1949.05.19.De la Fédération des groupements commerciaux.Au préfet de la Seine-Inférieure.Coopérative ACSM

Le PDF est consultable à la fin du texte.

Fédération des groupements commerciaux de la Seine-Inférieure

Le 19 mai 1949

Monsieur le préfet de la Seine-Inférieure

Monsieur le préfet,
J’ai l’honneur de vous rendre compte de l’existence aux établissements Worms au Trait, Seine-Inférieure, d’une coopérative qu’il est possible, selon toutes apparences de classer dans la catégorie des « fausses coopératives » formellement interdites par la loi.
J’ai été mandaté par ma Fédération pour attirer votre haute attention sur les agissements de cet organisme para-commercial qui porte le plus grand préjudice au commerce régulier du Trait et des environs.
Je me permets, monsieur le préfet, de vous résumer ci-dessous les renseignements que j’ai pu recueillir sur cette fausse coopérative :
1° Cet organisme n’a pas pris la forme de coopérative officielle,
2° Il a été créé par l’entreprise Worms, et est géré par des employés de cette firme,
3° Le local appartient à la Maison Worms,
4° Les transports ont été faits, pendant très longtemps, avec les camions de cette maison, son personnel et son essence pour des achats à grandes distances (Nord, Pas-de-Calais, etc.).
À l’heure actuelle, ce sont encore les camions de la Maison Worms et son personnel qui effectuent les transports, mais on ne peut rien certifier en ce qui concerne l’essence.
5° Cet organisme vent à tout le monde, non seulement aux ouvriers de chez Worms, mais à tous les paysans, particuliers et commerçants du Trait et de toute la région, et ceci, contrairement aux indications affichées dans les locaux qui prétendent réserver la marchandise au personnel de chez Worms.
Plusieurs notables commerçants du Trait : M. Chevalier, marchand de légumes, M.Beuvin, épicier, et peut-être des marchands de nouveautés et quincailliers de la place seraient en mesure de fournir à des enquêteurs tous détails utiles.
Vous avez bien voulu, monsieur le préfet, à plusieurs reprises, marquer tout l’intérêt que vous portez aux commerçants du département, aussi je me permets de vous demander instamment d’ordonner une enquête par les services des affaires économiques de la préfecture sur les agissements de la fausse coopérative des établissements Worms et d’en interdire le fonctionnement.
Je vous serais très reconnaissant, monsieur le préfet, si vous daigniez me dire la suite que vous aurez bien voulu donner à cette affaire.
Je vous prie d’agréer, monsieur le préfet, l’expression de ma très respectueuse considération.

Signé : A. Viard, président

 

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