1860.01.06.A G. de Lapeyrière - Chemin de fer du sud de l'Autriche.Vienne

Origine : Copies de lettres à la presse du 26 décembre 1859 au 14 janvier 1860


Paris, le 6 janvier 1860
Monsieur de Lapeyrière
Directeur général des Chemins de fer du sud de l'Autriche
à Vienne


J'ai eu l'honneur de vous adresser le 21 novembre dernier une lettre relative au charbon de Grimsby. J'ai regretté que mes propositions n'aient pas pu être agréées.
Depuis, j'ai eu le plaisir de rencontrer plusieurs fois M. Chollat ; je l'ai entretenu du désir que j'ai d'obtenir la fourniture du charbon aux chemins de fer autrichiens, dont la direction vous est confiée, et il a bien voulu se charger de vous faire connaître les détails dans lesquels je suis entré avec lui sur cette affaire.
Veuillez, Monsieur, me permettre de vous les retracer ici sommairement. Vers la fin de l'année 1856, M. Léon Talabot voulut bien me mettre en rapport avec M. Diday, et, sur les ordres reçus de ce dernier, j'expédiai 9 à 10.000 tonnes de charbon Cardiff depuis décembre 1856 jusqu'à mars 1858. A partir de cette dernière époque, je cessai de recevoir les demandes de M. Diday, et mes instances auprès de lui pour me les faire rétablir restèrent sans succès.
L'été dernier, appelé par mes affaires en Italie, je me rendis à Milan et j'eus le plaisir de voir M. Diday. Il voulut bien convenir qu'il avait été satisfait de la qualité de mes charbons et que les prix de fret des navires expédiés par moi avaient été plus avantageux en commune que ceux payés par d'autres expéditeurs, mais qu'en définitive, cette question des charbons ne dépendait pas de lui seul, qu'il n'était pas maître de la diriger d'après ses appréciations personnelles, et qu'elles lui avaient suscité des difficultés telles qu'il aurait été sur le point de devoir donner sa démission de ses fonctions.
J'ai compris que des faits ou des influences tout à fait étrangers à M. Diday avaient seuls déterminé le retrait des ordres à ma maison, malgré la bonne exécution de ceux qui lui avaient été précédemment confiés, et c'est ce qui me décide aujourd'hui à m'adresser à vous, Monsieur, pour solliciter la fourniture des charbons à laquelle j'attache toute importance. Ma position en Angleterre, dans ce commerce spécial de charbons, me met en mains tous les éléments nécessaires pour bien servir les intérêts de votre Compagnie, et je suis sûr de pouvoir faire aussi bien, si ce n'est mieux, que toute autre maison.
Je fournis, comme vous le savez, la Compagnie des Messageries impériales depuis huit années révolues, la Marine de l'État pour grande partie de ses besoins, et aussi le Chemin de fer de Madrid à Saragosse et à Alicante. L'importance de ces fournitures peut vous servir de garantie et vous donner l'assurance que je servirai convenablement les intérêts que vous voudrez bien me confier.
Veuillez agréer, Monsieur,...

 

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