1970.07.00.De la Compagnie nationale de navigation.Historique (1962-1967)

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Compagnie nationale de navigation
Compagnie de transports maritimes pétroliers
14, avenue Robert Schuman

N° 6 – juillet 1970

Un peu d’histoire à propos de la Compagnie nationale de navigation
Époque : 1962-1967

Nous publions ci-dessous le dernier chapitre consacré à cette période vécue par la Compagnie nationale de navigation, et que M. Pierre Valdant, secrétaire général de la CNN, s’apprêtait à rédiger peu avant sa mort survenue le 2 mai 1969. Il fut à l’origine de cette chronique que ses dons d’historien surent rendre vivante et intéressante pour tous. Nous dédions ces quelques pages à sa mémoire.
Après les ventes des deux navires du type T/2 Nivôse et Ventôse en 1961, la flotte de la CNN se composait au 1er janvier 1962 de six navires.
"Frimaire", à moteur, construit en 1951, d’un port en lourd de 15.860 TM.
"Brumaire", à moteur, construit en 1953, d’un port en lourd de 19.360 TM.
"Pluviôse", à turbine à vapeur, construit en 1955, d’un port en lourd de 20.648 TM.
"Montmartre", à moteur, construit en 1958, d’un port en lourd de 30.006 TM.
"Vendémiaire", à moteur, construit en 1958, d’un port en lourd de 30.020 TM.
"Passy", à moteur, construit en 1961, d’un port en lourd de 33.240 TM.

Au cours de l’année 1961 on avait enregistré sur le marché des frets pétroliers les points extrêmes de la dépression depuis 1949, et la situation demeurait préoccupante pour les armateurs. Cependant grâce à ses contrats de longue durée ainsi qu’à la vigilance et l’activité de son service technique et de son personnel navigant, la Compagnie nationale de navigation pouvait, en 1962, affecter intégralement aux amortissements le bénéfice brut de 11.470.701 NF dégagés au cours de l’exercice précédent.
À cette époque le Conseil d’administration était ainsi composé :
Président directeur général :
M. Pierre Poulain
Administrateurs :
Caisse des dépôts et consignations représentée par M. Georges Plescoff,
République du Sénégal représentée par Maître André Guillabert
MM.
Jean Ehrhard,
Georges Lavergne,
Julien Leclère,
Georges Pessiot,
Pierre Valdant,
Worms & Cie

L’année 1962 semblait devoir être également difficile. En effet le "Brumaire" qui avait pu être affrété par la Société française des pétroles BP après être resté désarmé sur rade de Roscanvel de janvier à mai 1961, se retrouva sans nouveau contrat à l’expiration de sa charte et retourna à son mouillage de Roscanvel le 25 janvier 62. Il y fut rejoint le 4 février de cette même année par le "Frimaire" à l’expiration de son affrètement par l’Union industrielle des pétroles.

[Ici se trouve une représentation du "Passy". La légende en est la suivante : Le côté babord du "Passy" après son abordage avec le "London Pride"]

Un moment même la Compagnie n’eut que trois navires en activité puisque le "Passy", le plus récent et le plus grand de la flotte était abordé dans la brume, au petit matin du 16 juin 1962, à l’approche des côtes d’Espagne, par le pétrolier anglais "London Pride". Le "Passy", qui descendait à lège de Dunkerque sur Bougie, eut la coque babord éventrée à hauteur de la ligne de flottaison en charge, depuis l’avant du château sur plus de vingt-cinq mètres sur l’arrière. Le feu se déclara dans l’une des citernes mais put être maîtrisé au bout d’une heure de lutte. Il n’y eut heureusement aucun accident de personne et le navire fit route sur Marseille pour être réparé.
Deux mois auparavant, le 21 avril 1962, décédait M. Robert Mieg, qui présida aux destinées de la Compagnie de juillet 1936 à mai 1960. Le Conseil d’administration, en reconnaissance des services rendus, lui avait conféré le titre de président honoraire. Et peu après, la CNN perdait l’un de ses plus actifs et dévoués collaborateurs en la personne de M. Joseph Bontemps, décédé en juin 1962. M. Pierre Sorin son adjoint lui succédait à la tête du service technique, et allait œuvrer aux côtés du président Pierre Poulain à la difficile tâche du maintien et de la rénovation de la flotte.
Les perspectives ne s’améliorent pas tout au long de 1962. "Frimaire" et "Brumaire" restaient à l’ancre à Roscanvel. Le Pluviôse devait être rendu fin décembre par son affréteur Antar pétroles de l’Atlantique. Aussi le président Pierre Poulain, recherchant la solution qui permettrait à la Compagnie de reprendre toute son activité et de la garantir pour l’avenir, fit part au Conseil d’administration d’une possibilité qui s’offrait d’affréter les navires par un groupe de raffineurs, l’Union générale des pétroles, qui prendrait une participation dans le capital de la Compagnie. Les négociations se déroulèrent favorablement, et le président Pierre Poulain pouvait informer le Conseil d’administration le 22 mars 1963, qu’il avait signé un protocole d’accord avec l’Union générale des pétroles.
Selon les dispositions des conventions intervenues, la CNN devait assurer une partie importante des transports de pétrole de l’UGP, et les navires arrivés à expiration de charte seraient immédiatement affrétés par ce groupe pour des durées variables, assurant de ce fait le plein emploi de la flotte sur des bases satisfaisantes. En outre les deux parties étudiaient des projets de constructions neuves qui seraient dotées de chartes-parties de 12 ans, à des conditions qui tiendraient compte à la fois d’une saine exploitation et de la rémunération normale des capitaux engagés.
En contrepartie de cette option en vue de l’exploitation constante de la flotte CNN, l’Union générale des pétroles prenait une participation de 35 % dans la Compagnie nationale de navigation en souscrivant une augmentation de capital qui lui serait réservée et obtenue par la création de 141.300 actions nouvelles de 75 francs chacune. Le capital social de la CNN était ainsi porté à 30.277.500 F à partie du 10 juillet 1963.
L’établissement des nouveaux liens entre la CNN et l’UGP s’était déjà concrétisé dès le début de l’année par le réarmement de "Brumaire" et "Frimaire" pour une période de 3 mois. L’UGP prit également en charge à la même date le "Pluviôse", au terme de sa charte-partie conclue avec Antar pétroles de l’Atlantique, et, fin mai 1963, "Montmartre" et "Vendémiaire" à l’expiration de leur affrètement respectif par la Société française des pétroles BP et Esso standard SAF.
À la suite de la prise de participation de l’Union générale des pétroles dans la CNN, le Conseil d’administration fut complété par les nominations de :
- l’Union générale des pétroles, vice-président, représentée par M. Pierre Desprairies.
- l’Union industrielle des pétroles, représentée par M. Robert Jacqueminet.
- M. Roger Chipaux.

Il déplorait la perte d’un de ses membres M. Georges Pessiot, qui était administrateur depuis 1945, et participa en cette qualité aux travaux du Conseil pour la remise en état et le développement de la flotte.
C’est également en 1963 que M. Pierre Valdant, administrateur depuis 1955, se vit confier les fonctions de Secrétaire général et que le Conseil d’administration décida, sur la proposition de son président, d’acquérir en co-propriété avec la Société des transports maritimes pétroliers un immeuble au n° 14 de l’avenue d’Orsay, près de la rive sud de la Seine, afin d’y transférer ultérieurement son siège et ses services administratifs dans des locaux mieux adaptés, après qu’y seraient effectués les travaux indispensables pour leur nouvelle destination.
Depuis sa fondation en 1922, le siège de la Compagnie s’était fixé successivement à Paris :
- en 1922, au 55, boulevard Haussmann.
- en 1923, au 52, rue de Chateaudun.
- en 1928, au 15, rue de Bucarest.
- en 1934, au 83n rue du Faubourg Saint Honoré.
- en 1943, au 140, rue du Faubourg Saint Honoré.

L’une des filiales de l’Union générale des pétroles, l’Union industrielle des pétroles, qui est également représentée au Conseil d’administration, possédait un pétrolier à turbines de 18.210 TM construit aux Chantiers du Trait en 1959. Pour achever la substitution des navires de la CNN à ceux dont le groupe UGP disposait par sa filiale l’UIP, celle-ci confia le 1er juin 1963 la gérance du "Caltex Strasbourg", à la Compagnie nationale de navigation.
Le "Frimaire" fut vendu le 5 août 1963 à l’armement finlandais Oy Tank Tonnage A/B, et prit le nom de "Passad".
À la suite de cette cession, le tonnage dont disposait la CNN, y compris le navire en gérance, n’était plus que de 151.657 TM. Il est vrai que les navires effectuaient la majeure partie de leurs transports entre l’Algérie et les ports méditerranéens (70 %), les autres cargaisons provenant du Golfe persique (13 %), Méditerranée orientale (8 %), Gabon (5 %). C’est ainsi que le "Vendémiaire" en 1964 transporta 1.259.879 TM, parcourut 81.500 miles, effectua 88 escales d’une durée moyenne de 1 jour 14 heures, et n’eut son exploitation interrompue que pendant 7 jour 2 heures.
Cependant pour faire face aux besoins croissants de l’UGP, il devenait nécessaire d’assurer le renouvellement de la flotte par des unités nouvelles plus importantes et adaptées aux conditions de transport à prévoir.
C’est ainsi qu’à la fin de 1963, la CNN passa commande aux Chantiers navals de La Ciotat de 2 navires à moteur de 66.000 T environ de port en lourd. Ils seraient livrés fin 1965 et fin 1966 et affrétés pour 12 ans par l’Union générale des pétroles. Leur financement devait être assuré par les propres ressources de la Compagnie ainsi que par des emprunts à moyen et long terme.
Au cours de sa séance du 25 mars 1964, le Conseil d’administration décida de donner les noms de "Nivôse" et "Ventôse" à ces 2 navires qui étaient construits sous les numéros d’ordre 226 et 227.
On reprenait ainsi la tradition de baptiser les navires de noms choisis dans le calendrier républicain, en alternance avec certains quartiers de Paris. C’est ainsi qu’une troisième unité nouvelle allait être dotée du nom d’une des places les plus prestigieuses du monde : "Concorde".
En effet, malgré les frais d’exploitation largement augmentés du fait des rotations raccourcies et beaucoup plus nombreuses, la saine gestion et les excellents résultats de la flotte permirent en 1964 d’étudier la commande d’une troisième unité de 66.000 T dont le contrat de construction fut signé au début de 1965 avec les Chantiers navals de La Ciotat. Il était d’ailleurs à craindre que dans un avenir immédiat, les prix de construction ne soient relevés et que la course mondiale au tonnage n’entraîne des délais de livraison de plus en plus importants. Par contre cette commande d’une troisième unité identique aux deux premières permettrait d’obtenir des conditions de contrats meilleures.
Le 25 mai 1965, le Conseil d’administration se réunissait pour la dernière fois au 140, rue du Faubourg Saint-Honoré. Il cooptait trois administrateurs : Messieurs Jacques Collard, Étienne Hallé et Pierre Valdant.
Le mois suivant, la CNN transférait son siège social au n° 14 de l’avenue d’Orsay, dans le 7e arrondissement. Son Conseil d’administration y tient séance pour la première fois le 21 octobre 65 et compte un nouvel administrateur M. Marcel Trocmé, directeur de la Caisse des dépôts et consignations remplaçant M. Jean Ehrhard.
Cette réunion précédait de peu un événement important. En effet, en même temps que le "Nivôse" s’apprêtait à partir pour son premier voyage, le "Ventôse" devait être lancé le 13 novembre 1965. La marraine du premier était madame Desprairies épouse du premier directeur général de l’UGP et vice-président de la CNN. Madame Meo, épouse du directeur général actuel de Elf-Union, avait bien voulu accepter d’être la marraine du "Ventôse". Ce double événement du 13 novembre 1965 fut marqué par les cérémonies habituelles, mais dont chacun était conscient de l’importance qu’elles revêtaient aussi bien pour le chantier constructeur que pour la CNN dont elles marquaient l’évolution nouvelle. Le commandement du "Nivôse" était confié au Commandant Jean Pacé, qui devait prendre par la suite celui du "Ventôse" et du "Concorde".
Le financement de ces nouvelles unités qui coûtaient chacune plus de 35 millions de francs entraînait pour la Compagnie nationale de navigation des charges très lourdes dont les deux tiers en 1965 avaient été prélevées sur ses propres ressources, la différence étant couverte par les versements de l’UGP effectués au titre de l’augmentation de capital qui lui avait été réservée.
Le "Caltex Strasbourg", dont la gérance était confiée à la CNN, avait été vendu le 31 mars 1965. On peut considérer que cette année 1965 fut une année de transition qui, du point de vue des résultats, marqua le creux de la vague qui allait se gonfler des accroissements consécutifs à la mise en service des nouveaux navires.
On pouvait d’ailleurs prévoir, dès le début de 1966, que les besoins du tonnage augmenteraient notablement à partir de 1968.
Aussi le président Pierre Poulain exposait-il au Conseil d’administration du 30 mars 1966, l’intérêt que présenterait la commande d’un nouveau navire de très gros tonnage passée dans les circonstances du moment. Le contrat pour la construction de cette unité, livrable fin 1969, fut signé avec les Chantiers navals de La Ciotat le 27 juin 1966, sous réserve cependant d’une option à lever avant le 1er mai 1967 qui laisserait à l’armateur la faculté de conserver pour ce navire le tonnage de 130.800 tonnes métriques initialement prévu ou de le porter à 175.000 tonnes. Il serait affrété pour 12 ans par l’Union générale des pétroles et devrait être le premier à naître dans la grande forme des Chantiers dont la construction était activement poussée, tandis que sur une cale voisine les premières tôles du "Concorde" étaient assemblées. On se rendra compte de l’évolution du tonnage en quelques années si l’on considère celui du "Brumaire" (19.360 TM) et du "Pluviôse" (20.648 TM) qui avaient été mis en service respectivement 11 ans et 13 ans auparavant. Il va sans dire que leur exploitation s’avérait difficile et que la conception des navires modernes très automatisés les faisait paraître prématurément périmés. Le "Brumaire" fut vendu le 4 novembre 1966 à l’armement finlandais Suomen Tankkilaiva oy Finska Tankfartygs A/B d’Helsinki et rebaptisé "Wirma".
Peu auparavant le "Passy" avait été rendu par la Société française des pétroles BP à l’expiration de sa charte-partie de 5 ans, et affrété également pour 5 ans par l’Union générale des pétroles. Celle-ci était représentée au Conseil d’administration de la CNN par son directeur général adjoint M. François Didier succédant à M. Pierre Desprairies comme vice-président de la Compagnie. L’UGP prendra le nom de Elf-Union le 31 juillet 67.
Le "Ventôse" partait pour son premier voyage sur Bougie le 12 mai 1966. Sa seconde rotation s’effectuait sur le Golfe persique par le Canal de Suez, avec retour au Havre. Ce navire, du typ « tout à l’arrière », comme le "Nivôse", est doté des installations les plus récentes aussi bien dans le domaine de l’automatisation des machines que dans celui des instruments de navigation et du confort de l’équipage. Son port en lourd initial de 66.040 tonnes sera bientôt porté à 72.775 tonnes par suite de la mise en vigueur de la convention internationale sur les nouvelles règles de calcul de franc bord arrêtées à Londres en avril 1966. Les ports en lourd et tirants d’eau des navires de la flotte vont également s’en trouver modifiés. Ils augmenteront respectivement d’environ 600 TM et 15 cm pour les "Montmartre", "Vendémiaire" et "Passy".
L’activité de la flotte était marquée en 1966 par une augmentation, par rapport à l’année précédente, de près de deux millions de tonnes de pétrole transporté, alors que l’âge médian de ses navires ressortait à 5 ans et 7 mois.
Pendant ce temps les efforts de la direction, comme tout au long de cette période que nous remémorons, agiront efficacement pour permettre à la CNN de s’adapter à l’évolution moderne qui se fait sans palier. Commandes de nouveaux navires ; recherche des moyens de financement en complément des ressources propres de la Compagnie ; charges financières résultant des emprunts contractés ; vente au meilleur prix des unités inadaptées et procurer ainsi un apport indispensable d’argent frais, sans perdre de vue les amortissements et la rémunération des actionnaires ; réaffrètement des navires parvenus en fin de charte, cette activité se développe sans à-coups.
Elle s’affirme également sur le plan social : création d’une assurance-groupe garantissant les familles en cas de décès ; adhésion à une mutuelle assurant des prestations maladie ; mise en place d’un comité d’entreprise le 5 novembre 1965, dont les représentants assistent au Conseil d’administration pour la première fois le 30 mars 1966.
L’Union industrielle des pétroles y est représentée à partir du 15 mars 1967, par M. Jacques de Gouyon-Matignon, succédant à M. Robert Jacqueminet partant à la retraite tandis que M. Dominique Chatillon, directeur à la Caisse des dépôts et consignations représente cet organisme dès le 30 octobre 1967, M. Georges Plescoff étant appelé à d’autres fonctions.
Le premier semestre de cette année 1967 fut marqué par une nouvelle et importante étape dans la rénovation de la flotte. En effet le "Concorde" entrait en service le 24 juin terminant la série des 73.000 tonnes. Son premier voyage devait s’effectuer sur le Nigéria. Mais la guerre civile dévastant ce pays l’empêcha de prendre sa cargaison à Port-Harcourt. D’abord dirigé sur les Caraïbes, il revint prendre des soutes à Dakar et continua sa rotation sur le Golfe persique par le Cap. Il revint à Rotterdam après un voyage de 25.300 milles. Les navires allaient désormais reconnaître souvent le Camp de Bonne espérance, car le conflit qui avait éclaté au Moyen-Orient marquait le début d’une crise plus grave et plus étendue que celle de 1956 et la fermeture pour longtemps du Canal de Suez. Cette crise allait avancer le début de l’ère des navires géants.
Le "Frimaire", dernière des unités commandées par la CNN, naîtra en temps opportun sous le n° 252, malgré certains retards dans les travaux de construction de la nouvelle forme de La Ciotat et sera prévu pour porter en lourd 142.800 tonnes métriques. Il entrera en service le 13 février 1970. Mais dès octobre 1967, la CNN se préoccupe de se doter d’un navire encore plus important étant donné les besoins de tonnage accru de Elf-Union en 1971.
À la fin de 1967, un contrat est signé avec les Chantiers navals de La Ciotat pour la construction sous le n° 265, d’un navire d’environ 240.000 tonnes, dont la mise en service est prévue pour le deuxième semestre de 1971.
Ainsi le port en lourd du plus gros navire de la flotte allait passer en 10 ans de 33.000 tonnes pour le "Passy", mis en service en septembre 1961, à 241.000 tonnes pour la coque n° 265. Cette évolution rapide de la dimension des navires s’accompagnait d’une mutation révolutionnaire de la technique par l’introduction de l’automatisation des moyens de travail et de conduite.
De 1962 à 1967, la Compagnie nationale de navigation, partant d’une période de dépression et opposant sa foi dans l’avenir aux sombres perspectives, s’était résolument adaptée aux nécessités du moment. Sa politique d’association, de concentration, de modernisation lui permirent de tendre vers un destin aux dimensions plus vastes, avec une confiance et un dynamisme dont le personnel fit toujours preuve sous l’impulsion de leur président Pierre Poulain.

Commandant R. Péné

Navires en service à la CNN depuis 1922

Nom de bateau

Catégorie

Tonnage

Date de mise en service ou d’acquisition

Date de vente ou de perte

"Albergallus"
rebaptisé "Thermidor"

Cargo

5.200 TM

1922
1924

1926

"Helengallus"
rebaptisé "Fructidor"

Cargo

3.500 TM

1922
1924

1928

"Shouragallus" rebaptisé "Prairial"

Cargo

3.420 TM

1923
1924

1929

"Lake Harney"
rebaptisé "Germinal"

Cargo

3.420 TM

1923
1923

1929

"Lake Otisco"
rebaptisé "Floréal"

Cargo

 

1923
1923

1929

"Claudegallus" rebaptisé "Carmagnole"

Cargo

3.230 TM

1925
1925

1929

"Francillon"
rebaptisé "Sans Culotte",
rebaptisé "Thermidor"

Cargo

3.230 TM

1925
1925
1926



1928

"Vendémiaire"

Pétrolier

13.151 TM

1929

1955

"Brumaire"

Pétrolier

10.500 TM

1930

1933

"Frimaire"

Pétrolier

13.245 TM

1930

1942

"Nivôse"

Pétrolier

13.000 TM

1930

1932

"Pluviôse"

Pétrolier

13.000 TM

1931

1933

"Lavera"
rebaptisé "Ventôse"

Pétrolier T2

16.881 TM

1947
1952


1961

"Nivôse"

Pétrolier T2

16.747 TM

1948

1961

"Frimaire"

Pétrolier

15.860 TM

1951

1963

"Brumaire"

Pétrolier

18.500 TM

1953

1966

"Pluviôse"

Pétrolier

20.648 TM

1955

1966

"Vendémiaire"

Pétrolier

30.600 TM

1958

1966

"Montmartre"

Pétrolier

30.600 TM

1958

1966

"Passy"

Pétrolier

34.000 TM

1961

1966

"Nivôse"

Pétrolier

72.775 TM

1965

1966

"Ventôse"

Pétrolier

72.775 TM

1966

1966

"Concorde"

Pétrolier

73.000 TM

1967

1966

"Frimaire"

Pétrolier

142.920 TM

1970

 

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Prévision de livraison

"Brumaire" - 265

Pétrolier

240.000 TM

1967

1971


 

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