1941.06.09.De Worms et Cie.Note sur la Compagnie sétoise de produits chimiques

Copies de notes

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Compagnie sétoise de produits chimiques

La Compagnie sétoise de produits chimiques a été fondée en 1919 dans le but de poursuivre l'exploitation de la fabrique de sulfate de cuivre précédemment créée par Monsieur van Cabèke à Sète (Hérault).
Les statuts ont été déposés le 22 janvier 1919 en l'étude de Maître Couturier, notaire à Paris.
La Compagnie a pris la suite des établissements Schneider dans les obligations afférentes à une conception à charge d'endigage, sise sur les bords de l'Étang de Tau. Elle a, à ce titre, effectué des travaux considérables en vue de transformer en libre propriété les surfaces concédées.
En 1927, la Compagnie sétoise connut des difficultés qui allèrent jusqu'à la faillite, par suite :
- d'abord, de la défaillance de son principal banquier, la Banque d'Alsace et de Lorraine,
- puis de la mise en train d'un programme d'investissements, hors de proportion avec ses moyens.
En 1937, un concordat intervint et la Sétoise ne se trouva pas à même de faire face à ses engagements concordataires. C'est à ce moment que Monsieur van Cabèke vint trouver Messieurs Worms & Cie. Ceux-ci firent l'effort financier nécessaire pour régler entièrement le passif de la société et pour assurer la remise en marche de l'exploitation qui se trouvait arrêtée depuis environ treize ans.
En 1940, la situation juridique et financière se trouvant entièrement apurée et la société en possession d'un nouveau fonds de roulement, l'usine put enfin recommencer à produire.
Capital
Le capital de la société est de 5.000.000 de francs, divisé en 50.000 actions de 100 francs, entièrement libérées. Tous les titres sont au porteur.
Le capital se répartit comme suit :

Messieurs Worms & Cie

25.100 actions

soit 50,2% du capital total

Monsieur van Cabèke

19.779 actions

Monsieur Devineau

3.000 actions

Monsieur Goudard

1.000 actions

Divers

1.121 actions


50.000 actions

Conseil d'administration
Le conseil d'administration est actuellement composé de :
Président  : Monsieur Nelson-Pautier, représentant de Messieurs Worms & Cie
Administrateurs : Mesdames Simone et Louise van Cabèke, Monsieur Lavit, Monsieur Arrighi, représentant de Messieurs Worms & Cie.

Actif
a) terrains
La CCPC occupe un domaine industriel, d'un seul tenant, d'une superficie de 46 hectares, en bordure de l'Étang de Tau, relié au chemin de fer par un embranchement particulier.
b) usines
Les bâtiments industriels comportent :
- une fabrique de sulfate de cuivre d'une superficie d'environ 2.500 m2 dont la capacité de production est de 9 à 10.000 tonnes par an.
- une affinerie de cuivre rouge destinée à effectuer le grenaillage du cuivre pour la fabrication du sulfate.
Bilan
Ci-joint, en annexe, la dernière situation comptable de la société.
L'année 1940 se solde avec un léger bénéfice de F 126.187,53, chiffre qui peut être considéré comme satisfaisant en raison de la mise en marche tardive de l'usine. Cependant, depuis lors, l'activité de la fabrique est souvent entravée par les difficultés de l'approvisionnement en matières premières qui ont entraîné plusieurs arrêts de fabrication, et les résultats de l'année en cours en souffriront vraisemblablement.

Activité industrielle
En année normale, la consommation de sulfate de cuivre en France était de 106.000 tonnes auxquelles il y a lieu d'ajouter la consommation algérienne de 12.750 tonnes environ, soit au total 118.750 tonnes, assurée par (en chiffres ronds) :
- production française : 90.000 tonnes
- importations venant en majeure partie de l'Angleterre : 30.000 tonnes
Total : 120.000 tonnes
La production de la Compagnie sétoise étant au maximum de 10.000 tonnes par an, représente donc environ 8,33% du marché français, et il paraît difficile de l'augmenter très sensiblement.
Il semble que la Compagnie sétoise, n'ayant pas de possibilité de développer sa production chimique, doive surtout porter ses efforts sur l'exploitation de son domaine maritime dont les terrains ont une situation extrêmement favorable en bordure de l'Étang de Tau. Toutefois, un projet de cette nature nécessite des investissements de capitaux considérables qui ne seraient justifiés que si le développement du port de Sète dans l'avenir apparaissait, après étude, comme certain.
Les événements ne permettent probablement pas de trancher cette question dans l'immédiat.

9/6/41


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