1967.02.03.De Paris-Normandie.Article

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Paris-Normandie – 3 février 1967

Les Chantiers de La Ciotat - qui ont absorbé les ACSM du Trait - pratiquement sans propriétaires...
Le sort de la succursale française de l’Intra Bank et l’avenir d’un des chantiers navals français les plus dynamiques, les chantiers de La Ciotat avec lesquels ont fusionné les ACSM du Trait, vont se jouer ces prochains jours à Paris. Le Tribunal de commerce de la Seine a décidé, hier, pour la deuxième fois, de remettre à au moins une quinzaine sa décision sur la mise en faillite d'"Intra France".
Ce renvoi va permettre aux négociations engagées depuis le début de la semaine par des représentants de la grande banque libanaise avec les autorités françaises et des groupes privés, de se poursuivre. Pour les Libanais, d'ailleurs, il n'y avait pas de problème. Depuis l'entrée en application, le 16 janvier, de la nouvelle loi sur les banques appelée à Beyrouth "Loi Intra", il n'y a plus de faillite bancaire au Liban. D'ailleurs, disent-ils, la succursale de Paris peut très facilement dédommager ses créanciers français. Ses actifs atteignant près de cinq fois le passif.
Ce nouveau délai va être mis à profit par les envoyés libanais pour négocier la réouverture des bureaux parisiens de l’Intra Bank et la cession de la participation majoritaire que détient la banque dans les chantiers navals de La Ciotat. Intra Bank en possède près de 80 % du capital à travers deux filiales, le Hall Montaigne et la CEMA (Compagnie européenne de matériel).
Les chantiers de La Ciotat font actuellement partie des quelques chantiers français en bonne posture. Leur carnet de commande, qui comprend notamment deux pétroliers de 80.000 tonnes et un de 130.000 tonnes, leur assure une bonne activité jusqu'en 1969. Et les dirigeants des chantiers font aménager une forme afin de construire des pétroliers de 200.000 tonnes, ce qui permettra de suivre l’évolution vers les gros tonnages de cette forme de transport. Mais depuis le krach de l'Intra Bank, en octobre 1966, La Ciotat se trouve pratiquement sans propriétaire, ce qui peut poser des problèmes pour le financement des investissements.
Trois groupes français seraient sur les rangs, assure-t-on de bonne source, pour racheter cette affaire. Les négociateurs de l’Intra Bank auraient contacté à Paris le Groupe Schneider, par l'intermédiaire de sa filiale, les Ateliers et Chantiers de Dunkerque et Bordeaux (France-Gironde), le Groupe Herlicq, qui a déjà racheté récemment les Chantiers de La Seyne, près de Toulon, et la Banque Worms, ancien actionnaire des Chantiers du Trait, rachetés par La Ciotat.

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