1945.04.11.De Hypolite Worms.A Raymond Meynial.Original

Original

11.4.45

Mon cher Raymond
Suite à notre conversation d'hier, ne croyez-vous pas utile d'alerter le ministère, peut-être R. P. lui-même, au sujet du renseignement qui vous est parvenu samedi, et pour le cas où la menace signalée, en ce qui concerne la nomination d'un séquestre serait réelle, ne serait-ce qu'à l'instigation ou pour satisfaire l'ambition du monsieur dont la candidature a été mise en avant.
D'autre part, comme Doublet doit être renseigné de toute façon par ailleurs, ne croyez-vous pas que vous pourriez lui en parler vous-même.
Affect[ueusement] à vous

HW

A votre retour de Marseille, j'ai oublié de vous reparler de l'affaire Bourgeois Amiot à laquelle vous aviez fait allusion à votre premier passage.
En dehors de la valeur intrinsèque de l'opération qui vous a été proposée, il y a une raison de plus, majeure à mon avis, pour ne pas donner y suite, quelles que soient les garanties qu'on pourrait vous offrir.
En effet, les [Berthermer] étaient des amis et des clients de Lazard. C'est la banque Lazard qui a monté et financé l'usine d'aviation Amiot (et il y aura beaucoup à dire un jour sur cette affaire-là). Il est donc probable que si on s'est adressé à vous, c'est parce que la maison Lazard n'est pas encore en état de financer le groupe. J'estime en outre que nous ne devons à aucun prix toucher à une de ses affaires. Nous ne l'avons pas fait de 1940 à 1944. Ce n'est pas le moment de commencer.


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