1944.00.De Hypolite Worms.Fresnes.A Raymond Meynial et Robert Labbé.Original 01 (non daté)

Copie

Le PDF est consultable à la fin du texte.

NB : Notes non datées, classées au 21 octobre 1944, dans la mesure où Hypolite Worms y complète les observations qu'il a apportées à cette date à la note de Robert Labbé et y développe ses préoccupations du moment.

Pour R. Labbé - R. Meynial

Je suis en principe d'accord avec la suggestion que j'ai trouvée dans la note de Robert au sujet du rachat éventuel de part de commandite de Raymond L. par ses 2 frères, mais ce n'est certainement pas maintenant qu'il faut le faire. J'estime qu'il faudra attendre la fin de la guerre. En effet nous ne pourrons mener à bien l'opération qu'après nous être mis d'accord avec les solicitors ou tuteurs des enfants de Raymond L., et autant que possible à l'amiable, ce qui me paraît difficile à l'heure actuelle. Faire jouer purement et simplement les clauses de nos statuts maintenant serait une erreur car étant donné la situation de notre pays, les représentants des héritiers (qui sont étrangers) pourraient, s'ils voulaient contester l'opération, nous accuser de l'avoir faite en période suspecte.
Il n'y a du reste pas d'urgence. La seule chose à vérifier c'est de voir si la procuration que Raymond L. avait donnée à son frère Michel reste valable du fait de son décès.
Havraise
L'attribution du bateau danois en gérance sur Madagascar aux Chargeurs est en effet une chose curieuse. Je pense qu'A. F. a peur de son ombre, c'est pourquoi il n'a pas osé la donner à la Havraise, mais, en même temps, il n'a pas voulu la donner aux M.M. ; aussi il a trouvé cette solution bâtarde.

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Avez-vous eu des nouvelles directes de nos succursales anglaises, de Burness ou de Samuel ? Ne serait-ce que par cartes postales ouvertes ? Je sais que ma femme en a eu une de Thompson disant qu'il allait bien.
Et d'Amérique ! Savez-vous si Georges D. va venir bientôt ?

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Combien la mission de Révoil va-t-elle durer de temps ? Vous lui ferez faire un rapport pour m'en envoyer copie.

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Il sera bon que Raymond, dans quelques jours, aille voir [Jahan]. Les amitiés qu'on fait en prison sont solides et je suis sûr que nos liens avec la banque de P. [...] seront très intimes dans l'avenir. Ce n'est pas seulement Jahan qui a été mis en liberté provisoire mais les trois autres aussi.

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Notre client, Gosselin (de [Frozet Gosselin] ?) est ici.

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On ne m'a jamais dit quelles modifications avaient été apportées à notre acte de société avec le pouvoir que j'avais signé au commissariat de police en faveur de Robert, modifications rendues nécessaires par le fait de votre entrée à tous deux comme associés. Voulez-vous avoir l'obligeance de m'envoyer une note me donnant quelques précisions, en particulier sur les transferts de parts de capital ou de pourcentages de gérance, et sur les autres articles importants qui ont pu être modifiés.
Je crois qu'il serait désirable que vous fassiez une petite note très courte mais très nette et très précise pour indiquer les raisons de mon arrestation et de mon inculpation, l'inanité des reproches faits à la Maison : commerce avec l'ennemi, construction du sous-marin, relations avec la Commerzbank ; cette note conclurait en prouvant que la Maison W est de toutes les affaires françaises - comme banquiers aussi bien que comme industriels - celle qui a le moins travaillé avec les Allemands et ce qu'elle a fait l'a été sur les ordres du gouvernement. Développer en particulier en détail l'histoire des sous-marins qui est le point principal d'inculpation et celui qui a été le plus radiodiffusé et publié dans les journaux. Copie de cette note pourrait être remise à ceux de nos amis qui viennent de l'étranger ou qui y vont aussi bien, à Georges Doriot ou Dick de la [Roquère], qui s'en serviront à toutes fins utiles en Angleterre ou en Amérique qu'à Bucquet pour Alger ou qu'à Grédy s'il peut aller à Londres d'abord, en Égypte ensuite. Elle serait remise aussi à nos directeurs de province pour leur donner des éléments leur permettant de défendre la Maison vis-à-vis soit des Français, soit des étrangers qu'ils peuvent rencontrer, ceci afin de retourner l'opinion et de rendre à la Maison sa virginité dans les pays anglo-saxons. Or je précise que c'est l'affaire des sous-marins qui est à la base de toute l'animosité des Anglais à notre égard. Il est du reste assez vraisemblable que les Anglais doivent se figurer que ce n'est pas un mais 10 sous-marins que nous avons construits pour les Allemands. Il faudrait, après l'avoir établie, soumettre cette note à Me Lénard.

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