1849.07.07.A M. Chapman.Dieppe.Extrait

Origine : Copie de lettres à la presse n°6 - du 3 avril 1849 au 14 juillet 1849 - page 61

Paris, le 7 juillet 1849
Monsieur Chapman à Dieppe,

Maintenant, Monsieur, jusqu'ici, je crois ne pas avoir joui auprès de vous des mêmes avantages dont vous faites jouir certains de vos clients qui sont mes concurrents. Ainsi, vous établissez des remises sur vos commissions dont je n'ai jamais profité. Ainsi, encore, alors que mon agent vous invite à fréter pour moi à des bonnes conditions certains navires qui viennent dans le port de Dieppe, je ne suis jamais assez heureux pour que vous m'obteniez de tels affrètements tandis que vous en obtenez pour les autres - pourquoi ces préférences ? Franchement je ne me les explique pas.
Et en effet, jetez, Monsieur, un coup d'oeil en arrière, qui le premier à ouvert aux charbons la voie de Dieppe pour venir sur Rouen ? C'est moi. Qui est le plus disposé à maintenir ses relations au port de Dieppe au détriment du port de Rouen ? C'est moi. Qui, au contraire, travaille à maintenir les relations de Rouen au détriment de la voie de Dieppe ? Ce sont mes concurrents.
Comment donc se fait-il qu'étant l'ami de la voie de Dieppe où se trouvent vos intérêts, vous me traitiez plus mal que ceux qui sont les ennemis de cette voie et par conséquent, les ennemis de nos intérêts ? C'est vraiment un manque de logique.
D'un autre coté, si au début de nos relations, mon affaire charbons présentait peu de mouvement, vous devez vous apercevoir qu'elle se développe singulièrement, bien que je sois encore tout nouveau sur le marché. Or, si déjà je reçois autant et peut-être plus qu'aucun de vos autres clients, tenez comme certain que sous peu je serai le plus fort de vos clients - mais j'ai pour principe en affaires une chose : c'est d'être traité par mes correspondants aux conditions les plus avantageuses. Pour rien au monde je ne voudrais chez qui que ce soit me voir reléguer au deuxième rang.
En conséquence de ce qui précède, je viens vous demander de me dire bien franchement s'il vous convient ou non de me faire jouir tant pour le passé que pour l'avenir des avantages que vous avez fait à d'autres, et pour le règlement des navires antérieurs je m'en rapporterai à votre parole ; et si sérieusement vous voulez travailler dans mes intérêts, soit comme affrètements soit pour toute autre chose.
En attendant votre réponse, veuillez recevoir, Monsieur, l'assurance de ma parfaite considération.

Hypte Worms

Retour aux archives de 1849