1882.07.13.De Worms Josse et Cie Bordeaux.Original

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Monsieur Hte Worms - 7, rue Scribe - Paris
Courrier composté : Marseille à Lyon le 14 [juillet] 1874 et à Paris le [18 juillet] 1874.
Tampon : Droche Robin & Cie - Marseille
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Papier à en-tête : Worms Josse & Cie - ancienne maison Hypte Worms & Cie - armateurs - représentés par G. Schacher, 15, allée des Chartres, Bordeaux - charbons anglais, cokes et fontes - transit - lignes de vapeurs entre Bordeaux, Le Havre et Hambourg ; Rouen et Paris ; Anvers et toute la Belgique ; Brème ; Bilbao et Santander]

15, allée des Chartres
Bordeaux, le 13 juillet 1882
Messieurs Worms Josse & Cie
45, boulevard Haussmann
Paris

La convention actuelle avec Monsieur Deppe a montré à différentes reprises la grave inconvénient d'être obligés de consigner nos vapeurs à Anvers à quelqu'un qui n'est pas obligé de suivre nos ordres et peut nous parler en maître.
Pour avoir la paix avec Monsieur Deppe, je suis obligé actuellement de laisser à chaque voyage "Commandant Franchetti" ou "Marie" une dizaine de jours à ne rien faire ou aller à Bilbao ou se caréner, etc. Mais nous ne faisons pas un service continu et actif sur Anvers comme au début.
La consignation de nos deux vapeurs à Anvers a laissé chaque année à Monsieur Deppe pour ses 3% de commission :

Environ

F 10 à 12.000

Plus, bénéfice sur les 5 F par tonneau transit qu'il déduit sur forfaits

 

Sur 2ème tableau                                                              Environ

F 10 à 12.000

Plus, bénéfice sur les 1 F par tonne comptés par M. Deppe au déchargement

F   7  à  8.000


-------------------

Total environ

F         30.000

Pour un montant annuel aussi élevé de commissions, nous devons avoir une personne dévouée, c'est-à-dire un serviteur, et non pas un consignataire qui est devenu plus maître que nous-mêmes.
Je suis donc d'avis de refuser carrément de continuer aux conditions actuelles avec M. Deppe. Par contre, nous pouvons lui offrir de continuer à lui consigner nos vapeurs, même aux conditions actuelles : 3% de commission (quoique la commission de consignation habituelle n'est que de 2%) et de lui permettre encore de prendre ses vapeurs belges chaque fois qu'entre nos deux steamers, ‘'Marie' et ‘'Commandant Franchetti', nous aurons besoin d'un vapeur supplémentaire.
Tout naturellement, le fret de retour d'Anvers à Bordeaux, reviendra à chaque vapeur, les nôtres comme les siens, chaque fois qu'ils seront à Anvers en partance pour Bordeaux.
Monsieur Deppe refusera peut-être d'abord mais il n'abandonnera pas les 30.000 francs de commission que lui rapportent les consignations de nos vapeurs. C'est ma conviction car, quand nous n'aurons pas besoin ici de ses vapeurs belges, M. Deppe pourra les employer avantageusement au transport du minerai de Bilbao à Anvers, transport pour lequel il a traité dernièrement 15.000 tonnes avec la Société Cockerill à des commissions avantageuses.
En maintenant ferme ces conditions, nous arriverons de nouveau à occuper la position claire et nette que j'occupais vis-à-vis de M. Deppe en 1877 et avant 1877, c'est-à-dire avant l'époque à laquelle, par suite d'une malheureuse participation contre la concurrence Perlbach, Monsieur Deppe a pris (soutenu par M. Mallet) une tout autre position vis-à-vis de notre maison.
En 1877, et surtout avant 1877, Monsieur Deppe n'envoyait qu'irrégulièrement et de temps en temps un vapeur belge à Bordeaux. Je n'avais la propriété que d'un vapeur (et encore en partie). Le comte de Hainaut et notre maison étaient maîtresse de la ligne d'Anvers comme elle doit l'être de nouveau, l'état actuel des choses nous étant trop désavantageux comme vous le reconnaîtrez facilement en comparant les résultats obtenus avant 1878 et après 1878.
Mais, avant tout, il est nécessaire que vous soyez bien d'accord avec votre maison de Bordeaux, que ce que nous demanderons à Monsieur Deppe soit bien le résultat d'une détermination commune et d'un examen approfondi pour que M. Deppe ne nous lance pas cette idée, toujours mise en avant depuis cinq ans, que ce qu'il n'obtiendra pas à Bordeaux, il l'obtiendra en s'adressant à votre maison de Paris ou en allant à Paris.
Quant au commerce de Bordeaux, nous seuls l'avons en mains avec MM. [Serrurer & Courtee] et je vous expliquerai dans une prochaine lettre pourquoi ni M. [Ferran], ni moi ne craignons avoir à redouter une concurrence de M. Deppe.

Sans signature


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