1846.00.00.Recueil des informations de janvier à décembre

Ce recueil recense chronologiquement les données collectées sur l'année citée en référence. Il reprend notamment un important travail d'analyse effectué par la Maison Worms dans les chronos de correspondance – préalablement à la rédaction du livre Un Centenaire - 1848-1948 - Worms & Cie –, et plus particulièrement, en ce qui concerne l'année 1846, dans deux copies de lettres :

  • l'un portant le n°1 – daté du 19 mai 1846 au 17 mars 1847 ;
  • l'autre daté du 9 juillet 1846 au 31 octobre 1847.

Dans le cadre de cette étude, la correspondance sélectionnée pour son intérêt historique a été résumée ou reproduite en intégralité ou partiellement sur des fiches manuscrites, qui se comptent par centaines. Les lettres les plus significatives ont été dactylographiées. (Ces copies sont consultables à partir de ce fichier en cliquant sur leur intitulé – en bleu + soulignement.) Ces sources ont en outre été synthétisées et commentées dans les notes suivantes :

  • l'une est datée du 20 janvier 1938 et intitulée "Historique (dépouillement des copies de lettres)",
  • et l'autre est non datée, classée en 1948 est intitulée "Origines de la Maison Worms & Cie (septembre 1842-décembre 1851)", dans laquelle ont été collationnés les renseignements provenant notamment d'un "cahier allant du 28 septembre 1842 jusqu'au 14 juin 1846, sur lequel [étaient] reproduites, à la main, sans signature, des lettres se rapportant à différentes affaires qui semblent avoir été traitées par Hypolite Worms, pour son compte personnel". Ce cahier, dont une reproduction figure en page 13 de livre Un Centenaire - 1848-1948 - Worms & Cie, n'a pu être retrouvé dans les archives.

A ce corpus sont joints des extraits de documents originaux conservés par la Maison et des renseignements provenant notamment :

  • des services administratifs : état civil, tribunaux de commerce...
  • des annuaires et études notariales...
  •  de la presse, des revues et ouvrages d'histoire...

 

Inventaire chronologique des archives numérisées
et des renseignements ou extraits collectés dans les copies de lettres et les dossiers

 

NB : La lettre "P", suivie d'un nombre, désigne le folio du copie de lettres où l'extrait se situe.

24 février 1846
Vente par Mme Marie Garnier, veuve de M. Rosset, à Mme Julie Worms, veuve de Charles Bing, en son vivant avoué à Metz, d'un établissement de bains, situé rue Vivienne, n°15. Sur la fiche manuscrite d'où est extraite cette information, il est indiqué que, dans un dossier intitulé "Établissement de bains", se trouvaient des mémoires d'entrepreneurs, établis au nom de M. Worms, pour des travaux faits en 1848, dans lesdits bains. Ce dossier n'a pu être retrouvé. Toutefois, sur le bordereau des contributions directes, daté du 23 avril 1852 et sur le rappel du 23 mai 1852, Hypolite Worms est effectivement imposé en tant que maître de bains publics.

19 mai 1846
P.478. A M. Delahaute, chef de la division d'exploitation du Chemin de fer d'Orléans : [Premier courrier reproduit au copie de lettres à la presse n°1.] Il concerne des transports effectués en avril par la Compagnie pour le compte d'Hypolite Worms, facturés, à tort, à la Société plâtrière [des carrières du centre]. « Vous savez que la cession qui m'a été faite par la Société plâtrière est acceptée par vous... C'est avec moi que vous traitez et non plus avec [cette société]. »
[Extrait d'une note classée en 1948 et intitulée "Origines de la Maison Worms (1842-1851)".] « Par la première lettre reproduite au copie de lettres [cf. infra], on apprend qu'il [Hypolite Worms] venait d'acheter à une entreprise dénommée Société plâtrière des carrières du centre, exploitant vraisemblablement les buttes sur lesquelles le Second Empire fit aménager le parc des Buttes Chaumont[1], tous les produits à distribuer sur la ligne (de chemin de fer) de Paris à Bordeaux. La cession qui lui avait été faite comportait également celle d'un marché passé entre cette Société plâtrière et le Chemin de fer d'Orléans[2]. H. Worms fit aussitôt des propositions à cette compagnie en vue d'un nouveau contrat pour 15.000 tonnes pour Orléans et les au-delà. »

Pendant un peu plus de deux ans, les copies de lettres seront presque exclusivement consacrés à la fabrication et au commerce du plâtre, auxquels Hypolite Worms s'intéressait, semble-t-il, déjà auparavant, sous une forme qu'il n'est cependant pas possible de préciser[3]. Les lettres, datant de cette période, sont signées "P.Hte Worms" soit par M. Dauriac, soit par J. Cruzel, rarement par Hypolite Worms. Quelques-unes sont adressées à ce dernier, 46, rue Laffitte, Paris, chez qui l'affaire plâtre possédait un compte[4].

23 mai 1846
P.476. Aux membres du conseil d'administration du Chemin de fer de Paris à Bordeaux : Proposition de traiter, pendant trois ans, au nom d'Hypolite Worms, le transport de 10.000 tonnes, par an, de plâtre fabriqué ou en pierre, devant s'échelonner sur la ligne d'Orléans à Tours. Semblable traité est proposé par M. Worms à la Compagnie d'Orléans[5].
[Extrait d'une note classée en 1948 et intitulée "Origines de la Maison Worms (1842-1851)".] « [H. Worms] entreprit des démarches pour obtenir l'autorisation d'organiser des dépôts dans les gares importantes, de manière à avoir à pied d'oeuvre un stock suffisant pour faire face aux commandes aux moments d'affluence, sans avoir à compter avec l'encombrement et les retards des chemins de fer. »

9 juin 1846
P.469. A M. Ban[er], directeur du Chemin de fer de Paris à Orléans : Suite à la proposition présentée par [Bonnet] Cruzel & Cie, au nom d'Hypolite Worms, la Compagnie donne son accord pour le transport de 15.000 tonnes de plâtre vers Orléans et les au-delà. Exécution du marché subordonnée à l'accord du Chemin de fer de Bordeaux.

30 juin 1846
P.460. A M. Delahaute, chef de la division d'exploitation du Chemin de fer d'Orléans : « J'ai reçu les deux lettres que vous avez écrites le 26 courant l'une à mon adresse, et l'autre à l'adresse du gérant de la Société plâtrière des Carrières du Centre... Votre deuxième lettre renferme le compte de mes transports pendant le mois de mai. » la Société plâtrière des carrières du centre exploitait près de la rue de Crimée le massif des buttes sur lequel le Second empire a fait aménager le parc des Buttes-Chaumont. Il semble que M. Worms ait acheté tout ou au moins partie de la production de cette carrière pour être distribuée sur la ligne Bordeaux-Paris. [Voir lettre à M. Chabrol du 29 septembre 1848.]

9 juillet 1846
De Hte Dauriac, à M. Siroux, Orléans : Sur une livraison de 300 sacs de plâtre au lieu de 400 et la réexpédition des sacs vides ; « seul moyen de ne pas vous trouver au dépourvu de plâtre, car comme je vous l'ai observé, le manque de sacs vides me prive de vous fournir des plâtres. »

27 juillet 1846
[Extrait d'un mémorandum, non daté, adressé par Hypolite Worms au Tribunal de commerce de Paris et classé en février 1851, ainsi que d'un article de Roger Mennevée, intitulé "La Banque Worms - Histoire générale - M. Hypolite Worms (1er du nom)", paru dans Les Documents de l'agence indépendante d'informations internationales en février 1948.] « M. Worms conçut avec certaines de ces sociétés de chemins de fer des contrats lui assurant un traitement préférentiel, dont le plus typique est peut-être celui du 27 juillet 1846 intervenu avec la Compagnie du chemin de fer de Paris à Orléans, par lequel M. Worms s'obligeait à faire transporter un minimum de 15.000 tonnes de plâtre - en moellons ou en sacs - par an, de la gare d'Ivry à la gare d'Orléans, mais en exigeant un prix réduit de 7 F nets par tonne kilométrique et étant entendu qu'il pourrait résilier le contrat - conclu pour 5 ans, du 1er juillet 1846 au 30 juin 1849 - si les circonstances amenaient la compagnie a baissé les tarifs ordinaires au-dessous de 12 F 50 pour les plâtres en poudre et de 10 F 50 pour les plâtres en pierre. »

7-8 août 1846
A M. Siroux, gare du chemin de fer Orléans : Au sujet des réclamations de celui-ci. C'est M. Cruzel, dont le nom est mentionné pour la première fois, qui réglera le problème et verra M. Siroux à ce sujet.

10 septembre 1846
P.343. A M. Sébastien, Orléans : Commerce de plâtre, organisation de l'infrastructure commerciale dans la vallée de la Loire : Orléans, Blois, Amboise, Tours.

27 septembre 1846
A M. Bazile, Rouen : Hypolite Worms va s'occuper de faire prendre au nom de ce Monsieur un brevet pour la Prusse et les états qui relèvent de ce royaume, concernant le nouveau système de chauffage pour les usines pour la fabrication du coke. Rémunération en pourcentage du prix que l'on pourra trouver dans la vente du brevet pour lesdits états, sous réserve qu'avant de traiter la vente H. Worms lui fera connaître le prix offert.

10 octobre 1846
P.292. A M. Monier, La Villette : Suite à une demande de réparation émanant de MM. Monsnergue Iselin & Hue de Blois pour le préjudice causé par un manque d'approvisionnement en plâtre, Hypolite Worms écrit à Monier : « La demande de mes clients est parfaitement fondée, puisque depuis plus de quinze jours que vous ne me fournissez pas de plâtre, je les en laisse manquer, je n'ai rien à leur répondre si ce n'est que j'acquiesce en principe à leur demande de dommages intérêts sauf à les leur régler plus tard, après nous en être entendu... Prenez note Monsieur, ajoute-t-il, que j'entends être relevé par vous des dommages auxquels je serai condamné vis-à-vis de MM. Monsnergue Iselin et Hue, parce qu'en définitive si je les ai laissés manquer de plâtres, c'est que vous ne m'en avez pas fourni malgré mes demandes réitérées. »
A Édouard Monsnergue, Blois : « Comme la Compagnie de Bordeaux ne peut pas encore m'assigner à Tours un emplacement définitif, elle a consenti à m'autoriser à construire un dépôt provisoire attenant à la gare des marchandises. »

21 octobre 1846
De Hte Dauriac, gare d'Ivry, à M. Poisson, Beaugency : Livraison par le Chemin de fer de Bordeaux de 200 sacs de plâtre à l'attention de ce client. Hte Dauriac signe au nom de Hte Worms, qui le qualifie d'agent, une abondante correspondance.

14 décembre 1846
A M. d'Artenne, Paris : Demande au ministère de la Guerre d'une concession d'une mine de plomb dans la province de Constantine, cercle de Ghelma.

Fin 1846
De Roger Mennevée : [Extrait de l'article intitulé "La Banque Worms - Histoire générale - M. Hypolite Worms (1er du nom)", paru dans Les Documents de l'agence indépendante d'informations internationales en février 1948.] « A la fin de la même année [1846], M. Worms concluait un contrat avec la Compagnie du chemin de fer d'Orléans à Bordeaux, pour un minimum de 10.000 tonnes [de plâtre] à transporter d'Orléans à Tours, au prix de 5 centimes ¼ la tonne kilométrique. »

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Informations recueillies dans l'Almanach Bottin de 1846

  • Adresses de Paris
    Goudchaux (les Fils de Garçon-Jacob), banquiers, Provence, 41
    Goudchaux (Michel), Provence, 41
    Worms (Hyppolite), Laffitte, 46
  • Banquiers
    Goudchaux (les Fils de Garçon-Jacob), rue de Provence, 41, et à Nancy

 

[1] - Anciennement les Buttes-Chaumont (Mont-Chauve) s'appelaient Buttes de Saint-Chaumont, monticules calcaires de craie et de gypse qui donnèrent lieu à l'exploitation de trois carrières de plâtre, dont deux à ciel ouvert. L'une de ces dernières se nommait carrière de Saint-Chaumont et sa production était traitée par la fabrique de plâtre de Hypolite Worms. Sur les Buttes-Chaumont, voir : le Guide du Promeneur, M.L.D., ancien magistrat, 1867 ; le Parc des Buttes-Chaumont, L'Illustration, 18 mai 1867 ; Évocation du vieux Paris : le Village de Belleville, J. Hillairet.
[2]- Ouvert à l'exploitation le 5 mai 1843 (de Juvisy à Orléans).
[3]- Il est d'ailleurs à remarquer qu'en dehors des copies de lettres et d'un très petit nombre de lettres de J. Cruzel, on ne trouve aux archives aucune lettre de correspondants d'H. Worms relative au commerce du plâtre. Il en résulte des lacunes et une grande difficulté pour expliquer certains points. H. Worms laissait à sa clientèle la liberté de lui adresser sa correspondance soit 46, rue Laffitte, soit chez MM. Bonnet, Cruzel & Cie, 7, rue Neuve de la Fidélité ou des Soeurs de la Fidélité.
[4] - La région parisienne, dont les gisements considérables de pierre à plâtre sont exploités depuis fort longtemps, produit à elle seule les trois quarts du plâtre fabriqué en France. Le plâtre de Paris fait, en 1846, l'objet d'un commerce très important. L'exploitation des carrières de Montmartre, Belleville, Ménilmontant, Clamart, Argenteuil, etc., a pris une grande extension au fur et mesure de l'agrandissement de Paris, de l'amélioration des routes et du développement des voies navigables. H. Worms s'efforça de mettre à profit la création des chemins de fer pour donner à ce commerce un développement encore plus important.
[5] - Ouverte le 2 avril 1846.

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