1948.08.02.De Robert Labbé.Entretien (1945-1948)

Copie 

NB : Travaux préparatoires à l'ouvrage du Centenaire de la Maison.

2 août 1948

Conversation avec M. Labbé

La Maison depuis 1944

1 - Le Trait
Repart presque comme une entreprise neuve. Immense reconstruction à effectuer. On est allé à la formule la plus moderne. Les seuls à pouvoir le faire, car disposent de la place indispensable. Transformation complète, retardant la construction, mais la rendant efficace. (Circuit de chaîne). Du neuf et du raisonnable.

2 - Services maritimes
Évolution complète. L'armement a changé depuis 1939.
a) - Avant - Lignes pour l'Angleterre, Hambourg - Cabotage national.
b) 1948 - Cabotage national mort, au moins sur le plan des lignes régulières, à cause des tarifs de chemins de fer. Ligne de Hambourg n'existe plus. Lignes anglaises ont faiblement repris.
En 1945, R. L. a "inventé" la Baltique. Jusqu'à 1935, lignes vers Dantzig, Riga, mais peu actives. Porte ouverte à cause des liaisons bancaires et à cause de celles avec les marchands de pâte à papier. 46-47 : peu brillant, pas assez de bateaux, Peu de départs. Très bien depuis 48.
Actuellement Ies 2/3 de l'armement axés Suède-Norvège-Danemark. Le jour où la ligne de Hambourg sera rétablie, circuit meilleur encore.
Une tentative en Méditerranée - Gianonni - ligne d'Oran (Société marseillaise de navigation Gianonni) : Nice-Saint-Louis-du-Rhone-Oran.
1946 - Atelier de reconstruction du Havre refait. Initiative privée. Le premier bâtiment reconstruit dans le port.
- Problème des ports : Les bateaux vont vite mais perdent du temps dans les ports pour les opérations diverses (déchargement, etc.). Ententes seraient utiles pour moderniser l'outillage. Worms mécanise le plus possible ses moyens de chargement et de déchargement. C'est devenu son métier essentiel. Importance : Les bateaux doivent être déchargés vite, sinon il est inutile de les faire aller vite. Importance de cette évolution des Services maritimes.

3 - Charbons
- Bois mal marché au début. Bien maintenant.
- Évolution depuis 10 ans pour le charbon. Charbon pas mort. Ingérence de l'État. Le département change d'aspect.
- Avant-guerre : achats à l'étranger, actuellement c'est l'État.
Aujourd'hui : "Métier de gros bougnats organisés."
- Avant : Peu de succursales, existence calme, bénéfices faits par la direction générale grâce au commerce d'importation.
Aujourd'hui : la direction générale perd et les succursales gagnent.
- Worms manutentionnaires de charbon. Faut de gros capitaux, des installations coûteuses. Celle de Bordeaux est la plus belle de France. Succursale renforcée. Rouen : bonne installation de criblage. Le Havre : usine agglomérés non détruite. Nantes : pool où la Maison participe.
Évolution considérable : plus industriel moins commercial ; moins noble et plus intelligent. Nécessité des ententes.
- Débuts d'une politique des combustibles liquides.

4 - La banque
Depuis 1945, Banque sur le plan des grandes banques de Paris.
- Indiquer deux participations à des sociétés financières officielles spécialisées, où l'on ne doit pas être tenu par la discrétion bancaire traditionnelle.
a) - Cofica - créée en 1945-46. Pour développer la vente à crédit du matériel industriel. (Banque de Paris, Vernes, Société générale. Crédit Escompte - Crédit lyonnais - Worms).
2 vice-présidents dont R. L.
Ufefe - 1946 - Grand rôle pour le financement des importations et exportations françaises. Devrait être le pivot du plan Marshall en France pour la partie privée du plan : (Union européenne - Union des mines - CIC - Crédit lyonnais - Société générale -Union parisienne - Worms).
R.L. vice-président.
Les participations soulignent le standing de la Maison.


Retour aux archives de 1948