1861.02.17.A Hantier Mallet et Cie.Le Havre.Extrait

Origine : Copie de lettres à la presse du 6 février 1861 au 23 février 1861

Paris, 17 février 1861
Messieurs Hantier Mallet & Cie - Le Havre

[...]
Je n'examine pas aujourd'hui comment nous devrons régler, entre vous et moi, nos intérêts en cas de participation avec nos concurrents. Je crois que cette fusion projetée et tant débattue n'aura pas lieu.
Je veux examiner seulement ce qu'il y a de mieux à faire entre nous seuls, pour le meilleur emploi de nos trois steamers, et le mode que vous me proposez ne me satisfait pas encore.
Nous ne devons pas rester deux armateurs distincts mais fondre les intérêts des deux armateurs dans les mains d'un seul.
En effet, quel que soit l'esprit d'équité et de justice que nous voulions chacun apporter dans nos rapports, l'intérêt personnel nous poussera toujours, même sans que nous nous en rendions compte, à favoriser directement ou indirectement les bateaux qui nous sont propres. Nos agents et capitaines feront encore plus que nous dans cette voie et croiront accomplir leur devoir en agissant ainsi.
J'ajoute que, pour ma part, je n'ai ni bateaux, ni l'expérience, ni les moyens matériels possibles (puisque je suis à Paris) de surveiller ma chose et mes hommes. Je reste donc forcément et injustement dans une condition d'infériorité à laquelle je ne puis remédier.
Pour couper court à tous ces tiraillements, d'une part, et à cette lésion de mes intérêts par manque de surveillance possible de ma part, il n'y a qu'un moyen de fondre complètement nos intérêts et voici comment je l'entends et le veux sincèrement. [...]
Vous vendre (par supposition) la ½ de "Séphora" serait donc nous mettre sur un pied réel d'égalité parfaite - les trois bateaux seraient à nous. [...]
Je voudrais, dans votre intérêt comme dans le mien, que tout fut égal et la chose est bien simple et pratique. Je conserve la propriété de "Séphora" mais je le mets en communauté absolue avec vous. [...]
Le bateau devient nôtre. Vous le dirigez, manoeuvrez, comme vous faites de "Lucien" et "Gabrielle". Vous pourvoyez à toutes les dépenses quelconques et nous partagerons par moitié tous les résultats bons ou mauvais de l'exploitation de nos trois bateaux.
Cette combinaison me semble si équitable et si facile dans l'exécution que j'espère qu'elle vous conviendra comme à moi.
Et si nous l'adoptons entre nous, je ne vois pas pourquoi nous ne l'adopterions pas également dans le cas de fusion avec les concurrents.
[...]

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