreeing to act in an official capacity for your or any other company. Under the circumstances, we deeply regret we are unable to undertake your agency as proposed and can only offer you our services for the supply of any coals that may at time be required by your steamers at Port-Saïd, assuring you that that supply would be made by us with immediate dispatch at the lowest possible price... »

8 décembre 1874
De Henry Josse, Londres : P&O « J'ai exprimé à M. Sutherland tout le regret que j'avais à venir lui demander de reprendre une chose que nous avions été si désireux d'avoir et qu'il nous avait accordée sous certaines conditions. »

11 décembre 1874
Au ministre de la Marine et des Colonies, Paris : « Les engagements que nous avons envers votre département pour la fourniture de charbon de terre de provenance anglaise à effectuer en 1874 aux bâtiments de la Marine militaire française à Port-Saïd suivant conventions en date du 28 novembre 1873 venant à expiration à la date du 31 décembre 1874, nous avons par la présente l'honneur de vous soumettre une proposition pour le renouvellement de notre marché. » Acceptée par la Commission des marchés le 24 décembre, approuvée par le ministère le 28 décembre 1874 et signée par Monsieur Worms le 5 janvier 1875.
A Hte Worms & Cie Marseille : « "Séphora" charge en ce moment dans le canal de Suez pour Marseille où il va probablement apporter les graines de coton. Notre intention serait de le charger ensuite dans votre port pour le nord de la France, Le Havre de préférence (lui demande de voir les courtiers pour procurer un fret au navire). »
A Dumreicher Frères & Cie, Alexandrie, Égypte : « Nous avons reçu avec plaisir un télégramme de Monsieur Bayle, nous annonçant le renouvellement pour l'année prochaine de notre marché avec le Railway. »
A Hte Worms & Cie Port-Saïd : P&O « Au sujet de notre refus d'être son agent, nous devrons continuer son agence un deux mois jusqu'à autres arrangements pris... Quant à refuser à la Compagnie de continuer encore pendant un mois ou deux pour lui donner le temps de se retourner, c'était un procédé auquel nous ne pouvions pas songer après les rapports que nous avions eus avec elle et Monsieur Stapledon le comprendra bien ainsi. »
De Hte Worms & Cie Port-Saïd : "Séphora". « Sera à Port-Saïd ce soir et demain, nous le ferons partir pour Alexandrie où nous lui procurerons un fret pour Marseille. Nous vous recommandons le capitaine [Cecconi], qui est le frère de notre [Cecconi] de Port-Saïd. Vous pouvez compter, si vous le gardez, que vous aurez un homme complètement dévoué à la Maison. »

14 décembre 1874
De Hte Worms & Cie Port-Saïd : "Séphora". « Impossible de trouver, soit à Port-Saïd, soit Alexandrie, un fret quelconque pour "Séphora". Nous vous l'envoyons à Marseille sur lest. »

16 décembre 1874
A M. Durand, Paris : Offre pour fourniture de 50.000 tonnes au gouvernement ottoman. « Le gouvernement ottoman à qui nous avons déjà fait de nombreuses fournitures de charbon devra savoir que nous serions en mesure d'exécuter ce marché d'une façon satisfaisante pour ses intérêts. »

18 décembre 1874
A Paul Bayle, Le Caire : Contrat 75.000 tonnes 1875. « Nous en attendons la copie par prochain courrier. Nous avons lu avec intérêt les diverses phases de cette importante affaire... Cette affaire qui a causé beaucoup d'émotion en Égypte a même causé une certaine sensation en Angleterre. »
De Hte Worms & Cie Port-Saïd : "Séphora". « A quitté Port-Saïd le 16 sur lest. »

24 décembre 1874
Au ministère de la Marine et des Colonies, Paris : Marché pour la fourniture de charbon de terre nécessaire aux bâtiments de l'État à Port-Saïd. H. Worms & Cie s'engage à avoir à disposition régulière, entre le 1er janvier 1875 et le 31 décembre 1875, 2.000 tonnes de charbon, moitié Newcastle et moitié Cardiff, pour le compte de la Marine nationale.

25 décembre 1874
A Hte Worms & Cie Port-Saïd : « "Séphora" est en route sur lest pour Marseille. C'est n'avoir pas de chance [il est parti le 16 décembre]. »

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