1951.03.22.Du Paris-Normandie.Article sur le Haut -Brion

Original

Lancement du "Haut-Brion"

C'est le 22 mars que sera lancé, aux Chantiers et Ateliers Augustin-Normand le caboteur de 850 t. D.W. "Haut-Brion" destiné à l'armement Worms.
Rappelons que ce cargo avait été primitivement commandé pour la Compagnie normande de navigation à vapeur et qu'il devait se nommer "Chef-de-Caux".

Lancement du caboteur de 850 tonnes "Haut-Brion"
aux chantiers et ateliers Augustin-Normand

C'est sous un ciel gris, mais avec une rigoureuse exactitude que les Chantiers et Ateliers Augustin-Normand ont procédé hier matin, à 9 h. 45, au lancement du caboteur "Haut-Brion", commandé par le ministère de la Marine marchande et destiné à la Maison Worms.
Ce navire, semblable aux précédents, a les caractéristiques suivantes :
Longueur entre perpendiculaires 59 m. 40 ; longueur hors tout, 63 m. 52 ; largeur hors membrures, 9 m. 30 ; creux sur quille au couple 10 au livet: du pont principal fictif, 4 m. 40, du pont surélevé, 5 m. 60 ; tirant d'eau moyen en charge, 4 m. 05 ; déplacement en charge normale, 1.557 tonnes ; port en lourd total au tirant d'eau de 4 m. 05, 850 tonnes.
Capacité cubique des trois cales :: 1° en balles, 1.122 m3 ; 2° en grains, 1.256 m3. Nombre de cales, 3. Nombre et dimensions des panneaux : panneau n° 1, 4 m. 80 x 4 m. ; panneaux n° 2 et 3, 12 m. x 4 m. 50.
Nombre et force des treuils et mâts de charge : 6 treuils de chargement de 3 T électriques ; 6 mâts de charge de 5 T ; 1 bigue de 10 tonnes.
Moteur principal : Diesel, licence M.A.N., type G 5 Z. 42/60, 2 temps simple effet, de 750 CVE à 180 tours-minute.
L'ensemble des trois cales est ventilé et les cales 2 et 3 sont munies d'un faux-port.
Mme Darredeau, la marraine, est la femme de M. Darredeau, directeur de l'agence Worms et Cie. Elle accomplit le geste symbolique et la bouteille de Champagne s'écrasa sur la proue comme d'habitude. La mise à l'eau avait été précédée de son baptême.
Parmi les personnalités qui assistaient au lancement, signalons :
Capitaine de vaisseau Tézenas du Monteel, commandant la Marine ; administrateur général Mantel ; ingénieur en chef Canel, chef du service de la surveillance de la Marine ; administrateur en chef Québriac, de l'Inscription maritime ; M. Cadeau, chef de district du Bureau Veritas ; M. Roger Meunier, président de la Chambre de commerce et du conseil d'administration du Port autonome ; M. Pierre Voisin, président du Tribunal de commerce ; M. Callet, directeur du Port autonome du Havre ; ingénieur général Herck, de la Caisse nationale des marchés de l'État ; M. Fayollet, président de la Chambre syndicale des constructeurs-mécaniciens du Havre ; M. Marcel Le Grand, président de la Compagnie normande de navigation à vapeur ; MM. André et Henri Le Grand, administrateurs de la Compagnie normande de navigation à vapeur ; ainsi que MM. Guilloux, de Chalus et Hamon (nous rappelons que M. Guilloux est le maire de Caen) ; M. Rioult, directeur de la Compagnie normande de navigation à vapeur ; M. Quillier, ingénieur de la Maison Worms et Cie ; M. Darredeau, directeur de l'agence de la Maison Worms et Cie ; Mmc Darredeau, marraine du caboteur "Haut-Brion".
Rappelons que ce bâtiment devait s'appeler primitivement "Chef-de-Caux".

Au cours du déjeuner qui suivit, et qui fut servi dans les salons de l'hôtel Normandie, M. Augustin Augustin-Normand rappela quelle avait été la longue collaboration entre ses chantiers et la Compagnie normande de navigation à vapeur, à laquelle ttsit destiné primitivement le "Haut-Brion" sous le nom de "Chef-de-Caux". Il cita tous ces vieux noms encore présents à la mémoire de beaucoup d'entre nous : "Augustin-Normand", "Rapide", "Gazelle", "Hirondelle", "François-1"" et tant d'autres.
M. Marcel Legrand lui répondit en quelques mots, évoquant le souvenir du "grand patron" que fut Charles Damaye. Puis M. Canel traita des problèmes actuels du cabotage, et M. Darredeau apporta la voix de la Compagnie Worms, nouveau propriétrire du "Haut-Brion", en indiquant que ce bâtiment serait mis sur la ligne Bordeaux-Le Havre-Hambourg.

Ce sont des raisons de "volume" qui ont fait que la « Normande » a cédé sur cale son bateau à la Compagnie Worms ; le trafic d'agrumes marocains envisagé nécessite en effet des unités à plus grand volume genre "shelter-deek". Toutefois, cette décision n'implique pas que la « Normande » renonce à avoir, un jour plus ou moins proche, des navires ! Bien au contraire !... Mais ce ne sera point pour reprendre les relations à travers l'estuaire.

 

 

 

 

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