1932.02.02.De la Compagnie générale transatlantique.Paris.A M. Guillet

Copie de lettre

Le PDF est consultable à la fin du texte.

Cher Monsieur Guillet,
J'ai demandé hier, à M. Lachesnez, de préparer un projet d'accord entrant dans les détails en ce qui concerne la convention dont nous avons envisagé les principales clauses lors de votre passage à Paris, la semaine dernière. Je pense vous envoyer ce projet demain.
Je désire attirer votre attention plus longuement que je ne l'ai fait lorsque nous nous sommes rencontrés, sur deux points très importants et qu'il y a lieu de préciser au moment de nos accords. C'est, en effet, je crois, une mauvaise méthode de laisser en suspens certaines questions qui peuvent être réglées dès à présent, pour en envisager le règlement ultérieur ; mieux vaut tout terminer pour éviter les discussions et les malentendus.
Ces deux points portent sur l'accord possible avec Schiaffino, et par conséquent avec la Maison Worms qui est, vous le savez, le représentant de Schiaffino en France, d'autre part sur votre représentation à Bordeaux.
Sur le premier point, j'ai eu des conversations qui me laissent penser que nous ne pouvons pas, sans péril, vous passer nos affaires d'Algérie sans avoir au préalable, un accord en bonne et due forme avec Schiaffino si nous ne voulons pas avoir de surprise dans l'avenir.
Je pense que cet accord ne serait pas très difficile à conclure et que Ies bons offices de la Maison Worms nous seront acquis pour arriver à ce résultat.
En ce qui concerne la représentation à Bordeaux, j'ai insisté pour que nous la conservions pour notre ligne d'Algérie-Bordeaux, cette ligne étant pour notre agence d'une très grande importance, et vous m'avez donné satisfaction. Je vous avoue qu'à la réflexion, je crains qu'en conservant votre organisation actuelle, qui a été si vivement critiquée pour les raisons que je vous ai dites, nous allons créer, sans le vouloir, une dualité d'agences, la nôtre n'ayant que la consignation des bateaux et la vôtre s'occupant effectivement, pour votre compte, de la recherche du fret même pour l'Algérie.
Ne pensez-vous pas qu'il est indispensable que cette situation soit réglée parce que, si dans quelques mois je me trouve en face d'une réclamation de notre agence de Bordeaux, qui sera pratiquement dessaisie, je ne manquerai pas de me voir reprocher de n'avoir pas prévu une situation pourtant bien facile à envisager d'avance.
Tels sont les deux points sur lesquels je désirais attirer votre attention.
Veuillez me faire part de vos intentions car nous désirons tous deux que l'accord soit signé rapidement ; il faut donc que ces questions ne restent pas en suspens.
Croyez, cher Monsieur Guillet, à l'expression de mes sentiments bien cordialement dévoués.


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