1859.10.13.De Hantier Mallet et Cie.Le Havre.Original

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Monsieur H. Worms - 46, Laffitte - Paris
Courrier composté au Havre et: Le Havre à Paris le 13 octobre 1859.
Tampon : Hantier Mallet & Cie - Havre
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Papier en-tête gaufré : Hantier Mallet & Cie - Havre]

Havre, 13 octobre 1859
Monsieur H. Worms
Paris

Nous vous confirmons, Monsieur, notre lettre d'hier et venons vous informer de l'expédition aujourd'hui des deux steamers, "Lucien et "Séphora", le premier pour Saint-Pétersbourg, le second pour Hambourg.
"Séphora" était entièrement plein et le fret procuré ici s'élève à F 2.200, ce qui est gentil.
Quant à "Lucien", il nous est resté environ 60 tonneaux de vide à bord. Malgré cela, nous avons pu lui procurer ici environ F 14.000 de fret qui, joints à F 22.000 fret de Bordeaux, lui forment une sortie de F 36.000 environ. Nous aurions besoin de faire un bon fret de retour : mais cela est difficile.
Nous avons une lettre d'Alexeyeff, qui ne nous dit rien de bien précis sur les frets de retour. Il nous dit seulement qu'au moment où il a appris l'accident arrivé à "Blanche", il était sur le point de conclure pour ce bateau pour un retour sur l'Angleterre, mais il ne nous indique pas les conditions.
Nous ne pourrons expédier "Gabrielle" pour Bordeaux qu'après-demain.
Nous vous avons envoyé la copie de notre lettre à M. Grandchamp pour les instructions et l'autorisation données à Messieurs [Fiedler] de payer les frais de sauvetage pour "Blanche" en se remboursant sur nous du montant de ses débours. Aujourd'hui, nous avons reçu de [Fiedler] la dépêche suivante :
« Morel veut payer par l'agent d'assureurs tous les frais sur lettre de [grosse] ». Vous savez que ce Morel est la personne envoyée sur les lieux par les assureurs de Paris. Nous n'avons qu'à les laisser agir comme ils l'entendent puisque cela les regarde et nous avons répondu à Fiedler par le télégramme suivant : « Laissez Morel faire un emprunt à la [grosse] puisqu'il représente les assureurs. Nous ne pouvons nous y opposer ! »
Nous vous remettons sous ce pli deux traites : l'une de F 10.000, l'autre de F 2.000, fournie par Alexeyeff sur M. A. de [Waru] à Paris, payables à 3 mois du 7 courant. Veuillez les faire présenter à l'acceptation et nous les retourner ensuite.
Nous vous saluons, Monsieur, sincèrement.

Hantier Mallet et Cie

Du moment où nous avons offert de payer pour "Blanche", l'honneur est sauf. Et, après tout, la lettre de [grosse] va sauver à Grandchamp un débours de 30 à 40.000 F, peut-être, qui resteraient longtemps à rentrer.
Nous avions arrêté ferme pour "Lucien" pour Copenhague 26 [tonneaux plumes] à 70 F et 15%. Ces jours derniers on est venu nous dire qu'on avait contre-ordre d'expédier à Copenhague mais qu'on pourrait nous les donner pour Hambourg ; nous étions en droit d'exiger demi-fret mais nous n'avons pas voulu le faire. Seulement nous avons exigé pour Hambourg 20 F et 15%, ce que nous avons obtenu vu la circonstance ci-dessus alors que toutes les autres marchandises sont à 13 et 15 F maximum. Dans ces circonstances nous pensons que vous n'aurez pas d'objection à ce que "Séphora" bonifie à "Lucien" 5 F et 15% sur ces 26 tonneaux ; en abandonnant notre demi fret, "Lucien" a perdu 35 F et 15%. Maintenant, pour le temps que "Séphora" doit rester à Hambourg, voici ce que nous disons à Cellier & Parran, sauf avis contraire : leur disons-nous de vous ou de Schacher, vous pouvez garder "Séphora" jusqu'à mardi 25 courant si vous ne pouvez le remplir avant.
Maintenant voici comment nous raisonnons : la "Dordogne" de Barbey désarmant, nous nous trouvions seuls en charge du 1 au 6 novembre, ce qui nous permettait de donner un bon fret à "Séphora" pour Bordeaux. De plus, la marchandise est rare à Hambourg, (le "Paris" est revenu avec 40 tonneaux) et si "Séphora" revient promptement, vous ferez un mauvais retour et vous vous trouverez en concurrence avec Barbey.
Nous vous saluons à la hâte.

Hantier Mallet et Cie

Havre, 13 octobre 1859


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