1965.03.00.De la Nochap.Note sur le concours de la marine française au développement de la marine marchande malgache

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La participation de la Nouvelle Compagnie havraise péninsulaire de navigation et de ses filiales malgaches au développement de la marine marchande à Madagascar.

La Nouvelle Compagnie havraise péninsulaire de navigation, bien qu’elle assure également des services sur le Moyen-Orient et la mer Rouge, a toujours porté un intérêt particulier à sa ligne de l’Océan indien qu’elle dessert depuis trois quarts de siècle. Ceci devait naturellement la conduire à participer de façon active à l’effort de coopération en faveur de Madagascar.
Les transports maritimes tiennent une place de premier plan dans ce pays qui se caractérise par son insularité et son éloignement des grands foyers mondiaux de production et de consommation. La NCHP comprit le rôle qu’elle se devait donc de jouer pour aider cette jeune république à constituer et à développer sa marine marchande.
C’est pourquoi, dès le 22 juin 1960, c’est-à-dire au moment même de la déclaration de l’indépendance de Madagascar, la NCHP, procédait, avec la participation du gouvernement malgache, à la constitution de la Compagnie malgache de navigation qui prit immédiatement en charge l’exploitation du "Ville de Fort Dauphin ", premier navire à battre le nouveau pavillon national.
Parallèlement, les pouvoirs publics malgaches procédaient à l’élaboration des textes législatifs et règlementaires qui, complétant les accords de coopération passés entre la France et Madagascar, devaient constituer les statuts de cette nouvelle marine marchande. Un travail remarquable fut ainsi accompli dans ce domaine. Citons notamment le code de la marine marchande malgache.
Les efforts conjugués des pouvoirs publics et du secteur privé devaient porter leurs fruits, tout d’abord par le développement considérable de la Compagnie malgache de navigation qui exploite actuellement cinq navires sous pavillon malgache : le "Ville de Fort Dauphin" 3.200 Tdw, le "Ville de Tuléar" 3.100 Tdw, l’"Ile Sainte Marie" 2.400 Tdw, le "Kartala" 1.550 Tdw et le "Ville de Manakara" 1.800 Tdw.
Ces navires assurent les transports côtiers entre les ports et rades malgaches et relient régulièrement la Grande Ile aux pays voisins de l’Océan indien.
À noter que pour procéder à ce développement, la Compagnie malgache de navigation a fait appel à la participation financière des épargnants privés malgaches et c’est ainsi que cette société copte parmi ses actionnaires plus d’une centaine de citoyens malgaches parmi lesquels de hautes personnalités mais aussi des commerçants, des particuliers et des fonctionnaires provenant de toutes les provinces. Ceci constitue la preuve de l’intérêt que porte un grand nombre de malgaches à cette activité essentielle de leur pays.
D’autre part, le principe de la participation malgache au trafic long courrier entre l’Europe et l’Océan indien était confirmé et c’est ainsi que fut constituée au mois de juin 1962 la Société malgache de transports maritimes (SMTM) dans laquelle l’État malgache, dont la participation est de 20 %, s’est associé à quatre armements : la Compagnie des messageries maritimes, la Nouvelle Compagnie havraise péninsulaire de navigation, la Ligne scandinave de l’Afrique orientale (Oslo) et la DDG Hansa (Brême).
La SMTM, après avoir pendant sa période constitutive limité son activité à l’exploitation d’un navire bananier affrété, a étendu son champ d’action à l’exploitation d’un premier cargo long-courrier de 7.209 Tdw le "Gasikara" acheté à la NCHP, puis dernièrement d’un deuxième de 7.079 Tdw, le "Malagasy" acheté à la Compagnie des messageries maritimes.
Ces deux compagnies françaises continuent à apporter à la jeune société malgache leur assistance technique.
Par ailleurs, la NCHP a également participé au développement des transports maritimes à Madagascar grâce à l’activité déployée par sa filiale la Société auxiliaire maritime de Madagascar (AUXIMAD), qui a pour objet la consignation des navires dans les ports, le transit des marchandises à l’importation et à l’exportation et l’assurance. Dernièrement, elle a étendu son champ d’action à l’armement d’un petit caboteur le "Mangoky", construit à Diégo Suarez, et qui est affecté à un trafic de petit cabotage entre les ports et rades de la côte ouest de Madagascar.
En même temps que par l’intermédiaire de ses filiales elle procédait ainsi à ces investissements considérables en matériel naval, la NCHP, en liaison avec les pouvoirs publics malgaches, adoptait une politique d’enseignement poussé en vue de former les techniciens nécessaires à la conduite des navires modernes et cela aussi bien en facilitant des stages à bord de ses navires qu’en apportant son aide à l’École maritime de Majunga.
C’est ainsi qu’actuellement tous les navires malgaches sont armés en totalité avec des marins de cette nationalité et qu’un nombre croissant d’officiers malgaches prennent place parmi les États-Majors.
Le chemin parcouru en quatre ans est donc considérable puisque Madagascar dispose de la marine marchande de beaucoup la plus importante de tous les pays de l’OCAM.
 

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