1853.11.19. A Ab. Daninos.Trieste.Extrait

Origine : Copie de lettres à la presse n°49 - du 28 octobre 1853 au 4 décembre 1853

Paris, le 19 novembre 1853
Monsieur Ab Daninos à Trieste
Monsieur,
Je possède votre lettre du 12 courant, et suis heureux de voir que l'affaire, dont je vous entretenais par ma lettre du 2, pourrait ranimer entre nous les relations anciennes dont nous conservons tous deux bon souvenir.
Vous me demandez de formuler, pour les charbons à fournir aux vapeurs de Lloyd autrichien, mes prix, fret compris, charbon rendu à chaque station désignée.
Je n'avais pas crains d'assumer cette responsabilité en 1851, 52 et 53, avec la Compagnie des Messageries nationales de France. Mais les circonstances ont bien changé. Les questions des céréales et de guerre ont tellement augmenté les difficultés de services aussi importants que nul fournisseur n'oserait aujourd'hui traiter à forfait, et les Messageries, avec lesquelles je suis en pourparlers pour 1854, sont disposées à accepter le mode de fourniture dont je vais vous entretenir.
Je me borne donc à proposer, par votre entremise, à la compagnie du Lloyd autrichien de lui fournir des charbons, en Angleterre, à prix convenu pour toute l'année ou pour dix mois de 1854, franco à bord, affrétant pour son compte, et suivant ses ordres et limites, les navires nécessaires au transport de ces charbons.
Quoique ces conditions paraissent au premier aperçu, faciles et à la portée de toute maison, je dois vous faire observer, cependant, et vous prie de le faire valoir à qui de droit, que cette mission d'affrètement est très délicate ; que, jusqu'à présent, ce fut une faute grave de la confier à diverses maisons qui se faisaient concurrence entre elles, et qu'il vaut mieux concentrer ces ordres en mains d'une seule maison qui, comme la mienne, a déjà de nombreuses affaires en mains, et à laquelle les courtiers proposent tout d'abord les navires avant de les proposer à d'autres. Et c'est tellement vrai que les maisons de Londres s'adressent à mes Maisons de Cardiff et de Newcastle pour leur procurer les navires dont elles ont besoin.
J'ajoute, et c'est une considération très importante, que l'importance de mes expéditions est telle que j'ai dû faire contrat avec toutes les mines, et que, pendant que l'une d'elles est en grèves d'ouvriers, ou que le tour d'embarquement y est trop long, j'ai la ressource de m'adresser à une autre pour charger mes navires. Aussi les capitaines traitent-ils de préférence avec moi parce que je les expédie plus promptement que personne d'autre.
Ce qui précède étant bien expliqué, je propose au Lloyd autrichien [...].
 

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