1859.09.01.A Arthur Pring - Hte Worms Newcastle

Origine : Copies de lettres à la presse n°136 - du 27 août 1859 au 16 septembre 1859

Paris, le 1er septembre 1859
Note pour Monsieur Arthur Pring à Newcastle

Je remets une lettre d'introduction auprès de vous à M. Mercier, directeur de la Compagnie des mines à Huelva.
Cette Compagnie a éprouvé bien des mécomptes dans les consignations qu'elle a faites depuis deux ou trois ans à Newcastle, de ses minerais de cuivre, et le but du voyage de M. Mercier est principalement d'étudier sur les lieux les moyens de remédier aux erreurs ou aux abus qui ont pu se produire.
Vous devrez, en tout ce qui vous sera possible, aider Monsieur Mercier dans ses investigations et lui procurer tous les renseignements qu'il recherche.
J'ignore comment se pratiquent sur votre place la livraison et l'évaluation de ces minerais, mais il est évident pour moi que, si ces opérations ne sont pas entourées de certaines précautions, l'expéditeur reste à la merci de l'industriel qui travaille ces minerais.
En effet, ils se composent de cuivre, de soufre et aussi de matières sans valeur. Or, si rien ne constate, avant la mise en oeuvre, les proportions relatives de ces matières composant le tout, l'industriel peut détourner certaines quantités de cuivre et augmenter considérablement, dans le rendement qu'il accusera, la quantité des matières sans valeur, réduisant d'autant les quantités de soufre réellement extraites par lui du tout.
Il me semble donc facile de n'allouer à un chargement de minerai qu'un rendement ou valeur, bien inférieur à la réalité. Je ne dis pas que les choses se soient passées ainsi, mais le danger d'abus existe certainement, et M. Mercier s'occupe avec vous de cette question très importante. Vous aurez à examiner avec lui les moyens qu'offre votre place de prévenir ce danger. Je sais que partout où l'on reçoit des minerais ou des matières telles que salpêtres de l'Inde ou des mers du sud, mélangés de matières étrangères ou impures, on procède, au débarquement même de la marchandise à une levée d'échantillons partiels qui, réunis avec soin, et ensuite mélangés ensemble, représentent d'une manière assez exacte l'ensemble ou la commune du chargement.
Cette commune est soumise à des experts compétents et assermentés qui déclarent que le chargement contient telles ou telles proportions de telles ou telles matières, et cette déclaration fait foi entre les parties.
J'ignore si, sur le minerai en question, il est possible de procéder ainsi, et si d'ailleurs vos usages le permettraient. Je me borne donc à vous indiquer ce que je sais comme généralisé, et vous aurez à examiner avec M. Mercier ce qui serait le mieux à faire dans l'intérêt de la Compagnie qu'il représente.

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