1967.01.19.De la Société française de transports pétroliers.Fiche sur les relations avec les affréteurs français

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Fiches sur les relations de la SFTP avec les affréteurs français

19 janvier 1967

Groupe Française des pétroles
(Française des pétroles – Française de raffinage)

Ce groupe est actionnaire de la SFTP par l’intermédiaire de la Navale des pétroles, et dans une certaine mesure par l’intermédiaire de sociétés apparentées (Auxiliaire de navigation – Desmarais).
Il affrète actuellement 4 navires totalisant environ 140.000 tonnes (2 x 20.000 T par la Française des pétroles – 2 x 50.000 T par la Française de raffinage).
Depuis plusieurs années la Française des pétroles n’affrétait qu’un 20.000 T pour le transport du brut. Elle vient d’y ajouter un 20.000 T pour le transport de blanc.
La charte du 20.000 T transportant du brut est de longue durée. Celle du 20.000 T transportant du blanc est annuelle – Nous espérons qu’elle sera renouvelée à son expiration en décembre 1967.
La Française de raffinage a pendant de nombreuses années affrété plusieurs petits bateaux à la SFTP. Depuis l’année 1967 elle les a remplacés par des 50.000 T. L’un d’eux le "Touraine" est affrété annuellement et sa charte vient d’être renouvelée au 1er janvier dernier. L’autre le "Béarn" est affrété depuis juillet 1966 jusqu’en avril 1967. La SFTP doute que cette charte soit renouvelée en avril ; peut-être sera-t-elle reprise à la fin de l’été 1967 après quelques mois d’interruption.
La Française des pétroles et la Française de raffinage se sont toujours refusées d’affréter un pétrolier neuf à la SFTP. C’est un privilège réservé à la Navale des pétroles, et à l’Auxiliaire de navigation. De plus la Française des pétroles a toujours refusé l’affrètement d’un gros navire.
Pour l’immédiat, il faudrait chercher à obtenir de la Française de raffinage, le ré affrètement du "Béarn" en avril prochain.
À échéance plus lointaine on pourrait essayer d’envisager de lui affréter le 3ème 50.000 T, c’est-à-dire l’"Armagnac", si celui-ci n’est pas conservé par Antar.
À noter qu’aucune entente ne paraît exister entre les services d’affrètement de la Française des pétroles et ceux de la Française de raffinage.

BP

La SFTP a toujours eu au moins un bateau affrété à la BP.
C’est actuellement le "Vendée"[1], qui est affrété jusqu’en octobre 1968. Précédemment c’était l’"Armagnac" qui fut affrété à la BP à un taux très exactement pendant les cinq premières années de son existence.
La BP semble essayer de suivre la même politique que la Shell en utilisant pour la satisfaction de ses besoins sa propre flotte. Mais il ne paraît pas certain qu’elle aura les moyens de la développer suffisamment.
Il est donc opportun d’entretenir des relations suivies avec la BP qui aura peut-être besoin de nouveaux navires, en plus du 110.000 tonnes qu’elle a récemment commandé pour sa propre flotte.

Esso

La SFTP n’a plus aucun navire affrété à l’ESSO depuis 1963, année à laquelle a expiré la première charte du "Lorraine".
Depuis lors de nombreuses tentatives ont été faites pour placer un bateau à cet affréteur. Elles ont toutes échoué.
Tout se passe comme si la SFTP était systématiquement barrée à l’ESSO.

Mobil

Aucune affaire n’a été possible depuis de très nombreuses années avec cette société.
Monsieur Worms en était très contrarié, et l’avait même menacé de ne plus renouveler des contrats de graissage ou de soutes pour la flotte de la NOCHAP.
Cette menace avait simplement eu pour résultat, l’affrètement pour un seul court voyage d’un 17.000 T de la SFTP. Cet affrètement est resté un fait unique et n’a été suivi d’aucun autre.

Shell maritime française

Après avoir été longtemps le principal affréteur de la SFTP, la Shell ne lui affrète plus qu’un seul navire : le "Franche-Comté", qui est affrété pour 16 ans, avec possibilité de prolonger cet affrétement pendant 20 ans.
Depuis 1962 ou 1963, la Shell maritime française a en effet modifié complètement l’orientation de sa politique maritime, en se reposant sur sa propre flotte qu’elle a considérablement développée, pour satisfaire ses besoins.
Il semble qu’il n’y ait à attendre aucun nouvel affrètement de cette société. Bien plus, elle répète fréquemment que l’affrètement du "Franche-Comté" est une lourde charge pour elle, dont elle aimerait sinon se débarrasser, du moins alléger le poids.

Antar

En 1962 et 1963, la SFTP, qui était informée des projets d’Antar de posséder ses propres pétroliers, essaya d’intéresser ce raffineur à sa flotte.
Comme avec l’UGP, la SFTP fut déçue, puisqu’Antar s’associa avec un autre armement pétrolier : la STMP.
Cependant Antar vint proposer au début 1966 à la SFTP d’essayer le chenal approfondi et élargi de la Loire. La SFTP affréta à cet effet à Antar pour un an à partir de décembre 1966 le pétrolier "Armagnac", qui inaugura sans incident ce nouveau chenal, le 4 janvier 1967.
Mais, la SFTP craint qu’Antar ne renouvelle pas la charte de l’"Armagnac", car en octobre 1967, Antar prendra livraison du pétrolier "Pierre Poulain" de 70.000 T.
Par ailleurs la SFTP affrète à Antar :
- le pétrolier "Sologne" de 20.000 T pour le transport de bruts très lourds à partir du Vénézuela, et le pétrolier de 27.000 T "Lorraine" dont la charte se termine en mars 1967.
Antar ne renouvellera pas la charte du "Lorraine", dont l’emploi à partir de mars 1967 est problématique.
Par contre, l’affrètement du 20.000 T ne pose pas de question pour l’instant.

Union générale des pétroles

Au moment de la fondation de l’Union générale des pétroles, c’est-à-dire au début de 1961, les hauts dirigeants de cette société (Monsieur Desprairies et Monsieur Meo) vinrent rendre visite à la SFTP pour, semble-t-il, jeter les bases d’une collaboration entre les 2 sociétés dans le domaine des transports maritimes.
À la demande très expresse de Monsieur Worms, la SFTP servit pendant près de 6 mois de « section d’études de transports » à l’UGP, lui communiquant ses statistiques, ses prix de revient, etc.
Au début 1962, la direction de la SFTP constata avec amertume, que ses efforts de collaboration n’avaient pas porté leur fruit, puisque la Compagnie nationale de navigation obtint par contrat une place privilégiée pour le transport des bruts de l’UGP (70 % du ravitaillement des raffineries situées en France).
La SFTP continua cependant à satisfaire certains besoins de l’UGP, en attendant que la Nationale de navigation fut à même de le faire.
Elle réussit de plus en 1965 et 1966 à négocier avec succès l’affrètement de deux pétroliers neufs de 100.000 T environ de port en lourd chacun, à livrer en décembre 1967 et août 1969.
À l’heure actuelle, la SFTP a encore trois petits pétroliers affrétés à l’UGP.
L’un dont la charte expire au 31 janvier 1967.
Le second dont la charte expire au 31 mars 1967.
Le troisième affrété par l’intermédiaire de la Tunisienne de navigation, dont la charte expire au 30 septembre 1967.
Le mieux qu’on puisse espérer pour 1967 est que cette dernière charte soit renouvelée.
À l’occasion d’une rencontre récente le directeur général de la SFTP a informé Monsieur Didier, directeur général adjoint de l’UGP, que la SFTP comptait avoir reconstitué sa trésorerie vers la fin de 1970, et qu’elle était ouverte à tous projets de constructions neuves pour livraison à partir de cette date.
Monsieur Didier a répondu qu’il prenait note de cette information.  


 

 

[1] Le moteur du "Vendée" donne des inquiétudes. Signé PB.

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