1937.05.Le réveil du Trait.ACSM

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Le réveil du Trait, organe local du parti communiste

Journal mensuel. Le numéro : 15 centimes

Mai 1937


1er mai 1937 ! Victoire des travailleurs !
Ce fut une magnifique journée d’unité internationale de tous les travailleurs.
Pour la première fois en France, le premier mai fut fêté sans l’ombre de la répression. Ce fut vraiment l’anniversaire de la victoire du peuple sur les oligarchies qui tremblent.
Au Trait, il fallait voir avec quelle fierté la population unanime s’est groupée autour du drapeau de la CGT et conduite par ses meilleurs militants, a défilé dans un ordre parfait par les artères principales de notre cité.
Cette belle journée nous réchauffe le cœur, mais également nous rappelle notre serment du 14 juillet 1935.
Nous faisons le serment solennel de rester unis pour désarmer et dissoudre les ligues factieuses, pour défendre et développer les libertés démocratiques et pour assurer la paix humaine.
La tâche est en effet loin d’être terminée. Il nous faut batailler ferme encore pour réaliser la totalité du programme :
La retraite des vieux travailleurs. Les grands travaux et le fond national de chômage. La dissolution effective des ligues factieuses reconstituées ou camouflées et la mise en prison des La Rocque, Doriot, Dorgères et autres trublions agents provocateurs du fascisme.
Aussi devant la barbarie fasciste, nous devons nous montrer solidaires de nos camarades républicains espagnols. Notre cœur se serre en pensant à l’abominable carnage de vieillards, de femmes et d’enfants, provoqué en Espagne par Franco et ses acolytes. Il faut que partout les hommes de cœur se dressent pour sauver l’honneur de l’humanité et la paix du monde gravement menacée à l’heure actuelle.
Communistes, socialistes, qui feront le parti unique de la classe ouvrière, démocrates et catholiques, serrons les rangs pour barrer la route à la barbarie fasciste et pour sauver l’Espagne républicaine.
Travailleurs du Trait ! Unissez-vous pour le pain, la paix, la liberté.
R. Gohon.

Nota : l’abondance des matières et le succès toujours croissant de notre journal nous oblige à tirer à six pages. Étant donné le coût du papier et du tirage, nous devons porter le prix du numéro à 25 Cts.

M. Meyer quitte le rassemblement populaire
- Seul à bord, mais capitaine.

Ce numéro a été tiré à 500 exemplaires ; c’est vous dire, camarades, l’accueil de la population, nous continuerons de notre mieux pour vous le rendre plus attrayant en le maintenant toujours au service des masses laborieuses.
R. G.

Garantie municipale
Le Journal du Trait n’a pas dit que nos édiles dans une de leurs dernières séances, venaient d’accorder à la maison Worms, le bénéfice de la garantie municipale pour la construction d’un groupe de 50 habitations ouvrières. Rien ne nous étonne plus de la part de nos polichinelles habitués à tous les renoncements.
Garantie morale ? N’est-ce pas plutôt une reconnaissance de dette, une hypothèque tirée sur l’avenir de notre commune ?
Car les fous capables d’allumer l’incendie aux quatre coins du monde ne sont pas encore disparus ; le danger de chômage pas complètement écarté.
Qu’importe ! Les biens immobiliers de nos féodaux ne sont-ils pas « garantis » contre tous les fléaux imaginables par nos élus conseillers municipaux. La classe ouvrière est là pour « garantir » à messieurs Worms cette vie fraîche et joyeuse dont ils trouvent normal, par ailleurs, de nous faire supporter tout le poids.
Garantie ? Qu’a-t-on fait à propos, pour assurer notre sécurité, celle de notre femme et de nos gosses.
Garantis, certes nous l’avons été : diminutions de salaires, chômage partiel, prélèvements sur nos gratifications, provocations, vexations, régime d’un odieux favoritisme, débauche.
Voilà donc le bilan passé de nos féodaux. Spéculer sur notre travail, sur notre peine, pour notre plus grande misère. Il faut que cela cesse !
Notre parti communiste ne veut plus que le peuple souffre. Il veut supprimer l’exploitation de l’homme par son semblable.
Notre parti garantit dans une société sans classe, le droit au travail pour tous, le droit à la vie. Il réclame que l’on donne incessamment une retraite pour les Vieux travailleurs que l’économie capitaliste met au ban de la société.
Notre parti communiste dit « il faut faire payer les Riches ». C’est-à-dire, prendre l’argent chez les 200 familles et laisser la classe ouvrière maîtresse de ses destinées, et de celles de la nation.
R. Legendre.

Comité des femmes
Le comité remercie bien vivement toutes les personnes qui ont contribué à la collecte faite pour les petits enfants d’Espagne, le jour du Premier mai qui a rapporté la coquette somme de 356 francs, 40.
À tous nous adressons un merci de tout cœur, ainsi qu’à nos charmantes quêteuses.
Le bureau.

La médiation
C’est la dernière trouvaille, c’est la ceinture de sauvetage du Franco.
La diplomatie du comité de Londres dont on juge chaque jour les succès, nous propose de réaliser l’accord entre la République et le fascisme, entre les victimes et leurs assassins.
Ce qui nous étonne et qui est suspect, c’est que la médiation soit née au moment précis où la République espagnole, malgré le blocus a repoussé victorieusement l’invasion étrangère.
Rappelez-vous, quand la rébellion surgit du peuple désarmé, quand les bourreaux massacraient les populations de Séville, de Badajoz, après les défaites de Tolède et de Talavéra, les forces fascistes avançaient sur Madrid ; quand Hitler et Mussolini paraissaient avoir gagné la partie, nul ne parlait de médiation.
Mais Madrid a résisté, les troupes italiennes ont été écrasées, le fascisme recula, à Tolède comme ailleurs. Bilbao affamé refusa de se rendre : la raison, c’est que des anciennes milices est sortie l’armée populaire, [illisible] et conduite par des officiers de valeur formés dans le combat. Et aussitôt on parle de médiation.
La médiation, c’est aujourd’hui le meilleur moyen de sauver Franco de la défaite totale. Le peuple espagnol ne veut, lui, que l’évacuation de son territoire et sa libération complète.
Aussi nous comprenons de moins en moins la politique de faiblesse de notre gouvernement. Déjà par deux fois, le Rassemblement populaire a été mis devant le fait accompli. C’est pourquoi nous demandons à Léon Blum, avant de prendre une décision de consulter les organisations qui le soutiennent.
Nous avons eu la non intervention qui priva l’Espagne des moyens de se défendre, tandis qu’une armée étrangère outille d’une façon [illisible] s’emparait de son territoire. Nous avons eu le contrôle qui aboutit à faire surveiller les cotes républicaines par ceux-là même qui les bombardent, et affament [illisible]. C’est assez, c’est même de trop.
Qu’on s’occupe d’accorder ce que demande l’Espagne, de ce que demande le Front populaire unanime, ce que demande le Rassemblement universel pour la paix.
Régner devant [illisible] problème de l’agression étrangère contre l’Espagne un mot de la SDN.
Et dans une Espagne républicaine, débarrassée des bourreaux étrangers ; laisser passer la justice du peuple.
René Talbot.

Comité « Paix et liberté »
Le comité « paix et liberté » du Trait a tenu dimanche 25 avril 1937 un grand meeting de Front populaire sous la présidence de monsieur André Marie.
À ce meeting prirent la parole : le citoyen Chalignie de la fédération radicale-socialiste. Le camarade Lageix au nom du parti socialiste. Le camarade Pican au nom du parti communiste.
Ces trois orateurs furent chaleureusement applaudis pour leurs exposés et une quête pour les Républicains espagnols produisit 208 francs.
Dans la soirée, un grand bal donné salle Leroy obtint le plus vif succès.
Belle journée pour le rassemblement populaire.
Le secrétaire.

Assurances sociales
Notre syndicat vient d’avoir gain de cause dans un litige d’assurance sociale. Notre camarade Brasse était il y a 18 mois l’heureux père d’un bébé. Sa dame assurée à l’Union mutualiste de la basse Seine envoya en son temps sa feuille de maternité à sa caisse pour toucher ses prestations.
Mais la caisse ayant égaré le dossier refusait depuis ce temps de la payer.
Notre camarade nous demanda conseil et sous l’action vigoureuse du syndicat, un jugement de la commission d’arrondissement en date du 3 avril 1937 condamnait l’union mutualiste à s’acquitter de sa dette. Notre camarade a enfin touché son dû, jugez de son plaisir, il considérait cet argent comme perdu.
Camarades, n’hésitez pas à nous consulter ; chaque fois que vous serez dans votre droit, votre syndicat vous aidera de ses conseils juridiques.
R. G.

Champ des oiseaux. Salubrité
Depuis un an nous avons réclamé des fosses septiques dans chaque habitation. Rien n’a été fait dans ce sens par la Société immobilière. Cela est certes regrettable. Mais il y a aussi certains camarades qui exagèrent.
Ainsi un camarade du quartier n’a rien trouvé de mieux que d’établir son trou à fumier à proximité d’une borne fontaine d’eau potable. Il ne se rend certainement pas compte du danger pour ses voisins et pour lui-même.
Voici les chaleurs qui approchent et il est nécessaire que les ouvriers comprennent qu’il est de leur intérêt de recouvrir leur fumier afin de réduire ainsi les risques d’épidémies.
Pour l’instant, ne comptons pas trop sur les fosses septiques, c’est le moindre des soucis de la Société immobilière, mais pour nous ouvriers, un peu plus de conscience vis-à-vis de nos camarades et de nous-mêmes.
Des voisins.

Impôts : cote mobilière & personnelle
L’évaluation se fera pratiquement en appliquant au nombre de pièces d’habitation dont les garages des voitures ne servent pas à un usage commercial.
Les prix unitaires suivants : catégorie A.
Villas importantes. Par pièce : 32 F.
Cie BC. Maisons Loucheurs, HBM et toutes maisons importantes, maisons métalliques. Par pièce : 20 F.
Cie E. Maisons ouvrières, cité des roses, Neuville, Champ des oiseaux, St Éloi, Vieux Trait (partie), R/Georges Clemenceau, etc. Par pièce 12 F.
Cie F. Maisons de minime importance dans le Vieux Trait, Pon. Surcouf, Duguay-Trouin, etc. Par pièce : 8 F.
Cie G. Cité La Mailleraye D° 11. Baraquement en planches P/logis : 6 F.
Réductions pour charge de famille : P/4 ou 5 enfants au foyer : une pièce. À partir de 6 enfants :  deux pièces. Valeur du centime le franc : 2,28.
Exemple de calcul de l’impôt.
Un père de famille catégorie E a quatre pièces et 5 enfants mineurs à son foyer. Combien paiera-t-il ?
Nom de pièces imposables : 4 – 1 = 3
Chiffre de base : 12 x 3 = 36
Montant de l’impôt : 36 x 2,28 = 82 F.

Nous voyons clair… aujourd’hui
Depuis longtemps des passe-droits, que nous pouvons confirmer se font à la Société immobilière du Trait. Ces combines se font au détriment de nos camarades pères de famille nombreuse, pour l’attribution des logements.
Bien souvent à la suite de demandes répétées, M. Dupuich promet un logement mais le futur locataire ne voit jamais venir les clefs ; et pour cause : M. D… n’a pas dit son dernier mot.
Les mauvaises langues insinuent… ? que M. D…. n’est pas insensible aux aimables sourires de certaines personnes. Ces favorisées grâce à ce talisman peuvent changer de logement… tous les trimestres. Par contre les familles nombreuses qui ont trop de soucis pour avoir le sourire restent dans leur taudis et doivent coucher grands garçons et filles dans une même pièce. Qui de M. Dupuich ou de son subalterne M. D… est directeur.
Un père de famille nombreuse. D. L.

Mort d’Antonio Gramsci
Le parti communiste italien, vient de subir une lourde perte dans la personne de son vénéré chef et fondateur Antonio Gramsci.
Le fascisme a réussi à abattre par un lent assassinat notre camarade. Mais son martyr ne sera pas vain, il sera d’exemple et stimulera les masses laborieuses d’Italie pour obtenir un régime de liberté digne de ce grand pays.
Souvenons-nous des paroles de Mattéoti mourant : « Moi vous m’avez suicidé, mais mon idée vous ne la tuerez pas. Elle ne mourra jamais ! Mais enfants glorifieront ma mémoire et les travailleurs respecteront mon cadavre. »
Un italien.

Une campagne de dénigrement qui doit cesser.
Notre docteur local fait encore des siennes et s’acharne à lutter insidieusement contre madame Lizion sage-femme du Trait. Il déconseille vivement à ses clientes de faire appel à cette Dame à qui cependant personne n’a jamais eu de reproche à adresser sur l’exercice de sa profession. Il va même jusqu’à insinuer que des troubles survenus après couches sont dus à de mauvais soins et envoie à l’hôpital pour opération, des mères qui subissent une simple crise passagère qu’un simple médicament peut apaiser.
Nous voudrions que cesse cette campagne injuste. Les sages-femmes des pays voisins ont certes le droit de travailler, nous ne le nions pas, mais tant qu’il n’y aura rien à reprocher à Madame Lizion, les plus élémentaires sentiments d’humanité et de confraternité exigent que la sage-femme du Trait puisse exercer librement sa profession dans notre cité, sans être méprisés injustement.
Des mécontents.

Comité des loisirs
Notre comité des loisirs, qui appartient à tous les travailleurs du Trait, avait sa place tout indiqué dans la célébration du 1er mai, et nous saluons avec joie la Chorale populaire qui a prêté à cette inoubliable journée un concours très apprécié. Beaucoup de nos camarades n’avaient pas encore entendu ce jeune groupe qui comprend à présent 50 membres – signe indéniable de sa vitalité. Disons qu’ils furent enthousiasmés, et ajoutons que ceux qui ne croient pas dans les réalisations de l’art populaire ont été obligés de s’incliner cinq mois d’existence seulement, une ascension lente mais sûre qu’entretiennent la foi dans la réussite et la confiance en l’avenir, une technique qui s’affirme à chaque nouvelle audition, les détracteurs ne peuvent nier cela.
La tenue nouvelle de la chorale au cours du défilé, a favorablement impressionné les spectateurs. La partie de concert de l’après-midi a obtenu un succès mérité ; l’idée de présenter un tour de chant, monologue, danse et musique, dans un épisode de grève était excellente et cadrait bien avec la Fête du travail. De chaleureux applaudissements accueillirent « Premier mai » composé pour la circonstance par notre camarade Douay. Quant à l’Internationale qui termina cette partie artistique, lorsque toute la salle la reprend en chœur vibrant et grandiose, et fut – avec la puissance et le calme du défilé du matin – un des moments les plus imposants de la journée.
Au cours du meeting, les camarades Lemonier et Faure ont fait à tous un appel en faveur du comité des loisirs, nous nous y associons de tout cœur, et nous demandons à chacun d’apporter son aide, si modeste soit-elle, à la belle cause de la culture et des loisirs populaires.
Nous montrerons par là que la littérature, le théâtre et la musique ne sont pas le privilège d’une classe, mais qu’ils sont la propriété du peuple qui sait comprendre la beauté, qui veut reconquérir et garder les trésors artistiques de son pays.
Et quand le peuple veut sortir de l’ignorance où l’ont soigneusement maintenu les classes dirigeantes, il fait un grand pas dans sa conquête de la liberté !
Le comité.

Chômage
Depuis bientôt six mois la confection Laporte a fermé ses portes ; ses ouvrières sont pour la plupart restées sans travail. Le chantier en a embauché quelques-unes, mais comme toujours avec parcimonie.
De plus comment se fait-il que les embauches n’aient pas été réservées exclusivement aux jeunes filles à la charge de leurs parents. Dans certaines familles nombreuses qui supportent de lourdes charges, de grandes jeunes filles ont fait plusieurs demandes ne trouvant pas de travail dans la région, malgré les capacités professionnelles. N’aurait-on pas pu accorder la priorité à ces jeunes filles sur d’autres personnes dont le mari travaille au chantier et qui n’ont qu’un bébé. Non pas que nous refusions le droit au travail à quiconque (toutes les femmes ont droit au travail) mais la plus élémentaire justice commande que l’on aide d’abord les plus affligés. Il est véritablement inouï que notre direction et le Journal du Trait [illisible] tout faire pour les familles nombreuses alors qu’ils s’en moquent royalement. C’est ce que l’on peut appeler de la duperie à longue échéance.
L.D.

Atelier Forge cornière
Les ouvriers de cet atelier demandent l’installation au-dessus des Forges de tuyaux d’aération indispensables. En effet depuis la construction de l’atelier de soudure électrique on a supprimé deux portes. Au moment du montage des feux, nous respirons les gaz à pleins poumons. C’est un drôle d’apéritif qui coupe plutôt l’appétit.

Autour du dispensaire
Nous possédons un dispensaire d’hygiène sociale, dont nous ne dirons rien aujourd’hui, mais dont nous voulons signaler l’état défectueux des abords. Le 28 avril dernier, les mères de famille amenant leurs bébés à la pesée auraient presque dû emprunter une barque pour s’y rendre, car il a été mis, sous les ordres du chef jardinier de la Société immobilière, des pas de cailloux ou de boue, qui font de la rue une mare fangeuse impraticable, même pour les usagers des sentiers des champs.
Les vélos ne s’y risquent qu’avec prudence et le cœur des mères se serre lorsqu’il faut engager les voitures d’enfants dans ce cloaque.
Messieurs les responsables de la Société immobilière, vous n’avez sans doute pas l’intention [illisible] de pas à cet endroit, alors pensez à nos mères de famille et à nos enfants qui souffrent déjà tant. Allons messieurs, un peu d’humanité.
Un habitant de la rue.

Premier mai au Trait
1er mai 1936. Nous attendions fiévreusement les résultats des élections. Nous sentions que notre première grande victoire était proche. Deux jours plus tard, le peuple fêtait le triomphe du Front populaire. Et depuis, les travailleurs ont vu leur situation s’améliorer, ils ont salué les temps nouveaux qui leur apportaient la libération.
1er mai 1937. Nous avons fêté le travail pour la première fois, nous avons vécu un 1er mai de fraternité joyeuse, contrastant avec celui des années précédentes où les uns n’osaient pas agir, où les autres luttaient, le cœur serré d’une angoisse si compréhensible.
Nous nous sommes retrouvés, tous unis, puissants et calmes, conscients de notre force et confiants dans l’avenir.
Je ne pourrai jamais oublier ce défilé qui grossissait à chaque pas, entraîné par les accents de la fanfare et par les chants de la chorale populaire, ce cortège discipliné, mais où seulement les poings fraternels de 1500 travailleurs se levaient pour répondre aux visages amis qui nous souriaient à notre message. Nos morts de la guerre, nous les avons salués simplement mais sincèrement, parce que, « Eux », ils avaient un idéal qui fut odieusement exploité, et que, s’ils étaient encore des nôtres, ils lutteraient avec nous.
Partout à chaque moment de cette journée, Union et Fraternité. Au match de footballeurs, notre jeune équipe faisait ses débuts, les spectateurs apprécièrent, une tenue des plus loyales.
L’après-midi, nous nous sommes retrouvés dans la grande salle du Bouchon, qui fut presque trop petite, pour entendre la voix de notre camarade de Rouen cette voix que nous avons connue dans les moments de lutte, et qui revenait chargée d’émotion de cette journée, pour nous rappeler qu’il nous fallait défendre nos conquêtes, et en gagner de nouvelles. Pour nous rappeler que notre camarade Barbou qui présidait à ce meeting, était une victime de plus au tableau si chargé de l’injustice capitaliste.
Combien étions-nous ? Je ne saurais le dire mais tous nous avons applaudi avec une sincérité vibrante, le comité des loisirs qui est aussi une de nos belles conquêtes et qui veut donner à tous les travailleurs du Trait les distractions auxquelles ils ont le droit d’aspirer.
Je ne saurais dire non plus, combien nous étions au bal. Qu’importe ! Les chiffres ne dépeindraient pas la joie franche qui y régnait, l’entrain de tous – musiciens et danseurs – et l’ovation qui salua la chorale bissée et [illisible].
Ce fut une journée inoubliable, une journée d’union sans tâche. Nous étions forts et nous devons le rester.
Coude à coude et le pied ferme, camarades, continuons la lutte pour notre liberté, la marche vers le bonheur de notre pays et de l’humanité.
Un du cortège.

Accident
Notre belle fête du 1er mai a été malheureusement endeuillée par un grave accident d’automobile. Plusieurs camarades de Duclair qui venaient à notre meeting en ont été les victimes.
En passant à St. Paul leur voiture sans motif connu, se retourna sur ses occupants. Un de nos amis Joseph Préaux a été relevé tué sur le coup et trois autre camarades ont été grièvement blessés.
Nous présentons nos condoléances fraternelles à la famille Préaux et nos vœux de prompt rétablissement aux camarades blessés.

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Gréement
Dans notre dernier numéro, un article signé un gréeur n’était que d’un fouineur. Les faits cités se sont avérés grossis exagérément. Nous en donnons acte aux camarades intéressés.
Le fameux fouineur.

Entretien mécanique
Notre atelier est réellement par trop étroit. Pour certains travaux, les compagnons se gênent mutuellement et doivent attendre souvent les uns après les autres.
Les placards sont en nombre insuffisants. Quand se décidera-t-on à remédier à cet état de chose.
Au point de vue outillage, c’est encore pire et ce sujet fera l’objet d’un prochain article plus documenté car des mesures urgentes s’imposent.
R. Gohon.

Madame Lizion
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Prix modérés.

Adhérez au parti communiste.

Ciné-liberté et le CDLP (centre de diffusion du livre et de la presse) organise une tournée de cinéma privé dans notre région.
Ils seront au Trait le vendredi 4 juin à 20 h 30.
Réservez votre soirée du 4 juin pour venir voir « La vie est à nous », « Espagne 36 », ainsi que plusieurs documentaires.
Une plus ample information sera donnée ultérieurement.

Le gérant : L. Adam.

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