1970.06.00.De Banque Worms & Cie.Historique

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Bulletin n° 6, juin 1970

À propos de
Les origines de la Banque Worms & Cie

Si la Maison Worms & Cie a été fondée en 1848, sa quatrième branche d’activité, « les Services bancaires », ne datent que de 1929, soit un peu moins d’un siècle après la naissance de la maison-mère.
L’initiative de cette création revient à Jacques Barnaud, ancien polytechnicien et inspecteur des finances, appelé en 1927 par Hypolite Worms de la direction générale de l’ensemble de la Maison (combustibles, armement, constructions navales).
Jacques Barnaud, après avoir étudié le fonctionnement des trois activités de la Maison, tant en France qu’à l’étranger, estima que le volume de ses fonds propres excédait ses besoins normaux.
Le problème qui se posa donc à son esprit fut celui d'une meilleure productivité. Créer une nouvelle branche commerciale ou industrielle.
L'exploitation des trois services, en plein rendement, était déjà bien lourde et cette création ne résoudrait pas le problème dans l'avenir.
Ainsi, Jacques Barnaud, devenu entre-temps associé-gérant, proposa-t-il de procéder à des opérations de trésorerie dont l’exécution serait confiée à des Services financiers.
Encouragés, tant par la Banque de France que par le ministère des Finances et le Mouvement général des fonds, les associés-gérants décidèrent de prendre à Paris une patente de banquier, faisant revivre ainsi une formule presque abandonnée en France, celle des banquiers-marchands si florissante en pays anglo-saxons. Worms et Cie s’intitula alors : négociants en combustibles, constructeurs de bateaux, armateurs et banquiers.
Ainsi naquirent les Services bancaires qui, dans l'esprit des associés-gérants ne devaient pas jouer le rôle de banque de dépôt, mais celui de banque d'affaires. Les rares clients, dits de dépôt, furent les associés et leur famille, certains commanditaires et le personnel. Les trois autres services de la Maison, tout en conservant leur autonomie financière, devinrent les clients de la Banque qui centralisa ainsi toute la trésorerie de la Maison.
Les débuts des Services bancaires furent prudents. Il s'agissait, avant tout, de rôder le dispositif mis en place par l'un des inspecteurs détaché pour trois ans par la Société générale à la demande de Jacques Barnaud et à qui, dès le 1er mars 1930, vinrent s’adjoindre trois fondés de pouvoirs. L’un d’eux, Gabriel Le Roy Ladurie, s’imposa rapidement. C’était une personnalité rayonnante qui stimula la jeune équipe recrutée avec soin.
Dans une atmosphère de confiance et de bonne humeur, les cadres aux solides connaissances bancaires cumulaient leurs fonctions avec la besogne de leurs employés dont le faible nombre ne permettait pas d'étaler.
Bientôt ce développement rapide posa déjà le problème des locaux et, peu à peu, fit obligation à la Maison de s'étendre sur les immeubles voisins.
L'élan donné ne devait cesser de croître que pendant la guerre.
En 1940, les Services bancaires comprenaient 150 collaborateurs.
Hypolite Worms, nommé chef de la délégation française au Comité exécutif franco-anglais des Transports maritimes à Londres, décida, à l’armistice, de rentrer en France pour que survivent sa Maison et tous ceux dont il avait la charge.
Vinrent les dures années de l’occupation suivies de leurs séquelles d’épreuves, que la Maison surmonta grâce à l’action de monsieur Raymond Meynial, jusque là directeur-adjoint des Services bancaires, qui paya de son travail et de sa peine notre redressement.
Ce redressement fut suivi d’une expansion constante sous la direction de monsieur Raymond Meynial, devenu associé-gérant de la Maison, et de monsieur Guy Brocard, fondé de pouvoirs appelé en 1937 par Gabriel Le Roy Ladurie et qui lui succédait comme directeur des Services bancaires.
L’un et l’autre, comme tous, et même plus que tous, les Services bancaires de la Maison Worms & Cie, ayant absorbé deux de leurs filiales : la Banque industrielle de financement & de crédit et la Sofibanque-Hoskier, devinrent en 1967 la Banque Worms & Cie, société anonyme qui, en même temps, confirmait sa position de banque internationale grâce à l’apport de capitaux étrangers confiant dans son avenir.

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