1944.00.De (Robert Labbé).A (Hypolite Worms).Fresnes.Note (non datée) 05

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NB : Note non datée, sans émetteur ni destinataire, attribuée à Robert Labbé ; réponse aux questions posées à celui-ci par Hypolite Worms dans sa note du 18 novembre 1944, et donc classée après cette date.

Rien de particulier à signaler sur le plan Chantiers. Bon état d'esprit. Travaux de reconstruction amorcés. Nous avons reçu ordre de continuer les trois petits cargos dont nous sommes chef de file. L'on va remettre à l'étude, dans les jours à venir, le plan de démarrage. Les deux CGA y sont d'ores et déjà inclus.
Quant aux charbons, néant. Aux dernières nouvelles, les Américains nous ont demandé d'être chef de file pour des manutentions de charbons.
Le Havre et Rouen en pleine prospérité. Dans le courant de décembre, ligne Alger-Sète avec "Le-Trait", "Margaux", "Normanville" plus "Espiguette". J'envoie en permanence chez Nicoulet la quasi-totalité de l'échelon DSM de Marseille ; Bouteloup est encore à Marseille pour quelque temps en vue de suivre le renflouement du "Château-Larose". L'administration est impossible, mais je compte triompher de son inertie.
Nombreuses visites officielles cette semaine. Chez Anduze pour parler des équipages et chez le ministre pour une prise de contact générale. Excellente impression réciproque. Apaisement formel sur la nationalisation. Désir de voir prospérer l'armement libre. Acceptation sans enthousiasme du 10% lignes régulières et du 20% navires perdus. Désir de voir l'article 11 s'intégrer dans un plan général de reconstruction de la flotte. Accord pour que les armateurs aillent en délégation officielle à Londres en janvier voir leurs collègues. Je dois en être. Liaison toujours étroite avec Francis F. qui désire que nous poursuivions ensemble l'étude de la reconstruction sur le plan armement libre.
Les armateurs vont faire des propositions pour la gérance des 50 Liberty. Nous allons examiner les conditions de leur gérance. Je compte être candidat pour toutes nos compagnies.
Par le canal Potocki, amorce de reprise de conversations avec Cockerill, mais il faut qu'ils viennent à Paris.
Reçu hier un télégramme de Möller faisant suite à un précédent non arrivé. Semblent entièrement d'accord sur le contrat proposé sous réserve de la clause d'annulation si le premier bateau n'est pas commencé le 31 mars 1946. J'attends le télégramme manquant pour en parler à Coureau, mais j'estime qu'il n'y a pas là une objection insurmontable, on pourra certainement jeter du lest.
Bien noté vos idées pour Grédy. J'étais de mon côté arrivé à des conclusions à peu près analogues à la suite d'entretiens très cordiaux avec de Benoist. La pilule sera peut être amère pour l'intéressé, mais les compensations faciles à trouver et le nouveau travail intéressant. Je pense d'ailleurs, étant donné les résultats de Port-Saïd et les difficultés que nous aurons certainement à les rapatrier, que nous pourrions peut-être remployer une partie appréciable sur place en montant avec des Égyptiens et des Grecs de Londres certaines lignes de cabotage en Méditerranée orientale, avec affaires d'acconage en Palestine, Turquie, Grèce, Italie du sud. Qu'en dites-vous ?
Vu ce matin Pierre L. D. à propos SFTP. Accueil réfrigérant, détendu ultérieurement sur un plan personnel.
Bien noté les observations en ce qui concerne la note Blocus. L'opinion des avocats est fort intéressante, mais il faut tenir compte également de l'esprit de la boutique. Il faut user de tous les moyens pour éviter l'intrusion de l'homme d'Alger et cette tâche est pleine d'embûches.


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