1939.12.11.De Joseph Denis.Paris.A Hypolite Worms.Londres

Copie de note

Le PDF est consultable à la fin du texte. 

Paris, le 11 décembre 1939

Note pour Monsieur H. Worms

Assurances. J'étais allé voir M. Henry, chef adjoint du Cabinet, pour le prier d'attirer l'attention du Ministre sur la situation suivante :
La date du 31 décembre coïncide avec l'échéance d'un grand nombre de polices d'assurances risques maritimes.
C'est le cas, en particulier, des flottes de Nochap et de Worms, pour lesquelles nous avons demandé, à plusieurs reprises, une augmentation de la valeur agréée.
J'ai rappelé Ies démarches que j'avais faites auprès de M. Bijard ; les lettres que les deux sociétés ont adressées ; la conversation que M. H. Worms avait eue avec M. A. Rio et j'attirai l'attention de M. Henry sur la nécessité de prendre une décision immédiate pour les raisons suivantes :
- Si nous renouvelons nos polices, sans toucher aux valeurs agréées, nous arriverons à une prime qui sera comprise entre celle que nous payons et 3/2 de celle-ci, d'après ce que nous savons du marché.
Une fois que cette prime sera acceptée, elle sera immuable même si, en janvier et février, le Ministre accorde l'augmentation de valeur demandée actuellement.
Au contraire, si nous pouvions nous présenter sur le marché avec une valeur accrue, il est certain que nous obtiendrions une contraction de la prime et, étant donné le nombre de flottes qui sont dans notre cas, ce serait une économie considérable pour l'État.
Je fus renvoyé à M. Delsiriès et je recommençai mon exposé qui d'ailleurs tourna à une véritable consultation sur les possibilités, pour l'État, d'assurer désormais tous les risques
maritimes des navires qui sont affrétés par lui.
J'ai combattu cette politique comme j'ai cru devoir le faire, en montrant les dangers que courait l'administration si elle partait sans y être de longue date préparée.
Depuis ce moment, nous avons su que le ministre des Finances avait écrit au ministre de la Marine marchande pour le prier d'examiner ce projet et Tout Paris l'ayant appelé dans la soirée de vendredi et dans la matinée de samedi, il y a eu une certaine effervescence chez les courtiers et assureurs maritimes, qui s'est traduite par des réunions sans nombre au Comité des assureurs, à la Marine marchande, à la Chambre syndicale des courtiers, etc.
Marchegay lui-même prend position au nom du Comité central des armateurs, estimant que notre corporation n'a rien à gagner de cette étatisation des assurances maritimes.
Je sais par l'intéressé lui-même, avec qui j'ai eu une conversation, que M. Macé, dans le but de limiter les dégâts avait proposé la solution suivante :
- Création d'un consortium composé par des assureurs et des fonctionnaires. Ce consortium serait obligatoirement l'apériteur de toutes les flottes en cause ; les risques seraient placés par lui, en commençant par les Compagnies françaises, qui n'auraient pas le droit de se réassurer à l'étranger individuellement ; par l'État et le surplus serait placé directement à Londres, par le Consortium.

P. Pon W. & C.
Le Secrétaire gal
Signé : Denis


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