1862.04.10.A Weisweiller et Bauer.Madrid.Extrait

Origine : Copie de lettres à la presse du 7 avril 1862 au 28 avril 1862

Paris, le 10 avril 1862
Messieurs Weisweiller & Bauer - Madrid

Je prends, Messieurs, la liberté de vous entretenir des fournitures charbons que le gouvernement espagnol demande pour ses possessions des Philippines et de Cuba.
Je n'ai pas l'honneur d'être connu de vous, mais je pense paraître à vos yeux compétent dans ces sortes d'affaires en vous exposant qu'en 1859 et en 1860, j'ai fourni les charbons à la Compagnie des chemins de fer de Madrid à Saragosse et à Alicante, et que ce contrat m'est échu pour cette année courante, que je suis le fournisseur exclusif des Messageries impériales pour tous leurs services maritimes de la Méditerranée et de l'Inde, et que j'ai fait des fournitures considérables à la Marine de France, tant qu'elle a demandé des charbons anglais. Ma maison est établie depuis douze ans à Cardiff et Newcastle et sur d'autres points de l'Angleterre.
Le gouvernement espagnol demande donc aujourd'hui 50.000 tonnes de charbon. L'affaire en elle-même est déjà considérable, mais, en outre, le cahier des charges est hérissé de détails et impose des conditions si exorbitantes que cette entreprise ne peut être raisonnablement tentée que par des maisons hors ligne, comme la vôtre, et dont la force financière et la haute position peuvent aplanir des difficultés insurmontables pour les fournisseurs ordinaires.
C'est en appréciant ces conditions générales que j'ai reculé devant l'idée de me mettre sur les rangs, et que j'ai songé à vous offrir mon concours honnête et expérimenté. S'il pouvait vous convenir d'aborder une affaire de cette nature, peu de concurrents se présenteront, je le pense du moins, et les chances, en ce cas, sont belles pour obtenir un prix largement rémunérateur.
Supposant donc qu'il puisse vous convenir d'entreprendre ces fournitures, je mettrais à votre disposition mes moyens d'exécution en Angleterre et me chargerais de l'entier accomplissement des expéditions pour votre compte.
Comme le temps presse, je n'attendrai pas votre réponse à l'ouverture, que j'ai l'honneur de vous soumettre, pour vous exposer quels seraient les prix probables de revient aux deux destinations indiquées : les Philippines et Cuba.
Je désire vivement, Messieurs, que ces détails puissent être de quelque intérêt à vos yeux, et si vous vous décidez à tenter ces opérations, je serais heureux de me voir chargé de vos intérêts. Je me crois en position de les servir utilement. Je me serais rendu exprès à Madrid en vue de vous entretenir verbalement de ces fournitures mais une affaire de haute importance pour moi nécessite impérieusement ma présence à Paris.
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