1918.08.17.Des Ateliers et Chantiers de la Seine-Maritime.A Worms Paris.Avancement des travaux

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Worms & Cie
Ateliers et Chantiers de la Seine-Maritime
Le Trait par Duclerc (Seine-inférieure)

Le Trait, 17 août 1918
Messieurs Worms & Cie
45, boulevard Haussmann à Paris

Messieurs,
Nous vous signalons que MM. Vve Hottat & Fils ont repris hier, 16 courant, les travaux de terrassements de la voie de raccordement dans la partie comprise entre l’origine et le chemin vicinal de grande communication n° 5, c’est-à-dire la partie dont nous avons pris possession à la suite des constats d’abandon du chantier et du commandement qui a suivi.
MM. Vve Hottat & Fils marquent ainsi leur intention, exprimée dans l’avant dernier paragraphe de leur lettre du 1er août, de n’abandonner aucune partie de leur entreprise pour cause d’inachèvement.
MM. Vve Hottat & Fils ont repris le travail au remblai du kil 0.400, alors que nous avons un tâcheron qui exécute le même remblai, modifié comme niveau, en partant de l’origine du raccordement.
Le représentant de MM. Vve Hottat & Fils, nous a déclaré qu’il agissait par ordre et qu’il suivit les plans et profils prévus, se déclarant prêt à modifier s’il en recevait l’ordre de nous. Comme nous ne pouvons donner cet ordre à cause de la procédure engagée, il s’ensuit que la voie de raccordement est actuellement en cours suivant deux profils différents. Le représentant de MM. Vve Hottat & Fils a ajouté qu’il pouvait poursuivre ce travail à l’aide d’ouvriers pris sur les autres chantiers, sans inconvénient pour l’ensemble des travaux, parce que l’équipe de notre tâcheron renferme 2 ouvriers venant de chez lui. C’est toujours le même argument. Notre tâcheron est l’exploitant de la carrière de M. Leroy, aidé par un chef de chantier venant de chez M. Duchereau et par quelques terrassiers recrutés sur leur demande et non pas débauchés comme MM. Vve Hottat & Fils voudraient le faire croire.
On a de plus ce matin commencé la pose de quelques chassie en bois de la scierie. Deux châssis sont posés et imprimés en première couche, sans vitrerie ; un chassie est au montage et un 4e en fabrication dans une petite menuiserie installée dans le chantier par MM. Vve Hottat & Fils.
Il vient enfin d’arriver en approvisionnement quelques chevrons en chêne.
Ces divers actes marquent, nous le répétons, une volonté qui s'affirme comme ne voulant pas accepter un renoncement aux travaux en cours, et nous ne voyons pas de solutions immédiate à recommander.
Ne pourrait-on pas s’appuyer sur le contrat pour poursuivre l'appropriation de la voie de raccordement ? Il suffirait, semble t-il, de décider, suivant les termes d’un paragraphe du marché page 5, déjà invoqué d’ailleurs pour l'exécution des massifs de fondation, portant l’utilisation de certaines parties aux fins de l'industrie des Ateliers et chantiers de construction navale n'impliqueront pas dans aucun cas une présomption de prise de possession, etc.
L'usine a besoin d’utiliser au plus vite un organe laissé en souffrance par l'entrepreneur, elle ne peut plus attendre sans compromettre des intérêts d'une manière trop grande, et elle agit pour approprier cet organe à sa fonction.
Cette thèse nous semble juste, mais en ce moment elle risquerait de conduire à un conflit.
Que faire ?
D’autre part, les aciers s'accumulent à la station de la Mailleraye, les briques y arrivent et nous manquons de moyens d'évacuation alors que la voie de raccordement faite jusqu' au chemin vicinal, nous conduirait à un lieu de dépôt nous appartenant, c'est-à-dire à la seule solution rapidement possible.
Nous n’insisteront pas par lettre, faute de temps d'abord pour aujourd’hui, car nous risquerions de ne pas recommander la meilleure méthode à suivre, mais il y a lieu d'envisager la situation dans son ensemble et de prendre une détermination après un examen fait avec le concours des compétences judiciaires dont l'avis est à recueillir.
Veuillez agréez, Messieurs, l'assurance de notre considération distinguée.

Pr Worms & Cie
Le directeur des travaux
(Signature illisible : Lanave ?)

Notre lettre a été rapidement faite après discussion avec MM. Gustave Majou et Lefrançois.

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