1858.01.12.A Fontemoing Aîné.Dunkerque.Extrait

Origine : Copies de lettres à la presse n°106 - du 24 décembre 1857 au 16 janvier 1858

Paris, le 12 janvier 1858
Monsieur Fontemoing Aîné, avocat
à Dunkerque


M. L. Deman, courtier de navires en votre ville, m'a donné votre adresse, Monsieur, et je viens vous entretenir d'une affaire fâcheuse qui m'oblige à appeler Messieurs N. Richard & Cie, de votre ville, devant votre Tribunal de commerce.
Voici les faits :
Suivant charte-partie en date du 11 septembre dernier, j'ai frété à MM. N. Richard & Cie mes deux steamers : "Séphora" et "Emma".
Le prix du loyer des navires, F 11.500, chaque, payable :
"Séphora", le 20 de chaque mois,
"Emma", le 1er de chaque mois.
Pendant les deux premiers mois les choses ont marché parfaitement ; les steamers ont navigué sans accident ; les loyers ont été payés exactement aux échéances convenues.
Le 25 novembre dernier, assailli par mauvais temps, le capitaine du "Séphora" est entré en relâche en rade de Cherbourg ; il allait de Dunkerque à Bordeaux, chargé de sucres indigènes en sacs. Les pompes amenaient du sucre. Il a craint des avaries majeures ; il a cherché refuge dans le port le plus voisin.
Par dépêche télégraphique, il a prévenu MM. N. Richard & Cie. Par même voie électrique, ces Messieurs ont répondu au capitaine de continuer sa route.
Le capitaine a exigé une caution. MM. N. Richard & Cie lui ont laissé tout à sa responsabilité. Et le capitaine est alors entré dans les bassins de Cherbourg et s'est mis en règle devant le Tribunal qui a nommé des experts.
Partie des sucres a été débarquée. Il a été constaté que l'on pouvait continuer le voyage et le capitaine a repris la mer le 10 décembre à 5 heures du soir.
[...]
Ce n'est que le 24 décembre que MM. Richard ont répondu à ma lettre : " Votre lettre du 9 courant ne demande aucune réponse. Etc. "
Et, dans cette même lettre, ils veulent mettre la conséquence de la relâche à ma charge.
[...]
Je ne puis pas empêcher MM. Richard de vouloir me chercher un procès et prétendre mettre à ma charge les conséquences d'un fait fâcheux qui n'est, après tout, qu'un cas de fortune de mer, mais je veux les empêcher de se faire justice eux-mêmes en ne payant pas le loyer d'un bateau sur lequel il n'y a aucune difficulté.
MM. Richard ont accepté et acquitté ma première traite de F 11.500 au 21 décembre, qui représente le loyer du steamer "Séphora" sur lequel porte le litige.
[...]

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