1876.01.31.De F. Mallet et Cie.Le Havre.A M. Flornoy.Nantes
Retranscription
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Le Havre, 31 janvier 1876
Monsieur Flornoy - Armateur
Nantes
Monsieur,
Nos correspondants de Bordeaux, MM. Hypte Worms & Cie, dont la Maison de Paris est fortement intéressée dans nos steamers, nous ont dit que vous seriez comme nous disposés à protester contre les agissements de la Compagnie générale transatlantique qui malgré sa qualité de compagnie subventionnée par l'État organise un service côtier en concurrence avec d'autres lignes au petit et au grand cabotage déjà établies.
Si MM. Worms & Cie ne se sont pas mépris sur vos intentions et nous ne devons pas le supposer puisque la question vous intéresse directement, vous jugerez peut-être utile d'en écrire aux ministres de la Marine et des Finances et de soumettre votre réclamation à l'approbation de votre Chambre de commerce en lui demandant de l'appuyer auprès des ministres compétents.
Nous vous adressons par la poste dix exemplaires du "Journal du Havre" du 28 courant dans lequel vous trouverez les copies de nos lettres aux ministres et à votre Chambre de commerce ainsi que la copie du rapport adopté à une grande majorité par cette Chambre.
Nous avions soumis la question à la Chambre de commerce de Bordeaux et nous apprenons qu'elle a pris la décision suivante :
« Après longue délibération la Chambre décide d'envoyer les deux lettres de MM. F. Mallet & Cie et de MM. Hypte Worms & Cie aux ministres en les recommandant à toute leur sollicitude. »
Comme il est d'une grande importance pour le succès de notre réclamation qu'on ne puisse pas nous opposer la décision défavorable d'une Chambre de commerce, nous vous engageons à ne soumettre la question à la vôtre qu'après avoir communiqué les journaux que nous vous envoyons à plusieurs membres et avoir acquis la certitude que la majorité vous sera favorable.
Nous nous mettons à votre entière disposition pour tous les renseignements qui pourraient vous être utiles et nous espérons que vous voudrez bien nous tenir au courant de ce que vous ferez.
Le steamer "Ville de Malaga" qui a été affrété par la Compagnie générale transatlantique, doit quitter notre port pour Saint-Nazaire demain avec 10 tonneaux de marchandises.
Ce service côtier coûtera beaucoup d'argent aux actionnaires de la Compagnie générale transatlantique et le meilleur service qu'on puisse leur rendre est de le faire cesser.
Nous vous saluons, Messieurs, bien sincèrement.
Mallet