1866.00.00.Recueil des informations de janvier à décembre

Ce recueil recense chronologiquement les données collectées sur l'année citée en référence. Il reprend notamment un important travail d'analyse effectué par la Maison Worms dans les chronos de correspondance – préalablement à la rédaction du livre Un Centenaire - 1848-1948 - Worms & Cie –, et plus particulièrement, en ce qui concerne l'année 1866, dans :

  • les copies de lettres à la presse du 14 décembre 1865 au 3 janvier 1866 ; du 3 janvier 1866 au 26 janvier 1866 ; du 26 janvier 1866 au 19 février 1866 ; du 19 février 1866 au 16 mars 1866 ; du 16 mars 1866 au 9 avril 1866 ; du 9 avril 1866 au 3 mai 1866 ; du 4 mai 1866 au 28 mai 1866 ; du 29 mai 1866 au 20 juin 1866 ; du 20 juin 1866 au 14 juillet 1866 ; du 14 juillet 1866 au 11 août 1866 ; du 11 août 1866 au 13 septembre 1866 ; du 13 septembre 1866 au 11 octobre 1866 ; du 12 octobre 1866 au 8 novembre 1866 ; du 8 novembre 1866 au 4 décembre 1866 ; du 4 décembre 1866 au 31 décembre 1866 et du 31 décembre 1866 au 28 janvier 1867,
  • et les doubles du courrier reçu par le siège, à Paris, entre 1875 et 1902.

Dans le cadre de cette étude, la correspondance sélectionnée pour son intérêt historique a été résumée ou reproduite en intégralité ou partiellement sur des fiches manuscrites, qui se comptent par centaines. Les lettres les plus significatives ont été dactylographiées. (Ces copies sont consultables à partir de ce fichier en cliquant sur leur intitulé – en bleu + soulignement.) Ces sources ont en outre été synthétisées et commentées dans les notes suivantes :

  • "Historique de la Maison Worms & Cie (1848-1874)", classé en 1948
  • "Historique de Worms & Cie - 1ère partie (1848-1877)" daté de janvier 1948
  • "Historique de la succursale de Newcastle (1848-1948)", classé en 1948
  • "Historique de la succursale d'Alger (1851-1892)", classé en 1948
  • "Historique charbons (1857-1874)", classé en 1948
  • "Historique de la succursale de Port-Saïd (1857-1874)", classé en 1948
  • "Historique de la succursale de Port-Saïd, relations avec la P&O, Burness, Stapledon (1861-1875)", classé en 1948

A ce corpus sont joints des extraits de documents originaux conservés par la Maison et des renseignements provenant notamment :

  • des services administratifs : état civil et tribunaux de commerce...
  • des annuaires et études notariales...
  • de la presse, des revues et ouvrages d'histoire...

 

Inventaire chronologique des archives numérisées
et des renseignements ou extraits collectés dans les copies de lettres et les dossiers

[Document pluriannuel]
20 mai 1865-6 février 1866
Journal de comptabilité.

3 janvier 1866
A la Compagnie générale maritime, Bruxelles : Réponse à leur lettre. « Mon steamer "Séphora» ne pouvant aller à cause des glaces à Hambourg, j'ai cru devoir accepter un fret qui m'a été offert pour Anvers. Messieurs Hantier et Mallet au Havre étant spécialement chargés de diriger le service de mes steamers je leur envoie votre lettre ; ils vous répondront et feront toute justice à votre demande. »

11 janvier 1866
A Borel Lavalley & Cie, Paris : Confirmation de la vente de 4.000 tonnes de charbon à livrer à Port-Saïd. H. Worms est chargé de l'affrètement des 8 navires à voiles nécessaires.

19 janvier 1866
A Paul Cruzel, Hte Worms Marseille : « Je réponds à votre lettre du 18 courant... Quant à l'offre de Messieurs Savon Frères & Cie de Port-Saïd, je ne puis pas en profiter à mon grand regret. Les 3 navires que j'ai en route pour Messieurs Borel Lavalley et Cie sont "Mercedes", "Heather Bell» et "Cresswell", pour ces 3 navires la Compagnie a pris ses dispositions pour opérer la réception et livraison de ces chargements à Port-Saïd. Pour les nouvelles affaires que j'ai faites avec ces messieurs, je les ai faites à la commission et ne puis me mêler de la livraison à destination. »

5 février 1866
A Hantier Mallet & Cie, Le Havre : « Le "Dordogne" a quitté Bordeaux samedi matin avec un fret de sortie de 6 536,65 F pour le Havre et Hambourg. »

18 février 1866
De J. P. Higginson & Co., Liverpool, à Hypolite Worms, Paris : Facture pour transport de charbon.

21 février 1866
Au ministre de la Marine et des Colonies, Paris : « Ma Maison de Cardiff, Angleterre, me fait part que M. le Consul audit port cherche à se procurer des charbons pour Gorée et Saigon. Je viens vous prier, Monsieur le Ministre, de bien vouloir transmettre les instructions nécessaires à M. le Consul, pour qu'il écoute les propositions que je charge mon agent de lui faire à ce sujet. J'appelle aussi votre attention sur les briquettes qui se fabriquent à Cardiff et que je fournis exclusivement à la Compagnie des Messageries impériales pour ses services de l'Indochine, et dont elle obtient les meilleurs résultats. Elles conviennent parfaitement aux climats chauds et ne [se] détériorent pas. »

28 février 1866
A Nubar Pacha, ministre des Affaires étrangères au Caire : H. Worms lui a été présenté par A. Crémieux. Nubar Pacha lui a promis un contrat de charbon pour le chemin de fer Alexandrie Suez.
A C. Daubrée, Alexandrie : « Nubar Pacha. J'ai été présenté à lui à son dernier voyage à Paris par mon ami, M. Crémieux, avocat avec lequel il est intimement lié. Nubar m'a engagé à lui écrire dans trois mois pour lui rappeler la promesse, qu'il a bien voulu me faire, de me donner un contrat de charbon ou de briquettes pour le Chemin de fer d'Alexandrie-Suez. J'ai prié M. Crémieux de me remettre une lettre pour Nubar. Vous la trouverez ci-jointe ; vous en prendrez connaissance. Elle est conçue en des termes qui devront vous faciliter la conclusion d'un contrat avec soit l'administration des Chemins de fer, soit pour toute autre consommation. Ce serait une excellente occasion d'entrer en relations avec l'administration égyptienne et j'espère que vous ne la laisserez pas échapper. [...] Ne craignez pas d'importuner Nubar Pacha. Dites-lui que vous avez à coeur de prouver à M. Worms que vous n'avez rien négligé pour réussir dans votre mission. » 

9 mars 1866
D'Em. Daubrée, Alexandrie : « Je viens répondre au paragraphe de votre lettre relatif à Nubar Pacha. La position que j'occupe à la Compagnie du Canal de Suez ne me permet pas de nouer même indirectement des affaires avec le gouvernement égyptien... Lorsque après mon premier séjour en Égypte, je vis la possibilité d'améliorer ma situation par quelques affaires, je crus ne pas devoir entrer dans cette voie avant d'en avoir parlé à M. de Lesseps. M. de Lesseps, qui a toujours été extrêmement bien veillant pour moi, ne vit pas d'inconvénient à ce que je lui demandais pourvu que je ne m'engage pas dans des affaires aléatoires ou de nature à me mettre en vue, il s'agissait simplement de vendre quelques chargements de bois ou de charbon, il n'y mettait pas obstacle. Je me rappelle que je vous écrivis à cette époque et vous avez bien voulu me mettre à même de faire quelques affaires pour votre compte... Si j'étais à la Compagnie dans une position tout à fait subalterne je crois que les inconvénients qui se présentent aujourd'hui n'existeraient pas... mais je puis être appelé... à prendre d'un moment à l'autre la direction de l'administration supérieure de la Compagnie en Égypte, soit que l'agent supérieur s'absente, tombe malade... Je suis son remplaçant naturel et obligé, dès lors, de traiter personnellement des affaires de la Compagnie avec le gouvernement : si j'étais engagé dans des affaires commerciales avec lui, il y aurait là une dualité d'attribution que la Compagnie ne pourrait tolérer. »

13 mars 1866
A Geo & A. Herring & Cie, Londres : « Je viens d'apprendre que la Compagnie péninsulaire va mettre de nouveaux bateaux sur la ligne Marseille à Alexandrie. Ne pourriez-vous pas vous arranger à me procurer cette fourniture ? »

19 mars 1866
A Hantier Mallet & Cie, Le Havre : « J'espère que vous n'aurez pas éprouvé de retard dans la francisation de "Isabelle" et que vous l'aurez pu charger pour partir demain pour Bordeaux. »

22 mars 1866
De Henri Josse, Grimsby : Photocopie d'une lettre sur les affaires courantes.

23 mars 1866
A A. M. Maillard, courtier maritime, Nantes : Je réponds à votre lettre d'hier. Si j'ai consenti à affréter le navire "Franklin" directement, c'est par exception seulement et pour obliger une personne qui m'a rendu des services, mais c'est en Angleterre que se traitent régulièrement tous mes affrètements. Si donc vous avez des navires à m'offrir pour les Indes et la Chine, veuillez correspondre avec MM. G. & A. Herring & Cie, de Londres, qui vous répondront toujours, et adressez-vous pour les ports de la Méditerranée et de la Mer noire à ma maison de Cardiff. »

Depuis quelques temps, il n'y a plus de lettres pour Hte Worms Marseille. Les lettres pour Paul Cruzel sont adressées à Paris.

5 avril 1866
A Robert M. Sloman, Hambourg : « Si vous avez des navires à offrir pour  les Indes, veuillez en écrire à Messieurs Herring & Cie qui sont chargés de mes affrètements pour cette destination. Pour les ports de la Méditerranée, de la Mer Noire et de Rio de Janeiro, veuillez faire vos offres directement à Monsieur Worms à Cardiff qui vous répondra toujours. »

7 avril 1866
A Hantier Mallet & Cie, Le Havre : « Je vous communique la réponse de Schacher au sujet du voyage d'"Isabelle" à Sunderland et Bordeaux. Il lui est totalement impossible de prendre le chargement de charbon par "Isabelle", l'encombrement est à son comble et il ne trouvera point le placement de ce charbon. Il essaie de se débarrasser de l'un ou l'autre de ses steamers anglais pour pouvoir prendre, cet été, de temps en temps, des chargements supplémentaires par nos steamers français. Vous voyez que, malgré toute ma bonne volonté, vous ne pouvez pas compter maintenant sur cette ressource pour nos vapeurs. »

9 avril 1866
A Hantier Mallet & Cie, Le Havre : "Isabelle". « Ce vapeur charge à Hambourg pour le Havre et Bordeaux et n'ira donc pas charger à Sunderland en charbons pour Bordeaux. »

12 avril 1866
A Tinel & Cie, Le Havre : « Vous me confirmez la vente me vous m'avez faite de 25.000 tonnes de briquettes livrables a raison de 4/5.000 tonnes par mois après l'expiration du marché actuel au prix de... franco à bord Cardiff. »

14 avril 1866
A Henry Josse, Hte Worms Grimsby : H. Worms vient d'attacher à sa maison Monsieur Labosse et il l'envoie en Angleterre pour compléter son éducation charbonnière.

17 avril 1866
Les lettres à Paul Cruzel, Hte Worms Marseille, recommencent.
A Hantier Mallet & Cie, Le Havre : Mallet rend compte de la situation des 3 navires : "Isabelle", "Dordogne" et "Gabrielle", navire concurrent "Astronome".

23 avril 1866
A Geo & A. Herring & Co., Londres : Yokohama. « Vous savez que le navire qu'il me faut de 800 tonnes doit partir dans le courant de juillet, ne forcez donc pas trop le fret... »

27 avril 1866
Aux chemins de fer d'Alger à Blida : « Etant fournisseur exclusif de la Compagnie des Messageries impériales pour les charbons anglais qu'elle expédie dans toutes ses stations de la Méditerranée, de l'Indochine et du Brésil, j'ai l'honneur de vous faire l'offre de mes services pour la fourniture de charbons de Cardiff de la même qualité que ceux que je fournis à Alger à ladite compagnie. » Pour quantités mensuelles pendant une année, ou s'ils ne veulent pas s'engager pour une année, 3 ou 4 chargements.

28 avril 1866
A Hallay & Cie, Alexandrie : Offre pour charbons Newcastle "Bebside".

1er mai 1866
A Borel Lavalley & Cie, Paris : Enregistre leur ordre. 3 chargements de 500 tonnes chacun (2 Newcastle, 1 Cardiff) pour Port-Saïd.

5 mai 1866
Au chemin de fer de l'Ouest, Paris : Leur donne indication de prix pour nouveau marché de 25/30.000 tonnes charbon coke du 1er juillet 1866 au 30 juin 1867.

12 mai 1866
A Geo & A. Herring & Co., Londres : « Je vous remercie de vos renseignements sur la panique qui règne en ce moment à Londres par suite des bruits de guerre et qui déjà a amené la faillite de plusieurs banquiers de Londres et Liverpool. Ici aussi nous traversons une crise épouvantable et l'on s'attend à voir les mêmes faits se produire comme en Angleterre, les affaires sont difficiles et nulles. »

16 mai 1866
A A. Grandchamp Fils, Rouen : « Vous avez appris la suspension de la banque de notre ami John Chapman, j'en suis bien peiné. » Dans le courrier de cette époque, H. Worms fait souvent allusion à la crise, qui lui semble cependant plutôt financière que commerciale, mais dont le commerce et l'industrie souffrent énormément.

Juin 1866
Hantier Mallet & Cie se disposent à désarmer "Dordogne".

7 juin 1866
A Hantier Mallet & Cie, Le Havre : « Voici ce que m'écrivent MM. Michel frères de Brest : "Un service de bateaux à vapeur entre le Havre et Bordeaux avec escale à Brest aurait, croyons-nous, des chances de réussite. Si vos steamers ne trouvaient pas promptement leur chargement entier au Havre pour Bordeaux, nous vous engagerions à étudier cette ligne pour avoir du profit." Vous verrez si vous pouvez donner suite à cette idée et vous mettre en correspondance directe avec cette maison. »

12 juin 1866
A Hantier Mallet & Cie, Le Havre : "Dordogne" et "Gabrielle". « Vous vous disposez à désarmer le premier tandis que vous allez réexpédier la deuxième sur Bordeaux. Je note également l'arrivée de "Séphora" à Hambourg. D'après les avis de Cellier & Paran, nos concurrents paraissent disposés à laisser sur la ligne les steamers "Urania" et "Astronome" et ont pour le moment retiré le "Minerva", ce qui nous fera un concurrent de moins. Il me reste à désirer que nous leur enlevions le plus possible de marchandises afin de les décourager encore plus. »

16 juin 1866
A Arthur Pring, Hte Worms Newcastle : Ouest. « Il faut que je commence mes livraisons tout de suite même avant le 1er juillet... II n'est pas possible que le "Joseph Straker» puisse s'employer à ce transport, il me faut un vapeur tout de suite. »

Depuis plusieurs années la question du fret et de l'utilisation des navires sur la ligne Bordeaux-Le Havre-Hambourg a pris une grande importance dans le courrier avec Georges Schacher et Hantier Mallet & Cie.

19 juin 1866
A Hantier Mallet & Cie, Le Havre : « D'après ce que m'écrit le capitaine Herpin, le fret abonde à Hambourg et il est certain que toutes les marchandises, qui ne peuvent s'expédier en Allemagne et réciproquement à cause de l'interruption des chemins de fer, s'expédieront par mer. Il est donc essentiel pour nous d'avoir tout notre matériel de bateaux prêt et en état de navigabilité pour enlever toutes ces marchandises, qui donneraient autrement un aliment à nos concurrents, qui sont au moment d'abandonner la ligne. J'ai vu ici M. Ferrière de Bordeaux, qui est convaincu que la concurrence ne fera plus aucun effort maintenant. Le vapeur "Astronome", après être resté toute la semaine dernière à Bordeaux sans pouvoir trouver un seul tonneau pour Hambourg, est allé sur la côte d'Espagne chercher des minerais pour Anvers. Il y a là assez, ce me semble, pour les décourager tout à fait. Il s'agit pour nous de nous bien tenir maintenant et d'avoir partout continuellement un vapeur en charge, car comme je vous le disais, la guerre peut bien nous donner beaucoup de marchandises dans les trois ports : Bordeaux, Hambourg et le Havre. »

7 juillet-8 septembre 1866
De Roger Mennevée : [Extrait de l'article intitulé "La Banque Worms - Histoire générale - M. Hypolite Worms (1er du nom)", paru dans Les Documents de l'agence indépendante d'informations internationales en février 1948.] « M. Worms actionnait, en 1867, un Sieur Garaud, armateur à Nantes, qui lui avait frété, par une charte-partie signée à Londres le 7 juillet 1866, le navire "Le "Prosper", pour le transport à Aden d'un chargement de charbon à prendre au port anglais de Cardiff. Parti de ce port le 8 septembre 1866, "Le-Prosper" fut assailli par une tempête et échoua sur la pointe de Breaksen, dans des conditions telles que les experts désignés pour visiter le navire finirent par décider de jeter à la mer la cargaison de charbon. Le navire put alors être ramené à Cardiff où il resta plusieurs mois en réparations. A la suite de cet accident, M. Worms intenta une action judiciaire contre M. Garaud, devant le tribunal de commerce de Nantes, en vue de réclamer certaines indemnités. »

21 juillet 1866
A Eduljee Manaekjee & Sons, Aden : « Ma Maison de Cardiff m'a transmis en son temps votre lettre du 12 avril dernier par laquelle vous m'exprimez le désir de monter un dépôt de charbons anglais à Aden. Je suis prêt à entrer en relations avec votre Maison et à vous fournir les charbons dont vous pourrez avoir besoin. J'ai seulement dû consulter avant la Compagnie des Messageries impériales pour savoir s'il n'y aurait pas d'inconvénient à l'établissement de ce dépôt pour la Compagnie et si je pouvais mettre du charbon à bord des navires que j'affrète pour le compte de la Compagnie. Aujourd'hui seulement je reçois une réponse de laquelle il ressort qu'il vaut mieux que je vous expédie des navires directement et distincts. »

28 juillet 1866
A Mme C. Breal, Épinal : H. Worms l'appelle "Ma chère soeur".
Les lettres à Paul Cruzel sont de nouveau adressées à Paris.

9 août 1866
A M. Leclerc Chauvin, Angoulême : « Je crois ne pas être tout à fait un étranger pour vous, car nous avons été autrefois en rapports d'affaires lorsque j'étais associé de la maison de mon oncle G. J. Goudchaux. »

Du 11 août au 13 septembre 1866 : les lettres à Paul Cruzel sont de nouveau adressées à Marseille, puis à Paris.

16 août 1866
A E. Peltier, ingénieur en chef du matériel et de la traction des Chemins de fer de la Haute Italie, Turin : « J'ai fait avec votre Compagnie, par l'intermédiaire de ma maison de Gênes, deux contrats : 1°) l'un, le 30 novembre, pour 20.000 tonnes charbon à Gênes à 38 francs et 3.000 tonnes à Livourne à 39 francs ; 2°) l'autre, le 1er décembre, 10.000 tonnes à 38,50 livres italiennes. Malgré la perte de 8% que me donne aujourd'hui l'exécution de ce dernier contrat, je suis prêt à le remplir. »
A Geo & A. Herring & Cie, Londres : Borel Lavalley & Co. ont proposé aux Messageries maritimes impériales de faire le transport des charbons à destination de Suez, qui étaient expédiés jusqu'à ce jour à Alexandrie et de là par chemin de fer jusqu'à Suez, par une voie bien plus avantageuse, c'est-à-dire de les expédier jusqu'à Port-Saïd pour les faire passer par le Canal jusqu'à Suez. Cette proposition a été accueillie favorablement par les Messageries qui vont la faire examiner par leur Conseil. L'agent de Borel Lavalley & Cie a l'intention de soumettre ce projet aux compagnies anglaises. H. Worms demande à Herring d'introduire cette personne auprès de la P & O et de la Compagnie de Bombay.

20 août 1866
De Geo & A. Herring & Cie, Londres : « Mr Thevenet presented your letter of introduction today, and shall have our best attention. We have made arrangements to introduce him to the Peninsular & Oriental Cy and also to the Bombay & Bengal Cy tomorrow. »

23 août 1866
A A. Grandchamp Fils, Rouen : « Je vois avec grand plaisir que vous êtes très satisfait de vos rapports avec ma maison de Cardiff et que vous allez étendre vos relations avec elle par l'établissement de deux steamers naviguant exclusivement et régulièrement sur Cardiff. Vous fondez de grandes espérances sur les affaires traitées pendant votre voyage et vous pensez arriver au chiffre de cent mille tonnes pendant cet exercice. Je suis certain que votre expérience, aidée des soins de mes agents à Cardiff, sur qui vous pouvez compter, fera réussir cette affaire aussi bien que vous le désirez. Je compte aller au Havre demain soir. Si dans votre promenade vous dirigez vos pas vers la gare, soyez assez bon pour m'y attendre à 8 h ½. »

31 août 1866
A Valiot Frères & Fils, Bastia : H. Worms a donné des ordres à Grimsby et à Cardiff. Il a affrété le navire "Éva" de 500 tonnes environ pour prendre un chargement à leur délivrer à Marseille. Espère pouvoir remplir son ordre pour Ajaccio.

19 septembre 1866
A Valiot Frères & Fils, Bastia : H. Worms lui envoie à Bastia documents relatifs à une expédition de 242 tonnes charbon Grimsby pour Bastia.

20 septembre 1866
A la Compagnie napolitaine d'éclairage et de chauffage par le gaz, Paris : Sur sa demande, proposition pour la fourniture de charbons pendant l'année 1867. « Vous connaissez la qualité des charbons que je fournirai à votre Compagnie, ce sont ceux que je vous ai livrés cette année et dont vous avez été satisfaits... »

27 septembre 1866
Dans une lettre à une maison de Marseille, Monsieur Worms écrit : « Mon agent de Marseille, Monsieur Cruzel, me transmet une lettre que vous lui avez fait l'honneur d'écrire. »

1er octobre 1866
A la Compagnie napolitaine d'éclairage et de chauffage par le gaz : Accuse réception d'une lettre du 27 septembre indiquant les conditions auxquelles le Conseil d'administration accepte les offres d'Hypolite Worms pour l'approvisionnement de l'usine de Naples à partir du 1er janvier 1867 : 12.000 tonnes échelonnées sur 18 mois consécutifs réductibles à 12 mois à la volonté du Conseil. En l'absence d'Hypolite Worms le courrier est signé par M. Franchetti.

12 octobre 1866
A M. Delahante, Paris : Réponse à sa lettre du 9 informant H. Worms que la Société des chemins de fer romains a accepté ses propositions pour fourniture de 3.000 tonnes de briquettes à expédier à Naples.
De Geo & A. Herring & Cie, Londres : Contrat pour Calcutta, réglé à perte, dont 1/3, soit 126.7.3 £ à charge d'Hypolite Worms, contrat fait vraisemblablement en 1865. Ces prises de participation dans des ventes pour les Indes précédèrent les ventes que H. Worms fit à Geo & A. Herring & Cie pour fournitures à Suez.

17 octobre 1866
A Lamour & Cie, Barcelone : H. Worms note son ordre de 3/400 tonnes briquettes pour le chemin de fer de Tarragone. L'informe qu'il a reçu réponse de l'agent de Newcastle au sujet ordre de charbon à vapeur, charbon à gaz et brai ; il s'occupe de trouver un affrètement.

18 octobre 1866
A F. Barrot, Alexandrie : H. Worms lui indique ses prix pour les charbons de Newcastle et de Cardiff que H. Worms aura à lui fournir pour lui permettre de remplir ses contrats avec le gouvernement égyptien.

20 octobre 1866
A M. Delahante, Paris : Prix pour fourniture de charbon Cardiff à Castelamarre près Naples (2.500 tonnes).

31 octobre 1866
[De] M. Lebon, directeur de la Compagnie centrale d'éclairage par le gaz, Paris : Suite à conversation lui confirme engagement de lui adresser à Alexandrie un chargement de 5 à 600 tonnes de bon charbon à gaz.
La Société des chemins de fer romains accepte les propositions d'Hypolite Worms pour 3.000 tonnes de briquettes à expédier à Naples.

2 novembre 1866
A T. C. Muston, Gênes : « Vous désirez que je prenne une prompte détermination. S'il était facile d'en finir avec la maison de Gênes, je n'hésiterais pas un seul instant et j'aurais décidé de la liquider sans retard, mais, avant de prendre ce parti, j'ai besoin d'avoir des détails sur tout ce qui figure sur votre balance, et j'ai à prendre connaissance des engagements que vous avez avec divers acheteurs pour des livraisons à effectuer. Si je dois continuer à Gênes les affaires, je n'entends pas qu'elles soient suivies comme vous l'avez fait jusqu'à présent. Vous n'avez pas compris que, représentant une maison qui avait ses divers comptoirs en Angleterre, c'était des affaires anglaises que vous étiez appelé à traiter en Italie. Au lieu de cela, vous avez fait un commerce de détail ; au lieu de donner de l'aliment à mes maisons, vous vous êtes attaché à acheter sur place pour revendre, le plus souvent sans bénéfice, c'est ce mode qu'il faut changer. »

9 novembre 1866
A Georges Schacher, Hte Worms Bordeaux : Alexandrie. « Je fais pas mal d'affaires dans ce pays et j'ai placé plusieurs chargements avec M. Pastré, qui est le concessionnaire du Chemin de fer d'Alexandrie. Je serais bien aise que vous puissiez de votre côté faire des affaires, seulement je dois vous dire que cette place est excessivement mauvaise et que vous ne devez avoir à faire qu'avec des maisons de tout premier ordre et de tout repos. Des maisons, qui en France pourraient être bonnes, sont incertaines à Alexandrie. Il ne vous sera pas difficile de placer avantageusement de très grandes cargaisons en quantité, mais la difficulté c'est d'obtenir le paiement. »

11 novembre 1866-19 janvier 1867
Échange de courriers entre le ministère des Travaux publics, le préfet de la Seine-Inférieure et la commission de surveillance des bateaux à vapeur du port de Dieppe, au sujet de l'épreuve des chaudières tubulaires du navire "Ernestine", capitaine Colombel, appartenant à M. Grandchamp, et faisant le service de Grimsby à Dieppe.

15 novembre 1866
A Georges Schacher, Hte Worms Bordeaux : Londres. « Je crois en effet que si nous pouvons vendre des traverses à Londres et les charger par nos vapeurs, cela donnera une force à notre concurrence. Je vous indique deux adresses auxquelles vous devez écrire des lettres très en détail et s'il y a quelque chose à faire en traverses à Londres, vous le ferez. Soignez donc bien ces lettres : 1) Monsieur Clarck, manager de Great Northem à Londres ; c'est un ami personnel de moi... 2) Monsieur Vasse... Faites-lui comprendre que vous avez des vapeurs pour Londres, que vous désirez compléter leur chargement en traverses... Vous pouvez dire à Monsieur Vasse que vous allez monter une ligne de vapeurs pour Londres. Il aura double intérêt à vendre vos traverses comme consignataire de votre ligne et sa commission pour la vente de vos traverses. »

16 novembre 1866
A Geo & A. Herring & Cie, Londres : « Sleepers. Vous devez avoir reçu une lettre de ma maison de Bordeaux qui vous sollicitait pour leur procurer un débouché de traverses pour chemins de fer en bois de pin des Landes. Il serait de la plus grande importance pour moi, si vous pouviez aujourd'hui reprendre en mains l'affaire dont vous avez entretenu ma maison de Bordeaux au mois d'avril 1865 et à laquelle je ne pouvais donner suite à cette époque faute de moyens de transport. Aujourd'hui je suis en train de monter une ligne de steamers entre Bordeaux et Londres, en concurrence avec la Compagnie Robinson. Il serait donc très important que j'eusse de quoi compléter régulièrement le chargement de mes steamers en traverses pour Londres. »

20 novembre 1866
A Borel Lavalley & Cie, Paris : Accepte leur commande pour deux chargements. Accepte de même plusieurs commandes en 1867.

21 novembre 1866
A Hantier Mallet & Cie, Le Havre : « Il s'agirait pour nous de faire l'acquisition d'un bateau anglais de 700 à 800 tonnes de portée et qui ait déjà navigué. Il me paraît difficile pour moi d'avoir un bateau en dehors de notre ligne et sans votre participation. Ce bateau devrait être appliqué à mes transports de charbon, principalement sur Bordeaux, chaque fois qu'il n'y aurait pas suffisamment d'aliment en marchandises entre Le Havre, Bordeaux et Hambourg. » Georges Schacher a des affrètements à l'année de steamers.
A Martorell & Bofill, Barcelone : « Vous avez remis à M. Lamour & Cie, de votre ville, l'ordre d'expédier à Barcelone, pour votre compte, un chargement de charbon Newcastle 1ère qualité en faisant pour le mieux de vos intérêts. M. Lamour & Cie m'ont transmis cet ordre que j'ai pu remplir dans de bonnes conditions, et j'ai l'avantage de vous adresser sous ce pli... »
A Geo & A. Herring & Cie, Londres : Sleepers. « Je vous suis bien obligé pour toutes vos démarches pour la vente de cet article, et si en effet, comme je n'en doute pas, vous procurez de l'aliment à mes steamers pour Londres, je ne demande pas mieux que de vous en confier la consignation. Seulement je dois vous dire que l'existence de la ligne en concurrence avec Robinson dépend beaucoup de l'aliment que donneront les ventes de traverses plus ou moins importantes que vous ferez. »

10 décembre 1866
A Georges Schacher, Hte Worms Bordeaux : Intention d'Hypolite Worms d'augmenter sa flotte et d'utiliser de plus gros navires (un ou deux de 900 tonnes) à l'instigation de Schacher pour le transport des charbons de Bordeaux, Dieppe et Le Havre. « Il ne faut plus songer à l'emploi des bâtiments à voiles pour le transport des charbons pour les courtes distances, toutes les expéditions de charbon de la côte anglaise se feront par les vapeurs à hélices pour nos ports de France et comme mes diverses maisons du Havre, Dieppe et Bordeaux sont en possession de la plus grande partie de ce trafic, il y a un avantage réel pour moi de songer à employer mes propres bâtiments. » H. Worms est convaincu des avantages que l'on pourrait retirer d'un matériel bien construit et dirigé avec intelligence ; il sait aussi les avantages que les armateurs anglais retirent de la location de leurs steamers. H. Worms est devenu un agent actif des transformations opérées dans la navigation par l'usage de la vapeur.

12 décembre 1866
A Georges Schacher, Hte Worms Bordeaux : Schacher est décidé à l'achat de 1 ou 2 navires à hélices pour la navigation entre l'Angleterre et Bordeaux. H. Worms est d'avis de commencer l'opération par l'achat d'un seul bateau de 900 à 1.000 tonnes de port.

18-24 décembre 1866
Échange de courriers entre le préfet de la Seine-Inférieure et la commission de surveillance des bateaux à vapeur du port de Dieppe, au sujet de l'épreuve des chaudières tubulaires du navire "Blanche", capitaine Guittet, appartenant à M. Grandchamp, et faisant le service de Grimsby à Dieppe.

19 décembre 1866
A Hantier Mallet & Cie, Le Havre : « Jusqu'à ce que j'aie obtenu de ces Messieurs une satisfaction quelconque sur Hambourg, je suis décidé à aller à Londres chaque fois que je pourrai remplir un steamer qui de Londres retournera au charbon. Si vous voulez bien y réfléchir, vous aurez la conviction que je suis mieux placé que Robinson pour faire ces voyages, qui n'ont réellement d'importance qu'au départ de Bordeaux, la sortie de Londres pour Bordeaux n'offrant pas grand élément. Tous mes steamers charbonniers m'accorderont la faculté de retourner par Londres en leur payant une somme qui varie entre 400 et 500 £. II y a mieux, c'est que je sais par les comptes de "Brancepeth" et de Schacher que cette navigation de la côte anglaise à la côte française, a laissé des bénéfices de 20 à 25% et je ne suis pas éloigné d'acheter ou de faire construire pour mon compte un ou deux de ces steamers. Veuillez me dire ce que vous en pensez. »

21 décembre 1866
A Georges Schacher, Hte Worms Bordeaux : « Londres. Nos lettres d'hier se sont croisées. Je n'ai personne sous la main pour aller examiner le "Delta" à Londres et je ne trouve réellement pas que ce soit là le bateau qu'il nous faille. Ce vapeur est beaucoup trop grand pour la rivière de Bordeaux ; il est plus profond que les paquebots transatlantiques, qui, si je ne me trompe, ne montent sur rade de Bordeaux qu'avec de grandes difficultés et dans les plus grandes marées du mois. Je préfère beaucoup avoir 2 vapeurs de 700 à 900 tonnes, chacun, si le service l'exige, qu'un seul grand bateau, que je ne pourrai jamais charger en plein. En outre, je n'aurai pas confiance entière sans avoir vu le vapeur faire un voyage. »

24 décembre 1866
A Paul Bérard, Paris : « Je vous confirme, Monsieur, que je vous serais fort obligé si pendant votre séjour à Madrid, vous pouviez m'aider à renouer mes anciennes relations avec la Compagnie du gaz madrilène. Il y a plusieurs années, je lui ai fourni des charbons dont elle a été satisfaite mais, néanmoins, je ne sais pour quel motif, elle ne m'en a pas donné d'autres. Je vous prierai de rappeler cette circonstance à Monsieur le Directeur et lui dire de ma part que je lui offre de lui fournir, pendant toute l'année 1867, les meilleurs charbons à gaz des mines les plus réputées, telles que [...]. »
A Hantier Mallet & Cie, Le Havre : « Vous m'expliquez le droit qu'ont les vapeurs espagnols à faire le cabotage sur nos ports. Je n'en suis pas moins convaincu que cette concurrence est bien peu à craindre. Je préfère voir ces bateaux espagnols venir dans nos ports que si [sic] les steamers hambourgeois se décidaient à se faire franciser, aussi, je ne suis pas d'avis de faire une démarche près d'Albrecht ; elle produirait l'effet contraire à celui que vous en attendez, et Albrecht serait convaincu que nous redoutons cette concurrence et il s'en ferait une arme contre nous. J'attends avec anxiété de savoir quels sont les résultats de notre navigation pendant l'année qui va finir. Si je dois en juger par la régularité constante de nos voyages et par les chargements qui ont été presque constamment complets, nous devons avoir gagné de l'argent. Je vous ai entretenu des avantages que les armateurs anglais retiraient de la location de leurs steamers, j'ai toujours le désir d'acheter un ou deux de ces steamers pour n'avoir pas à compter aux armateurs des bénéfices, qui me seraient acquis, puisque j'ai en mains l'aliment pour les faire naviguer constamment pour mon compte. [...] Grandchamp, sans entrer dans d'autres détails me dit que l'on le menace d'une grosse concurrence. Il va aller en Angleterre ; je saurai à son retour ce qu'il en est. »
La Maison de Newcastle qui est intéressée dans le navire "Brancepeth" a touché 35% du dividende pour la première année de navigation de ce steamer.

28 décembre 1866
A Arthur Pring, Hte Worms Newcastle : « Vous savez que je m'occupe de l'idée de faire l'acquisition d'un ou deux vapeurs pour le trafic de ma maison de Bordeaux, il serait utile qu'à cet effet j'ai quelques détails sur les dépenses et recettes à l'année d'un ou plusieurs des navires charbonniers qui vont à Bordeaux. »

29 décembre 1866
A Hantier Mallet & Cie, Le Havre : « Nous verrons si la ligne espagnole qui... fait beaucoup de frais d'annonces est à craindre, dans tous les cas je préfère une concurrence par des bateaux espagnols sur le Havre que si les vapeurs hambourgeois se faisaient franciser pour faire la navigation aussi entre Bordeaux et le Havre et vice versa. »
A Georges Schacher, Hte Worms Bordeaux : « Achat de steamer. Si j'ai un instant pensé à l'achat du "Delta", c'est à cause du prix réduit auquel ce vapeur a été offert. Maintenant que ce vapeur est vendu, il s'agit d'en chercher d'autres d'un tonnage raisonnable de 700 à 900 tonnes. Il est certain que c'est le tonnage le plus commode et qu'il vous faut. Un vapeur de 1.400 tonnes est trop grand, il apporte trop de charbon à la fois, reste trop longtemps en chargement et déchargement et ne trouvera jamais son plein chargement en marchandises à moins de rester un temps infini en charge. Pourquoi donc, puisque le "Delta" nous a échappé, ne pas faire visiter par M. Lemonnier des vapeurs d'un tonnage convenable de 700 à 900 tonnes. »

Fin 1866 et début 1867
H. Worms a l'idée d'acheter un bateau à vapeur à Londres pour l'employer au transport des charbons entre l'Angleterre et Bordeaux et le charger au retour sur Hull, Londres, Hambourg, Anvers, etc. avec diverses marchandises.

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