1944.10.01.De Hypolite Worms.Fresnes.Original

Original 

1er octobre 1944

Merci pour la note qui m'a fait grand plaisir. Ce qui m'inquiète toutefois c'est de lire que Lepercq et René M. sont susceptibles d'abandonner leurs postes actuels, ce qui ne facilitera pas les choses pour Gabriel et moi.
Me référant à l'impression de Raymond au sujet des banques juives, je dois vous dire qu'Albertini, le directeur de Cabinet de Marcel Déat, qui est en cellule avec moi, m'a dit qu'il avait entendu dire (car il n'est arrêté que depuis 5 jours) que c'était la banque Lazard qui avait été l'inspiratrice de mon arrestation. Je l'ai dit à Lénard ; je ne sais pas s'il vous l'a répété.
Si on a fait la note que j'avais demandée pour justifier la Maison des accusations portées contre elle, j'aimerais bien la voir. Je persiste à penser qu'elle serait très utile pour distribution à ceux qui pourraient s'en servir pour nous défendre et pour réformer le jugement de ceux qui nous attaquent, [Murphy] parmi tant d'autres. [Jahan] est ici mais je ne le vois jamais parce que sa cellule est assez éloignée de la mienne et nous n'avons donc pas l'occasion de nous rencontrer à la promenade. Le seul ami que je rencontre est François L. qui est à 2 cellules de moi et que je rencontre à la promenade ou lorsque Lénard nous fait appeler.
Il faudrait peut-être que Robert explique à [Andreze] l'histoire de nos tractations avec [Moller], et que René M. les connaisse éventuellement pour le cas où Moller ayant envoyé un télégramme d'acceptation qui ne nous est jamais parvenu, l'affaire ait une suite. Est-ce que [Coureaud] qui a le dossier en mains, est toujours à la M.M. ? Savez-vous si René M. va respecter la charte-partie et son article II ?
Y a-t-il eu des arrestations importantes dans les milieux commerciaux, industriels ou bancaires ? Peut-être pourriez-vous demander à [Pouvileviez] si on peut communiquer avec lui, ce que devient le Cap Ferrat, si la population est rentrée et si on ne peut pas faire quelque chose pour protéger ma propriété contre le pillage et la destruction complète en chargeant quelque voisin, jardinier ou gardien de s'en occuper. Amitiés.

HW


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