1965.09.20.Des Chantiers navals de La Ciotat.Base d'une fusion avec les ACSM

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La Ciotat, le 20 septembre 1965

Bases d’une fusion entre les CNC et les Chantiers du Trait

Exposé des motifs
Après l'échec prévisible des pourparlers pour la fusion à quatre, il importe aux dirigeants de ces deux sociétés de présenter un programme de rechange aux pouvoirs publics atteignant les objectifs fixés par la lettre de M. Debré, c'est-à-dire en fait proposant le renoncement à la Loi d'aide de deux établissements de construction navale. Dans tous les pourparlers précédents les deux établissements pressentis étaient les CAP d'une part et Le Trait d'autre part.

A/ Les CAP
Les CAP ont obtenu du FDES et du Crédit national deux milliards de crédit à moyen et long terme, qui leur ont permis d'engager dès le début de 1964 un processus actif de reconversion.
Les difficultés rencontrées les ont amenés à décider plus vite que prévu l'arrêt total de la construction navale (effectif dès avril 1966) et un changement radical de structure les conduisant à concentrer leur activité sur une chaudronnerie de 400 personnes environ à Port-de-Bouc.
Les CNC assistent les CAP dans leur reconversion et leur assurent une quantité substantielle de commandes qui leur permet d'obtenir en contre-partie la lettre officielle de renonciation à la Loi d'aide.

B/ Le Trait
Le groupe Worms, propriétaire de la quasi-totalité des actions du Trait, est prêt à envisager immédiatement une fusion avec les CNC. Les dirigeants de la nouvelle société pourraient ainsi proposer au gouvernement l'abandon du bénéfice de la Loi d'aide à partir de 1971 pour les Chantiers du Trait, mettant à profit le temps qui s'écoulera d'ici là pour accélérer la reconversion complète de cet établissement.
Cette solution complétant la précédente (CAP) devrait logiquement avoir l'adhésion des pouvoirs publics et éviter de voir se concrétiser la suppression des transpositions longues qui coûterait 50 millions à la profession.
L'un des principaux bénéficiaires serait évidemment les Chantiers de l'Atlantique qui, à eux seuls, couvrent 50 % du potentiel de la construction navale française.
En conséquence, il parait logique qu'avant toute réalisation de fusion, les dirigeants des deux groupes intéressés par la fusion rencontrent Penhoët pour obtenir en compensation de leurs efforts une aide effective de Penhoët pour procurer des travaux de chaudronnerie au Trait et lui permettre ainsi de faciliter sa reconversion. Cet effort de 400.000 heures par an environ devrait se matérialiser surtout entre les années 1968 et 1972.
Ayant obtenu, comme nous l'espérons, cet appui de Penhoët pour mener à bien les projets de fusion, il nous paraîtrait nécessaire, en deuxième urgence, d'obtenir, après exposé de ces projets aux pouvoirs publics, des engagements substantiels de ceux-ci et du même ordre que ceux réclamés dans l'hypothèse de la fusion à quatre, c'est-à-dire notamment financement de la grande cale de La Ciotat, octroi de crédits à moyen et long terme pour Le Trait et les CAP afin de leur permettre de mener à bien leur opération de reconversion.
Les deux démarches devraient se situer avant la date du 25 octobre et leurs assurances reçues permettraient alors aux dirigeants des deux sociétés de soumettre le principe de la fusion envisagée à leurs assemblées générales respectives.
D'ici là il est indispensable que les services financiers des deux groupes, s'appuyant sur les documents déjà établis pour la fusion à quatre, mettent sur pied les modalités proposées pour la fusion ; les questions les plus importantes, et qui devraient être tranchées rapidement, portent sur les dettes du Trait vis-à-vis du groupe Worms et les pertes potentielles du carnet de commandes existantes.
En contre-partie des efforts déployés par les dirigeants de La Ciotat pour solutionner ce problème d'ensemble et pour les aider à structurer le capital des CNC, le groupe Worms serait prêt à prendre une participation directe dans ce capital, l'importance de cette participation étant à préciser par ailleurs.

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