1939.03.Le réveil du Trait.ACSM

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Le réveil du Trait, organe local du parti communiste

Journal mensuel

Le numéro : 25 centimes

Mars 1939

Second anniversaire
Notre journal atteint allégrement sa troisième année d’existence. Son tirage mensuel de 600 exemplaires se maintient régulièrement. Cependant, nous sommes dans l’obligation de le limiter nous-mêmes pour les raisons techniques signalées naguère dans les présentes colonnes. Malgré ces grosses difficultés, augmentées d’ailleurs du prix du papier, le Réveil du Trait se vend en un temps record par les dévoués camarades de la diffusion, sans avoir besoin de s’imposer à domicile.
Les raisons du succès de notre journal, désormais incrusté dans la vie du Trait, résident incontestablement dans la justesse et l’indépendance de son opinion, reflet fidèle des espoirs et des angoisses des travailleurs au milieu desquels nous vivons continuellement. La preuve en est dans le fait que nous n’avons pas été contredits jusqu’à ce jour. Certes quelques esprits chagrins ne nous trouvent « pas sincères », d’autres au contraire nous trouvent « aller un peu fort ». Aux premiers, nous nous contenterons de leur demander de nous juger avec le temps. À l’usage des seconds, nous publierons quelques morceaux choisis… d’anonymes du Journal du Trait, style 1923-27.
Le capitalisme nous fournit assez de flagrantes contradictions pour ne point avoir besoin d’user de calomnies. Nos adversaires, dans leur action quotidienne, commettent assez de fautes pour nous abstenir de chercher un aliment dans leur vie privée. Les difficultés grandissantes qui se dressent sous les pas de nos camarades sont suffisamment graves pour nous dicter notre ligne de conduite et pour faire entendre notre voix qui est celle du peuple.
Certes, la réaction locale, qui ne nous pardonne par notre feuille si vivante, verrait d’un bon œil sa disparition. Elle n’ignore pas que la presse communiste qui n’est soudoyée par aucune puissance d’argent est entre nos mains une arme d’information, de propagande et d’agitation.
Il nous appartient de veiller sur la vie de notre Réveil du Trait. Il nous appartient d’en faire un organe de combat qui reste dans les limites de la correction. Il nous appartient enfin de le rendre digne du parti des travailleurs, notre parti communiste, parti de la paix, du pain et de la liberté.
Roger Legendre.

Union pour sauver la République
À l’heure où ces lignes sont écrites, nous sommes le 25 mars. Quels événements nouveaux se seront-ils produits lorsqu’elles paraîtront, à cette époque où chaque jour apporte sa menace ?
Notre pays connaît une régression sociale de grande envergure ; nous, communistes, nous l’avions prévu en dénonçant les reculs. Le « diktat » de Munich et l’accord franco-allemand sont lettre morte en laissant une situation internationale de plus en plus angoissante ; et ils sont nombreux ceux qui, il y a six mois, nous qualifiaient de bellicistes, reconnaissent maintenant que nous avions raison.
Mais l’heure ne permet pas de s’attarder aux critiques et aux regrets.
Trop de dangers pèsent sur nous. Au moment où il est encore possible de remonter le courant, ne songeons au passé que pour en tirer un enseignement, pour que ne reproduisent plus les erreurs aux conséquences parfois tragiques.
L’Espagne assassinée par une trahison que favorisèrent les gouvernements français et anglais. La Tchécoslovaquie annexée brutalement par les troupes hitlériennes. La Roumanie visée par les prétentions d’Hitler. Notre pays encerclé. Nos colonies de Tunisie et d’Indochine menacées ; les lignes méditerranéennes coupées. Et après ? À l’intérieur, le chômage croissant, la répression, l’augmentation du coût de la vie, la retraite aux Vieux qui risque de dormir dans les cartons du Sénat, la semaine de 40 heures, les menaces sur la liberté de presse, de réunion et d’association car sous le couvert de la défense nationale, toutes les menaces sont possibles.
Le peuple de France veut être libre et vivre dans la paix. La situation présente et les mesures envisagées l’emplissent d’une angoisse compréhensible. Mais tout n’est pas permis. L’annexion de la Tchécoslovaquie prépare l’union et l’action des grandes démocraties : France, Grande-Bretagne, États-Unis et URSS qui entraîneront les petites nations, préparent la réalisation d’un de nos mots d’ordre les plus chers : « Main dans la main pour la ronde de la paix » à condition toutefois que les destinées de notre pays et de la paix ne soient plus dans les mains trop dangereuses de M. Bonnet.
À l’intérieur, les masses veulent crier « Halte au pouvoir personnel et à la dictature ! » Elles sentent qu’il n’y a qu’une solution : l’union. Camarades, resserrez vos liens dans le sein de la grande CGT. Répondez aux appels unitaires lancés par les deux grands partis prolétariens. Camarades de la section socialiste du Trait, la lettre que nous vous adressons à tous, nous voulons espérer qu’elle vi[illisible] la réponse qu’exige la situation actuelle. Unis, nous imposerons le gouvernement que veut l’immense majorité du peuple français, un gouvernement à qui nous accorderons les pleins pouvoirs, s’il le faut, mais quand nous serons certains qu’il les emploiera pour la défense de la nation travailleuse, et non au profit du capitalisme qui se débat dans les convulsions de la fin de sa domination.
Louis Douay.

Le rajustement des rentes des mutilés du travail
Une grave injustice à réparer
(suite de l’article de février)
Pour les ayant-droits des victimes d’accidents du travail, suivis de mort, la différence de traitement n’est pas moins sensible.
C’est ainsi qu’une veuve ayant cinq enfants en bas âge, dont le mari est mort des suites d’un accident du travail survenu après le 1er janvier 1939, et qui avait un salaire annuel de 15.000 F, obtiendra d’après la nouvelle loi, une rente annuelle de 11.250 F pour elle et ses cinq enfants ; alors que dans le même cas, la veuve d’un ouvrier ayant été victime d’un accident mortel survenu avant le 1er janvier 1939, n’a obtenu, en application de la loi 1898, qu’une rente de 5.850 F pour elle et ses cinq enfants, soit 5.400 F de moins par an.
Si l’on songe que les nécessités de la vie quotidienne sont exactement les mêmes pour les victimes d’accidents survenus avant ou après le 1er janvier 1939, cette inégalité choquante dans la réparation accordée aux uns et aux autres ne prend-elle pas le caractère d’une injustice criante à laquelle il convient de mettre fin au plus tôt ?
C’est à cette tâche urgente que s’emploie actuellement la Fédération nationale des mutilés et invalides du travail, en réclamant le rajustement des rentes des victimes d’accidents du travail, survenus avant le 1er janvier 1939.
La force numérique et morale que lui donnent ses 150.000 adhérents, les concours que lui apporte le groupement parlementaire de défense des mutilés et invalides du travail à la Chambre, auquel sont inscrits 480 députés venant de tous les partis politiques, et enfin l’appui qu’elle ne manquera pas de trouver auprès de l’opinion publique en cette circonstance, tout cela va permettre à la Fédération nationale des mutilés et invalides du travail, dont l’action a abouti jusqu’à présent au vote de 24 lois en faveur des victimes d’accidents du travail, d’obtenir sans tarder le vote du projet de rajustement des rentes, qu’elle a fait déposer il y a un certain temps déjà à la Chambre.
Ainsi sera réparée une cruelle injustice qui frappe un trop grand nombre de mutilés du travail ou d’ayant-droits.
B. Marcet.

Lettre à André Marty
Cher camarade André Marty,
Les communistes de la cellule du Trait clament leur indignation devant l’odieuse campagne de calomnies que mènent contre toi le fascisme et la réaction.
Nous saluons en toi une des plus glorieuses figures de notre grand parti communiste, le héros de la mer noire et l’organisateur admiré des Brigades internationales. Tu as défendu la France en défendant les peuples victimes de l’invasion étrangère ; tous les travailleurs connaissent ton nom et en parlent avec respect ; c’est pourquoi les suppôts de la réaction et du fascisme t’ont voué une telle haine et voudraient te déconsidérer aux yeux du peuple généreux de France. Les travailleurs ne seront pas dupes. Tu restes pour nous le symbole de la paix, de la liberté et de la démocratie. Nous sommes derrière toi et tout notre Comité central pour lutter contre les traîtres, et nous t’assurons de nos sentiments bien fraternels.
Le bureau de cellule.

Les slogans de Paul Reynaud
Un slogan est une courte phrase qui, par sa concision même, dit fort bien ce qu’elle veut dire ; c’est sans doute ce qui motive la vindicte de M. Paul Reynaud qui propose de remplacer les slogans courants par quelques autres de sa composition. Admirez plutôt :
« Ce n’est pas l’impôt, c’est l’inflation qui fait la vie chère. Priver le patron de profit, c’est priver l’emploi d’ouvrier. Le loisir obligatoire, c’est l’appauvrissement obligatoire. » M. Paul Reynaud nous excusera de n’être pas d’accord avec lui. Nous persistons à dire que l’impôt sur les grosses fortunes et le contrôle sévère des prix ne doivent pas faire augmenter la vie et doivent permettre de dégréver les travailleurs. Nous persistons à dire qu’au lieu de faire faire des heures supplémentaires, il faut contraindre les magnats de l’industrie à embaucher les chômeurs. Nous persistons enfin à dire à M. le ministre : les salariés doivent obtenir des rajustements de salaires au détriment de l’excédent de profit de ces messieurs, en empêchant par des mesures sévères la récupération de ce profit sur le dis des consommateurs. Et si M. le ministre le permet, aux slogans qui lui déplaisent si fort, nous pourrons ajouter ceux-ci ! « Hors du ministère le porte-parole de la haute banque. Hors du quai d’Orsay le ministre qui a compromis la sécurité française. Faisons payer les riches et mettons les factieux hors d’état de nuire. »
H. Georges.

Tous les matins je pense à mon réveil
À Daladier président du conseil.
Quand le vent fait tourner les girouettes
Sur les toits je crois voir sa silhouette
Le peuple est de mon avis j’en suis sûr,
Pour le déclarer il est assez mûr.
Désarmerait-on devant les tricheurs ?
Non, croyez-le car nous n’avons pas peur.
Rien n’est plus vil que le peuple qui trem-
ble
Si un n’ose pas, on se lève ensemble.
Français, vous avez eu toujours du cran.
Vous avez vu au ciné sur l’écran
Les pays où le fascisme s’implante,
Toute sa barbarie, sa lâcheté.
Vous ne voulez point de la servitude
Qui est trop contraire à vos habitudes.
Unissez-vous, tous en chœur faites bloc
Contre la clique des Doriot-La Rocque.
Puisque vous prévenir est mon devoir,
Aujourd’hui je garde toujours l’espoir
Que si un jour le danger nous menace
Les Français s’uniront et feront face
À ces assassins de l’humanité.
Français, luttez tous pour vos libertés !
H. Le Cloirec.

Au sujet de certaines habitations
Il avait déjà été question dans le Réveil, il y a quelques temps, de l’état lamentable de certaines habitations du Trait, où de braves familles sont obligées de vivre, bon gré mal gré. Il est tout à fait regrettable que la Société immobilière n’ait pas plus de soucis de la sécurité et de l’hygiène de ces pauvres gens.
Aussi, nous porterons à la connaissance publique, dans notre prochain numéro, comment doivent vivre dans notre ville du Trait des familles ouvrières exploitées par le patronat. Nous élèverons les protestations les plus énergiques sur ces faits qui ne sont pas inconnus de la Société immobilière, que nous forcerons à jeter un regard sur ces maisons, au lieu de conserver toujours l’attitude qui lui est familière et que l’on peur appeler de l’indifférence.
René Talbot.

Art populaire du Trait
Pour des raisons indépendantes de notre volonté, le concert prévu pour le 1er avril au Clos fleuri, a dû être reporté au samedi 22 avril.
Au programme de cette soirée, trois pièces en un acte seront interprétées « Le gendarme est sans pitié » de Courteline, « Poucette » de Charles Vildrac, et « La dame de bronze » et le « Monsieur de Cristal » de Henri Duvernois. Nos amis pourront aussi applaudir une danse fantaisiste, des chœurs par les [illisible] et des intermèdes. Tracts et affiches donneront les renseignements nécessaires en temps voulu. Retenez la date du 22 avril et venez nombreux au concert de l’Art populaire.
Le bureau.

Toujours lui !
À des camarades qui sont allés à la mairie chercher des feuilles d’assurance sociale, le secrétaire de mairie, dont l’action néfaste a souvent été dans ce journal, a répondu : « Il y a un jour spécial pour les feuilles d’assurance sociale ; aujourd’hui c’est l’état civil ». Il n’y a certainement pas de jour spécial pour l’état civil, ou alors il faudrait fixer les naissances à des dates bien déterminées. De même, les camarades qui ont besoin de leurs feuilles d’assurance sociale doivent l’obtenir du moment que la mairie est ouverte.
Un groupe de mécontents.

En passant
Nous signalons qu’un grave accident a été évité de justesse et grâce au sang-froid de deux conducteurs d’automobiles, qui ont bien failli passer sur le dos d’un personnage local dont l’intempérance proverbiale dans le pays. Nous recommandons à ce monsieur, lorsqu’il sera un débit, d’éviter de monter sur son vélo, lorsque son équilibre est douteux.
Le témoin.

Toujours le chômage
À Duclair, des camarades de cette localité sont informés par le maire que leur demande d’admission au fonds de chômage a été rejetée. Le motif : ces camarades n’ont pu fournir de preuves de travail les années précédentes à pareille époque.
L’argument n’est guère solide. Si, pour les années précédentes, ces ouvriers ne peuvent prouver qu’ils ont travaillé, c’est qu’à ces époques la baisse de travail dans le bâtiment a entraîné le chômage. Monsieur le maire de Duclair le sait certainement, et nous penchons à croire qu’une question d’idées politiques a causé une pareille réponse qui oblige des travailleurs consciencieux à vivre dans le besoin.
Un groupe de chômeurs.

Nous donnons ci-dessous le texte d’une lettre que nous adressons à nos camarades, membres de la section socialiste du Trait :
Chers camarades,
La France vit des heures dramatiques ; les libertés et la paix connaissent des menaces qui se précisent chaque jour. Vous comprenez comme nous qu’une politique de fermeté qui ait l’assentiment de tout le peuple s’impose. Pour cela, il faut que les masses laborieuses soient fortes et par conséquent unies. Le « populaire » du 18 mars a lancé un vibrant appel à l’union. La Fédération de la Seine du parti socialiste et les cinq régions parisiennes du parti communiste ont décidé de créer un centre de liaison ; dans de nombreux coins, l’action commune se réalise. Nous espérons qu’en présence du danger qui nous menace, vous saluerez favorablement l’Unité d’action de votre section avec notre cellule communiste et que vous mettrez tout en œuvre pour la mener à bien.
Recevez, chers camarades, nos fraternelles salutations.
Le bureau de cellule.

Mensonges officiels
L’indice officiel du coût de la vie pour le département de la Seine-Inférieure basé sur le chiffre 100 en 1930 est sorti. Il accuse 125,375 au 18 février 1939 contre 124,906 au 23 novembre 1938, soit une différence de 0,469 ou 0,375 %. Pour l’alimentation seulement qui porte sur 60 % de l’indice général, nous lisons 73,246 au 18 février 1939, contre 72,246 au 23 novembre 1938, soit une différence de 0,710 ou 0,978 %.
Ainsi, malgré les décrets-lois Reynaud, frappant les masses de lourds impôts directs et indirects, malgré la hausse importante des prix de gros malgré le prix des légumes frais porté à un prix exorbitant du fait peut-être de la gelée, mais beaucoup plus par l’effet d’une honteuse spéculation, (denrées non mentionnées dans l’indice officiel), ces messieurs en arrivent à des chiffres ridicules : 0,375 % d’augmentation en un trimestre. Il est à peine besoin de souligner que ces chiffres sont bien inférieurs à la réalité, l’établissement des indices étant fait suivant des données purement fantaisistes ou arbitraires.
Quelques exemples : on voudrait voir le personnage usant, dans des conditions normales, d’un costume à 296,25 même de confection. On voudrait bien connaître une famille de 4 personnes avec, sur la table, comme plat de résistance, un lapin à 15,40 ou un poulet à 22 francs (chiffres officiels). C’est d’autant plus édifiant, ménagères, que le prix officiel des viandes plat de résistance de vos époux, n’a pas varié.
Nous avons eu la curiosité au Trait, d’établir un indice pour l’alimentation, selon des chiffres les plus rigoureux. Pour Le Trait, l’indice alimentation au 25 février 1939 ressort à 75,808 contre 73,246, indice préfectoral au 18 février 1939, soit une différence de 2,562 ou 3,5 %. Avec l’indice au 23 novembre 38, la différence est de 3,272 ou 4,5 %.
Seulement la viande de bœuf au Trait vaut 16,45 au kilo au lieu de 13,25. Celle de veau 23,05 au lieu de 20,60 ; celle de mouton 18,40 ; le porc et la charcuterie 22,35 au lieu de 19,50. Nous avons compté le poulet à 35 F au lieu de 22, et un bon lapin à 30 F au lieu de 15,40.
Bien qu’ayant arrêté là nos sondages, nous constatons déjà des chiffres supérieurs aux chiffres officiels. La vie au Trait n’est donc pas meilleur marché qu’ailleurs.
Nous en tirons encore la conclusion suivante : l’indice officiel ne doit pas augmenter par ordre des pouvoirs publics et des forces de production capitalistes sans motif.
Il fut un temps pas très lointain où les ouvriers pouvaient obtenir des réajustements de salaires par arbitrages ou accords particuliers. En leur enlevant les moyens juridiques de pouvoir obtenir satisfaction les oligarchies financières peuvent dire aux ouvriers : « Vous voulez des réajustements de vos salaires ? Travaillez 48, 50, 60 heures par semaine et vous aurez de quoi subsister ! ».
Voilà comment on abolit les lois sociales avec la complicité des pouvoirs publics. C’est une des raisons pour rester unis et lutter dans la grande CGT.
Roger Legendre.

Réfugiés espagnols d’Yvetot
À l’appel de la cellule communiste du Trait, la section socialiste, la section syndicale des métaux, le comité des femmes, paix et liberté, le secours populaire, les jeunesses socialistes et communistes se sont mises d’accord pour organiser une visite aux réfugiés espagnols d’Yvetot le dimanche 12 mars.
Dans l’ancienne prison, 215 Espagnols ont été recueillis : des vieillards, des femmes, des enfants. L’accueil que ces malheureux réservent aux visiteurs est inoubliable, par sa sincérité, mais ce qui est encore plus inoubliable, c’est le courage des femmes que le malheur n’a point abattues, c’est aussi le visage des pauvres enfants dont les plus grands yeux tristes reverront toujours les heures effroyables de la barbarie fasciste. Insuffisamment renseignées, les femmes craignent surtout d’être renvoyées chez les Franquistes ; et plutôt que de connaître à nouveau l’horreur de la répression sanglante du fascisme, certaines déclarent qu’elles préféreraient se donner la mort.
Les réfugiés peuvent sortir chaque jour et la population leur accorde la sympathie. La nourriture est satisfaisante, mais les conditions de logement laissent beaucoup à désirer : 3 personnes obligées souvent de couche sur la même paillasse seulement pose sur quelques planches. Il en est de même l’hygiène, et notre solidarité devra surtout se manifester par l’achat d’objets de toilette dont nos amis sont souvent dépourvus.
Le directeur du centre d’hébergement n’a répondu que de façon évasive à nos questions sur les soins médicaux qui nous inquiètent justement le plus. D’après les renseignements que nous avons recueillis, les soins laissent beaucoup à désirer ; et nous espérons que la démarche que nous avons faite portera ses fruits.
La place étant limitée dans notre journal, il nous faut nous borner à ce bref compte-rendu. Nous reparlerons de nos amis Espagnols d’Yvetot que nous irons revoir dans quelques jours. Les dons en nature augmentent ; il nous faut encore de l’argent. Camarades, femmes, soyez généreux pour ceux qui ont souffert pour la liberté et la paix du monde.
Pour la délégation : L. Douay.

Comité mondial des femmes
Le comité remercie toutes les personnes qui ont bien voulu répondre à son appel, afin de nous permettre d’apporter un peu de douceur et de réconfort aux pauvres Espagnols qui se trouvent actuellement réfugiés à Yvetot, et que nous sommes allés visiter.
La collecte faite en leur faveur a rapporté la somme de 422 francs. Encore une fois, merci à toutes nos amies qui ont contribué à soulager cette détresse.
Le bureau.

On nous [illisible]
En réponse à l’annonce faire par son mari dans le Journal du Trait, madame Halé informe les commerçants de la localité qu’elle n’a nullement l’intention de contracter de dettes.

Petites annonces
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Le jeudi étal place du marché.
Viandes de premier choix.
De la qualité… des prix

Lisez… L’humanité
L’avenir normand, Le réveil du Trait

Adhérez au parti communiste.

Le gérant : L. Adam

 

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