1944.11.13.De Raymond Meynial.Note et annexes

Copies

Le PDF est consultable à la fin du texte. 

NB : A la note ci après de Raymond Meynial et qui constitue l'annexe n°5 d'une note datée du 2 janvier 1945, sont joints les documents suivants :
- Annexe n°1 - Courrier à Karl Acker, Paris, en date du 1er février 1941 (voir PDF),
- Annexe n°2 - Courrier à M. Blondel, président du Comité d'organisation des mines et minerais, Paris, en date du 1er février 1941 (voir PDF),
- Annexe n°3 - Courrier à M. Blondel, président du Comité d'organisation des mines et minerais, Paris, en date du 15 mars 1941 (voir PDF),
- Annexe n°4 - Courrier à Karl Acker, délégué du groupe Otto Wolff, Paris, en date du 15 mai 1941 (voir PDF),
- Annexe n°5 - Courrier à M. Blondel, président du Comité d'organisation des mines et minerais, Paris, en date du 15 mai 1941 (voir PDF),
- Annexe n°6 - Courrier de F. Blondel reçu le 21 mai 1941 (voir PDF),
- Annexe n°7 - Courrier au Comité d'organisation des minerais et métaux bruts, Paris, en date du 29 juillet 1941 (voir page PDF),
- Annexe n°8 - Courrier de F. Blondel en date du 17 octobre 1941 (voir PDF),
- Annexe n°9 - Courrier de F. Blondel (non daté - voir PDF),
- Annexe n°10 - Courrier de F. Blondel au directeur des Communications, de la Production industrielle et du Travail, Rabat, (non daté - voir page PDF).
Toutes ces correspondances sont citées, à leurs dates respectives, dans le recueil de l'année 1941.

Note déposée par M. Meynial à l'appui de sa déposition
Participation Worms dans la société Le Molybdène

I. Comment la Maison a pris ces participations ?
Au début de l'année 1940 un rapport de la Légation française à Berne avisait le gouvernement français que, d'après les renseignements qui lui étaient donnés, un groupe allemand était en train de négocier l'achat d'un paquet important de titres d'une société française exploitant au Maroc une mine de molybdène : la société "Le Molybdène". L'information ajoutait qu'il semblait important de ne pas laisser échapper ce paquet qui se trouvait entre des mains suisses et qu'il y aurait lieu de rechercher un groupe français en mesure de faire une offre contrebalançant celle des Allemands.
Le ministère de l'Armement s'adressait à la Maison Worms, lui demandant de se porter acheteur de ce paquet d'actions et M. Le Roy Ladurie, au nom de la Maison, accepta d'investir une somme de l'ordre d'environ 8.000.000 de francs dans l'acquisition de ces actions. Il y a lieu de remarquer que cet investissement sortait du cadre habituel des opérations traitées par la Maison et que cette transaction ne fut conclue que pour déférer au désir du gouvernement français. M. Eugène Guernier, président de la société, fut alors appelé à la présidence du conseil qui le mit au courant des différentes démarches faites et l'informa de ce que la Maison Worms devenait l'un des gros actionnaires du Molybdène (on peut obtenir le témoignage de M. Guernier sur ce point).

II. Notre participation dans le Molybdène
Le Molybdène est une société au capital de 18.500.000 francs divisé en 185.000 actions de cent francs, dont les actionnaires principaux sont :
1. le Bureau de recherches et de participations minières, organisme officiel de la Résidence générale du Maroc, pour 1.500.000 francs soit 15.000 titres,
2. la société Falta qui détient 50.000 actions dont 10.000 à vote plural,
3. un groupe représenté par Vernes et Cie vraisemblablement pour le compte des Établissements Bertolus à Bellegarde, détenant environ 10.000 actions.
Le reste des actions est détenu en majeure partie par des actionnaires suisses et nord-africains.
La société Falta est au capital de 8.500.000 francs divisé en 185.000 actions de 100 francs.
Elle est contrôlée par une société suisse appelée Metalla, au capital de francs suisses 1.000.000, divisé en 50.000 actions de 20 francs.
C'est par l'intermédiaire de la société Metalla que la Maison Worms détient un paquet d'actions important du Molybdène.
La part de la maison Worms dans la société Le Molybdène est la suivante :
1/ elle détient 29.000 actions Metalla sur 50.000,
2/ Metalla détient 50.000 actions Falta sur 85.000,
3/ Falta détient 59.140 actions Le Molybdène sur 185.000.
Mais, comme 10.000 de ces actions ont un droit de vote plural, Falta exprime à l'assemblée du Molybdène 95.000 voix sur 215.000.
On voit donc que notre maison possède seulement, et cela par l'intermédiaire de deux sociétés, 32% des actions et 44% des voix, c'est dire que, juridiquement, elle n'a pas le contrôle de la société.
Si l'on calcule le rapport des capitaux investis, on s'aperçoit qu'en fait la Maison Worms ne possède que 10,75% des actions de la société Le Molybdène.

III. Administration du Molybdène
Le conseil d'administration est composé comme suit :
- Monsieur E.L. Guernier, président directeur général (nationalité française),
- Monsieur Paul Geneux, administrateur (de nationalité suisse)
- Monsieur Henri Simon, administrateur (de nationalité française)
- Monsieur Charles van der Weid, administrateur (de nationalité suisse),
- Monsieur Charles Wyatt, administrateur (de nationalité suisse),
- Bureau de recherches et de participations minières du protectorat de la République française au Maroc (ERPH) représenté par M. Friedel, inspecteur général des Mines et directeur de l'École nationale des Mines, administrateur, (de nationalité française),
- Monsieur Jean Marie Vinson, administrateur (de nationalité française),
- Monsieur Raymond Meynial, administrateur (de nationalité française),
- Monsieur Martial Pitavino, administrateur (de nationalité française),
- Monsieur Jacques Sigriest (nationalité française) représentant des Établissements Bertolus.
On verra dans la composition du conseil que l'intervention de la Maison Worms s'est manifestée dans le courant de l'année 1940 par la nomination de trois membres sur les dix qui composent le conseil : MM. Meynial, Vinson et Pitavino.
II y a lieu de remarquer d'autre part que le bureau BRPM, organe officiel de la Résidence du Maroc, est représenté dans le conseil par M. Friedel, inspecteur général des Mines et directeur de l'École nationale des Mines.
D'autre part, il y a lieu de noter que l'avis du BRPM est d'un très grand poids en raison :
- de sa personnalité officielle et de sa représentation au conseil,
- du fait qu'il a accordé des subventions de recherches à la société,
- et enfin des contrôles permanents qu'il exerçait sur la direction au Maroc.
Ceci étant exposé, les négociations intervenues depuis le mois de novembre 1940 entre Messieurs Guernier, président du Molybdène, et les représentants de la Maison Otto Wolf et de la Maison Krupp, sont les suivantes :
En novembre 1940, Monsieur Guernier, président du Molybdène, reçut la visite de Monsieur Acker, ingénieur allemand des Mines, représentant la maison Otto Wolf, de Cologne, spécialisée dans le commerce des minerais, Monsieur Acker se disait d'autre part :
a) régulièrement mandaté par le gouvernement allemand,
b) ami de Monsieur Blondel, directeur du Comité d'organisation des mines et minerais qu'il rencontrait souvent à travers le monde dans les congrès internationaux de géologie.
Monsieur Acker manifesta un pressant désir d'acheter du minerai de molybdénite. Dès cette première visite, le président Guernier signala à Monsieur Acker, d'une part que la production de la société était engagée et, d'autre part, que l'exploitation était sous réquisition du gouvernement marocain. Dans ces conditions, il paraissait impossible d'envisager une livraison. Monsieur Acker multiplia ses visites, tant à Monsieur Meynial qu'au siège de la société. Monsieur Meynial, ainsi que le secrétaire général, Monsieur Hoffmann, répondirent toujours dans le même sens, le but de cette réponse était principalement de retarder la livraison de minerai car, dès le début, il apparut que, si le gouvernement allemand voulait exiger de la Commission d'armistice la livraison de la totalité du métal produit à la mine, rien ne pourrait l'empêcher d'arriver à ses fins. Il fallait donc essayer, en jouant de l'inertie administrative, de retarder au maximum et de diminuer dans la plus grande mesure les livraisons exigées.
En février (1er février 1941), à la requête de Monsieur Acker, notre secrétaire général saisit Monsieur Blondel, directeur au Comité d'organisation, du fait que nous n'étions pas maîtres de notre production et confirma la chose à Monsieur Acker (annexes 1 et 2).
Le 15 mars, une autre firme allemande, la Maison Possehl, de Lübeck, demandait une offre. Même réponse de notre part ainsi qu'à d'autres maisons qui nous firent une demande similaire, notamment la firme Julius Muller, à Ulm, et la Erz und Metallhandels Ag. Nous devons signaler également les visites réitérées d'un délégué de l'Électrochimie de Nüremberg, l'une des plus grandes firmes allemandes de ferro-alliages, dont les exigences ont également pu être éludées sous le prétexte que notre production était réquisitionnée. Il faut remarquer à ce sujet que les pourparlers avec Monsieur Acker, qui ont traîné pendant près de deux ans, ont servi d'excuse à la société pour décliner les avances des autres maisons allemandes ci-dessus mentionnées.
La société tenait le Comité d'organisation au courant, verbalement ou par écrit, de ces différentes visites ; nous pouvons citer notamment une lettre du 15 mars 1941 (annexe n°3) informant Monsieur Blondel de la visite de Monsieur Stiepel, de la Possehl mbh de Lübeck.
Le 14 mai 1941, Monsieur Acker se fit particulièrement pressant et menaça les dirigeants de sanctions devant les tergiversations de la société. Monsieur Guernier rendit alors visite à Monsieur Blondel. Celui-ci considéra que nous avions gagné un temps suffisant, que nous ne pouvions plus, sans courir de graves dangers, résister par nous-mêmes aux exigences de Monsieur Acker, et que le moment était venu de lui faire une offre. En donnant son accord pour que la société fasse cette offre pour une quantité limitée, Monsieur Blondel pensait obtenir un nouveau délai, tout en évitant le coup de force. Monsieur Blondel donna donc l'ordre à Monsieur Guernier de faire une offre marchande normale mais d'y ajouter la réserve formelle de l'accord du gouvernement français : c'est ce qui devait permettre de retarder encore la décision définitive.
Monsieur Friedel, inspecteur général des Mines et directeur de l'École nationale des mines, représentant du BRPM, au sein du conseil du Molybdène, se trouvait par hasard présent à l'entretien dans le bureau de Monsieur Blondel.
C'est ainsi que le président fut amené à adresser à Monsieur Acker, le 15 mai 1941, une offre de 25 tonnes (annexe n°4). Dans cette lettre, le président signalait à nouveau que la protection de la société était toujours soumise à la réquisition du gouvernement du Maroc, que celle-ci ne pouvait être levée que par le Comité d'organisation des minerais et métaux bruts et terminait par les réserves expresses suivantes : « Il est formellement convenu que la présente offre ne saurait comporter aucun engagement de notre part tant que le Comité d'organisation des minerais et métaux ne nous aura pas signifié l'autorisation formelle de livrer la quantité proposée et donné son accord complet sur le prix indiqué ».
Mais cette offre fut faite à un prix qui n'avait pas obtenu l'accord du Comité d'organisation. C'est ce qui explique que Monsieur Blondel - à qui par lettre du 15 mai 1941 (annexe n°5) la société avait envoyé copie de l'offre remise à Monsieur Acker - protesta contre celle-ci indiquant notamment (annexe n°6) : « Je vous signale qu'en fournissant des conditions aussi précises vous avez outrepassé mes instructions ; en particulier, je ne peux accepter les offres de prix que vous avez faites et, en ce qui me concerne, cette question doit être réservée ».
De la lettre de Monsieur Blondel, il ressort qu'il a bien donné des instructions pour qu'une offre soit faite mais qu'il réservait son accord sur le prix. Cette offre devenait donc nulle, conformément aux réserves exprimées dans la lettre du 15 mai 1941 (annexe n°4). Le gouvernement français et le gouvernement marocain avaient par conséquent toutes possibilités pour retarder ou empêcher la livraison demandée et on peut s'étonner qu'ils aient - comme on le verra peu après - procédé à cette livraison sans même consulter la société.
Le conseil ayant été mis au courant de ces différentes négociations, il lui apparut dès le début que, malgré toute notre bonne volonté, il serait probablement impossible d'empêcher qu'une partie au moins de la production de notre mine ne soit réservée aux autorités d'occupation. Aussi, le conseil décida-t-il d'arrêter la production de molybdénite et de consacrer l'activité de la société à l'exploitation d'un gisement cuprifère, trouvé dans son périmètre.

Par cette manœuvre, nous atteignions le double objectif suivant :
a) Être en mesure de répondre aux autorités allemandes que nous avions arrêté l'exploitation du molybdène.
(Il est très important de noter à ce sujet que, pendant la période d'activité sur le gisement du molybdène, nous avions produit 70 tonnes de molybdénite dont nous avons toujours caché l'existence aux Allemands.)
b) Produire un métal très utile à l'économie nord-africaine, puisque celle-ci manque totalement de cuivre qu'elle consomme pour sa viticulture en quantité considérable.
Nous étions par ailleurs convaincus que le gouvernement marocain et le gouvernement algérien nous donneraient tout leur appui pour expliquer aux autorités d'occupation les raisons de notre changement de production. Celui-ci en effet risquait d'être interprété par les Allemands comme un acte de sabotage.
Le 24 mai 1941, à la suite de ces décisions, nous demandions à notre Comité d'organisation l'autorisation de vendre un premier lot de 500 tonnes de chalcopyrite à 25% de cuivre pour la fabrication des sulfates de cuivre destinés à l'économie nord-africaine. La réaction des autorités allemandes ne se fit pas attendre : nous fûmes convoqués à la Commission d'armistice franco-allemande en même temps que le délégué français à cette Commission, Monsieur Jean Raty, et un délégué du ministère de la Production industrielle. Les autorités d'occupation, nous reprochaient violemment de ne pas les avoir consultées avant de prendre la décision de changer notre production. La société, comme cela avait été convenu, se retrancha derrière les demandes extrêmement pressantes qui nous auraient été faites par les gouvernements d'Afrique du Nord en vue de la fourniture de minerai de cuivre pour leurs besoins viticoles. Les délégués allemands, parmi lesquels figurait un représentant de la Maison Krupp, ne pouvant répondre valablement à notre objection, suggérèrent alors la construction d'une usine de traitement pour permettre de laver simultanément du minerai de cuivre et du molybdénite. Comme nous opposions le manque de main-d'œuvre, les autorités d'occupation proposèrent de mettre à notre disposition des prisonniers russes, ce que nous refusâmes. Nous sommes restés inébranlables sur notre position.
Le conseil fut tenu au courant de ces divers incidents mais il fut décidé de ne pas les mentionner au procès-verbal. Cependant des notes de conseil détaillées et confidentielles envoyées au BRPM, par Monsieur Friedel peuvent en témoigner.
Toutes ces négociations avaient demandé du temps ; ce ne fut donc que le 29 juillet 1941 qu'à la suite de nouvelles démarches de Monsieur Acker, Monsieur Guernier saisit Monsieur Blondel des pressions subies par notre secrétaire général, Monsieur Hoffmann, pour qu'il insistât auprès du Comité d'organisation afin d'obtenir plus rapidement la livraison des 25 tonnes. Monsieur Guernier répondit à Monsieur Acker : "Je suis dans la dépendance totale de mon Comité d'organisation. Je ne puis pas autoriser mon secrétaire général à faire une démarche collective avec vous auprès de mon Comité sans avoir au préalable obtenu son autorisation. Je téléphonerai donc à mon Comité d'organisation et ne manquerai pas de vous faire connaître le résultat de ma démarche" (annexe n°7). Monsieur Guernier demanda alors au Comité d'organisation de vouloir bien lui préciser l'attitude qu'il devait prendre. Monsieur Blondel répondit à cette lettre (annexe n°8) qu'il ne lui était pas possible de donner des instructions tant que l'administration française n'aurait pas été saisie d'une demande des autorités compétentes.
A partir de cette date, la société Le Molybdène n'a plus été tenue au courant de quoi que ce soit, pas même des circonstances de la livraison et, chaque fois que nous demandions des nouvelles au Comité d'organisation, il nous était répondu que la chose ne nous regardait plus et que tout se passait directement avec le gouvernement marocain. Le ministère des Finances a maintes fois protesté auprès de la société, s'étonnant de ce que, à la suite des accords passés entre les trois gouvernements français, allemands et marocains, la livraison des 25 tonnes n'ait pas été effectuée. La mine étant sous réquisition, nous répondions à chaque intervention que nous pensions que des ordres directs avaient été donnés à la mine sans que nous ayons à en connaître.
C'est d'ailleurs la même procédure qui fut suivie pour une livraison, projetée de 5 tonnes de molybdène à l'Italie. Le 17 octobre 1941, sans nous avoir jamais consultés ni tenus au courant d'aucune discussion, Monsieur Blondel nous transmettait "pour information" copie d'une lettre de lui-même au directeur de la Production industrielle de Rabat lui faisant savoir que le gouvernement français, d'accord avec la Commission d'armistice franco-italienne, avait décidé de fournir à l'Italie 5 tonnes de minerai de molybdénite et que le fournisseur désigné était la société Le Molybdène (annexes n°9 et 10). Cette livraison n'a jamais été effectuée.

En résumé :
Sur une demande directe des autorités allemandes au début de novembre 1940, la société Le Molybdène a fait l'impossible pour retarder les livraisons qu'elle devait effectuer.
Lorsqu'elle n'a plus été en mesure de traîner davantage, elle a repassé la négociation au Comité d'organisation et aux gouvernements français et marocains et, depuis cette date, elle n'a plus été tenue au courant de la marche de cette affaire, sauf à titre occasionnel, par les indications que venait donner Monsieur Acker et les interventions verbales du ministère des Finances.
La négociation ayant été entièrement conduite par le gouvernement français ainsi qu'on peut le retrouver dans les documents de la Commission d'armistice - a fait, d'après ce que nous eu avons su, l'objet de marchandages à ladite Commission pour obtenir en échange des livraisons de molybdénite, les autorisations :
a) de transporter en France les produits africains,
b) de livrer certains d'entre eux aux États-Unis, à charge par ceux-ci de ravitailler l'Afrique du Nord, notamment en pétrole.
Ce fut donc une question très complexe dont s'occupèrent en particulier les Affaires étrangères, la Marine et les Finances. Mais l'essentiel est que le gouvernement français n'a accepté cette livraison qu'en contre-partie d'avantages substantiels pour le ravitaillement de la France et de l'Afrique du Nord et que, de ce fait, la décision fut un acte gouvernemental que la société était incapable d'accepter ou de discuter.
La volonté de résistance de la société s'est d'autre part manifestée :
1. par la dissimulation de la production réelle de molybdène, ce qui a permis d'en sauver plus de 70 tonnes ;
2. par la décision, dès novembre 1940, de cesser toute production de molybdène pour concentrer son effort vers celle du cuivre dont la société n'avait aucune expérience, mais nécessaire à la viticulture nord-africaine.
II y a enfin lieu de remarquer que la Maison Worms n'est intervenue qu'une fois, lorsqu'elle a consenti à la société des avances de l'ordre de F 3.000.000 :
a) pour lui permettre de ne pas réaliser ses stocks de molybdène,
b) pour faciliter le passage de l'exploitation du molybdène au cuivre.
Sans ces avances, la société aurait par elle-même été incapable de transformer son exploitation.

13/11/44


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