1965.04.00.De Roger Mennevée.Les Documents de l'AIII.Article

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Les documents politiques, diplomatiques et financiers

Avril 1965

Les transformations de Worms et Cie (suite et fin[1])

Les affaires de Worms et Cie en 1964

Aucune modification sociale n'étant intervenue au cours de l'année 1963, le capital de Worms et Cie était toujours, au début de 1964, de 12 millions de francs, avec la même répartition que celle que nous avons précisée dans notre précédent chapitre.
N’ayant pas eu communication du triptyque-bilan de fin 1963, nous ignorons à combien se totalisait le bilan au 31 décembre de cette année, ainsi que les "surplus" (alias bénéfices ?) de cet exercice.

Nous examinerons donc, sans autre commentaire, les opérations de Worms et Cie en 1964, dans le même cadre que précédemment.

A

Créations de filiales, prises ou augmentations de participations, opérations internationales
Ciave (Compagnie industrielle et agricole de vente à l’étranger)

Cette société, filiale de Worms et Cie et la société Procofrance, ont signé, au début de 1964, avec la SA Refinadora Costarricense de Pétroléo, dans laquelle le gouvernement costaricain est associé et l’Allied Chemical américaine, des contrats pour le financement et la construction d'une raffinerie de pétrole, d'une capacité de 8.000 barils/jour, située à Puerto-Limon, sur la côte atlantique de Costa Rica. Le coût de cette raffinerie sera d'environ 10 millions de dollars, dont le financement est assuré par la Ciave dans le cadre d'un syndicat de banques françaises dirigé par Worms et Cie, avec le concours de la Banque de l'Indo-Chine et la banque de la Compagnie financière de Suez. La fourniture des équipements est confiée à des industries françaises spécialisées, sous la direction de la société Procofrance.

Établissements Merlin et Gérin

La prise d'intérêts de Worms et Cie dans cette affaire a entraîné l'entrée, au début de 1964, au conseil d'administration, de M. Pierre Édouard Coquelin, secrétaire général de Worms et Cie.

SA European Entreprises Development Cy
(Société européenne pour le développement des entreprises)

Nous avons signalé, dans notre n° de mars 1964, la création de cette société luxembourgeoise, de "venture capital" au capital de 125 millions de francs luxembourgeois, sous les auspices de la société American Research and Development Corporation, de Boston (Massachusetts) avec bureaux provisoires 12, rue de la Paix à Paris.
La nouvelle société avait pour objet : de prendre des participations dans de nouvelles sociétés qu'elle aura contribué à former, dans des sociétés déjà établies, susceptibles d'apporter des idées nouvelles ou de promouvoir des techniques nouvelles, créer en Europe des sociétés ayant pour objet de développer des techniques industrielles ou commerciales fondées sur l'expérience d'autres pays.
EED ne bornera pas son rôle à fournir du capital, mais fera aussi bénéficier les sociétés de l’expérience de sa direction, de son conseil d’administration et de ses nombreux conseillers européens et étrangers.
EED profitera de la coopération active de l'American Research & Development Corporation, créée en 1946 et première société de "venture capital" cotée à la bourse de New York.
Outre American Research & Development Corporation, la liste des premiers actionnaires comprend d'importants groupes bancaires français (Worms et Cie, Crédit lyonnais, Société générale, BNCI, CNEP), anglais (Samuel Montagu et C°), belges (Kreditbank, Société belge de banque), espagnol (Banco Espanol de Credito), hollandaiis (Rotterdamsche Bank, Mees & Zoonen), suédois (Stockholm Enskilda Bank), suisse (Lombard, Odier & Cie) et américains (Continental Illinois National Bank, Lehman Brothers, Morgan Guaranty Trust Co of New York).
Le premier conseil d’administration est composé ainsi qu'il suit :
Président : Le général F. Doriot, déjà président de l'American Research and Development Corporation ;
Administrateurs : M. Thierry Barbey (de Lombard, Odier & Cie), M. Guy Brocard (de Worms et Cie), le Dr CF. Karsten (de la Rotterdamsche Bank), M. Norbert Leroy et M. Arnaud de Vitry d'Avaucourt, ingénieur du groupe américain.

Société immobilière et agricole France-Méditerranée (Sifram)

A la suite des opérations d’intervention de Worms et Cie dans la Banque industrielle de l'Afrique du Nord, dont nous avons parlé, dans des chapitres antérieurs, le groupe "Worms" a, normalement, pénétré les conseils d'administration des filiales de la Bian.
C'est ainsi que l'assemblée de la Sifram, tenue à Paris, au début de juin 1964, sous la présidence de M. Lucien Guérin, par ailleurs administrateur-directeur général de la Banque industrielle de l’Afrique du Nord, la société Worms et Cie a été nommée administrateur de la Sifram, en remplacement de M. Pierre Lelièvre qui n’avait pas sollicité le renouvellement de son mandat, venu à expiration, en raison des événements survenus en Algérie. Au début de l'année Worms et Cie avait dirigé une augmentation de capital de 3.550.500 F à 7.101.000 F de la Sifram qui avait entraîné son entrée au conseil d’administration.

Union de crédit pour le bâtiment

Nous avons signalé, en son temps, la participation de Worms et Cie dans la constitution en 1951 de cette société du groupe de la Compagnie bancaire, et aux diverses opérations financières de cette affaire qui se sont succédé depuis et qui en avaient porté le capital de 600.000 francs anciens à 30 millions de francs actuels.
En juin 1964, Worms et Cie a participé à nouveau et a prêté son concours - les actions de l'UCB ayant été introduites dans le public depuis déjà plusieurs années - aux deux opérations successives alors réalisées :
A) Émission de 100.000 actions nouvelles de 100 F nominal, à souscrire en numéraire au prix de 115 F,
B) Attribution gratuite de 50.000 actions nouvelles de 100 F - y compris aux souscriptions nouvelles - à raison d'une action gratuite pour 8 actions possédées ou souscrites.

Saphymo

Worms et Cie est intéressée à cette société dont le titre exact est Société des applications de la physique moderne, qui a absorbé, au milieu de 1964, sa filiale Mesco et le Centre d'études et de réalisations électroniques filiale de CSF, Compagnie générale de télégraphie sans fil.
D'après les informations publiées à ce sujet, ce regroupement permettrait à Saphymo d’accroître son activité auprès des laboratoires de recherches et d'équipement nucléaire et dans le domaine de la médecine, de la défense nationale, de la protection civile et de l'industrie. C'est maintenant la CSF qui est le plus fort actionnaire de Saphymo, dont les autres participants, en dehors de Worms et Cie, sont la Banque de Paris et des Pays-Bas, la Banque de l'Indochine, la Compagnie des compteurs, Péchiney, Saint-Gobain, l'Air liquide et la Compagnie électromécanique.

Société financière pour le commerce avec l’étranger

Cette filiale commune de Worms et Cie et de Seligman & Cie a, par décision de l’assemblée extraordinaire du 19 octobre 1964, changé son titre en celui de Sofigeco, Société financière pour la gestion et le commerce.

Société pour le développement régional de l’Ouest (Sodéro)

Nous avons signalé antérieurement que Worms et Cie s'était intéressée en 1957 à cette société, dont elle occupait un poste de censeur.
Fin 1964, Worms et Cie a participé et prêté son concours à l'augmentation du capital de 10 millions à 12.500.000 F par l'émission au pair de 25.000 actions nouvelles de 100 F, créées jouissance du 1er janvier 1965.
Au début de 1964, Worms et Cie avait également prêté son concours à un emprunt obligataire de la même société, en 115.750 obligations 5% de 200 F nominal, remboursables à 107%.

Cofidal (Compagnie financière pour le développement économique de l’Algérie)

En avril 1957, Worms et Cie qui avait participé à la constitution de cette société, créée sous les auspices de la Banque industrielle de l'Afrique du Nord, en souscrivant 125 actions d'origine de 10.000 F et avait été appelée au premier conseil d'administration, a cessé de faire partie du conseil d'administration et a été désignée par l'assemblée générale du 30 novembre dernier, comme membre du collège des censeurs. Il semble qu'il y ait eu, en la circonstance, échange de postes entre Worms et Cie et la Société centrale de banque (ex-Crédit foncier d'Algérie et de Tunisie).
Les comptes de l'exercice 1963-64 se soldaient - comme les précédents - sans profits ni pertes, après affectation aux provisions de 642.578 F contre 337.512 F mais comme la société bénéficie d'un dividende garanti par l'État, les actionnaires ont néanmoins reçu une somme de 4 F 05 par action.

Worms, Compagnie maritime et charbonnière

Par acte du 20 mars 1964, cette filiale de Worms et Cie a constitué, avec la société de transports Mory et Cie, et les Établissements Patin, la société à responsabilité dite Société elbeuvienne d'exploitation de combustibles (Séléco), avec siège social à Elbeuf (Seine-Maritime).
La société avait pour objet : l'achat, la vente, la manutention, la réception, le traitement, le conditionnement de tous combustibles et généralement toutes opérations se rattachant plus ou moins directement à l'objet ci-dessus et aux objets similaires ou connexes, sous quelque forme que ce soit.
Le capital était fixé à 350.000 F en 3.500 parts de 100 F dont 75.125 F versés en espèces par les associés et le reste représentant des apports matériels faits par les mêmes à raison de 138.000 F pour Worms Compagnie maritime et charbonnière, 39.000 F par la société Mory et Cie et 101.875 F par les Établissements Patin. (Il y a certainement une erreur dans ces indications puisque leur ensemble totalise 354.000 F et que le capital n'est que de 350.000 F).

La société est administrée par deux co-gérants : Worms Compagnie maritime et charbonnière et la société Mory SA.

Ateliers et Chantiers de la Seine-Maritime

Cette affaire de chantiers navals, filiale directe de Worms et Cie, transformée en société anonyme en juillet 1945[2], doit actuellement peser lourdement sur Worms et Cie, puisqu'elle subit les contre-coups de la crise des chantiers navals français en général, si grave qu'une reconversion de cette industrie est à l'étude déjà depuis plusieurs mois.
C'est ainsi que, à la fin de 1964, Worms et Cie a dû réaliser la totalité d'une augmentation de capital de 2 millions de francs des Ateliers et Chantiers de la Seine-Maritime devant porter le capital de cette dernière de 6 à 8 millions, non pas en espèces, mais par compensation avec une partie de sa créance liquide et exigible sur les ACSM, créance qui, au 26 novembre 1964, s'élevait à 4.751.912 F ce qui laissait donc encore un découvert des ACSM chez Worms et Cie de 2.750.000 F en chiffres ronds.
En ce qui concerne l'avenir des Ateliers et Chantiers de la Seine-Maritime, la conjoncture ne paraît être particulièrement optimiste.
En effet, d'après "l'Aurore" du 5 avril dernier, les directions de quatre chantiers navals dont les Ateliers et Chantiers de la Seine-Maritime, ont récemment signé un protocole d'accord en vue de la concentration de leurs moyens et du regroupement de leurs actifs.
Les Ateliers et Chantiers de la Seine-Maritime qui avaient dû déjà réduire leur personnel dont ils n'avaient pu reconvertir que 7% de leurs 2.000 ouvriers, cesseraient de fabriquer des navires - cette partie de leur activité étant transférée aux Forges et Chantiers de la Méditerranée, déjà intéressés aux ACSM et s'orienteraient vers la chaudronnerie et la mécanique moyenne spécialisée, signalons que cette solution est sensiblement plus favorable que celle qui avait été envisagée antérieurement par le gouvernement et qui ne comportait rien de moins que la fermeture des Chantiers que les ACSM possèdent au Trait, près du Havre.
C'est vraisemblablement en vue de cette reconversion que les Ateliers et Chantiers de la Seine-Maritime ont augmenté à la fin de l'année dernière leur participation dans la société de Prospection des activités industrielles d'avenir (Praia), dont ils possèdent la moitié du capital de 450.000 F (soit 2.250 parts de 100 F), l'autre moitié étant entre les mains des Forges et Chantiers de la Méditerranée, et que, plus récemment, ils ont participé, avec la société Alfa-Laval, la société Frankel et les Ateliers de Schwartz-Hautmont, à la création de la Compagnie pour l'étude et la réalisation d'ensemble industriels, agricoles et alimentaires (Cetral) au capital de 500.000 F dont l'objet est la construction et la livraison en tous pays d'ensembles industriels, les premières activités de la société paraissant devoir se tourner vers l'étude et la construction d'abattoirs.

B
Opérations effectuées en France sous la direction de Worms et Cie
Sib - Société d'investissement Billant

C'est sous les auspices de la succursale lyonnaise de Worms et Cie et du Crédit français, qu'a eu lieu à la fin de janvier 1964, l'introduction à la Cote officielle des agents de change de Lyon, des actions de cette société dont le siège est à Bourges (Cher) et qui a pour objet social la gestion d'un portefeuille de valeurs mobilières.
Elle avait été constituée en avril 1961 au capital de 9.502.000 F en 95.020 actions de 100 F dont 95.000 d'apports. L'exercice 1961 s'était clos sans bénéfices, ni pertes et l'exercice 1962 avait laissé un bénéfice de 141.429 F permettant la répartition d'un dividende de 1 F 30 par action.

Société française d'entreprises de dragage et de travaux publics

Nous avons signalé, dès nos premières études sur la banque Worms et Cie, que le contrôle de cette affaire était partagé entre la Banque de l'Indochine et Worms et Cie.
C'est donc sous les auspices de ces deux banques que s'est opérée, en avril 1964, la double augmentation de capital de cette société, de 12.300.000 F à 34.400.000 F, par les deux opérations suivantes :
a) incorporation directe de 12.300.000 F prélevés sur diverses réserves, et élévation corrélative du nominal des 246.000 actions existantes de 50 F à 100 F
b) émission, au prix de 120 F, de 98.400 actions nouvelles de 100 F nominal à souscrire contre espèces à raison de deux actions nouvelles pour cinq actions anciennes.

Établissement Luchaire

Augmentation du capital de 14.080.000 F à 15.840.000 F par incorporation de réserves et création de 35.200 actions nouvelles de 50 F nominal, avec jouissance du 1er janvier 1963, remises gratuitement aux actionnaires, à raison d'une action nouvelle pour huit actions possédées (juin 1964).

Société routière Colas

En juin augmentation du capital de 14.500.000 F à 17.460.000 F par création de 58.200 actions nouvelles de 50 F, à souscrire en espèces au prix de 170 francs.
Puis en octobre, augmentation du capital de 17.460.000 F à 27.936.000 F par incorporation au capital d'une somme de 10.476.000 F et création de 209.520 actions nouvelles de 50 F attribuées gratuitement aux actionnaires à raison de 3 actions nouvelles pour 5 possédées.

Foncina (Société immobilière d'investissement conventionné)

Cette affaire est une filiale du groupe bancaire Worms. Augmentation du capital de 60.003.000 F à 100 millions, par l'émission à 105 F, de 399.970 actions nouvelles de 100 F (juin).

Au Bon Marché

Augmentation du capital de 62.300.000 F à 124.600.000 F par incorporation de réserves diverses et création de 623.000 actions nouvelles de 100 F, distribuées gratuitement aux actionnaires, titre pour titre (juillet).

Société de transports pétroliers par pipe-line (Traptil)

Émission d'un emprunt obligataire d'un nominal maximum de 25 millions de francs, en 125.000 obligations 5% de 200 F nominal, remboursables en 15 ans avec prime de remboursement variable de 5 ans en 5 ans et atteignant 15% dans les cinq dernières années (septembre).

Société du grand hôtel de la rive gauche, Hôtel Lutetia

Augmentation du capital de 7.093.800 F à 9.931.000 F par incorporation d'une somme de 2.837.200 F prélevée sur la réserve spéciale de réévaluation et création de 28.372 actions nouvelles de 100 F attribuées gratuitement aux actionnaires à raison de 2 actions nouvelles pour 5 anciennes (octobre).

Opérations financières auxquelles Worms et Cie a participé ou prêté son concours

Augmentations de capital

Compagnie industrielle et financière de Pompey
Proqil
Société régionale de développement de la Normandie
Compagnie française des pétroles
Antar-Pétroles de l'Atlantique (espèces et réserves)
Société anonyme de véhicules industriels et d'équipements mécaniques (Saviem)
Etc.

Informations diverses

Pic

On lit dans la presse quotidienne des 19 et 20 juin 1964, le communiqué ci-joint :
« Activités de la société Pic. La société Worms vient d'inaugurer à Marseille un lavoir portuaire de technique Pic, d'une capacité de 40 t/h et destiné à valoriser les anthracites d'importation. Le port de Marseille se trouve ainsi doté d'une installation aussi moderne que celles réalisées par la société Pic pour les ports de Caen, Rouen, Le Havre et Nantes. D'autre part, Pic vient d'équiper l'usine de Langeac, de la compagnie Péchiney, d'une installation-pilote de caractère industriel, permettant d'opérer une pré-concentration du minerai de spath-fluor par le procédé de lavage en liqueur dense avec un débit de 7 à 10 t/h. Enfin, Pic a réalisé pour le compte et en collaboration avec la Société des kaolins d'Arvor une usine-pilote d'épuration de kaolin. »

Groupement pour le financement de la construction

L'assemblée générale du 10 juin 1964 a renouvelé les fonctions d'administrateurs de Worms et Cie, qui venaient à expiration.

Lloyd de France-Vie

A l'assemblée générale du 29 avril 1964, M. Guy Taittinger était deuxième scrutateur, comme représentant de Worms et Cie.

La Foncière Tiard

M. Guy Taittinger, toujours en la même qualité, était également deuxième scrutateur à l'assemblée générale du 29 juin, de cette société d'assurance.

Nouvelle Compagnie havraise péninsulaire de navigation

Au cours de sa séance de fin décembre 1964, le conseil d'administration a coopté comme administrateur M. Jean Barnaud, associé-gérant de Worms et Cie comme administrateur et l'a nommé vice-président, tout en lui conservant ses fonctions de directeur général.
M. Robert Labbé, associé-gérant de Worms et Cie, président de Worms Compagnie maritime et charbonnière et, à ce titre, président de la société Méthane Transport, a été nommé, par décret paru au Journal officiel du 17 janvier 1964, administrateur du Gaz de France.
Puis, par décret inséré au Journal officiel du 22 janvier 1964, appelé ès-qualité de président de Worms Compagnie maritime et charbonnière, au conseil supérieur de la Marine marchande.
Comme nous l'avons dit précédemment, c'est à la fin de 1964 que s'est effectuée ce que nous pourrions appeler la dernière "scission" de la vieille Maison Worms par l'apport de son important département bancaire à la Société financière Worms et Cie, devenue, un mois après, la Banque Worms et Cie.
Ainsi se confirme ce que nous écrivions en mars 1963, en conclusion de l'étude que nous avions consacrée aux transformations de la société Worms et Cie, à la suite de la mort de M. Hypolite Worms.
« Quelle que soit la valeur de ses gérants actuels, et malgré que la présence de Madame Worms lui ait permis de conserver son nom, la société actuelle Worms et Cie ne sera plus jamais la véritable Maison Worms et Cie, car celle-ci s'intégrait, même après les modifications survenues au lendemain de la deuxième guerre mondiale, dans la personne même de son "grand animateur", M. Hypolite Worms, qui est celui qui en avait fait le puissant organisme bancaire, maritime, commercial et industriel, qu'elle était devenue entre les deux guerres.
A notre sens, tout au moins, la mort de M. Hypolite Worms a sonné le glas définitif sur la vieille Maison Worms et Cie. »
Worms et Cie (nous parlons de la Maison Worms et Cie) se présente, maintenant, sous cette forme :
1°) la société Worms et Cie, société en commandite simple qui n'est plus qu'une holding financière,
2°) la Banque Worms et Cie, ancien département bancaire de la maison mère,
3°) Worms Compagnie maritime et charbonnière, ancien département d'armement maritime et de combustibles de la maison mère,
4°) la société des Ateliers et Chantiers de la Seine-Maritime, ancien département de construction navale de la maison mère.
Reste à savoir ce qu'il résultera de tout cela ?

R. Mennevée

 

[1] Voir notre n° de février et mars.

[2] Voir notre n° de mars 1950 et janvier 1952.

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