1915.00.De la Chambre de commerce russo-française.Fascicule

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[Fascicule joint à la note du 6 juillet 1915.]
Chambre de commerce russo-française
Petrograd

Au moment même où la Russie resserrait les liens politiques qui l'unissent à la France, elle pouvait enregistrer un prodigieux essor économique, qui venait accroître encore l'importance des relations commerciales existant entre les deux pays.
L'action individuelle s'était exercée seule jusqu'alors dans les transactions. Elle en demeure assurément la base indispensable ; mais on s'est aperçu de l'utilité que présenterait un groupement qui s'attacherait à prendre en mains la cause générale, à mettre en relations ceux qui se cherchent, à coordonner des efforts isolés et à servir ainsi de lien entre les commerçants de l'une et de l'autre nation.
En effet, si le marché russe offre un champ immense à toutes les branches de l'exportation française, qui ne lui a, malheureusement, pas prêté jusqu'à présent toute l'attention qu'il mérite, les producteurs russes n'ont pas un moindre avantage à trouver en France des débouchés pour les bois, les céréales, les métaux, les huiles minérales, etc., qu'ils tirent en abondance de leur sol.
De cette communauté d'intérêts est née la Chambre de commerce russo-française de Petrograd, dont les deux gouvernements ont officiellement consacré l'existence en lui accordant des subventions annuelles.
Évitant, dès ses débuts, un écueil vers lequel se trouvent trop souvent attirées les institutions du même genre, la Chambre s'est gardée avec soin de demeurer dans le domaine de la théorie. Elle a composé son conseil des personnalités les plus eminentes parmi celles qui vivent dans la pratique des affaires ; elle crée, au fur et à mesure que le besoin s'en fait sentir, des sections dans les principaux centres de l'Empire ; elle entretient, en outre, des correspondants sur un grand nombre de points ; elle se tient en rapports constants avec les institutions publiques et les groupements locaux ; elle s'est ainsi mise à même de procurer à ses adhérents de précieux renseignements et l'appui le plus utile toutes les fois qu'ils ont recours à elle.
Le bulletin qu'elle leur adresse mensuellement, est une source de renseignements de premier ordre pour tous ceux qui sont intéressés de près ou de loin aux relations économiques de la France avec la Russie. Son annuaire est appelé à devenir le vade-mecum de quiconque, appartenant à l'un des deux pays, voudra faire des affaires avec l'autre. Les proportions dans lesquelles s'accroît chaque jour sa correspondance permettent, mieux que tout autre élément, de se rendre compte de la multiplicité de ses fonctions et des sujets sur lesquels on la consulte ; c'est par cette voie que, tantôt répondant à des questions qui lui sont posées, tantôt prenant elle-même l'initiative de suggérer l'action, elle fournit des renseignements détaillés sur les articles à importer ou à exporter ; elle indique aux uns des maisons auxquelles ils peuvent s'adresser en confiance, aux autres des représentants sur lesquels ils pourront faire fond ; elle procure des précisions sur les moyens les plus propres à faire naître des transactions ou à les développer, sur les statistiques, les tarifs douaniers, etc.
A ses services doivent être annexés sous peu un bureau de traduction pour catalogues, correspondances et travaux divers, un contentieux qui examinera les questions litigieuses et s'efforcera de leur assurer autant que possible une solution amiable ; enfin, elle prendra toutes les mesures qui lui paraîtront propres à donner satisfaction aux desiderata qui lui seront exprimés et à rendre plus intense le mouvement des échanges entre la Russie et la France.
La tâche assignée à la Chambre par ses fondateurs s'est encore précisée depuis la guerre. Parallèlement aux opérations militaires, se mène dans les pays alliés une campagne économique, dont les résultats ne doivent pas être moins désastreux pour nos adversaires. Aussi la Chambre a-t-elle mis tout en œuvre, depuis le mois d'août 1914, pour éliminer le commerce ennemi des marchés où il s'était emparé d'une place considérable et pour faire profiter le plus possible ses membres de la situation nouvelle.
C'est revenir sur une vieille formule, qui est cependant plus que jamais d'actualité, que de répéter que l'union fait la force et que nul n'a le droit de demeurer indifférent à l'intérêt général. A tous ceux qui participent à un titre quelconque aux relations commerciales franco-russes, ce principe fait un devoir de s'associer au groupement, dont le but est de rendre ces relations plus faciles et plus nombreuses.
Ce devoir est d'autant plus aisé à remplir qu'ici il n'est point question de se sacrifier ; servir la cause générale, c'est en même temps prendre le meilleur soin de ses intérêts particuliers. Les quelques exemples donnés ci-dessus prouvent à l'évidence la valeur des avantages que les adhérents sont appelés à retirer de leur inscription au nombre des membres de la Chambre de commerce russo-française de Petrograd.
Extrait des statuts de la Chambre de commerce russo-française.
§ 8. Les membres actifs sont admis par le conseil d'administration.
§ 12. La cotisation annuelle des membres actifs est fixée à 25 roubles (66 F 65) pour les particuliers et les maisons de commerce en nom collectif, et à 100 roubles (266 F 65) pour les compagnies et les sociétés anonymes et pour les institutions industrielles et commerciales.


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