1958.08.12-11.De Paris Normandie.Article sur le Caudebec.Original

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Bienvenue au nouveau "Caudebec" qui a fait, hier matin, sa première entrée au Havre

Hier matin, vers 10 h. 30, le nouveau cargo "Caudebec", de l'armement Worms, faisait sa première entrée au port, battant le grand pavois.

Lancé au mois d'avril, à Hambourg, cette nouvelle unité a un port en lourd de 3.500 tonnes. Moteur, passerelle et emménagements sont situés à l'arrière, et assez ramassés, tandis que les cales qui courent jusqu'au gaillard sont bien dégagées. Notre photographie, qui montre le "Caudebec" évoluant lors de son arrivée, dans le bassin de Leure, fait d'ailleurs bien ressortir cette disposition.

Avec le nom de "Caudebec" revit une série de noms qui menaçait de s'éteindre : celle des localités de la Basse-Seine. On sait, en effet, que l'armement Worms partage les vocables de ses navires en deux catégories : les uns évoquant ses origines bordelaises en même temps que les grands crus du sud-ouest ; les autres honorant les communes séquaniennes. Or, de ces dernières, il n'y avait plus que le "Jumièges". Désormais, la cité qui porte dans ses armes trois éperlans d'argent, aura un représentant sur les mers...

Un précédent "Caudebec" a déjà navigué sous le pavillon bleu à boule blanche de l'armement Worms. Datant de 1910, il avait commencé sa carrière sous les couleurs de l'Empire d'Allemagne : il se nommait alors l'"Oldenburg". C'était un vapeur de 1.426 tonneaux, à machinerie centrale. Francisé en 1921, il effectua surtout du tramping. Pendant la dernière [guerre], il assura un service régulier (ou presque) entre Casablanca et Lisbonne, jusqu'au débarquement en Afrique du Nord de novembre 1942. A ce moment, il rallia Gibraltar, et, après la libération, reprit du service pour son armement.

En 1951, il fut question de le vendre à des démolisseurs dieppois, mais, finalement, six mois plus tard, il était acquis par un armement costa-ricain qui le rebaptisait "Agios-Nicolaos" et l'envoyait en Extrême-Orient faire du cabotage. L'année dernière, il était toujours à flot, pour le compte de la Compagnie maritime de la mer Égée, du côté de Colombo, de Bangkok et de Singapour !

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