1906.07.21.Au Det Forenede Dampskibs-Selskab.Copenhague.Extrait

Courrier retranscrit sur une fiche manuscrite 

Le Havre, le 21 juillet 1906
Messieurs les directeurs
du Det Forenede Dampskibs-Selskab
Copenhague

Messieurs,
[...]
Nous vous savons beaucoup de gré du désir que vous exprimez de ne voir, à aucune condition, s'altérer ces relations et notamment du sentiment dans lequel vous avez décliné l'offre d'établir une ligne entre Dunkerque et Hambourg ; cette mesure aurait été, comme vous le dites fort bien, de nature à rendre douteuse notre position réciproque, et vous aviez bien pressenti que nous y songions depuis longtemps nous-mêmes. Ayant créé il y a de cela un nombre considérable d'années une ligne maritime directe entre la France et l'Allemagne par Hambourg, nous considérons comme une obligation d'étendre ce service toutes les fois qu'il nous est démontré qu'un mouvement d'affaires existe ou peut être amené entre un port français quelconque et Hambourg ; nous allons aujourd'hui relier ce port de Hambourg à Rouen et Dunkerque, et il est possible que dans l'avenir nous allions de la même façon dans d'autres ports français pour les rattacher à Hambourg au moyen d'une ligne de vapeurs.
Vous ne pouvez donc considérer en quelque façon que ce soit l'établissement de notre nouveau service comme dirigé contre vos intérêts. Si nous avons mentionné dans certaines annonces, parmi les villes d'Allemagne pour lesquelles nous délivrerons des connaissements directs au départ de Rouen et de Dunkerque (comme nous l'avons fait de tout temps au départ du Havre et de Paris) les ports allemands de la Baltique, c'est uniquement pour pouvoir répondre à l'ensemble des demandes qui nous sont faites le plus souvent par les mêmes clients, chargeurs pour l'Allemagne. Mais nous avons donné des instructions formelles à nos diverses agences pour qu'en aucun cas, il ne soit jamais fait à qui que ce soit, en vue d'enlever du trafic passant actuellement par vos lignes, une offre inférieure aux prix que vous pratiquez. Ceci est la politique que nous pouvons prouver avoir toujours suivie scrupuleusement et ouvertement à votre égard, politique pour laquelle nous nous sommes toujours contentés de vous demander la réciproque, et la seule qui nous paraisse possible entre nous, étant donné les rayons de pénétration communs à nos lignes.

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